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  • Theodoor Van Loon : un peintre catholique de la Contre-Réforme aux cimaises de BOZAR

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    9789462302389.jpgDu site "catho-bruxelles.be" :

    THÉODOOR VAN LOON, PEINTRE CATHOLIQUE BAROQUE | EXPO ET CONCERTS | BOZAR

     

     

     

     

     

    Du 10 octobre au 13 janvier prochain, BOZAR proposera une nouvelle exposition sur Theodoor van Loon (XVI-XVIIe siècle), peintre trop peu connu, souvent comparé à Rubens. Cet artiste venu des Pays-Bas méridionaux, a été très actif en Belgique, où il notamment peint des fresques pour la basilique Notre-Dame de Scherpenheuvel-Montaigu.

    Adepte du peintre italien Michelangelo Merisi da Caravaggio dit « Le Caravage », il voyagera plusieurs fois au cours de sa vie entre Bruxelles et Rome. Il y adoptera un style de peinture baroque en y représentant des scènes religieuses dans un ton classique.

    Afin que le public puisse apprécier au mieux l’art de Van Loon, plusieurs peintures ont fait l’objet d’une restauration approfondie. Grâce à l’intermédiaire de la Fondation Roi Baudouin, le Fonds Baillet Latour a généreusement financé le traitement de cinq toiles de Van Loon, traitement confié à l’Institut royal du patrimoine artistique (IRPA). Ces tableaux comptent parmi les œuvres majeures du patrimoine artistique bruxellois : quatre toiles proviennent de l’église Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage (endommagée par un incendie en 2000) tandis que la cinquième appartient au couvent des Carmélites de Bruxelles. Quatre conservateurs-restaurateurs ont travaillé pendant environ deux ans à leur restauration.

    En lien avec l’exposition, sont également prévus une série de concerts classiques : à l’église St-Jean-Baptiste au Béguinage de Bruxelles le 16 octobre, et à Notre-Dame de Scherpenheuvel les 16 et 17 novembre prochains.

    En apprendre davantage


    Date / Heure
    Date(s) - 10 octobre 2018 - 13 janvier 2019
    Toute la journée

    Lieu
    Palais des Beaux-Arts (BOZAR)
    Rue Ravenstein, 23
    1000 Bruxelles

  • Des scandales sexuels "utiles" et d'autres qui ne le sont pas...

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    De Laurent Dandrieu sur le site de "Valeurs actuelles" :

    Pour les médias hostiles à l’Église, il y a les scandales sexuels “utiles” et les autres 

    Analyse. Les accusations portées par Mgr Viganò contre le pape n’intéressent guère les grands médias. Qui révèlent que leur intérêt pour les abus sexuels dans l’Eglise est à géométrie variable. 

    « Le pape François est-il homophobe ? » À l’heure où le monde catholique ne bruisse que des accusations portées par un ancien nonce à Washington, Mgr Viganò, contre le pape François, qu’il accuse de complaisance vis-à-vis de certains prédateurs sexuels, mais aussi vis-à-vis des « réseaux homosexuels » qui ont selon lui infiltré l’Eglise, le titre de la page de tribunes publiée par le journal le Monde dans son édition du 11 septembre apparaît pour le moins surréaliste.

    À l’heure où ce qu’on n’appelle plus que l’affaire Viganò a déclenché ce que les observateurs n’hésitent pas à qualifier de « guerre civile dans l’Église »,notamment aux États-Unis, cœur de l’actuel cyclone, où les évêques se déchirent sur la crédibilité des accusations portées contre le pape, la discrétion de la plupart des grands médias sur l’affaire est plus que frappante. Alors que, en temps normal, toute accusation de complaisance de l’Église vis-à-vis des prédateurs sexuels qui défigurent son visage fait les gros titres des médias, ici ils ont préféré s’interroger à longueur de colonne sur la dimension « homophobe », donc, du recours à la psychiatrie suggéré par le pape, dans l’avion qui le ramenait de Dublin le 26 août, aux parents dont de jeunes enfants se découvriraient des tendances homosexuelles. Au point que certains observateurs se demandent si cette « gaffe » du pape François (qui a fait depuis retirer le terme de « psychiatrie » des versions de l’entretien publiées sur le site internet du Vatican) n’était pas en réalité intentionnelle, certain qu’il aurait été que cette sortie provocatrice aurait détourné les médias d’une affaire autrement importante : la réalité des accusations portées par Mgr Viganò.

    Dans un article publié sur le site de l’hebdomadaire Newsweek, le journaliste vedette américain Ben Shapiro s’étonne de ce manque de curiosité médiatique – à laquelle, en France, il n’y a guère que le Figaro pour faire exception, l'hebdomadaire La Vie y consacrant pour sa part son dernier dossier de couverture, mais sans enquêter sur la réalité des accusations, se contentant de déplorer la déstabilisation dont est victime François. L’explication de Ben Shapiro a le mérite de la simplicité, et donc de la clarté : « La honteuse tentative des médias de disculper François à cause de leur amour pour sa politique ne fait que souligner la malignité des motivations de bien des journalistes : ils étaient heureux de pouvoir révéler des comportements scandaleux dans l’Eglise catholique quand le pape était un conservateur ; et ils sont heureux de participer au camouflage de ces comportements quand le pape est un libéral » [« libéral » au sens américain, qui correspond à notre « progressiste », NDLR].

    « Les membres des médias croient que la doctrine traditionnelle de l'Eglise doit être éliminée à n’importe quel prix, même au prix de l’abus sexuel sur des mineurs »

    Et Ben Shapiro de poursuivre : « Si les membres des médias défendent avec constance un pontificat accusé de couvrir des abus sexuels, ce n’est pas par bienveillance à l’égard de l’Eglise, mais bien parce qu’ils croient que la doctrine traditionnelle doit être éliminée à n’importe quel prix, même au prix de l’abus sexuel sur des mineurs. »

    En d’autres termes, la lutte contre les abus sexuels dans l’Église n’intéresserait pas en soi les grands médias, qui n’y verraient éventuellement qu’une arme commode dans leur lutte contre une Eglise perçue comme le dernier verrou résistant encore un tant soit peu à toutes les « libérations » progressistes de la modernité. Dans cette optique, il y aurait des scandales sexuels « utiles », dignes d’une utilisation médiatique massive, car ils permettraient d’affaiblir les éléments conservateurs de l’Église, et de faire pression sur elle pour qu’elle change son regard sur le célibat des prêtres ou l’homosexualité, par exemple. Et puis il y aurait les scandales sexuels « inutiles » ou néfastes, ceux qui au contraire, s’ils étaient mis en avant, menaceraient de fragiliser un pontificat vu par la bien-pensance médiatique comme un pontificat “d’ouverture” : ne parlons donc pas des accusations de complaisance vis-à-vis des prédateurs sexuels portées contre le pape François, car ce serait mettre en danger sa politique d’ouverture de la doctrine catholique sur le mariage, son action en faveur des migrants, ou les efforts de son entourage pour imposer un regard plus bienveillant sur l’homosexualité…

    La vérité ne compte pas 

    Mais, me direz-vous, quid de l’acharnement médiatique contre le cardinal Barbarin, accusé de choses bien moins graves que celles qui visent le pape François ? Mgr Barbarin ne se réclame-t-il pas, pourtant, d’une grande proximité avec François ? Certes, mais c’est aussi, du point de vue des médias dominants, un « conservateur » qui s’est distingué par une opposition sans ménagement au « mariage pour tous » ; ce que certains, sans d’ailleurs trop s’en cacher, sont bien décidés à lui faire payer.

    Et les victimes, dans tout cela, souvent détruites à vie par les abus d’un prêtre en qui elles avaient placé leur confiance spirituelle ? Un coup les grands médias les prennent en pitié, un coup ils les oublient. Car, vous l’aurez compris, pour la bien-pensance dominante, l’important n’est pas là, et la vérité ne compte pas non plus : la seule chose importante est que l’Eglise se conforme au monde de telle sorte qu’elle ne puisse plus jouer son rôle de trouble-fête de la modernité festiviste. Cela vaut bien, sans doute, que quelques scandales sexuels soient gardés sous le boisseau…

  • Plutôt qu'un Synode des jeunes, un synode des évêques sur les abus du clergé

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    De Mario Tosatti sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana (notre traduction à l'aide de translate.google.be) : 

    "Un synode des évêques dédié aux abus est nécessaire"

    Après Mgr Chaput et d'autres prélats, le front des évêques demandant au pape de reporter le synode des jeunes et d'organiser des assises consacrées aux abus du clergé s'élargit. C’est ainsi que, selon Mgr Strickland : "Il faut s’attaquer à cette crise". La demande d’audience avec le pape du président des évêques américains est toujours sans réponse.

    Le silence du Pontife sur les questions dramatiques posées par le témoignage de Mgr Viganò n'est pas le seul élément extraordinaire et inquiétant de cette affaire. Ce que les sites web et la presse aux ordres du pape voudraient présenter comme un fait local ne concernant que l’Église américaine se révèle plutôt comme un cyclone qui ravage toute l'Église de l'Australie au Chili et au Honduras; sans parler de la Belgique ou de la Grande-Bretagne. En attendant que plus de bubons explosent et que d'autres preuves apparaissent au grand jour.

    La tentation des autorités du Vatican semble de faire comme si rien n'était arrivé, comme s'il y avait des choses plus importantes (le climat, les migrants, déclarait Mgr Cupich il y a quelques jours) que de déterminer si le chef de l'Eglise catholique a volontairement et sciemment réhabilité un cardinal homosexuel prédateur et a fait de lui la principale référence pour les nominations et les promotions dans l'Église américaine. C'est une question dramatique. et en tant que telle, elle se pose surtout aux États-Unis, mais pas seulement. C'est quelque chose qui concerne la crédibilité personnelle de Jorge Mario Bergoglio, meurtri par les déclarations malheureuses sur les abus au Chili (récupérées à la dernière minute) et par le soutien apporté au cardinal Maradiaga plongé dans des scandales financiers quant à la gestion de son diocèse et dont le bras droit a démissionné pour des questions d'homosexualité dans son séminaire. C'est quelque chose qui concerne la crédibilité de l'Église et de la figure du Vicaire du Christ.

    "Business as usual": le terme a été utilisé par l'évêque américain Joseph Strickland. « Je soutiens l'évêque Mgr Chaput, Edward Burns et d'autres évêques qui ont appelé à supprimer le Synode sur la jeunesse et à le remplacer par un Synode extraordinaire des évêques sur la crise des abus dans l'Eglise. Cette crise doit être traitée !!! Il faut dire non au traitement des affaires comme à l'habitude!".

    Le 28 juillet, le cardinal McCarrick n'était plus cardinal, suite à l'enquête de la justice américaine. Le 26 août, le témoignage de l'archevêque Viganò a explosé sur La Verità, Infovaticana, Lifesitenews, le National Catholic Register et Stilum Curiae. Pendant ce temps, le grand jury de Pennsylvanie avait rendu public un rapport dévastateur, qui appelait directement à la cause l’archevêque de Washington, le cardinal Wuerl, celui qui aurait dû surveiller McCarrick. Wuerl ment, a déclaré le procureur général Shapiro. Une pétition demandant à Wuerl de quitter la fonction qu'il occupe - et qu'il aurait déjà dû quitter depuis deux ans - a reçu des milliers de signatures. Ces jours-ci, huit autres États ont commencé ou ont annoncé que d'autres enquêtes sur les abus dans l'Église catholique commenceraient bientôt. Dans ce contexte, l’idée d’un synode sur la jeunesse comme si de rien n'était - alors que les jeunes ont été les principales victimes de pasteurs pervers - semble surréaliste.

    Face à cette situation dramatique, dont nous ne nous souvenons d'aucun précédent, nous nous trouvons face à un Pontife qui choisit le silence et déclare: «Je ne dirai pas un mot». Et pourtant, il n'y a pas que cela. En l'absence de toute mesure ou initiative de Rome, si ce n'est la campagne de dénigrement menée contre Viganò accréditée par des journalistes liés plus ou moins directement à la Maison Sainte-Marthe, la demande d'audience que le président de la Conférence des évêques américains, Mgr Daniel Di Nardo, a présentée à Rome pour une audience avec le pape reste sans réponse. Audience à laquelle le cardinal de Boston, Sean O'Malley, a proposé de participer. Pourtant, le Pontife a trouvé le temps de voir Wuerl et le cardinal de Chicago Cupich, tous deux liés à McCarrick. Pourquoi ne veut-il pas voir Di Nardo? Nous risquons une supposition : parce que Di Nardo lui demanderait que le Saint-Siège ouvre une enquête sur McCarrick et son réseau d’amitiés. Et peut-être demanderait-il aussi, comme le font déjà des évêques et des laïcs, de rendre public le dossier McCarrick. Et cela, peut-être, le pape n'en veut-il pas ...

  • Le Grand Maître de l'Ordre du Saint-Sépulchre, le cardinal O'Brien, demande une enquête sur les promotions de Monseigneur McCarrick au sein de la hiérarchie ecclésiastique

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    Du "Salon beige" : 

    Le Cardinal Edwin O'Brien demande une enquête pour déterminer les responsabilités quant aux promotions de Mgr McCarrick

    Lettre du Grand Maître de l'Ordre du Saint-Sépulchre, le Cardinal O'Brien :

    Cité du Vatican, le 8 septembre 2018 en la fête de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie

    Aux membres de l’Ordre Équestre du Saint Sépulcre :

    Certains d’entre vous se souviennent sans doute du film En Pleine Tempête : plusieurs phénomènes météorologiques convergent, se réunissent, et causent des dégâts terribles.

    Notre Église Catholique est en pleine tempête – en pleine tempête diabolique. Le Chili, l’Irlande,les Pays-Bas, l’Australie, les États-Unis ... Et combien d’autres encore ?! La double vie révoltante,profondément scandaleuse, d’un Cardinal de l’Église. Le rapport de 900 pages, quasimentpornographique, du grand jury de Pennsylvanie ; l’ignominie des actes pervers de prêtres à l’encontre de jeunes ou de personnes en situation de faiblesse. Les accusations d’un ancien Nonce du Vatican contre les plus hautes autorités de l’Église.

    On peut appeler cela « UN CHEF D’ŒUVRE DIABOLIQUE » !

    Les forces de Satan sont au travail pour saper les fondations mêmes de l’Église Une, Sainte,Catholique et Apostolique – de l’intérieur !

    Nous sommes confrontés à une crise sérieuse, probablement la crise la plus importante que notre Église aie traversée en de nombreux siècles.

    Aujourd’hui, comme à d’autres moments de l’histoire de l’Église, les fidèles – vous – se voient offrir un choix :

    • Il y a la tentation de fuir, d’abandonner l’Église. Victoire de Satan.
    • Ou alors, s’accrocher. Notre Foi ne nous vient pas des hommes, mais de Jésus-Christ. Les Chevaliers du Saint Sépulcre n’ont jamais déserté. Ils ont tenu pied, pour la défense del’Église, dans des temps de grandes crises.

    Je voudrais supplier tous nos membres de s’accrocher, et plutôt deux fois qu’une. Retournez aux ressources divines de la Foi : la prière, la messe, la dévotion eucharistique, la pénitence et le jeûne.

    Participez aux assemblées de prière, aux activités liturgiques paroissiales et diocésaines organisées en réparation des sacrilèges déplorables commis par des membres des Saints Ordres contre des innocents sans défense. Les trahisons scandaleuses de la confiance placéeen ceux qui étaient tenus d’être d’autres Christs.

    Soutenez la majorité des bons prêtres de votre entourage – vos prêtres, qui se battent quotidiennement pour être le Christ pour vous. Ils souffrent beaucoup.

    De mon côté, je me suis associé à la requête de la Conférence Épiscopale des États-Unis pour demander une enquête pontificale, avec des laïcs dotés des compétences adéquates, qui devra déterminer les responsabilités quant aux promotions de Monseigneur McCarrick au sein de la hiérarchie ecclésiastique.

    Dans l’Histoire, Dieu a montré qu’Il pouvait tirer le bien du pire des maux. Il n’y a qu’à regarder la Croix !

    Prions pour que de ce cauchemar résultent la purification de notre Église, et la restauration de la confiance dans ses dirigeants.

    Reconnaissons que Jésus-Christ est le Seigneur de la Résurrection, Lui qui transforma l’horrible moment d’une mort affreuse en un moment de salut.

    Et prions ensemble avec notre Saint Père, le Pape François, pour que Notre Dame, qui porta le Corps brisé et crucifié de son Fils en ses bras, le fasse de nouveau. En ces jours, qu’elle porte cecorps souffrant, battu et sanglant, son Corps, l’Église, auprès de son cœur, et dans sa prière pour saguérison.

    Merci à vous tous pour votre loyauté sans faille et pour votre fidélité.

    Dans le Seigneur,

    Edwin, Cardinal O’Brien

  • Abus sexuels : une lettre de l'archevêque de Strasbourg

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    Du site "Eglise catholique en Alsace" :

    Lettre pastorale de Mgr Ravel

    Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, vient de publier dans un hors-série d’Église en Alsace, sa deuxième lettre pastorale sur un sujet brûlant : les abus sexuels.

    Elle est disponible ici.

    Mgr Ravel donne le sens de sa démarche. Il répond aux questions de Marc Larchet.

    Pourquoi j'ai écrit cette lettre ...


    Un grand nombre de catholiques sont traumatisés par les dernières affaires d’abus sexuels. Comprenez-vous et partagez-vous leur colère ?

    Je comprends leur colère après les révélations tant sur les auteurs de ces abus que sur la façon dont l’Église et les évêques ont géré ces affaires. Je comprends qu’une personne qui aime l’Église soit profondément troublée et que de ce trouble naisse une colère légitime. Je dois avouer qu’au cours de ces dernières années, j’ai pris conscience – et je ne pense pas être le seul – que j’avais été naïf ; que dans mon abbaye, avec un parcours religieux un peu particulier il est vrai, je n’avais pas soupçonné qu’une pareille misère morale et criminelle puisse entraver la mission et le déploiement de l’Église.

    C’est depuis que je suis évêque, mais surtout ces cinq dernières années, que j’ai progressivement pris conscience de l’étendue du malheur causé par ces abus, sur les victimes d’abord et sur l’Église ensuite. Aujourd’hui, je ne suis plus dans une posture de colère, mais de souffrance intérieure et de douleur. Je me dis « c’est ainsi ».

    Mais un évêque ne peut pas se limiter à cela ?

    Non, aux responsabilités qui sont les miennes, je ne peux pas me contenter de dire : « c’est ainsi, les gens sont mauvais, les prêtres sont des hommes pécheurs ». Il me faut agir. J’ai une double responsabilité de religieux et d’évêque pour agir à l’égard des victimes, des prêtres coupables et de tout le peuple de Dieu. Ce peuple de Dieu que je me dois, à la suite du pape François, de sensibiliser et d’orienter.

    Comment aider les fidèles à traverser spirituellement cette épreuve ?

    Comment avancer spirituellement ? En entrant en solidarité. Dans sa récente lettre, le pape demande explicitement à tout le peuple de Dieu d’être solidaire. Quand un membre souffre, dit Saint Paul, tous les membres souffrent. Cela signifie que nous devons avec toute l’Église – les laïcs, les prêtres, les agents pastoraux – agir unis. C’est dans ce sens que j’aimerais avancer et mettre en place des choses concrètes. Je vais publier ma deuxième lettre pastorale qui portera justement sur le thème des abus sexuels dans l’Église. Cette intuition m’est venue avant la publication de la lettre du pape François, mais cette dernière m’a confirmé dans la nécessité, en tant que fils obéissant de l’Église, de répercuter les propos du pape. Nous aurons besoin de chercher localement à répondre à son invitation pour mettre en œuvre ses premières indications. Nous devons réfléchir pour savoir comment incarner cette solidarité afin qu’elle ne soit pas qu’une vague empathie ou qu’une simple intention que nous ajouterions lors de nos prières universelles.

    Quelle solidarité, par exemple, le peuple de Dieu doit-il développer ?

    Une solidarité vis-à-vis des victimes, en les écoutant, en les comprenant, en les accompagnant. Mais aussi une solidarité en ne taisant pas les choses. Car au-delà des évêques qui ont couvert, il y a un silence plus général du peuple de Dieu que nous avons encore du mal à dénoncer. Dans la trentaine de cas que j’ai à traiter dans mon diocèse, et lorsque je parle avec des victimes, je m’aperçois que des personnes savaient et qu’elles n’ont rien dit. En 2018, des personnes ont connaissance de faits graves mais ne parlent pas, voire ne veulent pas y croire. Je veux bien que les prêtres abuseurs soient les premiers accusés, que les évêques soient les seconds, mais le peuple de Dieu a aussi partagé quelque chose de ce silence. Un jour, de manière anecdotique, une personne m’a raconté une histoire en me disant « le prêtre faisait ça… ». « Pourquoi n’en avez-vous pas parlé ? », lui ai-je répondu. La solidarité impose une prise de conscience de la part de l’ensemble du peuple de Dieu. Je suis intimement persuadé que le nombre de victimes connues n’est pas encore le nombre de victimes réelles.

    Comment comprendre l’appel à la prière et au jeûne du pape François dans sa lettre ?

    Le pape relie le jeûne et la prière à un passage de l’Évangile où Jésus, redescendu de la Montagne après la Transfiguration, est interpellé par un père dont le fils est possédé : « J’ai demandé à tes disciples d’expulser cet esprit, mais ils n’en ont pas été capables ». Après que Jésus a expulsé l’esprit, les disciples l’interrogent : « Pourquoi est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? ». Et Jésus de répondre : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. » Nous sommes aujourd’hui face à quelque chose qui n’est pas exorcisable par les moyens habituels. Pour le pape, une gangrène a attaqué une partie de l’Église, et cette gangrène, par un effet mécanique, engendre une fièvre sur l’ensemble du corps. Il veut que nous ayons une réaction qui ne soit pas ponctuelle, mais qui soit à la fois profondément structurelle, institutionnelle mais aussi surnaturelle.

    La lutte contre les abus passe-t-elle par davantage de prévention en amont, notamment lors de la sélection et de la formation des séminaristes…

    C’est un des thèmes de réflexion, mais gare aux conclusions trop rapides. Faire passer les séminaristes devant un psychologue, est-ce suffisant ? C’est une voie mais je ne la crois pas suffisante à répondre aux débridements que je lis dans l’actualité et dans mes propres dossiers. Pour le dire autrement, tous les psychologues, les médecins et les directeurs de séminaire savent que, pendant sept ans, un homme peut avoir un comportement irréprochable mais que, une fois promu à un poste de responsabilité, il peut chuter. N’ayons pas la naïveté de croire qu’une formation psychologique – même si elle est nécessaire – sera suffisante. Pour répondre aux problèmes des abus, c’est toute la mentalité du peuple de Dieu qui doit changer dans son rapport à l’autorité, car ces abus sexuels sont des abus de pouvoir. Les prêtres abuseurs ont joué de leur autorité et de leur pouvoir spirituel pour commettre leurs méfaits.

    C’est le cléricalisme que dénonce le pape François…

    L’autorité est un jeu à deux : celui qui en fait usage et celui qui y consent. Le cléricalisme n’aurait jamais porté des fruits de mort s’il n’avait été accepté, consenti, voire même promu par les communautés chrétiennes. Dans la situation actuelle, les laïcs doivent se poser autant de questions que les prêtres, les évêques et les formateurs dans les séminaires. C’est cela que le pape veut dire et c’est nouveau dans la gestion des affaires depuis dix ans. Quand j’étais jeune, mon curé ne partait jamais seul avec un groupe d’enfants. Comment se fait-il que des chrétiens aient laissé des prêtres seuls avec des enfants pendant des week-ends de retraite ou des camps ? Ces règles de bon sens et de vigilance n’ont pas du tout été appliquées à certaines époques. Aussi bien le nombre d’auteurs que le nombre de victimes me montrent que ce n’est pas simplement la perversion de quelques-uns, mais une perversion qui a proliféré sur une mentalité mal ajustée. Sans tomber dans la méfiance ni la défiance, le rapport entre les prêtres et les communautés doit évoluer dans le sens d’une prise en compte responsable qui ne nie pas l’autorité du prêtre mais ne le sacralise pas non plus dans une forme d’idolâtrie.

    Changer les mentalités, cela demande du temps.

    Ce travail ne fait que commencer et il se fera pas à pas. Je ne vois pas de solution radicale où l’on couperait la tête de tout le monde. Nous devons travailler cette question de la mentalité ecclésiale à la lumière des textes du Concile Vatican II, et avec l’aide du pape François à qui je donne toute ma confiance malgré le rapport de Mgr Vigano.

  • De nombreux évêques des Etats-Unis demandent une enquête sur les révélations de Mgr Vigano

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    Du site "Riposte Catholique" :

    Les évêques étatsuniens qui demandent une enquête sur les révélations de Mgr Viganò

    La liste s’étend de jour en jour des évêques qui demandent qu’aux États-Unis comme au Vatican une enquête approfondie soit menée surs les révélations du témoignage du nonce émérite Carlo Maria Viganò du 25 août dernier (voir ici). Voici le dernier point établi par Life Site News le 4 septembre (il ne me semble pas complet, je pense notamment à l’archevêque Bernard Hebda de St Paul et Minneapolis, Minnesota : voir ici).

    Évêques auxiliaires : Robert Barron (archidiocèse de Los Angeles, Californie), Timothy Freyer (diocèse d’Orange, Californie), Thanh Thai Nguyen (diocèse d’Orange).

    Évêques : Joseph Strickland (diocèse de Tyler, Texas), David Konderla (diocèse de Tulsa, Oklahoma), Robert Morlino (diocèse de Madison, Wisconsin), Jaime Soto (diocèse de Sacramento, Californie), Larry Silva (diocèse de Honolulu, Hawaï), Thomas J. Olmsted (diocèse de Phoenix, Arizona), Thomas Paprocki (diocèse de Springfield, Illinois), Carl Kemme (diocèse de Wichita, Kansas), Kevin Vann (diocèse d’Orange), Michael Burbidge (diocèse d’Arlington, Virginie), Thomas Tobin (diocèse de providence, Rhode Island), Daniel Thomas (diocèse de Toledo, Ohio), Robert E. Guglielmone (diocèse de Charleston, Caroline du Sud), Robert Gruss (diocèse de Rapid City, Dakota du Sud), Joseph Hanefeldt (diocèse de Grand Island, Nebrwaska).

    Archevêques : Allen Vigneron (Détroit, Michigan), Leonard Blair (Hartford, Connecticut), Paul Coakley (Oklahoma City, Oklahoma), Salvatore Cordileone (San Francisco, Californie), Samuel Aquila (Denver, Colorado), Dennis Schnurr (Cincinnati, Ohio), Joseph Naumann, Kansas City, Kansas).

    Archevêque et cardinal : Daniel DiNardo (Galveston Houston, Texas).

  • Mgr Vigano sous le feu des attaques ad hominem

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    De la "Smart Reading Press" :

    MGR VIGANÒ, VICTIME D’ATTAQUES AD HOMINEM

    Suite à son témoignage dénonçant le cover up de certains membres de la Curie et du pape François concernant l’affaire McCarrick, Mgr Carlo Maria Viganò subit de nombreuses attaques ad hominem, qui ne répondent pourtant pas aux questions qu’il a soulevées.

    La revue américaine Commonweal du 5 septembre 2018 affirme dans cette perspective :

    «La lettre de Viganò est un récit subjectif de l’histoire récente de l’Église, remplie de revendications invérifiables. Son ton[…] autoritaire est celui de quelqu’un qui veut régler des comptes personnels. […] En partageant la lettre avec le donateur de droite Timothy R. Busch de l’Institut Napa avant sa publication et en rompant son silence pour accorder des interviews à des médias catholiques conservateurs, Viganò semble avoir orchestré une campagne vindicative contre François au lieu d’essayer honnêtement d’initier la réforme.»

    Le journal La Croix du 2 septembre 2018 décrit Mgr Viganò de belle manière :

    «Le nouveau pape [le pape François en 2013, NDLR] s’est aussi peut-être méfié de Mgr Viganò, homme à la réputation sulfureuse […] et [de] certains mensonges dans ses lettres à Benoît XVI.»

    Dans un article du 3 septembre 2018, Jean-Marie Guénois du Figaro analyse :

    «Les critiques fusent, mais personne n’a encore sérieusement remis en cause la substance de ses propos. […] Même si la prudence est plus que de mise en matière de dénonciation de mœurs, il apparaît, une semaine après, que personne n’a encore radicalement démenti Viganò sur le fond. […] L’affaire est donc plus épineuse qu’une simple cabale conservatrice contre François.»

    Une des attaques contre Mgr Viganò porte sur les propos rapportés par Edward Pentin dans le National Catholic Register, le 4 septembre 2018 :

    «Pentin a rapporté une source proche de Benoît XVI qui lui a dit, aussi loin que le pape émérite puisse se souvenir, que “les instructions étaient essentiellement que McCarrick devait faire ‘profil bas’. Il n’y avait pas ‘de décret formel, simplement une demande privée.’” […] Pour certains commentateurs, le rapport de Pentin semble discréditer l’intégralité du témoignage de Viganò. Les “demandes privées” ne sont pas des “sanctions canoniques”, soutiennent-ils, et l’archevêque Viganò n’a donc pas été sincère quant à l’argument central de sa note. […] Il est fort possible que l’archevêque Viganò n’ait pas compris certaines des distinctions implicites contenues dans la phrase qu’il a choisie et inclut dans sa définition du terme “sanctions” des instructions verbales moins formelles. […] Mais rien de cela ne change les grandes allégations du mémo de l’archevêque Viganò : après avoir reçu plusieurs rapports, le pape Benoît XVI a pris des mesures contre le cardinal McCarrick.»

    Pour résumer, Hubert Champrun dans InfoVaticana affirme :

    «Mais transformer le grand scandale dénoncé par Viganò – celui de la corruption (homo)sexuelle au sein de l’Église et de l’impunité dont elle semble jouir – en petit scandale Viganò, c’est filtrer le moucheron et laisser passer le chameau (cf. Mt 23, 13-24).»

    En un mot comme en cent : «Viganò a dit la vérité. C’est tout !» (Mgr Lantheaume, ancien premier conseiller de la nonciature à Washington)…

    UN SILENCE DE PLOMB AU SOMMET DU VATICAN

    Du côté du Vatican, le pape refuse de commenter les propos de Mgr Viganò, renvoyant les journalistes à leur professionnalisme pour vérifier la véracité des propos de Mgr Viganò et laissant sans réponse les catholiques en quête d’une compréhension de la situation. Dans le New York Times du 4 septembre 2018, nous apprenons que, si le pape ne parle pas lui-même, il a des défenseurs rangés en ordre de bataille qui le font pour lui :

    «S’exprimant lundi matin au Vatican, le pape François a déclaré : “Avec des gens qui n’ont pas de bonne volonté, qui ne cherchent que le scandale, qui ne veulent que la division, qui ne cherchent que la destruction – y compris la famille –, deux solutions : le silence et la prière.” Il a ajouté que « la vérité est humble, la vérité est silencieuse » et a conclu avec la prière : « Que le Seigneur nous donne la grâce de discerner quand nous devrions parler et quand nous devons rester silencieux. » […] Le pape François s’est appuyé sur quelques évêques américains et une armée de catholiques progressistes en ligne pour le défendre.»

    C’est le cas du cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, comme le rapporte Commonweal le 21 août 2018, qui demeure sur la même ligne de défense que le pape critiquant le «cléricalisme» :

    «Le cardinal Cupich a récemment dit que toute l’Église était confrontée à des attitudes de pouvoir, des privilèges et des droits qui caractérisent de nombreux prélats et renforcent une structure qui les protège de toute responsabilité. Cela veut dire que les laïcs devraient être autorisés à participer plus à plusieurs aspects de la vie de l’Église.»

    Le journaliste de Crux John Allen, le 31 août 2018, pense que l’absence de réponse du pape vient du fait que l’affaire Viganò est centrée sur les États-Unis et ne s’étendra pas à l’Église universelle :

    «En résumé, il est clair que, jusqu’à présent, les commentaires épiscopaux favorables à Viganò, à l’exception de Schneider, proviennent entièrement des États-Unis, tandis que les évêques ou groupes d’évêques relativement peu nombreux qui ont parlé ont tous soutenu le pape. Nous devrons voir si ce schéma est valable […]. Voici comment “Il Sismografo”, un blog catholique largement lu basé en Italie, l’a écrit jeudi : “Au fil des jours, de dimanche matin à aujourd’hui, et après de nombreux examens journalistiques intelligents et honnêtes, il semble à présent établi que la dénonciation de Tossati [faisant référence à un journaliste italien connu qui a contribué à l’élaboration de la lettre] et de Mgr Viganò est en réalité quelque chose à contextualiser entièrement aux États-Unis.” Aussi compréhensible que cela puisse être, et que ce soit tout à fait exact ou non, cela va sans doute compliquer la capacité des évêques en dehors de l’espace américain à prendre au sérieux les affirmations factuelles de Viganò au sujet du pape.»

    En ciblant directement le pape et en appelant même à sa démission, Mgr Viganò a déplacé le centre de l’affaire de la nonciature de Washington aux couloirs du Vatican !

  • Belgique : le financement des soins palliatifs fait défaut

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique (06/092018) :

    LES SOINS PALLIATIFS SOUS-FINANCÉS EN BELGIQUE 

    En Belgique, le financement public des soins palliatifs n’est pas du tout à la hauteur des besoins réels. « Nous sommes subsidiés pour 180 patients, mais nous en suivons environ 400 », déplore Marie-Bernadette Mossay, infirmière au sein de l’ASBL Accompagner Famenne-Ardenne (Afa). L’Afa est une équipe mobile de soins palliatifs à domicile, qui agit dans le sud-est de la Belgique (province du Luxembourg). L’expertise de leurs professionnels de la santé est secondée par des bénévoles formés à l’accompagnement des malades en fin de vie. Pourtant les subventions publiques dont ils bénéficient représente moins de 50 % de leur financement, et l’Afa « fonctionne en grande partie grâce à des dons ».

    La province du Luxembourg ne compte que douze lits de soins palliatifs, ce qui est insuffisant pour répondre à toutes les demandes, « alors que la loi prévoit que chaque citoyen se trouvant confronté à une maladie grave a droit aux soins palliatifs ». 

    L’hôpital de Jolimont, à la Louvière, n’a tout simplement aucun financement public pour ce type de soins, et c’est en puisant dans ses fonds propres qu’il fait fonctionner ses six lits palliatifs afin de permettre un accueil optimal des malades en fin de vie.

    Comment une loi affirmant le droit des patients à bénéficier des soins palliatifs peut-elle être appliquée, si les budgets sont absents ou insuffisants, et dénient ainsi ce droit d’être pris en charge dans une structure adaptée et humaine ? »

  • Les apparitions de Beauraing: des hallucinations ?

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    De Jean-Pierre Snyers, sur son blog :

    Apparitions de Beauraing: des hallucinations?

    Il y a 85 ans cette année que se terminaient les apparitions de la Vierge à Beauraing. Comme certains le savent, c'est le 3 janvier 1933 que celles-ci prirent fin. Seulement voilà, qu'en est-il de leur crédibilité? Comment les appréhender? Par la raison bien sûr, mais en réalisant toutefois que celle-ci a sans doute ses limites. Un exemple. Si quelqu'un veut savoir telle musique lui plaira, il peut bien sûr en lire la partition, mais un autre que lui préférera l'écouter. Si quelqu'un veut savoir si tel cidre de Normandie a bon goût, il peut bien sûr se pencher sur les éléments chimiques qui le compose, mais un autre préférera le goûter. En transposant ne pourrions-nous pas dire que la méthode de celui qui rationnellement examine une apparition mariale serait semblable à la première façon de procéder, tandis que celle d'un  voyant serait semblable à la seconde? Examiner une expérience qu'on a pas vécue soi-même, qu'on ne peut appréhender que du dehors, ne risque t-il pas de nous laisser sur notre faim? Petite annecdote: Alphonse Ratisbonne, intellectuel juif connu à son époque pour son opposition au catholicisme, ne se privait guère de se moquer ouvertement des apparitions de la Vierge. Cela dura jusqu'au jour où, en 1842 dans une église de Rome, celle-ci lui est apparue. Devinez la suite...

    Bon, "Revenons à la raison", si je puis dire. Les apparitions de Beauraing sont-elles dues à ce qui relève du psychisme ou à ce qui dépasse l'ordre naturel? Ont-elles un caractère objectif ou subjectif? Proviennent-elles de ce monde visible ou d'un monde invisible?     

    Une chose semble sûre. Qu'elles soient dues à une pathologie, à l'hypnose, à la prise d'une substance hallucinogène, ou à une auto-suggestion, le résultat est le même: l'hallucination. En utilisant ce terme, je me réfère à la définition commune qui lui est donnée: "Perception sans objet". Ce qui est vu n'existe que dans le psychisme de ceux qui voient.  N'ayant aucun caractère objectif, la vision qu'ils perçoivent est uniquement en eux-mêmes. Pas ailleurs. Qu'il s'agisse d'une hallucination ou d'une apparition, un point commun les réunis: dans les deux cas, les personnes voient ce que les autres ne voient pas. Seraient-elles donc une seule et même chose ou des éléments permettent-ils de les différencier? Sont-elles toutes les deux d'ordre naturel et correspondent-elles chacune aux critères nécessaires pour l'affirmer?Les 5 enfants de Beauraing auraient-ils vu une réalité qui pourrait s'apparenter à un rêve éveillé, à une vision qui n'existe que dans leur mental? Dans l'affirmative, une question survient.  Etant donné qu'il n'y a pas plus de distance entre un halluciné et son hallucination qu'entre une personne qui rêve et son rêve, comment un objet matériel disposé "entre" un point qui existe (le voyant) et un point qui n'existe pas (ce qu'il voit), pourrait-il obstruer (totalement ou partiellement) sa vision? S'il s'agit d'un phénomène uniquement intérieur, pourquoi et comment quelque chose d'extérieur serait-il un obstacle qui gênerait celui qui voit? Tel est pourtant le cas à Beauraing. Que ce soit par un arbre, une grille, une personne ou un chapeau placé devant leurs yeux (le test a été fait), leur vision est barrée en tout ou en partie par ce qui se trouve entre la Vierge et eux.Pareil au sujet de ce qu'ils entendent: Trop de bruit extérieur dérange l'audition de ce qui leur est dit par l'apparition. Certains spécialistes ont tiré argument du fait qu'à Medjugorje, les voyants n'étaient nullement gênés par cela. Voilà pour eux le signe que ce qu'ils entendent n'est qu'intérieur, généré par leur cerveau.  Mais alors à l'inverse, en fonction de cet argument, ne peut-on pas conclure qu'à Beauraing, on a le signe qui indique qu'il ne s'agit pas d'un phénomène auditif produit par le psychisme des voyants? Par ailleurs, le fait que durant les apparitions leur regard est convergent, dirigé vers un même point, n'est-il pas lui aussi contradictoire à ce qu'est une vision intérieure? Quand on sait de plus qu'une hallucination peut également être perçue par une personne qui a les yeux fermés (ce qui semble logique puisque la vision est interne), n'est-il pas hasardeux de continuer à considérer ce terme comme équivalent à ce qu'est une apparition?

    Autre élément. D'après l'interrogatoire du 28 décembre (qui, comme chaque soir d'apparition était effectué par de multiples enquêteurs), la Vierge a dit à cette date: "Ce sera bientôt ma dernière apparition". Restait à savoir si cette prédiction se réaliserait dans les faits.Quelques jours suffiront pour avoir la réponse. Le 3 janvier suivant, en effet, l'apparition se montrera à eux pour la toute dernière fois. Celui qui connaît un peu Beauraing sait qu'entre le 29 novembre et le 28 décembre 1932, il y a eu beaucoup plus d'apparitions qu'entre le 28 décembre et le 3 janvier 1933. Donc, le mot "bientôt" se justifie. Prophétie annoncée, prophétie réalisée.  "Adieu" (ou "à Dieu?") sera le mot par lequel elle prendrait définitivement congé d'eux sur cette terre. Malgré leur désir intense de la revoir qu'ils conserveront toute leur vie, jamais plus elle ne se montrera. Si, comme le disent certains détracteurs, tout n'est qu'une hallucination (qui aurait prédit qu'elle prendra bientôt fin!) causée par une auto-suggestion, une pathologie ou une hypnose, pourquoi le phénomène ne fonctionne t-il plus? Ils auront beau revenir tous les soirs sur les lieux, ils auront beau désirer de tout leur être que ça continue, fini! En négatif, tout ce qu'ils leur restera ne sera jamais rien d'autre qu'un manque. "Elle me manque! Je n'attends qu'une seule chose: la revoir!" a souvent dit Gilberte Degeimbre (l'une des voyantes décédée en 2015). Avouons que nous sommes bien pauvres. Avouons que nous ne pourrons jamais nous mettre à leur place et comprendre, comme eux l'ont compris, la réalité profonde de ce qu'ils ont vécu; une réalité dont, contrairement à eux, nous n'avons pas l'expérience et qui, quelque part, les a toujours rendu seuls, semblables à quelqu'un qui, pourvu de ce sens qu'est la vue, est face à des aveugles de naissance.