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BELGICATHO

  • Notre-Dame est réellement apparue à Banneux et son message est vital pour l'Église et pour les chrétiens

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    De Thomas Philipp Reiter sur le Tagespost (traduction DeepL) :

    Le Recteur du Sanctuaire : « Ce n’est pas ainsi que Dieu a voulu le monde »

    Léo Palm, recteur du Sanctuaire de Banneux, considère la « Vierge des Pauvres » comme une militante contre le nationalisme.

    19 avril 2024

    Monsieur le Recteur du Sanctuaire, que fête-t-on exactement à Banneux cette année ?

    En 2024, nous célébrerons le 75e anniversaire de la reconnaissance des apparitions mariales. Cela faisait seize ans que l'Église disait : "Vous pouvez être sûr qu'il n'y a pas eu d'absurdités à Banneux, mais que Notre-Dame est réellement apparue et que le message est vital pour l'Église et pour les chrétiens."

    Ce qui est intéressant, c'est que Notre-Dame est apparue à Banneux et à Beauraing, distants de seulement 120 kilomètres - et plus ou moins en même temps. Comment expliquez-vous celà?

    En effet : Notre-Dame est d'abord apparue à Beauraing. Elle s'est montrée 33 fois à cinq enfants. Parfois 20 000 personnes étaient présentes. Les journaux de l’époque regorgeaient d’articles à ce sujet. Les apparitions ont eu lieu entre le 29 novembre 1932 et le 3 janvier 1933. Il est bien sûr très surprenant que douze jours plus tard seulement, Notre-Dame apparaisse à nouveau en Wallonie, ici à Banneux. Cela n'a pas arrangé les choses, car les gens ont d'abord pensé que Mariette Beco, qui a vu Notre-Dame ici, ne faisait que copier. Surtout parce que les journaux regorgeaient de reportages sur Beauraing, les gens soupçonnaient que la jeune fille imaginait tout. Mais ce n'est pas la seule liaison entre Beauraing et Banneux. Il existe une autre référence importante.

    Laquelle ?

    Le curé qui travaillait ici à Banneux fit un pèlerinage à Beauraing le 31 décembre 1932. Il avait entendu parler des prétendues apparitions là-bas et il était donc effectivement présent le soir de l'une d'elles, en compagnie de son frère, qui était également prêtre et professeur dans une école. Les deux hommes sont même restés sur place lorsque 165 médecins et psychologues ont interrogé les enfants à qui Notre-Dame était apparue ce soir-là. 

    Que s'est-il passé là-bas ?

    Bien sûr, les opinions divergeaient énormément. Certains ont dit qu’il y avait peut-être quelque qui s'était produit, d’autres ont dit que c’était absurde. Lorsque les deux frères sont rentrés chez eux, ils ont fait rapport aux gens du quartier. En guise de message final, Notre-Dame dit à l'un des petits voyants de Beauraing : « Je convertirai les pécheurs ». Alors les gens de Banneux ont eu la glorieuse idée qu'il y aurait ce signe si un pécheur se convertissait ici, parce qu'ils étaient assez nombreux. Ils furent même assez téméraires pour choisir un pécheur. Une jeune femme de Banneux était entrée dans les ordres, même si son père s'était battu bec et ongles contre cette vocation. On disait alors que si ce père avait une approche un peu plus positive de la vocation de sa fille, alors on considérait cela comme une conversion. Eh bien, nous ne savons pas ce qu'est devenu ce père. Mais lorsque le curé a entendu parler d'apparitions dans le jardin de la famille Beco, le lundi 16 janvier 1933, il n'y a pas cru car il voulait voir un signe. Il n’en avait parlé à personne, mais il avait déjà traversé une crise de foi très profonde. Finalement, ce prêtre ici s’est converti. Il demanda à Mariette de demander un signe à la belle dame si elle lui réapparaissait. Et c'est ce qui s'est passé le 15 février. La Vierge a répondu à cette demande : « Croyez en moi, je croirai en vous ». Ces paroles sorties de sa bouche touchèrent et même choquèrent si profondément le prêtre que tous ses doutes disparurent soudain et que sa foi fut renforcée. Le jour de sa mort, il déclara que le plus grand miracle de Banneux était sa propre conversion.

    Que peut nous apporter aujourd’hui un site d’apparition mariale ?

    En 1933, la situation économique et sociale était relativement compliquée. Il n'y avait pas de sécurité sociale : ceux qui n'avaient pas de travail étaient pauvres. Alors Notre-Dame apparaît soudain ici à Banneux et répond à la question de Mariette « Qui es-tu, belle dame ? » « Je suis la Vierge des Pauvres ». Un nom complètement nouveau qui n’avait jamais été donné à Notre-Dame auparavant. Elle se donne ce nom et se tient donc résolument du côté des pauvres. Je pense que c'est très important, du moins tant qu'il y aura de la pauvreté. Malheureusement, je crains que la pauvreté ne soit jamais éradiquée.

    Quel rôle joue aujourd’hui la Vierge des Pauvres ? 

    Peut-être que nous, Belges, ne sommes pas aussi mal lotis que beaucoup d'autres, mais ce nom de "Vierge des Pauvres" touche les cœurs, surtout dans les régions les moins développées du monde, les pays dits émergents. Depuis Banneux, nous avons déjà envoyé plus de 7 000 statues de la Vierge Marie en cadeau dans le monde entier car beaucoup de gens n'ont pas la possibilité de venir chez nous. Et comme c'est injuste, il a été dit : Si vous ne pouvez pas venir à la Vierge des Pauvres, alors elle viendra à vous. Il y a aussi ceux qui ont pris des statues d'ici. Bien sûr, nous avons la chance de pouvoir trouver des personnes qui nous soutiennent financièrement. La Vierge des Pauvres, c'est une chose. Mais il y a aussi la source : elle est pour les malades, a dit Notre-Dame. Malheureusement, il y aura des malades jusqu’à la fin des temps. Et elle a ajouté : Cette source est destinée à toutes les nations. Elle a dit cela le mois où Adolf Hitler est arrivé au pouvoir en Allemagne. Elle s'est donc opposée à toute forme de nationalisme et a déclaré : Non, ce n'est pas ainsi que Dieu a voulu le monde. Il ne veut pas qu’un peuple soit au-dessus des autres peuples, qu’une race s’élève au-dessus des autres races, qu’une langue devienne arrogante. Dieu veut rassembler tous les peuples en un seul peuple de Dieu. « Trempez vos mains dans l'eau de la source », dit-elle. Pour moi, c'est simplement un rappel du baptême. Jésus dit : « Allez vers toutes les nations, vers tous les peuples, et baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » La source nous rappelle simplement le baptême. Et aujourd’hui, des chrétiens du monde entier viennent ici. Vous pouvez voir quels projets Dieu a pour notre monde. Il ne veut certainement pas du nationalisme, mais il veut que toutes les nations s'unissent dans la justice et la paix. Il s’agit bien sûr d’un projet qui a encore beaucoup de travail à faire.

    Qu'est-ce qui attend les pèlerins qui viennent à Banneux ces jours-ci ? 

    Les apparitions de Beauraing ont été officiellement reconnues le 2 juillet 1949. Pour nous à Banneux, c'était le 22 août 1949. Parce qu'il y a ce lien temporel, nous aimerions le célébrer ensemble. L'été est plus approprié que l'hiver. Nous célébrerons donc les reconnaissances entre le 15 et le 31 août. Le 15 août, la fête de l'Assomption de Marie au Ciel est célébrée avec des pèlerins dans les deux lieux. Mais il existe deux autres occasions disponibles. Le 22 août a lieu à Beauraing la grande célébration du Couronnement de Marie au Ciel, car Notre-Dame y est apparue avec une couronne et elle a également montré son cœur d'or. « Je suis la Vierge Immaculée », dit-elle. Ce jour-là nous ferons donc le pèlerinage en bus d'ici à Beauraing.

    Le 31 août est la fête de Marie Médiatrice. C'est une fête mariale typiquement belge. Lorsque, à cause des apparitions de Banneux, un cardinal de Rome tenta d'imposer cette fête dans l'Église universelle, cela ne devint pas un nouveau dogme, mais le Pape permit à nous, Belges, de la célébrer. C'est ainsi que nous le célébrons ici le 31 août, ce qui est tout à fait approprié. Ce jour-là, nous attendons ici des pèlerins de Beauraing. Mais nous espérons aussi que beaucoup d’autres viendront célébrer avec nous ici ce matin une fête internationale. Quand je dis internationale, il s'agit en réalité d'une messe belge car nous la célébrons dans les trois langues nationales : le français, le flamand et l'allemand. Et nous avons la chance que le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, Luc Terlinden, préside la messe. L'après-midi, il bénira les malades, également dans les trois langues. Le soir, nous organisons une procession aux chandelles.

  • L'"amour" homosexuel, un "don" ?

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    D'Eduardo J. Echeverria sur The Catholic Thing :

    L'"amour" homosexuel, un don ?

    20 avril 2024

    Dans son récent livre, LIFE : My Story Through History, le pape François plaide en faveur d'un soutien légal aux unions civiles entre personnes de même sexe pour " [les homosexuels] qui font l'expérience du don de l'amour ". Dans quel sens, le cas échéant, l'amour homosexuel est-il un don ?

    L'Église estime qu'il ne peut certainement pas s'agir d'un don de Dieu, ni naturel (création), ni surnaturel (sacrement). Selon le Catéchisme de l'Église catholique, la source ultime de l'amour est Dieu lui-même. Citant l'exhortation apostolique de Jean-Paul II de 1981, Familiaris Consortio, le Catéchisme de l'Église catholique affirme :

    Dieu est amour et vit en lui-même un mystère de communion amoureuse personnelle [éternellement unis dans l'être, la relation et l'amour]. Créant le genre humain à son image ... . Dieu a inscrit dans l'humanité de l'homme et de la femme [Genèse 1, 27] la vocation, et donc la capacité et la responsabilité, de l'amour et de la communion.

    La remarque de François, à première vue, ne semble pas considérer l'"amour" homosexuel comme une forme d'amour intrinsèquement désordonnée. Pense-t-il que l'homosexuel est capable de vivre la vocation à la chasteté, et donc à l'amour, dans une relation homosexuelle ? Comment l'homosexuel pourrait-il le faire ? La vocation à la chasteté implique la différenciation sexuelle entre un homme et une femme, ce qui, selon l'anthropologie chrétienne, signifie "l'intégration réussie de la sexualité dans la personne et donc l'unité intérieure de l'homme dans son être corporel et spirituel".

    Le Catéchisme explique que "la sexualité, dans laquelle s'exprime l'appartenance de l'homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment humaine lorsqu'elle est intégrée dans la relation d'une personne à une autre, dans le don réciproque, complet et à vie, d'un homme et d'une femme".

    La chasteté présuppose donc la différenciation sexuelle de l'homme et de la femme, de telle sorte que seule l'union sexuelle des personnes de sexe masculin et féminin fait réellement des corps "une seule chair" (Gn 2,24), cette dernière union corporelle organique étant une condition nécessaire à l'existence d'un amour conjugal authentique.

    L'amour homosexuel n'est pas un don, c'est même un faux amour, parce qu'il est incapable d'accomplir la vocation à la chasteté, de parfaire l'être de la personne et de développer son existence, et donc d'être ordonné à la loi naturelle, à l'ordre de la Création, et donc à Dieu. En tant que forme désordonnée de l'amour, non seulement il manque d'intégration, mais il est une contre-intégration en vertu du fait qu'il est une offense à la vocation à la chasteté, ce qui le rend incapable de réaliser l'intégrité de la personne et l'intégralité du don de soi.

    L'anthropologie chrétienne doit considérer la réalité de la personne humaine, de l'homme et de la femme, dans l'ordre de l'amour. Pourquoi ? Parce que, comme l'affirme à juste titre Karol Wojtyla dans son œuvre philosophique majeure, Amour et responsabilité, "la personne trouve dans l'amour la plus grande plénitude de son être, de son existence objective". L'amour est un tel acte, un tel acte, qui développe le plus pleinement l'existence de la personne. Bien entendu, il doit s'agir d'un véritable amour. Qu'est-ce que l'amour véritable ?

    L'amour est un concept analogique, ce qui signifie qu'il existe différentes sortes d'amour : l'amour paternel, l'amour entre frères et sœurs, l'amitié et, enfin, l'amour entre un homme et une femme ("L'amour entre un homme et une femme est une relation réciproque de personnes et possède un caractère personnel").

    En bref, l'amour implique une attirance pour les valeurs sensorielles-sexuelles et les valeurs spirituelles ou morales de l'autre personne, par exemple, dit Wojtyla, "pour son intelligence ou ses vertus de caractère". Il y a aussi l'amour de besoin, ou l'amour comme désir, et la bienveillance. L'"amour de besoin" désire "la personne comme un bien pour soi-même". L'amour bienveillant consiste à désirer le bien de l'autre. La bienveillance est simplement le désintéressement dans l'amour : "Je ne te désire pas comme un bien", mais "je désire ton bien", "je désire ce qui est bon pour toi".

    Wojtyla aborde ensuite le problème de la réciprocité, qui réalise une synthèse "de l'amour de désir et de l'amour bienveillant". La réciprocité implique la relation du "je" et du "nous". D'où la formation d'une communauté interpersonnelle :

    L'amour trouve son plein épanouissement non seulement dans un sujet individuel, mais dans une relation intersubjective et interpersonnelle. Le passage du "je" au "nous" n'est pas moins essentiel pour l'amour que le dépassement de son "je" tel qu'il s'exprime à travers [l'attirance], l'amour du désir et l'amour de la bienveillance.

    Étant intrinsèquement désordonné, l'amour homosexuel est incapable de former une communauté interpersonnelle où l'unité se manifeste dans le "nous" mûr. Enfin, Wojtyla considère que la plénitude de l'amour est l'amour-don, ou ce qu'il appelle l'amour conjugal, qui consiste à se donner à l'autre personne, ce qui implique le don réciproque des personnes. Il ajoute : "Le concept d'amour conjugal [de don] possède une signification essentielle pour établir la norme de toute morale sexuelle".

    L'homme - mâle et femelle - étant créé dans et pour l'amour, l'éthique sexuelle est donc inintelligible sans l'amour. Ce point crucial qui consiste à trouver dans l'amour la plus grande plénitude de son être doit être appliqué à l'amour entre un homme et une femme.

    "L'amour est une union de personnes", dit Wojtyla, une union objective dans laquelle un homme et une femme constituent "un seul sujet d'action", en un sens "une seule chair" (Genèse 2:24). (Cette union ne peut être détachée de son fondement biologique dans les différences organiques entre les sexes. Cette union objective naît d'un "bien commun", un "bien objectif", c'est-à-dire le bien des personnes humaines, et d'une fin commune, "qui les lie".

    Cette fin est la procréation, la progéniture, la famille et, en même temps, toute la maturité constamment croissante de la relation entre les deux personnes dans toutes les sphères apportées par la relation conjugale elle-même.

    Par conséquent, lorsque le Catéchisme affirme que les actes sexuels homosexuels sont fermés au don de la vie, c'est parce que ces actes n'ont pas d'union objective dans la différenciation sexuelle d'un homme et d'une femme. "Ils ne peuvent en aucun cas être approuvés. De tels actes sont "un péché gravement contraire à la chasteté". L'amour homosexuel n'est donc pas un don.

  • Huy (Sarte) 23 avril : Conférence-débat sur l'euthanasie avec Constance du Bus et Aude Brochier

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    Conférence – Débat “Euthanasie

    23 avril à 14 h 00 – 16 h 00

    L’Unité Pastorale de Huy et l’Équipe des Visiteurs de malades vous invitent à une Conférence-Débat sur le thème de l’Euthanasie, sujet d’une grande pertinence et d’une profonde complexité. Ils aborderont les questions que les Visiteurs peuvent se poser lorsqu’ils sont confrontés à une personne en fin de vie qui souhaite demander l’euthanasie. La conférence est ouverte à tous !

    Intervenants :

    – Constance du Bus, juriste, chargée d’études à Institut Européen de Bioéthique (IEB)

    – Aude Brochier, responsable d’un service d’aumônerie en milieu hospitalier

    Elles apporteront des réponses juridiques, éthiques et religieuses.

    Contact : Aude Charpentier : 0477 46 59 73

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    Eglise Notre-Dame de la Sarte

    Plaine du Mont Mosan de la Sarte, 20
    4500 Huy

    085 21 20 05

  • Sœurs Dominicaines du Saint-Esprit : Le Vatican contre la France sur la liberté religieuse

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Sœurs Dominicaines du Saint-Esprit : Le Vatican contre la France sur la liberté religieuse

    19/4/2024

    Le Saint-Siège a rappelé à la France que lorsque des tribunaux civils remettent en cause la décision d'expulser une moniale de son ordre religieux, la liberté de religion est "gravement violée".

    Si certains pensent que l'attaque contre la liberté religieuse en France ne vise que les "cultes" et l'islam, ils se trompent. Le 13 avril dernier, une organisation religieuse a déploré dans un communiqué officiel être victime en France d'une "violation grave des droits fondamentaux à la liberté religieuse et à la liberté d'association". Le nom de cette organisation religieuse est l'Église catholique romaine, et la déclaration émane du Bureau de presse du Saint-Siège.

    En bref, un ordre religieux appelé les Sœurs Dominicaines du Saint-Esprit a demandé au Vatican d'enquêter sur le comportement d'une de ses religieuses, Sabine de la Valette, qui avait pris le nom religieux de Sœur Marie Ferréol. Comme il est d'usage dans ces cas, le Vatican ordonne une visite apostolique du couvent, sous l'autorité du cardinal Marc Ouellet. Suite au rapport de la visite, le Vatican a décidé en 2020 que Sœur Marie devait être renvoyée des Sœurs Dominicaines du Saint-Esprit.

    Mécontente de cette décision, Sœur Marie a intenté un procès et a demandé au tribunal de Lorient de déclarer qu'elle avait été renvoyée à tort de son ordre. Le 3 avril, le tribunal a donné raison à l'ancienne religieuse et a ordonné à l'ordre religieux, au cardinal Ouellet et aux deux envoyés du Vatican qui ont effectué la visite apostolique de lui verser plus de 200 000 euros à titre de dommages et intérêts. Selon les médias, le tribunal a estimé que la visite était biaisée car le cardinal Ouellet était "ami" avec une autre religieuse connue pour être une opposante de Sœur Marie.

    Le 13 avril, le Vatican a déclaré qu'il n'avait appris l'affaire que par les médias, que le cardinal Ouellet "n'avait jamais reçu de convocation du tribunal de Lorient" et que ni le cardinal ni le Saint-Siège n'avaient reçu de copie du verdict.

    En supposant que ce que les médias ont rapporté sur la décision soit vrai, le Vatican a déclaré que ce qu'il appelle encore un "prétendu" jugement (puisqu'il n'en a pas vu une copie officielle) "pourrait soulever non seulement des questions importantes concernant l'immunité, mais s'il a statué sur la discipline interne et l'appartenance à un institut religieux, il pourrait avoir constitué une grave violation des droits fondamentaux à la liberté religieuse et à la liberté d'association des fidèles catholiques".

    Le Vatican a bien sûr raison. La décision a fait l'objet d'un appel et pourrait bien être examinée à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'homme. Cette dernière, à l'instar des tribunaux des États-Unis et du Canada, a constamment statué que les décisions d'expulsion de membres d'un organisme religieux sont fondées sur des raisons théologiques et pas seulement juridiques, sur lesquelles les tribunaux laïques ne peuvent interférer sans violer gravement la liberté religieuse - tout comme l'a dit le Vatican. Mais il semble que la violation de la liberté religieuse soit désormais un fait quotidien en France.

    Massimo Introvigne (né le 14 juin 1955 à Rome) est un sociologue italien des religions. Il est le fondateur et le directeur général du Centre d'études sur les nouvelles religions(CESNUR), un réseau international de chercheurs qui étudient les nouveaux mouvements religieux. Introvigne est l'auteur de quelque 70 livres et de plus de 100 articles dans le domaine de la sociologie des religions. Il est le principal auteur de l'Enciclopedia delle religioni in Italia (Encyclopédie des religions en Italie). Il est membre du comité éditorial de l'Interdisciplinary Journal of Research on Religion et du comité exécutif de Nova Religio de University of California Press. Du 5 janvier au 31 décembre 2011, il a été "Représentant pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination, en particulier la discrimination à l'encontre des chrétiens et des membres d'autres religions" de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). De 2012 à 2015, il a été président de l'Observatoire de la liberté religieuse, institué par le ministère italien des affaires étrangères afin de suivre les problèmes de liberté religieuse à l'échelle mondiale.

  • Le cerveau est-il sexué ?

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    De Judikael Hirel sur La Sélection du Jour :

    19 avril 2024

    Le cerveau a-t-il un sexe ?

    Iseult, l'IRM le plus puissant au monde, vient de révéler les images les plus précises jamais vues du fonctionnement de notre cerveau. Développé à Paris-Saclay par le CEA, et installé dans les sous-sols de NeuroSpin, ce fleuron français est l'aboutissement de 25 ans de recherches. Il permet d'obtenir des clichés dix fois plus précis que ceux disponibles dans les hôpitaux. Ce que l'on ne sait pas, c'est si les images incroyables de précision dévoilées par Iseult sont celles d'un cerveau masculin ou féminin...

    Il aura fallu l'essor de l'IA pour le prouver : des chercheurs de l'université Stanford (Californie) ont eu recours à l'intelligence artificielle pour démontrer que cerveaux masculins et féminins étaient différents. C'est l'occasion, au passage, de balayer quelques idées préconçues sur le sujet… Pendant longtemps, d'aucuns affirmaient en effet que le volume du cerveau des hommes étant plus gros que celui des femmes, ils étaient également plus intelligents. En réalité, le volume de la boîte crânienne est tout simplement — et très logiquement — proportionnel à la taille du corps.

    Pour autant, l'étude publiée le 20 février dernier dans la revue PNAS démontre que cerveaux masculins et féminins sont effectivement différents. L'IA a d'abord été entraînée grâce à l'analyse de près de 800 IRM de l'activité neuronale de différentes parties du cerveau : pour chaque IRM, les chercheurs lui ont indiqué si elle appartenait à un participant de sexe masculin ou féminin. L'algorithme a ainsi pu apprendre à associer chaque image cérébrale en trois dimensions à un sexe, sans qu'aucune autre information ne lui soit fournie. Puis, les neurologues ont littéralement mis l'IA à l'épreuve en lui soumettant une autre série de 200 IRM. Verdict sans appel : son taux de réussite s'est élevé à 90 % quand il s'est agi de dire si l'IRM correspondait à un cerveau d'homme ou de femme. « Sans que les scientifiques aient spécifié un type d'activité au sein de régions cérébrales précises, l'algorithme semble avoir réussi à identifier une signature cérébrale du sexe biologique », a commenté Christophe Rodo, neuroscientifique et créateur du podcast La tête dans le cerveau, pour Le Figaro.« Dans nos études, nous avions étudié les différences anatomiques, expliquait récemment le chercheur Franck Ramus sur l'antenne d'Europe 1. Nous avions effectivement trouvé un certain nombre de différences dans la structure des hommes et des femmes, et qui ne se ramènent pas juste à une différence de volume. Dans cette nouvelle étude, ils ont plutôt regardé les activations cérébrales des participants pendant qu'ils ne faisaient rien dans l'IRM. Ils sont arrivés remarquablement bien à classifier les cerveaux d'hommes et de femmes. C'est un résultat déjà obtenu dans différentes études. Là, il est plus robuste. » En effet, la performance de l'IA a été confirmée par la suite sur d'autres IRM provenant des États-Unis et d'Allemagne.

    Comment expliquer la réussite de cette étude ? Pour y parvenir, l'intelligence artificielle a avant tout étudié le repos et les émotions comme critères de différenciation. Elle a analysé le « mode par défaut » (MPD) de notre cerveau, la partie s'activant durant notre repos et pendant que nous rêvons. Elle s'est aussi fondée sur l'activité spécifique des réseaux neuronaux liés au traitement des émotions : le striatum (qui régule la motivation et les impulsions), ainsi que le système limbique (impliqué dans la mémoire et le contrôle des émotions). Reste maintenant à parvenir à tirer les conséquences de ces résultats. « Il est très difficile de leur donner une signification claire », estime le professeur Reynier, médecin biologiste au CHU d'Angers, pour Le Figaro. Cela pourrait signifier que nous aurions un mode de traitement des informations différent selon notre sexe biologique, qui pourrait notamment s'observer sur le plan comportemental mais aussi dans certaines pathologies ». En effet, certaines pathologies cérébrales touchent plus un sexe que l'autre, sans que l'on sache encore pourquoi. C'est le cas de la maladie d'Alzheimer qui atteint plus les femmes, quand la maladie de Parkinson concerne plus les hommes. Les auteurs de l'étude espèrent que cette IA contribuera demain à améliorer le traitement et la prise en charge des patients.

    Pour aller plus loin :

    Les femmes et les hommes ont-ils le même cerveau ?

    >>> Lire l'article sur le site de RTL

  • Le pèlerinage de Chartres s’attend à une affluence record

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    Mathilde de Robien - publié le 16/04/24 in « Aleteia »

    "Le pèlerinage de Chartres organisé par Notre-Dame de Chrétienté à la Pentecôte s'attend à une affluence record pour la deuxième année consécutive."

    Le traditionnel pèlerinage de Pentecôte organisé par Notre-Dame de Chrétienté, qui se déroule cette année du 18 au 20 mai 2024, affiche déjà presque complet, un mois avant le coup d’envoi. Les pèlerins ralliant l’église Saint-Sulpice (Paris) à Notre-Dame de Chartres seront encore plus nombreux cette année qu’en 2023, assurent les organisateurs. Déjà en 2023, le pèlerinage avait rassemblé 16.000 personnes, un record qui avait contraint les organisateurs à clore les inscriptions quinze jours avant le pèlerinage. Cette année, les pèlerins pourraient être environ 2.000 de plus.

    Les organisateurs, tenus par les contraintes administratives, tablent sur une croissance de 10 à 11% pour l’édition 2024. Les inscriptions pour les familles sont déjà closes depuis huit jours, et les inscriptions “adultes” le seront le 16 avril au soir. Il reste néanmoins des places pour les enfants et les “pastoureaux” (13-16 ans). “Les inscriptions ont été anticipées très tôt cette année, notamment par les personnes qui n’ont pas pu participer l’année dernière faute de place”, explique Notre-Dame de Chrétienté. Il est cependant possible de s’inscrire pour rejoindre la colonne le dernier jour du pèlerinage, à la dernière halte avant Chartres, à Saint-Prest, et de marcher deux heures avant la messe de clôture célébrée cette année par le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ces derniers mois, il a multiplié les prises de parole, parfois peu amènes, sur de récentes décisions du Vatican.

    Des aménagements nécessaires

    Cette croissance importante attendue nécessite quelques aménagements pour encadrer un si grand nombre de pèlerins. Les bivouacs s’étendront cette année sur des surfaces plus grandes que celles des années précédentes. Et ce n’est pas une, mais deux colonnes de marcheurs, qui s’élanceront à deux heures d’intervalle depuis Saint-Sulpice afin de pouvoir absorber le flux de pélerins. Un premier groupe s’élancera dès 7 heures le samedi matin, et participera à la messe le soir au bivouac de Choisel, tandis que le deuxième groupe démarrera par la messe à Paris avant de prendre la route.

    Autant de pèlerins qui seront amenés à méditer sur les fins dernières, autour du thème : “Je veux voir Dieu”. “La fin dernière n’est pas le baisser de rideau. La fin, c’est le bien absolu, c’est ce qui attire et oriente tout. La fin dernière, c’est Dieu”, souligne l’abbé Jean de Massia, aumônier général de Notre-Dame de Chrétienté. “Cette fin donne tout son enjeu, toute son importance et sa beauté à la vie humaine. Nous sommes des pèlerins : notre patrie se trouve dans les cieux. Seule la pensée de la vie éternelle donne du sens à nos combats terrestres.”

    Lire aussi :[REPORTAGE] Joie éclatante et ferveur des pèlerins arrivant à Chartres

    Lire aussi :L’éternelle jeunesse du “Pélé de Chartres” "

  • "La situation à Goma est grave. Nous craignons une insécurité généralisée dans l'Est de la RDC", déclare le Cardinal Ambongo

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D.CONGO - "La situation à Goma est grave. Nous craignons une insécurité généralisée dans l'Est de la RDC", déclare le Cardinal Ambongo

    18 avril 2024  
     

    Kinshasa (Agence Fides) - "La situation à Goma et dans ses environs s'aggrave de jour en jour", a déclaré à l'Agence Fides le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque métropolitain de Kinshasa, en référence à la capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où, depuis 2021, la guérilla du M23 a repris les armes, conquérant plusieurs localités.
    Le M23 continue de conquérir des territoires alors que l'armée congolaise se trouve dans une situation de confusion totale", déclare le Cardinal. "Ce que nous craignons le plus, c'est le risque d'une insécurité généralisée d'abord à Goma et plus généralement dans tout l'Est du pays". "En effet, le gouvernement a distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés, comme le Wazalendo, mais aussi à certains appartenant aux FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, groupe fondé au début des années 2000 par les survivants de l'ancien régime hutu rwandais, ndlr), en espérant que ces groupes soutiendraient l'armée face à l'avancée du M23. Tous ces groupes sont aujourd'hui bien armés et c'est la population qui en paie le prix, générant toutefois un risque d'insécurité généralisée", souligne le cardinal Ambongo.

    Le terme "Wazalendo" ("patriotes" en swahili) désigne un ensemble de groupes qui ont pris les armes pour défendre la population contre le M23. Cependant, son inspirateur Éphraïm Bisimwa, leader d'une secte messianique locale, a été condamné à mort en octobre dernier pour les graves incidents du 30 août 2023 contre la présence des Casques bleus de la MONUSCO (Mission de l'ONU en RDC) à Goma, qui ont causé la mort de plus de 50 personnes.

    "Avec l'arrestation et la condamnation à mort de l'inspirateur du Wazalendo, il est devenu clair que ce groupe n'est pas homogène ; même certains de ses membres sont passés dans les rangs du M23. Il est difficile de contrôler ces groupes armés qui se réfèrent à autant de chefs", affirme le cardinal Ambongo, selon qui le gouvernement congolais a de lourdes responsabilités dans la gestion de la crise à l'est du pays

    Au lieu de renforcer l'armée régulière avec des soldats sélectionnés et bien formés, le gouvernement a fait le choix, à notre avis dangereux, d'armer ces groupes qui finissent par devenir un danger pour la population, en agressant les citoyens, en commettant des vols et des meurtres, et en se lançant dans le commerce illégal des minerais extraits des mines artisanales de la région", ajoute-t-il.

    "Les évêques de la province ecclésiastique de Bukavu ont fait une analyse très lucide de la réalité vécue dans l'est de la RDC ", a poursuivi le Cardinal, se référant à la note pastorale publiée à la mi-avril (voir Fides 17/4/2024). "L'Église elle-même se trouve dans une situation dangereuse dans cette région", souligne-t-il. "C'est pourquoi les évêques de la Province de Bukavu, comme nous tous au niveau national de la CENCO (Conférence épiscopale nationale congolaise), ont fait le choix d'accompagner la population en ce moment difficile. Le sens de notre sollicitude pastorale à l'égard d'un peuple qui souffre est de se demander "comment pouvons-nous manifester un peu de l'amour et de la miséricorde de Dieu" à ce peuple qui souffre. C'est ce que l'Église essaie de faire, mais ce n'est pas toujours facile", conclut-il. (LM) (Agence Fides 18/4/2024)

  • Petite réflexion sur une conférence à Bruxelles (cardinal Müller)

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    Du cardinal Müller sur kath.net/news :

    Petite réflexion sur une conférence à Bruxelles

    « Les militants fascistes de gauche ont vivement salué le retrait du droit fondamental à la liberté de réunion des organisateurs, des participants et des orateurs du congrès multiculturel Nat-Con, qui étaient en grande partie juifs. » Par Gerhard Card. Muller, Rome

    19 avril 2024

    Rome-Bruxelles (kath.net) La réaction névrotique compulsive des idéologues hostiles à la réunion de la Conférence nationale du conservatisme à Bruxelles (17 avril 2024), organisée par la Fondation Edmund Burke et l'Institut Herzl, était prévisible. Les militants fascistes de gauche ont vivement salué le retrait du droit fondamental à la liberté de réunion des organisateurs, participants et orateurs de ce congrès international et multiculturel, qui étaient en grande partie juifs.

    Dans leur frénésie victorieuse face aux quelques centaines de visiteurs qu'ils ont qualifiés de « de droite » et de « nazis », ils ont négligé le fait que le maire local responsable de l'instrumentalisation illégale de la police avait lui-même été expulsé du parti socialiste parce qu'il aurait - comme le rapportent les médias - nié le génocide arménien et aurait des relations floues avec les groupes terroristes en Turquie.

    Concernant ma part, il faut dire que je n'ai pas été invité en tant qu'homme politique et que je ne me serais pas exprimé de manière partisane, mais en tant que théologien pour discuter publiquement de l'idée d'une Europe chrétienne avec un professeur de philosophie de l'Université. de Cambridge. Quiconque n'est pas aveuglé par l'idéologie totalitaire dans sa perception de la réalité, mais reconnaît plutôt la dignité de l'homme à l'image de Dieu comme mesure et limite de la politique, devrait savoir que la tradition judéo-chrétienne de l'Europe est le meilleur remède contre le l'attaque contre les droits humains fondamentaux le glissement des démocraties pluralistes vers un système de gouvernement totalitaire (cf. les études de Hannah Arendt et de l'historien israélien Jacob Leib Talmon sur l'alternative entre démocratie libérale et totalitaire).

    Le maire de quartier susmentionné et ses camarades d'extrême gauche ont involontairement révélé leur rechute idéologique dans l'étatisme absolutiste lorsque, dans un accès d'autodérision consternant, ils ont proclamé Bruxelles zone de non-droit. Les instances judiciaires compétentes et de nombreux représentants des États de droit européens ont condamné ses actions comme antidémocratiques. En effet, le titulaire d'un mandat dans une communauté démocratique n'est pas le maître et le propriétaire de son territoire selon le principe de l'absolutisme des débuts de l'ère moderne, "à qui appartient la terre, à qui appartient la religion/confession" (cuius regio - eius religio), c'est-à-dire que le détenteur du pouvoir politique a le droit d'imposer par la force sa propre confession religieuse aux citoyens, aux sujets et aux serfs. C'est à cela que correspondent aujourd'hui les idéologues fascistes, nationaux-socialistes, communistes, gender-wokistes (c'est-à-dire hostiles au mariage et à la famille) et infanticides (c'est-à-dire favorables à l'avortement), qui veulent dicter à tous les habitants du territoire qu'ils dominent ce qu'ils doivent penser et ce qu'ils doivent manger ou comment ils doivent parler et s'habiller. Ils estiment qu'ils ont autant le droit de punir leurs concitoyens marqués comme dissidents par leurs idées fixes en les marquant au fer rouge, en les bannissant, en les privant de liberté et en les privant de leurs biens (blocage des comptes bancaires) que les souverains absolutistes d'autrefois et que les dictateurs politiques et d'opinion totalitaires d'aujourd'hui, dont le manque abyssal d'éducation est la plus grande torture pour tous ceux qui savent se servir de leur intelligence donnée par Dieu.

  • Dignitas Infinita et l'idolâtrie de l'homme

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    Une opinion de John A. Monaco sur Crisis Magazine :

    18 avril 2024

    Dignitas Infinita et l'idolâtrie de l'homme

    À l'heure des médias de masse et de l'accès permanent à Internet, le processus de réception théologique peut souvent être précipité et maladroit. La course est lancée, pour ainsi dire, pour forger et brandir le dernier "point de vue" sur n'importe quel sujet, document ou entretien papal de l'Église. Quelques minutes à peine après l'introduction de Dignitas Infinita par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF), les cercles des médias sociaux catholiques se sont embrasés de réactions spontanées, en particulier en raison de la première ligne du document : "Toute personne humaine possède une dignité infinie...".

    Je crois qu'il y a une conversation importante à avoir sur le concept de dignité humaine et sur la mesure dans laquelle nous pouvons dire que les humains possèdent une dignité "infinie", même si c'est d'une manière très limitée et analogique. Il y a déjà eu de solides analyses du document et de ses éventuelles limites. Mais en se focalisant presque exclusivement sur le sens du mot "dignité ", nous risquons de perdre de vue quelque chose de bien plus important, à savoir qu'avec Dignitas Infinita, nous voyons le joyau de la couronne d'un anthropocentrisme pleinement enraciné, qui tache les vitres de l'Église postconciliaire.

    L'anthropocentrisme est la croyance explicite ou implicite que l'homme est l'entité centrale de la création. Tout comme l'héliocentrisme et le géocentrisme affirment que le soleil ou la terre sont respectivement au centre de l'univers, l'anthropocentrisme considère l'homme comme le centre de toutes choses.

    L'anthropocentrisme est l'une des accusations souvent portées par les critiques de la réforme liturgique post-conciliaire, selon laquelle, à la suite du Concile Vatican II (1962-1965), la liturgie romaine s'est inversée, passant de l'adoration de Dieu à l'adoration de l'homme. Des livres allant de They Have Uncrowned Him de l'archevêque Marcel Lefebvre à Work of Human Hands du père Anthony Cekada ont mis en lumière la façon dont le rite réformé étouffe le doxologique, le numineux et le mystérieux. Dans le Novus Ordo, la Liturgie de la Parole est principalement didactique - les lectures ne sont pas chantées, elles sont prononcées en langue vernaculaire et peuvent être lues par n'importe qui. Le prêtre fait face au peuple (ad populum), et les défenseurs de cette orientation liturgique font appel à sa base historique (douteuse) et au fait qu'elle reflète la "nouvelle ecclésiologie" inclusive enseignée par Vatican II.

    Bien sûr, l'affirmation selon laquelle le Novus Ordo vise à "adorer l'homme" est réductrice et n'aide pas à formuler des critiques plus nuancées de la réforme liturgique. Mais on ne peut nier que l'ensemble de la réforme liturgique post-conciliaire reflète une inquiétude générale selon laquelle les formes antérieures de culte et de prière dans l'Église catholique romaine n'engageaient pas vraiment le peuple ou ne parlaient pas à "l'homme moderne".

    En d'autres termes, des sacrifices - autres que celui du Christ sur l'autel - devaient être faits. Les églises construites avec grandeur et majesté devaient être "rénovées" afin de favoriser une participation active aux cérémonies liturgiques. La division entre ordonnés et laïcs, religieux et séculiers, devait être abolie. L'ancien trésor de chants liturgiques, de bénédictions, de sacramentaux, de vêtements et autres était une pierre d'achoppement dans la capacité de l'homme moderne à comprendre le culte catholique. Que le Novus Ordo adore ou non l'homme ou Dieu (et je crois qu'il adore ce dernier), il n'en reste pas moins que la préoccupation première qui a présidé à sa genèse était de savoir comment il profiterait à l'homme, et non comment il pourrait offrir une plus grande adoration à Dieu.

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  • A relire d'urgence : la Lettre de Jean-Paul II aux familles (février 1994)

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    LETTRE DU PAPE JEAN-PAUL II AUX FAMILLES

    Chères familles !

    1. La célébration de l'Année de la Famille m'offre l'heureuse occasion de frapper à la porte de votre maison, moi qui voudrais vous saluer avec une grande affection et m'entretenir avec vous. Je le fais par cette Lettre, en prenant pour point de départ l'expression de l'Encyclique Redemptor hominis, que j'ai publiée dès le début de mon ministère de Successeur de Pierre. J'écrivais alors : l'homme est la route de l'Eglise (1).

    Par cette expression, je voulais évoquer avant tout les innombrables routes le long desquelles l'homme chemine, et je voulais en même temps souligner le profond désir de l'Eglise de l'accompagner dans cette marche sur les routes de son existence terrestre. L'Eglise prend part aux joies et aux espoirs, aux tristesses et aux angoisses (2) de la marche quotidienne des hommes, dans la conviction intime que c'est le Christ lui-même qui l'a envoyée sur tous ces sentiers : c'est lui qui a confié l'homme à l'Eglise, qui l'a confié comme « route » de sa mission et de son ministère.

    La famille, route de l'Eglise

    2. Parmi ces nombreuses routes, la famille est la première et la plus importante : c'est une route commune, tout en étant particulière, absolument unique, comme tout homme est unique ; une route dont l'être humain ne peut s'écarter. En effet, il vient au monde normalement à l'intérieur d'une famille ; on peut donc dire qu'il doit à cette famille le fait même d'exister comme homme. Quand la famille manque, il se crée dans la personne qui vient au monde une carence préoccupante et douloureuse, qui pèsera par la suite sur toute sa vie. L'Eglise se penche avec une affectueuse sollicitude vers ceux qui vivent une telle situation, car elle connaît bien le rôle fondamental que la famille est appelée à remplir. Elle sait, en outre, que normalement l'homme quitte sa famille pour réaliser à son tour, dans un nouveau noyau familial, sa vocation propre. Même s'il choisit de rester seul, la famille demeure pour ainsi dire son horizon existentiel, la communauté fondamentale dans laquelle s'enracine tout le réseau de ses relations sociales, depuis les plus immédiates, les plus proches, jusqu'aux plus lointaines. Ne parlons-nous pas de « famille humaine » à propos de l'ensemble des hommes qui vivent dans le monde ?

    La famille a son origine dans l'amour même du Créateur pour le monde créé, comme il est déjà dit « au commencement », dans le Livre de la Genèse (1, 1). Dans l'Evangile, Jésus le confirme pleinement : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16). Le Fils unique, consubstantiel au Père, « Dieu, né de Dieu, Lumière née de la Lumière », est entré dans l'histoire des hommes par la famille : « Par son Incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme, 1 il a aimé avec un cœur d'homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (3). Si donc le Christ « manifeste pleinement l'homme à lui-même » (4), c'est d'abord par la famille dans laquelle il a choisi de naître et de grandir qu'il le fait. On sait que le Rédempteur est resté caché à Nazareth pendant une grande partie de sa vie, « soumis » (Lc 2, 51), en tant que « Fils de l'homme », à Marie sa Mère, et à Joseph le charpentier. Cette « obéissance » filiale n'est-elle pas la première expression de l'obéissance à son Père « jusqu'à la mort » (Ph 2, 8) par laquelle il a racheté le monde ?

    Le mystère divin de l'Incarnation du Verbe a donc un rapport étroit avec la famille humaine. Et cela, non seulement avec une famille, celle de Nazareth, mais en quelque sorte avec toute famille, d'une manière analogue à ce que dit le Concile Vatican II à propos du Fils de Dieu qui, par l'Incarnation, « s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (5). A la suite du Christ « venu » dans le monde « pour servir » (Mt 20, 28), l'Eglise considère que servir la famille est l'une de ses tâches essentielles. En ce sens, l'homme et la famille également constituent « la route de l'Eglise ».

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  • En Iran, c’est le temps de la passion pour les chrétiens; mais le pape écoute les ayatollahs...

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    En Iran, c’est le temps de la passion pour les chrétiens. Mais le pape écoute les ayatollahs

    17 avril 2024

    Dans la « guerre mondiale par morceaux » si souvent dénoncée par le Pape François, la République islamique d’Iran est l’un des protagonistes les plus aguerris et redoutés. Et pourtant, rien ne semblait pouvoir troubler les rapports tranquilles entre le régime de Téhéran et le Saint-Siège, avant l’attaque contre Israël d’il y a quelques jours.

    Quelques heures après l’attaque, le Pape François à déclaré pendant le « Regina Caeli » du dimanche 14 avril que « personne ne doit menacer l’existence d’autrui ». Avec une allusion transparent à la volonté ouverte de l’Iran de détruire « l’entité sioniste ».

    Mais il est difficile de savoir si ce sévère avertissement marquera un tournant dans les rapports entre le Saint-Siège et Téhéran. Parce que jusqu’à hier, rien ne semblait pouvoir les troubler, pas même les mauvaises nouvelles sur la manière dont les chrétiens y sont traités.

    Dans son message « urbi et orbi » de Pâques, tandis qu’il énumérait les foyers de conflits et de violence dans le monde, François n’a pas cité l’Iran. Et dans son discours de début d’année au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, il n’en a fait mention que pour souhaiter un accord rapide sur la question du nucléaire iranien et se féliciter des soixante-dix années de relations diplomatiques avec Téhéran, établies en 1954 et sorties non seulement indemnes mais encore plus fortes de la révolution khomeyniste de 1979.

    Le 5 novembre dernier, au plus fort de la guerre entre Israël et le Hamas, le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé le Pape François au téléphone et a eu avec lui une longue conversation, dont le contenu a été rendu public dans un compte-rendu officiel de Téhéran.

    Si l’on en croit ce compte-rendu, le président Raïssi aurait dénoncé le bombardement d’une église à Gaza comme exemple des « pratiques d’apartheid d’Israël non seulement contre les musulmans palestiniens mais également contre les autres religions divines » ; il aurait soutenu que défendre le peuple de Palestine opprimé était le « devoir de toutes les religions abrahamiques, en ce compris les chrétiens » ; il aurait demandé au Pape d’user de son autorité en Occident pour arrêter l’agression israélienne. Et François – toujours selon ce compte-rendu – aurait « apprécié » et partagé les positions exprimées par Raïssi.

    Mais, au cours de cette conversation téléphonique, le président iranien aurait également évoqué avec le Pape les relations entre l’Iran et le Saint-Siège, les définissant comme « très bonnes », en particulier en ce qui concerne la « latitude donnée aux chrétiens d’accomplir leurs pratiques religieuses et de jouir des mêmes droits que tous les citoyens », au point que « non seulement les chrétiens d’Iran, mais également ceux d’Arménie, d’Irak et de Syrie considèrent la République islamique d’Iran comme un refuge, parce que nous ne défendons pas seulement les droits des peuples musulmans mais également ceux des chrétiens ». Là encore, selon le compte-rendu, sans susciter aucune objection de la part de son interlocuteur.

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  • L'ONU condamne à nouveau le Pakistan pour les enlèvements, les conversions et les mariages forcés de jeunes filles chrétiennes et hindoues

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    L'ONU condamne à nouveau le Pakistan pour les enlèvements, les conversions et les mariages forcés de jeunes filles chrétiennes et hindoues

    04/16/2024

    Le 11 avril 2024, une déclaration énergique a exhorté les autorités pakistanaises à respecter leurs obligations internationales.

    Le 11 avril 2024, les Nations Unies ont exprimé pour la deuxième fois dans une déclaration officielle leur préoccupation concernant l'enlèvement, la conversion forcée à l'islam et le mariage forcé de jeunes filles appartenant à des minorités religieuses au Pakistan. Le premier document de l'ONU sur la question avait été publié le 16 janvier 2023.

    La nouvelle déclaration est signée par Tomoya Obokata, rapporteur spécial sur les formes contemporaines d'esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences ; Siobhán Mullally, rapporteur spécial sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants ; Nicolas Levrat, rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités ; Nazila Ghanea, rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction, ainsi que par les membres du groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l'égard des femmes et des filles, Dorothy Estrada Tanck (présidente), Claudia Flores, Ivana Krstić, Haina Lu et Laura Nyirinkindi.

    La situation ne s'est pas améliorée par rapport à 2023, indique le texte. "Les filles chrétiennes et hindoues restent particulièrement vulnérables à la conversion religieuse forcée, à l'enlèvement, à la traite, au mariage précoce et forcé, à la servitude domestique et à la violence sexuelle. L'exposition des jeunes femmes et des filles appartenant à des communautés religieuses minoritaires à ces violations odieuses des droits de l'homme et l'impunité de ces crimes ne peuvent plus être tolérées ou justifiées".
    Le document note que "les mariages forcés et les conversions religieuses de filles appartenant à des minorités religieuses qui ont été obtenus sous la contrainte sont validés par les tribunaux, qui invoquent souvent le droit religieux pour justifier le maintien des victimes auprès de leurs ravisseurs au lieu de les autoriser à les rendre à leurs parents. Les auteurs échappent souvent à toute responsabilité, la police rejetant les crimes sous prétexte de "mariages d'amour".

    "Bitter Winter" a couvert plusieurs cas de ce type, où les filles enlevées étaient mineures, alors que les tribunaux pakistanais affirmaient que leurs certificats de naissance étaient "incorrects" et qu'elles avaient en fait un "âge biologique" supérieur à 18 ans. Le document des Nations unies mentionne le cas de la chrétienne "Mishal Rasheed - une jeune fille qui a été enlevée sous la menace d'une arme à feu alors qu'elle se préparait à aller à l'école en 2022. Rasheed a été agressée sexuellement, convertie de force à l'islam et contrainte d'épouser son ravisseur". Un autre cas, ajoute le texte, s'est produit le 13 mars 2024, lorsqu'"une jeune chrétienne de 13 ans aurait été enlevée, convertie de force à l'islam et mariée à son ravisseur après que son âge ait été enregistré comme étant de 18 ans sur le certificat de mariage".

    Mishal Rasheed. From X.

    Mishal Rasheed. De X.

    Les autorités pakistanaises doivent promulguer et appliquer rigoureusement des lois garantissant que les mariages ne sont contractés qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux, et que l'âge minimum du mariage est porté à 18 ans, y compris pour les filles. Toutes les femmes et les filles doivent être traitées sans discrimination, y compris celles qui appartiennent aux communautés chrétienne et hindoue, voire à d'autres religions et croyances.

    Les Nations unies demandent instamment au Pakistan "de traduire les auteurs en justice, d'appliquer les protections juridiques existantes contre les mariages d'enfants, les mariages précoces et forcés, les enlèvements et la traite des filles appartenant à des minorités, et de respecter les obligations internationales du pays en matière de droits de l'homme".