Mgr Léonard : le disc-jockey de « La Libre » change de disque (16/01/2012)

leo_0020_go_0020_6x48gr.jpgNon, le chroniqueur « religieux » de La Libre ex Belgique ne mange pas du Léo tous les matins !

A preuve : aujourd’hui, Christian Laporte vante les qualités du chanteur, à défaut d’apprécier la chanson. Voici les paroles du disque demandé :

« Mgr Léonard poursuit sa tournée des doyennés de l’archidiocèse. Le voici à Hal pour dix jours. L’archevêque a déjà marqué des points, à peine arrivé sur place.

Ambiance

Sans grandes orgues, ni trompettes thébaines, l’archevêque de Malines-Bruxelles poursuit, sans jamais se laisser désemparer par les humeurs politiques ou sociétales du moment, sa tournée des doyennés de son méga-diocèse. Après avoir visité de fond en comble le vicariat de Bruxelles, il poursuit sa découverte du Brabant flamand et, last but not least, il mettra le cap sur le Brabant wallon. Pendant une pleine semaine encore, il est accueilli dans le doyenné de Hal, qui couvre pas moins de vingt-six paroisses de Hal, Leeuw-Saint-Pierre, Beersel ainsi que de Rhode, Linkebeek et Drogenbos.

Le prélat a beau afficher 71 printemps au compteur depuis le mois de Marie dernier, il n’en manifeste pas moins toujours le même intérêt et visiblement un réel plaisir d’aller à la rencontre de ses ouailles sur le terrain.

Et ça, dans la langue de Voltaire comme dans celle de Bart De Wever. On sait qu’il s’en était récemment pris non pas à l’homme qu’est le président de la N-VA - il le trouve intelligent - mais à son programme, qui divise bien plus qu’il ne réunit ; depuis lors, il a rectifié le tir mais bon, dans une zone où la moutarde communautaire monte plus vite au nez qu’ailleurs, on pouvait se demander comment il allait aborder ce nouveau tournant. Et aussi à l’inverse comment il allait y être accueilli. D’autant plus que Hal est aussi la ville de Mark Demesmaeker, député régional et échevin flamand N-VA qui ne brille pas par une grande courtoisie linguistique puisqu’il y avait fait interdire la moindre affichette électorale francophone. Mais Mgr Léonard, contrairement à ce que croient ses contempteurs, peut aussi être un fin diplomate et s’adapter aux réalités du lieu, d’autant plus que contrairement à ce que les nationalistes flamands essaient de démontrer, notamment dans les colonnes de "’T Pallieterke", l’actuel "numero uno" de l’Eglise catholique n’a rien en commun avec le flamandophobe cardinal Mercier d’avant-hier ou avec le bruxellissime - au mauvais sens de dikkenek - cardinal Suenens, qui n’avait guère d’accointances avec ses brebis archiépiscopales au point de négliger la montée en puissance du "Walen buiten" louvaniste.

Non, "Andreas-Jozef Léonard", comme il s’est présenté à Hal, a toujours cultivé sa connaissance des autres langues nationales et il s’en tire bigrement bien, lorsqu’il célèbre en néerlandais.
Mieux : il ne jette pratiquement jamais un œil sur le texte de son homélie dans la langue du crû mais, fidélissime à sa ligne léonardo-romaine, l’archevêque n’hésite pas à tancer "en direct" et sans devoir chercher ses mots les fidèles de la messe d’accueil à l’église Sint-Rochus lorsqu’il constate, à son grand dam, qu’ils restent assis pendant le "Gloria", ne leur concédant "in fine" que "(son) respect pour des attaques de rhumatisme !"

Mais ce langage franc et direct passe bien auprès des chrétiens hallois dont certains sont visiblement venus pour voir une "star", un "Bekende Vlaming" d’adoption puisqu’il n’est Malinois que depuis février 2010. Ils doivent aussi être nombreux à penser comme ce responsable paroissial qui nous souffle que "Mgr Léonard n’est pas vraiment (sa) tasse de thé mais il a au moins le mérite de dire ce qu’il pense. Et aussi de le faire "

De fait, à la fin de l’office, l’archevêque nous confie qu’il n’a pas vraiment changé d’opinion depuis les déclarations de Laurette Onkelinx et, visiblement, cela ne l’empêchera pas de bien dormir chez le doyen Raymond Decoster, qui lui a peaufiné son programme.

Rien n’a été oublié ici : il ira à la rencontre de toutes les dimensions chrétiennes locales, en ce inclus des chrétiens francophones pour lesquels il célébrera une eucharistie à Rhode.
Pas question de provocation ou de Dieu sait quelle mise en exergue communautaire, l’archevêque insiste plutôt sur l’autre rencontre rhodienne à la manière de Taizé où il n’est pas exclu qu’il puisse rencontrer un paroissien qui a nom Herman Van Rompuy.

Mais chaque chose en son temps : invité d’honneur de l’action de la Sint-Rochusparochie, qui a permis de rénover des petites chapelles, l’archevêque se félicite évidemment de cette vénération pour les saints comme sainte Anne ou saint Roch mais réserve encore une surprise à ceux qui sont venus le saluer en interprétant par cœur, alstublieft, une chanson populaire du compositeur néerlandais Jules de Corte, "Ik zou wel eens willen weten", où la salle reprend le refrain avec enthousiasme oubliant que l’archevêque est un né-natif namurois

Et puis, tel un vrai politicien en campagne, il passe de table en table, réservant à tous quelques mots sympas. »

Référence : Un archevêque sur le terrain

Oui,  « il a du style » ce sacré Léonard, mais pas aussi racoleur qu’on pourrait croire à la lecture des cent lignes de M. Laporte. Chez lui, la simplicité va de pair avec l’authenticité du message.

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