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  • Un ministère pour les femmes ?

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    Du Figaro.fr relayé par Reseau Actu :

    L'Église ouvre la porte à un ministère pour les femmes 

    Cette mesure, pour l'instant restreinteà l'Amazonie, figure dans un document publié vendredi par le Vatican.

    C'est une surprise de taille. Dans un document du Saint-Siège, publié le 8 juin, l'Église catholique ouvre la porte à un «ministère officiel qui peut être conféré aux femmes». Le texte n'en dit pas plus, mais il pourrait s'agir d'une forme de «diaconat», des femmes diacres, au service de la communauté chrétienne. Pour l'heure, le projet ne concerne pas toute l’Église catholique mais seulement l'immense Amazonie. Cette zone s'étend sur neuf pays d'Amérique latine: la Bolivie, le Brésil, la Colombie, l'Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname, le Venezuela et… la Guyane française.

    Il faudra toutefois que cette mesure soit adoptée par le prochain synode sur l'Amazonie,convoqué à Rome par le Pape en octobre 2019. Mais cette évolution majeure de l'Église catholique a de fortes chances de se produire, car ce texte du Vatican, avançant pour la première fois cette mutation, n'est autre que le document préparatoire de ce synode sur l'Amazonie. Il a été revu à la lettre par François avant publication.

    Le Pape est d'ailleurs favorable à une meilleure reconnaissance de la place des femmes dans l'Église catholique. À cet effet, il a lancé une discrète commission d'étude, en 2016, sur les «diaconesses». Du nom de ces femmes diacres dont l'existence est relatée dans les Églises primitives chrétiennes, sans que leur rôle soit clairement défini.

    Ce document contient aussi la confirmation d'une autre mesure: la probable autorisation limitée, pour l'heure, à cette région du monde - accordée à des hommes mariés de célébrer l'eucharistie

    Ce document préparatoire du prochain synode sur l'Amazonie contient aussi la confirmation d'une autre mesure: la probable autorisation - limitée, pour l'heure, à cette région du monde - accordée à des hommes mariés de célébrer l'eucharistie, donc la messe. La règle du célibat sacerdotal resterait en vigueur mais une exception serait ouverte pour des «viri probati». Ce mot ne figure pas dans le texte, mais il désigne, dans l'Église catholique, des hommes mûrs, ayant élevé leur famille, exemplaires sur le plan chrétien.

    Là aussi il faudra que la mesure proposée par le Vatican soit votée lors du synode d'octobre 2019, mais le pape François la soutient. Le 22 janvier dernier, à Rome, le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé - une autorité sur cette question - l'a officiellement confirmé. Il avait assuré que le dossier de l'ordination d'hommes mariés était effectivement «à l'étude». Sans toutefois remettre en cause le célibat sacerdotal actuel. Celui-ci ne deviendrait pas «optionnel», mais «sans fermeture, ni rigidité» car une «urgence sacramentelle» existe, argumentait-il, «dans certaines parties du monde», comme «l'Amazonie ou les îles perdues du Pacifique, mais pas seulement», où des populations entières n'ont pas de prêtres.

    «Il faut entendre la plainte de milliers de communautés privées d'eucharistie dominicale pendant de longues périodes»

    De fait, le texte romain publié vendredi reste prudent, mais il va exactement dans le même sens: «Il faut entendre la plainte de milliers de communautés privées d'eucharistie dominicale pendant de longues périodes», lit-on. Ce qui déclenche une «urgence», insiste le document, celle «d'évaluer et de repenser les ministères nécessaires aujourd'hui pour répondre aux objectifs d'une Église avec un visage amazonien et une Église avec un visage indigène».

    Comme «il faut repenser de nouveaux chemins pour que le peuple de Dieu ait plus fréquemment un meilleur accès à l'eucharistie, centre de la vie chrétienne», dit encore le texte, il importe de «proposer de nouveaux ministères et services pour les différents agents pastoraux» car il est «nécessaire de promouvoir le clergé autochtone et natif de ce territoire, en affirmant son identité culturelle propre et ses valeurs».

    Globalement, ce document à forte tonalité sociale et écologique assure que le pape François attend de ce synode sur l'Amazonie «des propositions courageuses, ce qui suppose d'avoir de l'audace et de ne pas avoir peur».