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cdH requiem ?

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Les passages d'élus cdH (2 à 3 élus sur 5 à Bruxelles) au MR semble confirmer le diagnostic de Claude Demelenne paru dans le Vif le 7 septembre dernier. Tant il est vrai que lorsque le sel a perdu sa saveur, il n'est plus bon qu'à être foulé au pied par les passants... (Mt 5, 13)

De Claude Demelenne en carte blanche sur le site du Vif :

Le CDH survivra-t-il jusqu'en 2030? (carte blanche)

07/09/20 à 09:28

Le CDH est le grand malade du paysage politique francophone. Tôt ou tard, il sera mangé tout cru par le MR de Georges-Louis Bouchez.

En 2030, la Belgique fêtera ses 200 ans. Il y aura peut-être un absent de marque aux cérémonies officielles : le CDH. Le parti de Maxime Prévot est en effet au plus mal. Le pronostic vital est engagé. Relégué partout dans l'opposition, le CDH risque de sombrer définitivement lors du prochaines élections.

La reconstruction, mission impossible

Mis sur la touche par les futurs partenaires du gouvernement "Vivaldi / Avanti", le CDH a l'ambition de se reconstruire. C'est une mission impossible. Dans l'opposition, les humanistes tourneront en rond comme des lions en cage. Ils parviendront difficilement à se faire entendre. D'abord, à cause de leur compagnonnage envahissant avec le PTB. Celui-ci fera beaucoup de bruit sur les bancs de l'opposition. Le parti marxiste sortira la kalachnikov pour descendre les projets du gouvernement. Avec leurs petites carabines en bois, les cinq élus du CDH à la Chambre feront pâle figure.

Si le CDH ramera dans l'opposition, c'est aussi parce que, sur le fond, il n'aura sans doute pas grand chose à reprocher au futur gouvernement. Celui-ci appliquera, pour l'essentiel, une ligne centriste qui a tout pour plaire au CDH. Maxime Prévot et ses troupes feront donc semblant de s'opposer à une politique fédérale qu'ils appliqueraient avec entrain si Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez ne leur avaient pas claqué la porte au nez.

Un oiseau pour le chat

Aujourd'hui, le grand parti centriste, en Belgique francophone, c'est le MR. Il n'y a pratiquement plus de place pour le CDH. C'est d'autant plus vrai depuis la percée de Sophie Wilmès. La toujours Première ministre s'est imposée comme une personnalité globalement centriste, tout sauf une politicienne de droite bornée. C'est une évidence, une part non négligeable des électeurs du CDH se sentent proches du libéralisme soft de Sophie Wilmès. Son éclosion rapide aggravera l'hémorragie pour le CDH. Bon nombre d'humanistes n'attendent qu'une chose : se jeter dans les bras accueillants de la "grande Sophie".

Georges-Louis Bouchez a une occasion en or de réaliser son rêve : phagocyter le CDH à l'horizon 2024. Au plus tard, en 2030. Pour ce faire, il fera patte douce. Par delà ses foucades, il ne faut pas sous-estimer le président du MR. L'homme est un fin stratège. Il sent que le CDH n'est plus qu'un oiseau pour le chat. Si les libéraux veulent contester le leadership socialiste en Wallonie et à Bruxelles, ils doivent réussir l'opération "CDH requiem". Ils ne manquent pas d'atouts, dont le principal est sans doute le flou idéologique du parti humaniste à la recherche d'une identité de plus en plus introuvable.

Quelle spécificité pour le CDH ?

La chance du MR - et le problème existentiel du CDH - c'est qu'on ne discerne plus très bien quelle est encore la spécificité du parti de Maxime Prévot. Même sur la question de l'avortement, le CDH est un parti "ouvert" au débat. Il y a belle lurette qu'il n'est plus ce repaire de "cathos réacs" dénoncé jadis par les anti-calotins du PS (soulignement de belgicatho). Le CDH se dit "humaniste". Certes, mais tous les partis démocratiques ne sont ils pas "humanistes" ? Maxime Prévot a annoncé un changement de nom. Sans doute une condition nécessaire pour un hypothétique renouveau, mais elle est loin d'être suffisante.

Un parti qui ne compte plus

La dégringolade du CDH peut sembler injuste, car même affaibli, ce parti conserve dans ses rangs de nombreux élus de qualité, notamment à l'échelon local. Il n'empêche que le CDH apparaît désormais comme un parti de losers, un parti qui a fait son temps.

Le CD&V a ajouté un clou au cercueil du CDH, en principe son parti-frère, en n'exigeant pas sa présence autour de la table de négociations pour former un gouvernement fédéral. Cette attitude du CD&V est tout à fait incompréhensible. A moins qu'elle n'acte définitivement la relégation du CDH au rang de parti poids plume de la scène politique, un parti qui ne compte plus et sur lequel plus personne ne compte pour construire la Belgique de demain. Et qui, tôt ou tard, sera mangé tout cru par le MR de Georges-Louis Bouchez.

Commentaires

  • Le CDH n'apporte plus grand-chose au débat. C'est le produit blanc de la politique. Que dit-il de lui dans son nom ? Qu'il est centriste - le MR et DéFI aussi -, qu'il est démocrate et humaniste (contrairement aux autres partis, peut-être ?). Sur le plan idéologique, c'est un invertébré.

    Cela fait un bon bout de temps qu'il ne défend plus les idées de son cœur d'électorat sur les questions éthiques les plus sensibles, comme l'avortement ou la location d'utérus (aussi appelée gestation pour autrui). On ne peut même pas le qualifier de parti de cathos honteux car on n'est pas sûr qu'ils y soient encore majoritaires.

  • Entre une Marie-Martine Schyns qui fit "carpette" devant le PS pour la quasi-suppression des cours de religion, Céline Frémault qui ne trouve rien de mieux que d'introduire la zone basse émission à Bruxelles (merci pour les gens modestes qui doivent mettre leur voiture à la poubelle!) et son collègue Carlo Di Antonio qui fit tout pour introduire davantage de radars répressifs sur les routes et autoroutes wallonnes, le parti ne représente plus grand-chose pour ses électeurs. RIP.

  • La "trahison" de Lutgen en 2017, l'"affaire Fourny" ont eu des conséquences catastrophiques pour ce parti!

  • Les fossoyeurs de l'ancien PSC auront été Gérard Deprez et sa dauphine Joëlle Milquet qu'il introduisit dans la bergerie en 1995. Quatre ans plus tard, ce serpent digne de la Genèse devint présidente à son tour et, trois ans plus tard, elle supprimait le "C" lors d'une assemblée où beaucoup de jeunes qu'on n'y avait jamais vus présentaient une carte du parti.
    Les braves cathos de l'époque, naïfs jusqu'au bout des ongles, n'y ont vu que du feu. L'issue fatale de cette trahison montre aujourd'hui ses effets. C'était prévisible.

  • Tout à fait d'accord!: ce parti humaniste n'a plus sa place sur l'échiquier politique car il a perdu son identité '"catholique", croyant ainsi gagner davantage d'électeurs. Cette trahison fut
    impardonnable. Si les dirigeants parvenaient à lui rendre son identité d'origine de parti résolument chrétien et ferme dans ses principes, ils auraient peut-être une chance d'avoir une raison d'être. sur l'échiquier politique. Sinon, c'est vrai, pourquoi voter pour lui plutôt que pour le MR ? Quelle est la différence ? Même sur le plan de l'avortement ou des cours de religion, il a été incapable de tenir la ligne droite !....Pauvre P.S.C. de jadis !

    Bien désolés cependant de ne plus trouver de parti qui respecte les normes morales traditionnelles et spécialement le droit à la vie pour les bébés à naître ou les vieillards devenus trop coûteux pour les finances publiques !

    Voter blanc semble devenir une option majeure pour les chrétiens. C'est la seule manière de protester contre la décadence morale de notre société occidentale. Bien dommage !

  • Peu après la trahison de Joëlle Milquet, quelques courageux opposants fondèrent un parti , le CDF ( Chrétiens Démocrates Francophones ) qui voulait précisément maintenir le "C". Hélàs, malgré une somme incalculable d'efforts et de moyens personnels, le résultat fut catastrophique : à peine 1 % aux élections suivantes, comme les sondages l'avaient prédit ( bravo !) Que s'était-donc passé ?

    Tout simplement le fait que les "bons" catholiques, clergé en tête ( dont un fameux Jésuite ). l'ont purement et simplement boycotté ! Mais pourquoi donc ? Parce qu'ils se sont laissés berner par un artifice dont le Malin a le secret : le modernisme, devenu progressisme de nos jours. Déjà dénoncé en 1907 par Pie X, cette "source de toutes les hérésies" a connu son apogée après le concile de Vatican II qui pourtant ne souhaitait pas aller aussi loin. Depuis, une minorité très active autant que discrète n'a eu de cesse de mettre l'Eglise au goût du monde , ce qui constitue une trahison pure et simple des préceptes évangéliques : le Christ n'a-t-il pas affirmé qu'il n'était pas de ce monde ? Ce précepte a été remplacé par son contraire : " Il faut vivre avec son temps ".
    Le résultat , comme l'a dit Paul VI lui même après le concile, c'est que " les fumées de Satan ont envahi l'Eglise "". En particulier, le saccage de la liturgie, base de toute pratique, a rendu les offices insipides et indigents, une véritable injure à la grandeur divine.
    Ainsi donc, 99 % des catholiques belges se sont laissés séduire par le Malin qui porte bien son nom. Que peut-on encore espérer après cela ?
    Heureusement, le pauvre Paul VI, mesurant l'amplerur du désastre auquel il avait contribué malgré lui, fit ajouter vau rituel de la messe l'anamnèse "nous attendons ta venue dans la gloire" qui reste envers et contre tout notre seul espoir d'avenir.

    Quant à la démocratie, il y a longtemps qu'elle n'existe plus, si elle a jamais existé. Alexis de Tocqueville l'a fort bien démontré il y a près d'un siècle et demi dans la quatrième partie ( Le despotisme démocratique ) de son étude consacrée à la démocratie américaine.
    C'est pourquoi, depuis pas mal d'années, je fais une grande croix sur mes bulletins de vote, sauf aux communales où subsite encore un rien de démocratie.

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