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  • GPA : fabriquer de la souffrance et de la pathologie

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    GPA : « SI ON VOULAIT FABRIQUER DE LA SOUFFRANCE ET DE LA PATHOLOGIE, ON NE S’Y PRENDRAIT PAS AUTREMENT… », ESTIME CATHERINE DOLTO

     de genethique.org

    « Organiser l’abandon d’un enfant pour des raisons commerciales est une pratique barbare qui va faire basculer l’humanité dans l’inconnu ». Pour Catherine Dolto, médecin et haptothérapeute, « la commercialisation de l’enfantement n’est pas un progrès technique, mais bien une dérive éthique. Il est troublant de constater que l’abolition de l’esclavage est unanimement reconnue comme un progrès, alors que la location du corps d’une femme ne semble pas être perçue comme une régression ».

    Dans une interview accordée à Famille Chrétienne, la fille de Françoise Dolto prend vivement position contre la GPA : «  Il y a un lien étroit entre la manière dont une société encadre la gestation et la petite enfance et l’évolution que les enfants ainsi traités feront subir à leur cadre social. Ne pas prendre soin des nouveaux arrivants, c’est préparer la barbarie à venir ».

    Pour elle, nous risquons « de sombrer dans le chaos ». Ce qui « est déjà le cas lorsqu’une mère porte l’enfant de son propre fils, lui-même homosexuel, comme cela s’est produit récemment en Angleterre. En effet, nos sociétés humaines sont marquées par des interdits. Celui de l’inceste est partagé par toutes ». Elle met en garde : « Il ne faudra pas s’étonner si nos sociétés produisent de plus en plus de violence, puisque les grands interdits ont comme fonction de la canaliser ».

    L’oubli manifeste de l’enfant dans ces pratiques est une négation des « soixante-dix dernières années de découvertes scientifiques dans le domaine de la vie prénatale », déplore la praticienne. « Un enfant in utero se constitue dans le concert polysensuel offert par ses parents  : la voix de son père, le bruit du cœur de sa mère, le goût de ce qu’elle mange, ses sentiments, ce qu’elle éprouve quand d’autres s’approchent, tout passe la barrière du giron maternelle et devient potentiellement important. Jusqu’à modifier le patrimoine génétique de l’enfant comme l’atteste l’épigénétique qui étudie les influences environnementales sur le génome ».

    Elle explique que « GPA ou non, la naissance sera toujours un passage difficile : l’enfant expérimente la dépendance et subit des rafales de premières fois » et elle ajoute « dans le cas d’une GPA, l’enfant est arraché de sa ‘planète mère’ qui est sa sécurité. Il doit d’un moment à l’autre s’adapter à des inconnus. Quel choc pour lui ! Les failles sont là, souterraines mais réelles, qui s’ouvriront un jour ou l’autre ». Pour cette femme aguerrie, « si on voulait fabriquer de la souffrance et de la pathologie, on ne s’y prendrait pas autrement… ».

    Comparée au sort des enfants né sous X et adoptés, elle considère que la GPA « consiste à programmer un malheur pour s’approprier un enfant. Je ne sais pas ce que l’on dira à ceux nés d’une GPA », poursuit-elle, « il faudra trouver des termes qui ne soient pas trop désespérants pour leur présenter la situation ». Elle regrette que « les valeurs de commerce ont remplacé celles d’humanité »et s’inquiète « que notre époque [ait] une éthique qui ne [soit] pas au niveau de nos possibilités techniques ».

    Pour aller plus loin : GPA : « On ne peut pas remplacer une souffrance d’adulte par une souffrance d’enfant »

  • Ouvrir largement les lieux de culte aux migrants ?

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    De Philippe de Saint-Germain sur aleteia.org :

    Que dit l’Église à propos du droit d’asile ?

    La semaine dernière, une pétition lancée par le sociologue Edgar Morin dans Le Monde demandait aux responsables religieux d’ouvrir largement les lieux de culte aux migrants. Le « droit d’asile » en usage dans les églises au Moyen âge a-t-il du sens aujourd’hui ?

    D’où vient la tradition du droit d’asile ? Sous l’Antiquité, l’usage est répandu. Dans la Grèce ancienne, le privilège d’inviolabilité (a-sylos : « qui ne peut être pillé, violenté ») était reconnu aux lieux sacrés et à quiconque se trouvait en contact avec eux. Avec l’affaiblissement des croyances, un droit d’asile spécifique fut reconnu par convention à certains grands sanctuaires, mais les Romains étaient a priori hostiles à ce droit.

    Dans la Bible, il est question de « villes de refuge » où s’exerçait le droit d’asile en faveur des accusés d’homicides involontaires. De façon très nette, il n’y a pas de refuge pour les méchants dans la législation israélite (Job 6, 20), mais c’est une exigence de la justice qui s’applique. Si la faute est accidentelle, l’accusé peut se réfugier dans une ville-refuge : celui qui est menacé de mort sans l’avoir mérité doit pouvoir être protégé dans le sanctuaire. L’autel en aucun cas ne peut protéger le coupable. Ainsi, la législation mosaïque réprouve très nettement le droit que les autres peuples pouvaient reconnaître aux coupables à trouver refuge dans les temples, comme si le sanctuaire exerçait une protection magique par lui-même. La prédication morale des prophètes s’opposait à toute conception magique du sacré : l’exigence fondamentale de l’Alliance réside dans la justice. Pour les Hébreux, la protection vient de Dieu, garant de l’alliance, et non de l’inviolabilité d’un lieu comme tel.

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  • Migrations : blâmer ceux qui tendent une main secourable ?

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    De Koz (Erwan Le Morhedec), sur son blog "Koztoujours" :

    Migrations : la faute aux secours ?

    L’idée de reprocher aux secours une complicité active avec les réseaux de passeurs a eu ses partisans. Moins radicale, l’idée d’une complicité objective  a refait son chemin à l’occasion de la dérive de l’Aquarius, y compris dans des milieux que l’on aimerait voir épargnés. Ainsi, les navires de secours seraient le maillon irresponsable entre le continent européen et les passeurs pour permettre à ces derniers de se livrer à la traite des migrants. On peut certes penser que si ces navires n’étaient pas là, les migrants n’arriveraient pas. Mais cesseraient-ils pour autant de partir ? Suffirait-il de laisser la mer faire son office pour dissuader les migrants de partir ?

    Blâmer ceux qui tendent une main secourable n’est déjà guère intuitif et l’on aimerait des preuves. Reprocher au Bien de donner au Mal l’occasion de s’exprimer n’est pas évident. On peut tout aussi bien reprocher à celui qui donne une pièce au SDF de le maintenir à la rue. Ou critiquer les distributions de repas, celles du Secours Catholique comme celles des Restos du Cœur. Certains le font, et considèrent que c’est déresponsabilisant. Aider son prochain le dissuaderait de se prendre en main. Il vaudrait mieux « passer de l’autre côté ». C’est pourtant un peu le principe de l’amour, de la confiance et du secours : ils vous mettent en « danger ». Chacun peut le comprendre et le chrétien le devrait plus encore. Je me souviens des mots du Cardinal Sarah, racontant qu’il était venu au secours d’une femme :

    Elle m’avait certifié qu’elle n’avait plus rien; à l’évidence, elle m’avait trompé. Mais si je n’avais pas répondu à ses pleurs, je ne répondais pas à l’appel du Christ qui nous demande d’aider ceux qui sont dans la détresse. J’avais la certitude d’avoir agi selon les mots de saint Paul : « La charité croit tout, espère tout, supporte tout« . A cette femme, il revenait de faire face à sa conscience. En fait, il ne faut pas que le discernement sur les intentions des autres nous empêche de vivre la charité.1

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  • Face à l’hypersexualisation: réconcilier pudeur et féminité

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    De Madeleine-Marie Humpers, ces réflexions sur la mode et l'hypersexualisation :

    Face à l’hypersexualisation: réconcilier pudeur et féminité

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    Trop souvent la femme est présentée sous l’angle d’un érotisme provocateur. Et des adolescentes de plus en plus jeunes pensent que c’est en adoptant ce modèle qu’elles deviendront de vraies femmes. Comment déjouer concrètement ce phénomène?

    La mode, ne serait-ce pas un sujet un peu trop léger, et même futile? Pas tant que ça… La pudeur prend toute sa valeur quand elle est vécue au quotidien, dans le concret de nos vies à chacun, et surtout, à chacune. Certes, elle n’est pas l’apanage des femmes, mais celles-ci sont confrontées à une tendance particulière, que de nombreux auteurs nomment hypersexualisation des filles et des femmes.

    Qu’entend-t-on par « hypersexualisation » ? Pour la sexologue Sophie Morin, « l’hypersexualisation est le fait de sexualiser une chose qui ne l’est pas en soi ». Autrement dit, à travers la publicité, la mode, les médias et finalement, la société de manière générale, la féminité n’est abordée que sous l’angle de l’érotisme, de la séduction et du désir sexuel.

    Mode et hypersexualisation

    Aurélia Mardon, docteur en sociologie, s’est intéressée à la jeunesse, à la socialisation et aux pratiques corporelles. Elle évoque l’expression symptomatique de « mode perverse des enfants-femmes », une formule qui vise particulièrement un phénomène croissant, et inquiétant: celui de filles qui, de plus en plus jeunes, adoptent des comportements de « ‘ petites femmes’ sexy », un comportement qui résulte, selon la sociologue, « d’une segmentation des marchés qui les cible comme consommatrices »*. Elle évoque des magasins qui « proposent par exemple des modèles de strings spécialement pensés pour les adolescentes ». Or Aurélia Mardon souligne que la difficulté vient justement du fait que les jeunes adolescentes intègrent profondément l’injonction à adopter un comportement suggestif, au point d’en faire un critère de socialisation :

    « On oublie souvent de rappeler que si les filles s’inscrivent dans de telles démarches ou sont tentées de le faire, c’est que ces comportements servent de support à leur sociabilité. Y adhérer, c’est non seulement pour elles une manière d’affirmer qu’elles grandissent, mais aussi de marquer leur adhésion aux normes du groupe des filles dans lequel elles sont insérées. Ceci explique que nombre de celles qui s’estimaient trop jeunes pour porter certains vêtements issus du vestiaire féminin adulte, modifient leur point de vue en entrant au collège et par l’intermédiaire des pratiques et discours de leurs pairs ».

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  • Mgr Tsarahazama, futur cardinal malgache, dénonce l'islamisation de son pays

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    source : https://www.christianophobiehebdo.fr/le-futur-cardinal-malgache-denonce-lislamisation-de-son-pays/

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  • Les propos rafraîchissants et libérateurs de Paul Vaute sur RCF

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    De RCF Liège :

    Il est libre, Paul

    Une émission présentée par Jacques Galloy

    God's talents

    Après une riche carrière journalistique à La Libre, dont la Gazette de Liège, Paul Vaute prend sa retraite et évoque les grands défis actuels de l’information, du journalisme et du sens commun. Il retrouve du temps pour se consacrer à l’Histoire, sa grande passion. Un nouvel art de vivre.

  • Coupe du Monde : la prière de Lukaku

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    De Vincent Coquaz en réponse à une question sur le site CheckNews.fr (Liberation.fr) :

    Coupe du monde : quelle prière ont effectuée Lukaku et Escobar ?

    Fidel Escobar (à gauche) et Romelu Lukaku après le match Belgique - Panama lors de la Coupe du monde 2018.

    Fidel Escobar (à gauche) et Romelu Lukaku après le match Belgique - Panama lors de la Coupe du monde 2018. Capture d'écran - beIN Sports

    Les deux joueurs, chrétiens, ont prié à genoux et les paumes vers le ciel, à quelques mètres l'un de l'autre.

    Question posée par Johan le 18/06/2018

    Bonjour,

    Votre question a été raccourcie. Voici l’originale : «À la fin du match Belgique-Panama, une image montre Romelu Lukaku et un joueur panaméen agenouillés et prier l’un à côté de l’autre. Lukaku est de confession musulmane, mais qu’en est-il pour l’autre joueur qui ne semble pas faire les mêmes prières quoique assez similaires ?»

    Vous faites référence à une scène filmée à la fin du match Belgique - Panama lors de la Coupe du monde, remporté 3-0 par la sélection belge. On y voit l’attaquant belge Romelu Lukaku et le défenseur panaméen Fidel Escobar prier à quelques mètres l’un de l’autre, juste après le coup de sifflet final.

    Lukaku catholique, Escobar évangélique

    Sur Twitter notamment, certains internautes ont cru reconnaître une prière musulmane du fait de la position des joueurs (qui rappellent les invocations que font certains joueurs musulmans avant ou après les matchs).

    Il n’en est pourtant rien : Romelu Lukaku est un catholique pratiquant, comme l’indiquaient ses proches en janvier dernier pour démentir des rumeurs sur un transfert que le joueur aurait refusé à cause de «messages vaudous». De son côté, Fidel Escobar est lui aussi chrétien mais évangélique, selon l’agence catholique ACI Prensa. Leur position est caractéristique de l’attitude de l’orante (ou de l’orant), qui consiste à avoir «les bras ouverts et levés vers le ciel», et qui est «le plus ancien geste de prière du christianisme», selon le site spécialisé Christus.

    En 2017, plusieurs médias britanniques (dont le tabloïd The Sun) avaient rapporté à tort que Romelu Lukaku, joueur de Manchester United, n’avait pu recevoir un prix d’Homme du match en raison de sa (supposée) foi musulmane, qui l’empêchait de poser sur des photos avec des bouteilles d’alcool. Les fans du joueur avaient alors été nombreux à signaler aux journaux concernés que l’attaquant faisait très régulièrement un signe de croix en entrant sur le terrain ou pour célébrer ses buts, comme le rapporte The Independent.

    Cordialement

    Vincent Coquaz

  • "Retour du religieux" : plutôt un retournement qu'un retour

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Religion — retour ou retournement ?

    Rémi Brague est interrogé dans La Revue des deux mondes sur le retour du religieux. Extrait. Rémi Brague est membre de l’Académie des sciences morales et politiques, il a enseigné la philosophie à la Sorbonne et à l’université de Munich.

    Revue des Deux Mondes – Il y a trente ans, écrivez-vous au début de votre récent livre, Sur la religion, dans les dîners, on parlait politique ; si quelqu’un parlait religion, cela faisait sourire. Aujourd’hui, c’est le contraire : la religion est redevenue un sujet préoccupant ; on enregistre une certaine lassitude quand on parle politique ou économie. Comment expliquez-vous ce retournement ?

    Rémi Brague – Cette remarque n’est pas vraiment de moi, mais de Michel Serres. J’ai dû l’entendre sur une chaîne de radio. Lorsque, il y a trente ans, racontait-il, il voulait faire rigoler ses étudiants, il parlait de religion ; en revanche, lorsqu’on parlait politique, les fronts se plissaient, les bouches se contractaient et on hochait la tête doctement. Maintenant, c’est le contraire. Quand on parle de religion, fini de rire.

    Pourquoi ce retournement ? Votre mot est juste, c’est plutôt un retournement qu’un retour. On parle du retour du 
religieux, or il n’est jamais parti ! Ce qui s’est 
passé, c’est un retour sur soi de la conscience de 
l’intelligentsia occidentale.

    Comme l’a expliqué 
le sociologue autrichien devenu américain Peter Berger, les intellectuels occidentaux, pendant des années et des années, ont voyagé de campus sécularisé en campus sécularisé en empruntant des tuyaux étanches qui les ont empêchés de voir la montée fulgurante du protestantisme évangélique ou le réveil de l’hindouisme ultra-nationaliste et responsable de pogroms antichrétiens et antimusulmans en Inde.

    Ils n’avaient pas vu non plus un phénomène tout récent : les aspects fort déplaisants que prend le bouddhisme dans la Birmanie actuelle. En réalité, il l’avait déjà pris pendant la guerre du Pacifique et avant, en Chine : des généraux japonais adeptes du zen se sont rendus coupables de certaines espiègleries de fort mauvais goût (bombardement de Chang-haï, prostitution obligée des Coréennes…).

    Ces intellectuels n’ont pas vu non plus le réveil de l’islam, ce qu’on appelle l’islamismepour éviter d’incriminer la totalité de la religion. Ce prétendu retour du religieux n’est donc pas vraiment un retour, mais plutôt un retour sur soi des intellectuels, qui comprennent enfin de manière douloureuse qu’ils se sont trompés sur toute la ligne.

    Revue des Deux Mondes – En prenant le problème de haut, de façon presque planétaire, vous avez évidemment raison, mais si nous nous concentrons sur l’Europe et particulièrement sur la France, le diagnostic est-il le même ? Je suis frappé par le grand nombre d’ouvrages, dus aussi bien à des sociologues qu’à des théologiens, qui depuis trente ans paraissent toujours plus ou moins sous le titre : « Comment l’Europe a-t-elle cessé d’être chrétienne ? ». D’un côté le religieux n’est jamais parti, il ne cesse même de prendre de l’importance, et de l’autre les églises se vident. À en croire certaines enquêtes, la pratique religieuse en France serait tombée à 5 %. Comment les deux tendances s’articulent-elles ?

    Rémi Brague – Ce sont des faits indéniables. Il est clair que le christianisme recule en Occident, peut-être également dans le reste du monde. J’ai entendu récemment quelqu’un dire qu’en Afrique, continent que bien des chrétiens considèrent comme l’eldorado de la foi, les choses n’allaient pas aussi bien qu’on le dit.

    Il y a en effet ce livre récent de Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien1. L’auteur a repris et inversé le titre de Paul Veyne,  Quand notre monde est devenu chrétien, et celui de Marie-Françoise Baslez, Comment notre monde est devenu chrétien, deux études qui expliquaient comment l’Occident était devenu chrétien à la fin de l’Empire romain.

    Revue des Deux Mondes — Paul Veyne se concentre sur une trentaine d’années au IVe siècle et Guillaume Cuchet sur une trentaine d’années à la fin du XXe siècle. L’un étudie le début et l’autre la fin…

    Rémi Brague — Exactement. Je crois que chez Guillaume Cuchet, la volonté de retourner le titre était parfaitement claire et peut-être s’en tient-il volontairement aussi aux mêmes limites chronologiques : trente ans, soit une génération.

    On ne sait pas trop ce qui se passera à la génération suivante, peut-être que le mouvement va s’accélérer encore. Ce n’est pas impossible. Ce qui recule, c’est le christianisme. En revanche, il semble que certains bouddhismes ont fait une percée ; par ailleurs, la persistance de l’islam chez les jeunes immigrés est réelle, de même que la montée en puissance des haredim (les juifs ultra-orthodoxes) en Israël. Si celle-ci continue, ils sont appelés à former la majorité et à pousser à la marge les Achkénazes, quelque peu sécularisés ou seulement vaguement religieux.

    Ces phénomènes sont difficiles à chiffrer, car il s’agit de religions encore minoritaires et leurs adhérents ne répondent pas toujours aux questions des sondeurs… à la différence des ex-chrétiens qui, eux, n’ont pas peur d’avouer leur incroyance.

    [...] 

    1. Voir à ce sujet Religion — baisse de la fréquentation de la messe sous le pape François, stabilité chez les protestants et Vatican II, « déclencheur » de l’effondrement de la pratique catholique ? (M-à-j vidéos) 

  • Nigeria : des fillettes utilisées comme bombes vivantes

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    De François Gloutnay sur presence-info.ca :

    Boko Haram utilise des enfants pour commettre des attentats-suicides

    Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, a donné une conférence à Montréal le 14 juin 2018.

    Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, a donné une conférence à Montréal le 14 juin 2018.   (Présence/François Gloutnay)

    Cette fin de semaine, la célébration de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, fut meurtrière dans le nord-est du Nigeria.

    Le groupe djihadiste Boko Haram y est accusé d'avoir utilisé six fillettes, sanglées d'explosifs, afin de perpétrer des attentats-suicides dans la nuit de samedi à dimanche. Ces bombes humaines, âgées de 7 à 10 ans, ont tué 31 personnes et fait un grand nombre de blessés.

    L'utilisation d'enfants par le groupe Boko Haram ne surprend pas Ignatius Kaigama, l'archevêque de Jos, au Nigeria, et jusqu'à récemment président de la conférence épiscopale nigériane.

    Jeudi soir, lors d'une soirée publique tenue à Montréal, dernier arrêt de sa tournée canadienne d'une semaine, Mgr Kaigama a rappelé que dans son pays, «il y avait jusqu'à récemment, des attaques à la bombe chaque jour ou presque».

    «Si le nombre de ces attentats a beaucoup chuté, cela ne veut pas dire que Boko Haram a cessé ses activités», a-t-il lancé quelques 48 heures avant que Boko Haram ne soit relié aux attentats-suicides de la fin de semaine.

    «Ici, les gens pensent que Boko Haram ne s'attaque qu'aux chrétiens.» C'était sans doute le cas auparavant, «mais ce n'est plus ce qu'on observe aujourd'hui», a-t-il dit à la soixantaine de personnes présentes en soirée dans la salle de conférence de la bibliothèque Atwater.

    «Les objectifs du groupe ont changé. Ils attaquent aujourd’hui tout le monde, y compris leurs propres membres qui ne suivent pas sa philosophie ainsi que les musulmans qui n'approuvent pas ses actions. Les membres de Boko Haram entrent dans les mosquées et tuent les gens.»

    De plus, a révélé jeudi soir l’archevêque, le groupe djihadiste «utilise maintenant des enfants, des garçons ou des fillettes, dont les vêtements sont bourrés d'explosifs. On les envoie au marché, à l'école, à l'hôpital, à tous les endroits où il y a beaucoup de gens. Ils font sauter les explosifs, ils se tuent eux-mêmes et font un maximum de victimes.»

    C'est arrivé dans des églises, y compris dans sa propre cathédrale, ajoute l'archevêquem qui explique que les fêtes de Noël et de Pâques se déroulent dorénavant sous haute surveillance. «Fêter Noël à l’église durant la nuit, il faut oublier cela», dit Mgr Kaigama.

    Travailleurs sociaux

    L'Église du Nigeria fait face a de nombreux défis, dit l'archevêque Kaigama. «Mais je comprends, après ma visite au Canada, que l'Église d'ici éprouve aussi des difficultés», lance-t-il. Il a appris lors de sa tournée canadienne qui l'a mené, du 7 au 14 juin, de Vancouver jusqu'à Montréal, que des églises ferment leurs portes, que les grands séminaires sont déserts et que peu de fidèles participent aux cérémonies religieuses.

    «Nos églises sont pleines», dit-il. Et pas seulement le dimanche. Tous les jours, les gens s'adressent à l'Église pour qu'elle les aide, y compris pour leurs besoins de base comme la nourriture, l'eau, l'éducation, les soins de santé. «Nous sommes devenus des travailleurs sociaux. Nos agent de pastorale passent beaucoup de temps à aider les gens.»

    N'est-ce pas plutôt le rôle du gouvernement? «Bien sûr», répond l'archevêque. «Mais l'État n'a pas la volonté politique de régler ces problèmes.» Il rappelle que le Nigeria possède d'énormes quantités de ressources, pétrolières entre autres, «suffisamment pour que tous puissent en profiter équitablement».

    «Mais ce n'est pas le cas. Les ressources ne sont pas bien distribuées. Cette richesse est concentrée entre les mains de quelques personnes  alors que la vaste majorité souffre», soutient l'archevêque de Jos, un archidiocèse situé au centre du Nigeria. «Ceux qui possèdent» les richesses et le pouvoir, «ne rencontrent jamais les pauvres, car ils habitent dans des quartiers fortifiés, protégés par les policiers et des soldats.»

    «Si les gens vont vers l'Église, c'est qu'elle est toujours ouverte.» Mgr Ignatius Kaigama explique que son bureau à l'archevêché est toujours accessible. «Quand je suis là, je vois se former une longue file de gens qui viennent me voir avec toutes sortes de problèmes. Je les écoute mais je me sens tellement impuissant devant toutes les difficultés que rencontrent les gens.»

    «Chaque jour, malgré nos défis - c'est ainsi qu'il appelle la misère, les meurtres et les attentats auxquels les gens du Nigeria sont confrontés! - nous tentons d'aider du mieux possible.»

    La tournée canadienne de Mgr Kaigama était organisée par l’organisme catholique Aide à l’Église en détresse Canada.

  • Australie : le secret de la confession mis à mal

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    D'Alain Pronkin sur presence-info.ca :

    Le secret de la confession en péril

    Le Territoire de la capitale australienne vient d'adopter une loi qui oblige les prêtres à divulguer les secrets de la confession dans les affaires d'agressions sexuelles sur enfants. Cette disposition législative entrera en vigueur au printemps 2019. Ainsi, un prêtre qui reçoit la confession d’un prêtre pédophile ou de tout autre adulte ayant agressé un ou des enfants doit dénoncer cet aveu aux autorités policières.

    La loi prévoit deux situations bien différentes: la première oblige un prêtre témoin d’une agression sur un mineur de la signaler aux autorités policières, tandis que la seconde l’oblige à le faire s’il s’agit d’un aveu fait lors du sacrement de la réconciliation, autrefois appelé «confession».

    Cette nouvelle loi survient dans un contexte de procès et de révélations ces dernières années sur l’ampleur des abus sexuels contre des mineurs commis par des membre du clergé, et sur les prêtres, évêques et supérieurs qui ont préféré fermer les yeux ou qui ont tenté d’étouffer l’affaire.

    L’Église catholique, rappelons-le, impose une sanction à tout prêtre qui divulgue le secret de la confession. Elle est automatique : c’est l’excommunication, purement et simplement.

    Les prêtres ne divulguent pas les secrets de confession, mais entrent généralement en dialogue avec la personne afin de l’encourager à se dénoncer elle-même. Ils lui expliquent que le pardon nécessite souvent de se mettre concrètement en quête de justice, et que cela commence en reconnaissant ses propres torts. Mais comment concilier cet impératif religieux de non divulgation de la confession avec la protection des enfants mineurs?

    S’il est un crime odieux, c’est bien celui des agressions sexuelles contre les enfants. La société ne tolère pas ces crimes et les pédophiles n’ont droit à aucune compassion. Le crime paraît d’autant plus grave lorsqu’il est commis par des ministres ordonnés, qui bénéficient souvent d’un grand ascendant moral au moment de passer à l’acte.

    Même devant un tel crime, le système judiciaire assure un procès juste et équitable à ce type d’accusé. Un secret de confession n’est pas admissible en preuve.

    Ce que fait la nouvelle loi du Territoire australien est de mettre un terme à cette garantie de la justice criminelle, rompant avec une tradition légale qui existe depuis des lustres dans la plupart des démocraties. Déjà, des prêtres australiens ont indiqué qu’ils seraient prêts à aller en prison plutôt que de briser le secret.

    Un élément essentiel lors d’un procès criminel est le fait que la preuve doit exclure tout doute raisonnable. La meilleure preuve en matière criminelle est l’aveu, libre et volontaire, de l’accusé. Ce que recherche le procureur de la couronne, c’est l’aveu de l’accusé, ce qui entraîne irrémédiablement sa condamnation.

    Un seul endroit donne l’assurance d’une déclaration libre et volontaire d’un aveu de culpabilité: c’est celui qui survient lors d’une confession à un prêtre. Actuellement, aucun prêtre ne peut être appelé à témoigner de ce qui lui a été dit lors d’une confession. Ainsi, tout accusé au criminel peut confesser tout crime, de quelque nature que ce soit, à un prêtre. Il a la certitude qu’aucun prêtre ne divulguera ce qu’il a entendu. Toute personne – même si elle a commis le crime le plus vil qui soit – peut avoir un lieu, un asile, où se confier à Dieu en toute quiétude.

    Or, que fait le système judiciaire du Territoire de la capitale australienne? Il vient introduire une exception à ce principe, sur la question des crimes contre des enfants. Est-ce légitime ou moral? Dans les deux cas, je ne crois pas.

    La liberté de religion est un droit fondamental qui inclut celui de la confession à un ministre de son culte. L’État ne peut s’immiscer dans une matière qui a toujours été reconnue comme relevant d’un domaine intimement lié à la religion, malgré le fait que le crime soit des plus répugnants et odieux.

    Reste à voir, si cette disposition législative sera contestée devant les tribunaux ou si elle fera boule de neige vers d’autres juridictions.

  • France : 125 prêtres ordonnés en 2018

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    Du site aleteia.org :

    125 prêtres seront ordonnés en 2018

    Sur les 125 prêtres ordonnés cette année en France, 67 d’entre eux le seront comme prêtres diocésains sans appartenir à d’autres institutions et 20 comme prêtres religieux.

    « Le peuple de Dieu a besoin de toutes les vocations… mais il a un besoin particulier de prêtres afin qu’il puisse vivre, au jour le jour, sa vocation de prêtre, prophète et roi ! », confiait à Aleteia le père Stéphane Duteurtre, responsable du séminaire de Paris, à l’occasion de la 55e journée mondiale de prière pour les vocations. Avec 125 ordinations de prêtres cette année selon la Conférence des évêques de France (CEF), le peuple de Dieu devrait donc être bien accompagné !

    Dans le détail, 67 d’entre eux seront ordonnés prêtres diocésains sans appartenir à d’autres institutions, 38 appartiendront à différentes communautés (Communauté Saint-Martin, Communauté de l’Emmanuel, Missions Étrangères de Paris…) et 20 seront des prêtres religieux (Communauté des Frères de Saint-Jean, Ordre des Frères prêcheurs, Compagnie de Jésus…).

    Pour mémoire, la formation à la prêtrise se déroule le plus souvent dans un séminaire et dure un minimum de six années. « La France compte actuellement 32 séminaires et maisons de formation, plus trois maisons à Bruxelles et le séminaire français de Rome », détaille la Conférence des évêques de France.

  • La liturgie n'est pas un show

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    De Samuel Pruvot sur le site de Famille Chrétienne :

    Mgr Batut : « La liturgie n’est pas un show »

    MAGAZINE - Plusieurs monastères, cet été, initient les jeunes à la liturgie. Qui est une magnifique école de prière, alliant tradition et nouveauté.

    La liturgie vécue dans les monastères n’est-elle pas aux antipodes du quotidien vécu dans certaines paroisses ?

    J’espère que non ! Il faut éviter qu’un abîme se creuse entre ce qui est célébré par les spécialistes de la liturgie – les moines – et l’ensemble du peuple chrétien. Les monastères ne sont pas des conservatoires. Les monastères réussissent leur travail quand les simples fidèles se sentent inclus dans la prière monastique.

    Par où commencer pour initier les jeunes au mystère de la liturgie chrétienne ?

    Il faut les sortir de leurs tablettes et de leurs smartphones, les sortir de leur incapacité à vivre le silence... Le silence, c’est la chose la plus dure pour eux, mais aussi la plus fructueuse. Les jeunes sont capables de comprendre que l’important n’est pas de s’ennuyer ou pas à la messe mais d’y aller. Il faut leur faire dépasser le côté affectif qui les mobilise souvent à 99 %. Le plus important, ce n’est pas de donner des explications sur la liturgie, mais de la faire vivre ! Combien de fois ai-je vu des jeunes en larmes lors de belles liturgies ? Ils pleuraient car ils découvraient une nouveauté transformante, ils faisaient l’expérience de Dieu.

    On a l’impression que les querelles liturgiques des années soixante-dix intéressent moins les nouvelles générations... Pourquoi ?

    Les acteurs des controverses des années soixante-dix avaient une certaine culture religieuse... Elle a disparu. Ils avaient étudié le latin, ils connaissaient le patrimoine musical européen et savaient à quoi ressemblait une messe de Mozart ! Le grand tourbillon des années soixante-dix a passé par-dessus bord le patrimoine. On n’a rien transmis.

    Résultat ? Les jeunes sont aujourd’hui des déshérités à la recherche de leur héritage. Les mêmes iront à une session charismatique à Paray-le-Monial, puis à une messe tridentine et ensuite à un rassemblement de Taizé... Ils butinent. Mais où sont leurs racines ? Elles ne sont nulle part !

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