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  • Le pape, mis en cause, répond "entre agacement et dédain"

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    De Cécile Chambraud sur le site du Monde :

    Pédophilie dans l’Eglise : un prélat accuse le pape d’avoir couvert un cardinal américain

    L’ancien nonce Carlo Maria Vigano affirme avoir averti François dès 2013 sur les dérives de Theodore McCarrick, qui a démissionné au mois de juillet, à l’âge de 88 ans.

    Les accusations concernant les scandales sexuels et leur « gestion » par l’Eglise catholique visent désormais directement les plus hauts responsables du Vatican et alimentent la bataille entre les partisans et les adversaires du pape François.

    Diffusée dimanche 26 août au petit matin, une charge virulente a eu pour effet de parasiter la seconde journée de la visite du pontife argentin en Irlande, pays où des milliers d’enfants, de jeunes et de femmes ont été concernés par diverses formes de violence commises par des prêtres ou des religieux, et où l’Eglise catholique s’échine à retrouver une crédibilité morale.

    Dans un texte de onze pages publié par le site américain National Catholic Register, un ancien diplomate du Saint-Siège accuse le sommet de l’Eglise d’avoir été informé de l’inconduite sexuelle du cardinal américain, Theodore McCarrick, dès 2000 et de l’avoir malgré tout nommé archevêque de Washington en novembre de cette année-là, puis cardinal.

    L’auteur de ce brûlot est l’archevêque émérite Carlo Maria Vigano, 77 ans, qui fut nonce (ambassadeur du Vatican) à Washington. Il met en cause nommément une série de très hauts responsables en poste au Vatican sous l’un des trois plus récents pontificats, parmi lesquels les secrétaires d’Etat (numéro deux du Vatican) de Jean Paul II et de Benoît XVI. Il va jusqu’à demander à François de démissionner pour montrer « le bon exemple » et permettre à l’Eglise de sortir de « la conspiration du silence ».

    Sortir de « la conspiration du silence »

    Il affirme que François aurait été, quant à lui, informé de la conduite du cardinal McCarrick au plus tard en juin 2013, soit trois mois après son élection, mais qu’il aurait cependant levé une sanction infligée au prélat américain par Benoît XVI. Ce n’est qu’au mois d’août 2018, après des révélations dans la presse américaine, que le pape argentin a demandé à Theodore McCarrick de rendre son titre de cardinal.

    Cet ancien poids lourd de l’Eglise américaine avait, semble-t-il, pour habitude de conduire des séminaristes dans son lit, dans sa maison de bord de mer. Certains d’entre eux l’ont accusé de les y avoir forcés. Un l’accuse d’avoir abusé de lui à partir de l’âge de 11 ans, une accusation jugée crédible par une enquête de l’Eglise américaine.

    On ignore pour l’instant dans quel cadre Mgr Vigano, qui fut proche de Benoît XVI, a écrit ce texte. Quant à son intention, elle n’est évidemment pas d’aider le pape François, un pape dont il est notoirement éloigné et dont, avec d’autres, il fustige les signaux d’ouverture adressés, de loin en loin, à des publics longtemps bannis par le catholicisme, au premier rang desquels les homosexuels. Son texte est un étrange mélange de faits qui sembleraient êtreassez faciles à vérifier, du moins pour ceux qui ont accès aux archives de la curie romaine, de choses dont il dit avoir été le témoin ou l’acteur, et d’insinuations formulées sous formes de on-dit et de questions rhétoriques.

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