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International - Page 9

  • Les attaques visant les sites chrétiens en Turquie accusent une hausse significative depuis 2015

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    De Thibault van den Bossche sur le site de Conflits relayé par l'ECLJ :

    L’inquiétante augmentation des attaques de sites chrétiens en Turquie

    Les attaques visant les sites chrétiens en Turquie accusent une hausse significative depuis 2015, selon la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale. La non-exécution par la Turquie des condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme est de surcroît très élevée.

    D’abord, une bonne nouvelle. En Turquie, le nombre et la gravité des attaques terroristes contre les lieux de culte ont diminué au cours de la dernière décennie, selon un rapport de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) publié en novembre 2023. 

    Les communautés religieuses expliquent que les autorités turques apportent une protection plus efficace et collaborent davantage. En février 2023 par exemple, les autorités turques ont arrêté 15 individus liés à l’État islamique qui auraient reçu l'ordre d'attaquer des églises et des synagogues à Istanbul. 

    En revanche, les attaques moins spectaculaires visant les lieux de culte et les sites religieux accusent une hausse significative depuis 2015, surtout ceux appartenant aux minorités alévies et protestantes. La Commission américaine déplore que « dans de nombreux cas, la police n'appréhende pas les agresseurs, et dans les cas où les agresseurs sont arrêtés, ils bénéficient souvent d'un traitement indulgent de la part des tribunaux turcs ».  

    Ainsi, l’analyse de huit médias entre 2003 et 2022 montre que seulement 35 % des assaillants sont identifiés. Presque la moitié de ces assaillants identifiés n’est même pas poursuivie, un quart ne reçoit pas de sanction et seul un quart est effectivement sanctionné. 

    Les sites religieux menacés par le vandalisme, l’expropriation et la négligence 

    La Commission américaine relève une multitude de menaces insidieuses dont elle distingue deux types. D’une part, celles issues de l’action humaine : vandalisme, graffitis, chasse au trésor, extraction de pierres, effraction, vol, confiscation de propriété, incendie criminel, attaque et intimidation des membres des communautés minoritaires.  

    Ces communautés se sentent particulièrement vulnérables lorsque des responsables turcs au plus haut niveau font des déclarations publiques haineuses et discriminatoires. Ainsi par exemple, le 4 mai 2020, le président Erdogan utilise l'expression « terroristes réchappés de l'épée », faisant référence aux survivants du génocide arménien. Deux églises arméniennes d’Istanbul sont attaquées le 8 mai et le 23 mai suivants, tandis que la fondation arménienne Hrant Dink reçoit des menaces de mort. 

    D’autre part, la Commission américaine relève les dégradations causées au patrimoine des religions minoritaires par le manque d’entretien et la négligence ciblée des autorités turques (érosion, végétation, incendies et activité sismique). 

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  • Jusqu’à présent, 22 chrétiens sont morts à Gaza à cause de la guerre

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    De zenit.org (Amy Balog) :

    22 chrétiens morts à Gaza 

    Une roquette non explosée trouvée dans une paroisse

    Tôt le matin du mardi 12 décembre, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a été informée de la présence d’une roquette non explosée juste à la limite de la paroisse. « Imaginez le niveau de traumatisme parmi les enfants et toutes les personnes présentes.  Que se passerait-il en cas d’explosion ? Il est impossible de la désamorcer à moins que l’armée israélienne elle-même n’intervienne », a déclaré la source locale à l’AED dont nous taisons le nom par mesure de sécurité.

    Deux jours plus tôt, le Patriarcat latin de Jérusalem a confirmé que durant ce week-end du 9-10 décembre, des éclats d’obus provenant de frappes de l’armée israélienne sur des bâtiments proches de la paroisse de la Sainte Famille, avaient détruit des réservoirs d’eau et des panneaux solaires sur les toits des structures paroissiales. Des voitures et d’autres parties du complexe ont également été endommagées.

    Le complexe paroissial est à court de carburant, privant la communauté d’électricité ou de communications stables. « Seul un miracle a permis d’éviter qu’une grande catastrophe ne nous arrive », a déclaré un partenaire local à l’AED.

    Alors que la situation à Gaza devient chaque jour de plus en plus dramatique, des milliers de chrétiens de Terre Sainte ont déjà bénéficié de l’aide fournie par l’AED, notamment des repas, des coupons alimentaires, le paiement de loyers ou de factures d’eau ou d’électricité, et des fournitures médicales.

    Les chrétiens perdent tout à Gaza

    « Nous avons mis en place des comités pour accomplir le travail, incluant un comité de soutien psychologique et spirituel et des comités pour les opérations logistiques, l’entretien des réserves et des fournitures, la santé, les transports et la sécurité. C’était la meilleure façon de partager le travail et d’occuper les gens pendant la période de confinement et de guerre », explique G.A., un chrétien de Gaza dont le témoignage a été transmis à l’AED.

    « Finalement, au 48e jour de la guerre, un cessez-le-feu a été déclaré, et ça a été l’occasion de se déplacer et d’aller voir comment était notre maison. Nous avons été dévastés de voir que notre appartement, qui se trouve au dernier étage d’un immeuble de quatre étages, était complètement détruit à l’exception d’une pièce ! Nous avons rassemblé quelques objets et nous sommes retournés à l’abri des bâtiments paroissiaux en attendant la fin de cette horrible guerre pour pouvoir commencer à reconstruire nos vies », ajoute G.A., concluant par un mot de remerciement aux bienfaiteurs qui ont rendu cette aide possible. « Nous sommes très reconnaissants de l’aide qui nous a été apportée pour nous permettre de survivre en ces temps difficiles ».

    La majorité de la population chrétienne, qui n’était que d’environ 1000 au début du conflit, s’est réfugiée dans la paroisse catholique, où les fonds de l’AED ont été utilisés pour acheter des médicaments pour les personnes atteintes de maladies chroniques et des aliments pour préparer des repas.

    Un autre chrétien de Gaza, identifié sous les initiales J.M., témoigne : « Le 27e jour de la guerre, nous avons appris que notre quartier était attaqué. J’ai attendu que les bombardements se calment et je suis allé vérifier l’état de notre immeuble – où vivaient également plusieurs autres familles chrétiennes – pour découvrir que tout le bâtiment résidentiel avait été complètement démoli et qu’il ne restait plus rien. Tout ce que nous possédions, y compris tous mes souvenirs d’enfance, n’était plus que de l’histoire ancienne. Je suis retourné à l’Église et j’ai annoncé la nouvelle à mes parents et aux autres familles chrétiennes qui s’étaient réfugiées avec nous. Le lendemain, j’ai retiré la clé de mon porte-clés, car je n’en avais plus besoin pour rentrer chez moi ! »

    Jusqu’à présent, 22 chrétiens sont morts à Gaza à cause de la guerre. Dix-sept personnes sont mortes lorsque le complexe orthodoxe a été frappé par une bombe, et cinq autres sont mortes faute de soins médicaux.

  • La guerre peut-elle être juste ? (Club des Hommes en Noir)

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    La guerre peut-elle être juste ?

    Alors que la paix de Noël approche désormais à grands pas, la guerre fait rage aujourd’hui dans plusieurs points du monde. C’est notamment le cas en Ukraine, en Terre sainte et en Asie, la Chine communiste menaçant Taïwan qui mobilise en urgence.

    Face à ce phénomène qui dément les théories de paix universelle et de fin de l’Histoire, la guerre s’impose comme un fait. Mais peut-elle être un bien et peut-elle être juste ? Quelle est la position de l’Église catholique ? Pur pacifisme ou guerre raisonnée ? La guerre moderne, industrielle, économique, cybernétique, a-t-elle rendu obsolète la doctrine de l’Église en la matière ?

    Pour cette avant-dernière émission de l’année 2023, Philippe Maxence reçoit l’abbé Grégoire Célier, l’abbé Marc Guelfucci, l’abbé Hervé Benoît et Jean-Pierre Maugendre.

  • Analyse du synode : de quelle Église accouche-t-il ?

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    De la Revue mensuelle « La Nef » (décembre 2023) :

    La première partie du synode sur la synodalité voulu par le pape François s’est déroulée du 4 au 29 octobre à Rome. Quel bilan tirer de ce synode ? Quelles pistes de réformes annonce-t-il ? Est-il un synode de rupture ou de continuité ? Comment a-t-il été reçu par les différentes sensibilités de l’Eglise ? Cet article vous offre une analyse et une vue de surplomb sur cet événement ecclésial.

    «Il faut que tout change pour que rien ne change ». C’est peut-être la célèbre phrase de Tancredi Falconeri dans Le Guépard de Lampedusa qui vient à l’esprit lorsqu’on se hasarde à tirer un bilan d’étape de la XVIe Assemblée générale du synode des évêques sur la synodalité, à l’issue de sa première session plénière qui s’est tenue à Rome du 4 au 29 octobre 2023.

    « Il faut que tout change… »

    En apparence, le processus décidé et mis en œuvre par le pape François depuis 2021 semble vouloir imprimer des changements majeurs à l’Église, comme en témoignent la structure adoptée pour le Synode, la forme des débats retenue et les thématiques discutées.

    Tout d’abord, s’agissant de la structure, le pape François a posé, en avril 2023, un geste spectaculaire et sans précédent. En contradiction avec le Code de Droit canonique (can. 346, § 1) ainsi qu’avec sa propre constitution apostolique Episcopalis Communio du 15 septembre 2018, qui prévoient que seuls peuvent composer une assemblée synodale les évêques ainsi qu’un petit nombre de supérieurs d’instituts religieux masculins, le Souverain Pontife n’a pas hésité à désigner, parmi les 364 membres votants, des religieuses et surtout 70 laïcs (hommes et femmes). La conséquence est qu’une proposition peut désormais être adoptée par le synode, alors même qu’elle ne réunirait pas deux tiers des voix des évêques. Cette décision papale n’a pas été sans provoquer quelques remous, puisqu’un certain nombre de canonistes sont allés jusqu’à contester la « nature épiscopale » de cette assemblée synodale ainsi composée. Et si, pour répondre à ces critiques, le pape a souligné que ce « processus synodal » récupérait une ancienne pratique chrétienne qui n’avait jamais été perdue dans l’Orient chrétien, il est à noter qu’aucun des délégués orthodoxes et catholiques de rite oriental conviés à Rome n’ont reconnu dans ledit processus ce qu’ils entendaient dans leurs Églises respectives par le terme de « synode ».

    Ensuite, concernant la forme retenue pour les débats, une innovation remarquée a également eu lieu : à la place de discours tenus par des orateurs juchés sur une estrade et s’adressant à l’assemblée, le choix a été fait – synodalité oblige – de répartir les 364 membres en 35 groupes (les « circuli minores »). Le tout conjugué avec une méthodologie très stricte gouvernant les débats, largement inspirée de la spiritualité ignacienne : chaque groupe s’est vu attribuer des questions précises à débattre et ces questions ont fait l’objet d’un triple tour de table, strictement chronométré, afin de permettre aux participants d’exprimer, en toute égalité, les « résonances ressenties ». Après ces discussions, un rapporteur désigné pour chaque groupe a été chargé d’en présenter la teneur à l’assemblée plénière, avec ses convergences, ses divergences et ses interrogations. Pour finir, le 29 octobre, un rapport de synthèse de 42 pages a été adopté, détaillant les questions à approfondir et formulant 81 propositions qui, « après des recherches canoniques, théologiques et pastorales », devront être tranchées lors de la seconde session du synode en octobre 2024.

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  • RDC : chaos électoral annoncé

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    De nombreuses inquiétudes font craindre, comme d’habitude, des élections générales truquées ou bâclées le 20 décembre prochain. Un expert électoral international, spécialiste du Congo, redoute que le scrutin ne puisse se tenir que dans 1/3 des bureaux de vote… Kula na nani soko kula te : la faute à qui ou bien c’est pas grave ?

    Un article de Christophe Rigaud, directeur du site web « Afrikarabia » fait le point :

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    « Combien de Congolais pourront-ils réellement voter le 20 décembre prochain lors des élections générales en République démocratique du Congo (RDC) ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, la question vaut la peine d’être posée. Officiellement, 44 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire le président de la République, les députés nationaux, provinciaux et les élus communaux. Mais plusieurs inquiétudes pèsent sur le scrutin. Il y a d’abord les nombreux retards accumulés par le gouvernement pour débloquer les moyens financiers, mais aussi par la Commission électorale (CENI) pour déployer le matériel électoral dans les 26 provinces. Depuis plusieurs mois, le président de la CENI, Denis Kadima, tire la sonnette d’alarme pour réclamer le milliard de dollars nécessaires pour l’organisation des élections. Il y a une semaine, le gouvernement débloquait 130 millions de dollars, mais il manque toujours une centaine de millions qui tarde à venir, alors que nous sommes à un peu plus d’une semaine du scrutin. Les conséquences du déblocage des moyens financiers au compte-gouttes par le gouvernement ont provoqué d’importants retards dans l’achat et l’acheminement du matériel électoral.

    Casse-tête logistique

    Machines à voter, bulletins de vote, procès-verbaux… Tout le matériel électoral tarde à venir. Une première livraison en provenance de Chine est arrivée le week-end dernier à Kinshasa, soit 11 jours avant le scrutin. Les 90 tonnes de matériels devront ensuite être livrées dans les 75.000 bureaux de vote dispersés dans tout le Congo. Une seconde livraison est arrivée lundi, mais personne ne sait combien en attendant la CENI. Ce défi logistique est majeur dans un pays-continent, grand comme cinq fois la France, et dépourvu d’infrastructures routières et ferroviaires dignes de ce nom. Tout doit se faire par avion et ensuite en camion sur des routes non asphaltées et en pleine période des pluies. La CENI a d’ailleurs appelé la semaine dernière, en catastrophe, le gouvernement à la rescousse pour mettre à disposition 5 Antonov et 10 hélicoptères pour accélérer la livraison. Mais déjà, dans certaines provinces, on pense que tous les bureaux de vote ne seront pas en mesure de fonctionner. Un cas parmi d’autres. Celui de la province de l’Equateur, où des agents de la CENI estiment que même si le matériel électoral est à Kinshasa, il sera impossible de le livrer dans les bureaux les plus reculés de la province. Aucune information n’a été donnée par la CENI sur le nombre de machines à voter en état de fonctionner le 20 décembre prochain. Un peu moins de 20.000 nouvelles machines ont été commandées. Reste à savoir si elles arriveront à temps. Deux incendies ont également touchés des locaux de la CENI dans les provinces du Sud-Kivu en juillet et du Maï-Ndombe en décembre. Un peu plus de 1.000 machines ont été détruites. La CENI n’a pas indiqué si elles étaient déjà remplacées.

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  • Pour la première fois, le pape François mentionne l'endroit où il aimerait être enterré et annonce un voyage en Belgique en 2024

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    De Vatican News (Jean Charles Putzolu) :

    François visitera la Belgique en 2024

    Belgique, Argentine et Polynésie sont les trois pays que François souhaite visiter en 2024. Il en fait lui-même l’annonce dans une interview accordée à la télévision mexicaine Nmas, à l’occasion de la fête de Notre Dame de Guadalupe. Invité à reparcourir les douze mois de l'année passée, le Pape revient sur sa santé, sur le vide créé par la disparition de Benoit XVI, et annonce qu’il se fera enterrer dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome.

    François se confie à la correspondante de Nmas, Valentina Alazraki, dans une conversation souriante enregistrée avant la messe à Saint Pierre célébrée mardi 12 décembre pour la solennité de la bienheureuse Vierge Marie de Guadalupe, apparue au Mexique en 1531 et devenue depuis Patronne de l’Amérique Latine. Dans cet entretien de vingt minutes, François réaffirme que les guerres sont toujours une défaite, sauf pour les fabricants d’armes, et exprime sa désolation quand il voit sur l'âge des victimes sur les tombes des soldats, des jeunes pour la plupart que leurs mères ne reverront plus.

    Sépulture à Sainte-Marie-Majeure

    Mais au-delà de ces propos déjà tenus à plusieurs reprises, François révèle qu’il veut être enterré dans l’une des quatre basiliques papales de Rome, Sainte-Marie-Majeure, en raison de sa dévotion à Marie et de sa promesse faite à la Salus populi romani, aux pieds de laquelle il prend le temps de prier avant et au retour de chacun de ses voyages.

    Il ne sera pas le premier pape dans cette basilique. Sept Souverains pontifes y reposent déjà. François ajoute qu’il a aussi préparé son enterrement, et explique qu’il a simplifié le rite de ses obsèques.

    Cela ne l’empêche pas de continuer à regarder vers l’avenir. Il n’a pas l’intention de renoncer à son Pontificat, même s’il confirme l’existence d’une lettre de renonciation entre les mains du cardinal Tarcisio Bertone. Une lettre qu’il n’a pas encore signée car c’est Dieu qui décidera, selon le Saint-Père, et qui lui dira «assez» le moment venu. À ce propos, il salue le courage de la renonciation de son prédécesseur, Benoit XVI, avec lequel, avoue-t-il, il avait noué une relation très étroite. Un homme «simple, humble» et «qui a pris conscience de ses limites».

    Les voyages de 2024

    Limites que François n’a pas encore atteintes, puisqu’il se projette en 2024 avec un voyage annoncé en Belgique et deux autres à l’étude: la Polynésie et l’Argentine. L’Argentine du président Javier Milei, dont le Pape semble déjà avoir pardonné les propos plutôt durs tenus par ce dernier à son égard. «En campagne électorale», dit François, «on dit des choses provisoires, pour attirer l’attention. […] Ensuite, vient le moment des choses concrètes». Les deux hommes se sont d’ailleurs parlés au téléphone depuis, et Javier Milei a invité François en Argentine.

  • Le cardinal Müller : tout le contraire d'un chien muet

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    Deux entretiens récents du cardinal Müller qui dit clairement les choses tant en ce qui concerne le Synode que le mondialisme :

  • Au risque de l’histoire : heurs et malheurs des missions en Asie

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    De KTO TV sur youtube (Au risque de l'histoire) :

    Le journaliste Christophe Dickès, et ses invités se penchent sur des moments-clés de l'Histoire de l'Eglise, pour en exposer, de manière aussi claire que précise, les enjeux et les faits :

    30/11/2023 : L’histoire des missionnaires envoyés en Asie évoque souvent des destins lumineux, marqués par de violentes persécutions. Les témoignages abondent sur les tortures infligées aux chrétiens en Chine ou au Japon. Le cinéma récent (« Silence » de Marti Scorsese) s’est lui-même emparé du sujet relayant l’image d’une Asie hermétique à la foi chrétienne. Mais qu’en est-il vraiment ? Le message chrétien est-il à ce point étranger aux mentalités des peuples d’Asie ? « Si des chrétiens sont persécutés, c’est surtout parce qu’ils passent pour des agents de l’étranger, pour une menace d’invasion provenant de l’extérieur », explique Françoise Buzelin, chercheuse aux Missions étrangères de Paris. « Il n’y a pas eu de vague de persécutions. Des martyrs oui, mais qui reste très minoritaires. Les gouvernements de l’époque n’avaient aucun intérêt à susciter des martyrs et évitaient à tout prix de le faire », complète Pierre-Emmanuel Roux, maître de conférence à l’Université Paris Cité. Par-delà les lieux communs, ce numéro d’Au Risque de l’Histoire invite à (re)découvrir la véritable histoire des missions en Asie.

  • C’est dans ce monde que Dieu nous a placés pour y témoigner et y agir pour le bien qui est à notre portée

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    L'éditorial de Christophe Geffroy pour le numéro de décembre 2023 de La Nef :

    La peur, responsable d’une vision déformée du réel

    Le moins que l’on puisse dire est que l’actualité ne pousse guère à la joie. Tout concourt à nous démoraliser, à nous faire peur. Comment ne pas avoir de l’avenir une vision bien sombre ? La guerre, avec son cortège d’horreurs, est omniprésente dans nos médias : après le conflit en Ukraine qui tournait en boucle sur les chaînes d’information continue, c’est maintenant l’affrontement entre Israël et le Hamas qui occupe le devant de la scène. L’insécurité devient de plus en plus inquiétante, entre le terrorisme islamique qui peut frapper à tout instant n’importe où et la violence gratuite qui tue pour un rien, violence qui est maintenant aussi le fait d’adolescents de plus en plus jeunes n’ayant plus aucun repère moral ; ils sont souvent issus de l’immigration ou de familles disloquées, leur univers se limitant au virtuel des écrans. Les difficultés autour de la loi immigration du gouvernement révèlent combien nos politiques sont impuissants à régler ce problème, alors que certains de nos concitoyens ne se sentent plus chez eux dans leur propre pays : le concept de « grand remplacement », traduction imparfaite d’une situation bien réelle, contribue à ce climat général de peur.

    La liste est loin d’être complète. On peut encore s’arrêter à la dislocation du lien social et à l’accroissement des fractures qui détachent toujours plus la frange supérieure de la population de la « France périphérique » dont l’horizon continue de s’obscurcir. Cette grave fragilisation du tissu social s’opère au moment même d’une déconstruction anthropologique sans précédent qui, hormis les milieux catholiques convaincus, ne rencontre guère de résistance. Et elle se produit dans un système encore démocratique mais qui glisse vers ce que Mathieu Bock-Côté nomme un « totalitarisme sans goulag » (1), qui gomme progressivement la liberté de penser, quiconque s’opposant au « régime diversitaire » étant exclu de la vie sociale.

    Enfin, parmi les peurs soigneusement entretenues à grande échelle, comment ne pas évoquer la « catastrophe climatique » annoncée sur tous les tons comme une certitude scientifique avérée ? Si l’on se souvient comment les gouvernements ont joué sur la peur à l’occasion de la pandémie du Covid-19 pour imposer un dispositif technocratique de coercition qui a permis d’enfermer des populations entières avec leur consentement, on mesure à quel point la peur est devenue une puissante arme de contrainte pour gouverner.

    Bref, tous ces sujets « négatifs » sont pain béni pour les médias qui ne vendent jamais autant que lorsque tout va mal. C’est bien l’un des problèmes du fonctionnement de nos sociétés hyper médiatisées. Le bien, la normalité n’intéressent pas les faiseurs d’opinion ; le mal, la catastrophe, le glauque sont ce qui permet de tenir en haleine le public. Aujourd’hui, ce n’est pas très difficile, il y a toujours un malheur dans le monde à mettre en avant. Nous sommes instantanément informés d’un tremblement de terre en Inde ou d’un déraillement de train en Australie et toutes ces mauvaises nouvelles relayées en boucle alimentent un sentiment diffus que tout va mal.

    Autrefois, personne n’était au courant de ce qui se passait à des milliers de kilomètres, ni même à des centaines. Le malheur était circonscrit à la sphère limitée du monde connu et des personnes côtoyées, il était moins fréquent mais plus concret, on pouvait venir en aide aux victimes. Aujourd’hui, le malheur est omniprésent mais lointain et virtuel, il nous sape le moral mais nous n’y pouvons rien, sinon soutenir par un don les victimes des catastrophes.

    Le bien ne fait pas de bruit

    Par les médias, donc, nous avons une vision déformée du monde où le mal semble l’emporter largement sur le bien, alors que nous ignorons à peu près tout de la somme de dévouements et de sacrifices de tant d’hommes et de femmes qui, partout, œuvrent pour un monde meilleur et plus beau – et les chrétiens ne sont pas les derniers à s’engager en ce sens. Chacun, dans sa vie ordinaire de tous les jours, croise bien plus de gens aimables, soucieux d’entretenir de bons rapports humains avec leurs prochains, que des êtres méchants et hostiles – même s’il est vrai que nous assistons à une « décivilisation » qui engendre un recul effrayant de la simple politesse et de la courtoisie la plus élémentaire, sans parler de la galanterie regardée comme ringarde ou « machiste ».

    Quoi qu’il en soit de ce que l’on pense de ce monde, qu’on l’estime bon ou mauvais, c’est dans celui-ci que Dieu nous a placés, non pour le fuir et s’en plaindre, mais pour y témoigner et y agir pour le bien qui est à notre portée. Ce temps de l’Avent peut nous y aider, car la fête de Noël que nous préparons n’est-elle pas celle de l’Espérance, propice à méditer le grand mystère de cet enfant, le plus fragile et le plus innocent des êtres, qui nous est donné pour le salut du monde ? Tout peut changer si nous reconnaissons en cet enfant notre Dieu. « Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David » (Lc 2, 10-11).

    (1) Le Totalitarisme sans Goulag, La Cité, 2023.

    Lire aussi : Le combat spirituel : une espérance à rude épreuve 

  • "Sous le règne de François, il n’y a pas de répit entre Juifs et catholiques"

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    Un article de Sandro Magister en traduction française sur Diakonos.be :

    Il n’y a pas que Gaza. Pas de répit entre le Pape François et les Juifs

    Une autre guerre est en train de se jouer, à côté de celle qui oppose Israël au Hamas, sur la terre qui fut celle de David et de Jésus. Il s’agit de la guerre entre le Pape François et les Juifs, sur le plan politique comme sur le plan religieux.

    Ce qui a mis le feu aux poudres dernièrement, c’est la double audience que le Pape François a accordée le 22 novembre dernier aux familles des otages israéliens aux mains du Hamas et, séparément, aux parents des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

    La différence entre les uns et les autres est pourtant abyssale. Les otages israéliens sont des hommes, des femmes, des enfants qui ont été arrachés à leurs maisons et à leurs villages le 7 octobre lors d’un massacre d’une cruauté inouïe perpétré par le Hamas, qui a fait plus de 1200 victimes sans défense, nouveau-nés égorgés, jeunes filles violées, mutilées et abattues. Alors que les détenus palestiniens sont des terroristes et des agresseurs en train de purger leur peine ou dont le procès est en cours.

    Mais il n’y a pas eu une once de distinction entre Israël et le Hamas dans les déclarations du Pape au terme de l’audience, place Saint-Pierre. À Gaza, a-t-il dit en faisant référence aux deux parties, « nous avons dépassé le stade de la guerre, ça n’est plus faire la guerre, c’est du terrorisme ».

    Et ce n’est pas tout. Lors de la conférence de presse tenue par une dizaine de Palestiniens qui avaient participé à cette rencontre, l’un d’entre eux, Shireen Anwad Hilal, qui enseigne au Bethlem Bible College, a rapporté que le Pape, pendant le récit des bombardements israéliens sur Gaza qui a fait de nombreuses victimes civiles, s’est exclamé : « C’est un génocide », sans que personne n’ait employé ce mot avant lui. Et d’autres l’ont confirmé : « Nous étions tous là, nous l’avons entendu et aucun d’entre nous n’a de problèmes d’audition ».

    Le Vatican a bien essayé de rattraper la sauce. « Il ne semble pas que le Pape ait employé ce mot », a déclaré le responsable du bureau de presse, Matteo Bruni. Et le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État a déclaré : « Il est irréaliste que le Pape ait parlé de génocide ».

    Personne n’a pris ces démentis au sérieux, et le seul fait que le Pape ait appliqué le qualificatif de « terrorisme » à la guerre d’Israël à Gaza et jamais en revanche, de manière claire et distincte, au massacre des innocents perpétré par le Hamas le 7 octobre, a déjà suffi à lui seul à provoquer l’émoi de tous les rabbins d’Italie, dans une déclaration rendue publique le 23 novembre et qui se termine comme suit :

    « Cette prise de position au plus haut niveau fait suite à des déclarations problématiques de représentants importants de l’Église dans lesquelles soit on ne trouve nulle trace d’une condamnation de l’agression du Hamas soit, au nom d’une soi-disant impartialité, on met sur le même pied l’agresseur et l’agressé. Nous nous demandons à quoi on bien pu servir toutes ces décennies de dialogue judéo-chrétien pour parler d’amitié et de fraternité si ensuite, dans la réalité, quand quelqu’un essaye d’exterminer les Juifs, plutôt que de recevoir des expressions de proximité et de compréhension, la réponse se limite à un grand écart diplomatique, à des numéros d’équilibristes et à une équidistance glaciale, qui est certainement distante mais qui n’est pas équitable ».

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  • Philippines : attentat meurtrier lors d'une messe catholique

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    Lu sur le site de La Libre :

    Philippines: quatre morts dans un attentat à la bombe lors d'une messe catholique

    Au moins quatre personnes ont été tuées et un cinquantaine d'autres blessées dans un attentat à la bombe perpétré dimanche lors d'une messe catholique dans le sud des Philippines, région troublée par une insurrection, ont indiqué les autorités.

    03-12-2023facebook sharing button

    L'explosion s'est produite pendant une messe dans le gymnase de l'université d'Etat de Mindanao, à Marawi, la plus grande ville musulmane du pays, a déclaré le chef de la police régionale, Allan Nobleza.

    Le lieutenant général de la police Emmanuel Peralta a déclaré que quatre personnes avaient été tuées et une cinquantaine d'autres blessées dans l'explosion provoquée par un engin explosif artisanal.

    Aucun groupe n'a revendiqué l'attaque. (Depuis lors, cet attentat a été revendiqué par l'Etat islamique (ISIS) - ndb)

    Dans un communiqué, le président philippin Ferdinand Marcos a fermement condamné ces "actes insensés et particulièrement odieux perpétrés par des terroristes étrangers".

    L'université d'Etat de Mindanao a également condamné, dans un communiqué, cet "acte de violence", se déclarant "solidaire" de sa communauté chrétienne et des victimes de "cette tragédie". Elle a suspendu les cours et déployé davantage de personnel de sécurité sur le campus.

    "Mes amis pleuraient"

    Depuis son lit d'hôpital, Chris Honculado, étudiant de 21 ans, a raconté à l'AFP que l'explosion s'était produite dès la première lecture de la Bible à la messe de 07H00 (23H00 GMT samedi).

    "L'explosion a été très soudaine et tout le monde s'est mis à courir", a raconté Chris Honculado. "Quand j'ai regardé derrière moi, des gens gisaient au sol. Nous ne savions pas ce qui s'était passé, tout est allé très vite".

    Egalement depuis l'hôpital, Rowena Mae Fernandez, 19 ans, a expliqué qu'elle n'avait pas immédiatement compris la nature de l'explosion mais que les gens fuyaient les lieux.

    "Mon compagnon et moi avons également couru, même si nous nous sommes écroulés à un moment. C'est la seule chose dont je me souvienne jusqu'à ce que je sorte du gymnase et que je tombe à nouveau", a-t-elle raconté à l'AFP. "Mes amis pleuraient parce qu'ils avaient vu ma blessure".

    Le maire de Marawi, Majul Gandamra, a exhorté les membres des communautés musulmane et chrétienne à rester unis.

    "Notre ville est depuis longtemps un symbole de coexistence pacifique et d'harmonie, et nous ne permettrons pas que de tels actes de violence éclipsent notre engagement collectif en faveur de la paix et de l'unité", a déclaré M. Gandamra.

    L'attentat est survenu après une frappe aérienne de l'armée philippine, vendredi, qui a tué 11 militants islamistes de l'organisation Dawlah Islamiya-Philippine à Mindanao.

    M. Nobleza a précisé que la police enquêtait afin de déterminer si l'attaque de dimanche était liée à cette opération militaire.

    L'armée a déclaré samedi que l'organisation islamiste avait prévu d'organiser des attaques dans la province de Maguindanao del Sur.

    "Actes lâches"

    Lanao del Sur et Maguindanao del Sur font partie de la région autonome Bangsamoro en Mindanao musulmane.

    Le ministre en chef du gouvernement de Bangsamoro, Ahod Ebrahim, a dit "condamner ces actes atroces et lâches", appelant à une "enquête approfondie".

    Les attaques de militants contre des bus, des églises catholiques et des marchés publics sont caractéristiques des troubles qui secouent la région depuis des décennies.

    En 2014, Manille a signé un pacte de paix avec le plus grand groupe rebelle du pays, le Front moro de libération nationale, mettant ainsi fin à leur sanglante insurrection armée.

    Mais il reste de petites bandes d'insurgés musulmans opposés à l'accord de paix, y compris des militants ayant fait allégeance au groupe État islamique (EI). Des rebelles communistes opèrent également dans la région.

    En mai 2017, des centaines d'hommes armés étrangers et locaux pro-EI s'étaient emparés de Marawi.

    L'armée philippine a repris la ville en ruines après une bataille de cinq mois qui a coûté la vie à plus d'un millier de personnes.

    Une autre piste de l'enquête cherche à savoir si des reliquats de groupes islamistes Maute et Abou Sayyaf, ayant participé au siège de Marawi, sont impliqués, a déclaré le chef de la police régionale.

  • Italie / Enzo Bianchi : « Le pape François est isolé. Sur les réseaux sociaux, l'aile traditionaliste de l'Église est beaucoup plus vivante"

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    Une interview (Giampiero Rossi, Corriere della Sera) d’Enzo Bianchi (fondateur agité de la communauté monastique œcuménique marginale remarquée de Bose, dans le nord de l’Italie) au « Corriere della Sera », reproduite par le site web « Sismografo »:

    Le moine et théologien : « Il y a un hiatus entre le pontife prophétique et son peuple. Je ne crois pas que nous nous dirigeons vers un schisme, mais je crains que l'Église ne glisse vers une perte dangereuse"

    « Le pape François est isolé, l'Église ne risque pas un schisme mais une perte dangereuse». Enzo Bianchi - moine de quatre-vingts ans, théologien, érudit de l'Église, fondateur de la communauté de Bose - ne cherche pas de tournures pompeuses pour dire ce qu'il pense. Il ne se réfugie pas dans les équilibristes, même lorsqu'il parle du pontife avec lequel il a eu un conflit ouvert dans un passé récent : il le critique et le défend sans réserve. Mais sa pensée principale, explique-t-il, est l’Église, son avenir dans un monde en rapide évolution.Son dernier livre, « Où va l’Église ? » est dédié à cela. (éditions San Paolo) qui sera présenté le jeudi 30 novembre à 18h au Centre Ambrosianeum (via delle Ore 3) en compagnie de Ferruccio de Bortoli et Don Antonio Rizzolo.

    Enzo Bianchi, la question est obligatoire. Où va l’Église ?

    « L'Église marche vers Jésus-Christ, vers le Royaume. Ou du moins c'est sa vocation, sa mission."

    Toutefois…?

    "Mais ces dernières décennies, elle s'est mise au centre, on parle trop de l'Église et moins de Jésus-Christ et de l'Évangile."

    Quand cette attitude a-t-elle commencé, à votre avis ?

    « Avec le Concile Vatican II, nous sommes arrivés à une réforme de l'Église pour apporter l'Évangile au monde, mais nous nous sommes ensuite fortement concentrés sur les activités mêmes de l'Église, qui s'est toujours positionnée comme maîtresse de l'histoire, estimant que tout dépendait sur elle-même, oubliant le choix de spoliation que le Christ lui-même a fait de sa condition de fils de Dieu. Ici, plutôt que d'avoir la prétention de devoir et de pouvoir tout dire sur tout et sur tout, d'être maître et guide des hommes, la L'Église devrait recommencer à se déshabiller et à marcher aux côtés des hommes, avec compassion et humilité, pour offrir à chacun le grand espoir de la résurrection. »

    Ne pensez-vous pas que depuis le pape Luciani, de nombreux gestes et pas ont été faits dans ce sens ?

    « Je les ai tous connus de près et je peux dire que oui, Jean-Paul Ier a commis des gestes de spoliation, qui étaient alors complètement absents dans le pontificat ultérieur et aussi dans celui de Ratzinger, qui n'avait pas suffisamment de force ni au sein de l'Église ni envers le peuple de Dieu, donc François a eu du courage et de la détermination, mais il faut dire une vérité que personne ne veut dire ouvertement...".

    Qui est?

    « François est isolé, mis à part ses plus proches, il n'est pas suivi par les cardinaux, les évêques, les prêtres et le peuple de Dieu lui-même semble sourd à sa proposition synodale, ils laissent tout passer presque dans l'indifférence. Et donc nous nous trouvons dans cette sorte de hiatus, entre un Pontife prophétique et son peuple, et cela m'inquiète beaucoup car dans la communication via les réseaux sociaux, l'aile traditionaliste est beaucoup plus vivante.

    Vous défendez donc la route tracée par le pape Bergoglio, même si vous avez eu des désaccords assez ouverts et durs avec lui ?

    « J'ai critiqué tout le monde, je n'ai jamais été enclin à idolâtrer un quelconque pape, mais maintenant je vois une situation très difficile. Je ne crois pas que nous nous dirigeons vers un schisme, mais je crains que l'Église ne glisse vers une perte dangereuse. »

    Mais n’existe-t-il pas déjà un conclave construit pour donner une continuité future au chemin indiqué par ce pape ?

    « Mais non, ce n'est pas du tout vrai que François a créé un conclave à son image, il a aussi nommé des cardinaux ennuyeux et traditionalistes, donc le risque pour l'avenir est justement que pour maintenir l'équilibre entre les différentes âmes, le conclave finit par choisir un père ennuyeux. On a vu d'ailleurs comment, à la même époque, il a été choisi de béatifier en même temps Jean XXII et Pie IX : un coup au cercle et un coup au tonneau."

    En parlant de cardinaux, ici à Milan, quelqu'un soulève cycliquement la question de l'échec de la nomination de l'archevêque Mario Delpini. Qu'en penses-tu?

    « Francis ne choisit pas les grandes villes, les grands personnages, mais suit plutôt une logique suburbaine. Il suffit de penser à la nomination de l'évêque de Mongolie, à l'extrême périphérie du monde et qui compte plus ou moins trois mille fidèles. Parce qu’il veut dire que même le petit, même le petit, compte. Et ce n’est pas un choix politique, mais évangélique. Autrement, il aurait fait de tout son peuple des cardinaux. » 

    Un autre sujet très sensible dans le diocèse ambrosien et dans toute l’Église est le déclin des vocations. Dans le livre, il en parle également, mais inverse le point de départ.

    «Bien sûr, car avant de s'interroger sur la crise des vocations, il faut s'interroger sur la crise de la foi. Et je reviens au point de départ : l'Église, trop concentrée sur ses propres activités - toutes belles et précieuses, toujours aussi nombreuses en deux mille ans d'histoire - a perdu de vue son message fondamental et extraordinaire : l'espérance que la mort ne soit pas le dernier mot, car avec le Christ il y a la résurrection. Revenons en arrière et disons ceci à l'humanité. »

    Bref, selon l’adage bien connu, un « pur » trouve toujours un plus pur qui l’épure…