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  • L'oeuvre du cardinal Newman consultable sur Internet

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    De John Burger sur le site Aleteia.org :

    L’ensemble de l’œuvre du cardinal Newman enfin accessible en ligne

    22 août 2019

    Canonisé le 13 octobre prochain, le cardinal John Henry Newman a laissé derrière lui une œuvre immense. Ceux qui le souhaitent pourront désormais consulter gratuitement et en un clic plus d’une centaine de ses ouvrages jusqu’alors inaccessibles.

    Grand penseur du XIXe siècle et figure majeure de l’Église d’Angleterre, le cardinal John Henry Newman a laissé derrière lui un héritage spirituel et intellectuel colossal à travers un grand nombre d’ouvrages, d’essais et de lettres. Ceux qui souhaitent en savoir plus sur son œuvre apprécieront certainement de savoir qu’ils peuvent désormais accéder gratuitement à la plupart des écrits du cardinal anglais grâce à leur mise en ligne effectuée par le National Institute for Newman Studies(NINS).

     

    L’institut détient la base de données la plus grande et la plus complète au monde des travaux du cardinal Newman. La plateforme digitale interactive de NINS recueille ainsi plus de 250.000 pages du cardinal issues de 165 documents dont des lettres, des essais, des photographies, des cartes ou encore des manuscrits. « Notre base de données a redonné vie à des versions manuscrites écrites de la main du cardinal, ainsi qu’à des publications et d’autres textes inédits qui proviennent directement des archives de l’Oratoire de Birmingham », détaille l’institut.

    NEWMAN LETTER IN LATIN

    National Institute for Newman Studies
    A letter Cardinal Newman wrote in Latin in 1850.

    C’est l’Oratoire de Birmingham qui détient les archives de la plupart des travaux originaux du cardinal. Cependant, comme l’indique le directeur informatique de NINS Daniel T.Michaels, ses limites matérielles et financières grandissantes ont entraîné, au fil du temps, une réduction de ses effectifs et, par conséquence, un accès limité du public. Des milliers de lettres du cardinal, ses sermons ou encore des photographies s’étaient par la suite accumulés et avaient été archivés sans aucun accès possible pour le grand public. Il a fallu plus de cinq années de travail pour réaliser ce travail qui s’achèvera juste avant la canonisation du cardinal Newman, prévue le 13 octobre prochain.

  • Un évêque réagit aux vols et profanations d'hosties consacrées

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    Alors que se multiplient des actes de vol, de vandalisme ou de sacrilège délibéré à l'encontre de nos églises, cette réaction de l'évêque de Beauvais, Noyon et Senlis mérite d'être signalée :

    Du site de l'Eglise catholique dans l'Oise :

    Message de Mgr Jacques Benoit-Gonnin après la profanation de l’église St Samson de Clermont

    © photo CIRIC

    La question de la sécurité des églises doit préoccuper tous les fidèles.

    Beauvais, le 22 août 2019 (Mémoire de la Vierge Marie, Reine)

    Pour la seconde fois en quelques jours, la Sainte Réserve a été profanée, dans notre diocèse. C’était en l’église Saint-Samson de Clermont. Le contexte était différent, mais le résultat fut le même.

    Les catholiques dans l’Oise sont une nouvelle fois meurtris. Ils se rassemblent dans les églises pour y rencontrer Dieu ensemble ou seuls, pour y vivre des actes heureux ou douloureux de leur existence, pour y puiser des forces nécessaires à leur vie dans la société dont ils sont membres. À Clermont, comme à Compiègne, on a violé le tabernacle, cette petite armoire où sont conservées les hosties, signes de la présence réelle de Jésus ressuscité qui se fait proche, et se donne en nourriture à ses disciples, pour leur communiquer sa force de vie, d’amour, et d’espérance.

    Comme chrétiens catholiques, ce nouvel évènement nous attriste davantage, dans la mesure où il laisse supposer que des personnes font des églises une cible pour satisfaire leur addiction ou assouvir leur cupidité. Ma confiance demeure ferme dans les forces de sécurité de notre département qui feront leur travail pour clarifier ces affaires et leur donner les suites qui conviennent.

    Au stade actuel, je renouvelle ma demande pressante aux Curés et à tous les fidèles pour qu’ils soient vigilants, particulièrement sur la sécurité des tabernacles contenant la Réserve eucharistique, et qu’ils prennent les mesures qui peuvent s’avérer nécessaires, dans le contexte actuel. Quant aux ciboires contenant la Sainte Réserve et déposés au tabernacle, ne pourrions-nous pas envisager de ne plus utiliser les objets anciens, plus convoités, et de n’utiliser que des objets dignes, mais de moindre valeur ? Plus encore que le ciboire, c’est son « contenu » qui est confié à l’attention, à l’adoration, à la responsabilité de tous les fidèles.

    Aujourd’hui encore, le Seigneur attend que nous réagissions « à hauteur d’Évangile » ! Non, aux accusations prématurées ; non à des récupérations suspectes. L’Évangile est un message d’Amour et de fraternité ; il appelle les chrétiens à agir à partir du témoignage de Jésus, et non à partir des passions qui nous habitent, lesquelles doivent être évaluées, maitrisées et (possiblement) purifiées. Ne nous laissons pas dominer par l’amertume, la colère, voire la violence.

    Dans le même temps, j’invite tous les fidèles à développer courageusement les actions qui permettront aux églises de rester ouvertes. Elles répondront ainsi à leur destination : accueillir celles et ceux qui veulent en franchir le seuil pour y prier seuls ou avec d’autres, pour y trouver le calme, le silence, le soutien des Saints et la présence mystérieuse du Dieu de Miséricorde.

    La fermeture d’une église accroit (d’une manière relative) sa sécurité, mais elle modifie et appauvrit son sens : une église est « Maison de Dieu », d’un Dieu qui s’est fait proche en Jésus-Christ, et veut être accessible. L’ouverture d’une église rend visible et concrète la proximité et l’accessibilité de Dieu. Sa fermeture dit une plus grande distance entre Dieu et les hommes, ou qu’elle n’est qu’une maison d’hommes qu’ils administrent, à leur convenance. Chrétiens, voulons-nous être au service de la proximité de Dieu Un, Grand et Proche ? Sommes-nous disposés à en tirer des conséquences, en essayant de rendre nos églises plus accessibles, en les fréquentant nous-mêmes davantage pour y rencontrer notre Bien-aimé Seigneur (même si, bien sûr, nous pouvons d’abord le rencontrer en nous, et partout où nous vivons !) ?

    Ainsi la question de la sécurité des églises doit nous préoccuper, (comme elle préoccupe légitimement les élus municipaux), mais cela ne doit pas être au détriment du sens de ces monuments construits par la foi de nos aïeux, et confiés à la nôtre.

    Je célèbrerai une messe de réparation, samedi prochain, 24 août, à 9h, en l’église Saint-Samson de Clermont. J’espère y retrouver de nombreux fidèles.

                + Jacques Benoit-Gonnin,
    évêque de Beauvais, Noyon et Senlis

  • "Toute maternité de substitution est de l’exploitation"

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    Lu sur ce blog féministe (Tradfem) :

    Toute maternité de substitution est de l’exploitation — le monde devrait se rallier à l’interdiction adoptée en Suède.

    Aucun pays n’autorise la vente d’êtres humains, alors pourquoi la maternité de substitution est-elle encore légale ? Même quand elle est « altruiste », la société en paie le prix.

    Il est évident depuis un certain temps que quelque chose ne va pas avec la maternité de substitution. Depuis les débuts de cette industrie commerciale à la fin des années 1970, elle est truffée de scandales et de cas d’exploitation et de violences. De l’infâme affaire « Baby M » — dans laquelle la mère a changé d’avis et a été contrainte, en pleurs, à se départir de son bébé — au milliardaire japonais qui a commandé 16 enfants dans différentes cliniques thaïlandaises, on assiste à une marchandisation totale de la vie humaine : cliquez, choisissez la race et la couleur des yeux, payez, puis faites-vous livrer votre enfant.

    Il y a aussi le cas récent de la mère porteuse étatsunienne qui est décédée ; ou encore les futurs parents qui ont refusé d’accepter un enfant handicapé et ont essayé de faire avorter la mère porteuse ; sans parler des usines à bébés omniprésentes en Asie.

    Cette semaine, la Suède a pris fermement position contre la maternité de substitution. L’enquête gouvernementale à ce sujet a publié ses conclusions, que le Parlement devrait approuver plus tard cette année. Il s’agit notamment d’interdire toute maternité de substitution, qu’elle soit commerciale ou altruiste, et de prendre des mesures pour empêcher les citoyens de fréquenter dans ce but des cliniques situées à l’étranger.

    Il s’agit d’une décision révolutionnaire, un véritable pas en avant pour le mouvement des femmes. Initialement divisées sur la question, lcelles-ci ont progressivement fait front commun et mieux ciblé cet enjeu. Au début du mois de février (2016), des militantes féministes et des droits de la personne du monde entier se sont réunies à Paris pour signer une Charte pour l’abolition universelle de la maternité de substitution, et le Parlement européen a également demandé à ses États de l’interdire.

    Les principales objections au rapport de l’enquête suédoise viennent d’hommes voulant devenir pères, qui affirment que si une femme veut devenir mère porteuse, il est certainement erroné de l’en empêcher. Par contre, il est révélateur de constater que très peu de femmes se désolent de cette occasion manquée. Il est clair qu’au bout du compte, c’est la demande masculine qui alimente cette industrie.

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  • Croisades, inquisition, guerres de religion colonisation, sexe, argent... : 15 historiens répondent au procès de l'Eglise

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    Du site "Place des Libraires" :

     
    L'Eglise en procès ; la réponse des historiens
     

    Les croisades étaient-elles une entreprise impérialiste à l'encontre de l'Orient musulman ? L'Inquisition a-t-elle brûlé des milliers d'hérétiques ? La chrétienté médiévale était-elle antisémite ? L'Église s'est-elle vraiment interrogée pour savoir si les femmes avaient une âme ? Les papes de la Renaissance ressemblaient-ils tous aux Borgia ? Pendant les guerres de Religion, les catholiques ont-ils fait preuve d'intolérance alors que les protestants incarnaient la liberté d'esprit ? Galilée a-t-il été condamné parce que les papes s'opposaient aux découvertes scientifiques ? L'Église du xixe siècle était-elle par principe hostile à la modernité ? Dans les années 1930, le Vatican s'est-il aveuglé par anticommunisme sur les dangers du fascisme et du nazisme ? Autant de questions explosives en forme de réquisitoire dans un procès couramment fait à l'Église catholique. Les réponses données ici par quinze historiens visent d'abord à remettre en contexte chaque question dans son époque, avec le souci d'éviter tout anachronisme. Sans jamais remplacer la légende noire par une légende dorée, cette fresque alerte et passionnante redonne sa place à une investigation historique sans préjugés ni oeillères.

  • Belgique : actualité de l'hiver démographique

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    La natalité baisse en Belgique. Et ce serait encore plus grave s'il n'y avait la présence nombreuse de femmes d'origine étrangère (et de confession musulmane) naturalisées belges dans un passé récent...

    De Maïté Warland sur le site de la RTBF :

    Une femme sur 5 de 40 ans en Europe ne voudrait pas d’enfants. Chez nous, difficile d’avoir un chiffre précis mais les chiffres de l’institut belge de statistiques montrent une baisse de la natalité depuis 7 années consécutives. "En 2017, le nombre des naissances vivantes issues de mères résidant en Belgique est descendu en dessous de la barre des 120.000", explique Statbel sur son site internet :

    Une natalité et une fécondité toujours en baisse

    Une natalité et une fécondité toujours en baisse

    En 2017, le nombre des naissances vivantes issues de mères résidant en Belgique est descendu en dessous de la barre des 120.000. Le taux brut[1] de natalité est ainsi en baisse pour la 7e année consécutive et s’établit à 10,5 pour mille. C’est ce qui ressort des dernières données de natalité et de fécondité (2016 et 2017) publiées par Statbel, l’office belge de statistique.

    Avec 119.102 naissances vivantes en 2017, pour une population toujours légèrement en croissance, la fécondité belge, mesurée par l’indice conjoncturel de fécondité[2], s’établit à 1,64 enfant par femme en moyenne (1,68 en 2016).

    Dans les années 80 et 90, la fécondité belge s’est maintenue durant plusieurs années à des niveaux inférieurs à celui d’aujourd’hui (1,51 enfant par femme en 1985). Au sein de l’Union européenne, la fécondité belge se situe juste au-dessus de la moyenne européenne (1,59 enfant par femme pour EU28). L’Allemagne (1,57), le Luxembourg (1,39), le Portugal (1,38), l’Italie (1,32) et l’Espagne (1,31) sont en dessous.

    La France (1,90), la Suède (1,78), l’Irlande (1,78), le Danemark (1,75) et le Royaume-Uni (1,74) ont, quant à eux, une fécondité supérieure à la moyenne. Les Pays-Bas (avec un taux de fécondité à 1,62) se situent, tout comme la Belgique, légèrement au dessus de la moyenne de l’Union Européenne. Par ailleurs, on observe que, même si la fécondité du moment diminue (de 2,7 enfants par femme en 1964, nous sommes passés à 1,6 enfant par femme, en moyenne, en 2017), les mères qui terminent leur vie féconde aujourd’hui (ce terme reste fixé, arbitrairement, à 50 ans) ont eu le même nombre d’enfants que les mères qui l’ont terminée en l’an 2000 ou juste avant (1,82 enfant en moyenne pour la génération féminine née en 1968 et 1,84 enfant en moyenne pour la génération féminine née en 1950).

    Au niveau régional, la baisse de 2017 paraît légèrement plus importante en Flandre (de 1,66 à 1,62 enfant par femme), qu’en Wallonie (de 1,66 à 1,63 enfant par femme) et à Bruxelles-capitale (de 1,82 à 1,80 enfant par femme). Cependant, sur le long terme, on assiste indéniablement à un rapprochement des fécondités régionales.

  • Inde : des pèlerins catholiques attaqués dans le Tamil Nadu durant un pèlerinage marial

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Des pèlerins catholiques attaqués dans le Tamil Nadu durant un pèlerinage marial

    22/08/2019

    Le 18 août, 40 pèlerins catholiques de l’État du Tamil Nadu ont été agressés par six personnes accusées d’être membres d’un groupe extrémiste hindou. Les pèlerins étaient en pèlerinage depuis l’État voisin du Karnataka vers le sanctuaire marial de Velankanni, dans le Tamil Nadu sur la côte du golfe du Bengale. Chaque année, les pèlerins viennent au sanctuaire pour participer à un festival de neuf jours qui se termine le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de la Vierge. Selon les autorités ecclésiales du Tamil Nadu, les chrétiens de la région ont subi des attaques répétées de la part des nationalistes hindous depuis l’arrivée au pouvoir du BJP (Bharatiya Janata Party) en 2014.

    La police indienne a arrêté six personnes suspectées de faire partie d’un groupe extrémiste hindou, après avoir attaqué quarante catholiques qui participaient à un pèlerinage de 450 kilomètres, vers un sanctuaire marial situé dans la ville de Velankanni, dans l’État du Tamil Nadu dans le sud de l’Inde. Les attaquants ont été accusés d’avoir arrêté les pèlerins sur une route publique le 18 août, de les avoir battus et agressé verbalement, explique Santhalingam, un inspecteur du commissariat de police du district de Vellore. Une statue de Marie que portaient les pèlerins, qui était transportée dans un chariot décoré, a été détruite dans l’attaque, ajoute l’inspecteur dans une interview accordée le 21 août. Les six suspects ont été placés en détention provisoire durant l’investigation policière. Ils sont poursuivis pour tentative d’homicide, émeute, violation des sentiments religieux et violation de la paix interreligieuse. Les autorités du forum des évêques du Tamil Nadu ont déclaré que le pèlerinage est organisé tous les ans depuis plus d’un siècle. Les pèlerins marchent chaque année vers le pèlerinage marial d’origine portugaise, situé sur la côte du golfe du Bengale, afin de prendre part à un festival de neuf jours qui prend fin le 8 septembre, jours de la fête de la Nativité de la Vierge. Les pèlerins attaqués, qui ont commencé leur périple dans l’État voisin du Karnataka, ont continué leur pèlerinage sous protection policière, ont signalé les autorités ecclésiales. « Cette attaque est une menace manifeste contre la liberté constitutionnelle d’expression et de mouvement dont bénéficient tous les citoyens du pays », a dénoncé le père Cyril Victor Joseph, directeur du centre de communication de l’archidiocèse de Bangalore. « De telles attaques posent une menace sérieuse à la paix et l’harmonie du pays, en particulier entre les membres de diverses communautés religieuses. Bien que l’attaque ne concerne qu’un petit groupe, cela touche tous les chrétiens. C’est une menace ouverte contre l’expression publique et la pratique de notre foi », a poursuivi le prêtre. Les autorités catholiques du Tamil Nadu se sont également plaintes du fait que leurs fidèles ont subi de plus en plus d’attaques de la part des groupes hindous extrémistes depuis l’arrivée au pouvoir du BJP (Bharatiya Janata Party) en 2014. Selon le forum des évêques du Tamil Nadu, le gouvernement fédéral approuve implicitement les violences religieuses destinées à favoriser la création d’une nation exclusivement hindoue. « Durant plus d’un siècle, des gens de toutes confessions ont pris part à la fête mariale de Velankanni. Autrefois, cela se déroulait paisiblement », insiste le père L. Sahayaraj, secrétaire adjoint du Conseil des évêques du Tamil Nadu. « De tels actes de violences ne peuvent que répandre la haine entre les gens. » Des groupes de catholiques, y compris des femmes et des enfants, ont marché durant plusieurs jours en chantant des hymnes et en priant le chapelet, commente Benedict Jaikumar, un catholique de la région. Ils ont également transporté des statues et des images de la Vierge Marie, transportés dans un chariot décoré. La nuit, ils se reposaient dans les paroisses rencontrées. Benedict Jaikumar, qui fait partie du groupe attaqué, assure que personne n’a été gravement blessé. Selon lui, les attaquants affirment être membres du groupe extrémiste Hindu Munnani.

    (Avec Ucanews, New Delhi)

  • Chine : "pour prier et participer à la messe, nous devons nous cacher, nous déplacer d’un endroit à l’autre"

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    De sur le site Bitter Winter :

    Des catholiques forcés de rejoindre l’Église étatique

    Les autorités provinciales et municipales à travers la Chine intensifient les efforts pour fermer les lieux de rassemblement clandestins où les objecteurs de conscience qui refusent de rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC) continuent de pratiquer leur foi. De telles actions des autorités méprisent et dénaturent les orientations pastorales du 28 juin qui autorisent les prêtres et évêques catholiques à rejoindre l’APCC, mais permettent également des « objections de conscience » de la part de ceux qui pensent que rejoindre les organisations étatiques est contraire à leurs principes.

    Un document confidentiel ordonne la suppression des lieux de rassemblement catholiques clandestins

    Selon des sources au sein du gouvernement, au mois d’avril, le groupe chargé du Département du Travail du Front uni dans un comté sous la juridiction de Fuzhou, une ville-préfecture de la province orientale du Jiangxi, a émis un document confidentiel relatif à l’intensification des « travaux de rectification en matière religieuse » contre les activités des églises catholiques clandestines dans le diocèse de Yujiang.

    L’un des quatre diocèses de l’archidiocèse de Nanchang qui couvre à peu près le territoire de Jiangxi et le diocèse catholique romain de Yujiang, réunit des croyants de vingt comtés de l’est de la province, dont six sont sous la juridiction de Fuzhou. Certaines congrégations qui s’y trouvent et qui refusent de rejoindre l’APCC continuent de se rassembler clandestinement, malgré les tentatives des autorités de les mettre sous le contrôle de l’État. Par conséquent, l’édit demande de mener des enquêtes plus poussées pour vérifier les activités des objecteurs de conscience catholiques, de restreindre davantage leur espace de survie, de fragiliser leurs capacités à organiser des activités religieuses, et d’intensifier le contrôle sur les principaux membres du clergé.

    Peu après la publication du document, plusieurs lieux de rassemblement catholiques clandestins du diocèse ont été fermés. À la mi-mai, lorsque les autorités ont perquisitionné l’un de ces lieux, ils ont menacé d’annuler les prestations de sécurité sociale de son propriétaire qui a environ 70 ans, à moins qu’il ferme le site. Ils ont également menacé d’imposer une amende de 200 000 RMB (environ 25 500 €) et de l’arrêter s’il réunit de nouveau la congrégation pour la messe.

    Pour éviter la persécution du gouvernement, les croyants ont commencé à se rassembler tôt le matin, à 5 heures. Malgré cela, à la fin du mois de juin, des autorités et agents de police ont perquisitionné le lieu pendant une messe. Le prêtre a réussi à s’échapper et à éviter l’arrestation, le propriétaire du lieu a été conduit au poste de police où les agents ont menacé de retenir sa carte d’identité et ses documents d’immatriculation de son ménage afin de le forcer à fermer le lieu de rassemblement. Le propriétaire n’avait d’autre choix que de cesser d’organiser des rassemblements pour la congrégation.

    Au mois d’avril, un autre lieu de rassemblement dans le diocèse a été fermé, ce qui a contraint les croyants à disloquer en petits groupes pour tenir des rassemblements. Le lieu a été construit en 2017 pour un montant de plus d’un million de RMB (environ 127 000 €), collecté par la congrégation. Dans le passé, des catholiques en provenance de cinq communes y assistaient à la messe.

    « Xi Jinping a affirmé au journal que la liberté religieuse est effective en Chine. C’est faux. C’est un mensonge. Il déclare cela juste pour que les étrangers l’entendent », a déclaré un croyant. « Prier et participer à la messe, c’est comme mener une guérilla ; nous devons nous cacher, nous déplacer d’un endroit à l’autre. »

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  • "Que Dieu nous bénisse, qu’il bénisse nos jeunes et Hong-Kong" : les paroles d’un prêtre hongkongais

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    « Espérance dans le désert » : paroles d’un prêtre hongkongais avant la manifestation du 18 août

    20/08/2019

    Plusieurs centaines de catholiques ont participé à la manifestation massive du dimanche 18 août, organisée à Victoria Park, aux côtés de plus d’1,7 millions de personnes. Une autre manifestation, organisée par le Front civil des droits de l’homme, est également prévue le samedi 31 août. Avant la manifestation du 18 août, les fidèles ont pris part à un temps de prière organisé par le bureau Justice et Paix de Hong-Kong, sur le thème « Espérance dans le désert ». Durant la célébration, après quelques hymnes et lectures bibliques, le père Carlos Cheung, salésien hongkongais, a pris la parole à propos de la crise actuelle hongkongaise.

    Comme nous le rappellent les lectures de ce jour, Dieu est toujours avec nous, et nous marchons vers la terre promise en embrassant l’espérance accordée par Dieu : « Tu l’as vu aussi dans le désert : le Seigneur ton Dieu t’a porté, comme un homme porte son fils, tout au long de la route que vous avez parcourue jusqu’à votre arrivée en ce lieu » (Deut. 1, 29-31). Quelles que soient les difficultés, nous n’abandonnons pas facilement. Nous devons nous rappeler que durant cette campagne, nous ne recherchons pas des petites victoires à court terme. Il s’agit d’un combat à long terme. Même si le gouvernement ne tient pas compte de nos demandes pour le moment, nous devons continuer sans relâche dans notre paroisse, dans notre communauté, parmi nos amis et les membres de notre famille. Ici, chacun d’entre nous est responsable et chargé d’éveiller les gens autour de nous. Nous avons été exposés à des violences incessantes depuis plus de deux mois. Des manifestants ont été traités violemment et arrêtés. Dès juin, la police a réprimé les gens avec un usage excessif de la force, en enfreignant les règles de sécurité et en violant les normes internationales sur les droits de l’homme. Le 21 juillet, la police a même autorisé des attaques aléatoires de bandits contre des citoyens. Des habitants, des citoyens ordinaires et même des simples passants ont été agressés par des bombes lacrymogènes et ont été arrêtés sans raison valable. Le gouvernement contribue à couvrir des abus commis par la police et répand de fausses nouvelles en désinformant le public. Aujourd’hui, le gouvernement va jusqu’à diffamer ses opposants et diffuse une propagande politique. Pire encore, le gouvernement a été jusqu’à proférer des mensonges éhontés en pleine conférence de presse. Voulons-nous nous laisser manipuler par un gouvernement qui répète ces coups politiques honteux au nom de la justice ? Ne ressentons-nous rien ? Chers frères et sœurs, où est notre conscience ? Où est notre sens éthique ? Comment l’Église doit-elle apporter des conseils éthiques ici ?

    Paix, sagesse et espérance

    Aujourd’hui, il ne s’agit pas de simples questions de différentes positions politiques. Il s’agit d’abus commis par le gouvernement, et de personnes arrêtées à tort et poursuivies injustement. En tant que chrétiens, peut-on choisir de rester silencieux quand le monde a besoin que nous élevions la voix ? Outre la prière, nous devons aussi dire au gouvernement qu’il se trompe en insistant dans une telle approche. Le Seigneur nous a créés dans la dignité et la liberté. Comme nous pouvons le lire dans l’Ancien Testament, Mardochée, le père adoptif d’Esther, a prié le Seigneur par ces mots : « Seigneur, Seigneur, Roi souverain de l’univers, tout est soumis à ton pouvoir, personne ne peut s’opposer à toi quand tu veux sauver Israël. » Ce que nous défendons ici sans relâche, c’est la dignité humaine, la dignité d’être fils et filles de Dieu ! Prions avec les mots d’Esther : « Mon Seigneur, notre Roi, tu es l’Unique ; viens me secourir, car je suis seule, je n’ai pas d’autre secours que toi, et je vais risquer ma vie. » Nous devons arrêter toutes les souffrances causées par les actions déraisonnables et par l’oppression des autorités. Aujourd’hui, nous devons protéger nos jeunes, protéger notre Hong-Kong, et protéger Jésus des procès injustes pour qu’il ne soit pas maltraité et accusé à tort une nouvelle fois. Le 4 juin 1989, des jeunes ont été massacrés sur la place Tiananmen. La même chose pourrait encore survenir à Hong-Kong. C’est pourquoi nous devons nous devons montrer de la retenue. Dans cette campagne contre les autorités, en tant que citoyens de Hong-Kong, nous ne voyons pas de véritables violences commises par nos jeunes. En comparaison, la violence de la police est évidente. Deux millions de personnes sont descendues dans la rue pour demander le retrait du projet de loi sur l’extradition, mais le gouvernement central est resté sourd aux appels. Si c’est le gouvernement qui ignore nos voix, pourquoi s’en prendre aux jeunes ? Que Dieu nous bénisse, qu’il bénisse nos jeunes et Hong-Kong. Avec paix, sagesse et souplesse, éveillons les consciences de tous. Osons nous lever avec fierté, avec espérance et sans peur.

    (Avec Asianews)

  • Affaire Pell : la honte australienne

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    De George Weigel* sur First Things (traduction "de travail") :

    La honte australienne

    Dans les semaines et les mois à venir, il y aura beaucoup plus à dire sur le rejet de l'appel du cardinal George Pell contre sa condamnation pour «agression sexuelle historique», à la suite d'un vote à deux voix contre une des trois juges de la Cour suprême de Victoria. Pour le moment, cette décision étonnante, voire incompréhensible, laisse planer un doute sérieux sur la qualité de la justice en Australie - et sur la possibilité qu'un clerc catholique inculpé d'abus sexuel bénéficie d'un procès équitable ou d'un juste examen de la probité de son procès.

    Le matin du 21 août (heure de Melbourne), la juge en chef de la Cour suprême de Victoria, Anne Ferguson, a relu la décision en faisant référence à «l'ensemble des éléments de preuve». Cependant, il n'y a jamais eu de "preuve" que le cardinal Pell a fait ce qu'il est censé avoir fait. Il n'y avait que la parole du plaignant, et ses accusations n'étaient absolument pas corroborées; il a été démontré que, dans les mois qui ont suivi les procès du cardinal, cela ressemblait de manière alarmante à de fausses accusations portées contre un prêtre dans un article publié il y a des années dans Rolling Stone.

    La juge Ferguson a également évoqué les «souvenirs incertains» des «témoins de la possibilité» qui avaient témoigné en faveur du cardinal, affirmant que les violences sexuelles présumées commises n'auraient tout simplement pas eu lieu étant donné les circonstances d'une cathédrale pleine de monde, le bref délai d'exécution des actes reprochés et la tenue vestimentaire du cardinal. Mais que faut-il attendre par contre, de la mémoire potentiellement «incertaine» du plaignant? Pourquoi présume-t-on simplement, sur la base de son témoignage enregistré sur bande vidéo, que le plaignant a clairement en mémoire ce qu'il prétendait être arrivé - en particulier lorsque le scénario complet de la présumée agression est invraisemblable à l'extrême?

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  • Sur l’effacement du christianisme en Europe

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    De Causeur.fr :

    Pierre Manent observe l’effacement du christianisme en Europe

    Une perte progressive qui questionne


    Pierre Manent, professeur agrégé de philosophie et directeur d’études honoraire à l’EHESS, explique à notre ré(d)ac’ chef Elisabeth Lévy son point de vue sur l’Europe et plus précisément sur la perte progressive des racines chrétiennes, un marqueur pourtant essentiel de son identité…


    L’Europe se présente volontiers comme l’avant-garde de l’unification de l’humanité. Résultat, les racines chrétiennes de l’Europe sont « en voie de disparition ». Que s’est-il passé?

    Pierre Manent et Elisabeth Lévy s’interrogent et concluent que l’universalisme arrogant du vieux continent pourrait se retourner contre lui.

    Causeur vous propose de lire un court extrait de cet échange tiré de l’émission l’Esprit de l’escalier diffusé sur la web télé REACnROLL. Abonnez-vous sur le site de REACnROLL et retrouvez plus de 40 minutes d’échanges avec le philosophe Pierre Manent.

    Verbatim

    Pierre Manent. Il y a une ambivalence complète entre le mot « Europe » et ce qui se passe au nom de l’Europe. Ce que l’on fait « au nom de l’Europe ».

    Élisabeth Lévy. …entre le mot « Europe » et l’Union Européenne, la « construction européenne », donc.

    Retrouvez l’émission complète avec Pierre Manent sur REACnROLL

    Pierre Manent. Lorsque les institutions européennes essaient de négocier des tarifs communs pour le commerce international, on peut dire qu’elles tiennent compte du fait qu’il y a un ensemble européen. Mais dans l’ensemble, quant aux principes généraux: non! L’orgueil européen ou la conscience de soi européenne dépend pour ainsi dire du rejet de l’histoire européenne et de la civilisation européenne ! (…) On veut rien avoir affaire avec les racines chrétiennes et l’on tient absolument à être parfaitement accueillant avec l’islam. Dans les discussions sur la Turquie, qui sont maintenant devenues superflues puisque plus personne ne compte sur une adhésion…

    Elisabeth Lévy (le coupant). Oh, ils y reviendront peut-être, avec le reflux de l’AKP en Turquie…

     

    Pierre Manent. [Dans ces discussions passées, quoi qu’il en soit], il était très clair que non seulement le caractère massivement islamique (même avant Erdogan) n’était pas un obstacle mais était en quelque sorte un motif, une raison de faire venir la Turquie. Cela aurait été enfin la preuve définitive que l’Europe s’était détachée, s’était libérée de sa dépendance chrétienne. 

    Elisabeth Lévy. (soucieuse de nuancer un peu le propos)  Alors, ce n’est pas QUE de sa dépendance chrétienne, selon moi, et vous ne m’avez pas répondu là-dessus… Il me semble que malgré tout, l’ombre portée du nazisme et de l’impératif du « plus jamais ça »a fait que l’Europe est en quelque sorte née en essayant de renier ce qu’elle était. (…) Est-ce que la question des racines chrétiennes ne vient pas malgré tout APRES cette question du « plus jamais ça » et de l’ombre portée du nazisme? Que nous ayons peur de nous-mêmes, il y avait peut-être une raison…

    Pierre Manent. On a toujours des raisons d’avoir peur de l’Homme, en général. Mais votre argument du nazisme serait entièrement valide si l’on soutenait que le nazisme et Auschwitz résument, rassemblent et réunissent l’histoire européenne… Si l’on pense au fond que toute l’histoire européenne est d’une façon orientée, aimantée vers la solution finale.

    Elisabeth Lévy. C’est ce que semblait dire Jean-Claude Milner dans un livre resté célèbre, quoi que très contestable, Les Penchants criminels de l’Europe démocratique.

    Pierre Manent. Mais si l’on pense cela – je ne pense pas que ce soit raisonnable, mais posons-le deux minutes –  si l’on pense cela, quelles conséquences en tirer ? Dans ce cas, il n’y a plus de raison de faire quoi que ce soit au nom de l’Europe. Nous n’avons plus qu’à nous laisser bousculer, gouverner, dominer par tous ceux qui nous entourent puisque nous n’avons plus le droit d’agir de quelque façon que ce soit.

    Elisabeth Lévy. Vous avez raison, mais du coup la seule identité de l’Europe devient en quelque sorte l’accueil ! C’est un peu ce que nous disent des gens assez différents. Regardez, même Régis Debray. Bien qu’il soit quand même un homme de la frontière, il dit que l’identité de l’Europe, c’est d’absorber pour rayonner, en quelque sorte. C’est intégrer pour rayonner, c’est absorber de l’autre, de l’étranger et de la diversité pour rayonner.

    Pierre Manent. Je suis sûr que Régis Debray est très attentif à ces sujets-là. Mais pour absorber, encore faut-il [en] avoir la force. D’abord, il faut avoir la capacité et la légitimité de juger qui, quand, comment on reçoit et comment on absorbe… Et il faut aussi avoir la capacité d’absorber sur une durée raisonnable. Donc tout cela suppose que l’Europe soit constituée d’autre chose que d’un simple équipement « d’urgence ». Parce qu’avec la logique de cette position, nous oscillons entre le hall d’aéroport pour la classe aisée (l’hyper classe), et pour le reste, c’est le camp de réfugiés. Est-ce que l’Europe peut-être construite d’un côté comme un bâtiment d’aéroport luxueux entouré [d’un autre côté] de camps de réfugiés? On n’échappe[ra] pas à cette question de la chose commune européenne.

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  • Deux conférences de Stéphane Mercier enregistrées en Suisse sur l’euthanasie et sur les pièges rhétoriques des partisans de l'avortement

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    Nous avons le plaisir de vous transmettre deux vidéos de Stéphane Mercier.
    Vous pouvez les écouter partout où vous voulez, en vacances ou à la maison.
    Playlist Stéphane Mercier
    Il s’agit de deux conférences enregistrées en Suisse sur l’euthanasie et sur les pièges rhétoriques des avorteurs :

    1 – Mourir dans la vérité

    On parle beaucoup aujourd’hui de mourir “dans la dignité” afin de biaiser avec la réalité tragique de l’euthanasie. À tout prendre, euthanasie et suicide assisté ne sont pourtant ni de “bonnes” ni de “belles” morts. Aucun innocent n’est de trop sur notre terre. Cette conférence propose une réflexion philosophique et théologique sur ces graves questions de société.
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    2 – Onze règles pour gagner le débat
    Inspiré des “Eleven Rules” de Ben Shapiro et de son admirable talent de polémiste, cet exposé présente les modalités du débat sur les questions qui touchent la vie humaine menacée par l’avortement en particulier. Nous qui défendons la vie devons connaître les pièges rhétoriques de la culture de mort afin d’y répondre de manière appropriée.
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    Playlist Stéphane Mercier
    Profitez bien de vos vacances !
    ... avec un peu de philosophie.

    Prochaines conférences à Bruxelles
    dès le mois d’octobre.
    PHILO à Bruxelles
    +32 479 500 571
    contact@philo.brussels
  • Selon Amélie Nothomb (!) le Christ n'est pas venu sauver les hommes

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    Lu sur la Libre (Guy Duplat) de ce 21 août (p. 34-35):

    L’Évangile selon Amélie Nothomb : étonnant et formidable (Guy Duplat dixit)

    Si, chaque année, Amélie Nothomb publie un nouveau roman pour la rentrée, avec la régularité d’un métronome, celui-ci est exceptionnel, un vrai événement. Soif tranche radicalement avec ses livres précédents. Elle fait ici parler Jésus qui raconte lui-même sa Passion, du procès à la Crucifixion et la Résurrection. Et le roman, nourri de réflexions profondes, met en évidence, non sans humour, un Jésus profondément humain, comme rarement on l’a lu, loin des dogmes officiels, et plus loin encore de l’Église institutionnelle. Jadis, elle eût été envoyée au bûcher. Aujourd’hui, c’est un roman mystique. Amélie Nothomb parle dans notre entretien de “son” Jésus, de sa “Foi” ou plutôt de sa “Soif” … « Croire est un verbe intransitif, c’est un état. Je dis que j’ai foi en Jésus, mais je ne peux dire ce que cela signifie. La foi, c’est toujours plus compliqué et plus simple. C’est une force, une quête perpétuelle, c’est elle qui fait que j’écris sans cesse. … Je suis une grande lectrice de Nietzsche qui d’ailleurs signait ses textes “Le Crucifié”. L’Évangile selon Jésus-Christ de Saramago est un chef-d’œuvre absolu. J’ai lu L’Évangile selon Pilate d’Éric-Emmanuel Schmitt. Et plein d’autres, car Jésus est un incroyable personnage de roman. » 

    Votre livre eût été jadis traité de blasphématoire quand vous niez l’idée que Jésus soit venu sauver les hommes.

    « Je lui en veux à lui, l’Omniscient, d’avoir su qu’il allait se sacrifier et d’avoir su que ce sacrifice serait aussi inutile que dangereux. Le mal ne peut sauver du mal. Et chacun peut voir que nous ne sommes pas plus sauvés aujourd’hui qu’avant. Le pardon, par contre, est un vrai acte d’amour.”

    Et voilà... Il ne nous manquait plus que ce nouvel évangile selon Amélie Nothomb !