François, un diplomate aux mains nues (20/06/2014)

De Sandro Magister sur chiesa.espresso :

François, ou la diplomatie des impossibles

Il remplace les négociations par la prière. Il a une préférence pour les armes surnaturelles. Mais il calcule avec une adresse consommée chacune de ses paroles. Ainsi que ses silences, comme dans le cas de la jeune mère soudanaise condamnée à mort uniquement parce qu’elle est chrétienne.

ROME, le 20 juin 2014 – C’est à nouveau un diplomate de carrière, le cardinal Pietro Parolin, qui est à la tête de la secrétairerie d’état. Mais François, qui l’a nommé à ce poste, a changé le visage de la géopolitique du Vatican.

La guerre des mondes dans laquelle le géant qu’était Jean-Paul II a combattu et vaincu n’est plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir. À une époque de conflits personnalisés, de despotes, de factions armées, d’états qui volent en éclats et s’effondrent, la diplomatie se personnalise elle aussi, elle se fait "artisanale", comme aime à le dire le pape François lui-même. Son Argentine n’est pas la Pologne, pays dans lequel une Église du peuple, compacte et fidèle, se dressait contre la dictature. Sous le talon des militaires, l’Église d’Argentine était embarrassée et divisée. Le jeune jésuite Jorge Mario Bergoglio n’en faisait qu’à sa tête, dans une solitude secrète et souveraine.

Aujourd’hui tout ce qu’il fait est public. Mais c’est toujours avec des gestes très personnels, qui paraissent étranges aux diplomates de la vieille école. Comme d’inviter les présidents d’Israël et de Palestine sous la coupole de Saint-Pierre, pour prier.

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