Le nouvel évêque de Liège veut dépasser les clivages (10/07/2013)

Mgr Jean-Pierre Delville qui sera consacré évêque de Liège le 14 juillet répond aux questions de Christian Laporte et de Paul Vaute dans la Libre :

extraits :

... Lors de votre présentation à la presse, le 31 mai dernier, vous avez cité parmi vos préoccupations celle des vocations. 

En effet, cela me tient à cœur notamment pour avoir présidé le Séminaire de Louvain-la-Neuve et donné cours au Séminaire de Liège. La crise actuelle des vocations ne doit pas être ramenée à la difficulté de vivre le célibat. Les Eglises protestantes connaissent aussi cette crise. Mais il faut revaloriser le profil du futur prêtre. Il faut qu’il soit appelé, désiré, porté. 
 
Vous avez aussi mis l’accent sur le rôle des laïcs et en particulier des femmes. Comment valoriser les vocations qui n’incluent pas le célibat ?
Il ne faut pas se limiter aux intitulés officiels des ministères laïcs comme l’acolytat ou le lectorat. Ils doivent être incarnés dans des activités nouvelles, y compris sociales. L’expérience des pays du Sud, où des laïcs sont responsables de communautés, peut nous aider à cet égard. C’est dans ce cadre que nous pouvons réfléchir au rôle de la femme, non pas comme prêtre mais dans les fonctions où elle a sa place. On voit beaucoup de communautés nouvelles dirigées par des femmes, comme les Focolari avec Chiara Lubich et maintenant Maria Voce. Il y a aussi des secteurs comme la santé et la famille où les femmes ont une sensibilité particulière, même si ce n’est pas exclusif. Il ne faut pas se focaliser sur l’idée de devenir prêtre. Depuis Vatican II, le prêtre n’est plus celui qui fait tout. 
 
Vous avez dit qu’il faut que les "clans" se parlent dans l’Eglise. L’unité dans la diversité, c’est le grand défi ? 
On s’est fort polarisé sur une vision gauche-droite ou progressistes-traditionnalistes. Aujourd’hui, on voit mieux qu’il n’y a pas de position idéale. Il y a des diversités qui sont quand même une richesse. 
 
C’est dans cet esprit que vous allez parfois célébrer la messe selon le rite préconcilaire à l’église du Saint-Sacrement à Liège ? Oui. Il y a une richesse et une beauté dans le rite d’avant Vatican II qui méritent d’être valorisées. Il faut cesser les exclusions réciproques. Eric de Beukelaer, comme doyen du centre-ville, a aussi cette volonté.  ...

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