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Les évêques espagnols vent debout contre la légalisation de l'euthanasie

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Du site canadien d'information religieuse Présence :

Les évêques espagnols fustigent le projet de loi sur l'aide à mourir

Agence Catholic News Service

17 septembre 2020

La législation sur l'euthanasie qui prend la direction du Sénat espagnol en vue de son adoption serait une «défaite pour la dignité humaine» et affirmerait une «vision égocentrique» de la vie qui propose la mort comme solution à ses problèmes, a déclaré la conférence épiscopale espagnole.

Insister sur le droit à l'euthanasie est typique d'une vision individualiste et réductionniste de l'être humain et d'une liberté détachée de toute responsabilité, a écrit le comité exécutif de la conférence dans une déclaration publiée le 14 septembre.

Les médias espagnols ont rapporté qu'un sondage a révélé que jusqu'à 87% du public est favorable à une loi sur l'euthanasie, avec environ 70% des médecins en faveur d'un changement de la loi.

Les législateurs espagnols se préparent à un vote final sur la loi controversée qui ferait de l'Espagne le quatrième pays européen à légaliser le suicide médicalement assisté après la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

La décision de voter sur la proposition de loi, a déclaré la conférence des évêques, «est une mauvaise nouvelle, car la vie humaine n'est pas une marchandise à la disposition de quiconque».

Les évêques espagnols ont également fait valoir que la légalisation de l'euthanasie exacerbera la hausse du taux de suicide dans le pays et ne contribuera pas à souligner à ceux qui sont tentés par le suicide que la mort «n'est pas la bonne solution».

Actuellement, le suicide assisté est puni en Espagne d'une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. Une personne dont on découvre qu'elle a été directement impliquée dans la mort d'une autre personne peut être accusée d'homicide et condamnée à une peine de prison pouvant aller jusqu'à dix ans.

Le projet de loi permettrait aux adultes atteints d'une maladie en phase terminale et à ceux souffrant d'un handicap grave et chronique de demander une aide à la mort assistée auprès du système de santé public.

La médecine ne devrait pas être utilisée pour mettre fin à la vie, mais pour guérir, soigner, soulager et consoler ceux qui approchent de leurs derniers jours, ont déclaré les évêques. Ils ont exhorté les législateurs à opter plutôt pour la médecine et les soins palliatifs, qui «visent à humaniser le processus de la mort et à accompagner les personnes jusqu'à la fin».

«Nous plaidons pour une législation adéquate en matière de soins palliatifs qui réponde aux besoins actuels qui ne sont pas pleinement satisfaits. La fragilité que nous connaissons en ce moment constitue une opportunité de réfléchir sur le sens de la vie, les soins fraternels et le sens de la souffrance et de la mort», ont déclaré les évêques.

Le «oui» à la dignité de la personne, plus encore dans les moments de plus grande impuissance et fragilité, nous oblige à nous opposer à cette loi qui, au nom d'une mort présumée digne, nie à la racine la dignité de toute vie humaine, ont-ils ajouté.

Deux cardinaux se sont également prononcés individuellement contre cette proposition.

Le cardinal Antonio Cañizares Llovera de Valence a déclaré que le gouvernement était devenu l'ennemi de la société au lieu d'être son protecteur, tandis que le cardinal Carlos Osoro Sierra de Madrid a déclaré que la législation représentait la «trahison de la vie».

«Avez-vous perdu la tête?» a tonné le cardinal à l’intention des politiciens dans une déclaration publiée sur le site web de l'archidiocèse de Valence.

Le cardinal Cañizares a déclaré qu'il n'avait pas souhaité intervenir en politique mais a insisté sur le fait que sa responsabilité pastorale en tant qu'évêque «ne me permet pas de me taire».

Junno Arocho Esteves, avec la collaboration de Simon Caldwell

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