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  • L’islamisme est l’ennemi numéro un du monde occidental

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    Du site aleteia.org :

    Alexandre del Valle : L’islamisme est l’ennemi numéro un du monde occidental

    Le terrorisme islamiste n’est qu’un mode d’action actionné par nos véritables ennemis, qu'une erreur stratégique persistante fait passer pour les amis de l’Occident.

    Alexandre del Valle est essayiste et géopolitologue. Il est chercheur associé à l’Institut Choiseul et a publié plusieurs ouvrages sur la faiblesse des démocraties, les Balkans, la Turquie et le terrorisme islamique dont Le chaos syrien, Printemps arabes et minorités face à l’islamisme ou Les vrais ennemis de l’Occident : Du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes.

    Aleteia : Qu’est ce qu’un ennemi ?
    Alexandre del Valle : C’est, au sens militaire et stratégique du terme, celui qui veut s’en prendre à notre population, notre territoire et à notre système de gouvernement ainsi qu’à nos valeurs.

    Qui est l’ennemi numéro un du monde occidental ?
    L’islamisme est un véritable ennemi, comparable au nazisme et au communisme. L’un comme l’autre étaient des menaces réelles, directes et agressives contre notre population qu’ils voulaient subvertir, contre notre territoire qu’ils voulaient conquérir et contre notre gouvernement qu’ils voulaient renverser pour installer leur domination. Ces deux grands maux ont été vaincus. Le troisième répond lui aussi à toutes les caractéristiques fondamentales de l’ennemi.

    Et le terrorisme, n’est-il pas notre plus grande menace ?
    Le terrorisme n’est qu’un mode d’action actionné par nos véritables ennemis qui sont derrière, c’est-à-dire l’Arabie Saoudite, le Qatar et les pays ou organisations qui promeuvent l’islamisme salafiste et wahhabite qui ont un projet de conquête global.

    Par exemple les Émirats Arabes Unis appliquent la charia mais ils ne sont pas un ennemi car ils n’ont pas de visées extérieures. A contrario, le Qatar et l’Arabie Saoudite le sont vraiment car ils financent partout nos ennemis. L’ennemi n’est pas un vague adversaire moral ou idéologique : c’est celui qui vient s’en prendre concrètement à notre principe de vie.

    Le terrorisme islamique djihadiste (qui mène le djihad, la « guerre sainte ») et takfiriste [qui excommunie et condamne à mort les « apostats », Ndlr] d’aujourd’hui a une double origine : celle des Frères Musulmans et de leur dissidence égyptienne, et celle du wahhabisme exporté par l’Arabie Saoudite. Il est absurde de vouloir combattre l’islamisme terroriste par la guerre tant que sa matrice idéologique est enseignée de manière légale dans ces pays « alliés » comme sur notre sol, dans nos mosquées et nos centres coraniques.

    Qu’est-ce que l’islamisme ?
    L’islamisme a un projet de conquête globale, de contrôle total de l’individu et de la société, et de domination de la planète à l’instar des autres grands totalitarismes mégalomaniaques. Le but ultime du Califat, c’est la terre entière donc la France et tous les pays du monde. L’erreur de l’Occident consiste à ne pas nommer l’islamisme comme menace idéologique et à se bercer avec l’idée qu’il n’aurait rien à voir avec l’islam. C’est faux : l’islamisme se réfère à une des quatre écoles juridiques orthodoxes de l’islam : le hanbalisme (fondé par Ibn Hanbal).

    Quand l’Occident s’est-il trompé ?
    Lorsque l’Occident laisse l’islamisme proliférer par compromission avec les pôles de l’islam qui sont ses propagandistes, mais qu’en même il temps répand son modèle dans les pays musulmans ou en d’autres pays par la guerre, il se fourvoie de deux façons : il est trop tolérant chez lui avec l’islamisme et discrédite ses propres valeurs en les mêlant avec une entreprise impériale.

    Il n’est pas inutile de lister sur les dernières décades l’ensemble de toutes les erreurs stratégiques auxquelles ces erreurs de jugement fondamentales ont conduit, avec des résultats objectivement contraires à nos intérêts et des conséquences absolument catastrophiques partout dans le monde, depuis l’Afghanistan jusqu’à la Syrie, en passant par le Pakistan, la Turquie, le Kosovo, l’Irak, la Tchétchénie, la Libye, etc.

    Pourquoi s’est-il fourvoyé ainsi ?
    C’est incohérent mais c’est le résultats de l’aventure des « sociétés ouvertes » qui s’ouvrent sans contre partie. Le concept de « société ouverte » vient de Karl Popper qui ajoutait toutefois qu’une société devrait « revendiquer, au nom de la tolérance, le droit de ne pas tolérer l’intolérant ». C’est le « paradoxe de la tolérance ». Ses héritiers ont en réalité trahi leur maitre. L’Occident ne se définit plus de manière civilisationnelle et identitaire mais en fonction d’autres critères très flous comme l’appartenance à l’OTAN ou l’adhésion au libre échangisme.

    Face à des comportements aussi absurdes et si contraires aux intérêts évidents de l’Occident, on est amené à s’interroger sur les motifs possibles de cet aveuglement qui perdure dans les médias comme chez les hommes politiques, et à étudier la crise civilisationnelle qui traverse l’Occident.

    Si l’Occident se définissait d’un point de vue civilisationnel et, plus profondément, s’il ne reniait pas son identité judéo-chrétienne et européenne, il ne serait pas régi uniquement par l’économisme et considèrerait évidemment la Turquie néo-ottomane, l’Arabie Saoudite, le Qatar, etc. comme des ennemis. Il ne laisserait donc pas ces pôles de l’islamisme mondial proférer une idéologie subversive de conquête sur son propre sol.

    Alexandre del Valle, Les vrais ennemis de l’Occident : du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes, paru aux éditions L’Artilleur, 2017, 548 pages, 23 euros.
  • Le principe de responsabilité doit guider les scientifiques

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    PAPE FRANÇOIS : « LE PRINCIPE DE RESPONSABILITÉ DOIT GUIDER LES SCIENTIFIQUES »

     

  • En vue du prochain synode, les évêques belges demandent leur avis aux jeunes

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    De Radio Vatican :

    Synode: les évêques belges demandent leur avis aux jeunes

    (RV) La conférence épiscopale belge a publié lundi 4 avril 2017 une lettre aux jeunes du pays afin de préparer le Synode des évêques, qui aura lieu en octobre 2018 sur le thème «Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel». S’adressant directement aux jeunes, aussi bien ceux «qui s’affirment croyants» que ceux «qui se savent en recherche», les évêques belges leur demandent de «consacrer un peu de temps, seul ou en groupe» au questionnaire joint à leur lettre.

    S’ils concèdent que «la foi en Dieu, la rencontre de Jésus Christ, la vie dans la force de l’Esprit Saint» n’ont guère de sens pour certains jeunes, ils constatent au contraire que ce sont «de vraies réalités, qui donnent vie et joie» pour d’autres, que ce soit en famille, dans les mouvements, à l’école, à l’église ou dans le secret de leur cœur. Les évêques évoquent des événements qui peuvent marquer et constituer des tournants dans la vie des jeunes. «Ce sont parfois des temps de retraite, la célébration de votre confirmation, une confession, un pèlerinage etc. Ce sont aussi parfois des moments de deuil ou d’épreuve en famille, de crise personnelle, de remise en question», détaille la lettre, sans oublier d’évoquer le «bonheur» ressenti par certains lorsqu’ils découvrent «que le Seigneur nous parle et nous appelle à travers tout cela».

    Ce sont ces «expériences heureuses ou au contraire douloureuses» que les évêques souhaitent connaitre. «Votre avis et le partage de vos expériences nous seraient très précieux», soulignent-ils, afin de rédiger la contribution de l’Église belge au Synode. Ils invitent donc les jeunes à remplir en ligne le questionnaire, où à le renvoyer avant le 10 octobre 2017 au siège de la Conférence épiscopale.

  • Rome : consistoire pour la canonisation de Francisco et Jacinta de Fatima le 20 avril

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Consistoire pour la canonisation de Francisco et Jacinta de Fatima le 20 avril

    Et pour les canonisations de 35 autres bienheureuxLes trois pastoureaux de Fatima, sanctuaire de Fatima

    Les Trois Pastoureaux De Fatima, Sanctuaire De Fatima

    Le pape François présidera un consistoire ordinaire public pour la canonisation des bienheureux Francisco (1908-1919) et Jacinta (1910-1920) Marto, voyants de Fatima, le 20 avril 2017, à 10h, au Vatican.

    Lors de cette célébration, qui s’ouvrira avec la prière de Tierce, le pape fixera aussi la date des canonisations de 35 autres bienheureux, a précisé un communiqué du Saint-Siège le 11 avril.

    Le pèlerinage du pape François à Fatima les 12 et 13 mai, pour le centenaire des apparitions de la Vierge Marie, devrait donc être marqué par la canonisation des pastoureaux. Rome a récemment reconnu un miracle dû à leur prière, ouvrant la voie à leur inscription dans le calendrier des saints.

    Le 13 mai 1917, en plein cœur de la première Guerre mondiale, la Vierge Marie est apparue, sous l’apparence d’une « femme revêtue de soleil » à la « Cova da Iria », près de Fatima, à trois pastoureaux, cousins : Lucie dos Santos et Jacinta et Francisco Marto. La Vierge Marie leur recommandait de prier intensément pour la conversion des pécheurs.

    Les apparitions se renouvelèrent 6 fois en 1917, la dernière, le 13 octobre. Francisco est mort de la grippe espagnole, le 4 avril 1919 – il n’avait pas 11 ans – et sa petite sœur Jacinta, qui allait avoir 10 ans, est morte l’année suivante de la même maladie, le 20 février. Depuis les apparitions, ils n’hésitaient pas à prier le chapelet avec ferveur et à offrir généreusement leurs peines et leurs sacrifices quotidiens pour la paix et la conversion des pécheurs, selon l’appel de la Vierge Marie.

    Les autres bienheureux qui feront l’objet du consistoire sont au nombre de trente-cinq :

    Les martyrs du Brésil

    Trente martyrs du Brésil, du XVIIe s. : André de Soveral et Ambrosio Francisco Ferro, prêtres diocésains, et Mateus Moreira, laïc, ainsi que leur 27 compagnons, martyrs, tués « en haine de la foi » au Brésil, le 16 juillet 1645 et le 3 octobre 1645. Ils sont connus comme les protomartyrs « do Rio Grande do Norte », tués lors d’un massacre provoqué par des soldats protestants calvinistes hollandais, à l’époque du Brésil colonial.

    Sur les trente martyrs, un seul était Portugais, un autre Espagnol, un autre Français, et 27 des Brésiliens de naissance : ce sont les 27 premiers martyrs du pays. Ils ont été béatifiés ensemble au cours du Grand Jubilé de l’An 2000, également année du 500e anniversaire de l’évangélisation du Brésil.

    Les enfants de Tlaxcala

    Trois jeunes du Mexique, martyrs au XVIe s. : Cristobal – appelé pour sa jeunesse « Cristobalito » -, mort en 1527, Antonio et Juan, morts en 1529, tous les trois assassinés « en haine de la foi » et 1529, et connus comme « les enfants martyrs de Tlaxcala ».

    Ils avaient été évangélisés par les franciscains et les dominicains et ils avaient renoncé aux idoles païennes. Ils ont été béatifiés par Jean-Paul II en 1990, au sanctuaire de Notre Dame de Guadalupe.

    Le prêtre botaniste espagnol

    Le bienheureux Faustino Míguez González (1831-1925), prêtre espagnol « piariste » ou « scolope », de l’Ordre des Clercs réguliers pauvres de la Mère de Dieu des pieuses écoles, botaniste et inventeur de médicaments.

    Né à Xamiras, en Espagne, le 24 mars 1831, il entre au noviciat des écoles pies de Saint Fernando à Madrid en 1850. Il devient professeur des sciences naturelles aux collèges de Saint Fernando où il enseigne pendant presque 50 ans. Il étudie les propriétés des plantes en créant douze médicaments enregistrés par la Direction générale de la santé depuis 1922 et vendus en pharmacie.

    Pour donner une éducation chrétienne aux femmes, il fonde, le 2 janvier 1885, l’Institut Calasanziano des filles de la Divine Providence. Il est mort le 18 mars 1925, à l’âge de 94 ans. Sa cause de canonisation a été introduite en 1982 : déclaré vénérable en 1992, il a été béatifié par le pape Jean-Paul II le 25 octobre 1998.

    Le capucin italien « Ange de la Paix »

    Le bienheureux Lucantonio Falcone (1669-1739), capucin italien, connu en religion sous le nom d’Ange d’Acri. Né le 19 octobre 1669 à Acri, dans la province de Cosenza en Calabre,il entre chez les Frères mineurs capucins à l’âge de 18 ans, mais, « oppressé par des doutes et des incertitudes, il quitte deux fois le noviciat et dépose l’habit religieux ».

    En rentrant au couvent pour la troisième fois, il prend le nom d’Ange d’Acri et est ordonné prêtre le 10 avril 1700. Il est élu supérieur provincial des capucins et on le surnomme « l’Ange de la Paix », pour sa façon de gouverner. Cependant, il quitte le monastère pour devenir missionnaire. Sans se lasser, il prêche l’Évangile en parcourant l’Italie de sud.

    Mort le 30 octobre 1739, Lucantonio Falcone a été proclamé bienheureux le 18 décembre 1825, par le pape Léon XII.

  • En Egypte : le calvaire des Coptes

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    De Valérie Toranian sur le site de la Revue des Deux Mondes :

    Le calvaire des Coptes en Égypte

    Les Coptes sont la minorité chrétienne la plus importante du Moyen-Orient. On estime qu’ils sont entre 7 à 12 millions, soit 10% de la population égyptienne. Dimanche 9 avril, pendant la messe des Rameaux, dans des églises bondées à craquer, quarante-quatre d’entre eux ont trouvé la mort (le bilan est provisoire). Tués pendant l’office marquant le début de la Semaine Sainte. Une bombe placée sous un banc près de l’autel de l’église Mar Girgis (Saint Georges) à Tanta, ville du delta du Nil. Et un kamikaze se faisant sauter avec sa ceinture d’explosifs aux abords de la cathédrale Saint Marc à Alexandrie, où officiait Mgr Tawadros II, le patriarche copte orthodoxe.

    Les deux attentats ont été revendiqués par l’État islamique, dont beaucoup de membres chassés d’Irak et de Syrie se sont repliés sur le Sinaï égyptien : ils y sèment la terreur au sein des populations chrétiennes et même musulmanes, à qui ils tentent d’imposer leurs codes et leur mode de vie rétrograde. Malgré ses déclarations, l’armée du président Al Sissi est à la peine pour les déloger.

    Les Coptes, comme tous les chrétiens d’Orient, ne sont pas pourchassés par l’État islamique au seul motif qu’ils embrassent la religion du Christ et constituent des « poches » mécréantes dans la conquête et l’expansion du Califat. C’est aussi parce qu’ils habitent sur cette terre depuis les origines, bien avant l’arrivée de l’islam et qu’ils sont la preuve vivante que cette terre fut autre : païenne, zoroastrienne, chrétienne, bouddhiste… Toute origine, toute influence qui atteste d’une présence historique autre que musulmane est un affront pour Daech. C’est en cela que l’islamisme est une idéologie totalitaire. Du passé faisons table rase ! Un royaume nouveau doit voir le jour, pur de toute scorie étrangère à l’islam.

    Les Talibans dynamitaient les Bouddhas de Bamyan ; Daech détruit à l’explosif les chefs-d’œuvre antiques de Palmyre, ville classée au patrimoine de l’humanité : une première fois en 2015, une seconde fois en janvier dernier lors de la reprise de la ville par l’État islamique, avec notamment la destruction du tétrapyle, un édifice romain de seize colonnes daté du IIe siècle.

    Dans l’Égypte actuelle, les Coptes sont les Égyptiens « de souche », les « aegyptos », mot dont la contraction a donné naissance à « copte ».

    Dans l’Égypte actuelle, les Coptes sont les Égyptiens « de souche », les « aegyptos », mot dont la contraction a donné naissance à « copte ». Ceux qui, à partir de 43, date de l’arrivée de l’évangéliste Marc en Égypte, vont fonder une communauté chrétienne qui va grandir et prospérer. Six siècles avant l’arrivée de l’islam.

    Les Coptes assassinés lors de la fête des Rameaux se rajoutent à la liste déjà longue de leurs martyrs. Marc en premier lieu : le succès de sa communauté irrita l’administration romaine d’Alexandrie. Son corps fut traîné par un char et déchiqueté. Ses ossements furent l’objet d’une très grande dévotion. Jusqu’en 828, où ils furent volés par des marchands vénitiens envoyés par le Doge Justinien Partizipacio, qui en fit les reliques officielles de sa cathédrale Saint Marc. (Un épisode qui entacha durablement les relations entre l’église copte d’Égypte et l’église de Rome jusqu’à ce que le Pape Paul VI rende enfin aux Coptes ce qui leur appartenait… en 1968.)

    Persécutés par Byzance parce qu’ils ne ralliaient pas la doxa chrétienne officielle, les Coptes verront d’abord d’un très bon œil l’arrivée des musulmans qui venaient les délivrer des empereurs de Constantinople. Ils déchantèrent vite.

    Minoritaires à partir du XIVe siècle, ils deviennent de plus en plus des citoyens de seconde zone, héritant du statut de dhimmi sous l’Empire ottoman. Ils prennent part à la lutte d’indépendance de l’Égypte, puis à la révolution de 1958, mais Nasser les met à l’écart de la vie politique. Dans les années soixante-dix, leur situation se détériore. Persécutions, pillages, vols, destructions, enlèvements : plus l’influence des frères musulmans augmente, plus ils sont pris à partie. Non seulement les islamistes les poursuivent de leur haine, mais l’administration ne les voit pas d’un bon œil non plus. Ils sont exclus des fonctions supérieures dans l’armée, la police, la justice.

    Lors du printemps arabe, les Coptes sont place Tahir aux côtés de leurs compatriotes musulmans et laïcs, pour demander la fin de la dictature et de la ségrégation qui les frappe. Ils sont de nouveau dans la rue en 2013 pour réclamer, aux côtés de millions d’autres Égyptiens, le départ du président islamiste Morsi. Les Frères musulmans ne le leur pardonneront pas : quatre-vingts églises, bâtiments et œuvres sociales détruits, plusieurs familles coptes assassinées, chassées, torturées, rançonnées ; écoles, champs, maisons, bétails détruits ou volés. Les Coptes accusent les autorités de laxisme et de négligence systématique lorsqu’il s’agit de coincer les auteurs des forfaits.

    Têtus comme chrétiens en Orient, les Coptes font le dos rond, s’accrochent. Jusqu’à quand ?

    Pendant des siècles, ils furent discriminés. Désormais les Coptes sont régulièrement traqués, assassinés, égorgés sur leurs lieux de culte. Attentats en janvier 2011, vingt-trois morts dans une église d’Alexandrie ; en octobre 2013, quatre morts lors d’un mariage ; en décembre 2016, vingt-neuf morts dans l’attaque suicide contre l’église Saint-Pierre et-Saint Paul. Sans parler de l’assassinat des vingt-et-un coptes kidnappés en Libye et décapités par Daech en 2015, dans une mise en scène macabre largement diffusée par vidéo… Têtus comme chrétiens en Orient, les Coptes font le dos rond, s’accrochent. Jusqu’à quand ?

    On les dit proches du président Al Sissi et on le leur reproche. Certes, l’homme fort du Caire ne brille pas par son respect des droits de l’homme, mais « au moins, il nous protège un minimum des islamistes », murmurent les Coptes.

    Ces attaques interviennent dix-neuf jours avant la visite du pape François en Égypte, les 28 et 29 avril. Certains y voient un avertissement à l’égard du gouvernement égyptien qui s’apprête à recevoir le Saint-Père commue un chef d’État. Le Pape François rencontrera également le grand imam d’al-Azhar, prestigieuse institution de l’islam sunnite, avec qui les relations étaient plutôt fraîches depuis dix ans. Le pape Benoît XVI avait en effet provoqué l’ire des pays musulmans dans une conférence à Ratisbonne en 2006 où il avait rappelé que « Mahomet a prêché sa foi par l’épée, il a autant été chef de guerre que chef religieux ; que de nos jours « on ne peut pas utiliser la violence au nom de Dieu » et que « les religions devraient inciter à un usage correct de la raison et promouvoir des valeurs éthiques ». 

    Aujourd’hui, le christianisme est la religion la plus persécutée dans le monde.

    Changement de discours total avec le nouveau Pape qui refuse d’identifier l’islam à la violence, et ne cesse de défendre le dialogue. Dans son message de condoléance suite aux attentats anti-Coptes du 9 avril, il demande au Seigneur de « convertir le cœur de ceux qui sèment la terreur et aussi de ceux qui fabriquent les armes et en font commerce. » Ce n’est pas la première fois que François désigne l’argent comme ennemi principal de l’humanité et donc des chrétiens. Dans son message de Carême, il avait appelé à méditer sur « l’attachement à l’argent », source de tous les maux dans le monde, conformément à la vision très sociale qui est la sienne.

    C’est tout à son honneur.

    À condition, dans sa course contre « l’ennemi argent », de ne pas oublier le sort des plus persécutés de son Église. Les chrétiens d’Orient ont pratiquement disparu d’Irak, ils fuient la Syrie, le Sinaï. Aujourd’hui, le christianisme est la religion la plus persécutée dans le monde. Au Soudan, au Nigéria, au Congo, au Pakistan… Sans oublier les infâmes pogroms anti-chrétiens menés par les partisans hindouistes nationalistes en Inde.

    Même si l’État islamique, dans le futur, est vaincu, cantonné, repoussé, même si le califat est réduit à néant, il aura remporté cette triste victoire : avoir réussi en grande partie à chasser de leurs terres ancestrales les premières communautés chrétiennes de l’histoire.

    Lire également : 

    Persécution des chrétiens d’Orient – C’est une part de la civilisation européenne qui est agressée

  • Le pape François célébrera la mémoire des martyrs des XXe et XXIe siècles le 22 avril

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Le pape fera mémoire des martyrs des XXe et XXIe siècles le 22 avril

    Une liturgie en la basilique Saint-Barthélémy à Rome

    Le pape François participera à une « Liturgie de la Parole » en mémoire des « Nouveaux Martyrs » des XX et XXIe siècles le 22 avril 2017, à 17h, en la basilique Saint-Barthélémy située sur l’île Tibérine à Rome.

    Cette célébration aura lieu avec la communauté de Sant’Egido, a précisé un communiqué du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Greg Burke, le 12 avril.

    La basilique romaine, située au milieu du Tibre et confiée depuis 1993 à Sant’Egidio, abrite un mémorial des « Nouveaux Martyrs » des XXe et XXIe siècles depuis le Jubilé de l’an 2000. C’est là que s’est réunie la commission des « Nouveaux Martyrs », chargée par Jean-Paul II d’enquêter sur les martyrs chrétiens du XXe siècle. Elle y a recueilli quelque 12 000 dossiers de martyrs et témoins de la foi, transmis par des diocèses du monde entier.

    Après le Jubilé, le pape polonais a souhaité que cette mémoire garde une trace visible dans la basilique. En octobre 2002, une grande icône dédiée aux martyrs du XXe siècle – avec un symbolisme tiré du livre de l’Apocalypse – a été installée au-dessus du maître-autel. Le pape Benoît XVI a visité la basilique le 7 avril 2008.

    Le site internet de la communauté donne la liste des reliques conservées dans les chapelles latérales de la basilique, chacune d’entre elles étant dédiée à un continent ou à une situation historique particulière : des reliques de « Nouveaux martyrs » d’Afrique – dont une Lettre du Français Christian de Chergé, moine trappiste du monastère Notre-Dame de l’Atlas, en Algérie – d’Espagne et du Mexique, du nazisme, du communisme, d’Amérique Latine – dont une étole du p. André Jarlan, prêtre français tué à Santiago du Chili le 4 septembre 1984 tandis qu’il lisait la Bible et un missel de Mgr Oscar Arnulfo Romero, archevêque de San Salvador – et enfin d’Asie, d’Océanie et du Moyen-Orient.

    Le bréviaire du prêtre français Jacques Hamel, assassiné le 26 juillet 2016 dans son église, à Saint-Etienne-du-Rouvray, à la périphérie de Rouen, alors qu’il célébrait la messe, a également été déposé à la basilique par l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, le 15 septembre.

  • Quatre spécialistes mettent en cause la légitimation de l'euthanasie pour souffrances psychiques

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    Du site "EuthanasieStop" :

    Euthanasie pour souffrances psychiques : le terrain glissant qui bascule de l'autre côté

    Ces quatre auteurs, à savoir le Fr. Dr. René Stockman, Dr. Marc Calmeyn, Dr. Marc Eneman et Prof. Dr. Herman De Dijn, ont écrit un essai qui est maintenant publié en format livre sur la question de la légitimation de l'euthanasie pour souffrances psychiques. Ils l'analysent d'un point de vue médical, philosophique et croyant, et arrivent à la conclusion que l'on prend un chemin très dangereux en pratiquant l'euthanasie pour souffrances psychiques. Ils fournissent ici une précieuse contribution dans le débat public qui en laisse peu indifférents.

    Depuis 2002, l'euthanasie pour des maladies sans espoir de guérison et souffrances intolérables sont légalisées sous certaines conditions. Si, au départ, on ne prenait en compte que les souffrances physiques pour envisager l'euthanasie, les patients avec des souffrances psychiques sont, ces dernières années, de plus en plus devenus également sujets d'euthanasie. Aujourd'hui, même les mineurs peuvent sans accord de leurs parents demander l'euthanasie, et les votes s'élèvent pour étendre cela aux personnes âgées démentes et aux personnes handicapées. Dans l'un des journaux, nous avons pu lire aujourd'hui, 1 Flamand sur 20 meurt par euthanasie. Nous nous situons clairement sur un terrain glissant qui est en train de basculer totalement. Ce qui était autrefois considéré comme une exception, devient maintenant une règle et bientôt élevée à un droit de patient, où l'euthanasie devra être acceptée sur simple demande du patient. Ou comment l'euthanasie est maintenant aussi élevée à une nouvelle forme de thérapie.

    Une réflexion d'un point de vue médical

    Les auteurs de l'essai sont, outre leur opposition fondamentale à toute forme d'euthanasie, profondément préoccupés par l'approche ...

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  • En marge de l’affaire Mercier : Université et Vérité

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    sapienza.jpgDans un discours qu'il devait prononcer à la « Sapienza » de Rome le 17 janvier 2008, mais que celle-ci a refusé d’entendre, le pape Benoît XVI a posé la question du rapport entre l'université, la raison, la vérité et la foi.

    Sa leçon manquée ne s'adressait pas à une université catholique mais à une université d'état, ce qui met en relief la portée universelle de son propos. Le souverain pontife part d'un principe: l'université comme communauté scientifique, l'Eglise comme communauté de croyants, cherchent toutes deux la vérité, dans une démarche autonome. La question est alors de savoir si, du fait de cette autonomie, elles n'ont rien à se dire, à apprendre l'une de l'autre. On pense par exemple, ici, aux enjeux de l'affaire Galilée  ou à ceux de la bioéthique.

    En premier lieu, précise le pape, l'Eglise a pour mission de maintenir la communauté des croyants sur le chemin vers Dieu indiqué par Jésus. Mais la foi n'appartient pas pour autant à la seule sphère privée ou subjective. Elle entretient des rapports avec la raison éthique universelle qui, affirme-t-il, s'impose à l'humanité. Et ceci concerne directement le monde universitaire qui puise son origine dans la soif de connaissance propre à l'homme.

    Comme Socrate, dans son dialogue avec Euthyphron , les premiers chrétiens ont compris leur foi comme une dissipation du brouillard de la religion mythologique: ils accueillent comme une partie de leur identité la recherche difficile de la raison pour parvenir à la vérité toute entière.

    C'est ainsi que l'université a pu et dû naître dans le cadre de la foi chrétienne.

    Mais, comme l'a observé saint Augustin, le simple savoir rend triste car la vérité est plus que le savoir, c'est connaître le bien. C'est le sens de la question de Socrate à Euthyphron: quel est le bien qui nous rend vrais ? La vérité rend bon et la bonté est vraie. Le Logos se révèle aussi comme le Bien et Benoît XVI conclut: la raison publique universelle qui fonde la démarche universitaire ne peut évacuer cette dimension de la recherche du vrai.

    L'université est confrontée à la juste relation entre connaître et agir: la médecine scientifique inscrit l'art de guérir dans la rationalité, le droit pose la question de la justice et de la liberté.

    A ce point du raisonnement, le pape pose, avec Habermas (1), la question du conflit entre ce qu'il appelle la "sensibilité aux intérêts particuliers" et la "sensibilité à la vérité" comme concept nécessaire dans le processus d'argumentation. Poser cette question, c'est introduire dans le débat, pour en justifier le rôle, les facultés de philosophie et de théologie auxquelles, précise le Saint-Père, l'université, dès le moyen âge, a confié la recherche sur l'existence humaine dans sa totalité, avec une vive sensibilité pour la vérité.

    Qu'est-ce qu'une raison vraie ? Il n'y a pas de réponse toute faite, observe Benoît XVI, mais la philosophie ne recommence pas chaque fois du point zéro d'un sujet pensant de manière isolée. Elle s'inscrit dans le dialogue du savoir historique et, à ce titre, elle ne doit pas se fermer à ce que les religions et, en particulier, la foi chrétienne ont reçu et donné à l'humanité comme indication du chemin. Parmi les choses dites au cours de l'histoire par les théologiens, plusieurs étaient fausses et nous troublent mais, en même temps, l'humanisme de la foi chrétienne constitue une instance pour la raison publique, un encouragement vers la vérité, une force purificatrice contre la pression du pouvoir et des intérêts.

    Le danger qui menace aujourd'hui les sciences exactes et, à travers elles, les sciences humaines c'est de baisser les bras face à la question de la vérité: la raison se plie face à la pression des intérêts, elle est contrainte de reconnaître l'utilité comme critère ultime; la philosophie se dégrade en positivisme; la théologie se confine dans la sphère privée d'un groupe; la raison, sourde au grand message de la sagesse et de la foi chrétiennes, se dessèche dans le cercle étroit de ses propres argumentations: elle se décompose et se brise.

    Oui, l'Eglise a un rôle vis-à-vis du monde universitaire: l'aider à maintenir vive la sensibilité à la vérité, inviter la raison à se mettre à la recherche du vrai et du bien pour découvrir finalement, en toute liberté, Celui qui est le chemin, la vérité et la vie.

    Un tel discours (2) s'impose avec plus de force encore, faut-il le dire, aux universités qui entretiennent des liens structurels avec l'Eglise, impliquant des devoirs spécifiques à l'égard de la communauté des croyants. C'est ce qu’au même moment Mgr Michel Schooyans a encore rappelé avec vigueur le 30 janvier 2008 à Neufchâteau, en célébrant la messe grégorienne des obsèques de Monseigneur Edouard Massaux, ancien recteur de l'Université Catholique de Louvain (U.C.L.). Désapprouvant les dérives sécularistes de cette université, le défunt avait exclu, dans ses dernières volontés, toute présence officielle (cardinal grand chancelier, pouvoir épiscopal organisateur, conseil d'administration, conseil académique) à ses funérailles

    Dans sa prédication remarquable (3), Monseigneur Schooyans, a notamment rappelé que le recteur Massaux "connaissait les pièges entrelacés du scientisme, des idéologies, du relativisme et du scepticisme corrosif". Pour lui, "sciences de la nature et sciences humaines étaient deux grands portiques ouverts à l'espérance et à la lumière: à ses yeux, comme aux yeux de Benoît XVI, la raison elle-même devait être sauvée. Comme saint Augustin, il considérait que pour l'homme il n'y a de pleine lumière que là où la grâce en a déjà ouvert le chemin" et "dans ce monde universitaire où les hommes ont souvent une estime fort flatteuse d'eux-mêmes, Massaux jugeait qu'il devait y avoir place pour le don que Jésus offrait à la  Samaritaine de l'Evangile: ce don, c'est ce que nous appelons la foi".

    Près de dix ans plus tard, ces témoignages forts n’ont rien perdu de leur actualité : ils interpellent une fois de plus le monde académique et singulièrement les universités qui se parent du nom de «  catholique » .

    JPSC

    _______________

    (1) Jürgen Habermas, philosophe et sociologue allemand, né en 1929, professeur aux universités de Heidelberg et de Francfort.

    (2) Allocution du pape Benoît XVI pour la rencontre avec les étudiants de l’université romaine de la « Sapienza »

    (3) Extrait de l’homélie publiée le 3 février 2008 par le journal La Libre Belgique  : « […]« Fier de l'Alma Mater, et par conséquent exigeant, le Recteur Massaux avait mis la barre très haut pour l'Université. Il la voyait comme une communauté de chercheurs de vérité, et, autant que possible, comme une communauté de chercheurs de Dieu. Il savait et il croyait que Dieu se révèle dans sa Création, qu'il parle à travers elle. Mais en brillant universitaire, notre ami savait les limites des sciences de la nature. Il savait ce que les sciences humaines pouvaient offrir, mais il en savait aussi les limites. Notre recteur connaissait donc les pièges entrelacés du scientisme, des idéologies, du relativisme et du scepticisme corrosif.

    Pour Mgr Massaux, sciences de la nature et sciences humaines étaient deux grands portiques ouverts à l'espérance et à la lumière. À ses yeux, comme aux yeux de Benoît XVI ou du Cardinal Lustiger, la raison elle-même devait être sauvée. Comme Saint Augustin, il considérait que pour l'homme il n'y a de pleine lumière que là où la grâce en a déjà ouvert le chemin. Contre les descendants de Pélage , le Professeur Massaux déclarait que l'homme échouait à se sauver seul, et qu'il se fourvoyait s'il se posait en maître ultime du sens de la vie et de la mort. Pour lui, le pilotage de l'Université ne pouvait se faire les yeux rivés sur les classements à la mode.

    En prenant ce risque, notre Université se mettait en danger de perdre son âme. Mgr Massaux a découvert très tôt qu'une vérité d'un autre ordre s'offre à l'homme et s’offre à son amour. À ce troisième niveau, c'est le Seigneur qui fait le premier pas pour se révéler à la connaissance de l’homme  et s’offrir à son amour.

    Dans ce monde universitaire, où les hommes ont souvent une estime fort flatteuse d'eux-mêmes, Massaux jugeait qu'il devait y avoir place pour le don que Jésus offrait à la Samaritaine de l'Évangile (Jn 4).Ce don, c'est ce que nous appellons la  foi. 0 rassurez-vous, chers Frères et Sœurs ! Mgr Massaux ne rêvait pas de voir l'Université transformée en pouponnière catéchétique pour jeunes adultes ! Il n'eut jamais la tristesse de voir sa Faculté de Théologie ployer sous le joug du magistère romain, moins encore du magistère national belge. Il souhaitait, au minimum, qu'en aucun domaine l'Université ne porte de contre-témoignage; et qu'au mieux elle s'ouvre, comme la Samaritaine (Jn 4), comme Zachée (Le 19, 1-10), comme l'Aveugle-né (Jn 9) au don de Dieu. Car ni les hommes ni les institutions ne sont à l'abri de la "renégation"...

    Sans attendre une reconnaissance qui ne lui fut distillée que parcimonieusement, Mgr Massaux a donné sa vie pour la communauté universitaire, pour son pays, qu'il voulait uni, et pour l'Église, qu'il aimait avec autant de tendresse que de lucidité. Il n'a jamais transigé sur les conditions de la solidarité, de la générosité et de l'amour. Ni celui-ci ni celles-là, estimait-il, ne sauraient reposer sur des compromis précaires ni sur des marchandages inavouables. L'union, oui; mais pas au prix de l'indignité. Lorsque le Pape Paul VI lui a conféré, en 1965, le titre de Prélat d'Honneur de Sa Sainteté, le Chanoine Massaux a choisi pour devise "In libertate veritatis" : la vérité fera de vous des hommes libres (cf. Jn 8, 32). A quelque niveau que l'on envisage la liberté, celle-ci est incompatible avec le mensonge, avec l'orgueil, avec toutes les formes de violence. Tous les hommes aspirent certes à la liberté, mais la fascination du mensonge survit à ce que nous croyons être nos libérations. Il nous en coûte en effet de reconnaître que nous préférons souvent consentir à la servitude plutôt que d'accueillir Celui qui, seul, peut briser nos entraves. En définitive, seul le péché fait obstacle à notre liberté. Le chemin du bonheur n'est pas à chercher dans les sagesses trompeuses stigmatisées par Saint-Paul (cf. Col 2, 8), ni dans les fables tarabiscotées dénoncées par Saint-Pierre (2 P 1, 16), ni non plus dans des concordats signés à la sauvette avec des puissances séculières. Le bonheur, c'est d'aller sur les routes du monde pour inviter tous les hommes aux noces de Dieu faisant alliance avec nous. En fin de compte, nous devons être des messagers d'espérance. Cette espérance, dont Massaux a été témoin, nous autorise à penser que, pas plus aujourd'hui qu'hier, notre Aima Mater ne doit craindre les vents qui la font tanguer.

    Mgr Massaux a vécu à Bioul une retraite dont peu de sollicitations épiscopales sont venues troubler la sérénité. Aussi longtemps que ses forces le lui ont permis, il a assisté à des réunions scientifiques et par ticipé à leurs travaux. Il a cultivé les amitiés solides, notamment avec des personnalités d'exception comme la Princesse Liliane ou le DocteurWynen. Ceux de ses amis qui étaient, comme on dit, "en recherche" occupaient une place spéciale dans son cœur. En même temps, le théologien se tenait très au courant des dernières publications de sa spécialité. Comme Karl Barth, il ne concevait pas qu'une journée puisse se passer sans la visite de Mozart. Et quand ses forces ont commencé à décliner irrémédiablement, il est devenu une colonne de prière pour l'institution à la nuque raide (cf. Ex 32, 9) qu'il avait porté pendant trente ans à bout de bras »

  • Un entretien avec Anne-Chantal André Dumont, fondatrice et porte-parole de la Marche pour la Vie

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    Sur le site de Liberté Politique :

  • "Le Kosovo, une chrétienté en péril" : KTO revient sur ces autres chrétiens martyrisés

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    Lu sur le site « Salon Beige »

    A découvrir : 

    "Le Kosovo-Métochié est une terre où la chrétienté orthodoxe est présente depuis plus de 700 ans. Ce "berceau" du christianisme orthodoxe en Serbie, compte plusieurs monuments placés sur la liste du patrimoine mondial de l´UNESCO mais aussi sur la liste du patrimoine mondial en péril. Le Kosovo, c´est une chrétienté en péril: depuis l´an 2000 on dénombre près de 150 lieux de culte chrétien pillés, détruits, incendiés...

    Pour les serbes orthodoxes, il s'agit donc d'un enjeu de première importance depuis l'autoproclamation d´indépendance du Kosovo : maintenir la flamme vivace et préserver tout ce qui peut l´être. Ce documentaire est une sorte d´état des lieux de la situation dans laquelle perdurent la tradition et la présence serbe orthodoxe, comment elle se maintient en vie dans ses monastères et rayonne dans ses villages, chez les fidèles. Une communauté soumise à épreuve face à la tentation de radicalisation d´un Islam démographiquement majoritaire au Kosovo".

     

    JPSC

  • Pourquoi l'Etat islamique attaque les chrétiens d'Egypte

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    De Marc Fromager, directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    Chers amis,

    Funérailles de coptes tués dans l'attentat de décembre 2016Les terribles attentats commis hier à la messe des Rameaux contre deux églises en Egypte ne sont ni les premiers ni - il faut le craindre - les derniers. Les 44 morts et la centaine de blessés de Tanta et d'Alexandrie viennent s'ajouter à la longue liste des martyrs de ce pays, une Eglise qui se définit même comme étant l'Eglise des martyrs.

    L'État islamique et les groupes islamistes affidés ont déclaré la guerre à l'Égypte. 
    Martyrs coptes tués par DaechLeur objectif est multiple mais consiste avant tout à prendre le pouvoir en vue de récréer le Califat. Outre les opérations militaires et terroristes pour prendre le contrôle du territoire, leur stratégie passe également par une certaine homogénéisation de la population - elle doit non seulement être musulmane mais également acquise à l'islam radical revendiqué par ces groupes. Cela se traduit par la conversion ou l'exclusion des minorités religieuses, dont bien sûr les chrétiens. La terreur de l'Etat islamique et des groupes islamistes affidés consiste donc entre autres à éradiquer la présence chrétienne au Moyen-Orient. Sur l'Irak et la Syrie, le projet est déjà bien avancé. C'est maintenant le tour de l'Egypte dont on peut imaginer que les attentats ne font que commencer.
     

    Pourquoi l'Egypte et pourquoi maintenant ?
    La pression supplémentaire - ou enfin réelle - qui s'exerce sur l'Etat islamique en Syrie, mais surtout en Irak, les pousse à accélérer leur investissement sur le terrain égyptien, l'idée ayant toujours été d'opérer la jonction entre le Moyen-Orient et l'Afrique, que ce soit par la Libye ou par la Bande sahélo-saharienne. Or, l'Egypte est le verrou qui empêche pour le moment cette jonction.

    CoptesL'Egypte, réservoir démographique des chrétiens d'Orient
    L'Egypte est également le grand réservoir des chrétiens d'Orient. La plupart des chrétiens en Egypte sont coptes orthodoxes et ils représentent 14 millions de fidèles, soit 15% de la population, malgré le peu de consensus sur ce volume. 90% des chrétiens d'Orient sont donc égyptiens et on comprend mieux pourquoi ils constitueront de plus en plus une cible prioritaire pour l'Etat islamique. La stratégie d'éradication va donc consister à effrayer les chrétiens par des attentats, avec comme message clair la conversion ou la valise, mais aussi à les faire réagir pour déclencher une spirale de violence dont ils seront évidemment les perdants.

    Le double objectif de l'Etat islamique
    Les Coptes sont très attachés à leur terre ancestraleMalgré le soutien officiel du président al-Sissi et la protection de fait qui est assurée devant la plupart des églises, les chrétiens acceptent de moins en moins l'apparente inefficacité des mesures censées les mettre à l'abri de la terreur. Si les chrétiens excédés finissaient par se révolter contre les autorités égyptiennes, l'Etat islamique aurait fait d'une pierre deux coups: fragiliser le gouvernement égyptien dont il veut récupérer le pouvoir et accélérer la disparition des chrétiens dont la réaction susciterait un surcroît de violence à leur encontre. On peut donc imaginer que, non seulement ces attentats ne seront pas les derniers mais que la pression à l'encontre des chrétiens en Egypte ira en s'aggravant. 

    Cependant l'Egypte, citée plus de sept cent fois dans la Bible, lieu de la première Pâque, a aussi servi de refuge à la Sainte Famille et on peut également imaginer qu'une bénédiction spécifique repose sur ce pays. Cette Eglise des martyrs saura puiser dans sa foi éprouvée au long des siècles les ressorts, à la fois pour ne pas tomber dans ce piège de la violence et en même temps, pour témoigner de manière encore plus forte de l'Amour du Christ.

    Grâce à vous l'année dernière, l'AED a soutenu les chrétiens d'Egypte avec un million d'euros. Ce soutien sera très clairement poursuivi au moment où plus que jamais, ils comptent sur nous : c'est pourquoi nous avons encore besoin de votre aide.

    Marc Fromager - Directeur de l'AED

  • Le Père Xavier Dijon vient en renfort à Stéphane Mercier en rappelant ce qu'est le rôle de l'Université

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    Du rôle de l’université

    Xavier Dijon, prof. émérite Université de Namur 

    Le professeur V. Hanssens, interviewé par Christian Laporte (LLB 3 avril 2017) nous propose, à l’occasion de l’affaire Mercier, un double commentaire sur le rôle de l’université : lorsqu’elle est catholique, l’université ne doit pas, pour autant, être confondue avec une institution ecclésiale ; en tant qu’académique, elle ne peut en tout cas pas être pervertie par le débat politique. Le premier point appelle une précision quant au statut public de la foi ; le second, quant à la sagesse politique.

    Le statut public de la foi

    Nous sommes d’accord pour dire qu’une différence sépare une université qui vise à former des citoyens capables de comprendre le monde en ses différentes facettes en vue d’y prendre des responsabilités et, par exemple, un séminaire qui forme des prêtres (et aussi des laïcs) dont la tâche sera de faire connaître la Parole de Dieu aux hommes et aux femmes qui pourront y trouver un éclairage sur le sens de leur vie. Mais s’il y a des institutions différentes selon les objectifs poursuivis, il reste qu’il n’y a pas deux vérités, celle qui vaudrait pour les séminaristes et celle qui vaudrait pour les universitaires. Car tel est peut-être aujourd’hui le malheur qui frappe la foi en général, la théologie en particulier, que son discours soit ramené à la sphère privée de la conviction personnelle sans lien avec le champ public du savoir.

    Quand le Pr. Hanssens dit que l’université catholique assure un enseignement axé fondamentalement sur la recherche scientifique et non sur la Révélation ou qu’elle mène son travail de recherche sans se soumettre aux acquis de la foi, on peut comprendre qu’il s’agit là d’un heureux rappel des affirmations du concile Vatican II quant à l’autonomie des réalités terrestres : l’Eglise n’a pas à s’immiscer en effet dans des débats scientifiques pour lesquels elle n’a pas de compétence particulière. Mais il serait tout de même dangereux que l’Université catholique évacue le message révélé du Dieu d’amour ou les acquis de la foi dans le Christ ressuscité pour développer un savoir scientifique qui ne tournerait plus que sur lui-même. On sait en effet combien la science peut faire du tort lorsqu’elle se détache de la conscience. Est-il sûr par exemple que la façon dont les embryons humains sont traités aujourd’hui dans nos centres de recherches correspond à la dignité dont ils sont titulaires ?

    La sagesse politique

    Quant au débat politique, il se distingue du débat académique en ce que le premier a pour but la prise de pouvoir dans les tensions du rapport de force tandis que le second vise la recherche de la vérité par l’échange des opinions sur telle ou telle question disputée. Le Pr. Hanssens a raison de maintenir la distinction de ces deux débats car l’exercice du pouvoir qui ne s’appuierait pas sur une certaine – osons le mot ! – contemplation de la vérité finirait par tourner en violence. Mais il faut bien voir que cette vérité sur le monde et sur l’homme est toujours à chercher, que donc il y aura toujours place pour le débat académique, alors même que le pouvoir politique s’est déjà prononcé sur la matière débattue.

    En l’espèce, passant outre l’objection de conscience du roi Baudouin, le pouvoir politique a pris, en 1990, une loi qui dépénalisait partiellement l’interruption de grossesse moyennant certaines conditions, parmi lesquelles l’état de détresse de la femme enceinte. Depuis lors, un fort mouvement s’est fait jour, d’abord pour ne plus ranger le fœtus humain dans la catégorie des êtres dont la vie méritait d’être respectée, ensuite pour faire sortir purement et simplement l’avortement du Code pénal. Dans ces temps-ci, la pression politique est donc très forte – comme d’ailleurs en d’autres domaines de la bioéthique : euthanasie, procréation assistée, gestation pour autrui… – pour que ce mouvement ne soit pas remis en cause. Or si un professeur ne s’est pas plié à ce discours politiquement correct, préférant reprendre – même avec des maladresses – le débat à sa racine strictement philosophique, a-t-il perverti une fonction essentielle de l’université ou bien l’a-t-il plutôt honorée ?