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  • Comment la gauche polonaise tente de discréditer l'Eglise

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    Lu ICI 

    “Kler”, film engagé : en Pologne, la gauche intensifie sa campagne contre l’Eglise catholique accusée de pédophilie endémique

    Profitant des scandales affectant l’Eglise catholique dans le monde, et notamment des scandales homosexuels et pédophiles (mis ensemble dans le même sac de la pédophilie) aux Etats-Unis, au Chili et en Allemagne, en Pologne la gauche politico-médiatique part de nouveau à l’assaut de l’Église avec comme arme lourde – faute sans doute de munitions suffisantes dans le monde réel – le film d’un réalisateur ouvertement athée et anticlérical. Ce film est censé, pour reprendre les mots du journal français Le Monde, « dénoncer les péchés de l’Eglise » et « créer un électrochoc en Pologne ». « Dans le dernier bastion catholique d’Europe », écrit Le Monde associé au journal libéral-libertaire et anticlérical polonais Gazeta Wyborcza, « le film, qui se veut le miroir de l’hypocrisie de l’Eglise polonaise face, notamment, aux scandales de pédophilie, est en passe de devenir un véritable phénomène de société. » D’après Le Monde, qui mérite d’être cité ici en ce que sa description du film reflète parfaitement ce qu’en disent les médias de gauche en Pologne, le film Kler (Le clergé) du réalisateur Wojciech Smarzowski « est une œuvre sur les coulisses d’une institution, dont bien des Polonais, même croyants, ont du mal à accepter la toute-puissance. Si le réalisateur prétend vouloir montrer ce qui se passe “de l’autre côté de l’autel”, le film met paradoxalement à l’écran ce qu’une large partie de la population pense tout bas : l’avidité, les abus de pouvoir du clergé, la corruption, une pédophilie endémique. »

    Un film qui reflète l’image qu’ont de l’Eglise une partie des Polonais qui ne vont jamais à l’église

    Le journaliste catholique polonais Tomasz Terlikowski note dans l’hebdomadaire Do Rzeczy du 1er octobre que si l’œuvre de Smarzowski est un condensé de stéréotypes et de préjugés haineux contre les catholiques en général et le clergé polonais en particulier, il a le mérite de refléter la vision qu’a de l’Eglise catholique une partie de la population polonaise. C’est sans doute majoritairement cette partie de la population, avec certainement dans ses rangs de nombreux lecteurs du quotidien Gazeta Wyborcza et des hebdomadaires de gauche Polityka et Newsweek Polska, qui va voir ce film pour se conforter dans ses sentiments anticatholiques et antireligieux. Car les trois prêtres et l’évêque mis en scène dans le film Kler ont la particularité de réunir à eux seuls tous les défauts et toutes les déviances possibles : pédophilie et autres déviances sexuelles, mépris pour la loi, corruption, hypocrisie, fascisme, vulgarité, alcoolisme et brutalité.

    Comme l’écrit l’hebdomadaire conservateur Gazeta Polska dans son dernier numéro, même les communistes n’avaient jamais osé aller si loin dans leur propagande antichrétienne et anticatholique. Le journal relève le fait qu’un des prêtres héros du film est un chapelain du syndicat Solidarité et un pédophile qui, après avoir passé la nuit avec un jeune garçon, dit une messe pour la patrie. La police politique des années 80, quand elle cherchait à faire cesser les messes pour la patrie du bienheureux père Jerzy Popiełuszko, n’attribuait à ce dernier qu’une maîtresse majeure.

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  • C’est le laxisme des années 1960 et 1970 qui est à l’origine des abus sexuels du clergé

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    De Clémentine Jallais sur le site Réinformation TV :

    Pour le cardinal Müller, c’est le laxisme des années 1960 et 1970 qui est à l’origine des abus sexuels du clergé

    Sur un plateau de la chaîne de télévision catholique EWTN, le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), a été interrogé sur l’affaire McCarrick – et toute cette crise des abus sexuels au sein de l’Église catholique. Il accuse, à l’origine, le laxisme des années 1960 et 1970 (dans la lignée de Vatican II, pourra-t-on ajouter). Et confirme pour la seconde fois que le pape lui a bien demandé personnellement de cesser d’enquêter sur les allégations portées contre le cardinal anglais Cormac Murphy-O’Connor. Il demande à François de donner des réponses, car « le peuple de Dieu a le droit de savoir ce qui s’est passé ».

    La réalité, ce n’est pas le « cléricalisme », comme le clament les ennemis de l’Église – et le pape François. C’est bien le péché de ces pécheurs…. leur faute ultime contre le sixième commandement, fruit du laxisme et du relativisme doctrinal, sur lesquels l’infiltration homosexuelle du clergé a malheureusement si bien fleuri…

    Le laxisme (post-Vatican II) en cause selon le cardinal Müller

    L’animateur de l’émission, Raymond Arroyo, arguait que la cause de la crise des abus sexuels relevait d’une « idée déplacée de la miséricorde, qui épargne ces prêtres ou ces évêques des peines qu’ils méritent ». Le cardinal Müller a déclaré que cette idée déplacée, « cette politique totalement fausse » qui a permis à un clergé abusif de rester dans un ministère actif en dépit des pénalités canoniques qu’il méritait, trouvait sa source dans les années 1960 et 1970.

    « Il y avait une attitude qui disait que Jésus prêchait l’amour et que nous n’avions pas besoin de lois dans l’Église. » Les slogans de Mai 68 ne disaient pas autre chose.

    « Mais c’est stupide parce que nous sommes une communion d’hommes, a-t-il poursuivi. L’amour vient de Dieu, mais nous pouvons devenir pécheurs ou commettre des crimes. L’Église a donc besoin de … ce système de sanctions contre ses membres, en particulier contre le clergé (…) L’ancien droit dans le droit canonique doit être rétabli pour surmonter cette crise. »

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  • Quand Rome tente de recadrer des jésuites allemands

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    Anne-Bénédicte Hoffner (avec katholisch.de) sur le site du journal La Croix :

    Bras de fer entre Rome et les jésuites allemands

    La Congrégation pour l’éducation catholique bloque la réélection du recteur de la Faculté jésuite de théologie Saint-Georges de Francfort.

    Elle lui reproche des propos sur l’homosexualité tenus dans une interview et exige de lui une déclaration publique d’adhésion à la doctrine de l’Église.

    « Mon impression est que (l’attitude négative de l’Église à l’égard des homosexuels) s’enracine parfois dans une mauvaise compréhension de certaines affirmations de la Bible. Par exemple, dans la lettre de Paul aux Romains. Les relations homosexuelles dans l’Antiquité étaient de fortes relations de dépendance et de subordination. L’amour devrait être une relation égalitaire et libre, jamais sous la menace. C’est ce que Paul a voulu dire, selon moi ».

    Pour ces propos, tenus le 14 octobre 2016 dans le Frankfurter Neue Presse, le père Ansgar Wucherpfennig, 52 ans, jésuite et recteur de la Faculté catholique de théologie Saint-Georges, à Francfort, risque de « perdre son poste », selon la presse locale.

    En effet, après sa réélection pour un troisième mandat de recteur, en février, le père Wucherpfennig s’est vu refuser son nihil obstat, cette approbation romaine indispensable pour exercer une telle fonction. Fin septembre, le père Wucherpfennig a donc prévenu ses collègues de l’impossibilité pour lui de reprendre son poste au 1er octobre.

    Dans un communiqué de presse conjoint, l’évêque de Limbourg, Mgr Georg Bätzing, et le provincial des jésuites en Allemagne, le père Johannes Siebner, confirment que le Vatican reproche au recteur ces déclarations qui « ne sont pas conformes aux enseignements de l’Église ». Tous deux lui réaffirment aussi leur soutien et leur souhait qu’il reste recteur, tandis que plusieurs autres prêtres et organisations catholiques font également part de leur incompréhension.

    Correction publique immédiate

    Au Vatican, la Congrégation pour l’éducation catholique exige « une correction publique immédiate », relate le père Johannes Siebner, dans un entretien au site d’information de l’Église catholique allemande. Le recteur doit déclarer publiquement son adhésion à la doctrine de l’Église sur « l’ordination sacerdotale, réservée aux hommes » et sur « l’évaluation morale des actes homosexuels ».

    Une demande à laquelle l’intéressé refuse de se soumettre, défendu en ce sens par son provincial, pour qui le père Wucherpfennig n’a fait qu’« aborder des réflexions bibliques-théologiques sur l’homosexualité »« Il pose la question scientifiquement pleinement justifiée de ce que Paul veut dire quand il écrit dans l’épître aux Romains sur l’homosexualité. »

    Diaconat féminin

    Sur le diaconat féminin, le provincial défend encore le recteur, assurant qu’il n’a fait que « suggérer de réfléchir de manière générale aux tâches sacramentelles et liturgiques du diaconat ».

    Dans le même entretien au Frankfurter Neue Presse, Ansgar Wucherpfennig suggérait d’ouvrir davantage les responsabilités dans l’Église à des non-clercs et qualifiait également de « problématiques les sociétés masculines » établies à l’intérieur de l’Église en raison du célibat. Estimant que la réflexion demandée par le pape sur le diaconat féminin n’est « pas suffisante », il s’interrogeait par exemple sur le fait de ne plus réserver aux hommes le sacrement de la confession.

    Une « affirmation de pouvoir » du Vatican

    Le supérieur des jésuites en Allemagne critique l’attitude de Rome dans ce dossier, dénonçant une « affirmation de pouvoir »« Un processus normal aurait été de demander – après avoir lu l’entretien avec le père Wucherpfennig – ce qu’il a voulu dire », s’agace-t-il.

    De plus, le Vatican exige que cette déclaration publique soit faite « dans les mêmes formes », autrement dit dans un nouvel entretien au Frankfurter Neue Presse. « J’ai répondu qu’une telle interview n’est pas possible sans créer directement un scandale. Et que je n’agirais certainement pas sous cette forme sur le père Wucherpfennig », précise déjà son supérieur, pour qui cette affaire laisse à penser que « rien n’a été remarqué ou compris quant à la discussion en cours sur les abus de pouvoir » dans l’Église…

  • Le pape sur l'avortement : éliminer un être humain, même petit, c’est comme engager un tueur à gage

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    D'Anne Kurian sur zenit.org : 

    Eliminer quelqu’un ne résout pas le problème, le pape s’élève contre l’avortement

    IVG et tueur à gage (Traduction intégrale de la catéchèse)

    Une façon « d’éliminer quelqu’un » qui s’apparente aux services d’un « tueur à gage » : le pape François n’a pas mâché ses mots sur l’avortement, lors de l’audience générale de ce 10 octobre 2018. Au contraire, « celui, celle que l’on présente comme un problème, est en réalité un don de Dieu, qui peut me sortir de l’égocentrisme et me faire grandir dans l’amour ».

    Depuis la place Saint-Pierre, le pape a poursuivi ses catéchèses sur le Décalogue, en méditant sur le commandement « Tu ne tueras pas ». Il s’est particulièrement élevé contre « la suppression de la vie humaine dans le sein maternel, au nom de la sauvegarde d’autres droits » : « Mais comment un acte qui supprime la vie innocente et sans défense dans son éclosion peut-il être thérapeutique, civil, ou simplement humain ? Je vous pose la question : est-il juste de supprimer une vie humaine pour résoudre un problème ? »

    « On ne peut pas, ce n’est pas juste, « d’éliminer » un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C’est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème », a insisté le pape en fustigeant une « façon de parler » enrobée : « “interrompre la grossesse” signifie “descendre quelqu’un”, directement ».

    Au fil de sa catéchèse, le pape a estime que ce sont les idoles de ce monde – l’argent, le pouvoir, le succès – qui conduisent l’homme « à refuser la vie ». L’unique mesure authentique de la vie, a-t-il affirmé, « c’est l’amour, l’amour avec lequel Dieu l’aime ! L’amour avec lequel Dieu aime la vie… L’amour avec lequel Dieu aime toute vie humaine ».

    Voici notre traduction intégrale de la catéchèse du pape.

    Catéchèse du pape François

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    La catéchèse d’aujourd’hui est dédiée à la cinquième parole du Décalogue : « Tu te tueras pas ». Le cinquième commandement, ne pas tuer. Nous sommes déjà dans la seconde partie du Décalogue, celle qui concerne les relations avec le prochain ; et ce commandement, dans sa formulation concise et catégorique, se dresse comme une muraille pour défendre la valeur fondamentale dans les relations humaines. Et quelle est cette valeur fondamentale dans les relations humaines ? La valeur de la vie. C’est pourquoi « tu ne tueras pas ».

    On pourrait dire que tout le mal réalisé dans le monde se résume en ceci : le mépris pour la vie. La vie est attaquée par les guerres, par les organisations qui exploitent l’homme – dans les journaux télévisés nous voyons tant de choses – par les spéculations sur la création et par la culture du rejet, et par tous les systèmes qui soumettent l’existence humaine à des calculs d’opportunité, tandis qu’un nombre scandaleux de personnes vivent dans une situation indigne de l’homme. Ceci, c’est mépriser la vie, c’est-à-dire tuer, d’une certaine façon.

    Une approche contradictoire autorise aussi la suppression de la vie humaine dans le sein maternel, au nom de la sauvegarde d’autres droits. Mais comment un acte qui supprime la vie innocente et sans défense dans son éclosion peut-il être thérapeutique, civil, ou simplement humain ? Je vous pose la question : est-il juste de supprimer une vie humaine pour résoudre un problème ? Qu’en pensez-vous : est-ce juste ? … Est-ce juste d’engager un tueur à gages pour résoudre un problème ? On ne peut pas, ce n’est pas juste, « d’éliminer » un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C’est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème.

    D’où vient tout cela ? La violence et le refus de la vie naissent, au fond, de la peur. L’accueil de l’autre, en effet, est un défi à l’individualisme. Pensons, par exemple, au moment où l’on découvre qu’une vie naissante est porteuse de handicap, même grave. Les parents, dans ces cas dramatiques, ont besoin de vraie proximité, de vraie solidarité, pour affronter la réalité en dépassant les peurs compréhensibles. Au contraire ils reçoivent souvent des conseils pressés d’interrompre la grossesse, ce qui est une façon de parler : “interrompre la grossesse” signifie “descendre quelqu’un”, directement.

    Un enfant malade est comme tout nécessiteux de la terre, comme une personne âgée qui a besoin d’assistance, comme tant de pauvres qui ont de la peine à vivoter : celui, celle que l’on présente comme un problème, est en réalité un don de Dieu, qui peut me sortir de l’égocentrisme et me faire grandir dans l’amour. La vie vulnérable nous montre la voie de sortie, le chemin pour nous sauver d’une existence repliée sur elle-même et découvrir la joie de l’amour. Et ici je voudrais m’arrêter pour remercier de nombreux volontaires, remercier le fort volontariat italien, qui est le plus fort que j’ai connu. Merci.

    Et qu’est-ce qui conduit l’homme à refuser la vie ? Ce sont les idoles de ce monde : l’argent – c’est mieux de se débarrasser de ça, parce que ça coûtera –, le pouvoir, le succès. Ce sont de faux paramètres pour apprécier la vie. L’unique mesure authentique de la vie, quelle est-elle ? C’est l’amour, l’amour avec lequel Dieu l’aime ! L’amour avec lequel Dieu aime la vie : c’est la mesure. L’amour avec lequel Dieu aime toute vie humaine.

    En effet, quel est le sens positif de la parole ‘Tu ne tueras pas’ ? Que Dieu aime la vie, comme nous l’avons écouté il y a quelques instants dans la Lecture biblique.

    Le secret de la vie nous est dévoilé dans le fait que le Fils de Dieu s’est fait homme jusqu’à assumer, sur la croix, le refus, la faiblesse, la pauvreté et la souffrance (cf. Jn 13,1). Dans tout enfant malade, dans toute personne âgée faible, dans tout migrant désespéré, dans toute vie fragile et menacée, le Christ nous cherche (cf. Mt 25,34-46), il cherche notre cœur, pour nous dévoiler la joie de l’amour. Cela vaut la peine d’accueillir toute vie parce que tout homme vaut le sang du Christ lui-même. (cf. 1 P 1,18-19). On ne peut mépriser ce que Dieu a tant aimé !

    Nous devons dire aux hommes et aux femmes du monde : ne méprisez pas la vie ! La vie d’autrui, mais aussi la sienne, parce que le commandement « Tu ne tueras pas » vaut aussi pour elle. Il faut dire à tant de jeunes : ne méprise pas ton existence ! Arrête de rejeter l’oeuvre de Dieu ! Tu es une oeuvre de Dieu ! Ne te sous-estime pas, ne te méprise pas avec des dépendances qui te ruineront et qui te conduiront à la mort !

    Que personne ne mesure la vie selon les tromperies de ce monde, mais que chacun s’accueille lui-même et les autres au nom du Père qui nous a créés. Il est « amant de la vie »: c’est beau cela, “Dieu est amant de la vie”. Et nous lui sommes tous si chers, qu’il a envoyé son Fils pour nous. « Car Dieu – dit l’Evangile – a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.» (Jn 3,16).

    ______________________
    [1] Cf. Congrégation pour la Doctrine de la foi, Istr. Donum vitae, 5: AAS 80 (1988), 76-77: « La vie humaine est sacrée parce que, dès son origine, elle comporte l’action créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, son unique fin. Dieu seul est le Maître de la vie de son commencement à son terme: personne, en aucune circonstance, ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être humain innocent ».

  • Le pape invité en Corée du Nord

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    De Dorian Malovic et Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Kim Jong-un invite le pape François en Corée du Nord

    Le dirigeant nord-coréen a récemment confié au président sud-coréen Moon Jae-in, lui-même catholique, qu’il était prêt à recevoir « avec enthousiasme » le pape François à Pyongyang.

    Cette invitation sera délivrée au pape le 18 octobre au Vatican par Moon Jae-in. Le Vatican « attend l’invitation ».

    Cette surprenante invitation du leader nord-coréen Kim Jong-un au pape François relève d’une habile stratégie diplomatique visant à donner de lui une image « d’homme de paix » à la communauté internationale. Diabolisé depuis son entrée en fonction à Pyongyang, en décembre 2011, à travers ses essais nucléaires, Kim Jong-un a vu progressivement sa réputation de dictateur sanguinaire se métamorphoser en celle d’un dirigeant souriant, ouvert, prêt à dialoguer et à pacifier la péninsule coréenne toujours en guerre. Quoi de plus symbolique qu’une invitation au pape François qui incarne au niveau mondial la paix et le dialogue ?

    Une invitation délivrée par le président sud-coréen

    Une nouvelle fois c’est le président sud-coréen, Moon Jae-in, fervent catholique s’inspirant de la « diplomatie du dialogue » chère au pape François, qui est à l’origine de cette démarche. Durant le troisième sommet intercoréen à Pyongyang, en septembre, le président Moon avait fait venir avec lui Mgr Hyginus Kim Hee-joong, archevêque de Gwangju et président de la Conférence épiscopale coréenne. « Il a fait passer un message de sa part directement à Kim Jong-un durant la rencontre, témoigne à La Croix une personnalité catholique très proche du dossier, et Kim n’a pas eu de réaction négative, bien au contraire. »Selon le porte-parole de la présidence sud-coréenne, « Kim veut faire savoir au pape François son désir de paix ».

    Cette invitation sera délivrée personnellement par le président Moon lors de sa visite au Vatican le 18 octobre. Interrogé, au cours de la conférence de presse présentant les travaux de la première semaine du Synode des jeunes, pour savoir si le pape allait considérer cette invitation, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Greg Burke, a seulement répondu : « Attendons que l’invitation arrive. »

    L’activité religieuse étroitement encadrée

    Il n’existe aucune relation diplomatique entre le Vatican et la Corée du Nord, considérée comme un désert religieux. Le régime est athée et toute activité religieuse, officielle, est étroitement encadrée. On ne connaît pas les statistiques fortement sujettes à caution. « Plusieurs rencontres informelles et discrètes ont eu lieu à Rome entre des représentants nord-coréens et des diplomates du Vatican », explique une source bien informée au Vatican.

    D’ailleurs, dans la sacristie de la seule église catholique de Pyongyang trône une photo du pape Jean-Paul II serrant la main à des Coréens en visite à Rome. Des prêtres et même des évêques sud-coréens se sont rendus dans cette église de Changchun, au cœur de Pyongyang. D’autres liens vigoureux mais très discrets existent également entre les catholiques sud-coréens et les Nord-Coréens à travers de nombreuses initiatives humanitaires sur le terrain. Au début du XXesiècle, Pyongyang était un centre religieux de première importance surnommée « La Jérusalem de l’Asie ».

    En 2017, un diplomate nord-coréen exprimait clairement à l’envoyé spécial de La Croix en Corée du Nord, que « les organisations humanitaires catholiques faisaient du très bon travail en Corée du Nord, elles sont sérieuses, efficaces et nous leur faisons confiance car elles sont plus honnêtes et sincères que d’autres grandes organisations laïques qui nous envoient des espions ». Un prêtre étranger, qui s’est rendu plusieurs fois en mission au Nord, racontait également « qu’ils savent très bien que nous sommes des prêtres, nous parlons religion avec les médecins et ils veulent comprendre, mais bien sûr il est formellement interdit de se lancer dans un quelconque prosélytisme ».

    Dorian Malovic et Nicolas Senèze à Rome

  • Le versant traditionnel du pontificat de Paul VI

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    "La Lettre de Paix liturgique", lettre 664 du 10 Octobre 2018

    LA FACE TRADITIONNELLE DE PAUL VI

    Paul VI, pape-Janus, à deux visages ? Sa prochaine canonisation le dimanche 14 octobre 2018 soulève des réactions diverses, comme plus généralement les béatifications et canonisations très rapides de tous les papes qui ont présidé ou qui ont succédé au concile Vatican II. Nous n’avons pas la compétence pour entrer dans ces discussions, ni dans celles concernant l’autorité de ces canonisations à marche forcée. 

    En revanche, nous voudrions donner notre sentiment sur le jugement assez courant qui classe et oppose les papes du Concile et de l’après-Concile, en « libéraux » (Paul VI, le Pape François), d’une part, et en « restaurationnistes » (Jean-Paul II, Benoît XVI), d’autre part. Les choses nous paraissent autrement complexes, spécialement en ce qui concerne Paul VI.

    Sans doute a-t-il présidé un concile qui a apporté dans l’Eglise un bouleversement dont plus personne aujourd’hui n’ose affirmer qu’il a été un merveilleux « printemps ». Sans doute est-il le pape qui a promulgué des textes fondateurs de doctrines particulièrement novatrices comme celle de l’œcuménisme. Sans doute – et cela nous est particulièrement sensible – est-il l’homme d’une réforme liturgique, que nous qualifierions plus volontiers de révolution.

    Et cependant, il est aussi l’auteur d’une série de textes en sens opposé qui, à notre avis, lui mériteraient tout autant que Jean-Paul II, la qualification de pape de « restauration », ce qui, par la même occasion, permet de préciser la compréhension ambivalente de ce terme qui tire son origine du thème développé par le cardinal Joseph Ratzinger dans son Entretien sur la foi de 1985.

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  • Vigano, Ouellet, McCarrick et le pape : circulez, il n'y a plus rien à voir ?

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    De Jeanne Smits sur le site "Réinformation TV" :

    Analyse : Viganò, Ouellet, McCarrick et le pape (et une accusation de “blasphème” fort révélatrice)

    Circulez, il n’y a plus rien à voir ? Une double information récente a pu laisser croire que le Vatican répondait enfin de manière sérieuse aux accusations exprimées dans deux témoignages successifs par l’ancien nonce apostolique à Washington, Mgr Carlo Maria Viganò. D’une part, un communiqué du Saint-Siège annonçait samedi l’ouverture d’une enquête approfondie à propos de l’affaire McCarrick, sur ordre du pape François, d’autre part, avec « permission pontificale », le cardinal Marc Ouellet adressait une lettre à Mgr Viganò qui l’avait directement interpellé dans son deuxième témoignage publié le 29 septembre, le suppliant de dire la vérité, notamment sur le fait que lui, le cardinal, avait personnellement mis en garde en 2011 Viganò à propos des sanctions à l’encontre de McCarrick. Dans sa lettre ouverte, le plus important est qu’il confirme ce dernier point, alors même qu’il accuse l’archevêque en des termes particulièrement durs de porter atteinte à l’unité de l’Eglise par un « blasphème » (revisité). A tel point qu’on se demanderait presque pourquoi le sonneur d’alerte n’a pas encore été excommunié…

    L’affaire est-elle donc close par cette apparente prise en compte des accusations de Viganò, à la fois justifié et honni en un mouvement contradictoire en l’espace de moins de 24 heures ? On a envie de dire, au contraire, qu’elle n’a jamais été aussi ouverte. Si une enquête est ordonnée, c’est bien qu’il y a matière au moins à poser des questions – à moins que l’objectif ne soit de blanchir totalement le pape François. Car c’est à cette dernière tâche que s’est attelé le cardinal Ouellet, avec mille protestations de fidélité couvrant jusqu’aux aspects les plus controversés de ce pontificat. En fait, les deux événements sont au service d’un même objectif.

    Le communiqué du Saint-Siège annonçant une enquête approfondie sur McCarrick

    D’abord, le communiqué du Saint-Siège sur l’affaire McCarrick. On y apprend que « le Pape François a ordonné une enquête approfondie dans les archives des dicastères et services de la Curie romaine ». Il s’agit, le communiqué le confirme, simplement de revoir un dossier transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi, contenant les résultats de la première enquête menée par l’archidiocèse de New York à propos d’allégations d’agressions sexuelles de la part d’un homme évoquant des faits remontant aux années 1960 alors qu’il était lui-même mineur. Le communiqué explique que ce dossier est remonté à Rome en 2017.

    Le communiqué poursuit : « Entre-temps, d’autres faits graves concernant cette ancienne figure éminente de l’Eglise américaine ont émergé, poussant le Pape a accepter, en juillet 2018, la démission de Mgr McCarrick du collège cardinalice. » Entre-temps : quand, exactement ? Tel que le texte est formulé, on peut s’imaginer que le pape François a agi dès l’instant où il a connu ces « autres faits graves » reprochés au cardinal.

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  • Conseil de l'Europe : nier la différence entre les familles traditionnelles et les «familles arc-en-ciel» ?

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    Du Dr Puppinck (https://eclj.org/family/pace/a-swedish-parliamentary-lgbtiq-report-dividing-europe-?lng=fr) : 

    Un rapport « Vie privée et familiale: parvenir à l'égalité quelle que soit l'orientation sexuelle » (Doc. 14620 (2018) sera examiné lors de la session plénière d'automne de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE). Ce texte nie la différence entre les familles d’une part et d’autre part les ménages qu'il appelle «familles arc-en-ciel». Le 10 octobre 2018, l'APCE examinera et votera le projet de résolution.

    Le rapporteur suédois Jonas Gunnarsson remplit sa mission de rapporteur général de l'APCE sur les questions LGBT, poste créé pour lui en 2015. Le « rapport LGBTIQ+ » vise à contraindre les États à accorder « des droits non naturels » à des types de relations toujours plus originaux. La procréation médicale assistée (PMA) pour les lesbiennes est actuellement débattue au Conseil de l'Europe. Avec ce projet de résolution, elle s'efforce d'imposer son influence politique à d'autres États, en particulier à la France où la PMA pour les lesbiennes est illégal. Ce faisant, M. Gunnarsson prend délibérément le risque d'accroître à la fois la division politique de l'Europe et la perte de crédibilité des institutions internationales. Cette tentative d'imposer des valeurs scandinaves à des États comme la France montre également l’absence de consensus, même au sein de la société occidentale. S'il n'y a pas d'unité à l'Ouest, comment pouvons-nous nous attendre à ce que les États d'Europe de l'Est s'adaptent à la vision de M. Gunnarsson sur la sexualité et la famille? Le rapporteur veut propager l'universalité des droits Scandinaves auprès des « couples de même sexe » au sein du Conseil de l'Europe, bien qu'ils n'aient aucune base légale ou culturelle dans le reste des États membres.

    Le rapport exhorte les États membres à renverser toutes les normes familiales. Il introduit trois catégories différentes de « familles » - les « familles du même sexe », les « autres familles arc-en-ciel » et les « autres familles » - et demande aux États de reconnaître ces « familles » et leur soi-disant réalité. Quelle réalité et de quoi? Le rapporteur suédois n'a pas défini ces catégories. L’expression « familles arc-en-ciel », bien qu’elle n’ait pas de définition légale, mine la clarté et la crédibilité du rapport et, partant, sa légitimité. Selon le « rapport LGBTIQ+ », ces « familles arc-en-ciel » seraient discriminées dans leur droit de jouir de la vie privée et familiale, protégées par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Le rapport aborde de nombreuses questions, notamment l’adoption d’un enfant. En remarquant une supposée acceptation croissante des États concernant les « droits d’adoption », le rapporteur Suédois réduit l’Europe à la Scandinavie et aux pays occidentaux. En réalité, seuls 16 États sur 47 ont légalisé l'adoption plénière pour des « couples de même sexe ».

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  • A Rome, une annonce de l'évêque de Bruxelles pourrait secouer l'Église

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    Secouer, vraiment ? De Bruno d’Otreppe dans la « Libre Belgique » de ce mercredi 10 octobre 2017 :

    Kokerols 5bbdea1ecd708c805c1fb4da.jpg«  Le communiqué de presse est tombé ce midi. Mgr Kockerols, évêque auxiliaire pour Bruxelles, lance un appel pour que de jeunes hommes mariés puissent devenir prêtres.

    Un tel appel, venant d'un évêque, est en soi un événement. Mais il ne tombe de surcroît pas au hasard de l'agenda. Mgr Kockerols est l'envoyé des évêques de Belgique au synode qui se tient pour l'instant à Rome sur les jeunes. Ce synode, on le sait, se déroule dans un climat de crise à la suite, notamment, des nombreux cas de pédophilie révélés ces dernières semaines aux États-Unis et en Allemagne.

    Inévitablement, et même si aucun lien d'évidence n'est scientifiquement prouvé entre célibat et pédophilie, les observateurs s'attendaient à ce que cette question soit relancée. Ce synode, qui rassemble des jeunes et des évêques du monde entier, sera donc une chambre d'écho d'envergure aux propos de l'évêque de Bruxelles.

    Pour argumenter son appel, Mgr Kockerols développe une réflexion autour de ce qu'est la "vocation". Le choix de la vie qu'est la vocation, explique-t-il, est pour le chrétien un "chemin de sainteté" puisqu'il consiste à "devenir disciple du Christ". Or cet appel peut amener la personne à vouloir servir l'Église en souhaitant devenir prêtre. "Je suis convaincu, conclut Mgr Kockerols, que certains jeunes, qui ont puisé dans la vocation baptismale leur appel à s’engager par les liens du mariage, répondraient volontiers « me voici » si l’Eglise devait les appeler au ministère presbytéral".

    Le sens que l'Église donne au célibat des prêtres

    Notons, et Mgr Kockerols le dit explicitement, qu’il ne s’agirait pas de permettre aux prêtres de se marier, mais bien d’ordonner - comme cela se fait en dans l’Église maronite par exemple - des jeunes hommes mariés.

    Sur le plan historique, c’est lors du concile de Latran I au XIIe siècle que le célibat fut rendu obligatoire dans l’Église latine. Cette décision ne venait cependant pas de nulle part : le célibat était déjà largement pratiqué.

    Les raisons qui l’expliquent sont multiples. Elles relèvent bien sûr de questionnements très concrets autour de l’héritage par exemple, mais les raisons fondamentales - avancées par l'Églises - sont autres. Le célibat, qui n’est en rien un dogme se pratique par la volonté des prêtres de pouvoir se donner pleinement - "tout entier" dira le Concile Vatican II - à Dieu et aux hommes.

    Cependant, note sur son site la Communauté Saint Martin qui accueille en France de nombreux séminaristes, "mettre en valeur l’argument de la totale disponibilité à la mission comme motif du célibat fait naître rapidement des objections. Des gens mariés pourront être très disponibles et des prêtres célibataires fort peu tant ils seront préoccupés d’eux-mêmes. Le vrai fondement du célibat est ailleurs." Il se trouve en réalité dans le fait que le prêtre montre qu’il "ne craint pas de sacrifier les joies du mariage et de la famille dans le but de témoigner de sa foi" et d’amener les hommes vers Dieu. Il devient "l’homme pour les autres", "disponible", "sans cœur partagé". "Cette manière d’aimer dans et par le célibat est le langage du don de soi." En ce sens, le célibat n’est pas vu par l’Église comme une loi mais comme un don. Il "est l’expression, le signe, la conséquence du désir de se donner".

    Comme en témoigne l'appel de Mgr Kockerols, rien n'empêche cependant que la réflexion soit relancée: la discipline du célibat n'est pas un dogme ni une règle immuable.

    Ref. A Rome, une annonce de l'évêque de Bruxelles pourrait secouer l'Église

    Bof, c’est plutôt le « Boléro » de Ravel : le vieux phonographe se remet en marche pour entendre une fois encore les ritournelles di ptit boket  qui n’en finit pas.

    JPSC

    Le commentaire de Denis Crouan ("Pro liturgia") :

    Cet appel montre que Mgr Kockerols ignore au moins deux choses :
    1. que la prêtrise procède de l’acceptation d’un état de vie à “assumer” - au même titre que le mariage - et non du choix d’un emploi à “assurer” dans l’Eglise ;
    2. que dans le protestantisme, la crise des vocations est au moins aussi dramatique que dans le catholicisme alors que les pasteurs (qui ne sont pas des prêtres, redisons-le) peuvent librement se marier.

  • Penser le politique avec Thomas d'Aquin

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    thumb_1705_default_large.jpegPenser le politique

    Saint Thomas d'Aquin
    Dalloz 

    Penser le politique est une compilation des divers passages où saint Thomas traite au travers de ses œuvres de la question politique.

    Ce n’est pas par hasard qu’il revient si souvent sur cette question ; il a soin d’avoir une très juste vision de la chose politique lorsqu’il développe la doctrine sur les vertus morales, la loi, la fin dernière de l’homme.

    Dieu en effet a créé l’homme avec une nature sociale ; celui-ci ne peut venir au monde ni survivre sans une société élémentaire ; il ne peut ni bien vivre, ni atteindre sa perfection sans une société élaborée.

    Cette dernière, la Cité, ordonne ses membres à procurer le bien commun dans la continuité d’un héritage, dans l’élan des différentes sociétés. Celles-ci (familles, écoles, métiers, communes, régions) bâtissent la Cité. En retour, la même Cité rend ses membres bénéficiaires de ce bien commun auquel ils ont concouru.

    Ce bien commun finalise et perfectionne l’ordre en lequel chacun tend à sa fin propre, fin qui est celle d’un être raisonnable appelé à la filiation divine.

    Enfin, dans la Cité politique, les volontés individuelles et leurs initiatives sont guidées par la loi, unifiées par l’autorité, fortifiées et apaisées par l’harmonie du corps social.

    À la fin de cet ouvrage, le lecteur trouvera un Spicilège avec quelques citations enchaînées de façon à résumer les grands points de la doctrine sociale du saint Docteur.

    à commander ICI

  • 7 clés pour lire Soljénitsyne

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    Du site Herodote.net :

    Soljénitsyne (1918 - 2008)

    7 clés pour lire son œuvre

    Publié ou mis à jour le : 2018-10-08 19:22:48

    Avec ses yeux rusés et son sourire formidable, sa stature de géant et sa pugnacité, Soljénitsyne (1918-2008) a surgi des profondeurs de l’U.R.S.S. pour apporter au monde une grande bouffée d’air pur.

    Alexandre Soljénitsyne en 1994, Letras Libres magazine, DR.

    Ce fils de la révolution était un communiste romantique avant d’expérimenter dans sa chair l’arrestation arbitraire et la dure réalité des camps (1945-1953). C’est là qu’il conquiert sa liberté intérieure, ouvrant les yeux sur l’envers du système.

    En 1962, il publie Une journée d’Ivan Denissovitchmais se voit bientôt contraint de poursuivre son travail de façon clandestine. Livre après livre, l’écrivain génial déploie une écriture novatrice et une critique de plus en plus radicale du régime, jusqu’à L’Archipel du Goulag en 1973.

    Sûr de sa mission, il sait que la force du verbe peut ébranler des empires et réveiller des consciences endormies. L’art ne ment pas. Par-delà les mots, il dévoile des réalités spirituelles, la dignité de l’homme et la primauté de Dieu.

    Au terme d’un éprouvant duel avec les autorités soviétiques, Alexandre Issaïevitch est expulsé en 1974. Il s’exile en Suisse puis aux États-Unis où il se consacre à la rédaction de La Roue rouge qui sonde les origines du drame russe. Très critique envers l’Occident qu’il juge lâche et matérialiste, Soljénitsyne n’a pas peur de porter une parole de contradiction, sans compromission avec la vérité. Une œuvre savoureuse, subtile et stimulante qui jaillit des entrailles mêmes de la vie.

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  • Qu'est-ce que le "secret pontifical" ?

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    confidential shutterstock_1176500848.jpgDans le cadre de l’affaire MacCarrrick, le cardinal Ouellet a évoqué le secret pontifical pour s'abstenir de divulguer publiquement certains faits graves. Qu'est donc ce secret pontifical ? Un lecteur du site web « Le Forum Catholique » traduit la réponse à cette question publiée par le « The Catholic World Report » :

    « Traduction :

    Suite aux allégations de l'archevêque Carlo Maria Viganò sur l'affaire de l'archevêque Theodore McCarrick, de nombreuses personnes ont réclamé la publication des archives officielles du Vatican concernant l'ancien cardinal. Bien que cela puisse sembler le moyen le plus simple d’évaluer la véracité des affirmations de Viganò, de nombreux documents en question pourraient être protégés par le «secret pontifical». Mais qu’est-ce que c’est?

    Le secret pontifical, également appelé parfois secret du pape, est une règle de confidentialité protégeant les informations sensibles relatives à la gouvernance de l'Église universelle. Il est similaire au statut «classifié» ou «confidentiel» commun aux sociétés ou aux gouvernements civils.

    Alors que l'utilisation du mot anglais «secret» en relation avec les documents et processus de l'Église est souvent invoquée de manière dramatique, le terme est en réalité emprunté au mot latin «secreto», qui signifie simplement «confidentiel».

    Selon le «Secreta continere», instruction canonique émise par le Secrétariat d’État en 1974, les personnes liées par le secret pontifical prêtent serment au début de leur service dans la Curie ou dans le corps diplomatique, en promettant «en aucune manière, sous n'importe quel prétexte, soit de plus grand bien, soit de raison très urgente et très grave ", de briser le secret.

    Les matériaux couverts par le secret pontifical comprennent les communications diplomatiques établies entre les nonciatures à travers le monde, mais s’appliquent également à divers autres sujets. Ceux-ci comprennent des dossiers privés et des recommandations sur les prêtres et les évêques dont la promotion est envisagée. De manière controversée, le secret couvre également les processus pénaux relatifs aux crimes majeurs traités par la Congrégation pour la doctrine de la foi, y compris les affaires de violences sexuelles sur mineurs.

    Les raisons pour lesquelles le secret est appliqué à différents matériaux dépendent des circonstances. Les communications privées entre ce qui sont en réalité des ambassades papales et le secrétariat d’État du Vatican sont protégées de la même manière par la confidentialité, et pour les mêmes raisons, les autres correspondances diplomatiques sont classées. Les dossiers relatifs aux évêques ou aux futurs évêques sont traités de la même manière que les questions confidentielles relatives au personnel sont traitées dans des entreprises ou d’autres institutions.

    Dans les affaires judiciaires, le secret est censé protéger la vie privée des victimes, la réputation de l'accusé (du moins jusqu'à ce qu'elles soient déclarées coupables) et même la confidentialité des accusateurs, qui pourraient être sous l'autorité d'une personne sous enquête.

    En ce qui concerne le cas de l'archevêque McCarrick, les dossiers du Vatican pourraient contenir des documents couvrant toutes ces catégories. Outre les procédures pénales possibles et les circonstances entourant ses diverses promotions - y compris ce qui était connu de son comportement à différents moments -, les enregistrements pourraient également concerner tout travail entrepris par McCarrick en tant qu'envoyé pontifical dans différents endroits, notamment en Chine.

    Comme son nom l'indique «secret pontifical», seul le pape - ou une personne qu'il habilite - peut le dispenser. Ceux qui espèrent que les autorités curiales agissent de leur propre initiative, même pour le bien supposé de l'Église, risquent d'être déçus. S'ils le faisaient, ils pourraient se voir imposer des mesures disciplinaires au même titre que n'importe quel responsable gouvernemental s'ils devaient divulguer des documents classifiés sans autorisation.

    La gravité de toute violation du secret par les officiers de la magistrature dans l’affaire McCarrick dépendrait de la nature des documents divulgués.

    Fr. Pablo Gefaell Chamochín, avocat canonique et professeur à l'Université pontificale de la Sainte-Croix de Rome, a déclaré à l'AIIC que si une personne est jugée avoir agi en violation du secret pontifical, elle peut être punie.

    Se référant aux instructions du Secrétariat d’État, Gefaell a déclaré: "Si la violation du secret pontifical devient connue, le dicastère compétent pourra infliger une pénalité proportionnelle à l'acte répréhensible et aux dommages qu'elle cause."

    Le droit canonique n'établit pas de sanction spécifique pour une violation du secret. Gefaell a précisé que le choix de la sanction appropriée pour une violation donnée serait laissé à la discrétion de l'autorité compétente du Vatican.

    En ce qui concerne la publication éventuelle de documents relatifs à l'archevêque McCarrick, potentiellement conservés soit à la nonciature apostolique de Washington, soit à la Congrégation pour des évêques à Rome, seul le pape François peut ordonner leur déclassification effective. »

    Ref. Qu'est donc ce secret pontifical ?

    Faut-il le préciser, le secret pontifical ne peut évidemment jamais avoir pour objet de dissimuler des infractions pénales ou des actes que la morale catholique réprouve et -faut-il l’ajouter- le droit canonique est interne à l’Eglise : il n’aucune force contraignante sur les dispositions impératives de la  législation de l’Etat.  

    JPSC