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Patrimoine religieux - Page 6

  • Le cardinal Zen maintient le cap

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    De Joe Bukuras sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Zen parle de son nouveau livre pour le Carême et de ses préoccupations pour l'Église

    Le cardinal Zen lui-même a suggéré le mois dernier que le cardinal Víctor Manuel Fernández démissionne en raison de la confusion qui règne autour du dernier document du DDF.

    2 février 2024

    Dans une interview diffusée le 1er février dans l'émission The World Over with Raymond Arroyo, le cardinal Joseph Zen a présenté son nouveau livre, Cardinal Zen's Lenten Reflections (Réflexions de carême du cardinal Zen) et a abordé des questions controversées récentes au sein de l'Église catholique.

    Le cardinal Zen a remercié son ami Aurelio Porfiri, qui a fait traduire certaines des lettres pastorales et homélies précédentes du cardinal en vue de leur publication, pour avoir rendu ce projet possible.

    Interrogé sur les sections des Réflexions de Carême du cardinal Zen qui traitent de la persécution, l'évêque émérite de Hong Kong, âgé de 92 ans, a rappelé que "l'Église est toujours persécutée".

    Jésus a dit : "Ils ne vous aiment pas parce qu'ils ne m'aiment pas", et nous serons donc persécutés", a-t-il souligné.

    "Nous ne devrions pas désirer la persécution. Mais quand la persécution arrive, il faut être heureux, parce que la force qui vient aux martyrs n'est pas leur propre force. C'est le Dieu qui permet la persécution qui donne la force", a-t-il déclaré.

    Au cours de l'entretien, M. Arroyo a interrogé le cardinal Zen sur les commentaires du pape François au journal italien La Stampa, le 29 janvier, dans lesquels il faisait référence au rejet de la Fiducia Supplicans par les évêques africains comme un "cas spécial" parce que "pour eux, l'homosexualité est quelque chose de "laid" d'un point de vue culturel ; ils ne la tolèrent pas".

    "En fait, il n'y a pas que l'Afrique", a déclaré le cardinal Zen. "Il y a beaucoup d'autres endroits, même certains évêques en France, à ma grande surprise.

    Le cardinal Zen lui-même a suggéré le mois dernier que l'auteur de Fiducia Supplicans, le cardinal Víctor Manuel Fernández, démissionne en raison de la confusion qu'il a causée.

    "Ils répètent très souvent qu'il s'agit d'une orientation pastorale. Et ils disent que nous voulons éviter la confusion, bien qu'ils aient dit beaucoup de choses, qui n'ont fait qu'accroître la confusion", a noté le cardinal Zen.

    M. Arroyo a demandé au cardinal Zen comment il pensait que son ancien mentor, le défunt pape Benoît XVI, aurait réagi au document.

    "Je pense que dans tout le magistère du pape Benoît, il n'y a qu'un seul point - la vérité", a déclaré le cardinal Zen.

    "Il est donc très important de partir de la vérité. Il n'y a pas d'éducation pastorale correcte si elle n'est pas basée sur la vérité de la foi", a-t-il ajouté.

    "La foi, depuis tant de siècles, est très claire sur le fait que la sodomie est une chose grave. C'est pourquoi, chaque fois que nous constatons un malentendu, nous devons faire en sorte que les gens comprennent", a-t-il ajouté.

    Interrogé sur la première session du Synode sur la synodalité à Rome, le cardinal Zen a déclaré qu'à son avis, les organisateurs du synode voulaient une "démocratie absolue".

    Avant le début du synode l'année dernière, le cardinal Zen a fait part de ses inquiétudes à ses frères évêques et cardinaux dans une lettre qui a été divulguée aux médias.

    "Le secrétariat du synode est très efficace dans l'art de la manipulation", a écrit le cardinal Zen dans cette lettre, ajoutant que "souvent, il prétend ne pas avoir d'ordre du jour. C'est une véritable offense à notre intelligence. Tout le monde peut voir les conclusions qu'ils visent".

    S'adressant à M. Arroyo, le cardinal Zen a déclaré : "Le mot synodalité est un mot nouveau dans l'Eglise, il faut donc une explication claire de ce que nous comprenons de la synodalité, pas seulement à partir de la source étymologique du mot, parce que l'Eglise utilise le mot synode depuis de nombreux siècles et que synodalité vient de synode.

    Le cardinal Zen a déclaré que "les gens considéraient simplement que cela signifiait plus de participation, plus de communion. Mais aujourd'hui, nous nous rendons compte qu'ils comprennent quelque chose de différent. Ils ont donc une autre compréhension, et je pense qu'en termes simples, cette nouvelle synodalité signifie la démocratie, tout comme ils en parlent en Allemagne, ou même au tout début, après Vatican [II], aux Pays-Bas", a-t-il déclaré.

    "Ils veulent donc une démocratie absolue. Si cela est approuvé, tout peut être changé, y compris la doctrine de la foi et la morale", a indiqué le cardinal Zen.

    Restrictions de la messe en latin

    Le cardinal Zen a également évoqué les restrictions imposées à la célébration de la messe latine traditionnelle, telles qu'elles ont été décrites dans le motu proprio Traditionis Custodes du pape François en 2021.

    Il s'est dit "surpris par cette forte campagne" visant à limiter la messe en latin. "En tout cas, pour autant que je sache, les personnes qui chérissent cette messe sont de bonnes personnes.

    Le cardinal Zen a déclaré que les gens devraient être conscients des nombreux rites liturgiques différents proposés par l'Église.

    "Nous avons de nombreux diocèses catholiques de rites orientaux", a déclaré le cardinal Zen. "Ils sont très différents de la messe post-Vatican II. Alors pourquoi s'inquiéteraient-ils d'un nouveau rite, qui n'est pas nouveau, qui a été la messe pendant des années dans l'Église ? a déclaré le cardinal Zen.

  • Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël

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    FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE

    HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
    (Homélie lue par le Cardinal Somalo)

    Mardi 2 février 1999

    1. «Lumière pour éclairer les nations» (Lc 2, 32).

    Le passage de l'Evangile que nous venons d'entendre, tiré du récit de saint Luc, rappelle l'événement qui eut lieu à Jérusalem le quarantième jour après la naissance de Jésus: sa présentation au Temple. Il s'agit de l'un des cas où le temps liturgique reflète le temps de l'histoire: en effet, aujourd'hui, quarante jours se sont écoulés depuis le 25 décembre, solennité du Noël du Seigneur.

    Ce fait n'est pas sans signification. Il indique que la fête de la Présentation de Jésus au Temple constitue comme une «charnière», qui sépare et relie l'étape initiale de sa vie sur la terre, la naissance, de celle qui en sera l'accom- plissement, sa mort et sa résurrection. Aujourd'hui, nous quittons définitivement le temps de Noël et nous nous dirigeons vers le temps quadragésimal, qui commencera dans quinze jours avec le Mercredi des Cendres.

    Les paroles prophétiques prononcées par le vieux Syméon mettent en lumière la mission de l'Enfant amené par ses parents au Temple: «Vois! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction afin que se révèlent les pensées in- times de bien des cœurs» (Lc 2, 34-35). Syméon dit à Marie: «Et toi-même, une épée te transpercera l'âme» (Lc 2, 35). Les chants de Bethléem viennent de se taire et déjà se profile la croix du Golgotha, et cela se produit dans le Tem- ple, le lieu où sont offerts les sacrifices. L'événement que nous commémorons aujourd'hui constitue donc comme un pont entre les deux temps forts de l'année de l'Eglise.

    2. La seconde lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux, offre un commentaire intéressant de cet événement. L'Auteur formule une observation qui nous invite à réfléchir: commentant le sacerdoce du Christ, il souligne comment le Fils de Dieu «se charge de la descendance d'Abraham» (cf. He 2, 16). Abraham est le Père des croyants: tous les croyants sont donc, d'une façon ou d'une autre, compris dans cette «descendance d'Abraham» pour laquelle l'Enfant, qui est dans les bras de Marie, est présenté au Temple. L'événement qui s'accomplit sous les yeux de ces quelques témoins privilégiés constitue une première annonce du sacrifice de la Croix.

    Le texte biblique affirme que le Fils de Dieu, solidaire des hommes, partage leur condition de faiblesse et de fragilité jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort, dans le but d'opérer une libération radicale de l'humanité, en vainquant une fois pour toute l'adversaire, le diable, qui trouve précisément dans la mort son point fort sur les êtres humains et sur chaque créature (cf. He 2, 14-15).

    Dans cette admirable synthèse, l'Auteur inspiré exprime toute la vérité sur la rédemption du monde. Il souligne l'importance du sacrifice sacerdotal du Christ, qui «a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple» (He 2, 17).

    Précisément parce qu'elle souligne le lien profond qui unit le mystère de l'Incarnation à celui de la Rédemption, la Lettre aux Hébreux constitue un commentaire adapté à l'événement liturgique que nous célébrons aujourd'hui. Elle souligne la mission rédemptrice du Christ, à laquelle tout le Peuple de la Nouvelle Alliance participe. Vous participez à cette mission de façon particulière, très chères personnes consacrées, qui remplissez la Basilique vaticane et que je salue avec une grande affection. Cette fête de la Présentation est de façon particulière votre fête: en effet, nous célébrons la troisième Journée de la Vie consacrée.

    3. Je suis reconnaissant au Cardinal Eduardo Martínez Somalo, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, qui préside cette Eucharistie. A travers sa personne, je salue et je remercie ceux qui, à Rome et dans le monde, travaillent au service de la Vie consacrée.

    En ce moment, ma pensée s'adresse avec une affection particulière à toutes les personnes consacrées de la terre: il s'agit d'hommes et de femmes qui ont choisi de suivre le Christ de façon radicale dans la pauvreté, dans la virginité et dans l'obéissance. Je pense aux hôpitaux, aux écoles, aux oratoires, où ils œuvrent dans une attitude de dévouement total au service de leurs frères, pour le Royaume de Dieu: je pense aux milliers de monastères, dans lesquels on vit la communion avec Dieu dans un intense rythme de prière et de travail; je pense aux laïcs consacrés, témoins discrets dans le monde, et aux nombreuses personnes en première ligne parmi les plus pauvres et les exclus.

    Comment ne pas rappeler ici les religieux et les religieuses qui, récemment encore, ont versé leur sang alors qu'ils accomplissaient un service apostolique souvent difficile et pénible? Fidèles à leur mission spirituelle et caritative, ils ont uni le sacrifice de leur vie à celui du Christ pour le salut de l'humanité. La prière de l'Eglise est aujourd'hui dédiée à chaque personne consacrée, mais tout particulièrement à eux. Elle rend grâce pour le don de cette vocation et l'invoque ardemment: en effet, les personnes consacrées contribuent de façon déterminante à l'œuvre de l'évangélisation, en lui conférant la force prophétique qui provient de l'aspect radical de leur choix évangélique.

    4. L'Eglise vit de l'événement et du mystère. En ces journées, elle vit de l'événement de la Présentation du Seigneur au Temple, en cherchant à approfondir le mystère qui y est contenu. Cependant, d'une certaine façon, l'Eglise puise chaque jour à cet événement de la vie du Christ, en méditant sa signification spirituelle. En effet, chaque soir, dans les églises et dans les monastères, dans les chapelles et dans les maisons retentissent dans le monde entier les paroles du vieux Syméon, qui viennent d'être proclamées:

    «Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole,
    laisser ton serviteur en paix;
    car mes yeux ont vu ton salut,
    que tu as préparé à la face de tous les peuples;
    lumière pour éclairer les nations
    et gloire de ton peuple Israël
    » (Lc 2, 29-32).

    C'est ainsi que pria Syméon, auquel il avait été donné de voir la réalisation des promesses de l'Ancienne Alliance. Ainsi prie l'Eglise, qui, sans épargner ses énergies, se prodigue pour apporter à tous les peuples le don de la Nouvelle Alliance.

    Dans la mystérieuse rencontre entre Syméon et Marie, se rencontrent l'Ancien et le Nouveau Testament. Ensemble, le vieux prophète et la jeune Mère rendent grâce pour cette lumière qui a empêché les ténèbres de vaincre. C'est une Lumière qui brille dans le cœur de l'existence humaine: le Christ, Sauveur et Rédempteur du monde, «lumière pour éclairer les nations et gloire de son peuple Israël». Amen!

  • « Le Congo se jette dans le Tibre » : l'influence de l'Église catholique en Afrique s'accroît – mais les dirigeants du Vatican sont-ils prêts pour cela ?

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    Une analyse de la controverse sur la bénédiction pour les personnes de même sexe envoie des signaux mitigés sur l'importance de l'Afrique par Jonathan Liedl  (Monde 1 février 2024 sur le site web du National Catholic Register) :

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    « L’avenir de l’Église catholique, dit-on souvent, se trouve en Afrique – où les vocations sont florissantes, la vie paroissiale est dynamique et le nombre total de catholiques est sur le point de dépasser bientôt l’Europe.

    Mais l’Église catholique, et les dirigeants du Vatican en particulier, sont-ils prêts à ce que l’Afrique joue un rôle de premier plan dans l’Église universelle ?

    À en juger par la façon dont le Vatican a traité ses récentes directives controversées sur les bénédictions pour les personnes de même sexe, les signaux sont décidément mitigés.

    D'une part, la réaction énergique et unie des évêques africains à la possibilité de bénir les couples de même sexe évoquée dans la déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi du 18 décembre, Fiducia Supplicans (Confiance suppliante), a obtenu des résultats immédiats et spectaculaires : Le dicastère a rapidement publié une rare clarification, après quoi un haut prélat africain s'est entretenu avec le cardinal préfet du DDF Víctor Manuel Fernández au Vatican pour rédiger une déclaration soigneusement formulée de l'épiscopat africain, avec la contribution du pape François lui-même, expliquant leurs réserves persistantes.

    D’un autre côté, il y a la Fiducia Supplicans elle-même, qui a été préparée en secret alors que le Synode sur la synodalité était encore en cours en octobre dernier, sans aucune consultation formelle avec les évêques africains, ni aucune considération apparente sur la manière dont le document serait reçu en Afrique.

    L’épisode met en lumière les défis auxquels est confrontée une Église encore majoritairement influencée par les perspectives et les priorités occidentales, même si son centre de gravité se déplace vers le sud.

    « Pour l'Église en Afrique, l'avenir est maintenant », a déclaré le père dominicain Anthony Akinwale, un éminent théologien nigérian qui enseigne actuellement à l'Université Augustine, près de Lagos. « Mais comment l’Église universelle va-t-elle gérer cela ?

    « L’importance croissante » de l’Afrique

    L'Afrique est depuis longtemps reconnue comme un élément central de l'avenir du catholicisme, en grande partie grâce à la croissance rapide et au dynamisme de la foi sur le continent.

    Abritant moins d'un million de catholiques en 1910, la population catholique de l'Afrique s'élève aujourd'hui à 265 millions. L'Afrique représentait 19 % de tous les catholiques en 2021, légèrement derrière les 21 % de l'Europe, selon le Vatican . 

    Mais les deux continents vont dans des directions opposées : la population catholique de l'Europe a diminué de 244 000 personnes cette année-là, tandis que celle de l'Afrique a augmenté de plus de 8 millions. Et d’ici 2050, la part de l’Afrique dans la population catholique mondiale devrait atteindre 32 %, selon la World Christian Database.

    La fréquentation des messes – un indicateur clé de l’engagement religieux – est également considérablement plus élevée dans les pays africains que la moyenne mondiale. Par exemple, 94 % des 30 millions de catholiques du Nigeria assistent à la messe tous les dimanches. En revanche, seulement 5 % des catholiques assistent régulièrement à la messe dans les pays européens comme l’Allemagne et la France.

    Ces indicateurs démographiques font partie de l'histoire de l'importance du catholicisme africain, a déclaré Mgr Emmanuel Badejo du diocèse d'Oyo, au Nigeria. 

    Mais l’évêque nigérian a déclaré que la réponse africaine à Fiducia Supplicans montre également « l’importance croissante » de l’Église catholique en Afrique en tant que voix principale de l’Église universelle, en particulier lorsqu’il s’agit de « maintenir le dépôt de foi que nous avons reçu ». »

    "L'Afrique est plus consciente de son rôle, s'implique davantage dans la vie de l'Église et compte désormais des dirigeants de l'Église qui sont également prêts à aborder les questions qui concernent la foi partout dans le monde, vis-à-vis de notre culture", a déclaré l'évêque. Badejo a déclaré au Register.

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  • Semaine Sainte à Séville : une affiche qui fait polémique

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    De Religion Confidencial :

    Así es el cartel de Salustiano para la Semana Santa de Sevilla 2024

    Polémique : plus de 8000 signatures pour le retrait de l'affiche de la Semaine Sainte à Séville

    La confrérie de Séville est stupéfaite et indignée par le Christ hyperréaliste du peintre Salustiano García, dont le fils Horacio a été le modèle de référence.

    29/01/24

    La revue Vida Nueva définit le point de départ de l'affiche que le Conseil des confréries de Séville a demandé à l'artiste de renommée internationale Salustiano García de créer pour la Semaine sainte 2024 : un Christ ressuscité avec le linceul du Christ de l'Expiration de la confrérie El Cachorro et les pouvoirs du Christ de l'Amour. Le résultat final est une image hyperréaliste d'un Jésus humanisé, avec un effet tridimensionnel et une inspiration Renaissance.

    Les confréries de Séville, scandalisées

    Mais l'image est devenue virale sur les réseaux sociaux et la confrérie de Séville est stupéfaite et indignée par le Christ hyperréaliste de Salustiano García, dont le fils Horacio a été le modèle de référence. 

    L'indignation est telle qu'en deux jours, plus de 8 000 signatures ont été recueillies sur la plateforme Change.org pour demander le retrait immédiat de l'affiche de la Semaine Sainte de Séville 2024. 

    "Nous demandons le retrait immédiat de l'affiche de la Semaine Sainte de Séville 2024 car elle ne représente en rien la Foi, les valeurs chrétiennes, la tradition et la ferveur religieuse de cette ville", déclare l'initiateur de cette campagne, Manuel Cano-Romero. 

    "En tant que membre de la Confrérie et surtout en tant que catholique, j'exige la démission de ce honteux Conseil des Confréries de Séville pour la désignation de l'infâme artiste et pour sa misérable et infâme affiche pour la Semaine Sainte 2024, qui insulte tous les catholiques et toutes les bonnes personnes, non seulement de Séville, mais aussi d'Espagne et du monde entier. J'exige également que l'évêque de Séville prenne des mesures et procède à la révocation de l'ensemble du conseil des confréries et des fraternités de Séville", déclare Rafael Morillo Salvador sur la même plateforme.

    Il y a deux jours, Pasión en Sevilla a lancé un sondage sur X pour savoir si vous aimiez l'œuvre de Salustiano en tant qu'affiche de la Semaine sainte de Séville. Une écrasante majorité de 86,4 % a répondu par la négative. 

    Dans une interview publiée dans Pasión en Sevilla, l'auteur de l'œuvre s'étonne de l'énorme controverse créée autour de son Christ ressuscité (dont le visage est celui de son fils Horacio, âgé de 27 ans) et du fait qu'il soit devenu un sujet de débat sur les radios et télévisions nationales.

    "Pour voir de la sexualité dans mon Christ, il faut être malade, El Cachorro est provocateur", déclare Salustiano García.

    Le peintre s'attendait à des réactions favorables car son œuvre "est gentille, élégante et belle". Et, en général, il est apprécié. J'ai été très surpris par certaines critiques négatives parce que, quel que soit votre manque de culture artistique, tout le monde a visité des églises et des musées, et il n'y a rien dans ma peinture qui ne soit pas déjà représenté dans des œuvres d'art datant de plusieurs siècles. Je pense que les personnes qui ont dit du mal de mon œuvre ou qui y ont vu de la sexualité ont besoin d'un peu de culture artistique. L'oeuvre du Greco représentant le Christ ressuscité le montre complètement nu, pénis et tout. Si cela a pu être fait au XVIe siècle, il me semble qu'on ne peut pas montrer un Christ comme le mien, avec le torse nu, au XXIe siècle", explique-t-il à Pasión en Sevilla. 

    Plus approprié pour la Gay Pride

    Quant à ceux qui ont dit que son œuvre était plus appropriée pour annoncer la journée de la Gay Pride, le peintre explique : "La société est tellement politisée que l'homosexualité est utilisée comme une arme de guerre entre un parti et un autre. Il me semble qu'aucun de ces arguments n'est très fondé, mais je pense que beaucoup d'entre eux sont très fondamentalistes. La posture et la nudité de mon Christ figurent dans de très nombreuses œuvres d'art datant de plusieurs siècles et le vêtement est suffisamment chaste, en fait il s'appelle le vêtement de pureté et il est une copie exacte du vêtement de pureté de Cachorro. C'est un hommage au Cachorro. Et mon Christ, en fait, ne montre pas plus de peau que le Cachorro". 

    Basilique Mineure du Santo Cristo de la Expiración (Hermandad del Cachorro)  - Site officiel de tourisme d'Andalousie

    Cependant, la confrérie de Séville ne partage pas la même opinion que le célèbre artiste. La plupart d'entre elles ne considèrent pas l'affiche comme représentative de la Semaine Sainte, qui, en raison de son contenu et de ce qu'elle commémore, doit s'inscrire dans un cadre de respect et de tradition.

    Respect de la fraternité de la résurrection

    "Il y a d'autres raisons pour lesquelles je ne considère pas qu'il s'agisse d'une bonne ou d'une belle "œuvre". D'une part, dans la Semaine Sainte sévillane, il existe une confrérie de la Résurrection, qui jouit d'une grande popularité, d'une dévotion, d'une acceptation à la fin de la Semana Grande et pour ce qu'elle représente, ainsi que pour la belle image de Jésus ressuscité, l'œuvre de Francisco Buiza, qui est portée en procession. En ce sens, si l'auteur de l'affiche veut évoquer la Résurrection du Christ parmi les Sévillans, il serait logique de représenter cette image (en laissant évidemment l'empreinte artistique du peintre, comme il l'aurait envisagé), mais toujours à partir de la sculpture de Buiza, qui est la seule à Séville à représenter ce miracle divin", a expliqué à Religión Confidencial un frère d'une confrérie sévillane bien connue. 

    Par conséquent, pour de nombreuses autres confréries, faire allusion à la Résurrection en peignant le visage et le corps d'un homme terrestre normal (qui est aussi leur fils) ne semble pas être une bonne idée (à moins de vouloir créer une controverse ou de faire parler de soi), ce qui constitue pour beaucoup un manque de respect, une méconnaissance et presque un mépris à l'égard de la Confrérie de la Résurrection.

    Beaucoup d'autres Sévillans et Espagnols considèrent, comme cela a été exprimé dans les commentaires sur les réseaux sociaux, que le peintre qui a l'intention de représenter Jésus-Christ sur l'affiche a au moins des connotations douteuses en termes de genre, et s'il est vrai qu'à l'époque où nous vivons cela n'est pas surprenant, et que l'on essaie d'introduire la "diversité" dans tous les domaines de la vie, de la société et de la culture, il n'en est pas moins vrai que la Semaine Sainte a un concept plus traditionnel à cet égard. 

    Beaucoup pensent qu'une affiche de ce type serait plus appropriée pour d'autres fêtes, par exemple la fête du printemps (foire) ou d'autres événements culturels dans la ville, mais un événement religieux devrait être dépourvu de ces connotations et être respectueux. 

    Enfin, certains sur les réseaux suggèrent une autre affiche plus appropriée.

  • À Liège, le vendredi 2 février 2024 : célébration festive de la Chandeleur en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132).

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    La Chandeleur tire son nom de la fête des chandelles, la « festa candelarum » en latin. Il s’agit d’une fête chrétienne, qui met fin au cycle de la Nativité, après Noël et l’Epiphanie.  La date du 2 février correspond aux 40 jours après la naissance du Christ, donc après Noël. C’est dans ce délai que devaient être présentés les nouveau-nés au temple, à Jérusalem pour la Christ. Il s’agit également de la date à laquelle doit être retirée la crèche, selon la tradition provençale.

    Mais avant d’être une fête chrétienne, des versions païennes ont été identifiées. Dans la Rome antique d’abord avec les Lupercales, une fête de purification qui avait lieu mi-février.

    C’est le pape Gélase 1er qui aurait récupéré cette fête pour la faire entrer dans la tradition chrétienne. Des processions aux chandelles ont été organisées et des cierges bénis tous les 2 février. Et les crêpes dans tout ça ? L’histoire raconte que le pape faisait distribuer des crêpes aux pèlerins en ce jour de procession. Elles sont également censées évoquer le soleil par leur forme ronde et dorée. Un moyen de fêter l’allongement des jours et le printemps qui arrive, avec l’arrivée des premières semences.

    ••

    Extraits du chant grégorien de la Chandeleur :

    le « Responsum », (repons: chant liturgique alterné entre un soliste et un chœur dans l’office liturgique) interprété dans cet extrait par les chantres de l’Abbaye du Thoronet pour faire revivre le trésor du chant grégorien dans sa beauté et son expressivité originelles.

    L'ensemble vocal des Chantres du Thoronet, né en 2008 de la passion d’un homme, Damien Poisblaud, et d’une abbaye -l’abbaye du Thoronet, compte aujourd’hui quatre à huit chanteurs professionnels et donne des concerts à travers l'Europe entière.

    Et par ailleurs selon le style plus classique de l’abbaye de Solesmes :

  • Un lent retour à la liturgie au moyen du chant liturgique grégorien ? (Liturgie 43 avec Denis Crouan)

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    Liturgie 43 ‒ Un lent retour à la liturgie au moyen du chant liturgique grégorien ? (39 mn)

    https://youtu.be/KvX3VR9lyT8  

    Après la première partie du cours qui abordait l'histoire de la liturgie, nous abordons certains points de la théologie de la liturgie. 

    Dans les années 1970, on a constaté en Occident un effet étonnant qui s’est produit aussi bien de la part des prêtres que de la plupart évêques : un bannissement idéologique de toute la tradition liturgique du passé et en particulier une grande hostilité au chant grégorien.

    50 ans plus tard un phénomène générationnel inverse semble se produire en Occident : une nouvelle génération ayant soif de repères et de verticalité réclame le retour du chant grégorien. Est-ce un simple phénomène de balancier dû à un besoin de repères solides ? C’est vrai que ce mouvement concerne aussi la théologie sans compter le domaine politique avec un retour au besoin de frontières.

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023

    Pour accéder à la totalité de la playlist :

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI

    Institut Docteur Angélique

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch.

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin.

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2023

  • LÆTÉTUR cor quæréntium Dóminum (Introit du 4e dimanche du TO)

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    Nova Schola Gregoriana Conductor: Alberto Turco

    Image: illuminated page of the first psalm ("Beatus Vir") in the Howard Psalter (c. 1310-1320).

    Introitus Introït
    Ps. 104, 3-4  
    LÆTÉTUR cor quæréntium Dóminum: quǽrite Dóminum, et confirmámini: quǽrite fáciem eius semper. Ps. ibid., 1 Confitémini Dómino, et invocáte nomen eius: annuntiáte inter gentes ópera eius. ℣. Glória Patri. Que le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur se réjouisse. Cherchez le Seigneur, et soyez remplis de force, cherchez sans cesse Son visage. Ps. Célébrez le Seigneur et invoquez Son Nom; annoncez Ses œuvres parmi les nations. ℣. Gloire au Père.
  • Le réalisme de Thomas d'Aquin, antidote aux maux d'aujourd'hui

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le réalisme de Thomas d'Aquin, antidote aux maux d'aujourd'hui

    La philosophie et la théologie de saint Thomas sont aujourd'hui mal comprises, à la fois parce qu'elles ont une logique de fer, aujourd'hui perdue, et parce qu'elles reposent sur un postulat inattaquable : quelque chose est là. Contrairement aux idéologies, c'est le fait de la réalité qui est à la base de ses arguments.

    27 janvier 2024

    Ce dimanche, l'Église célèbre la mémoire liturgique de saint Thomas d'Aquin (1224/1226 - 7 mars 1274), dont le 750e anniversaire de la mort sera également célébré en mars. Bien sûr, une seule année ne suffira pas à célébrer sa grandeur, et encore moins à se souvenir de lui dans un petit article comme celui-ci.

    Parmi les innombrables aspects d'une importance radicale que nous trouvons dans son enseignement, nous aimerions cependant en souligner un ici. Les théories philosophiques sont en définitive valables ou erronées pour deux raisons. Pour leurs prémisses et/ou pour le processus argumentatif qui va des prémisses aux conclusions. Parfois, les prémisses, c'est-à-dire le point de départ du raisonnement, sont valables. (...) Il peut arriver que les conclusions ne soient pas conséquentes aux prémisses. Le processus logique du raisonnement est alors fallacieux.

    D'autres fois, les prémisses elles-mêmes sont erronées : par exemple, "Dieu n'existe pas". Il va de soi que, compte tenu de cette prémisse erronée, tous les arguments ultérieurs, bien que et précisément parce qu'ils sont absolument cohérents avec la prémisse, seront erronés. Si Dieu n'existe pas, tout naît et se règle par hasard.

    Thomas est également d'actualité pour ces deux raisons. D'une part pour sa maîtrise inégalée dans l'articulation d'un raisonnement serré, marqué par une logique de fer, où chaque passage argumentatif est toujours prouvé et jamais apodictique. C'est d'actualité parce que cette capacité est largement perdue aujourd'hui, même chez les savants et les gens ordinaires, où l'émotivité, c'est-à-dire la raison asservie aux passions, aux sentiments, est maîtresse. La tête, aujourd'hui, a fini dans le ventre.

    D'autre part - et c'est sur cet aspect que nous voudrions nous attarder un peu plus ici - la philosophie et la théologie de Thomas provoquent ses contemporains parce que la prémisse sur laquelle repose toute, mais vraiment toute, sa réflexion est inattaquable, une prémisse qui est au contraire fortement attaquée par la culture contemporaine. La seule prémisse existante pour tout raisonnement est la suivante : il y a quelque chose. L'être est la première donnée de la raison et constitue une évidence incontournable. Notez le réalisme absolu : Thomas ne part pas de la foi, de la Révélation, de Dieu (parce qu'il n'est pas évident, dit-il), des théories d'autres maîtres, de la pensée, des sens, mais de la réalité parce qu'elle est une donnée objective et non subjective. La réalité se présente à l'homme pour ce qu'elle est. Il est vrai que nous la connaissons subjectivement, mais elle ne perd pas son objectivité pour autant. Au cours des siècles, les objections formulées pour réfuter cette évidence ont été gaspillées. Par exemple : la réalité que nous percevons n'est qu'un rêve, elle n'existe pas. C'est en effet un grand objectif personnel, car en disant cela, on affirme implicitement deux réalités : que le rêve et le rêveur existent.

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  • "Chrétiens, repositionnez-vous" : c'est ainsi que le cardinal Ouellet cède au monde

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    De Roberto Marchesini sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    NOUVEAUX PARADIGMES

    " Chrétiens, repositionnez-vous " : c'est ainsi que Ouellet cède au monde

    Pour le cardinal Ouellet, l'ère du christianisme est terminée, il faut se repositionner sous la bannière du pluralisme et sans exclusivité. Une capitulation devant le monde anti-évangélique.

    25 janvier 2024

    Nous vivons une époque très intéressante, où il nous arrive de lire des choses extraordinaires. C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit en lisant un article du cardinal Ouellet dans la prestigieuse revue théologique Communio.

    L'article, bien que complexe, est digne d'intérêt et de réflexion. Après un paragraphe d'introduction, il commence par un coup d'éclat : "L'ère du christianisme est terminée". Une affirmation qui fait frémir ou rire aux éclats, selon le point de vue. Comment l'ère du christianisme peut-elle prendre fin ? Toute l'histoire est chrétienne, puisque le Christ est l'alpha et l'oméga. Certes, le cardinal a attiré notre attention.

    Une nouvelle ère s'est ouverte, explique-t-il, dans laquelle les chrétiens doivent se repositionner par rapport à leur environnement s'ils veulent transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme. Le christianisme est étranger à cet environnement, il est accueilli avec indifférence, voire hostilité, même dans les pays traditionnellement catholiques". Relisons calmement. "Le christianisme est étranger à cet environnement ; il est accueilli avec indifférence ou même hostilité, même dans les pays traditionnellement catholiques. De quel "environnement" s'agit-il ? Peut-être le monde ? Dans ce cas, il n'y aurait rien d'étrange : "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartient ; mais comme vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis dans le monde, c'est pour cela que le monde vous hait" (Jn 15, 18-19). Donc, si le monde déteste le christianisme (ce qui est tout à fait naturel), "les chrétiens doivent se repositionner" ? Et que signifie "se repositionner" ?

    Il l'explique un peu plus loin : "Nous devons réfléchir à l'avenir du christianisme dans un contexte qui attend des chrétiens qu'ils adoptent un nouveau paradigme pour témoigner de leur identité. C'est pourquoi nous devons regarder la diversité culturelle et religieuse avec une disponibilité au dialogue et offrir la vision chrétienne en toute liberté et avec le souci de la fraternité humaine".

    Ainsi, le monde (en supposant que c'est ce que signifie le "contexte") demande au christianisme d'"adopter un nouveau paradigme". L'expression fait froid dans le dos et est "expliquée" comme suit : "Pour cela, nous devons regarder la diversité culturelle et religieuse avec une volonté de dialogue et offrir la vision chrétienne librement et avec le souci de la fraternité humaine". Pourquoi "devons-nous" ? Depuis quand l'Église doit-elle répondre aux attentes du monde ? Et puis : l'apostolat a toujours été ouvert au dialogue (bien que presque toujours unilatéral), libre (et payé cher) et attentif à la fraternité humaine. Ce n'est pas un " nouveau paradigme " : c'est ce que les chrétiens ont toujours fait.

    C'est peut-être dans la suite que l'on perçoit ce que le cardinal Oullet entend par " nouveau paradigme " lorsqu'il affirme que " les repères rationnels traditionnels ne peuvent plus prétendre à l'exclusivité ". Le changement d'époque, en bref, envisage le pluralisme comme un élément constitutif de toute société dans le monde globalisé". Là encore, nous sommes confrontés à un non sequitur. Le fait que "le changement d'époque envisage le pluralisme comme un élément constitutif" est important jusqu'à un certain point. Et on ne voit pas pourquoi la revendication de l'exclusivité des "points de référence rationnels traditionnels" ne serait plus recevable. Il suffit de jeter un coup d'œil à la déclaration Dominus Jesus pour se rendre compte qu'elle est non seulement possible, mais nécessaire.

    En bref, Son Éminence utilise des tonalités et des phrases importantes - "l'ère du christianisme est terminée", "les chrétiens doivent se repositionner", "nouveau paradigme"... -, mais on ne sait pas très bien où il veut aller. Il n'est pas bon d'utiliser le terme "supercazzola" (bistouriquette) lorsque l'auteur est un cardinal ; cependant, il semble que ce soit le cas. Et tonitruant. Au milieu de tous ces slogans, qui ne sont pas faciles à déchiffrer, une image claire et précise me vient à l'esprit : une enseigne accrochée à un magasin. Sur ce panneau, une inscription : "Fermé pour faillite". Je l'ai compris ainsi : "S'ils veulent transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme", les chrétiens doivent cesser de transmettre l'héritage culturel et spirituel du christianisme ; s'ils veulent "témoigner de leur identité", ils doivent cesser de témoigner de leur identité. Le sel de la terre doit perdre sa saveur pour être jeté et foulé par les hommes (Mt 5,13).

    En conclusion, l'article prend un ton normatif : "Cette nouvelle situation doit être acceptée comme permanente". Il est difficile de savoir à quelle situation le cardinal fait référence : à la haine du monde pour le christianisme ? À un obscur "nouveau paradigme" ? Au fait qu'un prince de l'Église s'exprime comme le comte Mascetti ? Une chose est claire : "Cette nouvelle situation doit être acceptée comme permanente". C'est ainsi que les choses sont, c'est ainsi qu'elles doivent être.

    Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que l'article a l'intention de lancer une conférence qui se tiendra au Vatican les 1er et 2 mars, avec la participation du pape François (et du cardinal Fernández), intitulée "Image de Dieu de l'homme et de la femme. Vers une anthropologie des vocations". Si les prémisses sont celles indiquées par Ouellet, il n'y a pas de quoi être serein.

    Quelqu'un, à ce stade, citera Lénine et demandera : "que faire ?" Pour ma part, je n'ai aucun doute : "Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé" (Mt 24, 13).

  • Le pape considère que les universités pontificales sont trop nombreuses mais, en attendant, il en a créé une de plus

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Les universités pontificales sont trop nombreuses, dit le Pape François. Mais en attendant, il en a créé une de plus

    (s.m.) Le 15 janvier dernier, à l’occasion d’une audience avec des professeurs et des étudiants du « Studium Biblicum Franciscanum », le Pape François ne s’est pas privé de lancer ce reproche, qui ne s’adressait pas seulement à eux : « Je profite de l’occasion pour vous dire qu’il y a trop d’universités ecclésiastiques à Rome. Vous devez vous mettre d’accord et faire une sorte d’unité : unité dans les programmes d’étude. Mettez-vous d’accord, parlez-vous ! »

    Ce n’était pas la première fois que le Pape François enfonçait le clou sur son idée fixe. Il l’avait déjà fait le 25 février dernier, en recevant les professeurs de toutes les universités, les athénées, les instituts et les facultés pontificales de Rome, auxquels il avait ordonné sur un ton péremptoire de faire équipe commune, et de cesser « de se battre entre nous pour prendre un élève, une heure de plus », dans un contexte de diminution générale d’étudiants et d’enseignants.

    Il y a sept universités pontificales à Rome : l’ « Angelicum » des dominicains, l’ « Antonianum » des franciscains, la Grégorienne des jésuites, l’université de Latran du diocèse de Rome, celle de Sainte-Croix de l’Opus Dei, la Salésienne et l’Urbanienne du Dicastère pour l’Évangélisation.

    Il y a en outre deux athénées pontificaux : l’ « Anselmanium » des bénédictins et la « Regina Apostolorum » des Légionnaires du Christ auxquelles il faut ajouter quatre facultés pontificales et neuf instituts d’études pontificaux, pour un total de vingt-deux établissements d’enseignement supérieur, chacun avec ses propres responsables.

    Jusqu’à présent, les velléités unitaires du pape n’ont guère produit de résultats significatifs. Au contraire, les institutions sont entretemps passées de vingt-deux à vingt-trois, et cela précisément grâce à une initiative personnelle de François.

    Et ceci parce que, en vertu d’un chirographe du pape daté du 15 août 2023, encore jamais publié jusqu’ici et qui est accompagné d’un message pontifical lui aussi seulement « virtuel », une neuvième université vient de s’ajouter à la liste « avec son Siège dans l’État de la Cité du Vatican », qui porte le nom surréaliste d’ « Université du Sens », et dans laquelle « ce qu’on enseigne n’est pas une chose mais la vie elle-même ».

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  • « C’est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout. »

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    Du cardinal Gerhard Müller sur kath.net/news :

    « C’est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout. »

    21 janvier 2024

    En raison de l’idéologie athée du genre, les jeunes sont perturbés dans leur identité et « séduits par les sociétés médicales pour qu’ils se mutilent le corps pour beaucoup d’argent ». Sermon pour la fête de St. Agnès 2024. Par Card. Gerhard Müller, Rome

    Rome (kath.net) kath.net documente dans son intégralité le sermon du cardinal Gerhard Müller pour le patronage de son église titulaire Sainte-Agnès à Agone le 21 janvier 2024 et remercie SE pour l'aimable autorisation de publier :

    La critique des Juifs et des Chrétiens contre l’ancien polythéisme n’est pas du tout que les païens se tournaient vers une puissance supérieure, mais qu’ils adoraient ses créatures comme des dieux au lieu du Dieu unique et véritable. Bien que chaque être humain soit capable de reconnaître la puissance éternelle et l'existence de Dieu à partir des œuvres de la création grâce à sa raison, la plupart des gens étaient encore séduits par la splendeur du monde, la richesse, la puissance, la renommée. La tragédie qui s'est produite ici est résumée par Paul au début de sa lettre aux Romains : « Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont adoré la créature et l'ont honorée au lieu du Créateur. » (Rm 1, 25) .

    Dans un monde nihiliste où prévaut la devise : « Mangeons et buvons, car demain nous serons morts » (1 Co 15, 32), l'idéal de vie ascétique et sacrificiel des chrétiens doit agir comme un chiffon rouge sur lequel le taureau de la jouissance nue de la vie bondit avec une fureur sauvage. Ce qui était le culte des idoles dans le monde antique est maintenant le culte de la personnalité des riches, des beaux et des puissants. Mais la vérité s’applique également aux oligarques frivoles et aux élites arrogantes du Nouvel Ordre Mondial et de l’Agenda 2030 : la gloire du monde s’estompe et tous les peuples doivent mourir un jour. Les machinations criminelles entourant le banquier d’investissement américain Jeffrey Epstein et ses amis éminents, qui ont été étouffées par la grande presse, prouvent le mensonge mortel du nouveau paganisme, qui ne peut être exposé et vaincu que par la vérité de Dieu.

    "Car le salaire du péché, c'est la mort, mais le don de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur." (Romains 6:23)

    Si cette parole de l’Écriture est vraie, alors la conclusion est la suivante : aucun prêtre du Christ ne peut bénir, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, un péché qui est contre la nature de l’homme créé par Dieu. C'est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout, mais il déteste le péché parce qu’il nous entraîne dans la mort éternelle. Par conséquent, nous devons interpréter l’amour divin non pas comme il convient aux gens, mais comme il nous montre sa miséricorde en Christ. Dieu lui-même nous révèle la raison et le sens de son amour pour les pécheurs comme seule voie de salut : « Tant que je vis - déclare le Seigneur Dieu - je n'ai pas de plaisir à la mort du coupable, mais à ce qu'il se détourne de sa voie et reste en vie » (Ez 33, 11 ; cf. Jr 31, 20).

    Sainte Agnès, que nous vénérons aujourd'hui, fut une martyre chrétienne lors des dernières étapes de la persécution des chrétiens dans l'Empire romain. Cette vierge martyre est l'idéal d'une vie nouvelle en Dieu notre Créateur et Rédempteur. Nous n’avons pas besoin d’une idole sexuelle de l’ancien et du nouveau paganisme comme objet de notre désir, engourdissant le sentiment nihiliste d’être sans Dieu. Les catholiques du monde entier admirent la jeune Romaine de 12 ans pour son héroïsme et la vénèrent comme une sainte et une défenseure de la jeunesse chrétienne. À propos de sa mort consacrée à Dieu, le grand père de l'Église Ambroise de Milan dit : « Ainsi, dans l'unique sacrifice, vous avez un double martyre, celui de la virginité et celui de l'adoration : elle est restée vierge, elle a obtenu la couronne du martyr. (De virg. II, 9).

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  • Dominus secus mare Galilǽæ (Introit grégorien du 3e dimanche du temps ordinaire)

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    Introit Introït
    Cf. Mc 1,16-17  
    Dominus secus mare Galilǽæ vidit duos fratres, Petrum et Andréam, et vocávit eos: Veníte post me: fáciam vos fíeri piscatóres hóminum. Ps Cæli enárrant glóriam Dei: et ópera mánum eius annúntiat firmaméntum. ℣. Gloria Patri. Le Seigneur le long de la mer de Galilée vit deux frères, Pierre et André, et les appela : Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes. Ps Les Cieux racontent la gloire de Dieu : et l'oeuvre de Ses mains annonce le firmament.

    L'entièreté des textes et des mélodies grégoriennes : https://app.societaslaudis.org/tabs/liturgia