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  • Attentats: le cinquième Chemin de croix de Liège a rendu hommage à Bruxelles

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    De RTBF-info :

    "Pour la cinquième année consécutive, les deux doyens et l'évêque de Liège ont réuni près de mille Liégeois à l'occasion du Vendredi Saint. Un Chemin de croix à travers la cité ardente était suivi d'un office dans la Cathédrale Saint-Paul. Ce dernier s'est concentré sur une méditation consacrée aux attentats survenus à Bruxelles mardi dernier.

    L'ensemble de l'évènement s'est déroulé dans le calme et n'a pas nécessité d'encadrement policier particulier. Eric de Beukelaer, doyen de Liège, a souligné la légitimité d'aborder les évènements du 22 mars lors de cette cérémonie. "Le Vendredi Saint est le jour consacré à la mémoire du Christ en croix. Le Chemin de croix est le symbole de l'innocence que l'on massacre. Le lien avec le drame que Bruxelles a connu mardi est évident pour nous". 

    L'évêque de Liège, Mgr Jean-Pierre Delville, a ainsi évoqué, lors de sa méditation, les mouvements de peur qui sont compréhensibles mais qui ne doivent pas aboutir au rejet de l'autre. "Le Chemin de croix nous permet de nous détacher de tout cela. Les citoyens se recentrent sur notre société plurielle où chacun est libre de croire, ou non, en ce qu'il veut", ajoute Eric de Beukelaer.

    Près de 1000 personnes

    Pour l'occasion, près de mille personnes étaient réunies. La plupart des marcheurs ont ensuite participé à la messe dans l'église Saint-Paul qui était bondée. L'office, empreint de beaucoup d'émotion, est cependant resté très calme. Quelques jeunes étaient présents, plus nombreux que les années précédentes. "C'est sans doute cela aussi l'audace de la jeunesse! Elle a besoin de vivre et ce genre d'évènement l'invite à sortir, à ne pas se laisser dominer par la peur. Les gens comprennent encore plus à quel point la vie est précieuse", ajoute le doyen.

    Malgré le niveau d'alerte élevé, il n'a pas été question d'annuler l'évènement et il n'a pas été nécessaire de prévoir un effectif policier plus important qu'à l'habitude. C'est en 2012, suite à la fusillade qui a eu lieu sur la place Saint-Lambert à Liège, que la Pastorale Urbaine a mis sur pied son premier Chemin de croix liégeois, à l'occasion du vendredi saint. Pour la religion chrétienne, cette date correspond à la mort de Jésus sur la croix, deux jours avant sa résurrection à Pâque. "

    Ref. Attentats: le cinquième Chemin de croix de Liège a rendu hommage à Bruxelles

    Ce chemin de croix, conduit par l'évêque et rythmé par les tambours des cadets de la marine, n'a en effet nullement pâti de la psychose des attentats: comme chaque année, il a réuni un milllier de chrétiens pérégrinant depuis Saint-Pholien en Outremeuse jusqu'à la cathédrale Saint-Paul en passant par le Perron liégeois, la place Saint-Lambert, le parvis de l'Opéra et la fontaine de la Vierge de Delcour (invisible cette année pour cause de restauration). Pas de baisse non plus, au contraire, dans l'assistance aux offices dans les autres églises de Liège: au Saint-Sacrement (Boulevard d'Avroy), l'église était pleine, tant à la messe du jeudi-saint à  20h qu'au chemin de croix du vendredi-saint à 15h.

    JPSC

  • Dialogue avec l'évêque de Liège à l'occasion de la fête de Pâques

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    portrait-2-mgrd-pf.jpgDialogue de Pâques avec Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège.

    27 Mars 2016 (source)

    Bonjour, Père Évêque ! Vous avez tenu à nous saluer en ce jour de Pâques ?

    Oui! Je souhaite à tous une excellente fête de Pâques ! Chers Frères et Sœurs, je vous souhaite à tous une vie pleine de joie, dans la lumière de Pâques !

    Que voudriez-vous souligner dans votre message de Pâques de cette année ?

    Je voudrais partir de l’évangile qui est lu cette année à la fête de Pâques et qui est extrait de l’évangile selon saint Luc, au chapitre 24. On y trouve que trois femmes, amies de Jésus, se rendent à son tombeau après sa mort, pour soigner son corps : il s’agit de Marie Madeleine, Jeanne et Marie mère de Jacques. Cela me frappe !

    Mais n’est-il pas normal qu’on s’occupe d’un corps mort ? C’est ce que font aujourd’hui les pompes funèbres !

    Justement, ici ce ne sont pas des pompes funèbres. Ce sont des femmes. Et ce ne sont même pas les douze disciples de Jésus. Les femmes sont plus sensibles que les hommes ; elles ne veulent pas abandonner le corps de Jésus. Elles sont courageuses : elles se lèvent tôt le matin, avant que les disciples de Jésus soient réveillés. Pour moi, c’est un signe d’attention aux autres et à leur fragilité. Le corps de Jésus mort, c’est le signe d’une grande fragilité. Mais ces femmes n’ont pas voulu fermer les yeux sur cette fragilité et elles sont sorties de chez elles pour le soigner.

    Cela me fait penser aux nombreux morts victimes des attentats de Bruxelles de ce 22 mars. Comme Jésus, ces personnes sont mortes victimes de la violence injuste et du mal de ce monde. Comme les femmes au tombeau de Jésus, je voudrais que nous soyons tous proches des victimes et de leurs familles. J’admire et j’approuve tous ceux qui marqué leur compassion ces jours-ci et exprimé leurs sentiments d’amour, au cœur de la souffrance.

    Mais ces femmes trouvent le tombeau de Jésus vide ! Le corps n’y est plus ! Donc ces femmes ont perdu leur temps !

    On pourrait le dire, en effet. Mais en fait, au lieu de soigner le corps de Jésus, elles ont une vision. Elles voient deux hommes en vêtements éblouissants, qui leur disent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » Donc elles reçoivent bien plus qu’elles n’attendaient. Elles reçoivent un message déconcertant, avec un ton de reproche, ou même un ton d’humour un peu moqueur. On leur dit : « vous vous trompez d’adresse ! Il faut aller voir ailleurs. Il ne suffit pas de soigner les morts ; il faut découvrir le vivant ».

    Qui sont ces deux hommes aux vêtements éblouissants ? On dirait des fantômes ! Sont-ils crédibles ?

    Souvent on parle d’anges à leur sujet. Mais ici, l’évangéliste Luc parle de deux hommes en vêtements éblouissants. Ils sont deux parce que dans le judaïsme, il faut toujours avoir deux témoins au moins pour attester d’un événement. L’événement, ils le précisent immédiatement : « Jésus n’est pas ici ! Il est ressuscité ». Quant à leur vêtement éblouissant, c’est le symbole que leur message est une lumière qui éclaire la vie ; la lumière est le signe de la présence de Dieu. Donc l’évangéliste Luc présente ce message comme étant d’origine divine.

    Le message est donc : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »

    En fait c’est une allusion à Jésus, mais avec un nom nouveau : « le Vivant » ? En effet, c’est un nouveau nom de Jésus : « le Vivant ». C’est pour cela qu’à Pâques, on donne des œufs ! L’œuf, c’est la vie, c’est l’origine de la vie. L’évangile ne parle pas d’œuf de Pâques, mais il appelle Jésus « le Vivant ». C’est la même chose. C’est pour nous dire que Jésus est à l’origine de la vie et qu’il est la vraie vie. Mais l’évangéliste ajoute qu’on risque parfois de le chercher parmi les morts. Pour moi, cela veut dire qu’on risque de chercher la vie dans de mauvaises directions. Par exemple, on cherche la vie dans la richesse, dans le succès, dans l’intérêt personnel, dans la satisfaction immédiate, dans le bonheur matériel. Dans ces cas, on cherche la vie parmi les morts. En effet, si je cherche mon intérêt personnel avant tout, j’écrase les autres et je les rends malheureux. Je cherche le Vivant parmi les morts !

    Donc il faut chercher le Vivant ailleurs ! Où chercher le Vivant, où chercher Jésus vivant ?

    C’est vraiment la bonne question ! En effet, il faut chercher ! C’est comme les œufs de Pâques ! Si on respecte la tradition, les enfants doivent chercher les œufs de Pâques dans les jardins, sous les buissons. Il faut chercher la vie au milieu du jardin. D’ailleurs dans l’évangile selon saint Jean, Jésus apparaît à Marie-Madeleine sous les traits d’un jardinier. Le jardin, c’est le symbole de la nature et de la vie, surtout en ce début de printemps. C’est pourquoi Jésus apparaît dans le jardin. Et c’est pourquoi on cherche les œufs dans les jardins !

    Mais c’est plus facile de trouver des œufs dans un jardin que de trouver Jésus sans sa vie !

    L’important, c’est de commencer à chercher ! Il faut se mettre en route. La réponse à votre question se trouve dans la suite de l’évangile de saint Luc, qui nous raconte l’épisode des disciples d’Emmaüs. Ces deux disciples rencontrent Jésus sur le chemin, sur la route qui va de Jérusalem à Emmaüs, donc sur une route qui s’éloigne de la ville sainte, sur une route toute simple, qui va vers un petit village peu connu, Emmaüs. Emmaüs, c’est comme un village de Belgique ! Les deux disciples découvrent petit à petit que Jésus les accompagne sur le chemin, parce qu’il leur explique le sens de sa propre vie et le sens de leur vie à eux. Nous aussi nous sommes invités à chercher Jésus. Nous devons exposer nos problèmes au Seigneur, comme l’ont fait les disciples d’Emmaüs. Et nous découvrirons une parole de vie qui brûlera nos cœurs et nous donnera la joie.

    Vous dites : « Exposer nos problèmes au Seigneur ». Comment peut-on faire cela ? N’est-ce pas de l’imaginaire ?

    Non, je ne le pense pas. Je fais allusion à la prière. La prière, c’est un moment de méditation où on peut présenter sa vie à Dieu, on ouvre son cœur, on prend conscience de ce qu’on vit, de ce qu’on désire, de ce qui nous fait vivre. Alors on entend une réponse, dans la prière ou dans la vie quotidienne : on voit les situations dans une nouvelle lumière, on y voit plus clair. Cela c’est le signe de la présence de Jésus ressuscité dans nos vies. Cette présence de Jésus prélude à notre propre résurrection. Chacun de nous, mystérieusement, est appelé à vivre de la vie de Dieu, à être uni à Dieu et à ressusciter. Nous ne sommes pas condamnés à la mort.

    En fait, les disciples d’Emmaüs ont reconnu définitivement Jésus quand il leur a partagé le pain à l’auberge ? C’est une allusion à l’eucharistie ?

    Exactement ! Dans la célébration de l’eucharistie, on entend la parole de Dieu qui éclaire nos vies, et on partage le pain, qui signifie le partage du corps du Christ, le partage de la vie du Christ. C’est donc dans le partage de sa vie qu’on découvre Dieu et qu’on s’unit à Dieu. Ce partage a une valeur mondiale. Sans partage dans notre monde, dans notre pays, on va mourir ; tout doit être partagé pour que le monde vive sans violence, pour le climat ne soit plus agressé, pour que la justice vive. C’est pourquoi l’eucharistie est le symbole du geste qui sauve le monde ! Et communier au corps du Christ, c’est recevoir sa force de vie, qui fait de nous des gens déjà ressuscités, à la suite de Jésus. Donc n’oubliez pas de communier à Pâques ! C’est le sacrement d’une vie nouvelle ! Bonne fête de Pâques à tous !

  • "O Croix du Christ", la prière interpellante du pape à l'issue du Chemin de Croix du Colisée

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    Texte intégral de la prière du Pape : «Ô Croix du Christ»

    «Ô Croix du Christ, symbole de l’amour divin et de l’injustice humaine, icône du sacrifice suprême par amour et de l’égoïsme extrême par stupidité, instrument de mort et chemin de résurrection, signe de l’obéissance et emblème de la trahison, échafaud de la persécution et étendard de la victoire.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dressée en nos sœurs et nos frères tués, brûlés vifs, égorgés et décapités avec des épées barbares et dans le silence lâche.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les visages des enfants, des femmes et des personnes, épuisés et apeurés qui fuient les guerres et les violences et ne trouvent souvent que la mort et tant de Pilate aux mains lavées.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les docteurs de la lettre et non de l’esprit, de la mort et non de la vie, qui au lieu d’enseigner la miséricorde et la vie, menacent de punition et de mort et condamnent le juste.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les ministres infidèles qui au lieu de se dépouiller de leurs vaines ambitions dépouillent même les innocents de leur dignité.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les cœurs endurcis de ceux qui jugent facilement les autres, cœurs prêts à les condamner même à la lapidation, sans jamais s’apercevoir de leurs propres péchés et de leurs fautes.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les fondamentalismes et dans le terrorisme des adeptes de certaines religions qui profanent le nom de Dieu et l’utilisent pour justifier leurs violences inouïes.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui en ceux qui veulent t’enlever des lieux publics et t’exclure de la vie publique, au nom de quelque paganisme laïc ou même au nom de l’égalité que tu nous as toi-même enseignée.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les puissants et dans les vendeurs d’armes qui alimentent le four des guerres avec le sang innocent des frères.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les traitres qui, pour trente deniers, livrent n’importe qui à la mort.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les voleurs et les corrompus qui au lieu de sauvegarder le bien commun et l’éthique se vendent dans le misérable marché de l’immoralité.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les sots qui construisent des entrepôts pour conserver des trésors qui périssent, laissant Lazare mourir de faim à leurs portes.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les destructeurs de notre “maison commune” qui par leur égoïsme ruinent l’avenir des générations futures.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes âgées abandonnées de leurs proches, dans les personnes avec un handicap et dans les enfants sous-alimentés et écartés par notre société hypocrite et égoïste.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans notre Méditerranée et dans la Mer Égée devenues un cimetière insatiable, image de notre conscience insensible et droguée.

    Ô Croix du Christ, image de l’amour sans fin et chemin de la Résurrection, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes bonnes et justes qui font le bien sans chercher les applaudissements ou l’admiration des autres.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les ministres fidèles et humbles qui éclairent l’obscurité de notre vie comme des bougies qui se consument gratuitement pour éclairer la vie de ceux qui sont les derniers.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les visages des sœurs et des personnes consacrées – les bons samaritains – qui abandonnent tout pour panser dans le silence évangélique, les blessures de la pauvreté et de l’injustice.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les miséricordieux qui trouvent dans la miséricorde l’expression la plus haute de la justice et de la foi.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes simples qui vivent joyeusement leur foi dans le quotidien et dans l’observance filiale des commandements.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les repentis qui savent, de la profondeur de la misère de leurs péchés, crier : Seigneur, souviens-toi de moi dans ton Royaume !

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les bienheureux et dans les saints qui savent traverser l’obscurité de la nuit de la foi sans perdre la confiance en toi et sans prétendre comprendre ton silence mystérieux.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les familles qui vivent leur vocation au mariage avec fidélité et fécondité.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les bénévoles qui secourent généreusement les personnes dans le besoin et celles qui sont battues.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les persécutés pour leur foi qui dans la souffrance continuent à rendre un témoignage authentique à Jésus et à l’Évangile.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les rêveurs qui vivent avec un cœur d’enfant et qui travaillent chaque jour pour rendre le monde un peu meilleur, plus humain et plus juste.

    Dans ta sainte Croix, nous voyons Dieu qui aime jusqu’au bout, et nous voyons la haine qui fait la loi et assèche les cœurs et les esprits de ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière.

    Ô Croix du Christ, Arche de Noé qui a sauvé l’humanité du déluge du péché, sauve-nous du mal et du malin ! Ô Trône de David et sceau de l’alliance divine et éternelle, réveille-nous des séductions de la vanité ! Ô cri d’amour, suscite en nous le désir de Dieu, du bien et de la lumière.

    Ô Croix du Christ, enseigne-nous que l’aube du soleil est plus forte que l’obscurité de la nuit. Ô Croix du Christ, enseigne-nous que l’apparente victoire du mal se dissipe devant le tombeau vide et face à la certitude de la Résurrection et de l’amour de Dieu que rien ne peut vaincre ou obscurcir ou affaiblir. Amen !»

  • « Le mystère du Samedi Saint », méditation de Benoît XVI à l’occasion de la vénération du Saint Suaire

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    « Le mystère du Samedi Saint », méditation de Benoît XVI à l’occasion de la vénération du Saint Suaire (source)

    Chers amis,

    C’est pour moi un moment très attendu. En diverses autres occasions, je me suis trouvé face au Saint-Suaire, mais cette fois, je vis ce pèlerinage et cette halte avec une intensité particulière: sans doute parce que les années qui passent me rendent encore plus sensible au message de cet extraordinaire Icône; sans doute, et je dirais surtout, parce que je suis ici en tant que Successeur de Pierre, et que je porte dans mon cœur toute l’Eglise, et même toute l’humanité. Je rends grâce à Dieu pour le don de ce pèlerinage et également pour l’occasion de partager avec vous une brève méditation qui m’a été suggérée par le sous-titre de cette Ostension solennelle: « Le mystère du Samedi Saint ».

    On peut dire que le Saint-Suaire est l’Icône de ce mystère, l’Icône du Samedi Saint. En effet, il s’agit d’un linceul qui a enveloppé la dépouille d’un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les Evangiles nous rapportent de Jésus, qui, crucifié vers midi, expira vers trois heures de l’après-midi. Le soir venu, comme c’était la Parascève, c’est-à-dire la veille du sabbat solennel de Pâques, Joseph d’Arimathie, un riche et influent membre du Sanhédrin, demanda courageusement à Ponce Pilate de pouvoir enterrer Jésus dans son tombeau neuf, qu’il avait fait creuser dans le roc à peu de distance du Golgotha. Ayant obtenu l’autorisation, il acheta un linceul et, ayant descendu le corps de Jésus de la croix, l’enveloppa dans ce linceul et le déposa dans le tombeau (cf. Mc 15, 42-46). C’est ce que rapporte l’Evangile de saint Marc, et les autres évangélistes concordent avec lui. A partir de ce moment, Jésus demeura dans le sépulcre jusqu’à l’aube du jour après le sabbat, et le Saint-Suaire de Turin nous offre l’image de ce qu’était son corps étendu dans le tombeau au cours de cette période, qui fut chronologiquement brève (environ un jour et demi), mais qui fut immense, infinie dans sa valeur et sa signification.

    Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie: « Que se passe-t-il? Aujourd’hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort… Dieu s’est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers » (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439). Dans leCredo, nous professons que Jésus Christ « a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts ».

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  • Le nombre d'avortements diminue en Allemagne

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    Lu sur le site d'Alliance Vita :

    L'IVG en Allemagne en baisse continue

    Les statistiques allemandes relatives à l’avortement pour 2015 confirment la tendance à la baisse du nombre d’IVG depuis 15 ans.

    L’Office Fédéral Allemand de Statistiques (Statistische Bundesamt) a publié comme chaque année depuis 1996 les chiffres relatifs au nombre d’avortements en Allemagne en 2015.

    En 2015, le nombre de femmes ayant fait le choix d’interrompre leur grossesse a diminué par rapport à l’année précédente. Près de 99.200 interruptions de grossesse ont été rapportées, soit une baisse de 0,5% par rapport à 2014. Depuis l’introduction de cette statistique en 1996, le point haut du nombre d’avortements a été atteint en 2001, avec 135.000 cas rapportés.

    Près des trois quarts des femmes (73%) ayant subi un avortement avaient entre 18 et 34 ans. 16% avaient entre 35 et 39 ans, 8% étaient âgées de 40 ans ou plus. 3% des femmes avaient moins de 18 ans.

    Selon la loi allemande en vigueur, l’avortement reste interdit (paragraphe 218 du code pénal), et n’est autorisé qu’au titre d’une liste d’exceptions (paragraphe 218a). La  principale exception (96% des cas) concerne les femmes qui ont suivi la règle d’obligation de conseil : elles ont consulté et reçu toute l’information nécessaire concernant l’acte et ses alternatives, et se sont vu délivrer un reçu qu’elles doivent présenter pour que l’acte puisse avoir lieu. De plus, la grossesse ne doit pas dépasser 12 semaines. Pour 4% d’entre elles, l’IVG a été validée pour raison de santé ou pour raison criminelle (femmes victimes de viol).

    Pour rappel, le taux d’avortement en France est deux fois plus élevé qu’en Allemagne (15,6 pour mille en France, versus 7 pour mille en Allemagne). Les dernières statistiques françaises sont en hausse : 229 000 avortements en 2013, pour 810 000 naissances.

    Alliance VITA demande avec insistance la mise en place d’une véritable politique de prévention de l’avortement en France, alors que les mesures successives prises ces deux dernières années conduisent à une déresponsabilisation des pouvoirs publics et de la société. Informer les femmes dont la grossesse est imprévue ou difficile sur les aides auxquelles elles ont droit serait pourtant essentiel pour que l’avortement ne soit pas une fatalité. Pour combler la carence des pouvoirs publics, VITA édite, depuis 2010, un guide des aides à l’attention des femmes enceintes : www.jesuisenceinteleguide.org

  • Quand Jean-Paul II s'opposait aux aventures guerrières des Etats-Unis en Irak...

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    Saint Jean-Paul II et l'Irak

    Le désastre du Proche-Orient

    Article paru dans La Nef n° 279 – Mars 2016 (Via "Clarifier")

    En déclenchant deux guerres contre l’Irak (1991 et 2003), les présidents américains George Bush, père et fils, se sont heurtés à l’opposition résolue de Jean-Paul II. Chaque fois, le saint pape refusa le label de légitimité mis en avant par les Etats-Unis pour justifier leurs projets belliqueux, rappelant qu’ils ne répondaient à aucun des critères de la guerre juste définis par la doctrine sociale de l’Eglise, notamment la légitime défense.

    La première attaque

    dite « guerre du Golfe » (janvier-mars 1991), eut pour motif officiel la libération du Koweït qui avait été envahi par l’armée irakienne le 2 août 1990. Après avoir, peu auparavant, laissé croire au président Saddam Hussein que l’opération en cours de préparation les laisserait indifférents, les Etats-Unis s’appliquèrent à imposer leur plan à l’ONU, ne laissant aucune chance à la négociation. Dès le début, George H. Bush entreprit de réunir une vaste coalition de 34 Etats qui entra en action sitôt l’ultimatum du 15 janvier expiré, tandis que le secrétaire général, Javier Perez de Cuellar, regrettait cette offensive qui n’était pas conduite sous le drapeau onusien. 

    De son côté, le Saint-Siège

    tout en condamnant sans équivoque l’invasion du Koweït, parce que contraire au droit international, rappela sans relâche la nécessité de recourir à des moyens pacifiques pour résoudre le conflit et insista sur le rôle de l’ONU. Dans un article paru le 17 novembre 1990, la revue jésuite Civilta Cattolica, qui reflète la position du Vatican, s’interrogeait sur les véritables intentions de Washington : libérer le Koweït ou abattre Saddam Hussein ?

    Le 12 janvier 1991, recevant les vœux du corps diplomatique, Jean-Paul II déclara :

     Laissant intactes les causes profondes de la violence dans cette partie du monde, la paix obtenue par les armes ne pourrait que préparer de nouvelles violences ».

    Il entrevoyait ainsi les conséquences funestes de l’« aventure sans retour » qu’il avait déjà dénoncée dans son message de Noël.

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  • Terrorisme en Belgique : le point de vue de Jean-François Godbille

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    Lu sur le site de « Famille chrétienne »

    Belge, Jean-François Godbille est engagé avec les scouts d’Europe dans un long travail de prévention auprès des familles musulmanes. Il est également avocat général près la cour d’appel de Bruxelles. Entretien sans langue de bois après les attentats du 22 mars :

    "Guilhelm Dargnies : Êtes-vous surpris par les attaques terroristes de mardi dernier ?

    hqdefault (2).jpgJean-François Godbille : C’était annoncé depuis longtemps. Daech avait mis notre pays sur sa liste noire. Dans nos enquêtes, une série de données indiquaient l’affaire imminente. D’ailleurs, nous étions en alerte 4 après le 13 novembre. Ce niveau d’alerte a temporairement été abaissé au niveau 3, ce qui restait une menace grave et imminente. Toutes les institutions qui analysent la menace l’avaient prédit. La seule question qu’on se posait, comme votre ministre de l’Intérieur, était de savoir quand et comment nous devions l’éviter.

    Selon vous, quelle était la cible de ces attaques ?

    C’est davantage le Royaume de Belgique, plus que les institutions européennes. Nos tribunaux n’ont de cesse de faire condamner des terroristes, que ce soit en première instance ou en appel. Il y a eu un grand nombre de jugements depuis plus d’un an.

    Michel Sapin, ministre français des Finances, a évoqué la « naïveté » de « certains responsables politiques » belges. Comment réagissez-vous à ce propos ?

    Je m’exprime à titre personnel sur ce sujet. Mon sentiment de magistrat et de belge est qu’il n’y a pas lieu à faire de polémique. Dire que l’on n’a jamais fait quoi que ce soit, alors que des dizaines de procès avec des peines lourdes ont eu lieu, c’est une contre-vérité, voire une insulte. C’est même pour cela, comme je l’ai dit, que nous sommes ciblés. Cette remarque est  aussi insultante par rapport à ce qui a été fait depuis des années en matière de lutte contre le terrorisme à travers des méthodes préventives.

    Justement, quel a été le travail des services de police et de justice, ces dernières années pour lutter contre le radicalisme ?

    La justice n’est pas là pour contrer les consciences religieuses de chacun. C’est hors de notre sphère de compétence. Par contre, quand il y a des actes délictueux, nous les réprimons. Ces dernières années, la Belgique a connu une hausse du nombre d’actes de délinquance. Plusieurs facteurs l’expliquent : notre société s’est s’ouverte à des marchés et à des influences extérieures, des populations de l’est sont arrivées après la chute du mur de Berlin, ainsi que d’autres, déracinées, issues de l’immigration en provenance du nord de l’Afrique. Si bien que nos tribunaux n’ont jamais autant réprimé ! Notamment en ce qui concerne la délinquance terroriste.

    > A lire aussi : « La Belgique semblait échapper aux vagues d'attentats »

     

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  • Face au jihad, le boboïsme ne fait pas le poids

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    L'équipe d'EEChO (Enjeux de l'Etude du Christianisme des Origines) commente les évènements de Bruxelles :

    Bruxelles, 22 mars 2016 : l’écho du jihad

    Le terrorisme jihadiste interpelle nos sociétés au plus profond. Saurons-nous l’appréhender en vérité ? La propagande radicale des islamistes exige une réponse radicale, à son niveau. Mais nos sociétés en semblent bien incapables …

    EEChO a été parmi les premiers à dénoncer le terrorisme jihadiste en Syrie, dont sont victimes les chrétiens, la population et l’Etat syrien. Nous avons annoncé que les islamo-Européens engagés dans le jihad là-bas se retourneraient bientôt contre leur(s) pays quand ils y reviendraient (bulletin de mars 2013). Le fait que certains pays d’Europe aient collaboré avec le terrorisme anti-syrien ne les arrêtera jamais ; aucune gratitude n’est à attendre de groupes terroristes, nos responsables des grands médias ou des affaires publiques feraient bien de s’en souvenir – mais font-ils autre chose que s’agiter puis se conformer aux ordres qu’ils reçoivent, tout en prétendant « lutter contre le terrorisme » ?

    Après les attentats de Paris (janvier et novembre 2015), ceux de Bruxelles, le 22 mars 2016, sont atrocement sanglants, même si il y aurait pu y avoir beaucoup plus de victimes encore, en particulier si la bombe dissimulée dans le métro avait explosé dans le tunnel plutôt qu’en arrivant à la station Maelbeek. En tout cas, cette station ne paraît pas avoir été choisie au hasard : elle se situe au cœur du quartier des institutions européennes. Autres circonstances troublantes : la deuxième cible, l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, représente elle aussi un lieu où passent de nombreux fonctionnaires internationaux, et les heures choisies pour les attentats sont celles précisément où ils arrivent à l’aéroport (8 h du matin) ou rejoignent ensuite leur bureau par le métro (une heure après).

    Les raisons des attentats ?

    On pense naturellement à une vengeance après l’arrestation, à Bruxelles le vendredi précédent, de Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats de Paris. Possible. On y voit aussi une action de déstabilisation des dirigeants européens, qui ont déjà cédé à la Turquie islamiste du dictateur Erdogan tout ce qu’elle demandait, alors même que ce pays, avec d’autres, soutient activement les groupes terroristes, depuis 2013 selon le NY Timesvoire depuis plus longtemps encore.

    Mais on ne comprendra ces actes qu’en considérant les facteurs déterminants du terrorisme :

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  • Lettre d'un prêtre catholique aux journalistes

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    Cette lettre circule depuis quelque temps sur les réseaux sociaux mais elle n'en mérite pas moins d'être reproduite ici :

    Lettre d'un prêtre catholique aux journalistes

    Ami journaliste, ami lecteur, prenez 5 minutes pour lire cette lettre avant de la diffuser. Vous ne le regretterez pas : 

    Cher Frère Journaliste

    Je suis un simple prêtre catholique. Je me sens heureux et orgueilleux de ma vocation. Cela fait 20 ans que je vis en Angola comme missionnaire.

    Je lis dans de nombreux moyens de communication, surtout dans votre journal, l'amplification du thème des prêtres pédophiles, cela d'une manière morbide, recherchant en détail dans la vie de ces prêtres, les erreurs du passé.

    Il y en a un, dans une ville des Etats-Unis, dans les années 70, un autre, en Australie dans les années 80, et ainsi de suite, d'autres plus  récents..... Certainement tous des cas condamnables !

    Il y a des présentations journalistiques pondérées et équilibrées, d'autres amplifiées, remplies de préjudices et même de haine. Je ressens moi-même une grande douleur pour le mal immense que des personnes qui devraient être des signes de l'Amour de Dieu, soient un poignard dans la vie d'êtres innocents. Il n'y a pas de paroles pour justifier de tels actes. Il n'y a pas de doutes que l'Église ne peut être, sinon du coté des faibles, des plus démunis. Pour cette raison, toutes les mesures que l'on peut prendre pour la prévention et la protection de la dignité des enfants seront toujours une priorité absolue.

    Mais c'est curieux le peu de nouvelles et le manque d'intérêt pour les milliers de prêtres qui sacrifient leur vie et la consacrent pour des millions d'enfants, pour les adolescents et pour les plus défavorisés aux quatre coins du monde.

    Je pense qu'à votre journal, cela ne l'intéresse pas : 

    1) Que j'aie dû transporter beaucoup d'enfants faméliques par des chemins minés à cause de la guerre en l'année 2002 depuis Cangumbe à Lwena (Angola), car ni le gouvernement pouvait le faire ni les ONG n'y étaient autorisées ;

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  • Sur KTO : Belgique, Artisans de Paix / Edition Spéciale (24/3)

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    Le deuil national des Belges, durement éprouvés par la violence aveugle des attentats, coïncide avec les jours saints de la Passion. KTO propose une édition spéciale en direct de Bruxelles, avec une série de reportages et de témoignages. L'émission est diffusée depuis la chapelle de la Résurrection - chapelle catholique à orientation oecuménique, située au coeur du quartier européen de Bruxelles. Lieu de communion, de prière et de silence, la Chapelle, confiée aux jésuites, est aussi un lieu d'échange et de dialogue pour tous ceux qui sont engagés dans la construction européenne.

    Sur le plateau de KTO interviennent : Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, responsable du vicariat de Bruxelles, vice-Président de la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté européenne), M. Salah Echallaoui, président du Conseil Exécutif des Musulmans Belges, et M. Philippe Markiewicz, Président du Consistoire Central des Juifs de Belgique.

    A la veille du Vendredi Saint, la question se pose tout spécialement aux chrétiens de savoir comment vivre ces événements en demeurant tournés vers l'Espérance de Pâques. Participe aussi à cette émission le Père Benoît Carniaux, Abbé de l'Abbaye de Leffe.

  • Prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le Vendredi Saint

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