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  • Le retour des sorcières

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    Lu sur le site de Valeurs Actuelles :

    Schiappa s'associe à 200 personnalités pour défendre les... sorcières

    4 novembre 2019

    Dimanche 3 novembre, Marlène Schiappa, Charlotte Gainsbourg, ou encore Muriel Robin signent une tribune pour réhabiliter la figure de la sorcière.

    Le militantisme féministe s'aventure parfois sur des terrains où on ne l'attendait pas. Nouvel exemple dimanche 3 novembre, avec la parution d'une tribune publiée dans le Journal du Dimanche. 200 personnalités y prennent la défense des sorcières, dépeintes en « femmes pourchassées et assassinées par dizaines de milliers au cours de l’Histoire parce qu’elles vivaient en marge de la société patriarcale ».

    « Le féminin est devenu l’emblème de la duplicité et de la cruauté »

    Parmi les signataires du texte, intitulé « Sorcières de tous les pays, unissons-nous ! », figurent la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, l’actrice Charlotte Gainsbourg, l’humoriste Muriel Robin ou encore la Femen Inna Shevchenko. Pour elles, et pour les autres auteures de la tribune, les sorcières sont « les actrices parfois involontaires d’une des luttes les plus longues de l’humanité : celle pour l’égalité et le droit des femmes ».

    « À travers les sorcières, le féminin est devenu l’emblème de la duplicité et de la cruauté, surtout quand il incarne le pouvoir », peut-on aussi lire. Les 200 personnalités se déclarent également « sœurs de toutes celles qui aujourd’hui encore, parce qu’elles sont femmes, risquent la violence et la mort ».

    Schiappa et la sorcellerie

    En octobre, rappelle Le Huffington Post, Marlène Schiappa affirmait au magazine Elle son goût pour la sorcellerie. « Dans mon village, les mythes et la magie font partie de nos légendes depuis toujours. On y pratique encore parfois des rituels pour enlever le mauvais œil », disait-elle notamment.

  • Notre-Dame de Lorette : une fête chasse l'autre ? (mise à jour)

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    De Vatican News :

    La Bienheureuse Vierge Marie de Lorette.

    La Bienheureuse Vierge Marie de Lorette.   (AERONAUTICA MILITARE)

    La Bienheureuse Vierge Marie de Lorette inscrite au calendrier romain

    Un décret de la Congrégation du Culte divin établit au 10 décembre la mémoire liturgique de la Vierge de Lorette, vénérée et célébrée chaque année par des milliers de pèlerins.

    Le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la discipline des Sacrements a signé un décret inscrivant la Bienheureuse Vierge de Lorette au calendrier romain général. C'est désormais le 10 décembre, jour où Notre-Dame de Lorette est fêtée dans son sanctuaire italien des Marches, que cette mémoire liturgique sera célébrée, rappelle le décret.

    Situé non loin de la côte adriatique, le sanctuaire marial de Lorette est célèbre dans le monde entier pour abriter la "Maison sainte", celle où la Vierge Marie reçut l’Annonciation de l’Archange Gabriel.

    Le Pape François s'était rendu le 25 mars dernier au sanctuaire de Lorette, jour de la solennité de l’Annonciation du Seigneur. En confiant à la Vierge toutes les vocations, le Saint-Père y avait signé l'exhortation apostolique post-synodale, rédigée suite au synode d'octobre 2018 sur "les jeunes, la foi et le discernement vocationnel".

    «Cette célébration aidera tout le monde, en particulier les familles, les jeunes, les religieux et les religieuses, à imiter les vertus de celle qui a été disciple parfaite de l’Évangile, la Vierge Marie qui, en concevant le chef de l’Église, nous a également accueillis chez elle» peut-on lire dans le décret. 

    En voici la traduction française:

    DÉCRET d’inscription de la célébration de la bienheureuse Vierge Marie de Lorette dans le Calendrier Romain Général

    La vénération de la Sainte Maison de Lorette a été, depuis le Moyen Âge, à l’origine de ce sanctuaire particulier, fréquenté, encore aujourd’hui, par de nombreux pèlerins pour nourrir leur foi en la Parole de Dieu faite chair pour nous.

    Ce sanctuaire rappelle le mystère de l’Incarnation et pousse tous ceux qui le visitent à considérer la plénitude du temps, quand Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, et à méditer à la fois sur les paroles de l’Ange qui annonce l’Evangile et sur les paroles de Vierge qui a répondu à l'appel divin. Adombrée par le Saint-Esprit, l'humble servante du Seigneur est devenue la maison de Dieu, l'image la plus pure de la sainte Église.

    Le sanctuaire susmentionné, étroitement lié au Siège apostolique, loué par les Souverains Pontifes et connu dans le monde entier, a su illustrer de manière excellente au fil du temps, autant que Nazareth en Terre Sainte, les vertus évangéliques de la Sainte Famille.

    Dans la Sainte Maison, devant l'effigie de la Mère du Rédempteur et de l'Église, les Saints et les Bienheureux ont répondu à leur vocation, les malades ont demandé la consolation dans la souffrance, le peuple de Dieu a commencé à louer et à supplier Sante Marie avec les Litanies de Lorette, connues dans le monde entier. D’une manière particulière, ceux qui voyagent en avion ont trouvé en elle leur patronne céleste.

    En raison de tout cela, le Souverain Pontife François a décrété avec son autorité que la mémoire facultative de la Bienheureuse Vierge Marie de Lorette soit inscrite dans le calendrier romain le 10 décembre, jour de la fête à Lorette, et célébrée chaque année. Cette célébration aidera tout le monde, en particulier les familles, les jeunes, les religieux et les religieuses, à imiter les vertus de celle qui a été disciple parfaite de l’Évangile, la Vierge Marie qui, en concevant le chef de l’Église, nous a également accueillis chez elle.

    La nouvelle mémoire doit donc apparaître dans tous les calendriers et livres liturgiques pour la célébration de la Messe et de la Liturgie des Heures; les textes liturgiques relatifs à cette célébration sont joints à ce décret et leurs traductions, approuvées par les Conférences épiscopales, seront publiées après la confirmation de ce Dicastère.

    Nonobstant toute disposition contraire.

    De la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 7 octobre 2019, mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie du Rosaire.

    Robert Card. Sarah, Prefet

    Arthur Roche, Archevêque Secrétaire

    ... mais, du coup, la fête liturgique de la translation de la sainte maison de Lorette est abrogée (source) :

    Par un décret du 7 octobre 2019 , signé par le Cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin, le Préfet concède de célébrer le 10 décembre ce qui existait déjà : la fête mariale de la Bienheureuse Vierge de Lorette; et il abroge la fête de la translation miraculeuse de la Sainte Maison de Lorette, célébrée comme une fête liturgique depuis des siècles.

    Dans la pratique, le Préfet remplace la célébration liturgique du miracle qui se réfère à la relique chrétienne la plus importante au monde (à part le Saint Suaire), par la célébration d’une simple fête mariale de Lorette, une fête comme les autres fêtes mariales, par exemple celle de Lourdes.

    Mais il ignore aussi la Sainte Maison comme relique, la décrivant comme un « Sanctuaire qui rappelle l’Incarnation ».

    Ce décret est important car la translation miraculeuse n’existe plus liturgiquement.

    https://www.marcotosatti.com/2019/11/03/loreto-via-la-festa-della-traslazione-ma-perche-card-sarah/

    Lire également : http://leblogdumesnil.unblog.fr/2007/12/10/65-de-la-translation-de-la-sainte-maison-de-lorette/

  • Les rites Pachamama ne sont pas de l’inculturation

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    De Marco Tosatti sur la Nuova Bussola Quotidiana en traduction française sur le site "Benoît et moi" :

    Müller: les rites Pachamama ne sont pas de l’inculturation

    3 novembre 2019D

    Dans l’homélie d’une messe célébrée à Denver (USA) à l’occasion d’une tournée aux Etats-Unis, le Cardinal Müller a attaqué l’affaire Scalfari et les rites animistes au Vatican.

    Ces jours derniers, le cardinal Gerhard Müller, ex-Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, s’est rendu aux Etats-Unis, où il a participé à un congrès pour prêtres organisé à Denver (Colorado), et où il a concélébré une messe avec des dizaines de prêtres et le cardinal Raymond Burke. L’homélie de la messe a été prononcée par Müller, sans texte écrit au préalable, ni même notes de soutien. Un des prêtres présents, Brian WQ. Harrison en a écrit un compte-rendu, publié par LifeSiteNews, avec les principaux points abordés par le cardinal.

    Ce fut, semble-t-il, une homélie plutôt sévère à l’égard des derniers événements romains. Le cardinal a commencé par critiquer la « réponse tiède » du Vatican au récent article d’Eugenio Scalfari sur la Repubblica, dans lequel le fondateur de 94 ans du quotidien romain affirmait qu’au cours de plusieurs conversations, le Pape François lui avait dit croire que Jésus, pendant son temps sur terre, était seulement un grand homme et non le Fils de Dieu. Le Vatican a finalement démenti la déclaration de Scalfari, affirmant que le pape François ne l’avait jamais dit. Mais Müller, rappelant les paroles immortelles du premier Pape à notre Seigneur – « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » – a dit que dans cette situation, nous aurions dû entendre cette profession de foi venir immédiatement et directement de la bouche du successeur de Pierre en personne, pas seulement de celle d’un attaché de presse du Vatican.

    Müller a ensuite condamné fermement les récents événements au Vatican et dans les environs, centrés sur les statuettes de la Pachamama (en réalité, une divinité de la « Mère Terre » vénérée dans les Andes plus que par le peuple amazonien). Ces rituels ont eu lieu dans les jardins du Vatican en présence du Pape François et d’autres dignitaires du Vatican, et plus tard, pendant le Synode, ils se sont poursuivis dans l’église romaine de Santa Maria in Traspontina. Son Eminence a affirmé que c’est un grave abus que de tels rites animistes aient été autorisés dans ces lieux, et les a dénoncés en appliquant la tonnante dénonciation biblique des dieux païens comme démons (cf. Dt 32, 17 ; Ps 95, 5, 10, 105, 37 ; I Co 10, 20). Le cardinal a souligné que le seul Époux de l’Église est le Christ, et que l’Église ne se tourne pas vers les divinités ou les esprits pour s’éclairer.

    Le cardinal Müller a ajouté que les activités de culte comme les récents rituels de la Pachamama n’ont « rien à voir avec l’inculturation authentique » de l’Evangile. Parce qu’ils représentent une régression vers les mythes païens au lieu de purifier et d’élever la culture indigène traditionnelle à la lumière du message du Christ. Müller a rappelé que lorsque le christianisme a été progressivement incorporé dans les anciennes cultures grecques et romaines, l’Eglise n’a pas cherché à maintenir vivant ou à raviver le culte des divinités masculines et féminines du panthéon classique, ni à les mélanger d’une manière ou d’une autre au culte catholique. Il a dit au contraire, se référant à l’encyclique Fides et Ratio du Pape Jean-Paul II, que l’Église a pris les meilleurs éléments de ces cultures – en particulier les connaissances profondes de la raison humaine développées par de grands philosophes comme Platon et Aristote – et les a utilisés pour expliquer et promouvoir plus efficacement la révélation suprême de Dieu en Christ.

    Le Cardinal Müller a conclu sa puissante homélie en soulignant que le pilier central de toute culture authentiquement formée par l’Évangile n’est pas l’assimilation des humains dans une « interconnexion » exagérée avec les animaux, les plantes, les rivières et la terre, mais plutôt une reconnaissance de la dignité unique de la personne humaine créée à l’image de Dieu et élevée par l’incarnation du Christ et la rédemption du sacrifice à la dignité surnaturelle des fils et filles adoptés par Dieu.

  • Les accusations dont l’Eglise est systématiquement la victime

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    L’Eglise en procès

    L’Eglise en procès

    31/10/2019

    Inquisition, antisémitisme, persécutions en tous genres, richesses, pouvoir et sexe... la liste des griefs faits à l’histoire de l’église catholique est très longue. Au cours de cette nouvelle émission d’Au risque de l’Histoire, Christophe Dickès reçoit Jean Sévillia qui vient de publier L’Eglise en procès (Tallandier-Le Figaro). Ce livre, divisé en dix-huit thématiques, regroupe les signatures de quinze historiens et spécialistes qui se penchent sur les accusations dont l’Eglise est systématiquement la victime dans le cadre de procès à charge. A travers l’exemple des croisades et de la colonisation, Jean Sévillia, accompagné du médiéviste Martin Aurell, décortique les ressorts de la simplification historique que sont l’anachronisme, le manichéisme et les mensonges par omission.

  • Un expert en « gender studies » avoue avoir falsifié les conclusions de ses recherches

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    Du site du Point :

    Théorie du genre : confessions d'un homme dangereux

    VIDÉO. Un historien canadien, expert en « gender studies », avoue avoir falsifié les conclusions de ses recherches, au service de sa propre idéologie politique.

    Par Christopher Dummitt* pour Quillette** (traduction par Peggy Sastre)

     

  • Si le linceul est vrai, alors ce que nous rapportent les Évangiles sur la Résurrection aussi est vrai

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    Du site de La Nef :

    Le linceul de Turin.

    Linceul de Turin : un support objectif pour la foi ?

    Le linceul de Turin demeure une pièce unique et extraordinaire, objet de dévotion et possible témoignage de la Résurrection du Christ. Entretien avec Mgr Jacques Suaudeau qui vient de consacrer deux forts volumes au « Saint Suaire ». Mgr Jacques Suaudeau est docteur en médecine, en théologie, en histoire d’art et en archéologie. Il a été en charge de la section scientifique de l’Académie pontificale pour la Vie à Rome.

    La Nef – Vous venez de consacrer une belle et exhaustive étude au linceul de Turin : pourquoi vous êtes-vous lancé dans ce travail important ?
    Mgr Jacques Suaudeau
     – Le linceul de Turin est la relique la plus « parlante » que nous ayons, en rapport direct avec la passion et la mort du Christ en croix. J’ai désiré faire le point sur le statut que l’on peut aujourd’hui lui attribuer – soit icône impressionnante de la Passion du Christ, réalisée peut être au Moyen Âge avec une technique inédite, inconnue et apparemment impossible à reproduire, soit authentique linceul du Seigneur.

    Votre premier volume est une histoire du linceul ; on n’en a une trace qu’à partir de 1356 : quel est son parcours supposé durant la longue période précédente ?
    L’histoire du linceul, avant son apparition à Lirey en 1356, est incertaine et lacunaire. Elle commence au VIe siècle par la découverte, dans une cache à Édesse (Turquie actuelle), d’une image de Jésus imprimée sur une toile, ni dessinée ni peinte, que l’on dit « non faite de main d’homme ». Elle fut reprise aux musulmans par les Byzantins, qui la transportèrent en triomphe à Constantinople où ils l’enfermèrent. Cette image, décrite par l’empereur Constantin VII Porphyrogénète comme une impression, « sans couleurs ni art de peinture », pourrait correspondre au linceul de Turin. Par ailleurs, le chevalier picard Robert de Clari a vu en 1204, exposé, dans l’église Sainte-Marie des Blachernes, à Constantinople, un sydoine (linceul) « dans lequel Notre Seigneur avait été enveloppé » où l’on pouvait voir « la figure de Notre Seigneur ». Ce tissu évoque lui aussi le linceul de Turin. Les deux reliques ont disparu dans la tourmente du sac de Constantinople par les Croisés, en cette même année 1204. Par la suite, nul ne parle plus d’un tissu qui aurait porté en impression une image du Christ, jusqu’à ce que la pièce connue aujourd’hui comme suaire ou linceul du Christ fasse son apparition en 1356 à Lirey, comme propriété personnelle du chevalier Geoffroy de Charny.

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • Pas de place pour un débat authentique

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    De Denis Sureau sur le site de La Nef :

    Le débat impossible

    Jean Ferré, le fondateur de Radio Courtoisie, conseillait à ses « patrons d’émission » de n’organiser des débats qu’entre des interlocuteurs partageant les mêmes convictions. Suggestion qui peut sembler paradoxale, voire burlesque d’un premier abord, mais qui mérite réflexion. Alasdair MacIntyre, le grand penseur qui a donné un nouveau souffle à la philosophie morale, a montré avec une argumentation serrée que le débat n’est réellement possible qu’à l’intérieur d’une tradition de pensée, elle-même incarnée dans une communauté de pratique. Plus simplement, disons que sans un accord minimal sur les principes (tel que la loi naturelle), les normes, les langages, un échange rationnel est illusoire.

    L’une des caractéristiques de la vie politique moderne est qu’elle exclut tout débat sur les principes fondateurs. Recherche intellectuelle et débat politique sont aujourd’hui antinomiques. Les professionnels de la politique excluent toute confrontation avec des questions fondamentales (par exemple la valeur d’un mode de vie) risquant de remettre en cause l’organisation de systèmes oligarchiques qui fonctionnent sous apparence de démocraties. MacIntyre remarque : « Les débats contemporains au sein des systèmes politiques modernes opposent presque exclusivement des libéraux conservateurs, des libéraux centristes et des libéraux de gauche. Cela ne laisse que peu de place pour la critique du système lui-même, c’est-à-dire pour la remise en question du libéralisme » (1). La pluralité des intérêts, la compétition entre groupes rivaux, l’absence d’un niveau suffisant de culture partagée sont telles que toute réflexion sur les finalités et les limites du politique est désormais impossible. Faute d’une poursuite d’un bien commun, ne subsistent que des rapports de force et des jeux de pouvoir.

    Le cas exemplaire de la bioéthique

    De fait, l’exemple des controverses sur la réforme des lois de bioéthique illustre cette thèse. Il n’y a eu que des simulacres de débats manipulés par l’appareil idéologique d’État (Comité consultatif national d’éthique, États généraux de la bioéthique, Conseil d’État, Parlement…) et les gros médias qui s’y rattachent n’ont en rien modifié le projet de loi initial voulu par le pouvoir sous la pression des groupes féministes/homosexualistes. On a constaté une incompréhension radicale sur des notions pourtant élémentaires – comme la paternité – qui paraissaient jusqu’à peu relever d’un gros bon sens unanimement partagé.

    L’impossibilité d’un débat authentique – et non d’une joute rhétorique – se constate par la multiplication des procédés diffamatoires. Comme le déclarait justement Alain Finkielkraut, « si aujourd’hui vous trouvez à redire à la procréation médicalement assistée pour toutes et tous, vous êtes immédiatement désigné comme réactionnaire. Mais c’est un coup très dur porté à la démocratie au premier sens, parce que comment voulez-vous déployer une véritable conversation civique si l’un des deux points de vue est immédiatement discrédité en tant qu’antidémocratique ? C’est toujours la démocratie contre ses ennemis » (2). Et d’évoquer les listes noires qui s’allongent sans cesse de penseurs qui mettent plus ou moins en cause la vision progressiste de l’histoire – vieux procédé stalinien, si l’on se souvient des imprécations communistes contre les « bourgeois » et « réactionnaires », mais que pratiquaient déjà les Jacobins sous la Terreur. Deviennent ainsi réactionnaires des penseurs insuffisamment à gauche comme les Girondins au temps des sans-culottes.

    Si le débat entre tenants de traditions de pensée rivales est impossible, il conviendrait que les évêques comprennent que la production de documents tels que ceux de la commission de bioéthique animée par Mgr Pierre d’Ornellas est inefficace ad extra, en dehors de la communauté chrétienne. Évidemment, cela ne signifie pas pour autant que l’effort intellectuel soit superflu car, pourvu qu’elle soit correctement menée, la réflexion peut être utile ad intra, pour enrichir les catholiques. Une tradition de pensée, pour demeurer vivante, doit d’ailleurs évoluer, se confronter à ses propres difficultés (MacIntyre explique que lorsqu’elle n’y parvient plus, elle meurt). Il est d’ailleurs fort souhaitable que les chrétiens retrouvent le goût et la pratique du débat intellectuel, philosophique et théologique, en évitant les méthodes injurieuses de la police de la pensée.

    Denis Sureau

    (1) Quelle justice ? Quelle rationalité ? Puf, 1993, p. 423.

    (2) Répliques, France culture, 28 septembre 2019.

    Denis Sureau est directeur de la lettre Chrétiens dans la Cité et du mensuel de catéchèse Transmettre. Il est aussi l’auteur de Pour une nouvelle théologie politique (Parole et Silence, 2008).

  • La Fraternité Saint-Pie X entre dans la cinquantième année de son existence

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    La Fraternité Saint-Pie X entre dans la cinquantième année de son existence (source)

    01 NOVEMBRE, 2019

    C'est en effet le 1er novembre 1970 que Mgr François Charrière, évêque de Genève, Lausanne et Fribourg, érigea canoniquement l'œuvre de formation sacerdotale que Mgr Marcel Lefebvre appelait de ses vœux.

    L’ancien Supérieur général des Pères du Saint-Esprit voyait de nombreux jeunes gens se tourner vers lui depuis l’ouverture de la maison de Fribourg un an plus tôt. Tous désiraient recevoir une formation solide, alliant la doctrine à la piété, dont la spiritualité serait entièrement centrée sur le saint sacrifice de la messe dans son rite inchangé. L’acquisition de la maison d’Ecône, dans le Valais, allait bientôt permettre d’accueillir toujours plus de jeunes lévites.

    Aujourd’hui, la Fraternité Saint-Pie X compte 3 évêques, 654 prêtres, 138 frères profès et 74 sœurs oblates. Dans ses 198 maisons réparties à travers le monde collaborent aussi 17 prêtres associés et 25 communautés de Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X.

    Ses six séminaires accueillent pour l’année académique 2019 quelque 206 candidats dont 47 en année de spiritualité, la première année de formation. S’y ajoutent 38 jeunes gens qui se préparent à y entrer par une année d’humanités ou de pré-séminaire. Les noviciats totalisent 25 frères postulants, novices ou en année de formation.

    Entrée dans la cinquantième année de son existence, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X célèbrera l’année prochaine son jubilé d’or. Plus que jamais en ces temps d’extrême confusion et d’apostasie générale, « elle continue d’œuvrer pour le triomphe du Christ-Roi et invite toutes les âmes de bonne volonté à se joindre à elle dans cette entreprise surnaturelle exaltante » (Adresse du Chapitre général de 2018).

    (FSSPX.MG - FSSPX.Actualités 1/11/2019)

  • Le siècle rouge : les mondes communistes de 1919 à 1989

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    Le siècle rouge

    Le siècle rouge

    JEAN-CHRISTOPHE BUISSON

    Une histoire-monde illustrée, des communismes de la fondation de la IIIe Internationale à la chute du mur de Berlin. « Le grand livre rouge ».

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    PRÉSENTATION
    Jean-Christophe Buisson

    Jean-Christophe Buisson - Directeur adjoint du Figaro-Magazine

    Né avec la révolution d’Octobre, mort avec la fin de l’URSS, le communisme a connu la durée de vie classique d’un être humain, soit trois quarts de siècle (1919-1991) ; mais trois quarts de siècle qui ont bouleversé la planète, débordant largement la matrice politique pour « révolutionner » les sphères économiques, sociales et culturelles. Touchant tous les continents et presque tous les pays, son idéologie, son action, les artistes et grands écrivains mobilisés en sa faveur durant trois générations, ses nombreuses guerres (civiles et extérieures) comme ses leaders charismatiques (Lénine, Mao, Staline, Castro…), ses victoires, son déclin puis sa chute n’ont jamais été explorés dans leur globalité au moyen d’un grand récit chronologique à la fois accessible, documenté aux meilleures sources et richement illustré.

    Tel est le pari relevé de main de maître par Jean-Christophe Buisson, dans la lignée de son magistral 1917, l’année qui a changé le monde. Les entrées sélectives, très écrites et toujours contextualisées, s’appuient sur de nombreuses cartes et illustrations souvent spectaculaires. Elles reflètent les espoirs, les combats, les divisions et les drames de millions d’êtres portés par leur croyance dans une idéologie dont ils furent les militants avant, pour la plupart, d’en devenir les victimes.
    Une union idéale entre la clarté du texte et la puissance des images, indispensable pour comprendre et connaître le XXe siècle.

    Voir ICI

  • Prêtres mariés : la lucarne des diacres permanents

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    Lu sur le site web de bimensuel « L’Homme Nouveau » ce billet rédigé par l'abbé Claude Barthe* le 27 octobre 2019 dans Res Novae 

    diacres-permanents.png« Personne ne le conteste : le Pape François est un politique génial. Le document final de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie le montre une fois encore.

    Tout le monde attendait que le document demande simpliciter que soit désormais possible l’ordination sacerdotale d’hommes mûrs et éprouvés, des viri probati. Il n’en est rien, du moins apparemment : comme si les critiques très fortes venues de toute part avaient été entendues, l’assemblée, guidée d’une main sûre, ne s’est pas engagée en ce sens.

    Elargissement

    En revanche, elle propose, au n. 111 du document, l’ordination sacerdotale de diacres permanents, éventuellement mariés : il est demandé que l’autorité compétente établisse des critères pour ordonner prêtres des « hommes idoines et reconnus par la communauté, qui exercent un diaconat permanent fécond », lesquels pourront avoir une « famille stable légitimement établie ». Lucarne fort astucieuse par laquelle va pouvoir passer l’ordination des prêtres mariés, sans en avoir trop l’air.

    On pourra même se prévaloir du fait que l’on se calque sur la discipline des Eglises orientales, qui font du diaconat une sorte de cliquet : les candidats au sacerdoce qui entendent se marier doivent l’être avant le diaconat, sinon, ils seront tenus au célibat sacerdotal.

    Mesure « libératrice »

    Ainsi donc, on pourra désormais ordonner prêtres ces presque prêtres que sont les diacres mariés. Et pour accéder au sacerdoce, les candidats mariés pourront d’abord être ordonnés diacres « permanents ». L’étape du diaconat étant au reste une obligation disciplinaire rigoureuse.

    Du coup, la mesure « libératrice » n’aura aucun mal à devenir universelle. On devine que les évêques de nos régions, aussi pauvres en prêtres que l’Amazonie, à Langres, à Rodez, à Auch, ne vont pas tarder à demander à pouvoir ordonner prêtres leurs diacres permanents. Le célibat sacerdotal à l’imitation du Christ, gloire ascétique de l’Eglise romaine, aura vécu. »

    Ref.Prêtres mariés : la lucarne des diacres permanents

    Génial? Il y a de bons et de mauvais génies.  Le diaconat permanent restauré à la suite du concile Vatican II peine déjà aujourd’hui à trouver sa propre voie. Une telle mesure lui porterait un coup mortel …

    JPSC

    * L'abbé Claude Barthe dirige la lettre mensuelle internationale (français, anglais et italien)d'analyse et de prospective Res Novae, proposée en version papier et en version numérique.

    Pour s'abonner à la version papier de Res Novae, il suffit de cliquer ici.

    Pour s'abonner à la version numérique de Res Novae, il suffit de cliquer là.

     

  • En Amazonie, le jeu dangereux du pape

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    pape bergoglio SIPA_SIPAUSA30185924_000021_0.jpg

    Sous la signature d’Edouard Husson, sur le site de « Valeurs actuelles », ce 3 novembre 2019 :

    « À force de mépriser les plus fidèles soutiens de l'Église, François prend le risque de voir se nouer une “ convergence des luttes ” au sein de laïcs catholiques plus fidèles au catholicisme qu'au Saint-Père lui-même, analyse Edouard Husson, historien.

    Le synode pour l'Amazonie s'est terminé le 27 octobre, au terme de trois semaines de débats sur un résultat prévisible. Les “ pères du synode ” ont voté en faveur de l'ordination d'hommes mariés, demandé au pape de rouvrir le dossier de l'ordination de femmes au diaconat, réclamé la création d'une liturgie amazonienne spécifique.

    Le document de travail préparatoire au synode avait inquiété par ses références néo païennes et son enracinement dans la vieille théologie marxiste dite “ de la libération ”. Le document final est plus soigné. On y a réintroduit du langage d'Église. On a remis la communion eucharistique au centre : le document préparatoire lui substituait un peu trop visiblement une très rousseauiste communion avec la nature. Le document n'est pas moins jargonnant pour autant. Mais c'est une caractéristique des documents ecclésiastiques depuis qu'existent des conférences épiscopales bureaucratisées. Et puis, rassurez-vous, il y a bien un peu de politique encore : on propose un fonds pour l'Amazonie, on suppose une taxe pour l'alimenter. Au total, même s'il y a eu des débats, plus nourris que prévu, dans la salle du synode, les promoteurs de la réunion, qui ont grandi dans le marxisme, avaient projeté d'utiliser les bonnes vieilles méthodes : suffisamment d'opposants pour qu'il y ait débat ; mais pas assez pour empêcher les points les plus controversés de passer à la majorité des deux tiers.

    Des provocations poussées trop loin ?

    À présent, c'est au pape de dire quelles conclusions il retient. Aussi progressiste soit-il, le Saint-Père sait que son prestige ne subsiste que parce que les catholiques modérés à travers le monde continuent à respecter l'autorité pontificale. François va donc faire en sorte d'apparaître comme un modéré par rapport aux propositions les plus audacieuses du synode : attendons-nous par exemple à ce que l'ordination d'hommes mariés soit limitée strictement à l'Amazonie, à titre d'expérimentation, dans l'exhortation apostolique à venir. Cela n'empêchera pas que les évêques d'Allemagne poussent à la multiplication des expériences. Libre à François de céder, un jour, à la pression de telle ou telle conférence épiscopale…

    Le pape s'adonne donc à son sport favori : rouler sur la ligne blanche, au milieu de la route. Régulièrement il fait lancer des ballons d'essai, puis il reprend la main en modérant la proposition qui lui a été faite, tout en morigénant les catholiques des générations Jean-Paul II et Benoît XVI. En trois semaines, François aura réussi à s'en prendre à trois reprises aux plus fidèles soutiens de l'Église : les opposants résolus au synode sur l'Amazonie auront été traités de « rigides », d'« élitistes » et de « pharisiens ». C'est à se demander si le pape ne roule pas de plus en plus à gauche de la ligne blanche, au risque d'une grave collision. Lui-même a eu du mal à se dépêtrer de l'image désastreuse laissée par la procession et l'exposition de statuettes d'une idole païenne, Pachamama, à Saint-Pierre de Rome puis à Santa Maria in Traspontina. Le 23 octobre, des catholiques fidèles au premier commandement ( « Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi ») se sont emparés des Pachamama et les ont jetées dans le Tibre. Le pape s'est fendu d'un petit discours d'excuses vis-à-vis des sensibilités amazoniennes blessées, avant de se lancer dans un récit abracadabrantesque selon lequel les idoles avaient été repêchées dans le Tibre et les  carabinieri les protégeaient en attendant leur éventuelle procession lors de la messe de clôture du synode. Devant le lancement d'une pétition, sur LifeSiteNews.com, pour refuser un nouveau geste d'idolâtrie dans la basilique Saint-Pierre, le pape n'a pas insisté.

    François a-t-il poussé les provocations trop loin ? Au point de devoir se trouver pour la première fois devant une opposition laïque ? La vraie nouveauté des semaines du synode est en effet la “ convergence des luttes ”, sur les réseaux sociaux, entre des laïcs qui ont grandi dans le sillage de Jean-Paul II et Benoît XVI, et d'autres issus de la mouvance traditionaliste. Tous pensent que les évêques, même conservateurs, ne sont pas assez engagés pour admonester fraternellement le Saint-Père. Ils ont désormais un ennemi commun : le modernisme. Et un hashtag pour se retrouver : #unitetheclans. Parti d'Amérique du Nord, autour de personnalités comme John-Henry Westen, Taylor Marshall, Michael J. Matt, ce mouvement fait des émules en Amérique latine, où un certain nombre de catholiques apprécient peu un synode qui, disent-ils, va les affaiblir un peu plus face au succès des prédicateurs évangélistes, et en Europe, où la lecture des ouvrages du Canadien Michael O'Brien est en train de devenir un signe de ralliement : en particulier le roman  Père Elijah, publié en 2008, extraordinaire anticipation d'une apostasie dans l'Église. Sans mauvais jeu de mots, il se pourrait que François ait mangé son pain blanc. En effet, si son autorité sur la hiérarchie épiscopale semble inentamée, au-delà de quelques voix dissidentes, il lui sera beaucoup plus difficile de contrôler des laïcs, rebelles à son autorité au nom de la fidélité au catholicisme.

    Ref. En Amazonie, le jeu dangereux du pape

    JPSC