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La fête de l'Assomption 2020 connaît un fort engouement à Paris malgré l'épidémie

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Plusieurs milliers de pèlerins se sont retrouvés ce samedi 15 août à la basilique du Sacré-Cœur à Montmartre, alors que la situation sanitaire en France se dégrade. Un reportage de Margaux d’Adhémar pour le « Figaro » :

« Cette année, la fête de l'Assomption à Paris est marquée par l'arrivée du pèlerinage «M de Marie» qui a traversé la France pendant 3 mois. 

Le 15 août 2020 ne pouvait pas être un 15 août comme les autres. Et pourtant. Alors que la France a enregistré hier 2 846 nouveaux cas en 24 heures et que plus de 12.947 cas ont été dépistés en une semaine, environ 2000 catholiques se sont retrouvés en haut de la butte Montmartre.

À LIRE AUSSI : «M de Marie» : le grand pèlerinage en calèche qui traverse la France

Le pèlerinage du «M de Marie» était déjà rodé. Pendant trois mois, les mesures de distanciation physique et le port du masque ont été respectés lors de cette procession d'ampleur inédite. Les organisateurs ont pris toutes les précautions nécessaires : «Les organisateurs de la procession et de la célébration de l'Assomption ce matin à Montmartre ont obtenu toutes les autorisations de la préfecture, et s'il était bien convenu que la Basilique ne puisse accueillir plus de 500 personnes, le nombre de personnes autorisées pour la procession n'était pas limité à ce chiffre», a indiqué au Figaro Karine Dalle, directrice de communication du diocèse de Paris. Mais une fois la calèche arrêtée et arrivée à Montmartre, des chrétiens qui ne faisaient pas partie du cortège sont apparus de toute part, constituant une foule de plus de 2000 personnes au pied du Sacré-Cœur.

Plus de 2 000 personnes se sont rassemblées autour de la basilique du Sacré-Cœur pour fêter l'Assomption

Absence des forces de l'ordre

Cette semaine, les sphères médicales et gouvernementales n'ont cessé d'alerter pour prévenir l'arrivée d'une deuxième vague de contamination. «La situation se dégrade» en France, a ainsi mis en garde ce vendredi 14 août le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Le Haut Conseil français de la santé publique (HCSP) prône en ce sens le port «systématique» d'un masque, préconisant également de le porter «en cas de rassemblement avec une forte densité de personnes en extérieur afin de limiter l'émission de particules respiratoires».

Lors de la présentation de la statue de la Vierge Marie rue du Bac dans le 7eme arrondissement de Paris le 13 août dernier, malgré un fort taux de passage, la distanciation sociale était respectée. À Lourdes, des dispositifs spéciaux de comptage et de marquage au sol ont été mis en place, alors même que seulement 450 pèlerins étaient inscrits au pèlerinage national, contre près de 10.000 habituellement. Rien de tout cela ce samedi 15 août à Paris - aucun marquage au sol et, hormis deux policiers, les forces de l'ordre n'étaient pas présentes pour réguler le flux de chrétiens et pour contrôler la foule.

70 bannières de Saints se préparent pour former une haie d'honneur dans la montée jusqu'au Sacré-Cœur.

Les organisateurs, vêtus d'un gilet jaune, ont tenté de faire respecter les mesures. Seules 500 personnes (contre 2000 habituellement) sont acceptées pour suivre l'office au sein de la basilique (principalement des pèlerins tenant les bannières ainsi que les membres du clergé). Pourtant, malgré les efforts acharnés d'un organisateur métamorphosé en vigile chargé de limiter l'accès à la basilique, plusieurs personnes n'ont pas hésité à forcer l'entrée, la plupart tentant de se cacher parmi les bannières, alors que la cérémonie de 11 heures était retransmise sur de grands écrans, juste devant la basilique. Toutefois, après un mouvement de foule à l'arrivée au Sacré-Coeur, la grande majorité de ces mesures ont pu être respectées.

La volonté de Dieu

«Si je meurs du coronavirus, c'est la volonté de Dieu. Ce n'est pas grave de ne pas porter son masque, Dieu nous protège», assure une pèlerine dans la foule, entonnant, sans masque, «Sainte-Marie». Elle n'est pas la seule à dédaigner cette protection. Même si la grande majorité des fidèles sont masqués, certains, dans la cohue, portent le masque sous le nez, sous le menton, voire pas du tout, le gardant dans la poche «au cas où». «Je trouve qu'aujourd'hui on a beaucoup trop peur de la mort. On nous parle de chiffres, mais on oublie les individus derrière tout ça. Ma tante est décédée du coronavirus à l'hôpital, et on nous a interdit d'aller la voir avant sa mort, de peur que l'on soit contaminé. Mais nous, on s'en fichait, c'est elle qui importait», raconte au Figaro une croyante venue célébrer la Vierge Marie.

Dans la foule autour du Sacré-Cœur, certains chrétiens ne portent pas de masque. D'autres le portent sous le nez ou sous le menton. 

Plus paradoxal encore : la plupart des personnes méprisant le port du masque sont des personnes âgées, alors que les jeunes présents pour cette fête prennent très à cœur les gestes barrières. Alexandre, un des organisateurs de la phase parisienne, tente avec d'autres camarades, après avoir distribué un millier de roses blanches dans le cortège du «M de Marie», de former une barrière humaine afin de laisser passer le clergé et d'empêcher les curieux de pénétrer dans la basilique. Interrogé sur le recul de la culture chrétienne chez les jeunes, ce dernier conteste les résultats d'un sondage Ifop réalisé pour Le Monde, qui estime notamment que seulement 29% des moins de 35 ans connaissent le «Je vous salue Marie». «C'est impressionnant de voir l'engouement qu'il y a eu pour le 'M de Marie', notamment parmi les jeunes, il y a une énergie assez impressionnante», affirme l'étudiant en sciences de l'ingénieur, «Le message de l'Église a quelque chose à donner aux jeunes, car notre génération cherche constamment du sens à ce qu'elle fait, et je pense que la foi peut donner un chemin qui vaut le coup d'être vécu».

Protéger la France du Covid

«S'il y a pu avoir, au moment de l'arrivée de la statue, un petit mouvement de foule pour l'entrée dans la basilique, les gens restés à l'extérieur se sont ensuite espacés pour suivre la célébration projetée, à cet effet, sur des écrans géants», assure le diocèse de Paris. Point d'orgue du pèlerinage, la messe de 11 heures, dans la basilique, a été célébrée par Mgr Michel Aupetit qui, dans son homélie, a fait référence à la révision des lois de bioéthique : «en ces jours où les hommes se croient autorisés à détruire les embryons humains ou à les manipuler pour de hasardeuses expériences, il est bon de nous rappeler que notre vie, notre vocation, commence dès le sein de notre maman, que cette vie n'appartient à personne, même pas à celle qui la porte».

L'archevêque a par la suite consacré la ville de Paris aux Cœurs unis de Jésus et de Marie. Une prière pour que Marie protège la France du Covid-19 mais aussi de la sinistrose ambiante, du découragement et de la résignation.

Ref. La fête de l'Assomption 2020 connaît un fort engouement à Paris malgré l'épidémie

affiche_15 aout2020.jpgEt en Belgique ? Covid19 oblige, le Sanctuaire de Banneux était fermé et les festivités liégeoises du 15 août en Outremeuse ont été réduites à leur plus simple expression. La RTBF, dans son journal télévisé de 19h30, a toutefois consacré une séquence de plusieurs minutes à la messe traditionnelle en wallon, confinée pour la circonstance dans l’église Saint-Pholien.

Avec un peu de curiosité les journalistes de l’establishment auraient pu prendre aussi quelques beaux clichés au Boulevard d’Avroy où l’église du Saint-Sacrement a gagné son pari ce 15 août 2020 à 10h00 : chanter la messe solennelle grégorienne et polyphonique de l’assomption au milieu des échafaudages de ce monument XVIIIe en pleine restauration pour le maximum de fidèles tolérés par les contraintes sanitaires édictées par le gouvernement et l’épiscopat : une centaine de personnes de tous âges et de tous milieux de vie. La célébration fut immédiatement suivie à 11h15 par une seconde messe organisée dans le même lieu et le respect des mêmes normes : elle était assortie d’une prédication remarquable dédiée à la spiritualité mariale de saint Maximilien Kolbe: un bel hommage très réussi à la Mère de Dieu chère aux Liégeois.  

JPSC

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