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Ethique - Page 8

  • Hollywood : la tendance à produire des films chrétiens de qualité se confirme

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    De Carl Kozlowski sur le Catholic World Report :

    La tendance des films chrétiens de qualité à Hollywood se poursuit

    6 mars 2024

    Il existe un mouvement chrétien à Hollywood qui pourrait être identifié par le titre de l'un de ses plus grands succès : Jesus Revolution, qui a rapporté plus de 50 millions de dollars l'année dernière.

    Ses leaders sont deux paires de frères, les premiers étant Alex et Stephen Kendrick, deux pasteurs baptistes basés en Géorgie qui ont à leur actif une série de succès cinématographiques tels que Fireproof, Courageous, War Room, qui a rapporté 70 millions de dollars, et The Forge, qui sortira en août prochain.

    L'autre duo est composé de Jon et Andrew Erwin, qui ont connu un grand succès avec leur biopic musical I Can Only Imagine (83 millions de dollars), suivi de l'excellent drame sportif basé sur la foi American Underdog. Ils ont été producteurs de Jesus Revolution, faisant équipe avec un autre réalisateur chrétien, Jon Gunn, pour réaliser un film sur la vague de "hippies" des années 1960 et 1970 qui se sont convertis au christianisme.

    Un facteur notable rapproche les deux équipes : elles ont perfectionné leur art pour réaliser des films capables de rivaliser avec les autres drames produits par l'industrie cinématographique d'aujourd'hui. La preuve en est que le grand studio Sony soutient les Kendrick avec sa branche Affirm Films, et que Gunn et les Erwin ont créé leur propre société de production, Kingdom Story Company, dans le cadre d'un accord de plusieurs millions de dollars avec Lionsgate.

    Ces films sont d'une telle qualité qu'ils ont attiré des spectateurs bien au-delà de la population chrétienne. Ils n'assomment pas les spectateurs avec des prêches pesants et des acteurs inconnus, problèmes qui ont entaché de nombreux films religieux précédents.

    Au contraire, ils créent des histoires vraies mettant en scène des acteurs grand public acclamés, tels que Kelsey Grammer, quatre fois lauréat d'un Emmy et célèbre pour "Frasier" (Jesus Revolution), et la star bien-aimée Dennis Quaid (I Can Only Imagine).

    Mais aujourd'hui, ils ont attiré leur acteur le plus important, Hilary Swank (Boys Don't Cry, Million Dollar Baby), deux fois lauréate du prix de la meilleure actrice, dans le rôle principal du nouveau film Ordinary Angels (Anges ordinaires). Swank incarne une coiffeuse alcoolique du nom de Sharon Stevens, qui a touché le cœur de millions de personnes dans tout le pays en 1994 en tentant de sauver une fillette de 5 ans, Michelle Schmitt (Emily Mitchell), qui avait besoin d'une greffe de rein.

    Stevens a également sauvé le père de Michelle, Ed (Alan Ritchson), de la ruine financière en se battant pour que les 500 000 dollars de dettes médicales de Michelle soient annulés contre toute attente. Alan Ritchson, star populaire de la série d'action à succès "Reacher" sur Amazon Prime, est un autre acteur impressionnant de ce film.

    Ordinary Angels a un excellent sens de la gravité et des réalités difficiles, montrant le comportement sauvage de Sharon alimenté par l'alcool (tout en restant fidèle à son classement PG) dans la scène d'ouverture où elle boit de l'alcool et danse au sommet d'un bar avant de se réveiller avec une gueule de bois furieuse. Sa vie de femme de la classe ouvrière de Louisville est également attristée par sa relation avec son fils, âgé d'une vingtaine d'années, qui ne peut oublier tous les dommages que son esprit et son comportement dérangés lui ont causés en grandissant.

    Ed est un couvreur en difficulté qui vient de perdre sa femme à cause d'une maladie mortelle, le laissant veuf, père célibataire de deux jeunes filles et croulant sous les dettes. Sharon découvre par hasard son histoire tragique en première page du journal lors d'une de ses descentes d'alcool matinales, et se retrouve bientôt à assister aux funérailles de la femme d'Ed, où elle se présente tout en dissimulant à peine son problème d'alcool.

    Cette intrusion rend Ed méfiant à son égard, mais Sharon organise rapidement un "Hair-a-thon" de 24 heures où tout l'argent payé pour des centaines de coupes de cheveux s'élève à près de 4 000 dollars qu'elle apporte chez lui. Elle insiste pour l'aider de toutes les manières possibles et devient rapidement une "tante" pour les filles, leur offrant une présence féminine aimante en plus de leur grand-mère (Nancy Travis).

    Elle apprend également à Ed à organiser ses finances désastreuses et à se préparer à lutter contre les hôpitaux et les compagnies d'assurance qui l'ont mis au bord de la ruine. Mais sa meilleure amie remarque que son dévouement sans fin à la famille est un "comportement de toxicomane" et qu'elle pourrait retomber dans la bouteille.

    Sharon parviendra-t-elle vraiment à changer de vie ? Comment va-t-elle s'y prendre pour sauver la situation ? Et dans le dernier tiers du film, comment la ville de Louisville va-t-elle s'unir de façon incroyablement variée pour sauver la vie de Michelle ?

    Ordinary Angels raconte une histoire extraordinaire avec une grande maîtrise technique et une forte capacité d'adaptation. Le fait qu'il s'agisse de personnes "ordinaires" qui relèvent le défi en fait une histoire qui peut inspirer les spectateurs, qu'ils soient chrétiens ou non, à réfléchir à la manière dont ils peuvent aider à servir les autres dans leur propre communauté d'une manière profonde et significative.

    Swank a remporté des Oscars pour avoir incarné des personnages pleins de fougue, notamment dans son rôle de boxeuse dans Million Dollar Baby, et elle adopte ici une nouvelle approche.  Sa Sharon ne peut être et ne sera jamais arrêtée dans sa quête, mais cette détermination d'acier n'est pas motivée par la colère et la force physique, mais par l'utilisation de ses émotions et de son charme pour gagner les autres.

    Ritchson fait un virage à 180 degrés par rapport à sa performance de gars hyper dur dans "Reacher" pour montrer un gars qui a une attitude trop "virile" pour son propre bien. Il dédaigne l'aide de Sharon pendant une bonne partie du film, mais lorsqu'il se laisse enfin aller à l'émotion et accueille son aide, c'est une très belle performance qui est émouvante sans être étouffante.

    Le film montre Ed et ses enfants comme des pratiquants malgré le fait qu'il ait renoncé à vénérer Dieu pendant un certain temps après la perte de sa femme, tandis que Sharon arrive prudemment à l'enterrement après une longue absence. Elle se fond subtilement dans la communauté et finit par s'attirer leur soutien dramatique et unique lors du dénouement (même si l'on sait que Michelle doit survivre pour mériter un film, le dernier tiers comporte plusieurs rebondissements imprévisibles).

    Personne ne s'effondre sur le sol d'une église dans une capitulation angoissée, mais le fait que l'élévation spirituelle de ces vies soit ordinaire rend Ordinary Angels très utile pour atteindre des publics laïques et éviter de prêcher à la chorale. Je recommande de voir ce film dans les salles de cinéma ; il a obtenu une rare note positive de 99 % de la part du public et une remarquable note de 81 % de la part des critiques laïques, qui se moquent habituellement de ce genre de films.

  • France : signer l'Appel à une politique de prévention de l'avortement

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    De l'ECLJ :

    Appel à une politique de prévention de l’avortement

    27,104 SIGNATURES

    TEXTE DE L'APPEL

    Le recours massif à l’avortement est un problème social et de santé publique auquel la société doit répondre par une politique de prévention.

    L’avortement est un problème de santé publique

    Chaque année, en France, près de 215 000 femmes mettent un terme à leur grossesse ; plus de 8 millions d’avortements ont été pratiqués depuis 1975 ce qui représente un quart des naissances. Le taux d’avortement en France demeure l’un des plus élevés d’Europe et augmente en particulier chez les jeunes : près de 10 % des lycéennes franciliennes ont avorté et 31 % ont déjà pris la « pilule du lendemain » au moins une fois.

    L’avortement a des conséquences indéniables, culturelles, démographiques, économiques et sociales considérables. 42 % des femmes ayant avorté avant l’âge de 25 ans vivent une dépression. La moitié des femmes mineures ayant avorté souffrent d’idées suicidaires. Les femmes qui avortent ont trois fois plus de risques de subir des violences physiques, mentales ou sexuelles que les femmes qui ont mené à terme leur grossesse.

    Selon un sondage IFOP de 2016, 89 % des Françaises reconnaissent que « l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes » et 72 % d’entre elles estiment que « la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’IVG ».

    Il est possible de réduire le recours à l’avortement 

    L’avortement n’est pas une fatalité ; de nombreux pays sont parvenus à en réduire le recours par des politiques de prévention.

    En Italie, par exemple, le nombre d’avortements a chuté de 56 % entre 1982 et 2013, atteignant 102 000, soit moitié moins qu’en France pour une population à peine moindre. Les taux d’avortement et de contraception y sont parmi les plus faibles d’Europe. En Allemagne, le nombre d’IVG est passé de 135 000 à 99 000 entre 2001 et 2015, et de 13 000 à moins de 5 300 en Lettonie entre 2004 et 2013, etc.

    Aux États-Unis, le taux de grossesse adolescente a été réduit de moitié entre 1990 et 2010 grâce à une campagne visant à la responsabilisation et à la valorisation de la sexualité et de la vie humaines. Le nombre d’élèves de terminale se déclarant abstinents a doublé, passant de 33 % à 66 %, provoquant une réduction des deux tiers des avortements chez les jeunes, un recul des maladies sexuellement transmissibles et une amélioration de leur équilibre affectif et psychologique.

    De nombreuses mesures concrètes de prévention méritent d’être mises en œuvre, visant en particulier à mieux éduquer les jeunes, à aider les femmes et à responsabiliser les pères.

    Réduire le recours à l’avortement doit être une priorité 

    Réduire le recours à l’avortement n’est pas seulement un devoir pour le bien des femmes, des enfants et de toute la société, c’est également une obligation contractée par la France en droit international. La France s’est en effet engagée à soutenir la famille, la maternité et les enfants « avant comme après la naissance » (Convention relative aux droits de l'enfant), à « réduire le recours à l’avortement » et à « prendre des mesures appropriées pour aider les femmes à éviter l’avortement » (Conférence du Caire, 1994). Le Conseil de l’Europe a également invité les Etats européens « à promouvoir une attitude plus favorable à la famille dans les campagnes d’information publiques et à fournir des conseils et un soutien concret pour aider les femmes qui demandent un avortement en raison de pressions familiales ou financières » (APCE, 2008).

    L’appel

    Le recours massif à l’avortement est un problème social et de santé publique qui touche toute la société et engage notre avenir.

    Nous appelons les responsables politiques à prendre l’engagement de mettre en œuvre une véritable politique de prévention de l’avortement, en particulier auprès des jeunes.

    Pour ALLER PLUS LOIN

    Téléchargez le Rapport de l’ECLJ pour une politique de prévention de l’avortement (50 p., novembre 2016).

    Commandez le livre Droit et prévention de l'avortement en Europe, LEH Editions, 270 p., novembre 2016.

     droit prévention avortement LEH

    Articles thématiques :

    Sur Causeur : Veut-on entraver tout débat sur l’IVG ?

    Sur GènéthiqueL’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté »

    Délit d'entrave numérique : l'impossible normalisation

    Sur Valeurs actuellesLe paradoxe de la contraception

    Sur AleteiaPourquoi l'avortement est-il devenu un « dogme » ?

  • France : le sens des scènes de liesse après l’inscription de la liberté d'avorter dans la Constitution

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Le sens des scènes de liesse après l’entrée de la liberté de l’« IVG » dans la Constitution

    liesse liberté IVG constitution

    Une « standing ovation » a accueilli dans l’hémicycle géant du château de Versailles les résultats du vote des sénateurs et des députés en faveur de l’inscription de l’avortement dans la Constitution de la Ve République. Sur la place du Trocadéro, ce ne furent que hurlements de joie, cris, larmes, danses au rythme d’ABBA, pendant que les féministes pleuraient d’émotion et saluaient l’aboutissement de cinquante ans de « combat » depuis l’adoption de la loi Veil en décembre 1974. D’abord, le premier ministre Gabriel Attal l’a fait applaudir debout pendant près d’une minute par l’ensemble des parlementaires. A l’heure des résultats de vote : 780 votes « pour », seulement 72 contre et 50 abstentions, les illuminations de la Tour Eiffel ont commencé à scintiller et un panneau lumineux s’est affiché pour laisser défiler des messages en plusieurs langues : #MonCorpsMonChoix, #IVGConstitution. L’heure était à la liesse collective autour de cette « sacralisation » du permis de tuer, et le mot « historique » était sur toutes les lèvres en cette soirée en vérité hystérique. Comme un sabbat de sorcières ou une danse païenne rituelle célébrant le sacrifice humain…

    Ces démonstrations d’euphorie n’ont pas de sens eu égard à l’objet de ce qui a été si largement approuvé : la « liberté garantie » de pouvoir subir une intervention médicale mettant fin à la vie portée par une femme – à la vie d’un des êtres qu’elle aurait le plus chéris au monde s’il avait pu voir le jour. On n’acclame pas en vociférant le droit, fût-il constitutionnel, de subir une extraction de molaire ou une ablation d’amygdale. Tout cela ne se comprend que si l’embryon est un être à part, un gêneur qu’on écarte parce qu’il vous met devant une responsabilité et un devoir rejetés, une manifestation de la bonté de l’existence et de la générosité de Dieu qui donne la vie, et la donne en abondance.

    Journée hystérique, pas historique : la liesse des sectateurs de l’IVG

    Ces cris de satisfaction étaient ceux d’une caste qui a pris le pouvoir dans les domaines politique et médiatique et entraîné avec elle une grande partie du peuple : cris de haine et d’orgueil rejetant avec superbe la loi de Dieu et le respect de la vie qu’Il donne, ricanement démoniaque dans le sillage de celui qui nous promet d’être « comme des dieux », et qui n’est que meurtre et mensonge. L’assassinat des tout-petits est à sa gloire, son mensonge est de dire que ces innocents ne sont rien, alors que créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, ils sont appelés à la Rédemption et à la vie sans fin auprès de la Trinité bienheureuse.

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  • Liège (Saint-Sacrement), 17 mars : Conférence de Carême par l'abbé Germeau

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    L’ABBÉ CLAUDE GERMEAU

    Fondateur et Directeur du Foyer d’Accueil de Herstal

    vous y invite.

    RENSEIGNEMENTS :

    Email : sursumcorda@skynet.be Tél. 04 344 10 89

  • Le Congrès mission se tiendra à Bruxelles du 15 au 17 mars 2024

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    D'Anne van Merris sur zenit.org :

    1er Congrès Mission À Bruxelles, Mars 2022

    1er Congrès mission à Bruxelles, mars 2022 © missiecongresmission.be

    © Missiecongresmission.Be

    Belgique : Congrès Mission 2024

    Le Congrès mission se tiendra à Bruxelles du 15 au 17 mars 2024

    La deuxième édition du Congrès Mission belge se tiendra à Bruxelles les 15, 16 et 17 mars 2024, à la basilique de Koekelberg. Trois jours pour partager sur les différentes initiatives d’évangélisation, et réfléchir à une question essentielle : Comment témoigner de l’Évangile en 2024 et dans notre société actuelle ? 

    Le premier Congrès Mission en Belgique a été organisé en mars 2022, sous l’impulsion de quelques laïcs. Près de 2.000 catholiques ont participé à cette rencontre bilingue. Ils venaient des quatre coins du pays, et étaient de toutes sensibilités et de toutes générations.

    Né en France en 2015, le Congrès Mission réunit chaque année les catholiques désireux d’être acteurs de la mission de l’Église : laïcs, prêtres, évêques, religieux et religieuses. Ce rassemblement est non seulement un vivier d’idées et de vitalité, mais aussi un lieu de fraternité. Il permet de créer du lien, tout en offrant un temps formation. Le Congrès Mission a pour but de susciter un grand élan pour l’annonce de l’Évangile. De nombreuses tables rondes, des ateliers, des conférences, des spectacles et concerts, un village de stands ou des moments de prière donnent à chacun une multiplicité de clés pour vivre la mission.

    Cette année, un parcours spécial pour les catéchistes sera proposé, ainsi qu’un programme artistique nommé « Cross that bridge », et un grand banquet solidaire réunissant autour d’une même table chrétiens engagés et personnes éloignées de l’Église, en situation de handicap ou de précarité. 

    Notons la participation de quelques représentants de l’Église en Belgique : Mgr Luc Terlinden, archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Lode Aerts, évêque de Bruges, ainsi que celle du P. Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique.

    S’inscrire au Congrès Mission 2024 Bruxelles

  • Un magistère sans équivoque est nécessaire pour gérer les retombées de Fiducia Supplicans

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    Du National Catholic Register :

    "Fiducia Supplicans" : Un leadership sans équivoque est nécessaire pour gérer les retombées

    EDITORIAL : La confusion persistante autour du document du Vatican du 18 décembre est une preuve récente de ce phénomène.

    4 mars 2024

    Le 7 mars, l'Église catholique célèbre le 750e anniversaire de la mort de l'un de ses plus grands penseurs et enseignants, saint Thomas d'Aquin.

    L'un des titres de l'Aquinate est celui de "Docteur commun", ainsi choisi en raison de son don extraordinaire pour articuler et défendre les vérités communes de notre foi catholique. Cette unité de la foi est ce qui unit les catholiques du monde entier. En d'autres termes, la foi proclamée à Oulan-Bator, en Mongolie, est, ou devrait être, la même qu'aux États-Unis.

    Mais cette unité cruciale est menacée par la confusion qui règne dans de nombreux milieux depuis la publication, le 18 décembre, de Fiducia Supplicans. Cette déclaration controversée, rédigée par le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, et approuvée par le pape François, définit les paramètres des bénédictions "non liturgiques" des couples en situation "irrégulière". Il s'agit des couples de même sexe, des couples hétérosexuels divorcés civilement et remariés, et des couples non mariés qui cohabitent.

    L'accueil réservé à Fiducia Supplicans a été loin d'être uniforme. Alors que certains cardinaux et évêques occidentaux l'ont accueillie favorablement, les responsables de l'Église dans une grande partie de l'Afrique et dans d'autres parties du monde l'ont catégoriquement rejetée. Cela signifie que ces bénédictions ont lieu dans certains endroits, mais pas dans d'autres.

    Pourquoi est-ce un problème ? Parce que nous sommes une Église universelle, pour commencer. Nous vivons également à l'ère de l'internet, de sorte que si la bénédiction d'un couple homosexuel en Belgique peut ne pas troubler ou affliger de nombreux catholiques belges, elle peut scandaliser les fidèles du Ghana ou du Mexique une fois qu'ils en auront pris connaissance.

    C'est déjà le cas. La semaine dernière, nous avons vu des scandales éclater en Espagne, où deux hommes catholiques ont organisé ce qui semblait être un mariage très fréquenté dans une chapelle catholique privée, et en Uruguay, où l'évêque local et même le nonce apostolique du pays ont approuvé la bénédiction d'un couple homosexuel très médiatisé, alors que le document du Vatican précise que ces bénédictions sont censées être simples et "spontanées".

    Aujourd'hui, un éditorial du Vatican vient encore brouiller les pistes de la Fiducia.

    Rédigé par Andrea Tornielli, directeur éditorial du dicastère pour la communication, l'éditorial tente de démontrer qu'un document sur les prières pour les malades, publié en 2000 par le cardinal Joseph Ratzinger sous le pontificat de Jean-Paul II, a établi un précédent pour la distinction entre les bénédictions liturgiques et les bénédictions non liturgiques. Cette distinction est au cœur de Fiducia Supplicans.

    Cependant, il est difficile de voir comment les deux documents sont liés. L'"Instruction sur les prières de guérison" du cardinal Ratzinger fait effectivement référence à la prière "liturgique" et à la prière "non liturgique", mais elle se concentre sur la réglementation des réunions de prière destinées aux personnes en quête d'une guérison physique ou spirituelle. Elle a été élaborée en réponse à la fréquence croissante de ces réunions qui se tenaient en dehors des églises et échappaient à la surveillance des autorités ecclésiastiques. Et s'il est vrai qu'il apporte en quelque sorte un soutien à Fiducia, comme l'affirme Tornielli, pourquoi n'est-il cité nulle part dans ce document ?

    Une lecture charitable de l'éditorial du Vatican y verrait une tentative sincère de trouver un moyen d'harmoniser l'initiative du pape François dans Fiducia Supplicans avec les travaux de ses prédécesseurs, et non une tentative à peine voilée de détourner les critiques de la Fiducia en jetant Benoît XVI et Jean-Paul II sous le bus.

    Quoi qu'il en soit, l'archidiocèse de Madrid a montré une bien meilleure façon de répondre à la confusion entourant Fiducia.

    Suite à des informations sur une cérémonie de mariage impliquant deux hommes (mais apparemment pas un prêtre) dans une chapelle privée de la ville d'El Escorial, près de Madrid, l'archevêché a publié une déclaration ferme, affirmant que la chapelle familiale serait soumise à des "effets canoniques" et à une déconsécration. L'archidiocèse est d'ailleurs dirigé par le cardinal José Cobo Cano, qui a reçu son chapeau rouge du pape François en septembre dernier et qui a soutenu ouvertement la Fiducia depuis sa publication.

    Notre Église a besoin de ce type d'approche claire et sans équivoque face à la situation difficile à laquelle nous sommes confrontés. Rien de moins ne peut maintenir l'unité de la foi que saint Thomas d'Aquin a consacré sa vie et son immense intelligence à sauvegarder.

  • Avortement : l’exception française

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    De Grégor Puppinck sur le site de l'European Centre for Law & Justice :

    IVG : l’exception française

    Le débat sur la constitutionnalisation de l’avortement est étrangement faussé, comme si l’essentiel de la question ne devait pas être posé. Du côté des partisans de la constitutionnalisation, on avance le besoin de se prémunir contre une hypothétique menace de remise en cause de l’IVG. Du côté des opposants, on avance des arguments juridiques.

    Mais ces arguments omettent l’essentiel. Ils omettent le fait même de l’avortement, et l’objet qui en est la victime. Mais cette réalité-là, il est convenu de ne plus en parler. Ils omettent aussi la réalité matérielle de l’avortement, que nous devrions pourtant pouvoir regarder en face : quelles sont les causes et les conséquences de l’avortement, quelle est notre situation par rapport aux autres pays européens ? Nous verrons alors que la France fait figure d’exception, pour le pire.

    Deux fois plus d’avortements en France qu’en Allemagne

    Selon Eurostat, la France détient le record de l’Union Européenne en nombre d’avortements pratiqués chaque année. En 2022, on compte 320 avortements pour 1000 naissances selon la DREES (2023), ce qui place la France en tête des pays européens, largement devant l’Allemagne ou la Suisse qui comptaient respectivement 129 et 125 avortements pour 1000 naissances (Eurostat, 2020).

    Non seulement, le recours à l’avortement en France est le plus élevé d’Europe, mais il ne diminue pas. Nous sommes passés de 202 180 en 2001 à 234 300 avortements en 2022, soit le maximum jamais atteint. À l’inverse, le recours à l’avortement a diminué considérablement chez la plupart de nos voisins. Selon les dernières données de Eurostat disponibles, le recours à l’IVG baisse dans tous les pays européens sauf en France, au Royaume Uni et en Espagne. Cette baisse n’est pas due au seul vieillissement de la population car le taux d’avortements par naissance a baissé considérablement.

    Seule la Bulgarie a encore un taux d’avortements équivalent à celui de la France

    Il a baissé dans les anciens pays communistes. La Roumanie est ainsi passée de 400 IVG pour 1000 naissances en 2014 à seulement 160 en 2020. De même, en Europe de l’Ouest : de 2001 à 2021, le taux d’avortements est passé de 151 à 119 pour 1000 naissances en Allemagne et de 266 à 159 avortements pour 1000 naissances en Italie (selon les instituts nationaux de statistiques d’Allemagne et d’Italie). Ainsi, depuis 2000, le nombre total d’IVG a été réduit de moitié en Italie pour atteindre 63 653, et de 30 % en Allemagne, où il n'est plus que de 94 596 en 2023, selon Eurostat.

    La comparaison avec nos voisins européens démontre que la France pourrait faire bien mieux, sans même modifier la loi. C’est d’ailleurs ce que veulent les Français puisque 73 % d’entre eux estiment que la société devrait aider les femmes à éviter l’IVG, selon un sondage de l’IFOP de 2020. C’est aussi ce à quoi la France s’est engagée. Lors de la Conférence sur la Population et le Développement de 1994, qui est restée une référence en droit international, la France s’est engagée, avec les autres membres des Nations Unies, à « réduire le recours à l’avortement » et à « prendre des mesures appropriées pour aider les femmes à éviter l’avortement ».

    L’IVG n’est plus « compensée » par les naissances

    Longtemps, les responsables politiques ne se sont pas inquiétés de cette exception française, car le taux élevé d’avortements était compensé, disait-on, par un taux également élevé de la natalité. Ce n’est plus le cas : les naissances diminuent alors que l’IVG augmente. Depuis 2010, les naissances ont baissé de 20 % pour atteindre 678 000 en 2023, tandis que le taux de fécondité recule encore à 1,68 enfant par femme. Il est globalement inférieur à deux enfants par femme depuis 1975, année de légalisation de l’avortement. À présent, c’est l’immigration qui contribue « pour près des trois quarts à la hausse de la population » en France selon l’INSEE.

    L’IVG causée par la pauvreté

    Plutôt que de glorifier l’avortement dans la Constitution, il faudrait s’interroger sur les causes de son augmentation en France. L’une d’entre elles, généralement ignorée, est l’accroissement de la pauvreté. Toutes les études sociologiques le démontrent : plus une femme est pauvre et isolée, plus elle est exposée au risque de subir un avortement. Selon la DREES, les femmes seules ont un risque supérieur de 37 % à celui des femmes en couple de subir un avortement. Quant aux femmes faisant partie des 10 % les plus pauvres, leur risque de subir un avortement est supérieur de 40 % par rapport aux 10 % des femmes les plus riches, à groupe d’âge et situa­tions conjugales identiques. Ce déterminisme social de l’avortement est confirmé encore par le sondage de l’IFOP dont il ressort que la moitié des femmes françaises estime que la « situation matérielle » constitue « l’influence principale qui pousse une femme à recourir à l’IVG ».

    Lorsque l’on prend conscience que l’avortement est souvent causé, et même contraint, par la pauvreté et la solitude, on comprend alors qu’il puisse causer de réelles souffrances chez celles qui le subissent. Ici encore, les études le démontrent. L’avortement est lié à un risque accru de dépression, d’addictions à la drogue ou à l’alcool, d’idées suicidaires, etc.[1] 92 % des femmes déclarent d’ailleurs que l’avortement laisse des traces difficiles à vivre, elles sont 96 % chez les 25-34 ans (IFOP).

    Face à un tel tableau, l’attitude des responsables politiques est difficilement compréhensible. Comment la gauche fait-elle pour ignorer la réalité sociale de l’IVG, pour ne pas voir cette misère ? Et pourquoi la droite est-elle si timorée alors qu’il y a tellement de bien à faire ? C’est peut-être cela la plus grande exception française en la matière : le « tabou de l’avortement », ce tabou qui nous empêche de réfléchir et d’agir de façon raisonnable. Et c’est ce tabou que l’on se propose à présent de graver dans la Constitution, pour en faire un principe indiscutable.

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    [1] Voir notamment l’étude de P. K. Colman, « Abortion and Mental health: quantitative synthesis and analysis of research published 1995-2009, The British Journal of Psychiatry, Vol. 199, no. 3, 2011.

  • France : la hiérarchie catholique unanime contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    La hiérarchie catholique unanime contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution

    « La France sera le premier pays au monde à protéger dans sa Constitution la liberté des femmes à disposer de leur corps » s'est écrié le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, en se félicitant d'avance du « vote historique » des sénateurs, le 29 février. Quatre heures de débats auront suffi pour dégager une majorité de 267 voix contre 50 (cf. Gènéthique magazine, 29 février). Le vote du Sénat a ouvert la voie à l'inscription de l'avortement dans la Constitution par l'ensemble des parlementaires réunis ce lundi en congrès à Versailles. Sur X (ex-Twitter), Emmanuel Macron s'est immédiatement réjoui du vote des sénateurs : « Je me suis engagé à rendre irréversible la liberté des femmes de recourir à l'IVG en l'inscrivant dans la Constitution. Après l'Assemblée nationale, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite. » A l'issue du Congrès, totalement prévisible, « le président devrait promulguer la révision constitutionnelle le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes », annonce La Croix (29 février).

    Si des personnalités et des associations se sont publiquement opposées à l'inscription de l'avortement dans la Constitution de la France, l'Église catholique est la seule institution mondiale à l'avoir totalement désavouée. Alors qu'on évoque actuellement des désaccords au sein de sa hiérarchie sur des sujets tels que l'accueil des migrants ou la bénédiction de couples homosexuels, elle apparaît soudée face à l'avortement, en dépit de l'opinion publique (huit Français sondés sur dix se disent favorables à l'inscription de l'IVG dans la Constitution). Le 7 février, après le vote de l'Assemblée nationale française (30 janvier), le directeur de Radio Vatican et du site Vatican News, Massimiliano Menichetti, s'étonnait d'un tel projet : « Comment est-il possible de juxtaposer dans la charte fondamentale d'un État le droit qui protège la personne et celui qui sanctionne sa mort ? » Il se faisait ainsi l'écho fidèle du pape François qui, lors de sa visite à Marseille, en septembre dernier, s'était publiquement ému du sort des « enfants à naître, rejetés au nom d'un faux droit au progrès, qui est au contraire une régression de l'individu ». Deux ans plus tôt, le 15 septembre 2021, le Pape avait fait une réponse des plus « carrées » au journaliste d'American Magazine, Gerard O'Connell : « Qui pratique l'avortement tue, sans demi-mesure. » Expliquant pourquoi « l''Église est si dure sur cette question », il avait ajouté : « ... si elle acceptait cela, c'est comme si elle acceptait le meurtre au quotidien. » (Zenit, 16 septembre 2021). Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013, n°213), le pape François plaide pour « les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous , en pleine cohérence avec ses prédécesseurs, notamment Jean-Paul II qui avait solennellement dénoncé « la suppression délibérée d'un être humain innocent » dans l'encyclique Evangelium Vitae (1995, n°58).

    Le mois suivant le voyage du Pape à Marseille, la Conférence des évêques de France avait rappelé son « inquiétude à l'idée que la liberté d'avorter puisse être inscrite dans la Constitution » (CEF, 29 octobre 2023). Après le vote du Sénat, elle a fait part de sa « tristesse », redisant « que l'avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes. » La CEF achève son communiqué en assurant qu'elle « sera attentive au respect de la liberté de choix des parents décidant, même en des situations difficiles, de garder leur enfant, et de la liberté de conscience des médecins et de tous les personnels soignants, dont elle salue le courage et l'engagement » (CEF, 29 février).

    Plusieurs évêques ont argumenté dans le même sens sur le site de leur diocèse. « Une société qui constitutionnalise la culture de mort, qu'elle en ait conscience ou non, se fragilise elle-même en profondeur » a averti Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, dénonçant « une dangereuse inversion des valeurs » dans une déclaration (29 février). Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles, lieu du Congrès, a publié ce message (27 février) : « Avec tous les évêques de France, je redis ma tristesse et ma profonde opposition devant cette évolution. C'est bien au contraire le respect de toute vie, de sa conception à sa mort naturelle, qui devrait être reconnu comme faisant partie du socle commun sur lequel se fonde notre société »« Les parlementaires, réunis en Congrès le 4 mars, s'honoreront-ils d'un sursaut de conscience ou bien deviendront-ils responsables devant l'histoire de la plus grande transgression qui soit, celle de l'interdit de tuer ? » interpelle Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne (1er Mars). La veille du vote des sénateurs, Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon, primat des Gaules, avait pointé cette « contradiction » : « Si la loi était adoptée, la France mettrait au même niveau l'égale dignité de toute vie humaine  principe à valeur constitutionnelle  et la liberté d'accès à l'avortement. Comment expliquer une telle contradiction ? » (Église catholique à Lyon, 27 février, en lien ci-dessous).

    Pour aller plus loin :

    L’IVG dans la Constitution ?

    >>> Lire le communiqué sur le site : Eglise catholique à Lyon

    Lire aussi : France: le Vatican dénonce le "droit" à supprimer une vie humaine

  • Avortement : « ce n’était pas “mon choix”, mais “ma peur”»

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    Une lettre mensuelle de Gènéthique Magazine :

    IVG : une femme témoigne « ce n’était pas “mon choix”, mais “ma peur”»

    1er mars 2024

    Le 28 février, le Sénat a adopté le projet de loi visant à inscrire dans la Constitution « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG » (cf. IVG dans la Constitution : le vote téléguidé des sénateurs ). Le texte va désormais être présenté au Congrès le 4 mars. Il faudra une majorité de trois cinquièmes des suffrages exprimés pour que le texte soit ajouté à la Constitution.

    Au cours des débats, aucun parti politique ou parlementaire n’a abordé « le sort des enfants à naître, les causes et les circonstances sociales de l’IVG, ainsi que les conséquences de l’avortement sur les femmes elles-mêmes » dénonce le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) (cf. « Deuil caché » : « une réhabilitation de la souffrance » des femmes qui ont avorté). Dans ce contexte, l’organisation non-gouvernementale (ONG) spécialisée dans les droits de l’homme a décidé de lancer une initiative afin de permettre à douze femmes de témoigner de l’avortement qu’elles ont vécu. Le but : faire émerger les « angles morts » du débat.

    Sous prétexte de liberté, une orientation automatique

    « De nombreuses femmes souhaitent être entendues, réellement accompagnées et aidées dans cette période difficile d’un début de grossesse imprévue, lorsqu’elles se demandent “Que faire ?” » souligne l’ONG qui reçoit de nombreux témoignages. Parmi eux, celui de S., 44 ans et déjà mère de 3 enfants, qui a avorté à Limoges après avoir consulté l’espace Choisir, le centre d’IVG et de planning familial du CHU.

    Elle a écrit une « lettre ouverte » à l’attention du personnel de l’hôpital « de la Mère et de l’Enfant » de Limoges, et plus particulièrement des professionnels du groupe Choisir. Elle y révèle combien l’orientation automatique, et presque forcée, vers l’avortement a été pour elle cause de souffrance, avant comme après cet acte. La « liberté » mise en avant par le projet de loi adopté au Sénat est bien loin de ce qu’elle a vécu (cf. IVG dans la Constitution : une « liberté » ne peut pas être subie).

    Sa lettre est reproduite dans les lignes qui suivent.

    « Lettre ouverte » au planning familial 

    « “Choisir”, quel nom pour un centre d’IVG ! Comme si on vous laissait vraiment choisir, car pour avoir le choix, il faut voir se dessiner plusieurs alternatives possibles. Or, quand on se présente à votre service, c’est qu’on a l’impression de ne pas avoir d’autre solution.

    Si vous voulez vous targuer du titre de « choisir », il faudrait donc aider les femmes à faire le point sur leur situation afin qu’elles voient se profiler devant elles plusieurs chemins, et non un seul.

    C’est justement là que pèche votre service : il ne m’a pas aidée à choisir, je n’ai pas été orientée vers une psychologue, on ne m’a pas proposé d’entretien psycho-social alors que j’étais dans une situation de peur et de détresse. Il est regrettable qu’un entretien avec un psychologue ne m’ait été proposé qu’un mois après la procédure, quand j’ai avoué à la gynécologue que je n’étais pas bien et que je regrettais ma décision.

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  • Cardinal Newman : la primauté de la conscience

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    Lu sous la signature de Christian Gouyaud dans le mensuel LA NEF n° 318 Octobre 2019, mis en ligne le 29 février 2024 :

    Avec un siècle d’avance, Newman a développé l’idée de la primauté de la conscience, comme personne à son époque. Explications en suivant le cardinal Joseph Ratzinger.

    "Joseph Ratzinger cite fréquemment le mot de Newman dans sa Lettre au duc de Norfolk (1) : « Si, après un dîner, j’étais obligé de porter un toast religieux – ce qui évidemment ne se fait pas –, je boirais à la santé du pape, croyez-le bien, mais à la conscience d’abord, et ensuite au pape ! » Au-delà de cette boutade, la lettre autant que son auteur – qu’il béatifiera – revêtent une importance particulière pour J. Ratzinger. Rappelons le contexte de cet écrit. En 1874, Gladstone, ancien premier ministre de Grande-Bretagne, fit paraître un article aux accents pamphlétaires et au titre évocateur : « Les décrets du Vatican et le loyalisme civil des catholiques ». Selon Gladstone, les catholiques anglais manqueraient de loyauté envers le Royaume, étant en conscience, déterminés par une puissance étrangère : Rome. Newman répondit à Gladstone par La lettre au Duc de Norfolk, qui est un véritable hymne à la conscience. Pour Newman, les catholiques (anglais) ne se déterminent qu’en fonction de leur conscience, laquelle est la « Voix de Dieu » qui parle en chacun. Newman conférait à la conscience une valeur d’abord religieuse avant que psychologique ou éthique. Elle est cette instance à la fois immanente et transcendante. Si elle est la norme ultime et immédiate de l’agir humain, elle n’est pas pour autant autonome. Non seulement le magistère n’a pas condamné les droits de la conscience mais l’autorité ecclésiale est fondée sur la conscience, que Newman n’hésite pas à appeler « le vicaire du Christ » : « On ne verra jamais un pape, dans un document officiel adressé à tous les fidèles, porter atteinte à la doctrine très grave du droit et du devoir d’obéir à l’autorité divine s’exprimant par la Voix de la conscience. Car, en vérité, c’est sur cette Voix de la conscience que l’Église elle-même est fondée. Si le pape se prononçait contre la conscience, il se suiciderait, il ferait crouler le sol sous ses pieds. » Newman va encore plus loin en attribuant à la conscience les prérogatives du pape : « La conscience est le premier de tous les vicaires du Christ. Elle est le prophète qui nous révèle la vérité, le roi qui nous impose ses ordres, le prêtre qui nous anathématise et nous bénit. » A supposer même que, par impossible, « le sacerdoce éternel de l’Église [vienne] à disparaître, le principe sacerdotal survivrait à cette ruine et se poursuivrait, incarné, dans la conscience ». De là, le toast à la conscience.

    Ratzinger, conscience et Magistère

    En 1991, J. Ratzinger a proposé une réflexion puissante sur le rapport entre la conscience et le Magistère (2). Plutôt que d’aborder la question de la conscience de façon abstraite, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi préfère partir d’une opinion qui l’a profondément choqué, selon laquelle l’incroyance serait une grâce parce que la conscience erronée permet d’être plus facilement sauvé, dispensant les incroyants du fardeau onéreux de la foi et de ses obligations morales. Cette opinion renvoie à la conception d’un Dieu qui aveuglerait pour sauver et d’une foi qui, inversement, augmenterait la difficulté de se sauver : « La mise à l’écart de la vérité serait plus salutaire à l’homme que la vérité ; ce n’est pas la vérité qui le libérerait, mais au contraire, il devrait s’en libérer. L’homme serait davantage chez lui dans l’obscurité qu’à la lumière, car la foi ne serait pas un don bienfaisant du Dieu de bonté mais au contraire un héritage néfaste. » On peut dire que tout l’effort théologique de J. Ratzinger a consisté à s’insurger contre cette position. La conception qui, considérant la foi et ses obligations morales comme un fardeau trop onéreux quasi-impossible à supporter, préfère laisser les hommes dans leur « bonne conscience » erronée, est, selon J. Ratzinger, sous-jacente à la paralysie de l’évangélisation.

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  • Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron à propos de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française

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    Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron à propos de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française

    C’est avec consternation que nous apprenons les résultats du vote du Sénat, à la suite de l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à l’inscription dans la Constitution française de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à l’IVG ». 50 sénateurs seulement se sont courageusement élevés contre l’idéologie dominante. C’est une nouvelle avancée de la « culture de mort » (Jean Paul II) ou de la « culture du déchet », tant décriée par le Pape François.

    La France, qui détient déjà le triste record du nombre annuel d’avortements (233 000 en 2022), sera l’un des premiers pays à inscrire l’IVG dans la Constitution comme un droit fondamental, performance qui devrait assurément nous faire honte. La classe politique est-elle si dénuée de conscience éthique pour en arriver à un si déplorable résultat ? Les députés et les sénateurs se laisseront-ils interpeller par ces paroles fortes de saint Jean Paul II : « Lorsqu’une majorité parlementaire ou sociale décrète la légitimité de la suppression de la vie humaine non encore née, même à certaines conditions, ne prend-elle pas une décision ‘tyrannique’ envers l’être humain le plus faible et sans défense ? La conscience universelle réagit à juste titre devant des crimes contre l’humanité dont notre siècle a fait la triste expérience. Ces crimes cesseraient-ils d’être des crimes si, au lieu d’être commis par des tyrans sans scrupules, ils étaient légitimés par l’assentiment populaire ? » (Évangile de la vie n. 70). Car, ce qui est présenté comme une victoire du droit des femmes est en réalité une nouvelle atteinte contre la vie humaine en son commencement, autrement dit : un « crime abominable » (Concile Vatican II), le « meurtre délibéré d’une personne humaine innocente », comme l’a rappelé avec force le Pape saint Jean Paul II dans son encyclique l’Évangile de la Vie.

    N’y a-t-il pas d’ailleurs une offense faite à la science, une sorte de régression scientifique, quand on invoque « le droit de la femme à disposer de son corps », comme si la génétique moderne n’avait pas montré depuis longtemps que l’embryon est dès la première cellule fécondée un organisme vivant, distinct de celui de sa mère et dont la molécule d’ADN contient toute l’information génétique qui fera de cet embryon telle ou telle personne humaine, avec toutes ses caractéristiques propres ?

    À travers ce projet de loi constitutionnelle, on prétend ni plus ni moins valoriser la femme contre l’enfant à naître qui demeure le grand oublié des débats. Ce faisant, on est loin de résoudre le problème des femmes, souvent contraintes à avorter en raison de difficultés sociales et économiques, environ 70% des femmes ayant recours à l’IVG. Les nombreuses confidences reçues au confessionnal de la part de femmes ayant eu recours à l’avortement – et beaucoup de psychologues pourraient en dire autant – nous confirment dans l’idée que l’avortement est toujours un drame et une source de profonds traumatismes pour la femme.

    Les parlementaires, réunis en Congrès le 4 mars, s’honoreront-ils d’un sursaut de conscience ou bien deviendront-ils responsables devant l’histoire de la plus grande transgression qui soit, celle de l’interdit de tuer ? En tout cas : « Dieu se fera le juge exigeant de toute violation du commandement ‘tu ne tueras pas’, placé à la base de toute la convivialité de la société. Il est le ‘goël’, c’est-à-dire le défenseur de l’innocent » (Évangile de la Vie n. 53).

    J’invite donc les fidèles du diocèse qui le pourront à prier et à jeûner à cette intention, le lundi 4 mars, alors que le Congrès sera appelé à ratifier ce projet de loi constitutionnelle.

    Bayonne, le 1er mars 2024.

     

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  • On ne peut invoquer Benoît XVI pour justifier Fiducia Supplicans

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    De Nicola Bux sur InfoVaticana :

    Le théologien Nicola Bux démonte l'article de Tornielli : "Il est trompeur et constitue une falsification flagrante"

    1er mars 2024

    Cette semaine, Andrea Tornielli, responsable des médias officiels du Vatican, est allé jusqu'à comparer le cardinal Victor Manuel Fernandez à Ratzinger.

    Dans un article publié dans Vatican News, le directeur éditorial du Dicastère pour la communication du Vatican insiste sur le fait que Fiducia supplicans "ne change pas la doctrine traditionnelle sur le mariage qui prévoit une bénédiction nuptiale uniquement pour l'homme et la femme qui se marient".

    Or, le père Nicola Bux, ancien consulteur du Dicastère pour la doctrine de la foi et proche collaborateur de Benoît XVI, a écrit un article dans lequel il démonte ce qu'a écrit Tornielli et que nous reproduisons ci-dessous :

    Il n'y a pas de bénédictions non liturgiques

    Vatican News du 27 février 2024 a publié l'article : Fiducia supplicans, non-liturgical blessings and that Ratzinger distinction. Le titre compare la récente Déclaration avec certains passages de l'Instruction Ardens Felicitatis du 14 septembre 2000, promulguée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, préfet le Cardinal Ratzinger, dans le but de prier pour la guérison de Dieu. Ce document est né de la nécessité de mettre de l'ordre dans la confusion de ces années concernant les réunions de prière et le charisme de guérison.

    La comparaison faite dans l'article de Vatican News entre les prières mentionnées dans l'Instruction Ardens Felicitatis et les bénédictions de la Fiducia Supplicans est totalement erronée. La prière est une question insistante, comme l'indique le mot lui-même, la bénédiction est une formule d'approbation - bien dite - d'en haut, c'est-à-dire de Dieu. Le bon berger, dont il est question dans l'article, qui ne se donne pas la paix tant qu'il n'a pas retrouvé la brebis égarée, ne va pas la bénir parce qu'elle s'est égarée, mais la prendre sur ses épaules pour la ramener au bercail, non sans lui avoir fait comprendre qu'elle s'est égarée.

    Mais revenons à l'éducation. Dès le titre : Instructio de orationibus ad obtinendam a Deo sanationem (sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison), le but est expliqué : invoquer la délivrance du mal corporel et spirituel. On ne peut pas prier Dieu pour confirmer l'état de péché dans lequel on est tombé. En effet, le désir de bonheur inhérent au cœur de l'homme se conjugue toujours avec le désir d'obtenir la délivrance des maladies et d'en comprendre le sens lorsqu'elles sont vécues.

    L'Instruction Ardens Felicitatis est également intervenue pour réglementer la nouveauté croissante des réunions de prière, qui sont combinées avec des célébrations liturgiques destinées à implorer Dieu pour la guérison. Il n'est pas rare que des guérisons soient annoncées, ce qui suscite une attente et un intérêt croissants pour ces réunions. Dans ce contexte, on fait appel à un charisme de guérison douteux. Les réunions de ce type, convoquées pour obtenir des guérisons, soulèvent des questions sur la manière dont l'autorité ecclésiastique les évalue, en particulier en ce qui concerne l'aspect liturgique, qu'elle doit surveiller et réglementer, afin qu'il soit correctement réglé. Dans ce but, l'Instruction introduit la partie doctrinale sur les grâces de guérison et les prières pour les obtenir. Tout d'abord, la signification de la maladie et de la guérison dans l'économie du salut. Dans l'Ancien Testament, le malade qui prie Dieu de le guérir reconnaît que ses péchés lui valent de justes châtiments. Mais la maladie touche aussi les justes, et l'homme en demande la raison à Dieu : le cas de Job est célèbre. Il est une figure de Jésus-Christ, dans la passion duquel, selon l'Apôtre, l'homme peut partager sa douleur et même se réjouir ( Col 1,24) : c'est dans cette mesure que le Nouveau Testament élève la souffrance.

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