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  • Vincent Lambert : un appel des évêques de Rhône-Alpes

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    Vincent Lambert : un appel épiscopal

    Publié le 21 juillet 2015

    Aujourd’hui le visage le plus fragile de notre société se prénomme Vincent.

    A l’avant-veille de la décision du Dr Simon qui pourrait annoncer « l’arrêt des traitements », voici la déclaration des évêques de Rhône-Alpes au sujet de Vincent Lambert, dont les parents vivent dans la Drôme.

    Dans quelques jours, une décision médicale risque de provoquer délibérément la mort de Vincent Lambert.
    Il n’est pourtant pas en fin de vie et il ne fait l’objet d’aucun soin disproportionné. En lui donnant la nourriture et l’hydratation nécessaires, ceux qui prennent soin de lui respectent simplement le cours de cette vie dont le mystère nous échappe et dont le terme n’appartient à personne.
    Les débats auxquels nous assistons prouvent que notre société hésite sur des principes majeurs, comme « Tu ne tueras pas » ou « Nul ne peut décider de mettre fin à la vie d’autrui ». Ils étaient considérés jusqu’à présent comme des valeurs fondamentales, comme le socle de notre vivre ensemble [1]. Et si l’on venait à y renoncer, on voit mal comment le corps médical pourrait continuer à prononcer le serment d’Hippocrate [2].
    C’est le renoncement à ces principes qui fait peser sur la famille un poids insupportable. Nous voudrions exprimer à tous ses membres notre compassion, en respectant leur souffrance.
    A l’issue des travaux menés sur la situation de Vincent Lambert par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, les cinq membres qui se sont opposés de toute leur force à la décision votée par les sept autres ont crié leur révolte. Ils ont déclaré que la Cour ne méritait plus de porter le titre de « conscience de l’Europe » qu’elle s’était donné en 2010 [3].
    En union avec beaucoup d’autres, croyants ou non, nous lançons un appel aux autorités politiques, juridiques et médicales. Que ceux qui ont à en juger sachent que derrière la personne de Vincent Lambert, c’est le symbole de la vie la plus fragile qui est en jeu pour l’avenir de notre société.
    Si sa mort doit survenir, nous prierons pour que tous puissent accueillir cet événement dans l’espérance. Mais aujourd’hui, notre frère Vincent n’est pas en fin de vie, et plusieurs établissements spécialisés se sont déclarés prêts à le recevoir. Qu’est-ce qui l’empêche ?

    Mgr Philippe Ballot, archevêque de Chambéry, Maurienne et Tarentaise 
    Mgr Jean-Louis Balsa, évêque nommé de Viviers 
    Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon 
    Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy 
    Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne 
    Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint-Étienne 
    Mgr Patrick Le Gal, évêque auxiliaire de Lyon 
    Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence 
    Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars 

    [1] C’est le titre et le sens de l’appel interreligieux signé pendant le débat parlementaire sur la fin de vie http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/03/09/nous-hauts-dignitaires-religieux-demandons-a-ce-que-soit-preserve-l-interdit-de-tuer_4589691_3232.html 
    [2] Serment d’Hippocrate. Article R 4127-38 du code de la santé publique 
    [3] http://hudoc.echr.coe.int/sites/fra/pages/search.aspx?i=001-155264

  • Koter à Bruxelles : encore quelques places disponibles au kot Sophia

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    Votre fils ou votre fille ETUDIANT cherche un Kot, une colocation Un projet sympa entre jeunes catho ? 

    Quelques places disponibles au kot SOPHIA, 205 chaussée de Wavre 1050 Bruxelles (Jardin et adoration)... 
    http://www.institutsophia.org
    Ou 00 32 (0) 477 042 367

  • L'encyclique Laudato si, un document catholique ?

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    L’encyclique Laudato si : Est-elle un document catholique ou un traité humaniste ? (13 mn)
    Par Arnaud Dumouch, 19 juillet 2015. Pour écouter l’encyclique complète en Audio : http://metz-catholique.fr/dossiers/en...
    Les médias classiques ne parlent que de la dimension environnementale de cette encyclique. Ils refont l’erreur qu’ils firent pour la lecture de Vatican II, dont ils déformèrent le message. Les commentateurs catholiques semblent croire les médias classiques !
    Pour écouter l’encyclique complète en Audio : http://metz-catholique.fr/dossiers/en...

    Les médias classiques ne parlent que de la dimension environnementale de cette encyclique. Ils refont l’erreur qu’ils firent pour la lecture de Vatican II, dont ils déformèrent le message. Or les commentateurs catholiques semblent croire les médias classiques !

    Il faut donc la lire ou l’écouter. Le pape François développe au contraire une ECOLOGIE TOTALE, à la manière de Tugdual Derville. Dans la ligne de toute la foi de l’Eglise, il montre que TOUT EST LIÉ et que les 5 dimensions de l’homme ne sauraient être bafouées (1° mystique –verticale, le sens ultime de la vie, le Sauveur- ; 2° la dimension spirituelle -relations humaines- ; 3° psychologique (les sentiments du bien-être) ; 4° corporelle –santé- et 5° environnementale –exaltées avec raison par nos médias-).
    Et c’est bien la dimension mystique qui débute et conclut cette encyclique. La négliger comme le fait l’Europe depuis 50 ans en exaltant l’homme et en tuant Dieu, conduit à une vengeance de la nature et à la venue d’hommes qui, en réaction, exaltent Dieu et tuent l’homme.

  • Les évêques anglais s'opposent au suicide assisté

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    Les évêques du Royaume-Uni mobilisés contre le suicide assisté

    2015-07-19 Radio Vatican

    (RV) Au Royaume-Uni, à deux mois du débat et du vote à la Chambre des communes du projet de loi concernant le suicide assisté, les évêques expriment à nouveau toute leur préoccupation. « Il s’agit d’un débat extrêmement important » écrit Mgr Peter Smith, archevêque de Southwark et président du Département de la responsabilité chrétienne et de la citoyenneté de la Conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays de Galles.

    Ce projet vise à rendre possible, pour les adultes en phase terminale, le choix de mettre fin à leur vie avec une assistance médicale spécifique. Ce qui implique la possibilité, pour les médecins, d’injecter des substances létales aux malades en phase terminale. Mgr Smith, exhorte les catholiques « à contacter au plus vite les députés pour exprimer leur inquiétude face à l'impact dangereux qu'un tel projet de loi pourrait avoir sur les personnes les plus vulnérables ». Ce qui est nécessaire, ajoute t-il « ce sont plus et de meilleurs soins palliatifs et non pas le suicide assisté ».

    L’ archevêque de Southwark indique que la Conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays de Galles a créé une page internet spéciale qui explique, en détail, le projet de loi et ses conséquences tragiques. « La vie de chaque personne est toujours digne de respect et de protection » peut-on lire sur cette page qui rappelle aussi que dans la douleur, la souffrance ou la solitude, tout homme mérite « attention et soutien, et non pas le suicide assisté ». D’où l’appel à développer les soins palliatifs afin qu’ils soient accessibles à tous.

    Citant le message du Pape François aux catholiques d’Irlande, d’Ecosse, d’Angleterre et du Pays de Galles dans le cadre de la Journée pour la vie 2013, les évêques soulignent que « même les plus faibles et les plus vulnérables, les malades et les personnes âgées, les enfants à naître et les pauvres sont un chef-d’œuvre de la création de Dieu, fait à Son image ; ils sont destinés à vivre pour toujours et mérite le plus grand respect et la plus absolue vénération ».

    Ils s’attardent par ailleurs sur l’avis des médecins indiquant que « la British Medical Association et le Royal Medical Colleges sont fortement opposés à la légalisation du suicide assisté », car elle violerait « les principes fondamentaux de l'éthique médicale professionnelle », principes qui remontent, précisent-ils « au serment d’Hippocrate » qui affirme que « les médecins doivent montrer le plus grand respect pour la vie humaine ».

  • « Aimez votre patrie, vos concitoyens et, surtout aimez les plus pauvres »

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    Pape François : « Aimez votre patrie, vos concitoyens et, surtout aimez les plus pauvres »

    Radio Vatican (12 juillet 2015)

    (RV) « Aimez votre Patrie, vos concitoyens et, surtout aimez les plus pauvres ». Comme en Équateur, le Pape a rencontré des représentants de la société civile lors de son étape paraguayenne ce samedi après-midi. 3800 personnes étaient réunies dans la halle sportive León Condou, d'une école tenue par des prêtres du Sacré-Cœur de Betharram, à Asunción. Heureux de constater que « le Paraguay n'est pas mort », le Pape a comparé la société du pays à « une grande symphonie, chaque association avec sa particularité et sa propre richesse, mais cherchant l'harmonie finale. C'est cela qui compte ». Interrogé par plusieurs membres de ces associations civiles, dont certains ont posé directement leur question en guarani, une langue indigène, le Pape François a pris le temps de leur répondre dans son discours.

    La première question a été posée par un jeune Paraguayen, sur les moyens à mettre en œuvre pour parvenir à une société plus juste et plus digne, pour tous. Le Pape lui a répondu que la jeunesse, cette « grande richesse » du Paraguay, ne doit pas avoir peur de s'engager dans « la lutte pour un pays plus fraternel. C'est la vocation de la jeunesse. Comme il est bon que vous les jeunes, vous voyiez que bonheur et plaisir ne sont pas synonymes, mais que le bonheur exige l'engagement et le dévouement, a lancé François, n’ayez pas peur de donner le meilleur de vous-mêmes. Mais ne le faites pas seuls ». 

    Cette construction d'une société meilleure passe également par le dialogue, thème d'une deuxième question. « Pour qu'il y a ait dialogue, il faut une base fondamentale : l'identité, "la patrie d'abord". Le dialogue présuppose, exige de nous la culture de la rencontre. Une rencontre qui sache reconnaître que la diversité n’est pas seulement bonne, mais qu’elle est nécessaire » a insisté le Saint-Père. Si les conflits dans ce dialogue sont inévitables, il faut les assumer pour mieux les dépasser par l'unité. Le dialogue doit être mené de façon honnête - « dialoguer n'est pas négocier » a-t-il dit - sans préjugés et surtout avec un engagement sincère. Le Pape a ainsi mis en garde contre le « danger du nominalisme » et « les grands discours grandiloquents, théâtraux ». « Les paroles seules ne sont pas utiles, a-t-il martelé, engagez-vous ! ».

    Changer son regard sur les plus pauvres

    Mais la clé d'une société plus juste et plus inclusive passe d'abord par un changement dans le regard posé sur les plus pauvres selon François. « Un élément fondamental pour promouvoir les pauvres réside dans la manière dont nous les voyons a-t-il affirmé. Un regard idéologique, qui finit par les utiliser au service d'autres intérêts politiques ou personnels ne sert pas. Pour chercher effectivement leur bien, la première chose est d'avoir une vraie préoccupation pour leur personne, de les valoriser dans ce qu’ils ont de bon eux-mêmes. Mais une évaluation réelle exige d’être disposé à apprendre d’eux. Les pauvres ont beaucoup à nous enseigner en humanité, en bonté, en sacrifice. ». Et gare aux idéologies qui, comme l'a montré le XXe siècle, « ont toujours mal fini. Les idéologies pensent pour le peuple et ne le laissent pas penser ». « Il faut respecter le pauvre, le regarder dans les yeux lorsqu'on lui donne une pièce a conseillé François. Il ne faut pas utiliser le pauvre comme un objet pour laver nos fautes ».

    Ce nouveau regard sur les pauvres est un pas vers une économie à visage humain pour le Saint-Père : « non à l'économie sans visage ! a-t-il condamné. Dans l'économie, dans l'entreprise, en politique, la priorité est la personne et l'environnement où elle vit ». François a enfin dénoncé le chantage et la corruption, véritable « gangrène » d'un pays, un « problème universel » selon lui.

  • Congo : des camps djihadistes pour les enfants

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    RDC : l’AED dénonce des camps djihadistes pour enfants

    Des camps d’entraînement au Djihad, rassemblant près de 1.500 enfants d’à peine neuf ans, ont été découverts en République Démocratique du Congo. Les sources locales dénoncent le rôle de l’Onu à ce sujet.

    Monusco – les troupes de l’Onu ont leur camps basés ici à Walungo où ils ont fait un centre islamique.

    Des sources proches de l’AED – qui ne peuvent être mentionnées pour des raisons de sécurité – ont révélé que des jeunes étaient emmenés dans des camps où ils étaient brutalisés et endoctrinés par une milice islamiste. Réagissant à ces révélations, Maria Lozano, vice-directrice des communications de l’AED, déclare : « Nous avons eu accès à un ensemble de documents montrant la nature de ces camps. Les rapports montrent des soldats brandissant des fusils, et surveillant des enfants âgés de neuf à quinze ans, habillés en tenues militaires pour effectuer des exercices militaires. Les images que nous avons vues sont très inquiétantes ».

    Les garçons sont répartis sur au moins trois camps situés dans les montagnes de Ruwenzori, dans l’est de la RDC. Ils ont été aperçus en tenues de camouflage alors qu’ils faisaient des exercices militaires sous la surveillance de soldats armés. Le rapport décrit comment plus de soixante filles sont entassées dans ces camps, obligées de porter la burqa et préparées à se marier avec des combattants islamiques.

    Un des camps est situé à Medina, à environ 80km de la ville de Beni, région dans laquelle près de 500 personnes ont été tuées dans une série des massacres qui ont eu lieu depuis octobre 2014 jusque maintenant. Maria Lozano poursuit: « Nous sommes très inquiets pour les enfants, car ils ont été attirés dans la rue avec la promesse d’échapper à la pauvreté. Certains sont orphelins, mais d’autres ont quitté leurs familles après avoir été trompés par des recruteurs qui leur avaient fait miroiter l’espoir de pouvoir étudier au Proche-Orient, en Europe, ou au Canada.Selon les informations dont nous disposons, les filles sont contraintes au mariage ou sont traitées en esclaves sexuelles ».

    Implication de l’Onu ?

    Les sources proches de l’AED établissent un lien entre la soudaine émergence de camps djihadistes et les forces de maintien de la paix des Nations Unies et sont préoccupées par le fait qu’elles sont complices des camps, ou alors elles s’abstiennent intentionnellement de prendre des mesures contre ces derniers. Ces sources soutiennent que certains membres de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation de la République Démocratique du Congo (MONUSCO) sont des fondamentalistes musulmans pakistanais qui, pendant leur temps libre, mettent en place des écoles coraniques et travaillent sur des chantiers de construction des mosquées. Les contacts de l’AED ont affirmé que des mosquées ont été construites même dans des zones où pratiquement aucun musulman ne vivait.

    Maria Lozano ajoute : « Les gens ne se sentent pas protégés par les soldats des Nations Unies ; les informations que nous avons reçues indiquent qu’ils soutiennent les camps djihadistes, ou au moins qu’ils ne réagissent pas à l’endoctrinement des enfants, ni au traitement barbare qu’ils subissent ».

    Montée du fondamentalisme djihadiste dans une région traditionnellement chrétienne

    Selon le Journal of International Organizations Studies de 2014, vingt-huit des quarante-quatre mosquées (63%) de la région de Medina, en RDC, ont été construites entre 2005 et 2012. Des rapports ont établi que le nombre de musulmans dans l’est de la RDC était passé en quelques années de 1% à 10%.

    Les évêques catholiques de la Province Ecclésiastique de Bukavu, dans l’est de la RDC, ont adressé en mai dernier une lettre ouverte au Président du pays, à l’ONU et aux responsables internationaux pour dénoncer la montée du fondamentalisme djihadiste dans une région traditionnellement dominée par le christianisme et où il y avait jusqu’à présent très peu de musulmans. Maria Lozano conclut : « Cela fait déjà un mois que la Conférence épiscopale a adressé un appel pressant au Président de la République Démocratique du Congo  et à la communauté internationale, mais personne n’a réagi».

  • Le message du Roi pour la fête nationale 2015

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    Message Royal Juillet 2015 par lalibre

  • Qu’est-ce que la théologie du peuple ?

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    XVM0f739a66-2651-11e5-9800-dd50c08405a9.jpgTout au long de son récent voyage en Amérique du Sud, le pape François a déployé, avec une conviction sans retenue, un discours politique, économique et social qui s’appuie sur un avatar non marxiste de la théologie de la libération, baptisé « théologie du peuple ». De quoi s’agit-il ? Le journal « La Croix » tente de l'expliquer :

    « Variante essentiellement argentine de la théologie latino-américaine de la libération, la théologie du peuple trouve son origine dans la commission épiscopale de pastorale (Coepal) créée en 1966 par les évêques argentins soucieux de mettre en œuvre le concile Vatican II dans leur pays. Cette commission regroupait des évêques – comme Mgr Enrique Angelelli, qui sera assassiné en 1976 par les militaires – et des théologiens à la tête desquels on trouve notamment les P. Lucio Gera et Rafael Tello.

     > A lire : Mgr Enrique Angelelli a considérablement marqué le pape François  

    Sous l’influence du P. Justino O’Farrell, professeur à l’Université nationale de Buenos Aires, la Coepal utilise aussi la sociologie, mais avec le souci de se démarquer tant des catégories de la sociologie libérale que de celles de la sociologie marxiste. « Ils voulaient penser la relation entre le peuple de Dieu et les peuples de la terre, explique le jésuite Juan Carlos Scannone (1), un des plus éminents représentants actuels de la théologie du peuple. Mais c’était à la fois contre le marxisme et le libéralisme. Pour éviter une conceptualisation de type libéral ou de type marxiste, la solution était de recourir à la culture et à l’histoire argentines et à celles de l’Amérique latine, là où le thème du peuple était très présent. » 

    Qu’est-ce que le peuple ?

    La théologie du peuple envisage le peuple comme un ensemble dynamique d’interactions personnelles et comme le vrai sujet de l’histoire à travers l’élaboration d’une culture propre. « Gera définit le peuple à partir de la culture mais une culture enracinée, poursuit le P. Scannone. Le peuple ne se constitue pas seulement autour du partage d’une culture, c’est-à-dire d’un style de vie, mais il y a aussi un projet commun, un projet politique partagé, un projet de bien commun. » 

    Mais, à l’inverse des politiques qui n’envisagent le peuple que comme nation, la théologie du peuple cherche aussi à comprendre l’Église comme peuple de Dieu, en dialogue avec les peuples de la terre et la culture. Elle s’inscrit ainsi dans la pensée du concile Vatican II qui avait redécouvert la notion de peuple de Dieu. « Croisant l’ecclésiologie de Lumen gentiumavec l’importance que Gaudium et spes reconnaît à la culture comme lieu par excellence de l’humanisation, la théologie du peuple considère que l’Évangile doit se faire “culture” dans la vie des hommes », relevait en 2014 le P. Serge-Thomas Bonino, secrétaire général de la Commission théologique internationale.

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  • Ecologie : ne pas tomber dans une vision irréelle de la création

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    Cette semaine, une chaîne télévisée française passait un reportage impressionnant sur les Virungas, une chaîne de montagnes et de volcans située entre le lac Edouard et le lac Kivu , le long de la frontière entre le Congo, le Rwanda et l’Ouganda.

    Dans cette jungle humide, sanctuaire cynégétique des pygmées batwas, la faune et la flore sont magnifiques. Du  gorille au babouin, une étonnante variété de singes l’occupe aussi. Elle ne se contente pas, comme on pourrait croire, d’y mâcher  gentiment des herbes ou des feuilles : on voit des chimpanzés carnivores faire la guerre à d’autres tribus simiesques et la conclure en dévorant leurs frères ennemis vaincus.

    Dans l’ancien parc national Albert, le Nyiragongo domine  le lac Kivu. A 3.500 mètres d'altitude au sommet du volcan, le spectacle du lac de lave au fond du cratère est toujours aussi fascinant. L’ennui c’est que cette lave bouillonnante se transforme quelquefois en une rivière incandescente qui déverse, à l’allure exceptionnelle de 100 km/heure, son magma brûlant dans les villages  jusqu’à Goma, une ville située au bord du lac Kivu : une masse d’eau (superficie 2.700 km2, volume 500 km3) sous laquelle on a découvert, piégés en  profondeur, l’existence de milliards de m³ de gaz méthane d’origine biogénique récente. Si la lave devait  entrer en contact avec ce méthane, le cocktail provoquerait une gigantesque explosion meurtrière qui ruinerait aussi pour longtemps l’ecosystème d’une des régions les plus peuplées d’Afrique de l’Est.

    Ces deux exemples illustrant l’ambiguïté de l’état présent de la nature et la pertinence relative de la franciscomania attisée par la récente encyclique « Laudato si » sur l’écologie, m’ont remis en mémoire l’interview iconoclaste  accordée voici quelques mois par Monseigneur Léonard à Olivier Rogeau pour le Vif/l’Express  (JPSC) :

    307341.jpg« Le Vif/L'Express : Monseigneur, auriez-vous pu être franciscain ?

    Mgr Léonard : Je n'ai jamais envisagé cette vocation-là.

    L'intellectuel que vous êtes aurait-il préféré devenir jésuite ? Je ne suis ni jésuite, ni franciscain, et j'en suis fort aise !

    La figure de François d'Assise n'est-elle pas fascinante ? J'ai mes réserves vis-à-vis de saint François.

    N'est-il pas le plus populaire des saints chrétiens ?

    Il est populaire pour une raison qui me laisse perplexe. Beaucoup l'admirent parce qu'il a chanté la beauté de la nature et prêché aux oiseaux. Il a répandu une conception très optimiste de la création.

    Qui vous déplaît ?

    En réalité, la vie des humains et celle des animaux est tragique. La vie animale est une boucherie, une entretuerie. C'est bien gentil de prêcher aux oiseaux, mais quand ceux-ci voient un ver de terre, ils le déchiquettent. Quand un chat voit une souris, il ne lui fait pas des choses très sympathiques !

    A la fin de sa vie, François d'Assise a composé le Cantique des créatures, qu'il chante haut et fort au pire de ses maladies. N'est-ce pas émouvant ?

    Je lui suis reconnaissant d'avoir parlé, dans son cantique, du soleil, de la lune, des étoiles, de l'eau, du feu, du vent... "Béni soit notre frère le vent", clame-t-il. Encore que, si ce vent souffle à 300 kilomètres à l'heure, ce n'est pas un frère très commode. C'est plutôt un ennemi. Notre frère le feu, on l'apprécie dans l'âtre qui chauffe la maison, pas dans les forêts incendiées. Et heureusement que saint François ne bénit pas nos frères crocodiles et serpents ! Heureusement qu'il ne dit pas "Loué sois-Tu, mon Seigneur, par toutes Tes créatures, spécialement messire le frère serpent. Tu l'as doté de muscles puissants, d'un venin actif et d'une langue effilée qui lui permettent d'étouffer et d'empoisonner sa petite victime en quelques minutes."

    Quelle est votre propre conception de la création ?

    Je suis un ardent défenseur des versets 18 et suivants du chapitre VIII de la Lettre de saint Paul aux Romains. Il y est dit que la création, dans son état présent, est "assujettie à la vanité" et "livrée à l'esclavage de la corruption". N'oublions jamais cela. François chante la beauté de la création, alors qu'elle est effroyablement cruelle. La création nous nourrit, mais elle nous tue. Elle contient tous les virus qui nous empoisonnent la vie. Je n'aime pas cet esprit franciscain béat qui célèbre sans nuance la beauté du cosmos. »

    Ref. : Mgr Léonard: "J'ai mes réserves vis-à-vis de saint François" 

  • Des terroristes djihadistes à l'oeuvre au Congo

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    De l'Agence Fides :

    AFRIQUE/RD CONGO - Nouveaux assauts de l’ADF/MDI dans le territoire de Beni

    Kinshasa (Agence Fides) – Onze personnes ont été tuées le 15 juillet dans l’assaut perpétré contre trois villages du territoire de Beni, au Nord Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, par l’ADF-NALU, groupe d’origine ougandaise qui se fait désormais appelé Muslim Defense International (MDI).

    Selon un communiqué envoyé à l’Agence Fides par le Centre d’Etudes pour la paix, la démocratie et les droits fondamentaux (CEPADHO), la majeure partie des victimes sont mortes dans l’incendie de leurs habitations, livrées aux flammes par les guérilleros ou arrosées par des tirs d’armes à feu. Les hommes du MDI ont incendié au total 69 habitations, faisant main basse sur le cheptel et les meubles.

    Selon la CEPADHO, il s’agit de la quatrième attaque par ordre de gravité commise en un mois par les hommes du MDI (voir Fides 13/07/2015). L’organisation de la société civile locale demande au gouvernement de Kinshasa et à l’ONU l’envoi de nouvelles troupes – congolaises et internationales – dotées de moyens adéquats pour bloquer les actions des terroristes de l’ADF/MDI « qui constituent une menace pour la paix et la sécurité dans la région » ainsi que l’ont dénoncé en mai les Evêques locaux (voir Fides 26/05/2015). (L.M.) (Agence Fides 17/07/2015)

  • Le pape François aurait-t-il légitimé la théologie de la libération ?

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    D'Isabelle Schmitz sur FIGAROVOX :

    Le pape François et la théologie de la libération: les liaisons dangereuses ?

    Après le voyage du pape en Amérique du Sud, ses discours continuent de faire débat. Isabelle Schmitz nous rappelle quel fut le rapport du Cardinal Bergoglio avec la théologie de la libération.

    Parmi les cadeaux remis au pape François par le président bolivien, Evo Morales, un Christ couché sur une croix en forme de faucille et de marteau a déclenché la polémique.

    Le crucifix offert par le président bolivien Evo Morales est une réplique de celui en bois que tailla, dans les années 1970, le jésuite espagnol Luis Espinal, en forme de faucille et marteau, sur lequel il fixa le Christ de ses premiers vœux de religieux (il fut ordonné en 1962 en Catalogne). Il mena à partir de 1968, date de son arrivée en Colombie, un apostolat engagé auprès des pauvres, comme journaliste et réalisateur de films qui dénonçaient les injustices et les abus de la dictature militaire. Il participa également aux grèves des mineurs et des travailleurs. Le 21 Mars 1980, il fut enlevé, torturé, et finalement abattu sur ordre du dictateur luis Garcia Meza Tejada.

    Avant son entretien avec le président Morales, le pape François alla se recueillir devant la croix érigée à l'entrée du quartier d'Achachicala, à La Paz, où fut retrouvé le corps supplicié du prêtre, et loua le courage de ce défenseur du droit des opprimés: «Il prêcha l'évangile, cet évangile qui nous apporte la liberté, qui nous rend libre, comme tout enfant de Dieu»

    En recevant le cadeau, le pape a laissé paraître un certain embarras démenti le lendemain par son porte-parole, le père Federico Lombardi: selon les précisions du père Lombardi, ce crucifix n'aurait pas été, pour le père Espinal, un signe idéologique, mais le signe d'une réflexion intime sur le christianisme et le marxisme. «Il n'était pas communiste, mais c'était une manière de chercher le dialogue avec les ouvriers et les paysans, qui était selon lui absolument nécessaire», déclara le père Albo, jésuite, un ami proche d'Espinal. Ce crucifix «revisité» illustre l'influence que put avoir sur l'Eglise latino-américaine la théologie de la libération, apparue dans les années 1960 en réponse à des situations de grande instabilité politique et d'injustices sociales criantes.

    Il mettait cependant en garde contre la tentation d'idéologiser le message évangélique par une « réduction socialisante », « une prétention interprétative sur la base d'une herméneutique selon les sciences sociales, (qui) recouvre les champs les plus variés : du libéralisme de marché aux catégories marxistes ».

    En acceptant ce cadeau, et en allant de recueillir sur la tombe du père Espinal, le pape François aurait-il légitimé la théologie de la libération?

    lire la suite sur FIGAROVOX

    ... et une autre "lecture" ICI

  • Quand l'image du pape telle que les médias la fabriquent risque de poser un réel problème pour les temps à venir

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    Sur Belgicatho, nous nous refusons à entrer dans un débat que nous considérons délétère et contreproductif à propos de gestes, de paroles ou d'attitudes du pape François qui peuvent surprendre voire scandaliser certains. Il est vrai que les médias n'en ratent pas une pour tenter de présenter les faits et gestes du pape actuel comme des actes "révolutionnaires" et des signes de rupture par rapport à la façon dont les papes précédents, particulièrement Benoît XVI, ont exercé leur charge et proclamé l'enseignement de l'Eglise.

    La position exprimée sur son blog par le Père Hunwicke qui distingue d'une part le pontificat réel de François - interprété comme conforme à l'enseignement traditionnel de l'Eglise - et d'autre part le pontificat tel que le présentent les médias nous paraît plus proche de la réalité. Cependant, tout comme pour le concile Vatican II dont l'image fabriquée par les médias a fini par prendre le pas sur la réalité même de ce qu'il a été, il est à craindre que l'image que les médias donnent du pape actuel vienne occulter la réalité de ce qu'il est et de ce qu'il enseigne vraiment, en jetant ainsi le trouble dans les esprits. Il suffit d'entendre ce que les gens racontent, persuadés que François est favorable à tout ce que véhicule l'air du temps. Et au-delà du pontificat actuel, un pape à venir, moins doué pour la communication, risquerait de faire les frais d'un décalage trop sensible entre l'image médiatique de son prédécesseur et un mode plus classique de l'exercice du souverain pontificat.

    On trouvera sur le site "Benoît-et-moi" la traduction de l'article du Père Hunwicke : http://benoit-et-moi.fr/2015-II/actualite/le-prochain-pontificat.html 

    Extrait :

    "Après le pontificat actuel, les loups, les journalistes qui haïssent le Christ, les prêtres infidèles, vont oublier, effacer, le véritable 'dossier' d'orthodoxie et d'impeccable fidélité ecclésiale du pape François. Tout comme le Malin a promu une fausse image du Concile, de la même façon, il présentera une fausse image du pape François comme quelqu'un qui a «refusé de condamner», quelqu'un qui «n'a eu aucun problème» avec le divorce, l'homosexualité et autres aberrations du Zeitgeist ; un pape «doux», «humble», «aimant» et «miséricordieux». Et tout comme la fausse image de Vatican II a sapé et entravé la vie de l'Eglise pendant plus d'un demi-siècle de même la fausse image du pape François entravera les pas de ses successeurs. Quoi qu'ils fassent, ils seront accusés d'«essayer de reculer l'horloge juqu'à l'ère d'avant le bon pape François». Une image totalement faussée, un "Pape François" totalement anti-historique, sera sans cesse brandi pour harceler les futurs papes, faire obstacle à leur ministère et tenir à distance le doux souffle de l'Esprit Saint."