En accordant le don de l’indulgence plénière aux malades du coronavirus dans l’incapacité de recevoir la communion, le sacrement des malades et la confession, l’Église témoigne de la miséricorde infinie de Dieu. Avec une règle toute simple : en l’absence de prêtre, on fait ce que l’on peut ! Mais encore ? Quelques précisions du Fr. dominicain Thomas Michelet sur le site « aleteia » :
La Pénitencerie apostolique, l’un des trois tribunaux de la Curie romaine, a publié ce vendredi 20 mars un décret accordant le don des Indulgences spéciales aux fidèles souffrant de la maladie Covid-19, ainsi qu’aux travailleurs de la santé, aux membres de la famille et à tous ceux qui s’occupent d’eux, y compris par la prière. Il s’agit de répondre en particulier à « ceux qui ne peuvent pas recevoir les sacrements ». Dans une configuration générale où de nombreux fidèles n’ont plus accès à leurs prêtres, cette disposition du Saint-Siège a soulevé une question : pourquoi le pape François n’étend-il pas par exemple la faculté d’entendre les confessions par téléphone ? Tout simplement parce que ce n’est pas possible.
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Autre questionnement, puisqu’en l’absence de messe, les fidèles sont invités à faire une « communion spirituelle », est-il possible de faire de la même manière une « confession spirituelle » en l’absence de confesseur ? Quelles en seraient alors les conditions et les fruits de grâce ?
La « matière » et la « forme » du sacrement
Les sacrements supposent une présence réelle, pas virtuelle. Car ils sont dans la logique de l’Incarnation, dont ils sont comme la continuation. Le Verbe s’est fait chair pour qu’on puisse le voir, l’entendre, le toucher. Le saisir par nos sens et pas seulement par notre intelligence.
Lorsque le ministre dit « tes péchés sont pardonnés », c’est la voix du Christ lui-même qui parle par sa bouche. »
De même pour les sacrements : ils sont la grâce en tant qu’elle est offerte à nos sens, en tant qu’elle touche notre âme en passant par le corps. En allant du corporel au spirituel. Ils assurent une présence sacramentelle du Christ qui passe par le ministre comme dans une « humanité de surcroît ». Lorsque le ministre dit « tes péchés sont pardonnés », c’est la voix du Christ lui-même qui parle par sa bouche. Le Christ lui emprunte son humanité pour nous parler, nous toucher et nous saisir à travers lui. Le Christ se rend présent sacramentellement par cette présence physique du ministre qui en est le signe et l’instrument. Sans le ministre du Christ, l’absolution sacramentelle est donc impossible.
Si la célébration du sacrement n’est pas possible, la seule chose que le fidèle puisse faire sont les trois actes du pénitent (la « matière » du sacrement) : l’aveu, la contrition, la pénitence (satisfaction). Mais il ne peut pas recevoir la partie du prêtre, l’absolution (la « forme » du sacrement). Ce ne sera donc pas un sacrement, mais ce sera au moins le commencement d’un sacrement (sa « matière »). Ce qui est déjà source de grâce.