Une pratique médicale considérée comme normale aux Pays-Bas est dénoncée comme étant moralement problématique (27/07/2012)

Pays-Bas : la "sédation palliative", une pratique "moralement problématique"

source : gènéthique.org

Aux Pays-Bas, la "sédation palliative" est reconnue comme une "pratique médicale normale". Toutefois, trois auteurs hollandais font valoir, dans le Journal of Medical Ethics, que "des aspects moralement problématiques", inhérents à cette pratique, méritent l’attention. En effet, une étude de 2004 montre que dans 17% des cas, les médecins utilisent la "sédation palliative" pour mettre fin à la vie.

Selon les trois auteurs, la "sédation palliative" a fait l’objet de controverses aux Pays-Bas. C’est pourquoi l’association Royal Dutch Medical a émis en 2005 des directives relatives à la mise en œuvre de cette pratique.   

Selon ces directives, la "sédation palliative" consiste à administrer des calmants aux patients, de telle sorte que ceux-ci tombent dans un état d’inconscience profonde, durant les deux dernières semaines de leur vie. Pendant cette période, il est également possible d’interrompre leur nutrition et leur hydratation. Il faut noter que ces directives prévoient que la "sédation palliative" ne saurait être assimilable à l’euthanasie.

Face à ce constat, les trois auteurs s’interrogent : "comment le médecin peut-il être certain que l’espérance de vie d’une personne est limitée à deux semaines seulement ?" En outre, le fait de priver une personne de nourriture et d’hydratation conduit inéluctablement à son décès : "c’est simplement une euthanasie, avec d’autres moyens", conclut le responsable d’un comité régional pour l’euthanasie.

Par ailleurs, contrairement à l’euthanasie, et toujours selon les directives, la pratique de la "sédation palliative" ne nécessite pas une prise de décision collégiale : le médecin peut décider seul d’y avoir recours, et c’est fréquemment le cas. Mais, selon les auteurs,  "considérer la consultation [d’une équipe médicale] comme optionnelle, seulement parce que l’imposer conduirait à rapprocher la pratique de la sédation palliative de l’euthanasie, semble constituer un argument qui n’emporte pas la conviction."

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