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  • Avec François, la revanche du "progressisme" ?

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    Bonne mise au point de Jean-Michel Castaing sur causeur.fr :

    François : le pape de la revanche des progressistes ?

    Le christianisme n’oppose pas tradition et discours social

    Un bruit court dans certains milieux: le pape François représenterait la revanche de la ligne progressiste dans l’Eglise ! Après les pontificats soi-disant  « conservateurs » de Jean-Paul II et Benoît XVI, le nouveau souverain pontife incarnerait le retour à la tentative d’ouverture au monde engagé par le dernier concile. D’une Eglise moralisatrice et doctrinale, nous reviendrions à une Eglise  de nouveau en phase avec notre temps, disposée, à tout le moins, au dialogue avec lui.

    L’Eglise retrouverait les intuitions de Vatican II et mettrait (provisoirement?) un terme aux ères glaciaires traversées par Rome depuis trente ans. La parole papale reviendrait audible. Les déshérités, matériels comme spirituels, retrouveraient droit au chapitre. Au lieu de se crisper sur des revendications identitaires, le clergé serait disposé à reprendre langue avec la société. Tolérance et décontraction à tous les étages !

    Les observateurs qui soutiennent cette opinion ont-ils lu les écrits, les discours, de François? Et ceux de Benoît, de  Jean-Paul ? A ce niveau, la rupture est-elle si avérée? N’est-ce pas Jean-Paul II qui a lancé les rencontres inter-religieuses d’Assise? Benoît XVI n’a-t-il pas eu de cesse d’appeler au dialogue entre foi et culture en tant qu’éminent penseur et philosophe? Tous deux ne se réclamaient-ils pas d’ailleurs de Vatican II?  Le premier y avait en effet joué un rôle éminent. Quant à Joseph Ratzinger, jeune théologien à l’époque, il y avait également participé en tant expert et assistant du Cardinal Frings.

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  • Euthanasie : les forces de l'ordre arrêtent des Veilleurs devant le Parlement

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    COMMUNIQUE des VEILLEURS :


    Ils étaient 27 Veilleurs debout, pacifiques, silencieux devant le Parlement belge dès 18 heures ce mardi 26 novembre 2013 pour exprimer leur opposition à l’extension aux mineurs de la loi dépénalisant l’euthanasie.

    Ceux qu’on appelle les « Veilleurs » se sont mis en place en place peu à peu, en dépit de l’intimidation de la police, présente depuis le début de la soirée.

    Le premier groupe de  Veilleurs ayant été dispersé, 11 autres Veilleurs ont pris le relais dans le plus grand silence.

    Les forces de l'ordre sont à nouveau intervenues et leur ont attaché les mains derrière le dos avant de les embarquer au poste de police.

    Ces 11 Veilleurs ont pu partager avec les policiers très sereinement les raisons pour lesquelles ils s'opposaient à la proposition de loi.

     

    La question leur a été posée: "Pourquoi nous arrêter, nous, les Veilleurs pacifiques ? Ne devriez-vous pas plutôt arrêter les médecins qui, publiquement, avouent enfreindre la loi euthanasie actuelle en ne déclarant plus celles qu'ils pratiquent?"

    Entre-temps d'autres Veilleurs ont continué d'affluer devant le Sénat, mais ont été très vite dispersés par la police. Une quatrième vague de 18 nouveaux Veilleurs a pris place devant le Parlement jusqu’à 22 heures, heure à laquelle, comme il en en avait été décidé, tous se sont dispersés de leur propre initiative.

     

    Que retenir de cette mobilisation croissante?

    Les citoyens belges francophones et néerlandophones, jeunes et moins jeunes, parents avec leurs enfants sont de plus en plus nombreux à s'exprimer et s'engager publiquement contre cette proposition de loi.

     

    Le message des Veilleurs est clair : « Les ENFANTS ne sont pas capables de prendre une décision de mort. Ils le sont d’autant moins lorsqu’ils sont en grande souffrance et très vulnérables. »

     

    Les « Veilleurs »

     

    P.S. Nous rappelons quelques autres initiatives:

     

    1. - Le site www.euthanasiestop.be où figurent les opinions dissidentes de plusieurs centaines de citoyens.

    2. - Une pétition a été lancée par des étudiants pour que la vie d’enfants malades continue d’être protégée par la loi et que leur souffrance soit soulagée par tous les moyens, à l’exclusion de l’euthanasie. Vous pouvez la signer en cliquant sur http://citizengo.org/en/719-stop-euthanasie-voor-minderjarigen-stop-euthanasie-des-mineurs (ZIP= code postal votre domicile).

    Vous pouvez aussi signer via Facebook : http://www.facebook.com/stopeuthanasiemin 

    3. - Davantage d’informations sont disponibles sur le site d'Action pour la Famille : http://www.actiegezin-actionfamille.be/welkom-accueil?lang=fr

  • La rencontre François-Poutine

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    Lu sur le site de « France Catholique » :

    « La rencontre qui a eu lieu lundi dernier entre le pape François et le président russe Vladimir Poutine présente un caractère assez particulier, parce que les enjeux politiques d’un tel événement sont étroitement mêlés aux enjeux religieux. Il ne fait aucun doute que l’identité orthodoxe de la Russie est inscrite dans les profondeurs de l’histoire et que le Kremlin est fermement attaché à ce qui confère au pays sa personnalité culturelle.

    On ne peut éluder non plus la dimension géopolitique d’une Sainte-Russie forcément associée à tout l’espace qui se reconnaît dans la même tradition religieuse et qui détermine, en ce moment même, des rivalités extrêmement fortes en Europe avec des prolongements jusqu’au Proche-Orient, notamment au cœur de la tragédie syrienne.

    Certes, la question des relations de l’Ukraine et de l’Union européenne ne se négocie sûrement pas au Vatican, mais il serait naïf de penser que les actuelles manifestations de Kiev sont sans incidence sur les relations diplomatiques de la Russie avec le Saint-Siège. Le véritable bras de fer engagé par Vladimir Poutine pour retenir le gouvernement ukrainien de s’associer avec l’Europe bruxelloise et qui a abouti à la rupture de l’accord envisagé n’est pas étranger à l’équilibre intérieur d’un pays où réside une importante communauté chrétienne reliée à Rome. D’ailleurs, le métropolite Hilarion, numéro deux du patriarcat de Moscou, ne fait pas mystère de l’importance du dossier gréco-catholique dans les progrès des relations interreligieuses. La perspective d’une rencontre entre le pape et le patriarche est largement conditionnée par la résolution du différend ukrainien.

    Pourtant, il ne fait pas de doute qu’il y a un désir réciproque de rapprochement entre catholiques et orthodoxes qui se sentent solidaires sur le terrain sociétal, là où l’idéologie libérale-libertaire exerce ses ravages. Il est aussi certain que la défense des communautés chrétiennes au Proche-Orient, toujours plus menacées, constitue un objectif commun de première importance. C’est actuellement en Syrie que cette cause est la plus sensible et le Saint-Siège se trouve assez en accord avec le président russe lorsque celui-ci agit en protecteur des chrétiens, qui auraient le plus à souffrir d’une victoire des islamistes. Même si la séparation du politique et du religieux est une des conditions de la liberté des consciences, il n’empêche que les équilibres géo-stratégiques déterminent le destin des communautés religieuses. Si différents soient-ils l’un de l’autre, le pape François et le président Poutine sont intimement persuadés de l’existence de vraies convergences liées à des impératifs urgents » 

    Réf. François - Poutine : enjeux d’une rencontre

    JPSC

  • Quand la réalité dépasse la fiction

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    Sous cette photo publiée sur le « Forum catholique », un liseur a traduit ce commentaire : " Si on avait dit à un catholique en 1959 qu’un président russe embrasserait une image de Marie avec le pape, tandis que le président des USA supporterait l’avortement, supprimerait l’ambassade des USA au Vatican, espionnerait ses alliés, s’immiscerait dans la vie privée…"

     Réf. Belle image

    JPSC

  • Légalisation de l’euthanasie des mineurs en Belgique : large majorité en commissions du Sénat

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    Mais il reste encore un long chemin à parcourir : sera-ce avant les élections générales de mai 2014 ? Si non, la proposition devra être relevée de caducité (dans un contexte nouveau: le sénat perd sa capacité législative). La majorité gouvernementale (celle-ci ou la suivante) jouera-t-elle les « ponce-pilate » en se lavant les mains, comme d’habitude, dans l’eau de la liberté de conscience ? JPSC

    Lu ce jour sur le site web de « La Libre », citant Belga:

    Le texte doit à présent être examiné en séance plénière.

    Les Commissions réunies des Affaires sociales et de la Justice du Sénat ont adopté ce mercredi par 13 voix contre 4 la proposition de loi qui vise à étendre le cadre légal autorisant l'euthanasie, dans certaines conditions, aux mineurs d'âge dont un psychologue aura reconnu la capacité de discernement. Seuls les mineurs faisant face à des souffrances physiques insupportables et inapaisables, en phase terminale, pourront, encadrés par une équipe médicale, et moyennant l'accord parental, bénéficier de l'euthanasie qu'ils auront sollicitée. Les socialistes et les libéraux, francophones et néerlandophones, les Verts, ainsi que la N-VA ont voté en faveur de la proposition de loi. Les élus cdH, CD&V et Vlaams Belang ont voté contre. Le texte doit à présent être examiné en séance plénière.

    Les onze manifestants ont été relâchés

    Les onze 'veilleurs' arrêtés mardi devant le Sénat à Bruxelles après avoir manifesté contre l'élargissement de la loi sur l'euthanasie, ont été relâchés en soirée, a indiqué mercredi la police de la zone de Bruxelles Capitale-Ixelles. Les militants seront poursuivis devant le tribunal correctionnel pour avoir manifesté en zone neutre. Depuis plusieurs semaines, un groupe de 'veilleurs' se réunissait en silence chaque mardi aux abords du Sénat à Bruxelles. Leur action s'inscrit dans le cadre des discussions portant sur l'extension aux mineurs du cadre légal sur l'euthanasie.

     Réf : Euthanasie: l'extension aux mineurs est adoptée 

  • Evangelii Gaudium : les analyses du « Monde » et du « Figaro »

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    De Stéphanie Le Bras dans « Le Monde » (extraits) :

    « (…) Ce texte arrive à point nommé. Depuis son élection, le pape a beaucoup parlé et certains catholiques commençaient à se demander ce qui, dans ce foisonnement, relevait de la pensée personnelle de Jorge Mario Bergoglio et ce qui s'inscrivait dans le magistère – la parole officielle – de l'Eglise. D'autres pointaient son « anti-intellectualisme » et son goût exclusif pour les phrases chocs. Les péripéties autour de l'entretien publié dans La Repubblica en octobre – dont la teneur relevait plus d'une « reconstruction » par le journaliste que d'une transcription des propos du pape – avaient fini d'inquiéter les tenants d'une parole papale sans ambiguïté.(…)

    Hiérarchisation des priorités

     Le pape semble convaincu de l'adaptation de l'Eglise au contexte local. Il invite chacun à « repenser les structures, le style et les méthodes de ses propres communautés » et préconise « un processus résolu de discernement, de purification et de réforme ». Pas question pour autant d'adapter le message. Ainsi sur l'avortement : le pape reste ferme dans son opposition, mais appelle à un meilleur accueil des femmes ayant avorté. De même, « le sacerdoce réservé aux hommes est une question qui ne se discute pas », même si la place des femmes dans l'Eglise peut être améliorée.

    Sur le message de l'Eglise, le pape suggère aussi aux clercs une hiérarchisation des priorités, notamment en ce qui concerne l'enseignement moral de l'Eglise. Ils demandent aux pasteurs de ne pas être « obsédés par la transmission désarticulée d'une multitude de doctrines qu'on essaie d'imposer à force d'insister», de sortir du « catalogue des péchés et des erreurs ». Il leur rappelle que le « confessionnal ne doit pas être une salle de torture » et les invite à des homélies plus « positives » que « purement moralistes ou endoctrinantes ». Sans citer explicitement les fidèles privés de communion, comme les divorcés-remariés, le pape rappelle que « l'Eglise n'est pas une douane et qu'il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile ».

    Lire l’article ici : Le pape appelle l'Eglise à « sortir du catalogue des péchés »

    Dans le « Figaro », Jean-Marie Guénois commente (extraits) :

     " Le Pape était censé établir une synthèse du «synode sur la nouvelle évangélisation» que Benoît XVI avait convoqué en octobre 2012 (200 évêques, trois semaines de débats) mais le nouveau Pape en tient très peu compte. Il laisse, et c'est très nouveau, aux «épiscopats locaux» le soin d'en tirer les conclusions qu'ils jugeront utiles. Il préfère se concentrer sur ce qu'il a à dire à l'Église catholique qui l'a élu pape le 13 mars dernier.

    Premier point d'insistance, la «joie de l'Évangile», titre du document. Le Pape demande à chaque chrétien de «renouveler aujourd'hui même sa rencontre avec Jésus-Christ», de montrer «la miséricorde de Dieu», sa «tendresse», de laisser au vestiaire de l'histoire les «airs de carême sans Pâques», car «un évangélisateur ne devrait pas avoir constamment une tête d'enterrement».

    Affaiblir le centre

    Second point d'insistance, la réforme de l'Église en commençant par sa tête, la «papauté». Non seulement François se dit «ouvert aux suggestions» sur «un exercice de mon ministère qui le rende plus fidèle aux significations que Jésus-Christ entend lui donner». Mais il appelle de ses vœux une des applications du concile Vatican II que le cardinal Ratzinger, sous le pontificat de Jean-Paul II, a toujours combattu en enterrant ce projet: «un statut pour les conférences épiscopales» leur donnant «une certaine autorité doctrinale authentique».

    Ce qui revient effectivement à affaiblir le centre, la papauté, le Vatican, pour donner plus de place aux évêques locaux. De fait, c'est aussi nouveau, l'exhortation apostolique, publiée mardi, contient autant de références à des textes d'épiscopats de différentes régions du monde, qu'à des textes du magistère romain.

    Cette volonté de réforme de la culture profonde de l'Église - passer d'une vision centralisatrice et dogmatique, à une vision d'une Église «aux portes ouvertes» pour mieux accueillir - implique une série de petites réformes, qui ne sont pas d'aimables suggestions mais que François demande, de façon très nette, d'appliquer (…).

    Condamnation renouvelée de l'avortement

    Par exemple: mettre la morale à sa place pour ne pas «alourdir» les fidèles, parler de l'essentiel du christianisme, à savoir «l'amour de Dieu» - le Pape relance à ce titre le thème conciliaire également controversé de la «hiérarchie des vérités» - ; recours et retour à la «piété populaire» qui parle aux «gens simples» et le rejet de la «spiritualité du bien-être» ; lutte contre le «cléricalisme» et la «mondanité spirituelle» qui utilise l'Église «autocentrée» pour se faire valoir ; catéchèse qui «annonce» vraiment le Christ et qui introduise aux «mystères de la foi» ; vision, non conflictuelle, des autres religions: l'islam en particulier à qui il demande toutefois «humblement» la réciprocité pour la liberté religieuse des chrétiens vivant en pays musulmans.

    Cet esprit de réforme va cependant avec deux avertissements non équivoques. Il n'y a aucune évolution à attendre de sa part pour ouvrir le sacerdoce aux femmes. Et aucune concession sur la condamnation extrêmement ferme - renouvelée dans ce texte - de l'avortement.(…). «

    L'homélie doit faire «brûler les cœurs»

    Outre cette série d'évolutions et de confirmations, cette «exhortation apostolique» contient deux morceaux de choix.

    Le premier est un véritable traité de «l'homélie». Le Pape considère que l'homélie du prêtre, lors de la messe, est un moment capital pour évangéliser. Il fustige les prêtres qui ne les préparent pas: c'est «malhonnête» et «irresponsable», car l'homélie doit faire «brûler les cœurs» des fidèles. François donne donc une large série de conseils concrets dignes d'un cours de séminaire, pour bien préparer les homélies.

    L'autre morceau de choix est sa condamnation sans appel, déjà exprimée, d'une «économie qui tue» autour d'un «marché divinisé» qui génère «un système injuste à la racine» qui sera à terme cause de «violences» qu'aucun système de «forces de l'ordre» ne pourra contenir si une régulation n'intervient pas."

    Lire l’article ici : Le pape François installe sa révolution dans l'Église

    JPSC

  • Le pape François persiste et signe

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    Notre compatriote Bosco d’Otreppe et Jean Mercier corroborent  sur le site web de l’hebdomadaire  « La Vie » ce que nous disions hier à propos d’ « Evangelii gaudium » : le pape persiste et signe là, sous une forme plus officielle (mais ce n’est pas une encyclique) des vues qu’il a déjà exprimées à diverses reprises, avec un zèle résolu :

    « Dans une exhortation apostolique aux allures de texte programmatique pour son pontificat, François réaffirme et précise sa pensée, tout en esquissant le chemin missionnaire du catholique.

    Lire et télécharger l'exhortation apostolique

    Si l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium exhorte l'Église à faire siennes les propositions issues du synode des évêques d'octobre 2012 consacré à la nouvelle évangélisation et si le texte demeure très fidèle à la pensée de ses prédécesseurs, le pape François part de son expérience pour livrer une réflexion qui systématise ce qu'il a déjà pu dire au cours de ses nombreuses homélies, et qui indique des voies « pour la marche de l'Église dans les prochaines années ».

    Le ton est donc personnel, percutant et lucide. Pour retrouver la « fraîcheur originale de l'Évangile », pour affronter cette « priorité absolue » qu'est l'évangélisation, François compte sur tout le monde. L'évangélisation n'est pas réservée à une élite, et chacun est appelé à témoigner de la miséricorde en fonction de sa vocation, de ses talents et de ses moyens.

    Les deux mandats

    Ce qui n'écarte pas - au contraire - « la réforme des structures »explique le pape, « qui exige la conversion pastorale [afin qu'elles] deviennent toutes plus missionnaires ». Par ces quelques mots, il relie les deux mandats sur lesquels il a été élu : la nécessité de promouvoir une nouvelle évangélisation, et l'exigence d'une réforme des institutions – la seconde étant au service de la première. C'est ainsi qu'il évoque l'étude, l'accroissement possible « des droits légitimes des femmes », ou l'importance donnée aux laïcs dans les processus de décision.

    Mais le pape étend ses ambitions et ne s'arrête pas aux organigrammes. « Les portes des sacrements ne devraient pas se fermer » explique-t-il par exemple. Ainsi, l'Eucharistie « n'est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace. »

    Un profond désir de changer le monde

    Les cinq chapitres de son exhortation présentent une réflexion globale sur l'Église tournée vers son souci de l'évangélisation, mission à laquelle le pape veut donner une dimension sociale indispensable. « Une foi authentique (...) implique toujours un profond désir de changer le monde », explique-t-il. « Bien que l’ordre juste de la société et de l’État soit un devoir essentiel du politique, l’Église ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice », continue-t-il en citant Benoit XVI.

    À travers des pages ambitieuses et lucides (sur les risques de la mondanité ou sur les conditions d'une paix sociale notamment), le pape invite l'Église à un chemin de conversion.« L’Évangile nous invite toujours à courir le risque de la rencontre avec le visage de l’autre, avec sa présence physique qui interpelle, avec sa souffrance et ses demandes, avec sa joie contagieuse dans un constant corps à corps. » Le pape argentin confirme donc son désir de la voir cheminer dans les aspérités même des frontières, éclairer de sa mission et de son message les périphéries oubliées.

    Pour éviter tout prosélytisme, François explique que le but ultime reste le « bien du prochain », et que si « la véritable ouverture implique de se maintenir ferme sur ses propres convictions les plus profondes, avec une identité claire et joyeuse », il faut absolument – et il reprend les mots de Jean-Paul II, rester « ouvert à celles de l’autre pour les comprendre en sachant bien que le dialogue peut être une source d’enrichissement pour chacun ».

    Le chemin de la joie

    Ce cheminement n'est pas facile admet le pape. Il présuppose un « don de soi nécessaire », et implique de préférence « une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités »,mais c'est le chemin de la « joie » conclut-il en appelant à mettre le Christ au centre de tout, à se laisser toucher par la grâce, l'Esprit et l'exemple de la Vierge Marie. « La première motivation pour évangéliser est l'amour de Jésus que nous avons reçu », et « quel est cet amour qui ne ressent pas la nécessité de parler de l'être aimé ? » Et d'insister : « Ne nous laissons pas voler la joie de l’évangélisation ».

    Ici : "Evangelii Gaudium" : François réaffirme son programme

    Cette exhortation, dont certains points seront certainement encore l’objet de discussions ou commentaires (par exemple, sur la valorisation du rôle des conférences épiscopales) comporte notamment un morceau d’anthologie sur l’un des thèmes favoris du pape : la « mondanisation », à lire ici : Non à la mondanité spirituelle [93-97]  JPSC

  • Francis Delpérée à propos de l'euthanasie: "Pour l’enfant, c’est non !"

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    Ce mercredi, les commissions réunies de la Justice et des Affaires sociales du Sénat devraient approuver l’extension aux mineurs de la loi de 2002 sur l’euthanasie. Avec une majorité de rechange : la N-VA et les écologistes diront oui à la proposition amendée de quatre sénateurs MR, PS, SP. A et Open VLD. Le texte devra ensuite être voté en séance plénière, avant d’être envoyé à la Chambre

    Francis Delpérée, sénateur CDH, votera contre la proposition d’extension aux enfants de la loi euthanasie qui doit être mise au vote ce mercredi en commissions réunies du Sénat. "J’ajoute que ça ne met pas en cause ma loyauté vis-à-vis de la majorité gouvernementale et parlementaire. Je suis et je reste loyal." Interrogé par Annick Hovine, il a expliqué hier les raisons de son choix dans « La Libre Belgique » :

    « Y a-t-il eu un mot d’ordre du CDH pour refuser l’extension de la loi euthanasie aux enfants ? 

    Des discussions ont eu lieu entre parlementaires et avec la direction du parti, bien entendu. 

    Tous les humanistes sont-ils sur la même ligne ?

    La position a été rappelée lundi matin au bureau politique du CDH mais il n’y a pas eu de vote. 

    Le CDH est donc opposé à l’extension aux mineurs ?

    Aux textes qui sont actuellement sur la table. 

    Qu’est-ce qui vous dérange ?

    Le sujet, la matière change tout le temps d’objet. C’est bien la preuve que notre vigilance parlementaire est payante. Au début, tout le monde parlait de l’euthanasie des déments : plus personne n’en parle aujourd’hui sauf Jacques Brotchi (sénateur MR, NdlR). Il y a deux mois, il a même évoqué les nouveau-nés ! On se retrouve dans du vague, dans du brouillard. 

    Mais le texte amendé est précis : les jeunes dépressifs ne sont plus concernés, ni les enfants qui ne sont pas en fin de vie. 

    Notre détermination et notre vigilance parlementaire ont donc été payantes : on identifie de plus en plus les mineurs qui pourraient éventuellement bénéficier de l’euthanasie. Cela clarifie la discussion et ça limite la portée d’une loi qui serait votée sur ce sujet. 

    Quelle est votre critique majeure du texte actuel ?

    J’ai toujours dit que la logique de la loi de 2002, je l’accepte et j’en défends la philosophie. Elle me permet, à moi, adulte, majeur, de décider de mettre fin à ma propre vie avec l’aide d’un médecin. 

    En 2002, quand le Parlement a voté cette loi dépénalisant l’euthanasie, vous n’étiez pas encore sénateur. Mais le CDH avait voté contre. Cela veut dire que le CDH a fait du chemin en dix ans. 

    Oui. Mais à partir du moment où on n’est plus face à un adulte mais devant un mineur, là, le problème se complique tout de suite. On va devoir faire appel à un pédiatre ou à un spécialiste de la maladie qui va identifier le caractère incurable de la maladie ; il va falloir appeler un pédopsychiatre ou un psychologue pour voir si l’enfant a le discernement suffisant ; il va falloir l’accord des parents… Il y a donc là une armada de personnes qui se trouvent autour de l’enfant et qui peuvent éventuellement l’influencer et conditionner son choix. Là, je dis que ce n’est plus du tout la philosophie initiale de la loi. 

    Mais ne dites-vous pas une chose et son contraire ? Vous vous félicitez du fait que votre vigilance parlementaire a permis de clarifier la portée de la loi et, en même temps, vous dénoncez le fait que ces balises dévoient la philosophie de la loi. C’est paradoxal, non ?

    Non. Ces balises enlèvent mon pouvoir de décision. 

    Mais un enfant a-t-il un pouvoir de décision, tout seul ?

    S’il n’a pas de pouvoir de décision, s’il faut faire appel à des personnes supplémentaires, dont les parents, l’enfant va se trouver dans un conflit de loyauté extrêmement difficile. Faut-il venir lui imposer cela au moment où il est sur le point de mourir ? Ses parents lui ont donné la vie et il devrait leur demander leur accord pour qu’on la lui ôte. Si cela se pose vraiment en fin de vie, faut-il lui ajouter ce problème psychologique-là sur le dos ? N’est-ce pas une période pendant laquelle il faudrait réfléchir en termes d’apaisement des souffrances ?

    Comment doivent réagir les médecins et les parents qui sont confrontés à une demande d’un enfant gravement malade qui n’en peut plus de souffrir ?

    C’est une préoccupation majeure. Ce qui nous choque un peu, c’est que pour le moment, on met l’accent sur l’euthanasie. On pourrait parler de la fin de vie de façon beaucoup plus globale, avec d’autres techniques et d’autres méthodes : les soins palliatifs, la désescalade thérapeutique, la sédation… Il faut aussi préserver l’autonomie de l’individu et ne pas faire dépendre son choix de toute une série d’autres personnes.

    Réf. Francis Delpérée à propos de l'euthanasie: "Pour l’enfant, c’est non !"

     Rappelons notre point de vue :

    En premier lieu, cette proposition s’appliquant aux mineurs d’âge ( et demain aux déments ?) tout à coup déclarés « responsables » par un brevet d’aptitude précoce au discernement décerné par un aréopage « spécialistes »  contient les germes d’une atteinte grave au principe même de la liberté humaine.

    En second lieu, n’est-ce pas le genre de législation qu’il convient de contester à la racine.

    De quoi parle-t-on en effet : d’un droit à se (faire) donner la mort ? Si la vie est, en soi, un bien c’est vers lui que doit être orientée toute législation que la société se donne et non l’inverse.

    S’agit-il du problème de la souffrance liée à toute condition humaine ? Les vrais spécialistes des soins, notamment palliatifs, nous disent que la question de la douleur est largement maîtrisée, en dehors de tout processus mortifère. Et pour ce qui est de l'humanité envers les personnes, un peu d’amour est sûrement préférable à une compassion létale. Mais de cela, on ne parle guère.

    JPSC

  • « Evangelii gaudium »

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    « Evangelii gaudium », « la joie de l’Évangile », première exhortation apostolique du pape François, a été rendue publique mardi midi 26 novembre au Vatican : un document auquel il reconnaît lui-même « une signification programmatique », un discours dans le droit fil et sur un ton qu’il nous a déjà donnés à connaître depuis son élection.  En voici la table des matières : cliquez sur les titres pour avoir accès aux textes développés sous ces  intitulés. JPSC :

    EXHORTATION APOSTOLIQUE 
    EVANGELII GAUDIUM 
    DU PAPE 
    FRANÇOIS 
    AUX ÉVÊQUES 

    AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES 
    AUX PERSONNES CONSACRÉES 
    ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS 
    SUR L'ANNONCE DE L'ÉVANGILE 
    DANS LE MONDE D'AUJOURD'HUI

     

    TABLE DES MATIÈRES

    La joie de l'Évangile [1]

    1. Une joie qui se renouvelle et se communique [2-8] 
    2. La douce et réconfortante joie d’évangéliser [9-13] 
    Une éternelle nouveauté [11-13] 
    3. La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi [14-18] 
    Propositions et limites de cette Exhortation [16-18]

    Chapitre 1 : La transformation missionnaire de l’Église [19-49]

    1. Une Église « en sortie » / « en partance » [20-24] 
    Prendre l’initiative, s’impliquer, accompagner, porter du fruit et fêter [24] 
    2. Pastorale en conversion [25-33] 
    Un renouveau ecclésial qu’on ne peut différer [27-33] 
    3. À partir du cœur de l’Évangile [34-39] 
    4. La mission qui s’incarne dans les limites humaines [40-45]
    5. Une mère au cœur ouvert [46-49]

    Chapitre 2 : Dans la crise de l’engagement communautaire [50-109]

    1. Quelques défis du monde actuel [52-75] 
    Non à une économie de l’exclusion [53-54] 
    Non à la nouvelle idolâtrie de l’argent [55-56] 
    Non à l’argent qui gouverne au lieu de servir [57-58] 
    Non à la disparité sociale qui engendre la violence [59-60] 
    Quelques défis culturels [61-67] 
    Défis de l’inculturation de la foi [68-70] 
    Défis des cultures urbaines [71-75]

    2. Tentations des agents pastoraux [76-109] 

    Oui au défi d’une spiritualité missionnaire [78-80] 
    Non à l’acédie égoïste [81-83] 
    Non au pessimisme stérile [84-86] 
    Oui aux relations nouvelles engendrées par Jésus Christ [87-92] 
    Non à la mondanité spirituelle [93-97] 
    Non à la guerre entre nous [98-101] 
    Autres défis ecclésiaux [102-109]

    Chapitre 3 : L’annonce de l’Évangile


    1. Tout le Peuple de Dieu annonce l’Évangile [111-134] 
    Un peuple pour tous [112-114] 
    Un peuple aux multiples visages [115-118] 
    Nous sommes tous des disciples missionnaires [119-121] 
    La force évangélisatrice de la piété populaire [122-126] 
    De personne à personne [127-129] 
    Les charismes au service de la communion évangélisatrice [130-131] 
    Culture, pensée et éducation [132-134]

    2. L’homélie [135-144] 
    Le contexte liturgique [137-138] 
    La conversation d’une mère [139-141] 
    Des paroles qui font brûler les cœurs [142-144]


    3. La préparation de la prédication [145-159] 
    Le culte de la vérité [146-148] 
    La personnalisation de la Parole [149-151] 
    La lecture spirituelle [152-153] 
    À l’écoute du peuple [154-155] 
    Instruments pédagogiques [156-159]

    4. Une évangélisation pour l’approfondissement du kerygme [160-175] 
    Une catéchèse kérygmatique et mystagogique [163-168]
    L’accompagnement personnel des processus de croissance [169-173] 
    Au sujet de la Parole de Dieu [174-175]

    Chapitre 4 : La dimension sociale de l’évangélisation

    1. Les répercussions communautaires et sociales du kerygme [177-185] 
    Confession de la foi et engagement social [178-179] 
    Le Royaume qui nous appelle [180-181] 
    L’enseignement de l’Église sur les questions sociales [182-185]

    2. L’intégration sociale des pauvres [186-216] 
    Unis à Dieu nous écoutons un cri [18 7-192] 
    Fidélité à l’Évangile pour ne pas courir en vain [193-196] 
    La place privilégiée des pauvres dans le peuple de Dieu [197-201] 
    Économie et distribution des revenus [202-208] 
    Avoir soin de la fragilité [209-216]

    3. Le bien commun et la paix sociale [217-237]
    Le temps est supérieur à l’espace [222-225] 
    L’unité prévaut sur le conflit [226-230] 
    La réalité est plus importante que l’idée [231-233] 
    Le tout est supérieur à la partie [234-237]

    4. Le dialogue social comme contribution à la paix [238-258]
    Le dialogue entre la foi, la raison et les sciences [242-243] 
    Le dialogue œcuménique [244-246] 
    Les relations avec le judaïsme [247-249] 
    Le dialogue interreligieux [250-254] 
    Le dialogue social dans un contexte de liberté religieuse [255-258]

    Chapitre 5 : Évangélisateurs avec Esprit

    1. Motivations pour une impulsion missionnaire renouvelée [262-288]
    La rencontre personnelle avec l’amour de Jésus qui nous sauve [264-267]
    Le plaisir spirituel d’être un peuple [268-274] 
    L’action mystérieuse du Ressuscité et de son Esprit [275-280] 
    La force missionnaire de l’intercession [281-283]

    2. Marie, Mère de l’évangélisation [284-288] 
    Le don de Jésus à son peuple [285-286] 
    L’Étoile de la nouvelle évangélisation [287-288] 

  • Liège : les prêtres sont de retour au confessionnal

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    3621671362_e2d44f8bf8_m.jpgLes plus anciens s’en souviennent : à  l’église Saint-Denis à Liège, tous les jours que Dieu fasse, on trouvait autrefois un confesseur de permanence. Grâce, notamment, à la persévérance du doyen de Liège (rive gauche), Eric de Beukelaer, ce temps est aujourd’hui de retour, comme le précise un communiqué :  

    « (...) A partir du lundi 2 décembre 2013, début du temps de l'Avent (la préparation spirituelle à Noël), il y aura donc à nouveau un prêtre à l'écoute à Saint-Denis, tous les matins du lundi au vendredi (de 10h à 12h, avec la Messe à 11h30) et tous les après-midis du lundi au jeudi, ainsi que les 4° vendredis du mois (de 15h à 17h). Dans un monde où tant de personnes cherchent une oreille bienveillante et attentive pour quelque peu se décharger du fardeau du jour, chacun - croyant ou non, pratiquant ou peu - est le bienvenu à Saint-Denis (Place Saint-Denis et Rue Cathédrale, 66, 4000 Liège) ».

    Reste à rendre aux chrétiens et à l’âme religieuse populaire, qui n’est pas nulle dans cette ville, le sens même de la confession, ce grand sacrement délaissé : toute une éducation à refaire. JPSC.

     

  • Euthanasier les mineurs d’âge en Belgique : vote en commission au Sénat de Belgique ce mercredi ?

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    Mercredi prochain, 27 novembre, les commissions réunies de la justice et des affaires sociales du sénat belge devraient voter, paraît-il, une proposition d’élargissement de l’euthanasie aux mineurs. L’émission télévisée « mise au point » de ce dimanche était consacrée à la question. Voici le résumé du débat proposé sur le site web de RTBF-info :

    Que faut-il faire si un enfant atteint d'une maladie incurable demande qu'on abrège ses souffrances? Une majorité se dessine au sein d'une commission du Sénat pour étendre la loi sur l'euthanasie aux mineurs. C'était l'objet d'un débat animé ce dimanche sur le plateau de Mise au Point, où les notions d'âge et de capacité de discernement des enfants dans leur décision d'en finir, ou encore de consentement des parents, ont été vivement discutées.

    Pour Philippe Mahoux, chef de groupe PS au Sénat, "le débat est mûr""Depuis de nombreuses années, dit-il, des pédiatres qui sont confrontés à des situations dramatiques nous demandent de poser ce geste ultime d’humanité pour les patients".

    Le cdH, qui fait partie de la majorité, s’oppose pourtant à la proposition telle qu'elle est formulée jusqu'ici. Faut-il avancer sans lui, en formant une majorité alternative à la majorité gouvernementale? "Pour des problèmes d’une telle envergure, on parle de convictions personnelles et non de majorité ou d’opposition", répond Philippe Mahoux, en évoquant une "solution humaine" partagée "par une majorité de collègues".

    Francis Delpérée, chef de groupe cdH au Sénat, rappelle que c’est une commission parlementaire qui devra d’abord prendre une décision, qui devra ensuite elle-même être votée en séance plénière au Sénat, puis à la Chambre. Enfin le gouvernement fédéral devra lui aussi se faire son propre jugement sur le sujet, dit-il en parlant d’"un périple qui doit encore être accompli".

    A-t-on une idée assez claire de la loi de 2002 pour l'élargir aux mineurs?

    Même s'il précise que le lancement du débat est selon lui "une excellente chose", Michel Dupuis, professeur d'éthique biomédicale à l'UCL et président du Comité consultatif de Bioéthique, veut adresser un message de prudence avant d'aller plus loin. "J’ai le sentiment qu’il est trop tôt pour une raison logique", déclare-t-il : "Après dix ans d’application de la loi, nombreux sont les professionnels soignants qui n’ont pas une idée claire de son fonctionnement". Or pour lui il est primordial de bien la comprendre avant de l’étendre.

    Mais quand Michel Dupuis veut temporiser, Jacques Brotchi, sénateur MR et neurochirurgien, voit plutôt une urgence. Il parle d'une pratique à laquelle on recourrait déjà abondamment, et dit préférer "la transparence à la clandestinité" "Je respecte les opinions de chacun, dit-il, mais je souhaite aussi qu’on entende celui qui veut mourir dans la dignité selon les critères qui sont les siens, exactement comme on entend celui qui réclame des soins palliatifs".

    Euthanasie ou soins palliatifs: y a-t-il un choix indigne?

    Benoît Beuselinck, oncologue et initiateur de la plateforme Euthanasie STOP qui craint que l'on banalise l'euthanasie en étendant progressivement la loi, insiste alors : pour lui, "les soins palliatifs sont aussi une façon très digne de mourir". Cette pratique est même selon lui "plus digne que d’administrer directement la mort au malade". Il ajoute même que les soins palliatifs sont souvent un facteur de "resserrement des liens familiaux".

    Mais ce débat sur la façon "la plus digne" d'accompagner le malade en fin de vie ne plaît pas à Jacqueline Herremans. La présidente de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, ne veut pas "qualifier de digne ou d’indigne tel ou tel choix""Ils le sont tous", insiste-t-elle. "Etre opposé à l’euthanasie est votre droit", dit-elle à Benoît Beuselinck. "Mais laissez au moins chacun faire ses propres choix. Notre attitude est inclusive, la vôtre est exclusive".

    Zakia Khattabi, sénatrice Ecolo, soutient cette conception : "Notre travail n’est pas de porter un jugement mais bien de donner à chacun la possibilité de décider de la façon dont il souhaite partir". "Il ne s’agit pas d’imposer quelque chose à qui que ce soit", dit-elle en rappelant que depuis 2002, les médecins qui refusent de pratiquer l'euthanasie ne la pratiquent pas.

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  • Le pape évoque l'Holodomor

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    (Zenit.org) - Le pape François a dit sa proximité aux Ukrainiens, à l'occasion du 80e anniversaire de l'"extermination par la faim", qui a frappé spécialement l'Ukraine, en 1932 et 1933, sous le régime soviétique. Les historiens estiment que cet "Holodomor" aurait fait entre 2, 6 et 5 millions de morts.

    Le pape François a évoqué cette hécatombe des Ukrainiens sous Staline - secrétaire général du parti communiste soviétique de 1922 à 1952 et chef de l'URSS de 1920 à sa mort en 1953 , avant la prière de l'angélus, ce dimanche 24 novembre, place Saint-Pierre.

    "Je salue la communauté ukrainienne, qui vit le 80e anniversaire de l’Holodomor, la "grande famine" provoquée par le régime soviétique qui a causé des millions de victimes", a dit le pape, prenant ainsi position sur la planification de la famine.

    En 2008, le Parlement européen a condamnné l'Holodomor également comme une famine "provoquée" et comme un "crime contre le peuple ukrainien et contre l'humanité".

    Les catholiques ukrainiens fêtent aussi deux anniversaires joyeux: le 50e anniversaire de la translation des reliques de saint Josaphat Kuncewycz (1584-1623) au Vatican, et le 50e anniversaire de l'Université catholique ukrainienne.