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  • Le procès politique que le parlement belge a choisi d’instruire contre l’œuvre coloniale de son propre pays intéresse-t-il les Congolais du Congo ?

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    colette-braeckman-journaliste-belge-specialiste-de-la_4123496.jpgLa curieuse commission créée à cette fin est mal partie, avant même d’avoir commencé ses travaux : une note publiée à ce propos par Colette Braekman, chroniqueuse au long cours de la décolonisation du Congo pour le journal « Le Soir » appelle, en quelque sorte, le lecteur à conclure :  les "belgicains" (*) d’aujourd’hui restent aussi éloignés de la psychologie bantoue qu’aux jours de la « table ronde » génératrice du pari congolais de 1960, dont les conséquences dramatiques sont, à notre avis, sans commune mesure avec les abus, largement mythiques ou indémontrables, reprochés à Léopold II…

    « Faute de temps et de moyens, les 80 millions de Congolais vivant au  Congo ne seront pas représentés au sein du groupe d’experts chargés de préparer la commission d’enquête parlementaire sur la colonisation du Congo, du Rwanda et du Burundi, qui devrait entamer ses travaux dès la rentrée d’octobre prochain.

    Les experts retenus à Bruxelles ont été choisis dans le milieu scientifique mais aussi au sein de la diaspora et l’ampleur des travaux à réaliser dans un délai très bref a provoqué plusieurs désistements. Des équilibres à trouver entre les différents partis, du Vlaams Belang et de la NVA jusqu’à Défi ont également suscité des débats très vifs, qui ont du donner la migraine aux négociateurs du groupe Ecolo Groen, qui présideront la commission aux côtés du CDNv et du PS.

    Afin de nourrir le débat avec des voix venues du terrain, nous avons interrogé quelques Congolais de différentes régions et origines afin de mesurer leurs attentes concernant les travaux de cette commission. Cette dernière est accueillie avec sympathie mais suscite aussi beaucoup d’attentes liées non pas au passé mais à un quotidien très précaire.

    QUE SIGNIFIE POUR VOUS LE PERSONNAGE DE LEOPOLD II ?

    Leopold II Ngaliema DSC09198.jpg→Myrna, Kinoise de trente ans, mariée à un Belge (depuis Kinshasa)

    Pour moi, le temps colonial, c’est loin, je n’ai pas le temps de regarder en arrière : le règne de Mobutu a fait 32 ans, celui de Kabila 18…C’est bien d’examiner le passé, mais n’oubliez pas les jeunes générations. Même mon mari belge ne connaît rien de tout cela…

    →Marcellin Cishambo, ancien conseiller diplomatique de l’ex président Kabila (depuis Kinshasa)

    Je me méfie d’un retour sur la conférence de Berlin… Il faut se rappeler que c’est en 1885 que le roi Léopold II a fait accepter les frontières de l’Etat indépendant du Congo, en obtenant le soutien du chancelier allemand Bismarck face à l’Angleterre. Je crois que certaines puissances n’ont toujours pas accepté le partage de l’Afrique à Berlin et qu’à la fin de l’ère Mobutu, dans les années 96-97 comme lors de la conférence de Sun City, au début des années 2000, après l’assassinat de Laurent désiré Kabila, il a été à nouveau question d’un démembrement du Congo. A cette époque, après que l’Erythrée se soit séparée de l’Ethiopie, on négociait l’indépendance du Sud Soudan. Croyez vous vraiment que ce danger de « balkanisation » du Congo soit définitivement écarté ? A ce même moment, en plus de l’offensive diplomatique, est paru l’ouvrage d’Adam Hochkild « les fantômes du roi Léopold ». Il rappelait les atrocités commises durant l’Etat indépendant du Congo, mais affaiblissait aussi la légitimité de ce Congo héritier de Léopold II. Est-ce un hasard si aujourd’hui, alors que toutes les frontières de l’Est du pays sont attaquées depuis les pays voisins, un autre évènement se prépare, le film à sensation de l’acteur américain Ben Affleck ?

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  • Il faut que les catholiques le soient de plus en plus !

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    Des propos de Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon sur Boulevard Voltaire (extraits) :

    (...) Il faut que les catholiques le soient de plus en plus ! Au moment où il y a des ruptures anthropologiques majeures, ils doivent pouvoir trouver dans la foi, dans le mystère de l’incarnation où Dieu s’est fait homme et des ressources spirituelles profondes pour asseoir leur conviction. Il semble qu’aujourd’hui, on nous oblige, nous chrétiens, face à ces dangers et à ces périls qui menacent l’humanité tout entière, de réaffirmer ces convictions.

    Devenant un groupe minoritaire, les chrétiens doivent beaucoup mieux s’organiser pour trouver des moyens de faire entendre à la société tout entière une voix qui défende l’homme à l’égard de toutes ces dérives. Il y a là un grand défi pour nous. Il me semble qu’il faut aussi être connectés, en relation profonde et en collaboration dans d’autres pays européens.

    Dans le monde entier, des courants essaient, là où les législations deviennent de plus en plus libérales au mauvais sens du terme – puisque c’est une liberté qui offense l’homme et qui met en cause la dignité de la personne humaine depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle -, de développer davantage des actions réseau et de faire entendre plus fortement et clairement la voix de conscience auprès des autorités civiles.

    On voit une grande partie des élites et des décideurs qui sont à la remorque de la bien-pensance des courants qui sont portés par un certain nombre de réseaux. Je crois qu’il y a une action de manifester, auprès des autorités civiles et politique, la voix pas simplement de l’Église, mais la voix de l’humanité.

    On a l’impression que les catholiques qui veulent défendre la doctrine sociale de l’Église avec la dignité humaine subissent une sorte de mort sociale. Comment passer outre ?

    L’Histoire en témoigne depuis les origines du christianisme, le chrétien n’hésite pas à donner sa vie pour décider. Des idées méritent que l’on donne de son temps et de sa vie. Il faut avoir le courage de ses opinions. Il y a des enjeux qui sont tout à fait fondamentaux pour l’avenir de l’humanité. Je pense qu’on a besoin, aujourd’hui, d’une parole forte. Plus on est minoritaire, plus on doit s’exprimer avec détermination sans violences et sans agressions, mais d’une manière déterminée. Notre défi est la formation d’une nouvelle élite politique. Cela commence par les nouvelles générations.

    Aujourd’hui, on voit une crise du monde politique et de la pensée politique. Les grandes utopies ont fini dans la cendre et dans le sang. On est dans une politique sans vision et sans perspective. En tant que chrétien, il y a un prophétisme à développer.

  • Soutenir les actions des jésuites au service de la population libanaise

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    Du site des Jésuites d'Europe Occidentale Francophone :

    Solidarité avec le Liban

    Après la terrible explosion survenue à Beyrouth le 4 août, nous vous proposons de soutenir les actions des jésuites au service de la population libanaise.

    Les dégâts sont très importants dans toutes les infrastructures (écoles, universités, hôpitaux) alors que le pays connaît ces derniers mois une crise économique, social et politique extrêmement grave.

    A travers l’Œuvre des Missions Catholiques Françaises d’Asie et d’Afrique (OMCFAA), notre Province jésuite soutient de longue date la population libanaise et notamment l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) ainsi que le Centre hospitalier de l’université Saint-Joseph (Hôtel Dieu de France – HDF). L’une et l’autre ont subi des dégâts considérables. L’Hôtel Dieu a accueilli 700 blessés suite à l’explosion.

    La Fondation OMCFAA se mobilise pour être présente à leur côté en ces temps si difficiles pour le Liban.

    Si vous souhaitez apporter votre contribution à la reconstruction des infrastructures de l’Hôtel Dieu de France ou de l’Université Saint Joseph et aider ainsi toute la population libanaise, vous pouvez faire un don à la Fondation OMCFAA-Oeuvre des missions en ligne sur les projets 137, 136 et 95 ou par chèque libellé au nom de Fondation OMCFAA, 42 rue de Grenelle, 75007 Paris en précisant en référence Don pour la campagne « Fonds de solidarité Hôtel-Dieu » ou en mentionnant la référence du projet à soutenir.

    Pour les donateurs résidants en Belgique, vous pouvez attribuer votre don à l’ASBL OSEJTM – Œuvres Sociales et Educatives des Jésuites du Tiers-Monde – rue Maurice Liétart 31/3 1150 Woluwé Saint Pierre en effectuant un virement sur le compte IBAN : BE 78 2100 9029 10 86 – BIC : GEBABEBB. Vous pouvez mentionner la référence Fonds de solidarité LIBAN.  Vous recevrez un reçu fiscal pour le don effectué.

    Votre soutien et l’expression de votre solidarité sont essentiels dans cette situation de profonde désolation décrite ci-dessous par le P. Salim Daccache s.j, recteur de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et président du Conseil d’Administration de l’Hôtel Dieu de France.

    Nous vous invitons à unir vos prières à celle du pape François : Prions pour les victimes et leurs familles; et prions pour le Liban, afin qu’avec l’engagement de toutes ses composantes sociales, politiques et religieuses, il puisse faire face à ce moment tragique et douloureux et, avec l’aide de la communauté internationale, surmonter la grave crise qu’il traverse»

    Mes chers amis,

    Voici qu’un nouveau jour se lève pour le Liban, pour Beyrouth, la blessée, la meurtrie. Partout c’est la désolation. Mais nous restons debout auprès d’elle, avec elle et pour elle. Mes pensées vont aux familles qui ont perdu un parent, qui veillent sur un blessé et attendent le retour d’un disparu.
    Je pense à toutes les victimes innocentes, victimes du laisser-aller et de la corruption. Rien qu’à l’HDF, nous avons accueilli plus de 700 blessés.
    Je pense aussi aux équipes médicales et soignantes, surtout celles de l’HDF, qui ont passé une nuit blanche et ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour remettre l’hôpital en état, pour accueillir les victimes.
    Visitant les urgences la nuit dernière, le mot qui se répétait était : « du jamais vu ! ». Des centaines de blessés affluaient de tous côtés. L’Université Saint-Joseph de Beyrouth et l’Hôtel Dieu de France ont subi des dégâts considérables, nécessitant des mois de réparations.

    Nous n’allons pas succomber à la désolation. L’Opération 7ème Jour, l’Aumônerie et le Service de la vie étudiante sont déjà en action pour porter assistance à notre peuple.
    Merci à tous nos amis, du Liban et de l’étranger, qui ont manifesté leur appui et leur volonté d’aider.
    L’HDF a déclenché son « plan désastre » selon la procédure bien établie. Une Unité d’accueil de la Fondation USJ/HDF est opérationnelle à l’HDF. Votre aide, sous forme de dons matériels et financiers, est vitale. Elle nous permettra d’assurer nos besoins urgents en matériel médical de base et en équipements.

    C’est la solidarité humaine et la résistance spirituelle et culturelle, qui ont toujours sauvé le Liban.

    Salim Daccache s.j.
    Recteur de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth
    Président du Conseil d’Administration de l’HDF

  • Pandémie : la manifestation d'une Eglise devenue négligeable et d'un Dieu rendu inutile ?

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le drame d'une Église qui s'exile et d'un Dieu inutile

    10-08-2020

    "Il Mulino" constate que l'Eglise est devenue inutile. Mais pour la revue bolognaise, c'est une qualité car ce n'est plus le salut du Christ qui compte, mais une "proximité religieuse de l'humain" suffit.

    Le numéro 509 du magazine "Il Mulino", distribué actuellement, est entièrement consacré à "Et maintenant ? L'Italie de la post-émergence". Comme on le sait, la revue bolognaise est une expression du progressisme en général et du catholicisme en particulier et a derrière elle le "pouvoir" des Editions del Mulino : par là passe plus ou moins toute l'intelligentsia qui compte. Marcello Neri, théologien et professeur à l'Institut des Sciences Religieuses G. Toniolo de Modène, a écrit un article au titre intéressant : "La religion inutile" (pp. 489-496). Voyons pourquoi "inutile" selon lui (et selon nous).

    Pendant l'urgence du coronavirus, beaucoup, y compris la Nuova Bussola Quotidiana, avaient critiqué l'Église italienne précisément pour cela : avoir manifesté la futilité de la religion (catholique). Elle a fermé les églises avant que le gouvernement ne le lui demande, elle a accepté la législation civile dans le domaine liturgique, elle a accepté la violation du Concordat, elle n'a pas bronché devant des règles manifestement absurdes et illogiques, elle n'a pas réagi bien qu'elle ait été traitée bien plus mal que les pizzerias, elle a appliqué des règles encore plus strictes que celles émises en devenant ainsi l'Église de l'État, elle n'a pas critiqué la fausseté instrumentale de l'appel politique aux soi-disant experts, elle a indiqué, dans le respect de la distance sociale, la manière de témoigner de l'amour du prochain sans penser qu'elle collaborait ainsi aux conséquences négatives des mesures elles-mêmes, elle a accepté les décisions administratives comme une vérité absolue et, surtout, elle a déclaré que Dieu n'avait rien à voir avec la pandémie.

    Mon curé a répété plusieurs fois depuis l'autel que Dieu ne punit pas avec des épreuves mais nous donne la force de les affronter. Ainsi, Dieu n'est plus le Tout-Puissant mais devient un animateur moral et social. Tout ce qu'Il peut faire, Il le fait à travers nous, mais ensuite Il ne peut rien faire. Il s'agit en fait d'un Dieu immanent et non plus transcendant. Ainsi qu'un Dieu impuissant : le salut ne vient pas de Dieu mais des médecins et du gouvernement. La religion s'est donc exilée : églises fermées, pas de processions propitiatoires, pas de prières.

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  • Pakistan : le drame des adolescentes chrétiennes enlevées et mariées de force

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    De Luca Marcolivio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Maira et Huma kidnappées au Pakistan. Le triste sort des jeunes épousées chrétiennes

    10-08-2020

    Pakistan, i genitori e l'avvocato di Huma

    Pakistan, les parents et l'avocat de Huma

    Au Pakistan, la question des enfants chrétiens enlevés par des hommes musulmans a depuis longtemps ouvert une série de litiges. Ce qui s'est passé ces dernières années, avec le cas d'Asia Bibi, n'est rien en comparaison de ce dont souffrent Maira Shahbaz et Huma Youmus, respectivement âgées de 14 et 15 ans. Leur histoire juridique pourrait sérieusement créer un précédent pour le pays asiatique et confirme à quel point les fondamentalistes musulmans sont habiles à manipuler les lois en leur faveur. Le conflit entre la loi civile et la charia est plus ouvert et non résolu que jamais, mais pour l'instant, il semble que la loi islamique prévale.

    Quant au cas de Maira Shahbaz, la décision de la Haute Cour de Lahore de mardi dernier a été une véritable douche froide pour la famille de la jeune fille de 14 ans de Madina Town. Selon le tribunal, Maira s'étant convertie à l'Islam, son mariage avec Mohamad Nakash serait valide. Un verdict qui, selon l'avocat de la jeune fille, Khalil Tahir Sandhu, ne serait rien d'autre qu'une "sentence islamique". Les parents et le conseiller juridique de Maira vont maintenant faire appel, se prévalant d'un principe en vigueur dans le système juridique pakistanais, selon lequel aucun mineur ne peut se convertir à une autre religion sans l'assentiment de ses parents.

    Le drame de Maira et de sa famille a pris forme le 28 avril dernier, lorsque Mohamad Nakash et deux de ses complices armés ont fait irruption dans la maison de la jeune fille, l'ont saisie et ont tiré des coups de feu en l'air au moment de sa fuite. Peu de temps après, la mère a été hospitalisée en état de choc. "Je demande que ma fille nous soit rendue. Je suis terrifiée à l'idée de ne plus jamais la revoir", avait déclaré la femme à l'association "Aide à l'Eglise en Détresse" peu après. La famille Shahbaz était dans une pauvreté extrême, au point que Maira elle-même avait été obligée de quitter l'école prématurément pour chercher un emploi.

    Dans le jugement de première instance, le tribunal de Faisalabad s'était prononcé en faveur du ravisseur, qui avait déclaré que Marie avait 19 ans, donc majeure et apte au mariage. Tout faux, puisque Maira avait quatorze ans : pour le prouver, il y a son acte de naissance et d'autres documents officiels, qui ont permis à l'avocat Tahir Sandhu de faire appel. Le ravisseur et soi-disant mari de Maira a donc fait une nouvelle chicanerie : selon la coutume islamique, le mariage est valable si la mariée a déjà eu son premier cycle menstruel.

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