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  • Comment remettre le sexe à sa place ?

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    Lu dans le mensuel « La Nef » (n° 293 de mai 2017) :

    Vergely.jpg« Bertrand Vergely, philosophe orthodoxe et enseignant en classes préparatoires, mène une œuvre indispensable sur le sens de la vie. Son dernier livre (1) a été pour Christophe Geffroy l’occasion de le rencontrer. Entretien :

    La Nef – Votre livre doit beaucoup à Vaclav Havel qui a annoncé un « post-totalitarisme » caractérisé par « la rencontre entre communisme et consommation » (p. 89 et 173) : pouvez-vous nous expliquer ce paradoxe ?

    Bertrand Vergely – En 1978, alors que la Tchécoslovaquie subit la répression après le printemps de Prague en 1968, Vaclav Havel a un choc. Il voit un marchand installer au milieu de ses légumes une banderole avec marquée dessus le fameux slogan communiste « Prolétaires de tous les pays unissez-vous ». À cet instant, il comprend que le communisme est à l’agonie. Pour faire de la propagande via les circuits de consommation, manifestement, le régime n’est plus capable de soutenir un débat d’idées. L’intuition d’Havel ne s’arrête toutefois pas là, celui-ci constatant quelques années plus tard que, si le communisme est en train de se marier avec le consumérisme, l’inverse est vrai. Le capitalisme est en train de se marier avec le communisme, comme le montre la propagande économique qui ne cesse d’utiliser le social, la démocratie, l’humain, pour vendre. 
    Qu’est-ce qui fait qu’on en est arrivé là ? Le procès de sécularisation de l’Occident qui voit l’homo economicus, comme le dit Louis Dumont, remplacer l’homo religiosus, comme le dit Mircea Eliade. Un culte auquel souscrivent tant le communisme que le capitalisme, tous deux pensant que la morale va quand l’économie va. Vision totalement matérialiste de l’homme et de son avenir.

    Vous consacrez de longs développements à ce que l’on fait aujourd’hui de l’amour ; alors qu’on ne cesse d’en parler, vous avancez qu’on est en train de le tuer en voulant l’affranchir de toute contrainte : pouvez-vous vous expliquer ?
    On ne parle pas d’amour. On parle de libération sexuelle. La nuance est grande, l’important n’étant pas l’amour mais le droit que l’on peut avoir sur lui. L’amour comme objet de consommation a remplacé l’amour. La preuve : l’utilisation du mot droit. Écoutons les discours qui se tiennent. Tous parlent non d’amour mais du droit de s’aimer. Le mariage en est une illustration frappante. Avec le mariage pour tous de quoi a-t-il été question ? Du mariage comme droit. Résultat, parlons de l’amour et du mariage comme droits, comme le fait aujourd’hui la démocratisation du mariage et de l’amour. On les tue.

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  • Les Marocains convertis au christianisme revendiquent désormais leur droit de vivre leur foi au grand jour

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    Lu sur challenges.fr :

    Au Maroc, les convertis au christianisme sortent de l'ombre

    Vivant dans l'illégalité, pratiquant leur culte dans la clandestinité, les Marocains convertis au christianisme revendiquent désormais leur droit de vivre leur foi au grand jour, dans une société majoritairement musulmane où la question reste taboue et l'apostasie réprouvée.

    Dans un appartement d'un quartier populaire d'Agadir (sud), des hymnes liturgiques jaillissent d'une chaîne hi-fi sous un crucifix d'argent accroché au mur: "Je suis Marocain avant d'être chrétien", souffle Rachid, la quarantaine, qui accueille dans son salon une dizaine de convertis pour un "après-midi de prières".

    Issu d'une famille adepte du soufisme, une tradition ésotérique de l'islam, ce pasteur protestant a embrassé la foi chrétienne en 2004. "Enfant, mon père m'obligeait à aller à la confrérie soufie. Mais je ne m'y retrouvais pas", raconte à l'AFP ce père de deux enfants.

    C'est adolescent qu'il commence à s'intéresser au christianisme. Depuis un cyber-café, il entre en contact avec un site qui "prêche la parole de Dieu" et lui fait parvenir une bible. "Je l'ai lue intégralement, étudié la parole de Dieu, suivi des formations. (...) A l'âge de 24 ans, j'ai été baptisé dans un appartement à Casablanca", confie-t-il.

    - 'Remplir un vide' -

    Assis à ses côtés, Mustapha, 46 ans, s'est converti en 1994 pour "remplir un vide spirituel". Ce fonctionnaire, petit-fils d'un religieux musulman de Taroudant, près d'Agadir, a été durant sa jeunesse membre actif du mouvement islamiste Justice et bienfaisance.

    "Lassé par les contradictions de l'islam, je me suis intéressé au christianisme en échangeant une correspondance assidue avec un centre religieux en Espagne". Puis "j'ai franchi le pas", se souvient Mustapha, lui aussi pasteur "diplômé par correspondance des États-Unis".

    Il a vécu secrètement sa foi jusqu'à il y a un an et demi, quand il diffuse sur internet une vidéo dans laquelle il parle à visage découvert de sa conversion.

    La réaction est immédiate: "des proches m'ont tourné le dos, j'ai été mis au placard au travail. Mes enfants ont été harcelés à l'école", déplore-t-il.

    Pour vivre leur foi au grand jour, Mustapha, Rachid, et d'autres, regroupés au sein d'une "Coordination nationale", ont saisi début avril le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) pour demander "la fin de la persécution" contre leur petite communauté.

    "Nous revendiquons le droit de choisir des prénoms chrétiens pour nos enfants, de prier dans les églises, d'être inhumés dans des cimetières chrétiens, de nous marier selon notre religion", énumère Mustapha, également porte-parole de la Coordination.

    Aucun chiffre officiel n'existe sur le nombre de convertis marocains, estimés entre 2.000 et 6.000 par le Département d’État américain. Concentrés entre Marrakech et Agadir, ils sont principalement protestants -baptistes et évangéliques-, d'après les témoignages recueillis par l'AFP.

    Au Maroc, où l'islam est la religion d’État et le roi Mohammed VI le "commandeur des croyants", les autorités aiment vanter leur tolérance religieuse qui permet aux chrétiens étrangers et aux juifs d'exercer librement leur religion.

    - 'Un grand pas!' -

    Reste que pour les Marocains, considérés automatiquement comme musulmans quand ils ne sont pas de la minorité juive, l'apostasie est désapprouvée par la société et le prosélytisme condamné par la loi.

    Si le fait de renoncer à l'islam n'est pas explicitement mentionné dans le code pénal, les convertis risquent la prison s'ils sont soupçonnés d'"ébranler la foi d'un musulman ou de le convertir à une autre religion".

    Ces dernières années, plusieurs cas d'arrestations pour prosélytisme ont défrayé la chronique.

    "Le sujet est ultra-sensible car il renvoie à l'histoire de la colonisation et à l'idée selon laquelle le christianisme constituerait un danger pour l'unité du Maroc", décrypte pour l'AFP un sociologue des religions.

    Mais les lignes bougent: "les arrestations ont presque cessé, c'est un grand pas! Les actes de harcèlement sont devenus rares, et restent le fait de la société", observe Rachid. Sorti de la clandestinité, il "vit normalement sa religion dans un quartier populaire au vu et au su de ses voisins musulmans".

    "Le pays a fait de nombreuses avancées en matière de droits de l'Homme", estime Mustapha, qui loue l'action du roi en faveur du "vivre-ensemble".

    Le "code pénal, les partis politiques et la société n'ont cependant pas suivi", regrette-t-il, pointant une société "schizophrène, pleine de paradoxes, où beaucoup adoptent un mode de vie sécularisé, mais "se crispent dès qu'on parle de conversion".

  • Athanase, un évêque dans la tourmente (2 mai)

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    (Source) Athanase, né vers 295, connut dans son enfance les dernières persécutions. Il était sans doute déjà diacre de l'évêque Alexandre d'Alexandrie lorsqu'il écrivit le « Contra gentes et de incarnatione Verbi » qui est à la fois une apologie contre les païens et un exposé des motifs de l'Incarnation. Diacre, il accompagna au concile de Nicée (325) son évêque auquel il succéda en juin 328.

    Énergique, intelligent et instruit, il visita entièrement tout son diocèse fort agité par les hérétiques ariens et mélétiens. Après avoir deux fois refusé à l'empereur Constantin de recevoir Arius, il dut se disculper des accusations des mélétiens à Nicomédie (332) et à Césarée de Palestine (333). Refusant une troisième fois de réconcilier Arius, Athanase fut cité à comparaître devant le concile de Tyr (335) d'où, n'ayant trouvé que des ennemis, il s'enfuit à Constantinople pour plaider sa cause devant l'Empereur qui le condamna à l'exil.

    Pendant qu'Athanase, déposé par le concile de Tyr, était en exil à Trêves, les troubles étaient si forts à Alexandrie qu'on n'osa pas lui nommer un successeur. Après la mort de Constantin Ier (22 mai 337), Constantin II le rendit à son diocèse (17 juin 337) où il arriva le 23 novembre 337. Les ariens élurent Grégoire de Cappadoce qui, avec l'appui du préfet d'Égypte, s'empara des églises d'Alexandrie qu'Athanase dut quitter (mars 339).

    Réfugié à Rome, il fut réhabilité par un concile réuni sous le pape Jules Ier mais il dut attendre la mort de son compétiteur et l'amnistie de l'empereur Constance pour rentrer dans son diocèse (21 octobre 346). Constance reprit les hostilités contre Athanase qui fut de nouveau chassé d'Alexandrie (356) et dut se réfugier dans la campagne égyptienne jusqu'à la mort de l'Empereur dont le successeur, Julien, rappela immédiatement les exilés (361).

    Rentré le 21 février 362, Athanase fut encore condamné à l'exil le 23 octobre 362 mais Julien ayant été tué dans la guerre contre les Perses (26 juin 363), son successeur, Jovien, vrai catholique, le rappela. Jovien mourut accidentellement (février 364) et son successeur, Valens, arien, chassa de nouveau Athanase d'Alexandrie le 5 octobre 365 où il l'autorisera à revenir le 1er février 366. Athanase mourut dans la nuit du 2 au 3 mai 373.

    Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI : w2.vatican.va/…/hf_ben-xvi_aud_…

  • Liturgie : n’être rien pour que Dieu soit tout

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    Lu sur diakonos.be : 

    « Nous édifions une forteresse de prière et de charité pour permettre à nos frères harassés par les luttes du siècle de faire halte au pied du Seigneur ; la beauté des offices liturgiques leur servira de norme dans le si difficile art de prier et fera sur l’âme de nos visiteurs l’effet d’une oasis rafraîchissante. Ils trouveront là des hommes d’oraison, adonnés à une vie calme, paisible, paysanne, rythmée par la liturgie et les travaux des champs. Rien n’est trop grand pour les œuvres accomplies au service de la majesté divine. La cathédrale est gothique, l’abbatiale est romane, a-t-on dit. Il y a du vrai, l’esprit roman s’accorde avec la paix bénédictine. Trois caractères me semblent attachés au roman : solidité, pureté et plénitude, j’ajouterai : respect du mystère. C’est le cadre que nous avons choisi pour célébrer en latin et en grégorien, la plus belle liturgie du monde. La soif de n’être rien pour que Dieu soit tout. »

    Dom Gérard, “La vocation monastique”, abbaye du Barroux.
    (Cité par proliturgia.org)

    Ref. LITURGIE: N'ÊTRE RIEN POUR QUE DIEU SOIT TOUT

    JPSC