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Religions - Page 3

  • Les attaques visant les sites chrétiens en Turquie accusent une hausse significative depuis 2015

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    De Thibault van den Bossche sur le site de Conflits relayé par l'ECLJ :

    L’inquiétante augmentation des attaques de sites chrétiens en Turquie

    Les attaques visant les sites chrétiens en Turquie accusent une hausse significative depuis 2015, selon la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale. La non-exécution par la Turquie des condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme est de surcroît très élevée.

    D’abord, une bonne nouvelle. En Turquie, le nombre et la gravité des attaques terroristes contre les lieux de culte ont diminué au cours de la dernière décennie, selon un rapport de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) publié en novembre 2023. 

    Les communautés religieuses expliquent que les autorités turques apportent une protection plus efficace et collaborent davantage. En février 2023 par exemple, les autorités turques ont arrêté 15 individus liés à l’État islamique qui auraient reçu l'ordre d'attaquer des églises et des synagogues à Istanbul. 

    En revanche, les attaques moins spectaculaires visant les lieux de culte et les sites religieux accusent une hausse significative depuis 2015, surtout ceux appartenant aux minorités alévies et protestantes. La Commission américaine déplore que « dans de nombreux cas, la police n'appréhende pas les agresseurs, et dans les cas où les agresseurs sont arrêtés, ils bénéficient souvent d'un traitement indulgent de la part des tribunaux turcs ».  

    Ainsi, l’analyse de huit médias entre 2003 et 2022 montre que seulement 35 % des assaillants sont identifiés. Presque la moitié de ces assaillants identifiés n’est même pas poursuivie, un quart ne reçoit pas de sanction et seul un quart est effectivement sanctionné. 

    Les sites religieux menacés par le vandalisme, l’expropriation et la négligence 

    La Commission américaine relève une multitude de menaces insidieuses dont elle distingue deux types. D’une part, celles issues de l’action humaine : vandalisme, graffitis, chasse au trésor, extraction de pierres, effraction, vol, confiscation de propriété, incendie criminel, attaque et intimidation des membres des communautés minoritaires.  

    Ces communautés se sentent particulièrement vulnérables lorsque des responsables turcs au plus haut niveau font des déclarations publiques haineuses et discriminatoires. Ainsi par exemple, le 4 mai 2020, le président Erdogan utilise l'expression « terroristes réchappés de l'épée », faisant référence aux survivants du génocide arménien. Deux églises arméniennes d’Istanbul sont attaquées le 8 mai et le 23 mai suivants, tandis que la fondation arménienne Hrant Dink reçoit des menaces de mort. 

    D’autre part, la Commission américaine relève les dégradations causées au patrimoine des religions minoritaires par le manque d’entretien et la négligence ciblée des autorités turques (érosion, végétation, incendies et activité sismique). 

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  • Que pensent les musulmans français de la laïcité et de la place de leur religion dans la société ?

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    L'opinion des musulmans français sur la laïcité et la place de leur religion dans la société

    La nouvelle chaîne franco-arabe Elmaniya.tv a commandé à l'Institut français d'opinion publique (Ifop) une enquête auprès des musulmans français, à l'occasion de la journée nationale de la laïcité, le 9 décembre (dossier de l'Ifop en lien ci-dessous)Cette enquête a malheureusement été éclipsée, dès le 11 décembre, par le coup de théâtre de la motion de rejet préalable au projet de loi immigration à l'Assemblée nationale.

    Le sondage alisé par l'Ifop, cœur de cette enquête, offre un aperçu saisissant du sens qu'une large majorité de musulmans français donne à la laïcité, de leur opinion sur la mission de l'école ou encore de leurs points de vue sur des événements récents, telle l'interdiction des abayas à l'école le 3 septembre, ou l'assassinat,, le 13 octobre, du professeur Dominique Bernard à Arras par un ancien élève islamisé. Comme sonnée par le résultat de sa propre enquête, l'Ifop la présente dans des termes précautionneux, proches du fameux « en même temps ». On lit en effet dans le préambule : « Au regard de cette étude menée auprès d'un échantillon représentatif de 1000 musulmans déclarés, la population musulmane apparaît imprégnée d'une vision très ouverte de la laïcité associée à un soutien massif aux manifestations de religiosité dans la société en général et à l'École en particulier (ex : voile, abaya…) ». Comment cette « vision très ouverte de la laïcité » s'accommode-t-elle d' « un soutien massif aux manifestations de religiosité dans la société en général et à l'École en particulier » ? Mystère... Laissons donc de côté cette rhétorique embarrassée pour en venir aux chiffres :

    78 % des musulmans interrogés partagent le sentiment que la laïcité telle qu'elle est appliquée aujourd'hui est discriminatoire envers eux.

    75 % se disent favorables au « financement public des lieux de culte et des religieux » comme c'est le cas en Alsace-Moselle pour certains cultes » et leurs ministres (curés, popes, rabbins, imams…). Autrement dit, les trois-quarts des sondés souhaitent un retour au régime concordataire appliqué dans toute la France jusqu'au vote de la loi de 1905.

    75 % soutiennent le droit des athlètes françaises à porter des couvre-chefs religieux aux prochains Jeux Olympiques en France.

    65 % se disent favorables au port de couvre-chefs à caractère religieux dans l'enceinte des collèges et lycées publics -ils sont donc opposés à la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostensibles à l'École. Ils sont plus nombreux -75 %- à soutenir le port de signes religieux par les parents accompagnateurs lors des sorties scolaires, et encore plus nombreux -83 %- à désirer l'introduction de menus à caractère confessionnel (halal) à la cantine. 72 % des musulmans sont contre l'interdiction du port des abayas ou des qamis/ djellabas à l'École ; 27 % seulement approuvent l'interdiction des abayas à l'École alors que cette décision du nouveau ministre de l'Éducation nationale est plébiscitée par 81 % des Français.

    57 % revendiquent le droit des jeunes filles « à ne pas assister aux cours de natation pour des raisons religieuses ».

    50 % soutiennent le droit des élèves à « ne pas assister aux cours dont le contenu heurterait leurs convictions religieuses ».

    Si 78 % condamnent le meurtrier de Dominique Bernard à Arras, leur condamnation « manque de fermeté », écrit l'Ifop : « les personnes n'exprimant pas une condamnation totale de l'assassin sont trois fois plus nombreuses dans les rangs des musulmans (16 %) que chez l'ensemble des Français (5 %), notamment parmi les élèves scolarisés actuellement dans l'enseignement secondaire ou supérieur (31 %) ». Autrement dit, 31 % des lycéens et étudiants musulmans trouvent des excuses au meurtrier de Dominique Bernard (en 2020, 16 % des élèves musulmans avaient des indulgences pour l'assassin de Samuel Paty). Alors que l'auteur de la dernière attaque au couteau, hier, 13 décembre, à Rennes, contre une enseignante, est une collégienne de 12 ans, cette enquête ne va pas apaiser le « sentiment d'insécurité » des Français en général, et des enseignants en particulier.

    Philippe Oswald

    Pour aller plus loin :

    Enquête auprès des Français musulmans sur les questions de religion et de laïcité

    >>> Lire l'enquête sur le site de l'Ifop

    Lire aussi :  «Chez les Français musulmans, on constate une banalisation d'un “halal way of life”»

  • L'Europe délaisse les chrétiens pour protéger l'islam

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'Europe oublie les chrétiens pour protéger l'islam

    La Commission européenne a présenté des mesures pour lutter contre les crimes de haine fondés sur la religion : l'absence de soutien réel aux catholiques, qui sont les plus touchés selon les données de l'OCDE et de l'OIDACE, est inquiétante. 

    13_12_2023

    Un peu plus tard que les initiatives irrationnelles et insensées de la Maison Blanche, ses vassaux européens de la Commission européenne ont présenté le 6 décembre une série de mesures et de recommandations pour contrer les crimes de haine à travers l'Europe, en particulier contre les communautés juives et musulmanes, mais sans oublier les communautés LGBTI. Si ces mesures apparaissent tardives mais justifiées au regard des menaces et dangers croissants que subissent les communautés juives dans certains pays européens comme l'Allemagne, la France, l'Autriche et la Belgique, elles sont franchement injustifiables à l'égard des communautés musulmanes, tandis que l'absence de soutien réel aux communautés catholiques et aux fidèles chrétiens est inquiétante.

    Encore plus indigeste et à courte vue est la décision de ne pas avoir envisagé explicitement des mesures contre la violence, les crimes de haine et les menaces contre les communautés catholiques et chrétiennes européennes, les bâtiments et les fidèles, qui, selon le rapport annuel de l'OIDACE, ont augmenté de 44% en Europe au cours de l'année écoulée. L'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe (OIDAC Europe), basé à Vienne, a dénoncé dans son rapport annuel le fait que "les principaux pays pour les crimes de haine anti-chrétiens sont l'Allemagne, l'Italie, la France, l'Espagne et la Pologne, le Royaume-Uni et l'Autriche", documentant "en 2022, 748 crimes de haine anti-chrétiens dans 30 pays différents, allant des incendies criminels, graffitis, profanations et vols aux agressions physiques, insultes et menaces".

    Des chiffres également confirmés par ceux enregistrés par l'OSCE, l'Organisation intergouvernementale pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui "a recensé 792 crimes de haine anti-chrétiens dans 34 pays européens", ce qui "fait des chrétiens le groupe religieux le plus visé après les croyants juifs". Ainsi, tant les plaintes que les incidents de l'année écoulée montrent une prévalence dramatique de la violence et des menaces contre les croyants, les lieux de culte et les personnes appartenant aux religions judéo-chrétiennes, mais pour la Commission, comme pour M. Biden au début du mois de novembre dernier, la protection doit concerner les communautés islamiques et contrer l'islamophobie, et certainement pas protéger les Juifs, les Chrétiens et les Catholiques. Pour la Commission, l'Autriche a enregistré une augmentation de 300% des incidents antisémites par rapport à 2022, tandis que les Pays-Bas ont observé une augmentation de 800% par rapport à la moyenne mensuelle précédente, tandis que dans la seconde moitié d'octobre, le nombre d'incidents antimusulmans en Allemagne a augmenté avec 10 attaques contre des mosquées et un "nombre élevé de cas non détectés".

    La Commission, qui a présenté ses initiatives lors d'un point presse des vice-présidents Vera Jurova et Margaritis Schinas, complétera son fonds pour la protection des lieux publics et des lieux de culte de 30 millions d'euros en 2024, dont 5 millions d'euros seront spécifiquement affectés à la lutte contre l'antisémitisme. L'Association juive européenne (EJA) a salué le "sérieux et la diligence" de la communication de la Commission, en particulier l'augmentation du financement de 5 millions d'euros pour protéger les lieux de culte juifs et l'ouverture anticipée des demandes pour le Fonds de sécurité intérieure à 2023 au lieu de 2024.

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  • De Flavius Josèphe à Michel Onfray: la réalité du Christianisme.

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    Sur Storiavoce :Professeur à la Sorbonne, Jean-Marie Salamito évoque le Christianisme primitif et répond au livre de Michel Onfray, Décadence.

    Christophe Dickès

    De Flavius Josèphe à Michel Onfray: réalité du Christianisme.

     06/09/2017

    Nous sommes dans les premiers siècles de notre ère, au tout début du troisième siècle très exactement, dans une prison romaine, une femme chrétienne est sur le point d’accoucher. Image paradoxale puisque, alors que cette femme est sur le point de donner la vie, elle sait qu’elle va la perdre en martyr, dévorée par des bêtes. Son nom est Félicité. Alors que pendant l’accouchement, elle se met à crier et à exprimer toute la douleur qui est en elle, un geôlier s’approche et la raille : « Toi qui souffres ainsi maintenant, que feras tu quand tu seras exposée aux bêtes ! » Félicité lui répond : « Maintenant, c’est moi qui souffre ce que je souffre ; mais là bas, il y aura quelqu’un d’autre en moi qui souffrira pour moi, parce que moi aussi je vais souffrir pour Lui. » Cet autre, ce Lui est bien évidemment le Christ lui-même. Félicité savait qu’elle allait en quelque sorte communier en donnant sa vie pour lui, pour sa foi…

    Storiavoce vous propose aujourd’hui de partir à la découverte des premiers chrétiens : qui étaient-ils, comment vivaient-ils ? Quels sont les éléments qui favorisent leur essor et leur développement ? Comment, au fond, l’Eglise s’est-elle construite dans les premiers temps ? Pour répondre à ces questions, Christophe Dickès interroge Jean-Marie Salamito, professeur à la Sorbonne. Co-directeur de l’édition de textes « Premiers écrits chrétiens » paru dans la Pléiade, Jean-Marie Salamito est aussi l’auteur d’un essai qui est une réponse au livre de Michel Onfray, DécadenceMichel Onfray au pays des mythes (Salvator). Il évoque ce dernier travail dans la troisième partie de cette émission. Enfin il rend hommage au livre de Enrico Cattaneo, Les Ministères dans l’Eglise ancienne paru aux Editions du Cerf.

    L’invité du jour: Jean-Marie Salamito est professeur d’Histoire antique à Paris IV-Sorbonne et co-directeur adjoint de l’Ecole doctorale « Mondes anciens et médiévaux ». Ancien école de l’Ecole normale, ancien membre de l’Ecole française de Rome, il est aussi  co-directeur des collections « Bibliothèque augustinienne » et « Nouvelle bibliothèque augustinienne ». Il a codirigé avec Bernard Pouderon et Vincent Zarini l’édition de textes des Premiers chrétiens dans la prestigieuse collection La Pléiade (Gallimard). Il vient aussi de publier Michel Onfray au pays des mythes (Salvator)

    Voir aussi : https://www.youtube.com/watch?v=18-QAYSEAgs

  • La foi catholique s'effondre au Mexique

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    Lu sur la Libre du 25 novembre (p. 19) sous le plume de Clément Detry :

    L’Église mexicaine face à une crise de foi

    Mexique La foi catholique enregistre une chute historique dans le pays.

    Nul besoin d’être particulièrement observateur pour se rendre compte que le Mexique, depuis plusieurs mois, fait l’objet d’une campagne promotionnelle massive de la part de l’Église catholique. Il suffit de faire partie des millions de personnes qui, chaque jour, voyagent en métro à Mexico, échappant ainsi aux affres du trafic de la mégapole. Le pape François, du haut des écrans de télé disposés de part et d’autre du quai, a un message pour ces dernières.

    "La vie est un voyage qui porte ses fruits", annonce-t-il dans un spot d’une minute trente diffusé par TeleUrban, la chaîne concessionnaire de ces moniteurs. "Je vous souhaite une vie prospère qui porte de bons fruits : des fruits d’amour, de paix et de sérénité."

    La foi catholique, de même que la foi en général, a en effet enregistré une chute historique dans le deuxième pays où le Vatican compte le plus de fidèles dans le monde. Le nombre de fidèles dans le pays n’a pourtant pas cessé de croître en termes absolus. En 2020, ils étaient même le double de ce qu’ils étaient en 1970, soit presque cent millions de personnes. Mais le tableau change du tout au tout, en revanche, dès qu’on se place du point de vue de la proportion de catholiques par rapport à la population totale. Cette dernière ayant quasiment triplé en cinquante ans, cela donne une baisse de la proportion de catholiques de plus de vingt points de pourcentage depuis 1970. Moins de 80 % de la population mexicaine, d’après les derniers recensements de l’Institut national de statistique et de géographie (Inegi), se dit catholique au pays de Notre-Dame de Guadalupe.

    Éviter un effondrement "à la brésilienne"

    "Le Mexique est un cas particulier de déclin lent mais certain de la foi catholique, assure l’écrivain et journaliste catholique Felipe de Jesús Monroy. C’est un pays où le Vatican cherche à agir avant qu’il soit trop tard, pour éviter un effondrement à la brésilienne", ajoute-t-il avant de rappeler les "hécatombes" survenues dans des pays comme le Brésil ou le Chili, où cette foi concerne aujourd’hui à peine la moitié de la population, contre la quasi-totalité il y a à peine trente ans.

    L’avancée des évangélistes

    Les Églises évangélistes sont à l’œuvre depuis une cinquante d’années pour conquérir les Amériques. Le Mexique, depuis le début du siècle, ne peut plus se dire épargné par cette tendance lourde régionale. "Le catholicisme recule tandis que l’évangélisme progresse, bien qu’à des rythmes différents, d’un bout à l’autre de l’Amérique latine, confirme le sociologue des religions Felipe Gaytán Alcalá. Le Mexique, s’il suit le mouvement, le fait néanmoins à un rythme beaucoup plus lent qu’en Amérique centrale et du Sud."

    Les affiliations protestantes et évangélistes, de fait, n’ont progressé "que" de quatre points de pourcentage dans les statistiques de recensement de 2010 à 2020. Malgré le déploiement de moyens souvent importants, ces mouvements religieux ont à peine réussi à dépasser les quatorze millions de fidèles au détour de la décennie, jusqu’à parvenir à représenter 11 % de la population en 2022.

    La progression évangéliste, aussi réelle qu’elle ait pu être, "n’explique pas à elle seule le déclin de la foi catholique au Mexique", d’après José de Jesus Aguilar Valdés, directeur adjoint de radio et de télévision de l’Archidiocèse du Mexique. "Elle n’est même pas le premier facteur à prendre en compte", ajoute-t-il dans une interview qui met en évidence toute la spécificité du Mexique au regard de ses voisins, sur fond d’un recul généralisé de la spiritualité dans le pays.

    Le nombre de personnes se disant sans religion, en effet, est l’autre grand bouleversement de ces dix dernières années. Cette tendance, toujours selon les statistiques de recensement de l’Inegi, a doublé d’une décennie à l’autre, jusqu’à atteindre dix millions de personnes aujourd’hui. Le Mexique de 2030, si l’on en croit les billets de blog de Felipe de Jesus Monroy, "pourrait assez probablement compter davantage d’athées et d’agnostiques que de personnes se disant protestantes ou évangélistes".

  • Inde : les persécutions religieuses redoublent d’intensité avec la politique du premier ministre actuel Narendra Modi

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    De Louis d'Auteroche sur le site de l'Homme Nouveau :

    L’INDE COMPLICE SILENCIEUSE DES PERSÉCUTIONS RELIGIEUSES

    14 novembre 2023

    Des centaines d’églises détruites, des milliers de chrétiens tués et un silence assourdissant. La situation des persécutions en Inde peut nous rappeler celles qu’ont vécu les premiers chrétiens sous l’Empire romain.

    Représentant 2,3 % de la population indienne soit 29 millions de personnes, les chrétiens sont répartis essentiellement dans le sud-ouest et le nord-est du territoire. L’église syro-malabar s’est implantée en Inde avec l’évangélisation de saint Thomas. Ainsi les chrétiens se trouvent sur le sol indien depuis 2000 ans. Depuis maintenant quelques années, des persécutions apparaissent et redoublent d’intensité avec la politique du premier ministre actuel Narendra Modi.

    Narendra Modi est Premier ministre depuis 2014. Il désire faire de l’Inde ce que l’on appelle une « démocratie éthnique », c’est-à-dire une société moderne mais non occidentalisée. Ainsi, au sein de son pays, c’est l’hindouisme qui prime et qui doit s’imposer comme seule culture légitime. Le premier ministre y est très attaché et le fait comprendre en répondant par la persécution et l’expulsion aussi bien des chrétiens que des musulmans.

    Celles-ci ont débuté par des mouvements hindouistes qui ont commencé à détruire des lieux de cultes et à tuer des fidèles. L’association Forum Chrétiens Uni (UCF) relève entre janvier et juin 2023 plus de 400 attaques contre les chrétiens en Inde.

    Néanmoins, face à ces chiffres, l’État indien n’intervient pas. Habituellement à chaque grande catastrophe, le Premier ministre se rend sur place, adresse son soutien ou encore intervient pour aider les rescapés. Dans le cas de ces persécutions, c’est le silence total qui a régné. On est donc en mesure de supposer que l’État soutient ces persécutions et plus encore les commandite.

    Depuis, certains états indiens font passer des lois dans le but de limiter l’expansion chrétienne en Inde, comme par exemple les lois « anti-conversion » : lorsqu’un citoyen décide de changer de religion, il doit en informer les autorités administratives au moins un mois avant. Une manifestation hindouiste a été organisée pour protester contre ces conversions et Swami Parmatmanand, un religieux, a déclaré : « Vous les arrêtez, vous leur expliquez que vous n’approuvez pas leur décision et, s’ils persistent, vous les abattez ! » [1]

    Des réactions se font entendre d’abord au sein du pays. De nombreux évêques ont dénoncé « le silence prolongé et l’apathie des forces de l’ordre », condamnant « toutes les formes de violence, d’atrocités et d’attaques ». [2]

    Amnesty International dénonce le fait que l’Inde va à l’encontre des droits universels de l’homme. Dans son rapport sur les droits en Inde, il est écrit :

    « Des lois et des mesures adoptées sans consultation publique ni législative satisfaisante ont fragilisé les droits des défenseurs des droits humains et des minorités religieuses. Le gouvernement a exercé une répression brutale et ciblée contre certaines minorités religieuses, et il était courant que des figures politiques et des représentants des autorités prônent explicitement la haine à l’encontre de ces minorités sans être inquiétés ».

    L’Inde ne se cache donc plus de ces persécutions qui se durcissent de mois en mois. Le projet du Premier ministre est d’accomplir l’hindutva (hindouité), il s’agit d’un projet politique qui considère que tous les Indiens doivent nécessairement être hindous. Ainsi ceux qui ne le sont pas (musulmans, chrétiens…) ne peuvent être des citoyens à part entière.

    Mgr Mascarenhas explique cela en disant :

    « Les chrétiens sont des étrangers, ennemis de la nation. Certains groupes fondamentalistes hindouistes ont déclaré que d’ici à 2025, l’Inde serait une nation hindoue, que les musulmans devaient partir au Pakistan et que les chrétiens devaient partir pour le Vatican ou pour des pays chrétiens… » [3]


    1. https://www.lavie.fr/actualite/geopolitique/en-inde-les-musulmans-et-chretiens-sous-le-rouleau-compresseur-du-nationalisme-hindou-80137.php
    2. https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2023-07/eglise-eveques-inde-manipur-violences.html
    3. https://www.google.com/amp/s/www.la-croix.com/amp/1201012744
  • Novembre 1918, la religion des tranchées

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    guerre 14 slider_boniface.jpgVu et entendu sur KTO: à l’occasion du Centenaire de l’Armistice de la Première Guerre mondiale, Régis Burnet et ses invités vous proposent un éclairage historique sur les chrétiens en 1918. En quoi leur participation à la guerre a-t-elle modifié le lien entre l’Eglise et la République, blessé par la loi de 1905 ? Comment les diocèses en guerre ont-ils vécu ? La Foi prise au Mot vous propose l’éclairage croisé de Bruno Bethouart, professeur des universités en histoire contemporaine, et de Frédéric Gugelot, historien, spécialiste d'histoire culturelle et religieuse, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Reims.

    JPSC

  • La nouvelle "loi sur l'éducation patriotique" de la Chine impose de nouvelles limites à l'enseignement religieux

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    Du Catholic World Report :

    La nouvelle "loi sur l'éducation patriotique" de la Chine impose de nouvelles limites à l'enseignement religieux

    Par Matthew Santucci pour CNA

    9 novembre 2023

    La Chine a adopté une "loi sur l'éducation patriotique" qui consolide le contrôle du Parti communiste chinois sur l'éducation, y compris l'éducation religieuse, a annoncé le mois dernier le média Xinhua, contrôlé par l'État.

    La nouvelle loi, qui a été adoptée lors d'une session du comité permanent du Congrès national du peuple, exigerait des églises et des groupes religieux qu'ils adaptent leurs activités éducatives afin de promouvoir l'idéologie officielle du parti.

    "L'État doit guider et soutenir les groupes religieux, les instituts religieux et les sites d'activités religieuses dans la mise en œuvre d'activités d'éducation patriotique, en renforçant l'identification des professionnels religieux et des croyants à la grande patrie, au peuple chinois, à la culture chinoise, au Parti communiste chinois et au socialisme aux caractéristiques chinoises", peut-on lire dans la nouvelle loi.

    La loi ajoute que "tous les niveaux et tous les types d'écoles doivent faire en sorte que l'éducation patriotique imprègne l'ensemble de l'enseignement scolaire" et que même "les parents ou autres tuteurs des mineurs doivent inclure l'amour de la patrie dans l'éducation familiale".

    L'éducation patriotique est un impératif du PCC depuis la révolution maoïste pour inculquer l'idéologie officielle du parti. Elle a été repensée pendant les périodes de bouleversements sociaux, notamment pendant la révolution culturelle et à la suite du massacre de la place Tiananmen en 1989.

    Xi Jinping a donné sa propre tournure à l'éducation patriotique, en l'étayant par la doctrine idéologique du "grand rajeunissement du peuple chinois". Ce mantra est en partie centré sur la renaissance de la culture chinoise, mais il repose également sur le "maintien de la direction du Parti communiste chinois et du socialisme aux caractéristiques chinoises".

    Cette phrase, qui a été introduite pour la première fois sous Deng Xiaoping, a depuis été redéfinie à l'ère de Xi Jinping et a même été inscrite dans la constitution lors du 19e congrès national du PCC en 2017 sous le nom de "Pensée Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère".

    Ce refrain idéologique, immortalisé dans le programme général de la constitution du PCC, est repris dans l'article 6 de la loi sur l'éducation patriotique et constitue la base du programme d'enseignement patriotique.

    La loi prévoit également un enseignement politique plus large sur "l'histoire du Parti communiste, la Chine nouvelle, la réforme et l'ouverture, le développement du socialisme et le développement du peuple chinois".

    La "Pensée sur le socialisme aux caractéristiques chinoises" de M. Jinping comprend un programme visant à aligner les groupes religieux et les croyances sur le parti par le biais d'un processus de sinisation.

    "Nous mettrons pleinement en œuvre la politique fondamentale du parti en matière d'affaires religieuses, nous défendrons le principe selon lequel les religions en Chine doivent avoir une orientation chinoise et nous fournirons des conseils actifs aux religions afin qu'elles puissent s'adapter à la société socialiste", a déclaré M. Jinping.

    En 2017, le PCC a publié une version actualisée du règlement sur les affaires religieuses. Cette législation de 77 articles stipule que la religion doit "adhérer au principe d'indépendance et d'autogouvernance" afin de maintenir "l'harmonie sociale". Elle stipule également que l'enseignement religieux et les lieux de culte doivent être officiellement approuvés par le gouvernement et enregistrés auprès de lui.

    En 2021, des mesures sur la gestion du clergé religieux ont été adoptées, rendant obligatoire l'enregistrement du clergé dans une base de données gouvernementale et renforçant l'obligation pour le clergé d'adhérer au programme de sinisation.

    L'une des nouveautés de la loi sur l'éducation patriotique est qu'elle constitue un outil supplémentaire permettant au PCC d'étendre son emprise au-delà des limites géographiques de la Chine continentale, à "la région administrative spéciale de Hong Kong, la région administrative spéciale de Macao et Taïwan".

    Après l'adoption de la loi sur l'éducation patriotique, le chef de l'exécutif de Hong Kong, John Lee, a annoncé : "Le gouvernement de la RASHK facilitera pleinement le travail de coordination au sein du gouvernement et des forces patriotiques de différents secteurs en déployant des efforts constants pour promouvoir l'éducation patriotique et ... [pour] comprendre les relations étroites entre la Chine continentale et Hong Kong".

    Après la rétrocession de Hong Kong du Royaume-Uni à la République populaire de Chine en 1997, la loi fondamentale est entrée en vigueur, promouvant la notion "un pays, deux systèmes".

    Bien que la loi fondamentale autorise l'enseignement religieux, l'expansion de l'influence du PCC dans la région ostensiblement autonome suscite des inquiétudes croissantes à Hong Kong, en particulier en ce qui concerne l'enseignement catholique.

    Le diocèse de Hong Kong est le plus grand pourvoyeur d'éducation du territoire. Selon les chiffres diocésains de 2022, il y a au total 249 écoles à Hong Kong, pour un total de 136 804 élèves, dont seulement 14 888, soit 10,88 %, sont catholiques.

  • Chine : une énigme qui n'est pas seulement politique mais religieuse aussi

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    Un article de Sandro Magister publié sur Diakonos.be :

    L’énigme Chine n’est pas seulement politique. Elle est également religieuse

    Dans un monde ébranlé par les guerres en Terre sainte, en Ukraine et tant d’autres, l’ombre de la Chine plane, pesante, terrible et énigmatique.

    Même en se limitant au domaine religieux, là encore la Chine est une énigme. Notamment pour l’Église catholique. L’accord ratifié en 2018 entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques a créé plus de problèmes que de solutions jusqu’à présent. Sur les 99 diocèses aux frontières redessinées par le régime, un tiers est encore privé d’évêque et les deux dernières nominations ont été décidées unilatéralement par les autorités communistes, mettant le Pape devant le fait accompli.

    Et ce n’est pas tout.  À la tête de deux diocèses stratégiques, celui de Pékin et celui de Shanghai, le régime a aujourd’hui à son service deux évêques qui sont par ailleurs respectivement le président de l’Association patriotique des catholiques chinois et du Conseil des évêques chinois, c’est-à-dire les deux organismes à travers lesquels le parti communiste contrôle et gouverne l’Église. Au synode qui s’est tenu à Rome en octobre, ces deux évêques envoyés pour représenter la Chine continentale ont reçu leur laissez-passer pour Rome – valide pour une dizaine de jours seulement – avec cette formule éloquente et humiliante : « L’Église locale, en accord avec les autorités, a présenté deux noms et le Saint-Père les a insérés dans la liste des membres nommés par lui ».

    Hong Kong constituait la dernière oasis de liberté, y compris pour les catholiques qui jouent un rôle important dans cette métropole. L’évêque et cardinal actuel, Stephen Chow Sau-Yan, fait son possible pour résister, mais le « voyage pont » qu’il a effectué à Pékin en avril dernier sur invitation de l’évêque de la capitale Joseph Li Shan, qui se rendra lui-même à Hong Kong à la mi-novembre, représente plutôt, pour les autorités communistes qui sont derrière, un pas en avant dans leur plan d’annexion et de soumission totale de l’ancienne colonie britannique.

    Un plan qui correspond à la volonté plus générale de « sinisation » que Xi Jingping est en train d’appliquer à toutes les religions en Chine et que le nouvel évêque de Shanghai, Joseph Shen Bin, a adopté comme une sorte de « ligne rouge » infranchissable, dans une longue interview pour dévoiler son programme dans la revue de son diocèse, publiée le 20 octobre :

    « Il y a une grande leçon que nous devons tirer des erreurs du passé qui ne doivent pas être reproduites. Nous devons adhérer au principe du patriotisme et de l’amour pour l’Église, adhérer au principe de l’indépendance et de l’autonomie dans la gestion de l’Église, adhérer au principe de la démocratie dans la gestion de l’Église et adhérer à la voie de la sinisation de l’Église catholique. C’est une limite que personne ne peut franchir, et qui est également une ligne sensible, à laquelle personne ne doit toucher.

    En plus d’être le président de la pseudo-conférence épiscopale chinoise, Shen Bin est également vice-président de la Conférence politique consultative du peuple chinois, l’organe politique comptant plus de deux mille délégués appelés à approuver à huis clos les décisions du président Xi et des autorités du parti communiste.

    Shen Bin a conclu son interview par un vibrant appel à accourir du monde entier pour « voir sur place comment est l’Église en Chine ».

    Mais si l’on s’en tient aux statistiques, les chiffres ne fournissent pas une image très brillante de l’Église catholique en Chine. Un missionnaire italien à Hong Kong, Fabio Cavata, a constaté, dans une thèse de doctorat récente, que le nombre de séminaristes dans les séminaires chinois est passé de 2400 séminaristes en l’an 2000 à 420 en 2020. De manière plus générale, le catholicisme en Chine ne semble pas être en expansion, bien au contraire. La croissance est fortement bridée par l’interdiction absolue de s’affilier à quelque religion que ce soit avant d’avoir atteint les 18 ans accomplis et par l’interdiction d’enseigner le catéchisme aux mineurs, partout et de quelque façon que ce soit.

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  • Expériences de mort imminente (EMI) : quand la mort transforme la vie (Patrick Theillier)

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    D'Ecologie Humaine sur youtube :

  • Canada : les aumoniers militaires ne peuvent plus prononcer le mot "Dieu" lors des cérémonies officielles

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    De Noé Chartier sur The Epoch Times :

    CANADA
    La Défense nationale confirme que les aumôniers ne peuvent pas prononcer le mot "Dieu" lors du jour du Souvenir et d'autres cérémonies officielles

    D'autres références à une puissance supérieure, comme "Père céleste", sont également interdites.
    La Défense nationale confirme que les aumôniers ne peuvent pas prononcer le mot "Dieu" lors du jour du Souvenir et d'autres cérémonies officielles

    10/20/2023

    Le ministère de la Défense nationale a confirmé que les aumôniers ne peuvent pas utiliser le mot "Dieu" lors des cérémonies officielles telles que le jour du Souvenir.

    Le ministre de la défense, Bill Blair, a qualifié de "désinformation" les affirmations des conservateurs selon lesquelles les aumôniers militaires n'ont pas le droit de prononcer des prières lors des cérémonies du jour du Souvenir.

    Lors des cérémonies militaires obligatoires, "les aumôniers ne doivent pas utiliser le mot 'Dieu' ou d'autres références à une puissance supérieure telle que 'Père céleste'", a déclaré Derek Abma, porte-parole du ministère de la défense nationale (MDN), dans un communiqué publié le 20 octobre par l'Epoch Times.

    Cette confirmation est liée à une nouvelle directive émise par l'aumônier général des Forces armées canadiennes (FAC) le 11 octobre, décrivant comment les aumôniers militaires devraient officier lors de fonctions publiques, comme l'a rapporté en exclusivité The Epoch Times.

    La nouvelle ligne directrice, qui remplace une directive de 2013 sur la prière publique, fait référence à une allocution publique des aumôniers comme étant une "réflexion" plutôt qu'une prière.

    "Les aumôniers s'efforceront de veiller à ce que chacun se sente inclus et puisse participer à la réflexion en toute conscience, quelles que soient ses croyances (religieuses, spirituelles, agnostiques, athées)", indique la nouvelle directive. Elle précise également que les aumôniers doivent se conformer à un avis de la Cour suprême de 2015 sur la neutralité religieuse de l'État.

    Conformément à la position de M. Blair, M. Abma insiste sur le fait que "les aumôniers des FAC ne sont pas interdits de prier le jour du Souvenir, ni à aucun autre moment".

    M. Abma a ajouté : " Dans les cérémonies civiques où la position confessionnelle des participants est inconnue ou susceptible d'inclure des personnes sans confession exprimée, les aumôniers doivent éviter d'utiliser un langage spécifique à une confession ou exclusif. "

    L'Epoch Times a demandé au MDN de préciser si les aumôniers, qui participent à titre officiel à des cérémonies telles que le jour du Souvenir, sont autorisés à réciter une prière comme c'était le cas avant la publication de la directive du 11 octobre.

    M. Abma n'a pas répondu immédiatement, mais a indiqué que la question serait envoyée à l'aumônerie.

    Le 18 octobre, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a déclaré sur les médias sociaux que le gouvernement "interdisait aux aumôniers militaires musulmans, juifs et chrétiens de prier lors des cérémonies du jour du Souvenir".

    M. Blair a rétorqué que les conservateurs "diffusent des informations erronées sur nos forces armées". "Soyons très clairs : les aumôniers [des Forces canadiennes] ne sont pas - et ne seront pas - interdits de prier le jour du Souvenir, ni à aucun autre moment", a-t-il déclaré.

    Trois aumôniers en service, qui ont parlé à l'Epoch Times sous couvert d'anonymat par crainte de représailles, ont déclaré que la nouvelle politique était interprétée comme une interdiction de prier lors de cérémonies officielles telles que le jour du Souvenir et les dîners au mess.

    La directive stipule que les soldats ne sont plus tenus d'enlever leur coiffe pour les réflexions spirituelles, comme ils le faisaient auparavant pour les prières, et un aumônier estime qu'il s'agit là d'une preuve supplémentaire que la prière est désormais interdite.

    "Il n'y aura plus d'enlèvement de la coiffe - cet ordre ne sera plus jamais donné, parce que nous ne ferons plus de prières en public", a déclaré l'aumônier.

    "Il n'y aura aucune référence publique, religieuse ou à Dieu ... qui sera démontrée.

  • C'est l'existence même d'Israël qui est en jeu

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    Du Père Laurent Stalla-Bourdillon sur le site du Service pour les Professionnels de l'Information :

    Derrière la haine des juifs

    A l’heure des représailles militaires de l’Etat d’Israël à l’attaque inouïe du Hamas, beaucoup se demandent si les habitants de la bande de Gaza sont responsables ? Les innocents payent toujours le prix exorbitant de l’absurdité de la guerre. La mort de civils à Gaza fait craindre un embrasement régional. Ces innocents, femmes, enfants et vieillards sont des victimes, les seules que certains voudraient voir. Comment oublier les massacres du Hamas, véritable armée destinée à l’élimination des juifs ? Le cycle de violence dure depuis des dizaines d’années et semble inextricable. Mais cette question douloureuse, est-elle bien celle que pose l’attaque du Hamas ?

    Par son attaque, le 7 octobre 2023, les commandos du Hamas ont mis Israël en état de guerre. Plus de mille quatre cents personnes ont été massacrées, la plupart étant des civils désarmés, des bébés, des vieillards et des otages ont été emmenés à Gaza.

    Derrière cette barbarie, l’existence même d’Israël est en jeu. Peu de commentateurs décryptent cette réalité. Le mouvement islamiste qui a nidifié à Gaza, nourri par les régimes islamiques ouvertement antisémites de la région, veulent éliminer l’Etat d’Israël et les juifs partout dans le monde. Drapé de la cause palestinienne, ce terrorisme islamiste entraîne dans le chaos tous les habitants de Gaza. Cette nouvelle guerre est une énième réplique dans notre modernité surarmée, d’une conflictualité avant tout religieuse. En effet, derrière les identités juives, palestiniennes et musulmanes se cache un rapport à la transcendance divine, à la souveraineté de Dieu et au primat de ses lieutenants.

    Il faut faire l’effort de distinguer les critiques de la politique actuelle de l’Etat d’Israël d’une haine pluriséculaire contre les juifs dans une expression intransigeante d’Islam. A-t-on oublié que la haine des juifs est un sentiment répandu bien avant ce que montre toute l’actualité de la vie du Moyen-Orient ? La conduite politique de l’Etat d’Israël, si contestable et contestée depuis des décennies, sert facilement de prétexte pour expliquer la colère des Palestiniens, alors que les juifs sont honnis depuis bien avant la naissance de cet Etat. Leur sort apparaît déjà réglé dans une lecture fondamentaliste de la parole dite « incréée » du Coran, comme le sort des chrétiens et des pays sécularisés en général. Deux niveaux d’analyses se superposent.

    Il faut le proclamer ouvertement : la haine contre des juifs est ici en cause. Cette haine dont l’hebdomadaire Le Point fait sa page de couverture. Le magazine a vu juste : c’est la volonté sourde de faire disparaître Israël, tant comme Etat que comme peuple qui éclate au grand jour à travers la guerre déclenchée par le Hamas et ses milliers d’hommes ! La crise n’est plus seulement politique mais théologique et spirituelle ! C’est la permanence de l’identité juive qui est en jeu, comme une question posée à toute l’humanité !

    Nous formons une seule famille humaine de 8 milliards de personnes. Elle compte 1,6 milliards de musulmans, 2,2 milliards de chrétiens et 16 millions de juifs. C’est l’origine de ce peuple et sa vocation prophétique au milieu des autres nations qui s’invitent au plan spirituel, dans cette effroyable tragédie.

    Qui rappellera qu’une absolue nouveauté est survenue dans l’histoire avec le peuple juif ? Insoluble dans les autres peuples, il témoigne d’une relation à Dieu totalement inédite dans l’histoire. Il témoigne de la transcendance d’un Dieu qui librement fait alliance avec l’humanité et lui ouvre un avenir. S’est-on seulement demandé pourquoi des régimes islamiques cultivent de la haine contre les Juifs ? Pourquoi sinon pour lui contester sa transcendance divine ? En arrière-fond de la haine des juifs, apparaît une concurrence des transcendances, une concurrence de légitimité pour parler au nom du Tout Puissant. Le Coran n’existerait pas sans la présence des juifs et des chrétiens, témoins de la promesse faite à Abraham de la venue du Messie. Messie attendu pour les uns, et crucifié et ressuscité pour les autres. Juifs et chrétiens portent ensemble le sceau de cette Alliance. La compréhension chrétienne de l’histoire du salut permet de proposer une explication de la concurrence mortifère qui se déroule sous nos yeux. La haine des juifs se révèle une haine - même inconsciente - contre ce Dieu qui vient à l’homme et une haine contre l’humanité appelée à entrer en Alliance avec le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et à partager sa vie. La haine islamiste des Juifs entend imposer une autre relation soumettant l’humanité à l’obéissance stricte de préceptes. C’est la haine d’un Dieu proche, un Dieu « Père céleste » qui révulse et inspire l’idéologie islamiste. Cette incarnation d’un Dieu qui se donne dans l’Alliance semble insupportable tant dans les personnes qui portent son Nom, que dans un Etat qui les réunit.

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