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  • L'Arménie pratique massivement les avortements sélectifs

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    L’ARMÉNIE AU TROISIÈME RANG DES AVORTEMENTS SÉLECTIFS DANS LE MONDE

     de genethique.org

    En Arménie, « nombre de foyers préfèrent avoir un fils » et « une famille réduite », aussi « les avortements sélectifs motivés par le sexe du bébé sont particulièrement fréquents à partir du deuxième enfant », déplore le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Chaque année, 1400 grossesses sont arrêtées pour ces raisons, « sous la pression de la famille ». L’Arménie présente le troisième taux le plus élevé d’avortements sélectifs de fœtus dans le monde, derrière la Chine et l’Azerbaïdjan.

    En moyenne en 2012, 114 naissances de garçons sont rapportées pour 100 filles dans ce pays, « alors que le ratio naturel tourne autour de 102 à 106 garçons pour 100 filles ». Des chiffres qui inquiètent le FNUAP : « Dans dix ou vingt ans, nous serons face à un déficit de femmes qui, combiné, à un déclin dramatique du taux de fécondité, aboutira à une crise démographique sérieuse. D’ici 2060, 100 000 mères potentielles ne seront pas nées en Arménie. Nous serons devenus une société d’hommes célibataires », prédit Garik Haïrapetian, représentant de l’Arménie au FNUAP.

    Les Nations Unies attribuent la responsabilité à « l’accès répandu aux échographies » et à la « pratique gratuite [de l’IVG] dans les hôpitaux publics ». Pour renverser la tendance, les députés arméniens ont adopté cet été une loi « obligeant les médecins à interroger les femmes désirant avorter sur leurs motivations et à refuser si ce choix est fait à cause du sexe de l’enfant ». Par ailleurs, cette loi interdit l’avortement après 12 semaines de grossesse, sauf exceptions : santé de la mère en danger, viol ou mère célibataire. Ces mesures ont été critiquées par les ONG arméniennes, tout en reconnaissant les bénéfices du débat ouvert sur ce sujet.

    Sources: AFP, Mariam Haroutiounian (10/01/2017)

  • Bien des progrès techniques peuvent s’assortir d’aliénations sociales redoutables

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    SYLVIANE AGACINSKI : « BIEN DES PROGRÈS TECHNIQUES PEUVENT S’ASSORTIR D’ALIÉNATIONS SOCIALES REDOUTABLES »

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Sylviane Agacinski, philosophe et auteur de nombreux ouvrages sur la question de la différence sexuelle « se bat sans relâche pour l’abolition universelle de la GPA ». Interrogée par le Figaro, elle explique sa position.

    « Tout le monde se réclame aveuglément du progressisme, alors que bien des progrès techniques peuvent s’assortir d’aliénations sociales redoutables », expose-t-elle. Ainsi, « des ‘progressistes’ prône la ‘liberté’ de louer une femme pour produire un enfant sur commande ». Cet aveuglement conduit aujourd’hui à devoir « expliquer pourquoi il est indigne de demander à une femme de mettre son ventre à disposition d’autrui ».

    « Contrairement à ce que disent les libéraux-libertaires, nous ne sommes pas propriétaires de notre corps », défend la philosophe citant Merleau-Ponty : « Je n’ai pas un corps, je suis un corps ». La maternité « engage l’ensemble de l’existence, la vie corporelle et personnelle des femmes », ce qui justifie selon elle le contrôle de la fécondité par la contraception et l’IVG[1], mais va à l’encontre de la GPA : « Demander à des femmes de louer leur corps, le temps d’une grossesse, et d’accoucher d’un enfant qu’elles devront abandonner à d’autres dès sa naissance, c’est faire de leur vie un instrument de production ». Pour Sylviane Agacinski, il y a là un « scandale » et « une complaisance honteuse » : « certains Etats tolèrent ou légalisent de tels marché », tandis que « la Cour européenne des droits de l’homme ferme les yeux sur cette commercialisation de la personne humaine ».

    En outre, qualifier la GPA d’« éthique » est impossible : « l’adjectif éthique sert souvent, hélas, à signifier qu’on veut limiter les dégâts d’une pratique injuste. Si une pratique sociale est contraire aux droits humains, elle ne peut pas être éthique. C’est comme si on disait : on peut accepter un esclavage éthique ».

    La philosophe critique enfin le « droit à l’enfant », qui « exprime le rêve de mettre la puissance technologique à la portée de tous, sans se soucier des conséquences », en oubliant les droits de l’enfant. « Faire comme si les parents étaient sexuellement indifférents, c’est dénier les conditions réelles de la naissance, qui reste tributaire des deux sexes, et c’est créer plusieurs régimes de filiation. C’est aussi risquer que l’enfant ne soit plus confronté à sa propre différenciation sexuelle, et donc à ses propres limites »

    [1] Sur la question de l’avortement, cf : L’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté »

    Sources: Le Figaro, Eugénie Bastié - Vincent Tremolet de Villers (9/01/2017)

  • La lutte nécessaire contre tous ceux qui menacent les fondements de la liberté et de la dignité humaines

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    De Robert Royal (The Catholic Thing) traduit sur le site de France Catholique :

    Un passé sans avenir

    Quelques journaux européens ont dernièrement mentionné (très discrètement) que, selon la police du land de Rhénanie du Nord-Westphalie, il y avait eu entre 2011 et 2016 3500 cas de vandalisme et profanation d’églises chrétiennes. Environ deux par jour (et chaque jour) dans un seul land allemand.

    Vous n’en avez probablement jamais entendu parler. Tout comme la plupart des Européens pourquoi… eh bien, parce que. Il est difficile d’obtenir même ces données approximatives. La police (dans plusieurs pays) ne veut pas affoler la population en avouant qu’elle est incapable d’assurer sa sécurité. (Souvenez-vous des femmes molestées la nuit de la Saint-Sylvestre ?) Et le politiquement correct entre aussi en jeu, bien sûr.

    Les autorités allemandes disent que les profanations des églises du land de Rhénanie du Nord-Westphalie ont surtout été commises par des djihadistes salafistes qui pillent les troncs pour financer leurs activités. Les salafistes interdisent tous le recours à la raison (kalam) dans les affaires religieuses, mais sont divisés en ce qui concerne la violence. Il y a environ 7500 salafistes en Allemagne, 17000 en France, de plus petits groupes en Suède et jusqu’en Chine, mais ils se comptent par milliers en Egypte et en Inde. Ils doivent être assez nombreux en Amérique, mais les statistiques manquent.

    Si vous voulez savoir de quoi l’année 2017 sera faite, eh bien, tout dépendra de la manière dont l’Occident relèvera ou non (sans parler des attentats comme le massacre perpétré par Daech sur le marché de Noël de Berlin) les défis que présentent le salafisme et d’autres mouvement du même type. La Chine et la Russie vont réclamer des politiques étrangères et économiques créatives et sévères. La politique intérieure y sera appliquée comme dans une zone de guerre. Mais l’islamisme impose des remises en cause fondamentales de la pensée et des croyances.

    En fait, plus qu’une menace extérieure, il suscite une crise au sein de l’Occident lui-même. La chancelière Angela Merkel a déclaré que le problème en Europe n’était pas le nombre trop important de musulmans, mais l’affaiblissement du christianisme : une rationalisation qui vient un peu tard après qu’elle a autorisé l’afflux en Allemagne – et, en vertu des accords de Schengen, dans l’ensemble de l’Europe, voire au-delà - de plus d’un million de musulmans, sans aucun contrôle.

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  • La sécularisation est porteuse d'insécurité

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    De Radio Vatican :

    Cardinal Erdö : «la sécularisation est porteuse d'insécurité»

    (RV) «La négation de Dieu ne permettra pas d’éviter les tensions, bien au contraire, la sécularisation affaiblit la vie sociale et est porteuse d’insécurité». Cette affirmation est celle du cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest, à l’ouverture du 5e Forum européen entre orthodoxes et catholiques, à Paris, ce lundi 9 janvier.

    Le forum s’est choisi pour thème «L’Europe dans la crainte de la menace du terrorisme fondamentaliste et la valeur de la personne et de la liberté religieuse», et pour le cardinal Erdö, c’est un des sujets parmi les plus présents dans le quotidien des citoyens européens. «La peur du terrorisme fondamentaliste mine la dignité de l’être humain et met en péril une saine liberté religieuse sans laquelle il n’existe pas de paix sociale», selon le prélat hongrois.

    Le cardinal Peter Erdö note que chez les jeunes particulièrement, croît le désir d’une vie non banale et de radicalisation. «Un désir qui ne doit pas conduire au fondamentalisme et encore moins à la haine de l’autre et au terrorisme, mais comme l’enseigne le Christ, ce désir doit conduire vers l’amour de Dieu et de son prochain comme soi-même.»

    C’est de la fragilité de l’actuelle civilisation européenne dont provient la peur. Une civilisation marquée par l’individualisme et le consumérisme. «Les chrétiens sont plus que nécessaires en Europe, ils se doivent d’être présents dans la promotion de la justice, dans le respect du bien commun et de la dignité de la personne», et bien sur, ajoute le Cardinal Erdo, «ils doivent défendre la liberté religieuse».

  • La geste héroïque de ces soldats inconnus de la grande cause de Dieu

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    Lu sur le site de l'Homme Nouveau (Thibault Bertrand) :

    Ces soldats inconnus de la grande cause de Dieu

    Ces soldats inconnus de la grande cause de Dieu
    © AED.

    Diacre, historien, ancien directeur national de l’Aide à l’Église en détresse, Didier Rance vient de faire paraître À travers la grande épreuve : Europe de l’Est, témoins de la foi dans la persécution (Artège, 344 p., 19,90 €). Dans un temps où la foi est mise à rude épreuve en Orient par l’islamisme radical, en Occident par un athéisme militant qui ne dit pas son nom, il est bon d’avoir recours aux témoignages de ceux qui surent aimer jusqu’au bout le Christ Sauveur.

    Votre ouvrage propose au lecteur de découvrir les témoignages de catholiques d’Europe de l’Est, laïcs ou religieux, hommes ou femmes, ayant subi dans leur chair les persécutions des régimes communistes. Dans quelles circonstances avez-vous rencontré ces témoins du totalitarisme antichrétien ?

    Didier Rance : Au lendemain de la chute du Rideau de fer, je suis parti, avec le soutien du Père Werenfried, fondateur de l’Aide à l’Église en Détresse (AED), recueillir en Europe centrale et orientale le témoignage d’hommes et de femmes qui avaient pour point commun d’avoir affirmé leur foi catholique dans la persécution et d’en avoir payé le prix. J’avais un double avantage dans cette quête par rapport au journaliste standard. D’une part, j’avais du temps – j’ai rencontré longuement, plus d’une fois et parfois sur près de vingt ans, ces témoins. D’autre part, l’AED les avait aidés dans la persécution voire dans la clandestinité quand l’Occident les avait oubliés, et cela établissait dès le début une relation forte et chaleureuse.

    Ce travail a donné naissance à une dizaine d’ouvrages, pays par pays, et à des synthèses nourries par ma participation aux travaux de la Commission pontificale Nouveaux Martyrs. Mais – outre que demeurent largement méconnues en France les pages de foi, de souffrance et de courage vainqueur écrites par les confesseurs de la foi dans les régimes communistes – il manquait un ouvrage pour en présenter quelques-uns des plus représentatifs. D’où ce livre. La plus grande difficulté pour moi a été de devoir me limiter à une dizaine de portraits fondés sur nos entretiens, quand bien d’autres auraient tout autant mérité d’y figurer.

    Comment résumer les rigueurs et persécutions auxquelles ont été confrontés les communautés et les fidèles catholiques sous le joug communiste en Europe centrale ou orientale, dans des pays aussi divers que l’Albanie, la Biélorussie, la Tchécoslovaquie, la Bulgarie ou encore la Roumanie ?

    Un fait en constitue le résumé le plus parlant : les dix témoins de ce livre, qui vivaient dans huit pays différents, ont tous connu les goulags de l’Union soviétique ou de l’Europe de l’Est, la prison et souvent les tortures. Et, bien sûr, ils sont loin d’être les seuls et, en particulier, ils témoignent aussi pour leurs frères et sœurs qui sont morts martyrs dans ces pays.

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  • Au Chili : le respect de la vie et des églises sont devenus les cibles des opposants

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    CHILI : attaques contre la vie et les églises

    Tensions sociétales et politiques, recrudescence d’attaques d’églises, revendications régionales… la stabilité du Chili se fragilise de jour en jour. Tour d’horizon.

    Un peu plus d’un quart de siècle après le retour à la démocratie, le Chili demeure un des pays les plus stables du continent latino-américain. Mais l’indifférentisme de la population vis-à-vis de la classe politique s’accroit. A peine plus d’un tiers des électeurs se sont déplacés le 23 octobre 2016 pour les élections municipales, où la victoire de l’opposition laisse augurer pour les présidentielles de fin 2017 une probable défaite du parti de gauche de Mme Bachelet qui entend poursuivre ses transformations sociétales. Les régions majoritairement indiennes, en particulier l’Araucanie, connaissent de leur côté un regain de tensions sociales avec des accès de fièvre de groupes d’indiens mapuches réclamant les terres de leurs ancêtres. La nomination d’un membre de l’Opus Dei, Mario Fernandez, comme ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique en juin 2016 semble toutefois montrer une volonté d’apaisement envers les catholiques de la part de la présidente Bachelet (issue de famille protestante, mais elle-même sans affiliation religieuse).

    Bataille sur l’avortement

    Bien que 90 % des Chiliens se déclarent chrétiens (dont 70 % catholiques), le gouvernement veut aligner sa législation sur le mouvement de sécularisation sociétale qui traverse actuellement l’Occident. L’Église catholique ne peut accepter cette distanciation par rapport aux valeurs qui ont fondé la société chilienne depuis des siècles.

    Les tensions les plus sérieuses concernent l’avortement, totalement interdit depuis 1989. En janvier 2015, le gouvernement a déposé un projet légalisant l’avortement dans certains cas.  L’Église catholique a aussitôt demandé que soit inscrite dans la législation une clause d’objection de conscience pour le personnel et les structures de santé. Sinon, les établissements catholiques pourraient être conduits à accepter des avortements dans les établissements sanitaires qu’ils gèrent – ainsi l’Université catholique pontificale de Santiago. La défense de la vie a été évoquée lors d’une rencontre entre la présidente Michèle Bachelet et le pape François, début juin de la même année, mais le gouvernement a poursuivi ses objectifs en ce domaine. En mars 2016, la loi permettant l’avortement dans certains cas a été votée en première lecture par la Chambre des députés. En septembre 2016, une commission du Sénat a ratifié ce vote, mais le projet ne sera sans doute définitivement approuvé qu’au printemps 2017. Ceux qui s’y opposent au nom de la défense de la vie, catholiques et évangéliques, continuent de se mobiliser.

    Attaques contre des églises, en Araucanie et ailleurs

    Le pays n’avait jamais connu ceci : en 2014, trois églises catholiques ont été attaquées, le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes à Santiago, celui de Santa Barbara dans la région d’Araucanie et l’église paroissiale de Notre-Dame de la Miséricorde à Los Castaños dans la banlieue de Santiago. En 2015, c’est à nouveau en Araucanie qu’un incident a été déploré dans une église, puis, depuis début 2016, le rythme des attaques contre les lieux de culte dans cette région du Chili a brusquement explosé. Ce sont huit églises et quatre chapelles catholiques, plus trois églises évangéliques qui ont été attaquées au cours des huit premiers mois de l’année. Le 4 août, l’église de Pidima a été entièrement détruite par le feu lors d’un attentat perpétré par un groupe non identifié, mais dont les inscriptions en faveur de la cause mapuche ne laissent aucun doute quant à leur identité. Les militants mapuches réclament le retour de leurs terres ancestrales, voire l’indépendance de l’Araucanie. Cette région n’a jamais été complètement intégrée depuis la colonisation, et a connu plusieurs soulèvements ou périodes de troubles contre les Espagnols puis le gouvernement central. Depuis 1990, une frange radicalisée de la population mapuche s’est lancée dans des actions d’occupation de terres, voire de véritable guérilla de basse intensité. Alors que la grande majorité des Mapuches sont catholiques, les attaques contre les églises semblent avoir pour but de briser ce lien ou du moins de l’affaiblir.

    En même temps, et à Santagio même, l’église de la Gratitude a été attaquée, pour de toutes autres raisons : lors d’une manifestation d’étudiants qui a dégénéré, avec destruction d’un grand crucifix ancien. La concomitance de ces événements montre que l’Église catholique est la victime des tensions qui divisent aujourd’hui la société chilienne.

    Antoine Rizzo (plus de détail sur notre magazine L’Église dans le Monde n° 181)

  • Bienvenue au "Passé Belge", un blog consacré à notre histoire

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    header-blog3.jpgNous saluons l'apparition d'un nouveau blog sur la toile; il est consacré à l'histoire de notre pays et s'intitule "Le Passé Belge; l'actualité de la recherche historique". Son initiateur, Paul Vaute, qui est aussi rédacteur en chef des pages liégeoises de la Libre ("La Gazette de Liège") le présente en ces termes :

    Faire connaître de multiples facettes, souvent ignorées, de notre passé, refléter la richesse des travaux les plus novateurs de nos historiens de niveau professionnel, rendre accessibles au plus grand nombre les résultats des recherches scientifiques: telles sont les ambitions de ce blog dont l'auteur, journaliste de profession, est aussi historien de formation.

    Toutes les études dont il est ici question enrichissent notre savoir relatif au passé belge. Passé belge ?... Il faut simplement entendre par là les faits humains de portée sociale, culturelle, politique, économique, technique... qui se sont déroulés, de la préhistoire à nos jours, sur le territoire actuel de la Belgique. Ainsi procède-t-on dans tous les pays, même si la plupart ont revêtu leur forme étatique actuelle bien plus récemment que le nôtre. Ce faisant, on n'ignore certes pas les espaces et les cadres politiques différents dans lesquels vécurent nos ancêtres: Gaule, empire romain, royaume franc, empire carolingien, morcellement féodal, Pays-Bas bourguignons puis habsbourgeois, principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy, régimes français puis hollandais, royaume de Belgique...

    Si ce recueil se veut des plus diversifiés, attentif aux apports venus des deux côtés de la frontière linguistique - et aussi des pays et régions limitrophes qui ont, un temps, partagé nos destinées -, il n'est pas possible d'être exhaustif, tant la masse est considérable. Nous faisons donc des choix dans les revues, colloques, communications, thèses et TFE, ouvrages collectifs, éditions de sources, rapports de fouilles archéologiques... les plus récents, sans nous interdire de temps à autre une incursion dans des textes plus anciens mais qui ont conservé toute leur valeur. Nous espérons ainsi jouer notre rôle de passeur entre le monde des chercheurs et le grand public.

    A celles et ceux que l'une ou l'autre de nos présentations a mis en appétit, nous ne manquons pas de fournir les références des documents complets: articles, livres, sites, pdf...

    L'ensemble fait en outre l'objet d'un classement par thèmes et d'un classement par époques, les deux pouvant être croisés.

    Les sujets qui ont déjà été abordés sur ce blog sont d'un intérêt évident; jugez-en :

    De Godefroid Kurth (1847-1916), on connaît surtout l'œuvre historique et l'action politique, de l'importation des méthodes de travail allemandes dans nos universités à la promotion du catholicisme social dans notre vie politique. Mais bien peu savent que l'auteur de Clovis, le fondateur, de La cité de Liège au Moyen Age ou de La nationalité belge prit aussi à cœur la cause de Sitting Bull et des Amérindiens en général. ...

    Le 18 juin 1316, après des années d'affrontements, le prince-évêque de Liège Adolphe de la Marck et les représentants des corps constitués (chanoines, grands chevaliers, villes importantes appelées "bonnes villes") s'entendaient pour mettre fin aux hostilités dans le village de Fexhe-le-Voué, aujourd'hui Fexhe-le-Haut-Clocher. S'il faut mettre bien des nuances à une certaine vision romantique prompte à exagérer la portée de ce compromis établissant un équilibre entre les pouvoirs, il n'en a pas moins fourni une sorte de base "constitutionnelle" à...

    Ce n'est pas sans raison qu'une statue équestre de Charlemagne se dresse à Liège, au boulevard d'Avroy, comme à Paris, sur le parvis de Notre-Dame, pour ne citer que ces lieux emblématiques. A des titres divers, le roi franc devenu empereur s'est vu ou se voit encore octroyer un rôle de pionnier, voire de père, de la Belgique ou de la France mais aussi de l'Allemagne, de l'Europe, de l'Occident chrétien… "

    La maison L. Hoeberechts fils a duré presque un siècle, jusqu'en 1910. Pas de chauvinisme: c'est à des Allemands que nous devons l'implantation d'une industrie du piano, comme ce fut aussi le cas en France et en Angleterre. Et à en juger par l'étude que Pascale Vandervellen consacre à cette naissance, les anciens Pays-Bas méridionaux et la principauté de Liège ont démarré plutôt petitement. Alors que les concepteurs du mariage du clavier et des cordes...

    "Pardonnez-moi, Prince, si je / Suis foutrement moyenâgeux", chantait Brassens. Il aurait pu le dire aussi de ces écrits pour lesquels notre signature est fréquemment sollicitée et par lesquels une plainte ou une demande est adressée à telle ou telle autorité. Rien de plus ordinaire de nos jours que le recours à la pétition comme mode d'action politique. La Constitution belge (article 28) comme la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (article 44) en font un droit qu'organisent notamment les...

  • Un tiers des élèves néerlandophones de la Région Bruxelloise suit les cours de religion islamique

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    D'après Het Nieuwsblad (10 janvier), près d'un tiers des élèves de langue néerlandaise de la Région Bruxelloise suit les cours de religion islamique. C'est presque le double des chiffres d'il y a une dizaine d'années quand ce pourcentage s'élevait à 16,6%. Cette année scolaire, 5420 élèves néerlandophones dans les écoles primaires et 4.331 dans l'enseignement secondaire suivent les cours de religion islamique. La majorité des élèves suivent encore les cours de religion catholique : dans l'enseignement primaire le pourcentage s'élève à 55% (plus de neuf mille étudiants), dans les écoles secondaires, il est de 57%, ce qui équivaut à environ huit mille étudiants.

  • La présidence maltaise de l'UE se propose de revivifier la foi dans le projet européen

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    Du service Presse de la Comece :

    Présidence maltaise de l'UE: revivifier la foi dans le projet européen

    Le vendredi 6 janvier, une délégation conjointe de la Conférence des Églises européennes (CEC) et de la Commission des Conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE) a été reçue le Premier ministre de Malte, M. Joseph Muscat, et des représentants de son gouvernement alors que Malte vient d’endosser pour six mois la présidence du Conseil de l'Union européenne. La réunion avait pour objectif d’échanger sur des sujets de préoccupation commune, en particulier les priorités de la présidence maltaise, notamment la migration, la politique de voisinage et l'inclusion sociale.

    "La Présidence maltaise du Conseil de l'Union européenne offre à notre pays l'occasion de donner une impulsion forte visant à revivifier la foi dans le projet européen", a déclaré l'archevêque de Malte, Mgr Charles J. Scicluna.

    Les questions relatives à la migration et à l'accueil des réfugiés en Europe ont dominé les discussions. Les représentants du gouvernement et des églises ont souligné la nécessité de recadrer le débat public, en parlant notamment des avantages de la migration pour les sociétés européennes et en soulignant les opportunités d'accueillir en Europe ceux qui ont besoin de sécurité. Les Eglises ont également réitéré leur appel à l'amélioration des voies sûres et légales vers l'Europe, l'importance centrale de l'unité et de la réunification familiales, et le travail fourni par les Eglises dans les contextes locaux qui favorisent des rencontres enrichissantes avec les réfugiés.

    La délégation de la CEC-COMECE a également encouragé le gouvernement maltais à adopter une approche holistique et globale lors de la mise en œuvre de ses priorités. Les réponses apportées aux problèmes de migration et à l'accueil des réfugiés devraient prendre en compte les causes profondes à l’origine du déplacement des populations, y compris les crises écologiques. Mettre en cohérence des politiques de l'Union européenne avec les objectifs de développement durable des Nations Unies constituerait une piste pour l'élaboration d'une approche plus solide et équilibrée en la matière.

    La rencontre de la CEC et de la COMECE avec la présidence maltaise du Conseil de l'Union européenne s’est tenue sous l’égide de l'article 17 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Celui-ci engage l'UE à un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les Eglises et les communautés religieuses. Les Eglises sont très reconnaissantes de l'occasion qui leur a été offerte d’être reçues au tout début de la présidence maltaise, qui a commencé le 1er janvier 2017.

    Télécharger le document de réflexion de l’Eglise de Malte sur la présidence maltaise de l’UE (en anglais).

    Communiqué de presse de l’Eglise catholique de Malte

    Voir les photos 

    Liste des participants :

    Représentants du Gouvernement maltais

    • Dr Joseph Muscat, Premier Ministre
    • Louis Grech, Vice Premier Ministre et Ministre des Affaires européennes
    • Dr George Vella, Ministre des Affaires étrangères
    • Dr Ian Borg, secrétaire pour les relations avec le Parlement pour la présidence maltaise et les fonds européens

    Représentants de la COMECE et de la CEC

    • Mgr. Charles J. Scicluna, archevêque de Malte et membre de la COMECE
    • Mgr. Mario Grech, évêque de Gozo
    • Révérend Dr Robert Innes, évêque de Gibraltar en Europe, Church of England
    • Mgr Joseph Galea Curmi, Vicaire général
    • Rev. Prof. Emanuel Agius, Doyen, Faculté de Théologie de l’Université de Malte
    • Mme Doris Peschke, secrétaire générale, Churches’ Commission for Migrants in Europe
    • Fr Olivier Poquillon OP, secrétaire général de la COMECE
    • Mme Erin Green, Chargée de Communication, CEC
  • La confusion persiste autour de la réception d'Amoris Laetitia

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    De Thibaut Collin sur le site de l'Homme Nouveau :

    Réception d’Amoris lætitia : la confusion demeure

    Faisons un premier bilan de la réception d’Amoris lætitia. Deux lignes interprétatives s’opposent : la première est représentée par les évêques argentins de la province de Buenos Aires. Dans leur texte daté du 5 septembre 2016, la discipline de Familiaris consortio (la continence complète lorsque, pour de graves raisons, les concubins ne peuvent se séparer) est rappelée mais elle n’est présentée que comme une proposition possible et non comme une exigence. Le texte continue : « En d’autres circonstances plus complexes, et lorsqu’il n’a pas été possible d’obtenir une déclaration de nullité, l’option évoquée peut ne pas être mise en œuvre dans les faits. Nonobstant, un chemin de discernement est également possible. Si on en arrive à reconnaître que, dans un cas concret, il y a des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité, particulièrement lorsqu’une personne estime qu’elle tomberait dans une nouvelle faute en faisant du tort aux enfants de la nouvelle union, Amoris laetitia ouvre la possibilité de l’accès aux sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie. Ceux-ci à leur tour disposent la personne à continuer de mûrir et de croître avec la force de la grâce. » Remarquons ici l’étrange argument pointant un soi-disant conflit de devoirs déjà utilisé pour court-circuiter la norme d’Humanæ vitæ : en quoi, en effet, la continence entre les concubins pourrait-elle mettre en danger leurs enfants ?

    La deuxième ligne d’interprétation est représentée par le texte de l’archevêque de Philadelphie, daté du 1er juillet. Après avoir rappelé le nécessaire accompagnement auquel Amoris lætitia invite les pasteurs, Mgr Chaput en cite le § 300 : « Ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église ». Puis il pose la question controversée : « Les divorcés remariés civilement ­peuvent-ils recevoir les sacrements ? D’une manière générale, les baptisés membres de l’Église sont, en principe, toujours invités aux sacrements. Les portes du confessionnal sont toujours ouvertes à ceux qui se repentent et qui ont le cœur contrit. Qu’en est-il de la communion ? Tout catholique, et pas seulement les divorcés remariés, doit, avant de recevoir l’Eucharistie, confesser sacramentellement tous les péchés graves dont il ou elle a conscience et prendre la ferme résolution de changer. Dans certains cas, la responsabilité subjective de la personne pour une action passée peut être diminuée. Toutefois la personne doit tout de même se repentir et renoncer à son péché, avec une ferme volonté de se corriger. » Et Mgr Chaput de rappeler la nécessité pour les concubins vivant comme frère et sœur de communier dans la plus grande discrétion « de manière à éviter le scandale ou de donner à penser que l’enseignement du Christ peut être laissé de côté. (…) Cet enseignement paraîtra dur à beaucoup de gens, mais être moins explicite serait induire les gens en erreur quant à la nature de l’Eucharistie et de l’Église ».

    Garder tout le magistère

    Ces deux interprétations sont contradictoires. Pour sortir de cette confusion quatre cardinaux, dont Mgr Caffarra très proche collaborateur de saint Jean-Paul II, ont demandé au Saint-Père qu’il exerce sa charge de pasteur en résolvant les doutes. Il s’agit de rejeter clairement les interprétations d’Amoris lætitia remettant en cause le magistère rappelé par saint Jean-Paul II dans Veritatis splendor, notam­ment l’impossibilité de légitimer des actes intrinsèquement mauvais tels que l’adultère en en appelant aux circonstances. La lettre, d’abord privée, a été rendue publique lorsque les quatre cardinaux ont eu l’assurance que le Pape ne leur répondrait pas.

    Quel est le sens d’un tel silence officiel ? On peut en faire deux lectures. La première, humaine, consiste à dire que le Pape refuse de répondre car il considère que le texte de l’exhortation est en lui-même clair. Il a chargé le cardinal Schönborn d’expliquer ce que le cardinal Kasper nomme un « nouveau paradigme », celui de l’accompagnement des personnes. Reste à expliquer comment ce nouveau paradigme s’articule avec l’ancien. C’est sur ce point que les quatre cardinaux ont demandé des précisions qui leur ont été refusées. Le Pape a cependant répondu indirectement en déclarant au journal Avvenire le 18 novembre : « Il y a des gens qui continuent à ne pas comprendre, qui raisonnent en noir ou blanc, même si c’est dans le flux de la vie qu’il faut pratiquer le discernement. » Et dans une lettre privée (opportunément publiée) aux évêques de Buenos Aires, il répond à leur texte : « L’écrit est très bon et il explicite parfaitement le sens du chapitre 8. Il n’y a pas d’autres interprétations. » Enfin le cardinal Farrell, préfet du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a critiqué publiquement son compatriote Mgr Chaput pour son interprétation rigoriste de l’exhortation.

    La deuxième lecture est surnaturelle et consiste à dire que si le Pape ne répond pas officiellement mais par des biais privés ou par médiateurs interposés, c’est qu’il ne peut s’opposer frontalement au magistère antérieur et à la Parole de Dieu. N’est-ce pas Jésus lui-même (Mt 19, 3-12) qui a rappelé aux pharisiens, enfermés dans le paradigme casuistique, le caractère normatif de la vérité sur le mariage tel que Dieu l’a institué « à l’origine » ? La doctrine de l’Église, explicitation de la Parole de Dieu, n’est donc pas abstraite ou déconnectée des personnes comme le répètent à l’envi de nombreux « pasteurs ». La loi de Dieu n’est pas non plus un idéal, devenant pour les fidèles, si on leur demande de lui obéir, un fardeau insupportable. Elle est source de vie dans le concret de l’existence de chacun. Dieu donne toujours la grâce de vivre ce qu’Il commande. Rappelons enfin que le discernement cher à saint Ignace ne peut porter que sur des actes bons et jamais sur des actes intrinsèquement mauvais. Il n’y a pas une manière prudente d’être adultère.

    L’Église est aujourd’hui confrontée à une nouvelle étape de la crise systémique qui a explosé à l’occasion d’Humanæ vitæ. Le fait que, le 24 octobre, le Pape ait fait dans ce contexte un éloge appuyé du Père Bernard Häring, contestataire majeur du bienheureux Paul VI et de saint Jean-Paul II sur les questions de morale sexuelle et familiale, manifeste que la crise atteint aujourd’hui le sommet même de l’Église.

  • Quand Jean-Claude Guillebaud salue le courage d'Yves Calvi

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    De Jean-Claude Guillebaud sur le site du Nouvel Obs :

    Le courage d'Yves Calvi

    Mi-décembre, l'ancien présentateur de "C dans l'air" désormais sur LCI a fait preuve de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. 

    C'est un paradoxe : quand un journaliste pose un acte de courage, on en parle dix fois moins que quand un autre "dérape" (comme on dit maintenant). La chose vient d'arriver au détriment d'Yves Calvi qui reprend désormais sur LCI, sous le titre "24 Heures en questions" (du lundi au vendredi, à 18h10), une émission comparable à son ancien "C dans l'air" de France 5. De quel courage s'agit-il ? On pourrait tout aussi bien parler de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. L'auteur de ces lignes a d'autant plus envie de saluer cette probité que, dans "TéléObs", il a plusieurs fois dénoncé le néolibéralisme subliminal qui ressurgissait dans l'ancien "C dans l'air" dès qu'il était question d'économie.

    Cet acte de courage mérite donc d'être raconté. Tout commence le 15 décembre. L'émission est intitulée "Alep seule au monde". Dans sa présentation, Calvi reprend la rhétorique en usage sur le martyre de la ville, l'agonie de sa population au milieu des ruines et l'impuissance collective. Ses quatre invités sont les suivants : Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef adjointe à "la Croix", le général Vincent Desportes, ancien patron de l'Ecole supérieure de Guerre, Frédéric Pons, journaliste et professeur à Saint-Cyr, et Frédéric Pichon, auteur d'un livre remarqué sur la Syrie ("Syrie, pourquoi l'Occident s'est trompé", éditions du Rocher, 2014).

    Dès les premiers échanges, les remarques de chacun des invités ont tout pour surprendre l'animateur tant elles prennent le contre-pied des "éléments de langage" en usage, à ce moment-là, dans les médias. On explique d'abord que ces bombardements, en effet effroyables, ne concernent pas "la ville d'Alep" mais seulement deux ou trois quartiers de l'est de la cité. Un invité précise même qu'ils correspondent à un ou deux arrondissements de Paris. Le reste de la ville - Alep-Ouest - n'est pas touché, et ses habitants se félicitent ouvertement de la reconquête annoncée des quartiers Est par l'armée syrienne. Isabelle de Gaulmyn, dont le journal a suivi de très près cette actualité, ajoute qu'il fut un temps où la tragédie était dans l'autre sens. L'Ouest - notamment les chrétiens - recevait les obus et les missiles tirés par la rébellion des quartiers Est, dont les djihadistes. A ce moment-là, ajoute-t-elle, l'opinion occidentale ne s'était guère émue. Le général Desportes enfonça le clou en ajoutant qu'aujourd'hui, l'émotion — compréhensible — suscitée par les bombardements des lointains quartiers Est concernait une population civile prise en otage par les djihadistes, ces derniers, pour une bonne part, étaient les mêmes que ceux que la France bombarde avec ses avions Rafale à Mossoul, en Irak. Très vite, on sentit Yves Calvi désarçonné par la convergence de ces témoignages qui, tous, illustraient une faillite de la diplomatie française (et des grands médias hexagonaux). Laquelle diplomatie était aussi confuse et changeante que celle de Vladimir Poutine fut déterminée et constante.

    Au final, répondant à la question d'un téléspectateur, Vincent Desportes rappela que, dans l'Histoire, les sièges des grandes villes furent à la fois très longs et très meurtriers : Leningrad, Stalingrad, Sarajevo, Falloujah, etc. Après avoir argumenté pied à pied avec ses invités, Calvi ne dissimula plus son embarras. Il confessa même sa crainte d'avoir organisé une émission "révisionniste". Du coup, moins d'une semaine plus tard, le 21 décembre, Yves Calvi choisit de revenir sur le sujet d'Alep avec, cette fois, un seul invité : Eric Denécé, directeur du Centre français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Or, non seulement ce dernier confirma les analyses de l'émission précédente, mais il en rajouta sur les médias, en parlant d'une "énorme falsification de l'information", allant jusqu'à dire crûment : "On s'est fait rouler dans la farine avec Alep."

    Il ajouta bien sûr que quand nos grands médias dénonçaient dix fois par jour les crimes commis en Syrie, ils étaient moins prolixes pour parler de  ceux commis au Yémen par nos "amis" saoudiens, lesquels bombardent à l'aveugle la totalité du territoire et des villes yéménites.

    Précision importante, capitale même. On a réécouté ces différents témoignages recueillis par Calvi au sujet d'Alep. A aucun moment il ne fut question de trouver des excuses à Bachar el-Assad ou de minimiser les crimes commis par son régime. Lequel restera - et reste, hélas - comme l'un des plus barbares qu'ait connu le Proche-Orient depuis le coup d'Etat de Hafez el-Assad (père de Bachar) en 1970. Soit quarante-six ans d'une tyrannie abjecte. Mais pour combattre une tyrannie, il faut s'interdire de mentir ou de truquer la vérité. Pour cette raison, merci et bravo, Yves Calvi !

  • Liberté, égalité, fraternité : des notions dévoyées

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    De Marie-Pauline Deswarte, Professeur de droit public, en tribune libre sur le site de l'Homme Nouveau :

    Liberté, égalité, fraternité : des notions dévoyées

    1. Liberté !

    Telle est la première valeur de notre République qui s’est fondée sur le thème du Contrat social selon lequel il n’est de société que voulue. Les hommes s’associent en corps politique pour ne pas périr et se conserver dans leur nature d’homme libre.

    Le problème réside dans la façon de comprendre la liberté.

    La liberté telle que l’entendaient les révolutionnaires en 1789 était inspirée par la philosophie des Lumières. Ainsi ils considéraient, avec Sieyès, la société comme une machine ordinaire composée de rouages qu’il fallait « rejoindre » pour parvenir à l’harmonie. Dans ces conditions la liberté était la suppression de toute entrave qui empêchait le mouvement naturel de la machine. L’image de la machine et de ses rouages renvoyait à celle de la nation et de ses membres ; elle laissait entendre que la liberté de la première ne pouvait aller sans celle des seconds. Ainsi les constituants entreprirent-ils, dans la Déclaration de 1789, non seulement d’apporter des limites à l’exercice du pouvoir, mais de supprimer toute entrave à l’épanouissement de chacun en lui reconnaissant le libre exercice des droits de nature. C’est pour cela que, dès le début des évènements, des droits ont été reconnus à chacun avant même toute nouvelle constitution.

    La Déclaration de 1789 dit bien que la liberté individuelle ne peut exister que dans une nation également libre et souveraine. (art. 3 et 6). Elle ne supporte aucune autre auto­rité qu’elle soit naturelle ou religieuse (art. 3). La légitimité de toute action politique repose désormais sur sa conformité à la liberté individuelle, c’est ce qu’exprime l’article 16 qui subordonne l’existence d’une constitution à celle de la « garantie des droits ».

    La liberté révolutionnaire, on l’aura compris, est la liberté-émancipation individuelle.

    De République en République

    Ce parti pris émancipateur est repris par les constitutions qui vont suivre. C’est lui qui donne sa cohérence et son unité à la succession de nos diverses Républiques. Chaque fondation républicaine correspond à un nouvel obstacle à renverser. La Première République a détruit avec violence l’institution monarchique et son autorité pour faire de chaque citoyen une part du souverain. La Deuxième République de 1848 a renversé la monarchie oligarchique qui la précédait, jugée contraire à la liberté du peuple, par son affirmation du suffrage universel elle a manifesté le refus de tout privilège social. La Troisième République a rejeté l’Empire autoritaire de Napoléon III, ainsi que la tentative de restauration monarchique chrétienne. La Quatrième République s’est levée contre la République qui avait été asservie par les Allemands, en même temps elle a rejeté la tentative contre-révolutionnaire du régime de Vichy. La Cinquième République a détruit une certaine idée de la république à caractère organique défendue par les partisans de l’Algérie française mais jugée contraire à la république-liberté.

    Il est difficile de refuser de lutter pour la liberté tant elle est une exigence de notre nature. Mais ce choix comporte sa propre logique et nous en souffrons. En effet, une société qui se propose de réaliser un tel objet accepte difficilement de se lier par un quelconque lien. Cela explique la difficulté qu’a la République à s’enraciner de façon institutionnelle. Le désir de liberté est par nature infini, différent d’un individu à l’autre, chacun étant seul juge de sa satisfaction. Il introduit le subjectivisme dans le discours politique et par conséquent le relativisme. Nous avons simplement oublié que la liberté était non pas une fin en soi mais un moyen pour réaliser notre vocation.

    Lire la suite sur le site de l'Homme Nouveau