Quelle est cette différence capitale ? Si, dans la doctrine sociale de l'Eglise, l'Etat a la responsabilité de la redistribution des richesses, ce sont bien les entreprises, petites, moyennes et grandes - et donc l'esprit d'initiative et de responsabilité personnelles - qui doit produire ces richesses. Et non l'économie encadrée, de près ou de loin, par l'Etat.
Des responsables d'entreprises qu'il importe d'encourager et de soutenir sur qui repose aussi la responsabilité du dialogue social avec les syndicats.
On trouve en Europe, deux illustrations concrètes de ce style où souci social et souci économique sont combinés avec souplesse dans un tissu d'entreprises souvent familiales, vecteurs de richesses pour leur région et extrêmement dynamiques sur le plan technologique et commercial : l'Italie (au nord de Rome) et l'Allemagne.
Ce raccourci est évidemment simpliste. Il faudrait ajouter beaucoup d'autres raisons pour comprendre la différence entre doctrine sociale de l'Eglise et le socialisme actuel : du coté de l'éthique (mariage gay, euthanasie), du côté de laïcité et dans bien d'autres secteurs.
Discernement
Mais ces deux conceptions, apparemment proches, sous l'angle de la justice sociale, sont philosophiquement très opposées.
Concrètement l'Eglise ne donne plus de consignes de votes. Personne ne les suivrait d'ailleurs. Elle a publié en octobre dernier, des critères de discernement intéressants mais tellement détaillés qu'ils peuvent convenir à toutes les opinions...
La curiosité est de voir la difficulté de l'Eglise de France à hiérarchiser ses propres critères. Comme si elle refusait de montrer son opinion. Certains évêques s'y sont risqués récemment. Ils ont été aussitôt critiqués, à la gauche de l'Eglise, pour leur choix.
Dans certains milieux ecclésiaux c'est toujours un quasi péché de voter à droite. Les catholiques votent pourtant majoritairement en ce sens.
Commentaires
Le capitalisme privé et le capitalisme d'État (ou socialo-communisme) sont les deux rejetons d'un même matérialisme athée, né à partir d'une idéologie très occulte et très sombre, dite (par ironie ?) des Lumières.
Les gens sont pressés comme citrons par ces deux formes de capitalisme, cette idolâtrie du veau d'Or, du dieu Argent. Ils sont obligés de payer, aussi bien comme consommateurs que comme contribuables. Et comme contribuables, c'est imposé, on ne peut y échapper, même quand on nous fait payer pour des choses qui ne nous plaisent pas.
Les grosses multinationales et les États sont les nouveaux monstres qui s'engraissent sur les hommes. Homère avait évoqué le mythe du cyclope Polyphème, qui tenait sous sa coupe des prisonniers humains dont il se nourrissait. Le nouveau Cyclope d'aujourd'hui s'appelle Capitalisme (quelle que soit sa forme ou son masque). Y aura-t-il un homme libre, un Ulysse, pour nous en délivrer ?
Écrit par : Pauvre Job | 10/05/2012
Christianisme et socialisme sûrement pas mais pour ce regarde les relations de sympathie voire de collaboration entre démocratie-chrétienne et socialisme, il n'y a pas le moindre doute.
Voir à ce sujet l'opinion de Jean Madiran à propos du statut quasi-officiel de Jacques Delors dans l'Eglise de France.
Écrit par : gisbald | 10/05/2012
Pour toutes ces raisons, il est essentiel que la Démocratie Chrétienne garde sa spécificité par rapport à la "droite" comme de la "gauche", n'en déplaise à ceux qui ont trouvé pertinent de transformer le PSC en CdH il y a quelques années...
Écrit par : JLC | 11/05/2012