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  • Lourdes sur les écrans français : "rendre visible l'invisible"

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    Du site "La Sélection du Jour" :

    Un film salué par la critique et diffusé sur les écrans de l'Hexagone. Sera-t-il distribué dans les salles obscures de Belgique ? Il y a peu de chances que nos médias lui réservent un accueil comparable à celui dont a bénéficié le film d'Ozon "Grâce à Dieu"...

    La synthèse :

    Il faut avoir touché le rocher pour comprendre Lourdes. Entrer dans l’esprit, les espoirs, les prières, des millions d’hommes et de femmes qui s’y rendent chaque année pour appréhender le miracle de la grotte. Justement, Lourdes, le documentaire réalisé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai, accomplit le  miracle de rendre visible l’invisible au cœur du sanctuaire. Ils montrent ainsi Lourdes comme ne l’ont jamais vue ceux qui n’y sont jamais allés. Et, au fond, tout ce que l’on ne veut plus voir dans notre société : la fragilité, la faiblesse, la maladie, mais aussi la générosité, le don de soi, l’espoir et la Foi. "C'est ce que viennent chercher ces gens, en fait, plus que le miracle, c'est d'être regardés comme des personnes, alors que le reste de l'année, ils sont dans des centres, dans des EHPAD et pas forcément regardés par la société", expliquent les auteurs de ce Lourdes. 

    Avec ce documentaire, à voir d’urgence en salles, le duo de réalisateurs prouve qu’il n’y a pas besoin de croire pour voir. Voir qu’ici, il se passe quelque chose bien au-delà de la raison et du quotidien, bien plus fort que les clichés et les idées préconçues d’hôtels et de boutiques de souvenirs. Paradoxalement, c’est parce que l’un est athée et l’autre agnostique, et que les deux sont connus pour leurs reportages passés sur des thèmes aux antipodes de la religion, qu’ils ont pu être entendus et écoutés sur l’antenne des plus grands médias, sans que jamais leur propos ne soit attaqué ni discrédité. 

    C’est au fond une véritable tournée missionnaire, des plateaux de télévision au micro d’un Marc-Olivier Fogiel sur RTL, qu’ont accompli ces deux réalisateurs tout au long de la promotion de ce documentaire. Tous ceux qui l'ont vu en sont ressortis émus aux larmes, par ce qu’ils ont découvert, ou par ce qu’ils ont revécu. Au moment où l’Eglise est fragile, secouée par les scandales autour des abus sexuels ici, attaquée par le terrorisme islamiste là-bas, ce film est une parenthèse d’humanité donnant à voir le plus beau visage de la Foi. Ne le ratez pas !

    Judikael Hirel

  • " Nos vies offertes " : Séminaire diocésain de Bayonne

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    Film réalisé sur le nouveau Séminaire de Bayonne relancé et rénové sur l'initiative de Mgr Marc Aillet :

    Ref. " NOS VIES OFFERTES " Séminaire de Bayonne

    Loin des débats déprimants sur les abus sexuels cléricaux, l’abolition du célibat obligatoire des prêtres et l’ordination des femmes: autant de rengaines qui obsèdent et polluent, aujourd’hui plus que jamais, la vie ecclésiale dans l’Eglise latine postconciliaire:

    Monseigneur Aillet est issu de la Communauté Saint-Martin  http://www.communautesaintmartin.org/

    JPSC

  • L'Eglise autorise l'organisation de pèlerinages à Medjugorje

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Le Pape François autorise les pèlerinages à Medjugorje

    L’organisation de pèlerinages dans ce sanctuaire marial de Bosnie-Herzégovine est désormais autorisée par l’Église catholique, comme l’a annoncé ce dimanche 12 mai la Salle de presse du Saint-Siège. Cela ne signifie pas la reconnaissance des apparitions mariales, mais permet un meilleur encadrement de l’important flux de pèlerins.

    «Comme annoncé conjointement ce matin par Mgr Henryk Hoser, visiteur apostolique à caractère spécial pour la paroisse de Medjugorje et par la nonciature apostolique à Sarajevo, le Saint-Père est disposé à ce qu’il soit possible d’organiser des pèlerinages à Medjugorje», a déclaré ce matin Alessandro Gisotti, directeur ad interim de la Salle de Presse du Saint-Siège, répondant aux questions de journalistes.

    «Ceci en ayant toujours soin d’éviter que ces pèlerinages soient interprétés comme une authentification des évènements connus, qui demandent encore d’être examinés par l’Église. Il faut donc éviter que de tels pèlerinages créent toute confusion ou ambiguïté sur l’aspect doctrinal. Cela concerne aussi les pasteurs de tous ordres et rangs qui ont l’intention de se rendre à Medjugorje et d’y célébrer ou concélébrer, y compris de manière solennelle», a ajouté Alessandro Gisotti.

    «Étant donné le flux notable de personnes qui se rendent à Medjugorje et les abondants fruits de grâce qui en ont découlé, une telle disposition s’insère dans l’attention pastorale particulière que le Saint-Père a voulu donner à cette réalité, destinée à favoriser et à promouvoir les bons fruits», poursuit le communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège.  

    «Le visiteur apostolique aura, de cette façon, une plus grande facilité à établir – en accord avec les ordinaires des lieux – des liens avec les prêtres chargés d’organiser des pèlerinages à Medjugorje, comme personnes sûres et bien préparées, en leur offrant des informations et des indications pour pouvoir mener de manière fructueuse de tels pèlerinages», est-il écrit en conclusion.

    Cette décision du Souverain Pontife survient près d’un an après son choix de nommer Mgr Henryk Hoser, l’archevêque émérite de Varsovie-Praga, en Pologne, «Visiteur apostolique à caractère spécial» pour la paroisse de Medjugorje, ad nutum Sanctae Sedis, à la disposition du Saint-Siège. La nomination avait eu lieu le 31 mai 2018, pour une mission «exclusivement pastorale», en vue de proposer au Pape des directives pastorales pour l’avenir du sanctuaire. Il n’a donc pas la responsabilité de se prononcer sur l’authenticité des apparitions mariales, qui relèvent de la Congrégation pour la Doctrine de la foi.

    Par le passé, diverses enquêtes

    Chaque année, plus de deux millions de visiteurs se rendent dans le sanctuaire où des apparitions mariales se tiendraient depuis juin 1981. La Vierge Marie, invoquée sous le vocable de “Reine de la Paix”, serait alors apparue à six enfants croates de Bosnie-Herzégovine.

    Le sanctuaire marial fait l’objet d’une cristallisation des tensions entre les franciscains qui en ont la gestion et les évêques successifs du diocèse de Mostar qui remettent en cause les apparitions régulières de la Vierge «aux voyants».

    Plusieurs enquêtes ont été conduites, la dernière en mars 2010. Le Pape émérite Benoît XVI avait mis en place une commission internationale d’enquête sur Medjugorje  au sein de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, confiée au cardinal Camillo Ruini. En juin 2015, le Pape François, sans se prononcer, avait affirmé, de retour de Sarajevo, que les conclusions de cette enquête lui avaient été remises.

  • Burkina Faso : six morts dans une attaque jihadiste contre une église catholique

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    De Vatican News :

    Attaque meurtrière dans une église au nord du Burkina Faso

    Six personnes, dont un prêtre, ont été tuées dimanche pendant la messe dans une église catholique à Dablo, dans le nord du Burkina Faso. La communauté a été la cible de plusieurs dizaines d’assaillants armés. C’est la première attaque contre une église catholique dans le pays depuis le début des attaques terroristes.
     
    «Vers 9 heures, au cours de la messe, des individus armés ont fait irruption dans l'église» a expliqué à l’AFP le maire de Dablo, Ousmane Zongo. «Ils ont commencé à tirer alors que les fidèles essayaient de s'enfuir». Les assaillants, arrivés à moto devant l’église, sont parvenus à «immobiliser certains fidèles. Ils ont tué cinq (personnes). Le prêtre qui célébrait la messe a également été tué, portant à six le nombre de morts», a-t-il précisé. «Ils ont fermé les portes et demandé à voir les responsables de l’église », selon une autre source locale, qui explique que « les fidèles avaient d’abord pensé à une prise d'otage».«Ils ont incendié l'église, puis des boutiques et un maquis (petit restaurant ou bar) avant de se rendre au centre de santé où ils ont fouillé le local et incendié le véhicule de l'infirmier chef de poste», a également décrit le maire de la ville. «Dans la ville règne un climat de panique. Les gens sont terrés chez eux, aucune activité n'est fonctionnelle. Les boutiques et magasins sont fermés. C'est pratiquement une ville morte», a-t-il expliqué.«Il n’y avait aucun signe d’une quelconque menace sur cette commune», souligne un habitant.

    Les communautés chrétiennes plusieurs fois visées

    Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'organisation État islamique au grand Sahara (EIGS).D'abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est, et fait depuis 2015 près de 400 morts, selon l'AFP.Les attaques ciblent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le Nord. Plusieurs prélats chrétiens et musulmans ont été visés depuis 2015. Il s’agit cependant de la première attaque contre un lieu de culte catholique.Fin mars, six personnes avaient été tuées dans une église protestante de Silgadji, dans le nord du pays. Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d'origine espagnole, a été tué lors d'une attaque armée attribuée à des jihadistes à Nohao, dans le centre-est du pays. À la mi-mars, l'abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, a été enlevé par des individus armés. On est sans nouvelles de lui depuis lors.L'attaque des églises fait partie de la stratégie des jihadistes, estiment des experts, afin de «faire monter les tensions ethniques et déstabiliser le pays», comme l’explique un membre de Human Rights Watch.
  • Défendre les animaux ? Oui mais...

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    D'Emmanuel Cabello sur didoc.be :

    Des hommes et des animaux

    Dans « La philosophie devenue folle » (Grasset, Paris 2018), Jean-François Braunstein aborde la question du statut des animaux (pp. 149-278). Emmanuel Cabello expose ici les idées de cet auteur, assorties d’une conclusion personnelle.

    Pour Robert Nozick, un philosophe contemporain assez connu, il faudrait être farfelu pour croire que, dans notre monde, la défense des animaux est une priorité. Pourtant, l’idée que les animaux sont des êtres sensibles et donc capables de souffrir s’est imposée peu à peu en Occident. Elle a suscité de nouvelles législations en vue de promouvoir le bien-être des animaux et de prévenir les souffrances que les humains pourraient leur infliger.

    Certains esprits entendent justifier ces bons sentiments par la ressemblance entre les hommes et les animaux. Ils se focalisent notamment sur les grands singes et nous rappellent constamment que nous partageons 98 à 99% de notre patrimoine génétique avec les chimpanzés.

    Peter Singer, australien d’origine, professeur de bioéthique à la prestigieuse université de Princeton, est le porte-drapeau du combat contre le « spécisme », accusé d’être une idéologie prétendant introduire une hiérarchie entre les espèces, où l’être humain serait supérieur aux animaux. Selon lui, il n’y a pas de sauts entre ces espèces, mais une continuité : nous sommes tous des frères. Nous sommes tous des animaux.

    Les droits des animaux

    Si nous sommes tous des animaux, il faut élargir le champ du droit, qui ne doit plus être simplement « humanitaire », mais « animalitaire » : on l’a fait déjà pour les femmes, contre le sexisme ; ensuite pour les personnes de race noire, contre le racisme ; il faut le faire aujourd’hui pour les animaux, contre le spécisme, en commençant par les plus proches — les grands singes — mais sans nous limiter à eux (les femmes et les personnes de race noire apprécieront).

    L’objection à ce souhait des « animalitaires » est évidente : les grands singes ne sont pas capables de revendiquer leurs propres droits. Mais on nous répond que ces animaux ne doivent pas défendre eux-mêmes leurs droits en justice. Ils pourraient être représentés par des humains, comme les enfants ou les adultes intellectuellement déficients de notre espèce. Cass Sunstein, professeur à Harvard et ancien conseiller du président Obama, demande, faussement naïf : Y a-t-il quelque chose de problématique dans cette idée ? Peut-être bien. Tout d’abord, de quel droit les théoriciens de la libération animale prétendent-ils parler au nom des animaux ?

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  • L'idéologie libérale-libertaire, dernier avatar de la religion du Progrès

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    D'  sur le Figaro Vox :

    «L'idéologie libérale-libertaire est le dernier avatar de la religion du Progrès»

    Un entretien publié en janvier mais qui, en cette période électorale, garde toute son actualité

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Avec «Voyage au bout des ruines libérales-libertaires», l'écrivain Matthieu Baumier analyse les raisons idéologiques des maux de l'époque. Il voit dans le libéralisme économique et le primat du désir individuel les deux faces, gauche et droite, d'une même idéologie vouée selon lui à l'échec.


    Matthieu Baumier est écrivain et essayiste, et collabore régulièrement à plusieurs revues. Il a notamment publié La démocratie totalitaire. Penser la modernité post-démocratique (Presses de la Renaissance/Plon, 2007). Voyage au bout des ruines libérales libertaires (Pierre-Guillaume de Roux éditeur) vient de paraître.


    FIGAROVOX.- Votre livre s'intitule «Voyage au bout des ruines libérales-libertaires». Comment définissez-vous l'idéologie «libérale-libertaire»?

    Matthieu Baumier.- Le terme «idéologie» peut désigner un ensemble d'idées plus ou moins organisées ou acceptées, susceptibles d'orienter les comportements des individus. Si l'on s'en tient à cette définition, l'idéologie libérale-libertaire est à l'évidence l'idéologie de notre temps, celle qui structure notre société. Pour Jean-Claude Michéa, c'est la rencontre entre la pensée économique libérale et ce qu'il nomme la pensée libertaire, en référence au primat du désir individuel qui s'est imposé. L'analyse me semble juste. Ce primat de l'individu est le point commun entre le social-libéralisme, ce que nous appelons habituellement la «gauche», et le libéralisme-social, ce que nous appelons en général la «droite». Pour moi, ce sont les deux faces d'une même idéologie. Il n'y a pas de différence fondamentale entre ces prétendues droite et gauche. Les promoteurs de l'idéologie libérale-libertaire exercent le pouvoir depuis 40 ans, en rejetant aux extrêmes qui pense autrement qu'eux. 2017 n'est pas la victoire d'une nouvelle manière de faire de la politique mais la poursuite du même pouvoir idéologique libéral-libertaire par d'autres moyens. Cette idéologie est de de mon point de vue encore plus ample: c'est une véritable foi en l'illimité et la certitude qu'il n'y aurait qu'un chemin unique. Elle est ainsi le dernier avatar de la religion du Progrès. Je parle évidemment du progrès en tant qu'idéologie, selon laquelle nous marcherions vers un monde meilleur sous réserve de prendre avec volontarisme le chemin en main, ou en marche, et non des progrès que connaît toute société.

    Le primat de l'individu est le point commun entre le social-libéralisme et le libéralisme-social.

    Cette idéologie a-t-elle paradoxalement dévoyé l'idéal de liberté, au point de présenter une dérive totalitaire?

    Plutôt totalisante: c'est la pensée dominante dans le monde politique, intellectuel, culturel et médiatique. L'idéal de liberté du libéralisme est en effet dévoyé, un peu comme si les idées libérales étaient devenues folles. Comme toute idée politique, le libéralisme est multiforme, il peut tendre vers différents devenirs. Une forme de libéralisme s'est radicalisée pour devenir oligarchique. Une minorité d'individus, à l'échelle planétaire, ayant tous la même vision du monde, détient l'essentiel des rênes du pouvoir et œuvre à instituer ce mode de fonctionnement à l'échelle globale, en s'appuyant sur l'industrie du bonheur, sur «l'happycratie». Ce modèle libéral-oligarchique est producteur de ruines, en général, et de sa propre ruine en particulier. La folie de la répartition des richesses et du pouvoir en un nombre toujours plus restreint d'individus confine à la maladie mentale: comment amasser toujours plus dans un monde dont les ressources sont naturellement limitées?

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  • L'archevêque de Reims contre la mise à mort de Vincent Lambert

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    Mgr Eric de Moulins-Beaufort contre l'assassinat de Vincent Lambert (source)

    Publié le 

    Président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Reims, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a publié avec Mgr Bruno Feillet, évêque auxiliaire de Reims une déclaration à propos de Vincent Lambert: 

    Il y a quelques semaines, déjà, le Conseil d’État a validé juridiquement la décision prise par l’équipe du secteur des soins palliatifs du CHU de Reims quant à M. Vincent Lambert. Cette équipe est donc confirmée dans sa responsabilité d’interrompre l’alimentation et l’hydratation de M. Lambert selon ce qu’elle jugera convenable. Le Dr Sanchez a annoncé à la famille son intention d’appliquer sa décision dans la semaine du 20 mai. La mort de M. Lambert est donc scellée, quoi qu’il en soit des recours tentés par ses parents.

    Beaucoup s’inquiètent de la conclusion ainsi donnée à ce qui a été « l’affaire Lambert ».

    Comme archevêque de Reims et comme évêque auxiliaire de Reims, avant tout nous prions pour M. Vincent Lambert, pour son épouse, pour sa fille, pour ses parents, ses frères et sœurs et pour tous ses amis. Nous prions aussi pour les médecins, le personnel infirmier et soignant du CHU de Reims qui, depuis des années, se sont occupés de lui. Nous prions également pour ceux qui ont eu et qui ont encore à décider de son sort. Nous remercions les membres de l’aumônerie qui lui ont rendu visite régulièrement tant que cela a été possible.

    La situation médicale et humaine de M. Vincent Lambert est singulièrement complexe. Déterminer la prise en charge adaptée dans son cas n’est pas simple. Tout jugement à son propos est délicat. Ce qui a été vécu autour de M. Lambert est unique et ne devrait pas être transposé à d’autres cas. Face à de telles situations, aucune décision humaine ne peut être assurée d’être parfaite, ni même d’être la meilleure. Une société doit savoir faire confiance au corps médical et respecter la décision collégiale des médecins engageant leur responsabilité professionnelle et humaine ; les médecins, de leur côté, doivent accepter de prendre en compte les avis des proches et de nourrir leurs décisions d’une réflexion éthique sur la responsabilité des êtres humains les uns à l’égard des autres.

    Les spécialistes semblaient s’accorder cependant sur le fait que M. Vincent Lambert, si dépendant soit-il depuis son accident, n’est pas en fin de vie. Tout en saluant l’engagement des équipes du CHU de Reims, on peut s’étonner que M. Lambert n’ait pas été transféré dans une unité spécialisée dans l’accompagnement des patients en état végétatif ou pauci-relationnel.

    Il appartient à la condition de l’homme et à sa grandeur d’avoir à mourir un jour. Il est bon de s’en souvenir en un temps où certains réclament le droit de mourir quand et comment ils le choisissent tandis que des prophètes du transhumanisme annoncent la fin de la mort.

    Mais c’est l’honneur d’une société humaine que de ne pas laisser un de ses membres mourir de faim ou de soif et même de tout faire pour maintenir jusqu’au bout la prise en charge adaptée. Se permettre d’y renoncer parce qu’une telle prise en charge a un coût et parce qu’on jugerait inutile de laisser vivre la personne humaine concernée serait ruiner l’effort de notre civilisation. La grandeur de l’humanité consiste à considérer comme inaliénable et inviolable la dignité de ses membres, surtout des plus fragiles.

    Nos sociétés bien équipées se sont organisées pour que les personnes en situation « végétative » ou pauci-relationnelle soient accompagnées jusqu’au bout par des structures hospitalières avec des personnels compétents. Leurs familles et leurs amis ont aussi vocation à accompagner l’un de leurs en une telle situation. La confiance mutuelle entre ces personnes diverses est le fondement nécessaire d’un bon accompagnement. Beaucoup font l’expérience que cet accompagnement, tout en étant éprouvant, contribue à les rendre plus humains. Le devoir de la société est de les aider.
    Nous prions encore et nous invitons à prier pour que notre société française ne s’engage pas sur la voie de l’euthanasie. Nous rendons grâce à Dieu pour ceux et celles qui sont quotidiennement les témoins de la grandeur de tout être humain menant sa vie jusqu’à son terme.

    + Eric de Moulins-Beaufort,
    archevêque de Reims

    + Bruno Feillet,
    évêque auxiliaire de Reims