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Patrimoine religieux - Page 9

  • Non, Noël n'est pas une fête païenne récupérée par les chrétiens

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    De La Sélection du Jour (Louis Daufresne) :

    Noël n'est pas une fête païenne récupérée par les chrétiens

    Qui n'a jamais entendu dire que Jésus n'est pas né un 25 décembre et que si l'Église avait pris cette date, c'était pour christianiser la fête païenne du solstice d'hiver ? Cette OPA symbolique du pape Libère en 354 fonctionna du feu de dieu. Le christianisme effaça le Soleil de l'horizon – et pour toujours. Les Romains ne croyaient-ils pas pourtant qu'il était invaincu ? À sa place, l'Église mit sur le trône de l'humanité le Soleil de justice. Intelligemment, elle s'appropria le meilleur du paganisme antique. L'Occident est l'héritier de cette épopée là.

    Le 25 décembre est-il un détail du calendrier ? Que Jésus soit né à cette date ou à une autre importe-t-il peu ? Pas sûr à l'heure où l'on s'échine à tout déconstruire. Un Michel Onfray affirme que Jésus n'a pas existé. Et il est très médiatisé.

    Or la vérité factuelle est l'assurance-vie du christianisme. Si le jour de l'incarnation devenait un mythe, Jésus ne serait plus qu'une figurine comparable à un bouddha posé sur une étagère. La Révélation deviendrait le passé d'une illusion, pour reprendre le titre d'un essai célèbre. Déjà atteintes par les abus, l'Église et la légitimité de sa parole s'en trouveraient anéanties. Noël ne serait plus une « marque déposée ». La débauche de consumérisme avait déjà dénaturé le sens de la Nativité, sans que l'institution n'y réagit avec virulence. Maintenant, la promotion d'un Noël dit « inclusif, diversitaire et féministe » s'emploie carrément à détourner l'événement, lequel ne ressemblera bientôt plus à rien.

    L'enjeu n'est pas mince. Normalien, agrégé de philosophie, Frédéric Guillaud se pose une question simple dans un essai intitulé Et si c'était vrai ? (Marie de Nazareth, 2023). Il pense que Jésus peut réellement être né le 25 décembre.

    Le calcul est le suivant : « Selon saint Luc, au moment de l'Annonce faite à Marie, date de la conception miraculeuse de Jésus, Élisabeth était enceinte de Jean-Baptiste depuis six mois. En outre, l'évangéliste nous apprend que la conception de Jean-Baptiste remontait au moment où son père, Zacharie, prêtre de la classe d'Abia, était en service au Temple. Or, des archéologues ont trouvé dans les manuscrits de Qumrân le calendrier des tours de service des différentes classes de prêtres. Il s'avère que, pour la classe d'Abia, c'était le mois de septembre. Voilà qui nous donne l'enchaînement suivant : conception de Jean-Baptiste fin septembre ; conception de Jésus six mois plus tard, c'est-à-dire fin mars ; donc, naissance de Jésus neuf mois plus tard… fin décembre ! CQFD. On rappellera au passage que, dans l'Église d'Orient, la conception de Jean-Baptiste est, comme par hasard, fêtée le 25 septembre, ce qui concorde avec la découverte des archéologues. »

    Mais l'histoire ne s'arrête pas à ce chapelet de concordances. Ce que l'on ignore le plus souvent, c'est que les Romains ont cherché à paganiser une fête chrétienne. Frédéric Guillaud explique : « Quand on évoque la fête romaine du Soleil, on s'imagine en effet qu'il s'agissait d'une fête immémoriale, fixée au 25 décembre depuis longtemps. Mais pas du tout. C'est une fête postchrétienne (…) créée de toutes pièces par l'empereur Aurélien en 274 – sous le nom de "jour natal du Soleil invaincu : Sol invictus" ». Dans quel but ? Il s'agissait, poursuit-il, « d'unifier l'Empire sous un culte unique, issu du culte oriental de Mithra, à une époque où le christianisme menaçait déjà sérieusement le paganisme. » Car les Romains, jusque-là, ne fêtaient rien le 25 décembre : « Les Saturnales se terminaient le 20 décembre », précise Guillaud.

    À cette époque, les chrétiens n'avaient pas encore officiellement fixé la date de Noël mais des communautés la célébraient déjà le 25 décembre. « En 204, Hippolyte de Rome en parlait déjà comme d'une date bien établie, dans son Commentaire de Daniel », rappelle Guillaud.

    Ainsi, selon cette version, s'effondre l'idée reçue que Noël récupère une fête païenne. C'est plutôt l'inverseSol Invictus étant une réaction romaine à l'aube croissante de la Nativité.

    Louis Daufresne

    Pour aller plus loin :

    Le 25 décembre, un coup marketing de l’Église ?

    >>> Ecouter Radio Notre Dame

  • Comment la spiritualité franciscaine a joué un rôle fondateur dans la dévotion envers l'Enfant Jésus

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    De Guillaume Daudé sur le Figaro Vox :

    «À la crèche, Dieu se dépouille entièrement pour se faire connaître et aimer des hommes»

    Fresque de Giotto dans la basilique supérieure d’Assise sur «Le miracle de la crèche de Greccio» (1296-1299).
    Fresque de Giotto dans la basilique supérieure d’Assise sur «Le miracle de la crèche de Greccio» (1296-1299). © Luisa Ricciarini / Bridgeman Images

    ENTRETIEN - Il y a 800 ans, Saint François d’Assise créait la première crèche à Greccio. Pour l’historien André Vauchez, la spiritualité franciscaine joue un rôle fondateur dans la dévotion envers l’Enfant Jésus en approfondissant le mystère de l’Incarnation.

    André Vauchez est historien médiéviste, membre de l’Institut de France. Spécialiste de l'histoire de la sainteté et de la spiritualité au Moyen Âge, il a notamment publié une biographie de référence sur François d'Assise (Fayard, 2009). Dernier livre paru: Sanctuaires chrétiens d'Occident, IVe-XVIe siècle (Le Cerf, 2021).

     

    LE FIGARO. – Il y a 800 ans, dans la nuit de Noël 1223, Saint François d'Assise créait une crèche vivante à Greccio. Est-il l'inventeur de la crèche ? Quel sens lui a-t-il donné ?

    André VAUCHEZ. – Il existe une dévotion à la crèche depuis les origines du christianisme, notamment à Sainte Marie Majeure, l'une des cinq basiliques majeures de Rome, où sont vénérées des reliques de la crèche dans une des nombreuses chapelles – quelques morceaux de bois censés évoquer la maison du Christ. Cette dévotion n'est pas centrale dans la vie religieuse des chrétiens de l'époque ; elle va le devenir avec Saint François qui joue un rôle fondateur dans le culte de l'Enfant Jésus.

    Dans les Vies de Saint François d'Assise de Thomas de Celano, écrites deux ans après la mort du saint, l'auteur raconte que François demande au seigneur de Greccio de préparer dans ce petit village une mangeoire et du foin, un bœuf et un âne pour mettre en place une crèche vivante. Cette mise en scène est tout à fait originale ; elle s'appuie seulement sur un passage du livre d'Isaïe dans lequel il est dit que lorsque Dieu visitera son peuple, celui-ci ne le reconnaîtra pas au contraire de l'âne et du bœuf. Cette référence assez vague devient très concrète avec François, à l'origine de la tradition selon laquelle les animaux soufflent sur le bébé de leur haleine chaude, lui offrant réconfort et chaleur.

    Face au spectacle de la crèche, François, après la lecture de l'Évangile, se met à prêcher sur un thème novateur : la nudité du Christ. Le Christ, vrai Dieu et roi de l’univers, se dépouille de ses ornements pour venir nu parmi les hommes en signe de pauvreté, explique-t-il. Sa manière de parler de l'enfant de Bethléem est si lyrique et exaltée qu'un homme du pays croit voir un enfant endormi dans la crèche, puis François s'approcher de celui-ci qui ouvre alors les yeux. Quelle est la signification de cette vision miraculeuse ? François a réveillé le message évangélique, il l'a ravivé dans le cœur de l'homme et a remis la figure du Christ au cœur du monde en exaltant la pauvreté de l'enfant de Bethléem.

    Saint François d'Assise, qui développe la dévotion envers l'humanité du Christ sans pour autant diminuer sa divinité. Son humanité est pour lui le prolongement de sa divinité, car Dieu veut se faire connaître et aimer des hommes.

    André Vauchez

    La nativité est un des épisodes de la vie du Christ le plus représenté. Pourquoi figurer la naissance du Christ ?

    La nativité est surtout représentée dans l'art médiéval et moderne mais pas vraiment dans les catacombes des premiers siècles, où l'on représente plutôt le Christ ressuscité, adulte, dans sa toute-puissance divine. Avec François et à partir du XIIIe siècle, l'humanité du Christ est redécouverte et se développe une vision plus sensible de sa personne. L'accent est mis sur la nativité, c'est-à-dire la venue de Dieu dans la chair, et corrélativement l'iconographie de la crèche se développe.

    En quoi la spiritualité franciscaine a-t-elle renouvelé la compréhension du mystère de l'Incarnation fêté à Noël ?

    L'Incarnation est un dogme fondamental dans le christianisme depuis les origines, mais il est approfondi et popularisé par Saint François d'Assise, qui développe la dévotion envers l’humanité du Christ sans pour autant diminuer sa divinité. Son humanité est pour lui le prolongement de sa divinité, car Dieu veut se faire connaître et aimer des hommes. Son message pourra ainsi être reçu par l'humanité. François représente en quelque sorte le passage d'un christianisme théologique à un christianisme sensible.

    Noël a-t-il toujours été une fête familiale ? Comment l'a-t-on fêté au Moyen-Âge et à travers les âges ?

    À partir de la crèche de Greccio, les franciscains ont développé cette pratique à travers la dévotion à l'Enfant Jésus. À partir de la fin du Moyen Âge et au XVIe et XVIIe, se multiplient les représentations de Jésus enfant. Noël devient la fête de l'enfance du Christ, et par extension celle de tous les enfants. Ce thème est très présent dans les Évangiles : «Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent» (Matthieu, 19, 14). Pourquoi ? Car l'enfant est totalement dépendant de son créateur et de ses parents ; c'est un être pauvre. Il est un symbole de dépouillement et en ce sens doit inspirer les chrétiens. François tient beaucoup à ce thème de la nudité. Quand il sent la mort approcher, il demande à ses disciples de le mettre par terre, dépouillé de ses vêtements, en signe de retour à Dieu, comme le prophète Job l'a exprimé «Nu je suis sorti du ventre de ma mère, et nu j'y retournerai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté».

    La crèche est un hommage au Christ enfant et à travers lui à tout enfant. Il ne faut pas oublier que la crèche est aussi devenue une œuvre d'art. Cette polysémie de la crèche fait qu'on n'a pas de raison d'y être hostile : croyants et non-croyants peuvent s'y rencontrer.

    André Vauchez

    Si Jésus, Marie et Joseph sont déjà présents dans le texte de Saint Luc, c'est à partir du XVIIe siècle que l'accent est mis sur ce qu'on appelle dès lors la Sainte Famille, donnée ensuite en modèle à toutes les familles au XIXe siècle lorsque le pape Léon XIII en fait une véritable dévotion.

    En 2019 dans la lettre apostolique Admirabile signum , le pape François a invité à renouer avec une lecture spirituelle de la crèche. N'est-elle aujourd'hui qu'une tradition culturelle ?

    Cette question se pose aujourd'hui de manière brûlante à cause des attaques en Justice contre l'installation des crèches dans les municipalités. La crèche devient une dimension fondamentale de la piété catholique à partir du XVIe et XVIIe siècle, alors que la crèche n'est plus l'apanage des franciscains. Elle devient une manifestation extérieure de la dévotion et fait partie de la culture chrétienne.

    Aujourd'hui la question est plus compliquée : si beaucoup en parlent aux enfants comme une tradition culturelle, pour certains la crèche reste une référence religieuse. Cette pratique n'est en tout cas pas ostentatoire, et n'est pas une occupation prosélyte du terrain. Elle est un hommage au Christ enfant et à travers lui à tout enfant.

    Il ne faut pas oublier que la crèche est aussi devenue une œuvre d'art, notamment en Italie du Sud – le musée de la crèche à la Chartreuse de San Martino au-dessus de Naples en est le plus bel exemple. L'art de la crèche s'est aussi développé dans les pays germaniques au XVIIe et XVIIIe siècle chez les Luthériens – le fameux marché de Noël de Strasbourg s'appelle « le marché de l'enfant de Jésus » en alsacien. Cette polysémie de la crèche fait qu'on n'a pas de raison d'y être hostile : croyants et non-croyants peuvent s'y rencontrer.

  • Eglise du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132) : Fête de l’Epiphanie le samedi 6 janvier 2024 à 17h00

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  • 1.600 célébrations de Noël en Belgique francophone accueilleront probablement plus de 160.000 participants

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    2023_12_23_09_53_17_Greenshot.pngCommuniqué de presse

    1.600 célébrations de Noël en Belgique francophone

    accueilleront probablement plus de 160.000 participants

    Blegny, le 22 décembre 2023. Egliseinfo.be, le GPS des clochers en Belgique francophone, recense plus de 1.600 célébrations de Noël réparties sur la veille de Noël, ce dimanche 24, et le jour de Noël, ce lundi 25. L’offre de messes est stable par rapport à 2022 et même en légère croissance par rapport à 2019, signe de la vitalité de l’Eglise catholique après les limitations des messes dues au Covid-19. Elles accueilleront probablement plus de 160.000 participants francophones, soit environ 40% des 404.000 participants belges aux messes de Noël 2022 recensées dans le rapport annuel 2023 de l’Eglise catholique de Belgique. A cela, il faudrait encore ajouter les centaines de messes dans les écoles, maisons de repos, hôpitaux et prisons. Pas de doute, Noël rassemble.

    Les paroisses, unités pastorales, abbayes et communautés catholiques proposent une offre adaptée à tous les publics. Environ 500 célébrations auront lieu en fin d’après-midi ou début de soirée durant la veillée du dimanche 24 décembre. Egliseinfo.be relève de nombreuses messes adaptées aux enfants, dans les aumôneries d’hôpitaux ou encore dans les maisons de repos. Beaucoup de courageux rejoindront environ 350 messes de minuit. Enfin, plus de 760 célébrations sont proposées dans les diocèses et communautés francophones le jour de Noël, qui tombe cette année le lundi 25 décembre.

    Cette année du 800ème anniversaire de la crèche par saint François d’Assise à Greccio en Italie, la plupart des églises sont ouvertes et accueillent de nombreux visiteurs. Il est intéressant de souligner la créativité et la convivialité observées dans de nombreuses communautés catholiques. Des milliers d’enfants sont impliqués dans des contes et récits de Noël. Plusieurs repas solidaires de Noël rassembleront des centaines de bénévoles, d’isolés, de pauvres et de familles, comme par exemple ceux proposés par la paroisse sainte Julienne à Salzinnes-Namur, l’unité pastorale de Boetendael à Uccle ou encore la communauté Sant’Egidio à Liège. On ne compte plus les concerts de Noël ni les activités en lien avec la fête de la nativité de Jésus-Christ. Cette année, on observe un engouement particulièrement important pour les concerts de Noël qui ont lieu dans les églises ou sur les podiums des marchés ou villages de Noël.

    « Chaque année, Noël représente le pic des recherches des horaires de messe sur notre plateforme egliseinfo.be. Nous nous attendons à plus de 200.000 pages vues sur la période et plus de 100 recherches chaque minute le 24. Complémentaire aux sites internet des paroisses, egliseinfo.be facilite les recherches via les moteurs de recherche qui représentent 90% des accès à la plateforme. Outre les pratiquants réguliers, les catholiques en visite dans leurs familles ou en vacances recherchent les célébrations proches de leur lieu de vacances. La fête de Noël reste d’ailleurs une des plus grandes fêtes en Belgique », dit Jacques Galloy, initiateur de la plateforme egliseinfo.be.

    « De plus en plus de personnes recherchent les horaires des messes via internet. Notre service est de faciliter ces recherches avec les technologies informatiques les plus avancées. Nous travaillons en lien étroit avec les diocèses, les abbayes et des centaines de bénévoles. Chaque année, notre équipe mène une campagne de Noël en contactant les lieux de culte et en proposant des formations », explique Gabriel Crutzen, webmaster d’egliseinfo.be.

    Pour les chrétiens, la fête de Noël tire son nom du latin natalis qui signifie « naissance » ou « nativité ». Elle célèbre la naissance de Jésus, Fils de Dieu, le Sauveur attendu, annoncé par les prophètes. Le nom de Jésus veut dire en hébreu « Dieu sauve ». Ce nom même révèle son identité et sa mission, sauver les hommes et les conduire vers Dieu, le Père. La fête de Noël constitue en premier lieu une célébration de la vie et de l'innocence. L'histoire de cet enfant né dans une étable a un sens pour tout le monde. Lorsque l'on se réunit en famille pour fêter Noël, en accordant une place particulière aux enfants et en ouvrant sa maison à autrui, aux réfugiés, aux pauvres et aux isolés, cela participe à l'esprit de Noël, que l'on soit croyant ou non.

    Pour les Chrétiens du monde entier, Noël est la fête la plus importante avec Pâques. Elle est apparue dans le calendrier chrétien au 4ème siècle à Rome. La date du 25 décembre fut choisie car elle s'accordait particulièrement bien avec la symbolique de la nativité. En effet, Jésus-Christ est “lumière pour le monde” d’après les écritures bibliques. Aussi, la date est proche du solstice d'hiver qui s'accompagnait de rites païens depuis l’antiquité. En effet, une fois le solstice d'hiver passé, le jour croît jusqu'au solstice d'été. Le jour l'emporte enfin sur la nuit. Déjà au 8è siècle avant Jésus-Christ, le prophète Isaïe proclamait à Jérusalem: “Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de l’ombre, une lumière resplendit”.

    A propos d’Egliseinfo.be
    Egliseinfo.be est une start-up catholique belge qui géolocalise gratuitement les clochers et les horaires des célébrations. Lancée à Pâques 2014, elle regroupe 2.500, soit 95%, des clochers et paroisses de Belgique francophone. Ce projet collaboratif est porté par des chrétiens laïcs en partenariat avec des diocèses belges francophones et CathoBel.

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  • Voilà à quoi pourrait ressembler Noël dans quelque temps...

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    Noël dans 30 ans, enfin laïque, bio, tolérant et morne ?

    22 décembre 2023

    À force de gommer les différences, de multiplier les règlements et d’aplanir les cultures, voilà à quoi pourrait ressembler Noël dans trente ans...


    L’horreur des Noëls nordiques d’antan : patriarcaux, traditionnels, familiaux et religieux. 

    La famille attablée autour d’un foie gras prometteur, le sapin qui clignote, un feu ronflant dans la cheminée, les santons de Provence au garde-à-vous dans du papier rocher en attendant la naissance du petit Jésus... L’image d’Épinal d’un Noël bientôt révolu ? En exagérant un peu, et avec une pointe d’ironie, on pourrait supposer qu’on n’en est plus très loin, surtout si l’État, qui se mêle de tout sauf de l’essentiel, continue à nous casser les pieds.

    À quoi pourrait bien ressembler Noël dans trente ans ? Disparue la crèche, cette manifestation gothique, dangereuse et tendancieuse, au nom de la laïcité et du « vivre ensemble ». Même les églises n’oseront plus la dresser sur les parvis pour éviter toute polémique. Seuls les plus fervents catholiques, comme jadis sous la Révolution, oseront perpétuer encore la tradition au fond de leur salon. Le sapin ? Il est en plastique, interdiction de couper de vrais arbres, et tout juste toléré : pas d’étoile au sommet, qui pourrait rappeler celle de Bethléem, plus d’anges, ces créatures fantasques issues de textes sacrés, encore moins de guirlandes clignotantes, car les écologistes ont si bien œuvré qu’il est désormais interdit, pour cause d’économies de bout de chandelle — c’est le cas de le dire —, d’utiliser ces serpentins électriques. Sans compter le sacro-saint principe de précaution qui a été brandi pour éviter tout risque d’incendie.

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  • O Rex Gentium (22 décembre)

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    Les antiennes O de l'Avent (voir ICI)

    22 décembre

    O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.

    O Roi de l’univers, ô Désiré des nations, pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur : Force de l’homme pétri de limon, viens, Seigneur, viens nous sauver

  • Sur la signification de la crèche de Noël

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    Lettre apostolique du pape François sur la signification de la crèche de Noël

    archive 2019

    (CNS photo/Vatican Media)

    Voici la lettre apostolique du pape François, "Admirabile signum", sur la signification et la valeur de la crèche de Noël. Document signé lors de sa visite au sanctuaire de la crèche, à Greccio, le dimanche 1er décembre 2019:

    1. Le merveilleux signe de la crèche, si chère au peuple chrétien, suscite toujours stupeur et émerveillement. Représenter l'événement de la naissance de Jésus, équivaut à annoncer le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu avec simplicité et joie. La crèche, en effet, est comme un Évangile vivant, qui découle des pages de la Sainte Écriture. En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l'humilité de Celui qui s'est fait homme pour rencontrer chaque homme. Et, nous découvrons qu'Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui. Par cette lettre je voudrais soutenir la belle tradition de nos familles qui, dans les jours qui précèdent Noël, préparent la crèche. Tout comme la coutume de l'installer sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux, les prisons, sur les places publiques... C'est vraiment un exercice d'imagination créative, qui utilise les matériaux les plus variés pour créer de petits chefs-d'oeuvre de beauté. On l’apprend dès notre enfance : quand papa et maman, ensemble avec les grands-parents, transmettent cette habitude joyeuse qui possède en soi une riche spiritualité populaire. Je souhaite que cette pratique ne se perde pas ; mais au contraire, j'espère que là où elle est tombée en désuétude, elle puisse être redécouverte et revitalisée.

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  • O Oriens (21 décembre)

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    Les antiennes O de l'Avent (voir ICI)

    21 décembre

    O Oriens, splendor lucis aeternae, et sol iusticiae : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.

    O Orient, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice : Viens, Seigneur, illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort

  • O Clavis David (20 décembre)

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    Les antiennes O de l'Avent (voir ICI)

    20 décembre

    O Clavis David, et sceptrum domus Israël ; qui aperis et nemo claudit ; claudis et nemo aperit : veni et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.

    O Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes et nul n’ouvrira : Viens, Seigneur, et arrache les captifs établis dans les ténèbres et la nuit de la mort.

  • Saint Dominique de Silos (20 décembre)

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    De Marie-Christine Lafon sur le site de Famille Chrétienne :

    Saint Dominique de Silos - Père parmi ses frères

    "Señor ! Dom Domingo est ici. - Un saint vient à nous, quelle aubaine !" Ferdinand le Grand, roi de Castille et d'Aragon, s'empresse d'accueillir dans son palais celui qu'il considère comme un envoyé de Dieu. Mais ce dernier demande au monarque de se retirer dans un ermitage hors de Burgos, loin des fastes et des honneurs de la Cour. Permission accordée.

    En cette fin 1040, qu'est-ce qui amène Domingo chez le roi de Castille où, semble-t-il, sa réputation de sainteté l'a précédé ? L'exil. Parce que l'abbé bénédictin de San Millan (près de Nájera, en Navarre) osa refuser humblement une somme exorbitante au gouverneur pris par les nécessités de la guerre.

    Après quelques semaines de vie solitaire, le moine fugitif se voit offrir un abbatiat par son protecteur.

    Silos. Au coeur de la Vieille-Castille, entre Burgos et Osma, un site montagneux et austère à plus de 980 mètres d'altitude, où l'air est pur et l'hiver sévère. Le monastère Saint-Sébastien, probablement fondé au VIe siècle et ruiné par les guerres arabes, est quasi abandonné. Lorsque Domingo, la quarantaine, y arrive en janvier 1041, une poignée de moines y végètent tristement. Lorsqu'il y meurt, parmi ses nombreux fils, en décembre 1073, l'abbaye - qui portera désormais son nom - est fervente.

    Tout d'abord, l'abbé y rétablit la louange divine jour et nuit. Puis il y ouvre un atelier d'écriture - bientôt très réputé - où les moines copient de magnifiques manuscrits. En outre, le bon père fait libérer quantité d'esclaves détenus chez les Maures : il devient l'un des hommes les plus populaires d'Espagne.

    Domingo entrera dans l'Histoire de l'art en faisant ciseler à Silos le joyau le plus original dans son style : un cloître à deux étages dont les colonnes sont surmontées de merveilleux chapiteaux et accompagnées de lumineux bas-reliefs. Dans ce cloître, les pèlerins d'Emmaüs côtoient Jessé, le Déposement de Croix fait écho à la Cène, les rois de l'Ancien Testament tutoient Joseph, le Cénacle voisine avec l'arche de Noé, et l'on met sa main dans le côté du Ressuscité avec l'apôtre Thomas, etc. Un ensemble magnifiquement et évangéliquement orchestré, qui donne une joyeuse catéchèse à Ciel ouvert.

  • 19 décembre : O radix Jesse

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    Les antiennes O de l’Avent (source)

    Par Monique Brulinthéologienne, Professeur honoraire à l’ICP

    Avec les antiennes des Vêpres qui se chantent au Magnificat dans les sept jours qui précèdent Noël, du 17 au 23 décembre, la liturgie de l’Avent atteint sa plénitude. Ces antiennes, que l’Eglise romaine chantait déjà avec une grande solennité au temps de Charlemagne, commencent toutes par l’interjection O : O Sagesse, O Adonaï et Chef de la maison d’Israël, O Rameau de Jessé, O Clé de David, O Soleil de justice, O Roi des nations, O Emmanuel.

    Elles donnent lieu à une forme originale d’énoncé des noms divins inspirés des Saintes Ecritures dans l’admirable articulation du Premier et du Nouveau Testament. Vers l’an 830, Amalaire de Metz faisait remarquer à propos de ces grandes antiennes que les ô marquent l’admiration et introduisent dans l’ordre de la vision et du regard, plus que dans celui de la narration et de l’exhortation (De Ordine Antiphonarii, ch. 13). L’horizon qu’elles laissent apercevoir ouvre sur une dimension eschatologique, celle de la nouvelle venue du Seigneur. Leur Veni est porteur de toute l’espérance actuelle de l’Eglise.

    Les fidèles de l’époque baroque seront très sensibles à cette attente vibrante si proche de leur ethos. Comme l’observait un commentateur du XVIIe siècle, ce sont « des exclamations en forme de désir » auxquelles l’âme fidèle doit se disposer et qui prendront tout leur effet à partir « des actes de vertu, de foi, d’espérance, du double amour de Dieu et du prochain ».

    « Il n’y a guère de chrétien qui ne se sente touché d’une piété plus particulière dans ces saints jours, et lorsqu’il voit cette union de toute l’Eglise, les ministres de Dieu dans le chœur, les âmes religieuses dans leur solitude ; les laïcs de toute condition et de tout sexe dans les églises ; enfin tous les fidèles occupés d’un même désir, faire retentir les mêmes voix, réitérer si souvent les mêmes prières ; il éprouve en lui-même que son cœur s’attendrit et que les désirs si ardents des âmes saintes, attirent la grâce de Dieu sur les autres, qui les fait aussi désirer comme elles. Le zèle des parfaits en donne aux imparfaits et ces derniers se trouvant heureusement mêlés avec les premiers, ils se sentent échauffés par le feu des autres. » (Les ô de l’Avent selon l’usage de Paris et de Rome avec l’office de Noël, Paris, 2e édition, 1690).

    Ces antiennes inspireront bien des musiciens – notamment, Marc-Antoine Charpentier. Elles ont été l’objet, dans l’ancienne France, d’un investissement de piété populaire en des cérémonies où, dans certains villages, on pouvait faire participer les enfants.

    Comme le faisait observer Dom Guéranger, « l’instant choisi pour faire entendre cet appel à la charité du Fils de Dieu est l’heure des Vêpres, parce que c’est sur le Soir du monde (vergente mundi vespere) que le Messie et venu. » On chante ces antiennes à Magnificat pour marquer que le Sauveur que nous attendons nous vient par Marie.

    O Radix Jesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, jam noli tardare.

    O Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi tandis que les peuples t’appellent : Viens, Seigneur, délivre-nous, ne tarde plus.

  • Pape François, un anniversaire qui sent les échéances

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    D'Andrea Gagliarducci sur le Monday Vatican :

    Pape François, un anniversaire qui sent les échéances

    18 décembre 2023

    Le pape François se hâte d'établir son héritage. Du moins, il semble de plus en plus pressé de laisser un héritage. Un grand livre en plusieurs langues sur sa vie et les événements historiques qui l'ont caractérisée a déjà été annoncé, avec une campagne de marketing vraiment sans précédent pour un pape. François a également fait savoir - dans une nouvelle interview accordée à la chaîne mexicaine Televisa - qu'il modifierait les rites funéraires des pontifes et qu'il avait déjà pris des dispositions pour son enterrement dans la basilique romaine et papale Sainte-Marie-Majeure.

    Et ce n'est pas tout.

    Cette même semaine, une lettre du pape aux employés du Secrétariat à l'économie a été rendue publique, dans laquelle il réaffirmait la validité des réformes économiques et soulignait les lignes directrices en matière d'investissement. Cette lettre du pape a été publiée presque simultanément avec une autre lettre, cette fois du cardinal Pietro Parolin, qui, dans un autre acte d'ingérence sans précédent, a réitéré au promoteur de la justice du Vatican son désir de voir le procès du Vatican se conclure par la condamnation des coupables.

    La lettre susmentionnée du secrétaire d'État est si irrégulière qu'elle ne peut être expliquée que comme une réponse à la volonté du pape, ou du moins à ce que le cardinal secrétaire d'État croyait être la volonté du pape.

    Les nouvelles de la semaine dernière signalent une nouvelle accélération du désir du Pape d'"emballer" le travail accompli et de le garder en sécurité. Il y a une intention d'indiquer un chemin et de le rendre permanent.

    Enfin, les réponses fréquentes du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sur les questions les plus disparates répondent également à cette logique. Le cardinal Victor Manuel Fernandez lie constamment ses décisions en se référant non seulement au magistère ordinaire du pape François, mais aussi aux déclarations antérieures du cardinal Jorge Mario Bergoglio. Le dernier de ces documents, sur l'accès à la communion pour les mères célibataires, enfonce le clou.

    Le pape François, qui a fêté ses 87 ans le 17 décembre, est l'un des papes les plus âgés de l'histoire.

    Le pape François est aussi un pape qui a étroitement lié son enseignement à sa personne et à ses décisions personnelles. Il n'est pas tout à fait juste de dire que son pontificat a été anti-doctrinal. Aucun de ses enseignements n'a été contraire à l'enseignement établi - certainement pas en paroles - et tous sont susceptibles d'une construction orthodoxe.

    Au contraire, François a mené un pontificat très personnel.

    Toutes ses décisions se réfèrent à son expérience de lui-même, à sa manière d'être et à son point de vue. L'Église et ses enseignements semblent être relégués à l'arrière-plan avec le pape François. Tout se réfère, inévitablement, à lui.

    Il s'agit en effet d'une approche différente.

    Aussi, le pape François lie les réformes à ses décisions personnelles, qu'il justifie ensuite en disant qu'il avait un mandat et qu'il respecte la volonté de ceux qui lui ont confié ce mandat. La réforme de la curie, par exemple, serait une volonté qui a émergé lors des réunions pré-conclaves. Mais s'agit-il d'une réforme de la Curie ? Une réforme encore plus audacieuse de la curie ? S'agissait-il de mettre la curie de côté, comme l'a fait le pape François, en supprimant tous les corps intermédiaires ?

    La réforme de la curie visait à donner moins de poids au pouvoir central.

    Le premier sacrifice sur cet autel est la Secrétairerie d'État du Vatican - de plus en plus marginalisée par le pape - va de pair avec le thème de la synodalité, lui aussi développé immédiatement par le pape François. Nous sommes maintenant sur un grand chemin synodal voulu par le pape, alors que le pape François lui-même a dit que la demande de réflexion sur le chemin synodal n'arrivait qu'en deuxième position dans les sondages demandant quel thème choisir pour le synode.

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