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  • Banneux à l'honneur sur Aleteia

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    D'Albane de Cugnac sur le site Aleteia.org :

    Les apparitions de Banneux, un message à tous les pauvres et donc à chacun de nous

    Banneux

    Source du Sanctuaire Marial de Banneux, Belgique.

    Hozana | 12 décembre 2019

    Banneux, un village au sud de Liège, en Belgique, est un lieu marial encore trop peu connu où la Sainte Vierge est apparue en 1933 à une jeune fille de 12 ans. S’en souvenir à quelques jours de la naissance de Jésus, petit parmi les plus petits, pauvre parmi les plus pauvres, c’est une invitation à méditer sur la pauvreté. Car c’est un véritable message à tous les pauvres et donc à chacun de nous qu’elle a adressé au monde.

    Nous sommes le 15 janvier 1933. Mariette Béco est l’aînée d’une famille de sept enfants. Peu pratiquante, cela fait de nombreux mois qu’elle ne se rend plus au catéchisme. Elle préfère rester à la maison pour aider sa mère, tombée gravement malade. Pourtant, ce soir-là, alors qu’il fait déjà très sombre et froid dehors, elle guette son petit frère à la fenêtre qui n’est pas encore rentré et aperçoit alors une « dame » qui la regarde les mains jointes vers le bas. Sans hésitation, elle reconnaît la Sainte Vierge.

     Lire aussi : Ces apparitions reconnues comme « dignes de foi » par l’Église

    Malgré son manque de piété, Mariette sent naître en son cœur un grand désir de s’approcher de Marie. Quelques jours plus tard, alors que la petite fille affronte le froid glacial pour prier son chapelet, la Vierge apparaît à nouveau et lui fait signe de la suivre. Ensemble, elles s’approchent d’une source et Marie s’adresse à Mariette pour la première fois : « Poussez vos mains dans l’eau ». La fillette obéit… Quel est donc le message que Marie souhaite ici adresser à chacun de nous ? Elle nous invite à déposer à ses pieds tous nos soucis, toutes nos souffrances, toutes nos douleurs. L’eau, témoignage d’une vie nouvelle, est aussi le symbole de la purification. La Sainte Vierge envoie ce signe à tous les hommes qui traversent la nuit du désespoir. Elle se rend toute disponible afin de les soutenir dans leurs épreuves et leurs combats. Elle encourage aussi chacun à se reconnaître pêcheur afin de demander au Seigneur la grâce d’être pardonné. Elle est la mère du Seigneur et souhaite soulager les Hommes de leurs fardeaux.

    Un message à tous les pauvres et donc à chacun de nous

    Le lendemain, le 19 janvier 1933, la Sainte Vierge apparaît à nouveau près de la source… Plus audacieuse, Mariette ose alors lui demander qui elle est. « Je suis la Vierge des Pauvres. Cette source est réservée pour toutes les nations, pour soulager les malades ». Les Évangiles en témoignent : Jésus est très attentif à la pauvreté. Il a d’ailleurs choisi de naître dans une étable et de se faire tout petit et discret. Cependant, il ne faut pas s’arrêter à la simple pauvreté matérielle. Marie s’exprime ici à chaque homme. Méditons donc sur ce terme de « pauvreté » ! Qui sont les pauvres que je croise dans mon quotidien ? Et moi, de qui suis-je le pauvre ? Les pauvretés sont nombreuses et diverses et chacun de nous les côtoie tous les jours. 

     Lire aussi : « Les formes de pauvreté sont en train de se diversifier »

    La Sainte Vierge s’adresse à tous les pauvres et donc à chacun de nous. Elle prend toutes nos pauvretés sous son aile — que celles-ci soient matérielles, physiques, psychologiques ou spirituelles. Comme les Béatitudes nous y encouragent, il est alors en notre pouvoir d’identifier ces pauvretés et de les accepter avec humilité et douceur. « Heureux les pauvres de cœur car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5, 3). C’est avec un cœur humble et un esprit brisé que nous pourrons réellement nous mettre en marche vers Jésus. Nos souffrances ne disparaîtront pas mais en suivant le chemin que Marie nous montre, elles seront plus douces et supportables. Les bras de Marie sont tendus vers chacun comme une mère avec ses enfants.

    « Croyez-en moi et je croirai en vous »

    Lors d’une sixième apparition, le 15 février 1933, le chapelain du village, l’Abbé Jamin, va exprimer à Mariette une requête toute particulière. Celui-ci vit en effet depuis plusieurs mois une réelle et profonde nuit de la foi. Nombreux sont les instants au cours desquels il a remis en question sa foi et son zèle apostolique. Alors c’est avec beaucoup d’intérêt qu’il propose à cette petite villageoise de demander à Marie un signe pour que tous les habitants puissent croire. « Croyez-en moi et je croirai en vous », répond simplement la Sainte Vierge à la fillette. Marie demande ici à chaque homme de lui faire confiance, de se laisser guider avec abandon et humilité. Ainsi en lui jetant toutes nos épreuves, en déposant nos pauvretés à ses pieds, nous pouvons être convaincus qu’elle saura les prendre et les transformer.

     Lire aussi : La carte qui recense toutes les apparitions mariales depuis 500 ans

    Elle ne vient pas retirer nos souffrances mais peut nous aider à porter notre croix qui nous mènera vers son fils. Ce mystère de la croix est bien difficile à comprendre mais il est pourtant indissociable du chemin qui nous conduira au Seigneur. En acceptant de remettre nos pauvretés à Marie, nous exprimons notre désir d’être aidés par notre maman du Ciel en empruntant un chemin plus doux et moins rude. Quant à la Sainte Vierge, son seul désir est de pouvoir conduire chacun de ses enfants à la sainteté et à la vie éternelle. Tout ce qu’elle fait reste tourné vers son fils.

    En ce temps de l’Avent, en ce temps où Jésus accepte de naître parmi les plus pauvres, acceptons donc de reconnaître nos pauvretés et de les confier à Notre Dame des Pauvres afin d’avancer avec elle vers son fils. Vous pouvez poursuivre cette réflexion en priant avec le Secours Catholique pour les personnes en situation de précarité.

  • Les 50 ans de sacerdoce du pape

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    De Vatican News :

    Pape François: 50 ans de sacerdoce au service de Dieu et de son peuple

    Jorge Mario Bergoglio a été ordonné prêtre dans la Compagnie de Jésus le 13 décembre 1969, par l’archevêque argentin Ramón José Castellano. Une vocation née de l'expérience du pardon de Dieu qui s'est transformée en une vie donnée avec joie et simplicité. Le prêtre, souligne souvent le Pape, vit parmi son peuple avec le cœur miséricordieux de Jésus. Retour sur les traits marquants évoqués et vécus par le Saint-Père à propos du sacerdoce.

    Sergio Centofanti - Cité du Vatican 

    50 années sont passées. C'était le 13 décembre 1969: Jorge Mario Bergoglio, quatre jours seulement avant son 33e anniversaire, était ordonné prêtre. Sa vocation remonte au 21 septembre 1953, mémoire de saint Matthieu, le publicain converti par Jésus: lors d'une confession, le jeune Bergoglio fait une profonde expérience de la miséricorde de Dieu. C'est une joie immense qui l'a conduit à prendre une décision “pour toujours”: être prêtre.

    C'est le temps de la miséricorde

    C'est précisément la miséricorde divine qui caractérise toute sa vie sacerdotale. Les prêtres, affirme-t-il, sans faire de bruit, laissent tout pour s'engager dans la vie quotidienne des communautés, donnant aux autres leur propre vie, «ils sont émus devant les brebis, comme Jésus, quand il voit les gens fatigués et épuisés comme des brebis sans berger». Ainsi, «à l'image du Bon Pasteur, le prêtre est un homme de miséricorde et de compassion, proche de son peuple et serviteur de tous... Quiconque est blessé dans sa vie, de quelque manière que ce soit, peut trouver en lui attention et écoute... Il faut soigner les blessures, tant de blessures ! Tant de blessures ! Il y a tant de blessés, de problèmes matériels, de scandales, même dans l'Église.... Des gens blessés par les illusions du monde... Nous, prêtres, nous devons être là, près de ces gens. La miséricorde, c'est d'abord la guérison des blessures». Ceci, rappelle-t-il souvent, est le temps de la miséricorde (Discours aux prêtres du diocèse de Rome, 6 mars 2014).

    L'homme de l'Eucharistie: Jésus au centre

    Le prêtre, explique François, est un homme décentré, car au centre de sa vie il n'y a pas lui mais le Christ. Il remercie donc les prêtres pour la célébration quotidienne de l'Eucharistie: «Dans la célébration eucharistique, nous trouvons chaque jour cette identité qui est la nôtre en tant que pasteurs. Chaque fois, nous pouvons vraiment faire nôtres ses paroles: “Ceci est mon corps offert en sacrifice pour vous”. C'est le sens de notre vie, les mots avec lesquels nous pouvons renouveler quotidiennement les promesses de notre ordination. Je vous remercie pour votre "oui", et pour tous les "oui" cachés de chaque jour, que seul le Seigneur connaît. Je vous remercie pour votre "oui" à donner votre vie avec Jésus: telle est la source pure de notre joie» (Homélie pour le Jubilé des prêtres, 3 juin 2016). Et il invite les prêtres à être prudents et audacieux à la fois, parce que l'Eucharistie «n'est pas une récompense pour le parfait mais un remède généreux et une nourriture pour les faibles» (Evangelii gaudium, 47).

    La vie sacerdotale dans le confessionnal

    Au service de Dieu et de son peuple, le prêtre remplit une part importante de sa mission dans le confessionnal, où il peut dispenser l'excès de la miséricorde de Dieu. Il exhorte les prêtres à ne pas être rigoureux ou laxistes: «Il est normal qu'il y ait des différences de style entre les confesseurs, mais ces différences ne peuvent pas concerner la substance, c'est-à-dire la saine doctrine morale et la miséricorde. Ni le laxiste ni le rigoriste ne témoignent de Jésus-Christ, car ni l'un ni l'autre ne prennent en charge la personne qu'ils rencontrent. Le rigoriste se lave les mains : en fait il la cloue à la loi comprise de manière froide et rigide». Le laxiste lui aussi «se lave les mains: ce n'est qu'apparemment qu'il est miséricordieux, mais en réalité il ne prend pas au sérieux le problème de cette conscience, en minimisant le péché. La vraie miséricorde prend soin de la personne, l'écoute attentivement, aborde sa situation avec respect et vérité et l'accompagne sur le chemin de la réconciliation. Et c'est fatigant, oui, certainement. Le prêtre vraiment miséricordieux se comporte comme le Bon Samaritain... mais pourquoi le fait-il ? Parce que son cœur est capable de compassion, c'est le cœur du Christ !» (Discours aux prêtres du diocèse de Rome, 6 mars 2014).

    La prière, Marie et la lutte contre le diable

    Le prêtre, souligne le Pape, est avant tout un homme de prière. C'est de l'intimité avec Jésus que jaillit la vraie charité. C'est l'union avec Dieu qui permet de vaincre les innombrables tentations du mal. Le diable existe, il n'est pas un mythe - le Pape le rappelle souvent - il est rusé, menteur, trompeur. François nous invite à regarder Marie, à prier le chapelet tous les jours, c'est sa prière du cœur, surtout en cette période, pour protéger l'Église des attaques du démon qui veut apporter la division. «Regarder Marie, c'est croire à nouveau en la puissance révolutionnaire de la tendresse et de l'affection». Marie est «l'amie toujours attentive pour qu'il ne manque pas de vin dans notre vie» et comme «une vraie mère, elle marche avec nous, se bat avec nous et répand sans cesse la proximité de l'amour de Dieu» (Lettre aux prêtres pour le 160e anniversaire de la mort du Curé d'Ars).

    Les pauvres et le jugement dernier

    La spiritualité du prêtre s'incarne dans la réalité de la vie quotidienne, observe François, et devient une voix prophétique face à l'oppression qui piétine les pauvres et les faibles: l'Église «ne peut et ne doit pas rester en marge de la lutte pour la justice», reléguant la religion, comme certains le voudraient, «à l'intimité secrète des personnes, sans aucune influence dans la vie sociale et nationale» (Evangelii gaudium, 183), car le Royaume de Dieu commence ici sur terre et c'est déjà ici que nous rencontrons Jésus: le jugement dernier sera précisément axé sur ce que nous avons fait au Christ dans les pauvres, les malades, les étrangers et les prisonniers (Mt, 25). Nous serons jugés sur l'amour: mais il ne peut y avoir d'amour sans justice, comme le disait saint Jean Paul II.

    Des prêtres qui donnent leur vie et le scandale des abus

    Le Pape ne reste pas silencieux face à la «monstruosité» des abus commis par les prêtres, il répète toujours sa proximité avec les victimes, mais il pense aussi aux nombreux prêtres qui portent le fardeau de crimes qu'ils n'ont pas commis: il serait «injuste de ne pas reconnaître tant de prêtres qui offrent de manière constante et intègre tout ce qu'ils sont et ce qu'ils possèdent pour le bien des autres». Ces prêtres qui «font de leur vie une œuvre de miséricorde dans des régions ou des situations souvent inhospitalières, éloignées ou abandonnées, même au péril de leur vie». Le Pape les remercie «pour leur exemple courageux et constant» et les invite à ne pas se décourager, car «le Seigneur purifie son Épouse et nous convertit tous à lui. Il nous fait expérimenter l'épreuve parce que nous comprenons que sans Lui nous sommes poussière» (Lettre aux prêtres à l'occasion du 160e anniversaire de la mort du curé d'Ars).

    Dans les épreuves, se rappeler la première rencontre avec Jésus

    Le Pape pense aux moments de difficulté que les prêtres peuvent vivre, les invitant à revenir à leur première rencontre avec Jésus, à ces moments lumineux où l'appel du Seigneur à consacrer toute leur vie à son service a été vécu: nous devons retourner «à ce point incandescent où la grâce de Dieu m'a touché au début du chemin. C'est de cette étincelle que je peux allumer le feu pour aujourd'hui, pour chaque jour, et apporter chaleur et lumière à mes frères et sœurs. De cette étincelle s'allume une joie humble, une joie qui n'offense pas la douleur et le désespoir, une joie bonne et douce» (Homélie de la Veillée pascale, 19 avril 2014).

    La bonne fatigue des prêtres

    «Vous savez, confesse le Pape, combien de fois je pense à ceci: à la fatigue de vous tous? J'y pense beaucoup et je prie souvent, surtout quand je suis fatigué. Je prie pour vous qui travaillez parmi le peuple fidèle de Dieu qui vous a été confié, et pour beaucoup dans des lieux très abandonnés et dangereux. Et notre fatigue, chers prêtres, est comme l'encens qui monte silencieusement au ciel. Notre fatigue va droit au cœur du Père... Il y a ce que nous pouvons appeler “la fatigue du peuple, la fatigue de la foule”: Pour le Seigneur, comme pour nous, c'était épuisant, comme le dit l'Évangile, mais c'est une bonne fatigue, une fatigue pleine de fruits et de joie... C'est la fatigue du prêtre avec l'odeur des brebis» et «avec le sourire du papa qui contemple ses enfants ou ses petits-enfants... seul l'amour donne le repos» (Homélie de la messe chrismale, 2 avril 2015).

    De courtes homélies qui brûlent les cœurs

    L'importance de l'homélie a été soulignée à maintes reprises par François, qui exhorte fortement les prêtres à bien la préparer dans un temps prolongé d'étude, de prière et de réflexion. Il invite à faire de brèves homélies qui ne sont ni un spectacle, ni une conférence, ni une leçon purement moraliste et qui endoctrine: il faut savoir dire des «paroles qui brûlent les cœurs» avec un langage positif, en disant non pas tant ce que nous devons pas faire, mais plutôt ce que l'on peut faire mieux: «Une prédication positive offre toujours l'espérance, oriente vers le futur, ne nous laisse pas prisonniers de la négativité» (Evangelii Gaudium, 159) en exprimant la  «proximité, l'ouverture au dialogue, la patience et l'accueil cordial sans condamnation» (Evangelii Gaudium, 165). Le Pape souligne le rôle fondamental du kérygme dans la première annonce: «Jésus-Christ t'aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour, pour t'éclairer, pour te fortifier, pour te libérer» (164).

    Le sens de l'humour des prêtres

    «Le saint est capable de vivre avec joie et sens de l'humour», rappelle le Pape aux prêtres, en citant saint Philippe Neri ou la prière de la bonne humeur de saint Thomas More. C'est une joie qui vient de l'union avec Jésus et de la fraternité. «Le sens de l'humour est une grâce que je demande tous les jours», disait François en novembre 2016 dans une interview donnée à TV2000 et Radio InBlu : «le sens de l'humour vous élève, vous fait voir le côté temporaire de la vie et prendre les choses avec l'esprit d'une âme rachetée. C'est une attitude humaine, mais c'est la plus proche de la grâce de Dieu». C'est le signe d'une grande maturité spirituelle qui naît de l'Esprit Saint.

    L'appel du Pape aux fidèles: soutenez les prêtres

    Le Pape François demande aux prêtres d'être toujours proches des personnes, mais en même temps il demande aux fidèles de soutenir les prêtres: «Chers fidèles, soyez proches de vos prêtres par l'affection et la prière, afin qu'ils soient toujours pasteurs avec le cœur de Dieu» (Homélie pour la messe chrismale, 28 mars 2013).

  • "Une vie cachée" : un Terrence Malick mystique et magnifique

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    En Belgique, il faudra, semble-t-il, attendre le mois de février 2020 pour que ce film apparaisse sur les écrans.

    De Christophe Caron sur le site de La Voix du Nord :

    «Une vie cachée»****: Terrence Malick mystique et magnifique

    Un dilemme moral en forme de chemin de croix. Un cheminement spirituel aussi long (2 h 53) que beau et profond. Qu’on ne s’y trompe pas, le nouveau film du cinéaste américain va diviser, une fois de plus. On vous explique ici pourquoi il s’agit d’un film important. Et pourquoi il nous a envoûtés.

    L’Autrichien Franz Jägerstätter (le comédien August Diehl) se résigne à l’épreuve morale même s’il pense à ses proches. Regard vers la lumière. De l’influence de l’art spirituel et pictural sur l’œuvre de Terrence Malick...
    L’Autrichien Franz Jägerstätter (le comédien August Diehl) se résigne à l’épreuve morale même s’il pense à ses proches. Regard vers la lumière. De l’influence de l’art spirituel et pictural sur l’œuvre de Terrence Malick...

    M comme Malick

    Terrence Malick, 76 ans aujourd’hui, est l’un des plus grands cinéastes américains vivants. L’un des plus discutés aussi, sans doute l’apanage des géants. Si la première partie de sa filmographie semble faire l’unanimité (Les Moissons du ciel, La Ligne rouge, Le Nouveau Monde), la suite est sujette à davantage de controverses. The Tree of Life par exemple, qui a néanmoins décroché la Palme d’or à Cannes en 2011. Un chef-d’œuvre selon nous.

    M comme mutique

    Il existe très peu d’images de Terrence Malick. Pas d’interview non plus. Par contrat, il n’est pas tenu d’assurer la promo de ses films. Quand il a décroché la récompense suprême sur la Croisette en 2011, il était présent… mais personne ne l’a vu ! Le grand mystère reste cette absence de vingt ans entre Les Moissons du ciel (1978) et La Ligne rouge (1998). À l’instar d’un Stanley Kubrick, Malick cultive le culte du secret.

    M comme mystique

    C’est notamment ce qui agace ses détracteurs : une sorte de panthéisme qui s’est accentué de film en film. Dieu, la foi, la croyance, la nature divinisée… Autant de thèmes qu’on retrouve dans tous ses films, accompagnés ces dernières années d’une sorte d’expérimentation formelle dénuée de toute ligne narrative qui a déconcerté plus d’un spectateur : À la merveille (en partie tourné au mont Saint-Michel), Knights of CupsSong to Song. Bref, le cinéaste, diplômé de philosophie et passionné de peinture, donnait l’impression d’avoir quitté la sphère terrestre.

    M comme magnifique

    Une vie cachée célèbre le retour de Terrence Malick à une narration linéaire : le dilemme moral d’un paysan autrichien objecteur de conscience refusant de s’engager dans l’armée nazie, en 1938. Il est arrêté, emprisonné et condamné à mort pendant que sa femme continue de travailler la terre et à couver ses enfants, au sein d’un village incrédule, voire agressif. Comment comprendre un tel comportement jusqu’au-boutiste d’ailleurs inspiré d’une histoire vraie (l’Autrichien sera béatifié et déclaré martyr par l’Église catholique en 2007) ?

    Pour le coup, Malick ne s’avance pas masqué. Il propose un chemin de croix sacrificiel, vertigineux et hypnotique que les images, d’une beauté subjuguante, élèvent au rang de symphonie spirituelle. Plutôt que de prosélytisme, il est ici question de résistance, de courage et de foi, dans un poème tragique qui devrait bouleverser les plus farouches des athées.

    «Une vie cachée»****

    Fiche

    Réalisateur. Terrence Malick.

    Interprètes. August Diehl, Valerie Pachner, Maria Simon, Bruno Ganz.

    Durée. 2 h 53.

    Genre. Drame.

    Résumé. Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa famille, Franz veut rester un homme libre et entreprend une correspondance avec sa femme Franziska, qui est restée au village.

  • Seriez-vous prêts à mourir pour sauver la planète ?

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    « Ecothanasia » : fiction contemporaine, réalité future ?

    11/12/2019

    Seriez-vous prêts à mourir pour sauver la planète ? C'est à cette question provocatrice mais non moins percutante que nous confronte la pièce de théatre « A la vie, à la mort », jouée en ce moment au Théâtre Le Public à Bruxelles.

    L'intrigue se déploie dans un futur proche, et tourne autour du programme Ecothanasia mis en place par le gouvernement belgeEcothanasia propose à des personnes – plus ou moins âgées et en bonne santé - de mourir volontairement, afin que les économies réalisées par leur vie raccourcie (soins médicaux, pension, …) soient réinvesties dans des projets écologiques portés par de jeunes entrepreneurs.

    Dans la pièce, la participation à Ecothanasia est également présentée comme permettant de se racheter une bonne conscience, pour une génération culpabilisée par l'héritage écologique désastreux qu'elle laisse à ses (éventuels) enfants.

    Cette fiction dystopique est montée sur les planches au moment précis où, en Belgique, jaillissent de nouvelles propositions politiques – bien réelles, celles-là – visant notamment à permettre l'euthanasie pour les personnes dont la vie serait « achevée », ou qui seraient « fatiguées de vivre ».

    Par ailleurs, à mi-chemin entre la réalité et la fiction, la presse belge s'est faite l'écho d'une récente note « humoristique » du nouveau président du parti MR, Georges-Louis Bouchez. A l'occasion d'une discussion interne au parti sur l'euthanasie, le Ministre des Pensions et médecin Daniel Bacquelaine indique « ne plus pratiquer l'euthanasie », ce à quoi son nouveau président répond : « Dommage ! Ce serait une solution pour les pensions ».

    Ecothanasia, provocation artistique ou intuition politique ?

    « A la vie, à la mort », jusqu'au 31 décembre 2019 au Théâtre Le Public à Bruxelles 

    Sur les récentes propositions d'élargissement de la loi sur l'euthanasie :

  • Reconnaissance de nouveaux martyrs de la Guerre civile espagnole

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    De Vatican News :

    Promulgation de décrets de la Congrégation pour les Causes des Saints

    Les nouveaux décrets rendus publics ce 12 décembre concernent notamment des martyrs de la guerre d’Espagne.
     

    Ce mercredi 11 décembre 2019, le Pape François a reçu en audience le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, autorisant son dicastère à promulguer une série de décrets.

    Ils concernent :

    Le miracle attribué à l’intercession de la Vénérable Servante de Dieu Maria Luigia del Santissimo Sacramento (Maria Velotti, 1826-1886), fondatrice des soeurs franciscaines adoratrices de la Sainte-Croix.

    Le martyre des Serviteurs de Dieu Angel Marina Álvarez et ses 19 compagnons dominicains, tués en haine de la foi durant la guerre d’Espagne, en 1936.

    Le martyre des Serviteurs de Dieu Juan Aguilar Donis et ses 4 compagnons dominicains, et du Serviteur de Dieu Fruttuoso Pérez Márquez, fidèle laïc du Tiers-ordre de saint Dominique, tués en haine de la foi durant la guerre d’Espagne, en 1936.

    Le martyre de la Servante de Dieu Isabella Sánchez Romero (en religion: Ascensión de San José), moniale dominicaine, tuée en haine de la foi durant la guerre d’Espagne, en 1937.

    Les vertus héroïques du Vénérable Serviteur de Dieu Vincenzo Maria Morelli (1741-1812), religieux théatin italien, archevêque d’Otrante (Otranto, dans les Pouilles) de 1792 à 1812.

    Les vertus héroïques du Serviteur de Dieu Carlo Angelo Sonzini (1878-1957), prêtre diocésain italien, fondateur de la Congrégation des Sœurs servantes de Saint-Joseph.

    Les vertus héroïques du Serviteur de Dieu Americo Monteiro de Aguiar (1887-1956), prêtre diocésain portugais.

    Les vertus héroïques du Serviteur de Dieu Giulio Facibeni (1884-1958), prêtre diocésain italien.

    Les vertus héroïques du Serviteur de Dieu Gregorio Tommaso Suárez Fernández (1915-1949), prêtre espagnol de l’Ordre de Saint-Augustin

    Les vertus héroïques de la Servante de Dieu Maria de Los Angeles di Santa Teresa (Dináh Amorim, 1917-1988), religieuse brésilienne.

  • Espagne: la dégringolade des naissances atteint un niveau record

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    Espagne: la natalité à son plus bas niveau (source)

    12 Dec 2019

    Un total de 170 074 bébés ont vu le jour au premier semestre 2019 en Espagne, soit le niveau de natalité le plus bas enregistré dans le pays ibérique depuis 1941, indique, mercredi, l’Institut national de la statistique (INE). Le nombre des naissances a reculé de 11 292 bébés au premier semestre de l’année en cours, soit une baisse de 6,2 % par rapport à la même période de 2018, précise l’INE.

    Naissance au premier semestre de chaque année (2011-2019)


    En 2018, l’indice de fécondité en Espagne était de 1,26 enfant par femme (1,59 au Québec). Le taux de remplacement est fixé, rappelons-le, à 2,1 enfants par femme. La seule communauté autonome avec une fécondité supérieure à ce taux de remplacement est celle de Melilla, sur la côte marocaine.

    Le chiffre des naissances de mères étrangères a représenté 21,5 % du total, contre 20,1 % l’an dernier. La natalité continue de diminuer pour la dixième année consécutive en Espagne, à l’exception de l’année 2014 qui a enregistré 427 595 naissances, soit 2 000 de plus qu’en 2013.

    Concernant le nombre de décès, quelque 215 478 personnes sont mortes pendant le premier semestre 2019 dans ce pays ibérique, en baisse de 5,4 % par rapport au premier semestre 2018.

    L’Espagne a enregistré ainsi un solde naturel négatif de 45 404 individus au cours des six premiers mois de 2019, soit un chiffre similaire à celui de l’année précédente, ce qui confirme la tendance négative affichée depuis 2015.
  • Etre missionnaire en Belgique au milieu des musulmans, des athées , des agnostiques et des indifférents

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    C’est le lot d’un fils de l’Afrique Chrétienne dans le melting pot européen d’aujourd’hui: Camerounais, le Père Etienne, nouveau curé de l'église Saint-Jean Baptiste à Molenbeek, résume  "Je suis appelé à m'intégrer". Un témoignage recueilli par la RTBF et relayé par le Forum Catholique :

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    Le Père Etienne Kangue Essiben a été installé en septembre dernier. 

    Molenbeek-Saint-Jean doit une partie de son nom à Saint-Jean Baptiste dont l’église se dresse sur le parvis du même nom. Le lieu avec sa flèche est un phare dans la commune. Un phare dont vient de prendre possession le père Etienne Kangue Essiben, 42 ans. Nommé en juillet, installé en septembre, le Père Etienne est le nouveau curé de l’église. "Je suis le curé de l’église Saint-Jean Baptiste, de l’église Saint-Rémi et de l’église Sainte-Barbe, responsable de l’unité pastorale de Molenbeek-Centre", introduit l’homme, d’origine camerounaise, récemment naturalisé. Il nous reçoit dans la nef, baignée de chants liturgiques. "Je suis prêtre missionnaire de la Congrégation du Saint-Esprit."

    Cet ex-enseignant rentré dans les ordres, puis formé à la psychothérapie a d’abord été actif dans la région de Charleroi, après un séjour en Espagne en tant que missionnaire. Dans le Hainaut, au contact des migrants mais également des sans-abri et des toxicomanes, il développe l’écoute et le contact humain.

    Envoyé par ses supérieurs

    Cette année, une nouvelle mission lui est confiée, celle de reprendre l’unité pastorale du centre de Molenbeek. "J’atterris à Molenbeek, toujours envoyé par mes supérieurs", poursuit notre interlocuteur portant la chemise romaine. "Les prêtres missionnaires religieux vont d’un point à l’autre en fonction des besoins et du charisme, c’est-à-dire de ce pour quoi ils sont missionnés. En tant que missionnaires, nous faisons le vœu d’obéissance : on est disposé à aller là où le besoin se fait. Mon prédécesseur, le Père Aurélien, est dans la même congrégation que moi. Après un temps à Molenbeek, environ six années, il a été appelé ailleurs. Nous sommes toujours en marche "vers", nous ne sommes jamais statiques. Cette façon de faire nous ouvre aux autres horizons. On vient d’ailleurs, pour ici, pour ailleurs."

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    Une architecture Art déco que l'on doit à Joseph Diongre en 1932 

    Autour de l’église Saint-Jean Baptiste vit une importante communauté arabo-musulmane. La commune a souffert d’une image négative après les attentats de Paris et Bruxelles. Le Père Etienne l’admet: il ne connaissait pas grand-chose de Molenbeek. "Avant d’aller à Charleroi, j’avais posé mes valises à Bruxelles, pendant trois mois. Je venais déjà à Molenbeek. Je venais à l’église de temps en temps mais je n’avais pas une connaissance objective de Molenbeek. Evidemment, il y a eu les attentats. J’avais vécu tout cela comme tout le monde, de l’extérieur. Est-ce que j’avais des préjugés ? Non. En raison peut-être de ce que je suis, je ne laisse pas la place aux préjugés. En tant que missionnaire, je suis appelé à m’intégrer. Dans mon expérience de prêtre, j’ai appris avec ceux dans le milieu dans lequel je suis. Il n’y a pas un monde sans problèmes, il n’y a pas d’êtres humains sans extrême. Je fais donc un effort pour prendre de la hauteur par rapport aux préjugés. Je savais qu’autour de l’église, le milieu n’était pas que catholique. C’est un élément qui saute aux yeux. Mais c’est génial et original."

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  • Contrairement aux affaires de pédophilie dans l’Église catholique, les violences sexuelles en milieu sportif restent peu médiatisées

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « À l’inverse des affaires de pédophilie dans l’Église catholique, les violences sexuelles en milieu sportif restent peu médiatisées »

    Après huit mois d’enquête dans le milieu sportif, Disclose dévoile 77 affaires marquées par des dysfonctionnements graves. Révélations sur une faillite du monde du sport qui a fait au moins 276 victimes, la plupart âgées de moins de 15 ans au moment des faits.

    Des rêves de podium brisés. De jeunes athlètes murés dans le silence. Des enfants traumatisés, n’osant plus courir, nager ou combattre. Des centaines de victimes démunies face à l’omerta, au déni et à l’ignorance de la grande famille du sport. Pendant huit mois, Disclose a enquêté sur les violences sexuelles en milieu sportif.

    Cette plongée inédite dans le monde fermé des clubs amateurs et professionnels démontre la faillite de tout un système, des associations sportives aux fédérations, jusqu’aux services de l’État. De 1970 à nos jours, notre enquête révèle que 77 affaires ont été marquées par des dysfonctionnements majeurs. Football, gymnastique, équitation, athlétisme, mais aussi tir à l’arc, patins ou échecs… 28 disciplines sportives sont concernées.

    […] Parmi les failles mises au jour : l’absence de contrôle des éducateurs bénévoles, le maintien en poste d’encadrants sous le coup d’une procédure judiciaire ou déjà condamnés, le défaut de suivi sociojudiciaire et l’inaction de dirigeants ayant choisi d’étouffer le scandale plutôt que défendre l’intégrité de leurs licenciés. Au mépris des lois françaises.

    La récidive. L’enquête révèle un premier chiffre alarmant, mettant directement en cause le suivi judiciaire des délinquants sexuels. D’après nos données, près d’une affaire d’infractions sexuelles sur deux est un cas de récidive. Par récidive, nous entendons une répétition de faits à caractère sexuel, dans sa définition courante et non juridique. […]

    Le maintien en poste. Deuxième donnée inquiétante : dans 77 % des cas recensés, l’agresseur a soit poursuivi son activité malgré une procédure judiciaire en cours, soit retrouvé un poste dans le milieu sportif après une condamnation pour une infraction à caractère sexuel. Une situation qui augmente le péril de la récidive et fait courir des risques aux jeunes sportifs. Pourtant, un article de loi stipule précisément qu’une personne condamnée pour un crime ou un délit à caractère sexuel ne peut entraîner des athlètes ou encadrer une activité sportive. Il s’agit de l’article 212-9 du code du sport, un ensemble de lois et décrets applicables au domaine du sport. […]

    Le soutien donné à l’agresseur. Dans 18 affaires, le club, la fédération, la collectivité locale ou l’institution scolaire ont pris fait et cause pour l’agresseur. Une défense souvent accompagnée d’un mépris pour la parole des victimes, voire de tentatives d’intimidation. Des condamnations pour des faits de violences sexuelles ou des décisions de justice ont parfois été remises en cause, certains soutiens allant même jusqu’à invoquer l’erreur judiciaire.

    La négligence de signaux forts. Enfin, dans une dernière catégorie, nous avons recensé neuf affaires où des alertes, pas toujours de nature à être caractérisées sur le plan pénal, ont été prises à la légère avant que l’éducateur ne commette des agressions. Par exemple, un entraîneur passant la nuit seul dans une chambre avec un athlète. Ou un autre ayant pour habitude de prendre sa douche, nu, au milieu de ses élèves. Dans ces cas-là, les professionnels de la protection de l’enfance — brigade des mineurs et associations contre les violences sexuelles — recommandent d’alerter les autorités.

    La justice. Dans 53 % des cas, les défaillances viennent de la justice. Avec des situations qui interpellent : comment se fait-il qu’une personne condamnée pour une infraction sexuelle sur mineur ne fasse pas systématiquement l’objet d’une interdiction d’exercer auprès d’enfants ? Pourquoi le suivi sociojudiciaire ne dure-t-il parfois que quelques années ? Quels critères conduisent à ce qu’une condamnation pour des délits ou crimes sexuels disparaisse des différents extraits du casier judiciaire ?

    Les clubs et les fédérations. Viennent ensuite les clubs, à l’origine de dysfonctionnements dans 35 % des cas. Notre enquête révèle que les informations ne remontent pas toujours jusqu’aux fédérations, la préfecture ou la justice, souvent par volonté de protéger le club d’un scandale. […]

    L’entourage des victimes. Il arrive aussi que les familles des victimes elles-mêmes éprouvent une réticence à parler. La reconnaissance et l’attachement à l’égard de l’entraîneur peuvent être des freins à la dénonciation. « Dans l’Église, on parle d’une emprise morale, mais c’est pareil dans le sport », souligne Marie Mercier, rapporteuse de la mission d’information sur les infractions sexuelles sur mineurs mise en place par le Sénat en 2019.

    Les autorités. À l’inverse des affaires de pédophilie dans l’Église catholique, les violences sexuelles en milieu sportif restent peu médiatisées en France.

    Le Télégramme
  • Le Denier de Saint-Pierre détourné pour combler le deficit budgétaire du Vatican ?

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    De News-24.fr :

    Le Vatican utilise des dons pour les pauvres pour lutter contre le déficit budgétaire, selon un rapport

    Selon un nouveau rapport, 10% à peine des dons des catholiques romains qui sont spécifiquement annoncés pour aider les pauvres et les souffrants vont à des œuvres caritatives.

    Environ les deux tiers du reste des 55 millions de dollars de dons pour l'appel caritatif annuel du pape François, connu sous le nom de Denier de Saint-Pierre, sont utilisés pour combler le déficit budgétaire administratif du Vatican, a rapporté le Wall Street Journal dans un article mercredi (...).

    Le journal a déclaré que l'utilisation du Denier de Saint-Pierre pour le budget "inquiète certains dirigeants de l'Église catholique parce que les fidèles sont induits en erreur au sujet de l'utilisation de leurs dons, ce qui pourrait encore nuire à la crédibilité de la gestion financière du Vatican sous le pape François".

    Un porte-parole de la mission du Vatican auprès des Nations Unies n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de CNBC concernant le rapport du Journal. L'article notait que selon la loi de l'église, un pape peut utiliser le Denier de Saint Pierre de toute manière qui sert son ministère.

    Le Journal, citant des personnes familières avec l'utilisation des fonds, a déclaré que les actifs du Denier de Saint Pierre avaient diminué depuis que François est devenu pape en 2013, passant de plus de 775 millions de dollars à 665 millions de dollars.

    Pendant ce temps, le déficit du Saint-Siège en 2018 a doublé pour atteindre plus de 76 millions de dollars sur un budget d'environ 333 millions de dollars.

    Le mois dernier, François a remplacé le principal régulateur financier du Vatican à la suite d'un scandale financier impliquant les investissements immobiliers de l'Eglise à Londres (lien ajouté par belgicatho).

    Le Denier de Saint Pierre est une collecte spéciale des catholiques romains effectuée chaque mois de juin. Selon le site Web de la collecte, c'est "Une journée pour les œuvres de charité". "Ces collectes et dons effectués par les fidèles individuels ou par des Eglises locales entières font prendre conscience que tous les baptisés sont appelés à soutenir matériellement le travail d'évangélisation et en même temps à aider les pauvres de toutes les manières possibles", dit le site. "C'est une pratique ancienne qui a commencé avec la première communauté des apôtres. Cela continue d'être répété parce que la charité distingue les disciples de Jésus ", dit le site. Le site cite ensuite les paroles de Jésus dans l'Évangile de Jean: "De cela, ils sauront tous que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres."

  • Le cardinal Tagle : un futur pape tout trouvé ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Après le Pape Bergoglio, le Pape Tagle ?

    Rédigé par Claude Barthe le  dans Res Novae

    Après le Pape Bergoglio, le Pape Tagle ?

    C’est sous ce titre que la lettre mensuelle Res Novae publiait il y a exactement un an un article révélant qui est le cardinal Tagle qui vient d’être nommé préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuple alors que son actuel titulaire, le cardinal Finoni, n’a pas atteint la limite d’âge. Nous republions donc aujourd’hui sans en changer une ligne cet article qui n’a rien perdu de son intérêt, en le faisant suivre des « brèves » du même numéro sur le même sujet.

    À la fin de la dernière assemblée du Synode des évêques, le cardinal Luis Antonio Gokim Tagle, archevêque de Manille, s’est distingué sur l’une de ces vidéos qu’il affectionne et qui a fait le tour du monde. Il y fait des pas de danse pour signifier la pastorale missionnaire de l’Église qui s’avance vers les hommes, cependant qu’autour de lui des personnes de différentes régions du monde claquent des doigts sur le rythme qu’il donne.

    On ne saurait d’ailleurs être plus synodal que le cardinal Tagle. En 2014, il avait eu ces mots, lors d’une conférence de presse à la Sala Stampa du Saint-Siège : « Dans ce Synode, l’esprit de Vatican II s’est manifesté chez les Pères ». Et après la dernière assemblée, il délivrait aux jeunes ce message : « Le synode va continuer là où vous êtes dans le monde entier, dans vos maisons, vos paroisses, vos écoles ». 

    Souriant et énigmatique, assez insaisissable, il se dévoile peu, comme s’il était « en réserve ». Sa pensée n’a peut-être pas une grande originalité. Cependant, pour les personnages les plus en vue du pontificat actuel, Luis Antonio G.?Tagle est rêvé comme le nouveau Montini de ce nouveau Roncalli que représenterait le Pape François. Que serait en effet devenu Vatican II, ouvert par Angelo Roncalli, sans l’élection (difficile) de Giovanni Battista Montini, en 1962 ? À la mort de Jean XXIII, aucun texte n’avait été encore voté. Le vrai Concile a été dirigé par Paul VI, réformateur inquiet et décidé, tout en étant relativement « modéré » par rapport aux progressistes de type Rahner et autres du groupe Concilium. Le pape Montini est donc celui qui a mené à terme les intuitions roncalliennes dans ce qu’il pensait devoir être un merveilleux rajeunissement du visage de l’Église.

    Ce grand remue-ménage d’aujourd’hui, qui finalement ne bouge pas grand-chose mais crée un style ecclésial nouveau, une sorte d’hyper-Vatican II (les ouvertures morales d’Amoris lætitia), n’aura de conséquences durables que si le successeur de François a la capacité de réellement bâtir une nouvelle étape dans la transformation de l’Église.

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  • Tagle, Zuppi, Parolin... : l'échiquier du prochain conclave se précise

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    Du vaticaniste Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site diakonos.be :

    Répétition en vue du conclave. Le prochain Pape prendra le nom de Sant’Egidio

    Deux décisions récentes du pape François ont attiré l’attention sur le prochain conclave qui élira son successeur. Et sur le nom des candidats en lice.

    La première, communiquée le 25 novembre par le directeur de la salle de presse du Vatican, c’est le congé accordé par le Pape a son secrétaire personnel, l’argentin Fabián Pedacchio Leániz, 55 ans, nommé depuis 2007 à la Congrégation pour les évêques.

    Mgr Pedacchio, qui était le secrétaire personnel de François depuis 2013, retournera travailler à temps plein à la Congrégation, où il avait par ailleurs continué à jouer un rôle important de par sa proximité avec le Pape, et où il est prévisible qu’il montera prochainement en grade, avec probablement une ordination épiscopale à la clé.

    Qu’un pape mette à l’abri son secrétaire personnel en prévision des contrecoups de la succession, c’est un grand classique au Vatican, et Jorge Mario Bergoglio a jugé bon d’y procéder sans plus tarder.

    La seconde décision, rendue publique dimanche 8 décembre, c’est le rappel à Rome du cardinal philippin Luis Antonio Gokim Tagle, comme nouveau préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Âgé de 62 ans, le cardinal est archevêque de Manille depuis 2011 et président de Caritas International depuis 2015.

    Pour lui faire de la place à la tête de « Propaganda Fide », François a éjecté son prédécesseur, le cardinal Fernando Filoni, malgré que ce dernier, à 73 ans, n’était ni atteint par la limite d’âge ni en fin de mandat, ce dernier étant censé courir jusqu’en 2021.

    Quant à Mgr Filoni, le pape lui a conféré la charge plus honorifique qu’autre chose de Grand Maître de l’Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Le peu d’estime qu’à François à son égard tient à la proximité du cardinal avec Chemin néocatéchuménal, un mouvement auquel le Pape est visiblement allergique, et surtout aux réserves exprimées par Filoni, dans deux interviews à « L’Osservatore Romano » et à Vatican News, sur l’accord secret signé le 22 septembre 2018 entre le Saint-Siège et la Chine, fortement souhaité par le Pape.

    *

    À ces deux décisions viennent également s’ajouter, toujours en perspective d’un futur conclave, la lassitude de François face à la résistance opposée par l’actuel président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Gualtiero Bassetti, à l’idée – pourtant très chère au Pape – de de convoquer un synode de l’Église italienne.

    On trouvera un dernier signe de cette lassitude dans le discours improvisé par François le 6 décembre aux jésuites de la revue « Aggiornamenti Sociali ». En remerciant plus particulièrement le vieux père Bartolomeo Sorge, le Pape a déclaré avoir « lu il y a peu de temps quelque chose d’une clarté à faire trembler, peut-être pas la politique italienne, mais certainement l’Église italienne ».

    À quoi le pape faisait-il allusion ? Ce n’était alors pas très clair. Mais quelques minutes plus tard, un tweet du Père Antonio Spadaro, le directeur de « La Civiltà Cattolica » et intime du pape Bergoglio, a levé un le voile sur ce mystère en renvoyant à l’article d’ouverture du cahier du 21 septembre 2019 de sa revue, rédigé par Sorge et intitulé : « Un ‘probable’ Synode de l’Église italienne ? Du 1er rassemblement ecclésial de 1976 à aujourd’hui ».

    Cet article rappelait précisément l’urgence de reprendre en Italie le « chemin interrompu » il y a bien longtemps en 1976 en convoquant finalement ce synode national que le Pape François veut à tout prix – contrairement à ses prédécesseurs – mais auquel la Conférence épiscopale italienne persiste à faire la sourde oreille.

    Avec pour conséquence que la présidence – décidée par le Pape – du cardinal Bassetti est de plus en plus menacée. Son quinquennat viendrait à échéance en 2022. Mais le cardinal approche également des 78 ans, soit trois ans de plus que la limite des 75 ans après lequel un n’évêque ne reste en fonction que si le Pape ne l’autorise.

    Et qui François nommera-t-il à la tête de la CEI, une fois qu’il aura renvoyé Bassetti ? Il est facile à prévoir qu’il s’agira de l’actuel archevêque de Bologne, le cardinal Matteo Zuppi.

    Et on se remet à penser à un futur conclave. À l’heure actuelle, au moins six candidats seraient en lice, mais un seul d’entre eux semble avoir une chance d’être élu.

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  • Soins palliatifs : un ultime texte, poignant et bouleversant

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    De Michèle Bernard-Requin sur le site du Point :

    La déclaration d'amour de Michèle Bernard-Requin

    En soins palliatifs, la magistrate honoraire nous adresse son « ultime texte ». Un hymne au corps médical et un avertissement à chacun d'entre nous. 

    Michele Bernard-Requin, magistrate exemplaire, a rassemble ses dernieres forces pour ecrire un hymne au personnel hospitalier du pavillon Rossini de l'hopital Sainte-Perrine.

    Michèle Bernard-Requin, magistrate exemplaire, a rassemblé ses dernières forces pour écrire un hymne au personnel hospitalier du pavillon Rossini de l'hôpital Sainte-Perrine.

    Voici un texte poignant, bouleversant, qui tirera les larmes même aux plus insensibles d'entre nous. Des lignes que Michèle Bernard-Requin nous envoie depuis l'hôpital Sainte-Perrine à Paris, où elle se trouve, selon ses mots, « en fin de vie ». Michèle Bernard-Requin est l'une des grandes figures du monde judiciaire. Elle fut tour à tour avocate, puis procureure à Rouen, Nanterre et Paris. En 1999, elle est nommée vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris, elle présida la 10e chambre correctionnelle de Paris puis la cour d'assises, et enfin elle fut avocate générale à Fort-de-France de 2007 à 2009, date à laquelle elle prit sa retraite.

    Autrice de plusieurs livres, elle intervient de temps à autre dans les médias et tient depuis 2017 une chronique régulière sur le site du Point dans laquelle elle explique avec clarté, talent et conviction comment fonctionne la justice et pourquoi, parfois, cette institution dysfonctionne. Aujourd'hui, c'est un tout autre cri d'alarme qu'elle pousse dans un « petit et ultime texte pour aider les "unités de soins palliatifs" », a-t-elle tenu à préciser dans ce mail envoyé par sa fille dimanche 8 décembre au matin. Un texte que nous publions tel quel en respectant sa ponctuation, ses sauts de ligne, son titre évidemment. JB.

    UNE ÎLE

    Vous voyez d'abord, des sourires et quelques feuilles dorées qui tombent, volent à côté, dans le parc Sainte-Perrine qui jouxte le bâtiment.

    La justice, ici, n'a pas eu son mot à dire pour moi.

    La loi Leonetti est plus claire en effet que l'on se l'imagine et ma volonté s'exprime aujourd'hui sans ambiguïté.

    Je ne souhaite pas le moindre acharnement thérapeutique.

    Il ne s'agit pas d'euthanasie bien sûr mais d'acharnement, si le cœur, si les reins, si l'hydratation, si tout cela se bloque, je ne veux pas d'acharnement.

    Ici, c'est la paix.

    Ça s'appelle une « unité de soins palliatifs », paix, passage… Encore une fois, tous mes visiteurs me parlent immédiatement des sourires croisés ici.

    « Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté ».

    C'est une île, un îlet, quelques arbres.

    C'est : « Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur d'aller, là-bas, vivre ensemble ». C'est « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans » (« Spleen ») Baudelaire.

    Voilà, je touche, en effet, aujourd'hui aux rivages, voilà le sable, voilà la mer.

    Autour de nous, à Paris et ailleurs, c'est la tempête : la protestation, les colères, les grèves, les immobilisations, les feux de palettes.

    Maintenant, je comprends, enfin, le rapport des soignants avec les patients, je comprends qu'ils n'en puissent plus aller, je comprends, que, du grand professeur de médecine, qui vient d'avoir l'humanité de me téléphoner de Beaujon, jusqu'à l'aide-soignant et l'élève infirmier qui débute, tous, tous, ce sont d'abord des sourires, des mots, pour une sollicitude immense. À tel point que, avec un salaire insuffisant et des horaires épouvantables, certains disent : « je préfère m'arrêter, que de travailler mal » ou « je préfère changer de profession ».

    Il faut comprendre que le rapport à l'humain est tout ce qui nous reste, que notre pays, c'était sa richesse, hospitalière, c'était extraordinaire, un regard croisé, à l'heure où tout se déshumanise, à l'heure où la justice et ses juges ne parlent plus aux avocats qu'à travers des procédures dématérialisées, à l'heure où le médecin n'examine parfois son patient qu'à travers des analyses de laboratoire, il reste des soignants, encore une fois et à tous les échelons, exceptionnels.

    Le soignant qui échange le regard.

    Eh oui, ici, c'est un îlot et je tiens à ce que, non pas, les soins n'aboutissent à une phrase négative comme : « Il faut que ça cesse, abolition des privilèges, il faut que tout le monde tombe dans l'escarcelle commune. » Il ne faut pas bloquer des horaires, il faut conserver ces sourires, ce bras pour étirer le cou du malade et pour éviter la douleur de la métastase qui frotte contre l'épaule.

    Conservons cela, je ne sais pas comment le dire, il faut que ce qui est le privilège de quelques-uns, les soins palliatifs, devienne en réalité l'ordinaire de tous.

    C'est cela, vers quoi nous devons tendre et non pas le contraire.

    Donc, foin des économies, il faut impérativement maintenir ce qui reste de notre système de santé qui est exceptionnel et qui s'enlise dramatiquement.

    J'apprends que la structure de Sainte-Perrine, soins palliatifs, a été dans l'obligation il y a quelques semaines de fermer quelques lits faute de personnel adéquat, en nombre suffisant et que d'autres sont dans le même cas et encore une fois que les arrêts de travail du personnel soignant augmentent pour les mêmes raisons, en raison de surcharges.

    Maintenez, je vous en conjure, ce qui va bien, au lieu d'essayer de réduire à ce qui est devenu le lot commun et beaucoup moins satisfaisant.

    Le pavillon de soins palliatifs de Sainte-Perrine, ici, il s'appelle le pavillon Rossini, cela va en faire sourire certains, ils ne devraient pas : une jeune femme est venue jouer Schubert dans ma chambre, il y a quelques jours, elle est restée quelques minutes, c'était un émerveillement. Vous vous rendez compte, quelques minutes, un violoncelle, un patient, et la fin de la vie, le passage, passé, palier, est plus doux, c'est extraordinaire.

    J'ai oublié l'essentiel, c'est l'amour, l'amour des proches, l'amour des autres, l'amour de ceux que l'on croyait beaucoup plus loin de vous, l'amour des soignants, l'amour des visiteurs et des sourires.

    Faites que cette humanité persiste ! C'est notre humanité, la plus précieuse. Absolument.

    La France et ses tumultes, nous en avons assez.

    Nous savons tous parfaitement qu'il faut penser aux plus démunis. Les violences meurtrières de quelques excités contre les policiers ou sur les chantiers ou encore une façade de banque ne devront plus dénaturer l'essentiel du mouvement : l'amour.