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  • Difficultés psychologiques pour les proches présents lors d'un suicide assisté ou d'une euthanasie

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Difficultés psychologiques pour les proches présents lors d'un suicide assisté / euthanasie

     Publié le : 19/06/2019

     Auteur / Source : European Psychiatry

    Une étude menée en Suisse en décembre 2007 sur 85 parents et amis qui ont été témoins d'un suicide assisté, a révélé une prévalence plus élevée d'état de stress post-traumatique (ESPT) et de deuil compliqué que suite à un décès naturel. La Suisse est l'un des rares pays où le suicide assisté est autorisé. Il est généralement défini comme la prescription ou la fourniture de substances létales dans le but explicite de permettre au patient de se suicider. Malgré le fait que le sujet soit l'objet de débats houleux, il existe très peu de recherches à propos de l'impact d'un suicide assisté sur les proches du suicidé. L'étude fut menée en coopération avec Exit Deutsche Schweiz, une association qui organise le suicide assisté. Les familles ont étés contactées par l'organisation.

    Le traumatisme que laisse un suicide assisté chez les proches du suicidé est différent de celui que peut provoquer une mort naturelle ou un suicide normal.Bien que le suicide assisté permette souvent de faire ses adieux et de rendre le moment de la mort plus prévisible, les images de la mort peuvent causer des symptômes de stress chez les proches. Selon l'étude, 13% des endeuillés montraient des symptômes d'état de stress post-traumatique total, 6,5% se trouvaient en ESPT partiel, 4,9% étaient confrontés à un deuil complexe, 6% à de l'anxiété, et 16% à la dépression22% des participants présentaient des problèmes de santé physique. Les participants montraient une prévalence plus élevée de dépression.

    Cette étude montre donc que le décès non naturel d'un être cher peut avoir un impact sur la santé mentale et physique de ses proches, dû au traumatisme qui s'en suit. De telles constatations appellent à davantage d'accompagnement psychologique pour ces personnes, mais remettent également en question le caractère individuel et autonome d'une fin de vie "choisie".

  • Le scandale de l'utilisation de fœtus avortés pour la recherche

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    A propos de l'utilisation de fœtus avortés pour la recherche

     Publié le : 19/06/2019

    Quand on sait qu'aux Etats-Unis, certains chercheurs s'organisent en circuits commerciaux pour obtenir le corps de foetus avortés à 5 mois, et qu'une activité lucrative s'est développée autour des centres d'avortement, on ne peut qu'apprécier la mesure gouvernementale qui vient d'être prise de couper court aux recherches utilisant des foetus avortés dans les instituts de recherche nationaux.

    Ces méthodes de prélèvements, ainsi que la rémunération de l'activité ont été révélées par le fondateur de l'organisation Center for Medical Progress, David Daleiden, dans le Washington Examiner . Sous couvert de « recherche » et d'avancée scientifique, on assiste dans la presque clandestinité à une forme d'infanticide barbare : il semblerait que certaines recherches exigent des pratiques orientées vers le maintien du foetus « intact » pendant l'avortement, pour pouvoir en prélever les organes dans un environnement stérile.

    La déclaration du ministère indique par ailleurs que toute recherche « externe », c'est-à-dire conduite hors des Instituts Nationaux pour la Santé (NIH), pourra continuer à disposer d'un financement public jusqu'au terme de son contrat. Par la suite, toute demande de financement de recherches impliquant des foetus avortés sera passée en revue par un conseil qui déterminera, à la lumière de considérations éthiques, si la recherche doit être financée.

    Cette nouvelle mesure fait écho à une décision de la Cour Suprême, il y a un mois, validant une loi de l'Indiana qui oblige à l'enterrement ou l'incinération des foetus avortés, en tant que « restes humains », et non « déchets médicaux ». La mesure s'inscrit donc également dans le cadre plus général du débat actuel aux Etats-Unis sur le statut de l'enfant à naître, et laisse présager de nouveaux développements sur ce sujet dans un futur proche.

    SourcesBBC NewsHealth and Human ServicesWashington ExaminerLaLibreMetrotime.

  • Royaume-Uni : l'avortement sous pression et contraint  est une pratique de plus en plus courante

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    LE SCANDALE DES « AVORTEMENTS SOUS PRESSION » AU ROYAUME-UNI

    de genethique.org

    A l’occasion d’une échographie réalisée à 13 semaines, les médecins assurent à Lauren Webster, une jeune irlandaise de 21 ans, que son enfant souffre d’une « obstruction vésicale » (des voies urinaires) lui offrant une faible chance de survie, et qu’il risque d’« être atteint de troubles génétiques tel qu’une trisomie 18 ». Les médecins insistent pour qu’elle avorte. Lauren Webster, qui avait déjà fait deux fausses couches, raconte que son médecin lui a demandé « chaque semaine » si elle voulait avorter. La jeune maman résiste « à toutes les pressions » ayant « l'intuition que son bébé survivrait ». A la naissance de son fils, Ollie, les médecins sont « stupéfaits » de constater que l’« obstruction vésicale » s’est corrigée d’elle-même et qu’il n’est pas porteur de trisomie 18.

    Au Royaume-Uni, la « question de l'avortement sous pression et contraint » est une pratique de plus en plus courante, en particulier de la part du personnel médical. Ainsi au début du mois de juin, à dix reprises, une femme enceinte, Natalie Halson, a subi des pressions pour avorter de sa fille, parce que celle-ci était atteinte d’un spina bifida et condamnée à avoir une « mauvaise qualité de vie ». Pourtant, après une opération de la colonne vertébrale, la petite fille est en bonne santé. Natalie Halson témoigne : « Ils ont fait comme si l'avortement était ma seule option ». Les médecins lui ont ainsi expliqué que si elle renonçait à avorter,  son bébé « serait en fauteuil roulant et n'aurait aucune qualité de vie ». Quelques semaines avant la naissance, on lui a de nouveau proposé d’avorter, ce qui l'a « vraiment bouleversée ». « C'était une vraie petite personne », explique la maman, « c'était horrible de penser qu'ils voulaient juste que je me débarrasse d'elle ». Auprès de tous les parents à qui l’on conseille d'avorter, elle raconte que « ce n'est pas la seule option, peu importe ce que les hôpitaux essaient de leur dire ». « Suivez toujours votre instinct », poursuit-elle, « quelque chose à l'intérieur me disait que mon bébé allait s'en sortir - et regardez-la maintenant, elle est parfaite ».

    Un rapport choquant de la Care Quality Commission (CQC) de 2016 a révélé que l'une des plus grandes chaînes d'avortement du Royaume-Uni, Marie Stopes, exerçaient des pressions sur les femmes, les encourageant à avorter leur bébé. Les établissements Marie Stopes ont ensuite été contraints de « suspendre temporairement la moitié de leurs services ». Une femme raconte : « Quand je leur ai dit que je ne voulais pas de l'avortement, ils m'ont accusé de leur faire perdre leur temps. On m'a fait sortir à moitié habillée et en larmes ». Le personnel de la clinique recevait des primes financières pour encourager les femmes à avorter.

    Une autre étude a révélé que « 75 % des clientes déclarent avoir subi un avortement parce qu'elles avaient ressenti la pression d'un être cher ».

    Sources: 

    SPUC (17/06/2019) - Young mother defies medical pressure to abort her baby and gives birth to a healthy boy

  • Donner sa chair à manger ?

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    De Charles Becquérieux sur le site de France Catholique :

    Comment Jésus peut-il donner sa chair à manger ?

    mercredi 19 juin 2019

    Pour la Fête-Dieu, le 23 juin, ou fête du Saint-Sacrement, début d’une série de trois épisodes sur l’eucharistie à découvrir dans les prochains numéros de France Catholique.

    Certains affirment qu’en disant «  Ceci est mon corps  », Jésus a simplement fait une métaphore : «  Mon corps est comme ce pain que je vous donne  ». À quoi l’on répondra que si Jésus avait fait une métaphore, il l’aurait sûrement expliquée aux disciples, comme il en avait l’habitude. «  Il ne leur parlait pas sans parabole, mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples  » nous dit saint Marc (Mc 4, 34). Dès lors, pourquoi n’aurait-il pas donné d’explication à ce moment-là ? Certains répondront : parce que le caractère métaphorique était trop évident ! C’est comme lorsque Jésus dit qu’il est «  le chemin  » ou «  la porte  » : tout le monde comprend que Jésus ne se prend pas pour une porte ! Nul besoin d’explication. De même, diront certains, il était évident qu’il n’affirmait pas la présence réelle de son Corps dans un bout de pain.

    Les disciples ont retenu le sens littéral

    Admettons. Mais alors, on se retrouve avec un autre problème : si le caractère métaphorique était si évident, pourquoi, dès les premières années après la mort du Christ, les disciples ont-ils retenu la signification littérale, et non le sens imagé (voir saint Paul, I Co. 11, 23-29) ? Pourquoi les disciples, à qui le Christ expliquait tout, ont-ils cru en la présence réelle du corps et du sang du Christ dans le pain et le vin consacrés ?

    Eh bien, justement, et c’est notre hypothèse : parce que Jésus leur avait bien fait comprendre qu’il ne faisait pas une métaphore ! Rappelez-vous : les disciples avaient déjà entendu parler de ce mystère, à Capharnaüm (Jn 6, 48-60). Et, cette fois-là, les disciples – pas plus crédules que n’importe qui – avaient protesté. Ils avaient demandé des explications. Certains même, scandalisés, avaient décidé de quitter le groupe : «  Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui.  » Jésus leur avait dit : «  Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel […] Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde.  » Les disciples, comme nous, ne comprennent pas, se récrient, croient avoir mal entendu : «  Comment peut-il nous donner sa chair à manger ?  » (Jn 6, 52)

    Chacun doit choisir d’accepter ou non

    Or, que fait le Christ ? Bien loin de les rassurer en donnant une interprétation plus acceptable, il insiste : «  En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes  » (Jn 6, 53-58). Et encore ceci : «  Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle.  »

    Les manifestations d’incrédulité reprennent parmi les disciples : «  Cette parole est dure ; qui peut l’entendre ?  » (Jn 6, 60) Jésus, ironique, leur lance alors : «  Cela vous scandalise ? Qu’est-ce que ce sera quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !  » Par ces mots, Jésus met les points sur les «  i  » et met chacun en mesure de faire son choix. Si l’on est capable d’accepter l’idée que Jésus est Dieu, alors on ne trouvera rien d’impossible à ce qu’il donne sa chair à manger. Si on la refuse, alors inutile de rester.

    Étrange et perturbant

    Nous autres, lecteurs modernes, sommes tentés de nous dire : «  Mais pourquoi donc les disciples n’ont-ils pas pris ces paroles au sens figuré ?  » Tout simplement parce que c’était impossible ! Dans la langue araméenne, «  manger la chair de quelqu’un  », au sens figuré, ne signifie absolument pas s’unir à la personne en question, mais la haïr, la persécuter et même la tuer. L’interprétation imagée n’était donc pas possible. Si «  manger quelqu’un  » avait voulu dire «  aimer  », on peut supposer que les disciples n’auraient pas été autrement étonnés par les paroles de leur maître. Mais, cela veut dire haïr.

    Or, le Christ ne peut pas dire à ses disciples : «  Qui ne me hait pas, n’aura pas la vie éternelle.  » Ce serait complètement absurde. À l’extrême limite, il aurait pu dire : «  Si les méchants ne me mangent pas (sous-entendu : ne me tuent pas), alors le salut ne sera pas accompli.  » Mais il dit : «  Si vous, qui m’aimez, ne me mangez pas, vous n’aurez pas la vie éternelle.  »

    Aussi étrange et perturbant que cela puisse être, il faut donc reconnaître que la meilleure hypothèse est que Jésus parlait littéralement. De même qu’il fallait manger l’agneau sacrifié dans l’Ancienne Alliance, il faudra manger l’agneau de Dieu dans la Nouvelle. Ne doit-on pas voir là une application de l’affirmation de Jésus : «  Je ne suis pas venu abolir la loi, je suis venu l’accomplir.  »

  • Il y a cent ans : le Saint-Siège grand absent d'une paix bancale

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    Du site de France Catholique :

    Centenaire de la fin de la Grande Guerre

    Le Saint-Siège grand absent d’une paix bancale

    propos recueillis par Frédéric Aimard

    mercredi 19 juin 2019

    La signature de la paix dans la galerie des Glaces du château de Versailles, 28 juin 1919,
    par William Orpen (1878–1931), musée de la Guerre impériale à Londres.

    Le traité de paix de Versailles, signé il y a cent ans le 28 juin 1919 entre l’Allemagne et les Alliés, n’est pas directement à l’origine de la crise de 1929 ni de la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est un échec diplomatique qui prépara mal l’avenir. Dominique Decherf, ancien ambassadeur de France, spécialiste de l’historien Jacques Bainville, revient sur le rôle du Saint-Siège, absent du traité, dans la recherche d’une paix juste.

    Pourquoi le Saint-Siège a-t-il été absent de la conférence de paix ?

    Dominique Decherf : Absent parce que exclu : l’Italie en avait fait une condition de son engagement aux côtés des Alliés en 1915. La question romaine n’avait pas encore été réglée. Elle le sera par les accords du Latran du 11 février 1929. Depuis 1870, le pape est prisonnier dans Rome. Il n’exerce plus de pouvoir temporel. Or seul un État a capacité de traiter internationalement. Il recouvrera ce droit avec la création de la Cité du Vatican.

    Cependant le pape, Benoît XV, cherchera à peser en faveur d’une paix juste ainsi qu’à défendre les intérêts de l’Église. Il envoie à Versailles Mgr Bonaventura Cerretti qui nouera de premiers contacts avec la délégation italienne sur la question romaine, cherchera à maintenir le protectorat sur les Lieux Saints – la Palestine étant devenue mandat britannique. Il réussira à amender un article du traité concernant le respect du caractère catholique des missions dans les ex-colonies allemandes d’Afrique et du Pacifique transformées en mandat. Mgr Cerretti fut ensuite nonce apostolique en France de 1921 à 1926.

    Le Saint-Siège devient-il de ce fait un critique de premier plan du traité établi en dehors de lui ?

    Le traité fut négocié par deux hommes de la Bible, des protestants calvinistes puritains, un fils de pasteur presbytérien, le président américain Wilson, un prédicateur non conformiste gallois, le Premier ministre britannique Lloyd George, et par un anticlérical non repenti, le Père-la-Victoire, président du Conseil, Georges Clemenceau opposé au rétablissement de l’ambassade de France près le Saint-Siège (supprimée en 1904, rétablie en 1921), qui avait aussi refusé qu’aucun officiel assiste au Te Deum à Notre-Dame de Paris le 14 novembre 1918. Tous trois concordaient à « punir » l’Allemagne. Or, côté allemand, le parti catholique, le Zentrum, était une force dominante avec Matthias Erzberger qui jouissait des meilleures entrées à la Curie romaine.

    Le pape Benoît XV auquel Clemenceau ne pardonnait pas sa tentative de médiation du 1er août 1917 – pour sauver l’Autriche-Hongrie – et son successeur en 1922 Pie XI seront régulièrement accusés de favoriser l’Allemagne au détriment des Alliés pour avoir plaidé en faveur d’un allégement du poids des réparations ou de l’occupation militaire française dans la Rhénanie majoritairement catholique. Ce fut notamment l’objet de la première lettre encyclique de Pie XI, Ubi arcano Dei (23 décembre 1922).

    C’est que l’Église devait faire face, d’un côté, à la révolution spartakiste – marxiste – allemande en confortant le régime de Weimar, et d’autre part à une France officielle qui n’avait pas renoncé à son programme laïque et tentait maladroitement d’imposer le régime de séparation des Églises et de l’État à l’Alsace-Lorraine !

    Le propos néanmoins dépassait de loin les enjeux immédiats : il posait au lendemain de la guerre les principes d’un véritable ordre international chrétien dans l’encyclique Pacem Dei munus pulcherrimum (23 mai 1920). Selon ce texte, une paix véritable et durable doit être nécessairement rapportée à l’exercice de la charité chrétienne. Les nations sont appelées à se réunir dans la mise en œuvre d’un ordre international permettant la conservation de la société humaine.

    Retrouver l’intégralité de l’entretien dans le magazine.

  • Notre simple existence est un défi pour le monde

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    De Samuel Pruvot et Théophane Leroux, avec Erwan de Botmiliau sur le site de Famille Chrétienne :

    Rémi Brague : « Notre simple existence est un défi pour le monde »

    Entretien avec le philosophe Rémi Brague, pour qui la Passion reste la profanation majeure.

    Qu’est-ce qu’un sacrilège ?

    On ne peut pas faire pire que crucifier Dieu. Tout sacrilège perd son pantalon par rap­port à la Passion ! Tout sacrilège est ridicule par rapport à ce qui s’est réellement passé.

    Mesurer la gravité des actes

    Pour le Catéchisme de l’Église catholique, il ne faut pas sous-estimer, d’un point de vue moral, la gravité des actes de profanation même si l’intention des profanateurs n’est pas toujours claire. « Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances […], sont toujours illicites en raison de leur objet : ainsi le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère » (§ 1756).

    Les actes antichrétiens ont augmenté de plus de 220 % en dix ans… Les vols dans une église, c’est une vieille histoire : de simples larcins, avec peut-être un petit frisson blasphématoire. Les tags, profanations, etc., restent de l’ordre de la bêtise. La recrudescence de ces dix dernières années est curieuse : qu’est-ce qui a pu se passer dans le cerveau de certains détraqués dans les années 2010 ?

    Les chrétiens sont-ils persécutés sous nos latitudes ?

    Il y a une persécution mais qui est soft, ou plutôt une décision de la part des gens qui ont le pouvoir politique ou médiatique de ne pas nous écouter : nous comptons pour du beurre. Toute mention de ce qui est chrétien est accompagnée d’un ricanement. Que faire contre ? Peut-être montrer que nous sommes plus malins qu’eux et que nous avons à dire quelque chose de plus intéressant. Ça suppose que nous soyons deux fois meilleurs pour réussir à nous faire pardonner le fait que nous sommes chrétiens.

    ▶︎ À LIRE AUSSI. Rémi Brague : « Le christianisme déculpabilise »

    Pourquoi le christianisme suscite-t-il la haine ?

    Jésus l’a dit : le disciple n’est pas plus grand que le maître. Il est tout à fait normal que ce qui arrive au maître arrive aux disciples. Notre simple existence est un défi pour le monde : la transgression que représente l’idée d’un Dieu incarné est énorme. Cela gêne moins de supposer une sorte de division du travail comme dans le psaume : le Ciel est à Dieu, la Terre est aux hommes (1). Les religions païennes – dont l’islam – respectent cette division. Le christianisme, lui, suppose une aventure de Dieu avec l’humanité, laquelle est rendue à son tour capable d’une caractéristique divine : la sainteté. Le paganisme, c’est le refus de l’alliance entre Dieu et son peuple, qui culmine dans l’Incarnation. Et c’est l’usage idolâtrique du divin qui en fait le miroir de nos propres désirs : être tout-puissant, écraser ses ennemis, etc. C’est le rêve de chaque homme pécheur, donc notre rêve à tous si on n’y fait pas attention.

    N’y a-t-il pas aujourd’hui une perte du sens du sacré ?

    C’est un phénomène intéressant de la culture contemporaine : il devient de plus en plus difficile de blasphémer. Où trouver quelque chose de sacré dont on pourrait se moquer ? Toutes les différences sociales étant arasées, il n’y a plus rien d’inviolable.

    Le christianisme passe pour être l’un des derniers lieux du sacré, par contresens, puisqu’il est le lieu de la sainteté, pas de la sacralité. Les chrétiens sont considérés comme étant les seuls à pouvoir être choqués. C’est devenu un fonds de commerce.

    Les chrétiens sont considérés comme étant les seuls à pouvoir être choqués. C’est devenu un fonds de commerce.

    Quelle est la différence entre le sacré et le saint ?

    Le sacré, c’est ce par quoi vous vous soumettez à quelque chose qui demande votre vie. On le reconnaît à ce qu’il se nourrit de sang : la Nation, le prolétariat, la race… Les dieux ont soif. Le saint, c’est ce qui fait vivre, ce qui vous donne la vie, pas ce qui vous la prend. Nous employons le mot « sacré » tous les jours, mais ce qui est vraiment visé, c’est plu­tôt le saint. Le sacré se concentre dans l’individu et ne fait que le ramener à sa vérité de pécheur, puisque ce que je cherche dans l’idole, c’est l’idéal de ce que je devrais être. Cet individu qui n’a d’autres points de fuite que lui-même se trouve obligé de tourner en rond si la contemplation devient impossible : « Circulez, y’a rien à voir… »

    C’est la liberté individuelle qui devient sacrée…

    Nous nous imaginons libres, mais la liberté de l’homme moderne, c’est celle de l’esclave. Aristote dit que les hommes libres sont plus liés que les esclaves. Lorsque le fouet du garde-chiourme s’éloigne, les esclaves font ce qu’ils veulent. Les hommes libres ont la responsabilité, une conscience, un code d’honneur, les règles de la chevalerie et de la courtoisie, etc. Certaines choses se font et d’autres ne se font pas : d’une certaine manière, ils sont moins libres, puisqu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi. Une autre image, c’est la liberté du taxi : un taxi libre est vide, ne va nulle part et peut être pris d’assaut par ceux qui peuvent payer.

    Samuel Pruvot et Théophane Leroux, avec Erwan de Botmiliau

    (1) «  Le Ciel, c’est le Ciel du Seigneur ; aux hommes, Il a donné la Terre  » (Ps 113b, 16).

  • Retour sur Kongolo et l’Eglise martyre au Congo indépendant

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    Pour ceux qui souhaiteraient connaître le contexte du massacre des missionnaires à Kongolo, Paul Vaute a publié l'an dernier un article sur ce sujet, basé sur l'ouvrage que lui a consacré le professeur Dries Vanysacker (KULeuven).

    A noter que le mémorial de Gentinnes ne contient pas les noms de 217 spiritains, comme le dit Kerknet, mais bien de 216 hommes et femmes, dont 156 prêtres, religieuses et religieux de différents ordres et congrégations, victimes des troubles qui ont suivi l'indépendance congolaise.

    Voici le lien:

            https://lepassebelge.blog/2018/01/29/leglise-martyre-au-congo-independant/

  • « Du visible à l’invisible : un autre regard » : une exposition sur la Fête-Dieu ouverte à Liège jusqu’au 23 juin

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    DSC00370.jpgDans le cadre des manifestations organisées à Liège pour la Fête-Dieu 2019, l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) présente une exposition « Du visible à l’invisible : un autre regard » illustrant les figures eucharistiques dans la liturgie liégeoise dédiée à cette Fête. Cette exposition est ouverte à l’église du Saint-Sacrement jusqu’au 23 juin, tous les jours (sauf le jeudi) de 14h00 à 17h00 (entrée libre). Outre les pièces exposées, elle donne à voir un DVD projeté « en boucle » sur grand écran : celui-ci retrace en images commentées la vie de saint Julienne (1193-1258) ) initiatrice de la Fête-Dieu et celle de l’expansion universelle de cette Fête. En fond sonore on peut aussi entendre l’interprétation des chants de l’office primitif de la Fête-Dieu composé par saint Julienne au XIIIe siècle.

    L’exposition est ouverte jusqu’au 23 juin, tous les jours (sauf le jeudi), de 14h00 à 17h00.

    20190617_142849.jpg

    podcast

    podcast

    Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous:

    Livret exposition 2019 06 16 relu.pdf

    Entrée libre.

    Tous renseignements: tel. 04 344 10 89 ou gsm 0470 94 70 05 .

    Email :   sursumcorda@skynet.be

    JPSC



  • R.D.C : Réouverture du dossier des martyrs de Kongolo

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    Kongolo imdoss21.jpgLe 1er janvier 1962, à Kongolo, Congo-Kinshasa, 20 missionnaires spiritains, dont 19 prêtres belges et 1 frère hollandais, ont été massacrés par des soldats du gouvernement congolais. La Province du Katanga était devenue sécessionniste peu après l'indépendance du pays, en 1960. Les Spiritains et le Diocèse de Kongolo ont célébré, voici quelque temps déjà, le cinquantenaire de cet événement triste, mais plein d'espérance. "Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruit."

    On se réjouira de la réouverture annoncée enfin aujourd'hui, du dossier de canonisation des Pères spiritains assassinés à Kongolo. Le souvenir de cette tragédie emblématique (elle ne fut pas la seule) marque encore la mémoire de nombreux coloniaux et congolais qui vécurent l’effondrement anarchique de leur pays, dès les premiers jours qui suivirent la déclaration d’indépendance (jeudi 30 juin 1960).

    JPSC

  • Quand la barque de l'Eglise prend l'eau...

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    Une émission de RCF :

    La crise de l'Église peut-elle altérer la foi des catholiques ?

    Présentée par Antoine Bellier

    LE TEMPS DE LE DIRE - LUNDI 17 JUIN À 9H03 - DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

    La crise de l'Église peut-elle altérer la foi des catholiques ?

    © Guillaume POLI/CIRIC - Juin 2018 : Homme assis dans l'église Saint-Sulpice à Paris (75), France.

    Confrontée à des crises multiples : des scandales de pédophilie à la baisse de la pratique religieuse, de quelle manière l'Église peut-elle encore continuer à vivre et annoncer l’Évangile ?

    "En ces heures particulièrement tumultueuses, c'est à vous que je pense, prêtres, laïcs, diacres et consacrés qui animez le quotidien de l'Église... Dans la tempête actuelle, vous tenez bon. Vous aimez les personnes qui habitent les lieux de vie où sont édifiées vos églises. Vous compatissez à leurs peines. Vous vous réjouissez de leurs joies.

    Vous êtes les « catholiques » de chaque instant dans l'accueil, l'animation, la célébration, la gestion et tant de choses encore. Vous ne renâclez devant aucune tâche ingrate, inaperçue et pourtant vitale. En ce moment, la "barque Eglise" est battue par tant de vents !"
    Extrait d'une chronique de Mgr Bernard Podvin, "Quand la barque prend l'eau", La Croix du Nord, 19 mars 2019

    La barque de l'Église prend l'eau, écrit Mgr Podvin. Et cela touche éveille chez les croyants catholiques une profonde inquiétude. Si l'Église, du fait de graves manquements de ses membres, est atteinte, est-elle perdue tout entière ? On sait que depuis 2.000 ans, "quelqu’un de plus grand et de plus intérieur anime cette vie ecclésiale", comme le dit encore l'évêque. Confiance n'est pas passivité : quelle attitude adopter face à la crise ? Comment croire quand tout incite au doute ? Pour nous aider dans ces temps difficiles, et alors que l'Église catholique a entamé un important travail d'écoute auprès des victimes d'agressions sexuelles et d'emprise spirituelle, Antoine Bellier reçoit deux théologiens. Robert Cheaib, auteur de "Au-delà de la mort de Dieu - La foi à l'épreuve du doute" (éd. Salvator) et Agnès Desmazières, auteure de "Le dialogue pour surmonter la crise - Le pari réformateur du pape François"

    CRISE INSTITUTIONNELLE OU CRISE SPIRITUELLE ?

    Crise de l'institution, crise spirituelle : Agnès Desmazières rappelle que selon le pape François les deux sont liées. "Peut-on être qu'on a du mal à voir le lien entre les deux et c'est ça le chemin que nous invite à parcourir le pape François".Réforme de l'Église et conversion personnelle vont de pair : c'est la position que défend le souverain pontife

    QUITTER L'ÉGLISE

    "Ils s’éloignent de l'Église sur la pointe des pieds" titrait le journal La Croix (17/06/2019). Agnès Desmazières se montre optimiste : "Je pense que c'est une crise qui nous pousse à voir où est notre amour de l'Église, où est notre amour du prochain, qu'est-ce qu'on veut construire ensemble." Pour elle l'appel du pape Fançois à "plus de cohérence" est "entendu".

    LA CRISE ET LA FOI

    Au moment où on est tenté de renoncer à l'Église en tant qu'institution, on se heurte au besoin de tout croyant de partager sa foi avec la communauté des fidèles. Une foi qui est nécessairement en tension, puisque, comme le dit Robert Cheaib, "la foi n'est pas une certitude mathématique", mais "un cheminement" qui se fait "entre les consolations de Dieu et les tentations du monde". 

    INVITÉS

    • Robert Cheaib, théologien, enseignant à l’Université pontificale grégorienne (Rome), membre du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie
    • Agnès Desmazières, historien, théologien, maître de conférences au Centre Sèvres

    BIBLIOGRAPHIE

    • Le dialogue pour surmonter la crise - Le pari réformateur du pape François

    Agnès Desmazières (éd. Salvator (2019)

    • Au-delà de la mort de Dieu - La foi à l'épreuve du doute

    Robert Cheaib, trad. Robert Kremer (éd. Salvator (2019)

  • Le prochain synode sur l'Amazonie : une assemblée décisive pour le pontificat de François

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Synode sur l’Amazonie : l’heure du bilan pour le pape François

     
	27 mai 2019 : Le pape François reçoit en audience privée le chef indigène de l’Amazonie Raoni Metukire, leader du peuple Kayapo et sa délégation. © VaticanMedia-Foto/CPP/CIRIC

    27 mai 2019 : Le pape François reçoit en audience privée le chef indigène de l’Amazonie Raoni Metukire, leader du peuple Kayapo et sa délégation. © VaticanMedia-Foto/CPP/CIRIC

    Le Vatican a rendu public lundi 17 juin le document de travailinstrumentum laboris ») en vue du prochain synode sur l’Amazonie, qui se tiendra du 6 au 27 octobre prochain. Et, déjà, le texte positionne cette prochaine assemblée comme décisive pour le pontificat.

    Le synode sur l’Amazonie ouvrira-t-il la porte à l’ordination d’hommes mariés ? Jusqu’à présent, la plupart des analyses se sont focalisées, non sans raison, sur cette question assez épineuse et clivante qui, si elle venait à être tranchée par la positive, marquerait une inflexion majeure. Et dans le document de travail qui vient d’être rendu public, elle n’est pas évacuée. Afin de mieux répondre aux besoins des peuples amazoniens, la possibilité de nouveaux ministères est ainsi envisagée : « Considérant que le célibat est un don pour l'Église, nous demandons que, pour les zones les plus reculées de la région, la possibilité d'ordination sacerdotale d'anciens, de préférence autochtones, respectés et acceptés par leur communauté, soit étudiée, même s'ils ont déjà famille établie et stable, afin de garantir les sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne. »

    Nous demandons que, pour les zones les plus reculées de la région, la possibilité d'ordination sacerdotale d'anciens, de préférence autochtones, respectés et acceptés par leur communauté, soit étudiée.

    Bien sûr, la question des viri probati est liée à l’impossibilité pour les prêtres en présence de couvrir un territoire aussi immense et de permettre une pratique sacramentelle régulière. Avec cette quadrature du cercle théologique : comment maintenir l’affirmation que l’eucharistie fait l’Église si les ministres ordonnés viennent à manquer ? Mais la philosophie qui sous-tend cette réflexion est aussi celle de l’inculturation, chère à François, déjà présente dans le document d’Aparecida (2007). L’idée que les peuples autochtones qui prêchent aux autochtones sont d’autant mieux capables de communiquer le message de l'Évangile qu’ils le font avec « une connaissance approfondie de leur culture et de leur langue ». C’est la condition sine qua non pour passer d’une « Église qui visite » à une « Église qui reste », qui accompagne et qui est présente à travers des ministres issus de ses propres habitants. Dans cette perspective, sont également envisagés un type de « ministère officiel » pouvant être attribué aux femmes, mais aussi des manières de renforcer la coresponsabilité, en formant les laïcs.

    Pourtant, on ignore de quelle manière le synode tranchera ce point sensible. Et ce d’autant plus que le pape a récemment déclaré, dans le vol retour du Panama, qu’il ne s’imaginerait pas digne de se présenter devant Dieu en ayant pris la décision de rendre le célibat optionnel, tout en évoquant les discussions actuelles concernant des endroits très reculés. Une formule qui rend impossible le fait de savoir si pour lui la porte est définitivement fermée ou très légèrement entre-ouverte. Et la question ne doit pas cacher la forêt du synode. En effet, dès l’introduction, cette assemblée apparaît comme un « bilan », presque un « testament » - au sens étymologique de témoignage - du pontificat, non pas au sens où il s’agirait du dernier acte de François, mais dans la mesure où il fait la synthèse de tout ce qui a été mis en place par le pape depuis son élection, jetant un éclairage déterminant sur les six années qui viennent de s’écouler.

    « Suivant la proposition du Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), est-il ainsi annoncé en prologue, le document est structuré sur la base des trois conversions auxquelles le pape François nous invite : la conversion pastorale à laquelle il nous appelle par le biais de l'exhortation apostolique Evangelii gaudium (voir-écouter) ; la conversion écologique à travers l'encyclique Laudato si', qui donne l’orientation du chemin (juger-agir) ; et la conversion à la synodalité ecclésiale à travers la Constitution apostolique Episcopalis communio, qui structure la marche ensemble (juger-agir). » Ainsi, François, qui depuis le début de son pontificat martèle qu’il est pécheur - et dont le tout premier geste a été de s’incliner devant la foule pour inviter chacun à prier pour lui - et qui n’a de cesse de promouvoir le sacrement de réconciliation, confirme à travers ce synode la volonté placer son pontificat sous le signe de la conversion.

    François, qui depuis le début de son pontificat martèle qu’il est pécheur, confirme la volonté placer son pontificat sous le signe de la conversion.

    Conversion écologique, car la maison brûle : « Le changement climatique et l'augmentation des interventions humaines (déforestation, incendies et modifications de l'utilisation des terres) amènent l'Amazonie à un point de non retour », un « tournant » vers la désertification. Ce tournant dramatique est pourtant un « moment de grâce », un kaïros, et dans ce contexte, le synode peut devenir « un signe d’espérance pour le peuple amazonien et toute l’humanité ». Conversion pastorale et ecclésiologique, pour « répondre avec honnêteté et style prophétique au cri des peuples en faveur de la vie et de la terre amazonienne ». Dans ce contexte, « de nouveaux espaces sont ouverts pour recréer des ministères adaptés à ce moment historique ». Il est temps, martèle le document, « d'écouter la voix de l'Amazone et de réagir en tant qu'Église prophétique et samaritaine ».

    C’est tout le paradoxe de ce synode : premier synode local initié par François - il se focalise sur une ère géographique précise -, il pourrait bien être le plus représentatif du pontificat et le plus universel. Comme le pape l’a déjà dit, l’Amazonie est une sorte de laboratoire du monde et de l’Église. Voilà pourquoi la question de l’ordination de viri probati est si complexe, car on imagine mal qu’elle puisse être traitée uniquement comme une « exception locale », sachant que d’autres Églises locales, en Allemagne notamment, sont particulièrement actives sur le sujet. Cela illustre la complexité de la réforme ecclésiale souhaitée par le pape, qui passe par une plus grande autonomie des Églises locales. Comment trouver la juste mesure entre la dimension universelle, la catholicité de l’Église, et les dynamiques locales, les logiques d’inculturation ? Ce synode sur l’Amazonie s’annonce à la fois comme un temps de bilan et une heure de vérité du pontificat.

     

    Jeanne Smits, sur son blog, y va de son analyse et se montre très pessimiste...

  • Les 19 missionnaires belges assassinés à Kongolo en 1962 bientôt béatifiés ?

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    De Kerknet.be :

    19 missionnaires belges assassinés bientôt béatifiés ?

    Dans le diocèse congolais de Kongolo, une procédure de béatification a été engagée pour les pères assassinés le jour du Nouvel An 1962.

    19 missionnaires belges pourraient être béatifiés. Ce sont les "martyrs de Kongolo", qui ont été torturés et assassinés par l'armée gouvernementale le 1er janvier 1962 lors de la lutte pour l'indépendance du Katanga. Ils faisaient tous partie de la congrégation du Saint-Esprit ("spiritains"). Le 31 décembre 1961, ils ont été agressés par un groupe de soldats. Le lendemain, ils sont morts d'une mort atroce. Leurs corps mutilés ont été jetés dans la rivière.

    "A l'époque, notre congrégation à Rome avait immédiatement demandé la béatification, mais comme la raison de leur mort était trop difficile à comprendre, cela n'a pas été possible", a déclaré le père Joseph Burgraff à la Gazet van Antwerpen. Burgraff dirige le centre de Gentinnes où résident les spiritains. "Le pape François a changé la procédure en 2017. Pour être béatifié en tant que martyr, il n'est plus nécessaire d'être assassiné par haine de la foi. Les personnes qui sont restées au service de la population, même si elles savaient que leur vie était en danger, sont également éligibles. Toutefois, la procédure ne peut être démarrée qu'à partir de Kongolo. Mgr Ngoy, évêque de Kongolo, s'est récemment rendu à Gentinnes et entamera à nouveau la procédure de béatification. "

    Sur le mur de la chapelle de la mémoire en Brabant wallon, Gentinnes porte les noms des 217 spiritains assassinés au Congo. "Le martyre fait partie du fait d'être missionnaire", a déclaré Burgraff à Tertio il y a quelques années. "C'est une conséquence de notre fidélité à Jésus et au peuple."