Irak : deux nouvelles villes prises par les djihadistes, 200 000 personnes en péril (04/08/2014)

Lu sur le site web « aleteia » aujourd’hui :

Les peshmerga kurdes ne sont pas parvenus ces deux derniers jours à empêcher les islamistes de l'auto proclamé Etat Islamique de s'emparer de deux nouvelles villes du nord de l'Irak. Selon l'ONU, ces deux défaites risquent de renvoyer jusqu'à 200 000 personnes sur les routes, ce qui ne pourrait que déboucher sur une nouvelle catastrophe humanitaire. Les islamistes de l'EI ont également pris le contrôle de deux gisements pétroliers, Aïn Zalah et Batma, près de Zoumar.

C'est un grave revers pour les forces kurdes en Irak. La prise de Sinjar, ville de 310 000 habitants située à 50 km de la frontière syrienne, vient renforcer la constitution d'un califat islamique à cheval sur l’Irak et la Syrie. Sinjar accueillait par ailleurs plusieurs dizaine de réfugiés chassés des villes prises par les islamistes, notamment des Turcomans chiites, qui ont de nouveau dû fuir vers Dohouk, au Kurdistan irakien.

Par ailleurs, dans la nuit de vendredi à samedi, 23 soldats des forces gouvernementales irakiennes ont été tués à Jourf al-Sakhr, sur la route reliant les bastions insurgés aux villes saintes chiites au sud de Bagdad.

Pour l'instant, les forces kurdes se seraient repliées dans les montagnes, en attendant de recevoir des renforts. Selon certaines sources sur place, mais cette information reste à confirmer, les forces de l'Etat Islamique auraient peu après leur arrivée détruit le sanctuaire de Sayyeda Zeinab, fille de l’imam Ali et figure vénérée de l’islam chiite.

Ici Irak : deux nouvelles villes prises par les djihadistes, 200 000 personnes en péril

Et, pour mémoire :

Affiche MANIFESTATION 6-08-14.jpg

Depuis des siècles, le nombre de chrétiens en Orient ne cesse de diminuer. La stratégie politique des pays occidentaux a toujours été défavorable à ces communautés persécutées sur leur propre terre. L’exode massif s’est accéléré durant le 20ème siècle, notamment suite au génocide de 1915 perpétré par les dirigeants ottomans. Depuis 2003, la communauté internationale assiste muette à un grand nombre d’attentats contre les quartiers chrétiens et les églises pendant et après la guerre contre Saddam Hussein et son gouvernement. Comment rester sans voix quand on sait que les Chrétiens, qui représentaient 20% de la population irakienne dans les années 30, ne sont aujourd’hui plus que 2%. Et l’Irak n’est pas le seul État de la région à s’être vidé de ses chrétiens. La Turquie et dans une moindre mesure la Syrie et l’Iran sont dans le même cas. Ces Chrétiens d’Orient sont les descendants directs des peuples autochtones de la Mésopotamie antique : Araméens, Assyriens, Babyloniens, Chaldéens. Ils utilisent des langues multimillénaires et sont les héritiers des premières civilisations humaines. Les djihadistes ne se contentent pas de chasser les chrétiens, ils détruisent également leurs lieux de culte et de rassemblement ainsi que des sites archéologiques importants. C’est donc également une perte culturelle et historique considérable pour le patrimoine de l’humanité. Alors que le monde libre parle de multiculturalisme et de tolérance on assiste aujourd’hui en Syrie et en Irak à une épuration ethnique sous le regard impuissant de la communauté internationale. Aujourd’hui l’Etat islamique autoproclamé en Irak et en Syrie (EI) est responsable des atrocités commises à l’encontre des chrétiens à Mossoul et contre les autres minorités. Tout humaniste et défenseur des droits de l’Homme de quelque origine qu’il soit ne peut rester indifférent face à ce déchaînement de violence et d’intolérance imposé par les djihadistes de l’EI. Les Chrétiens de Mossoul ont eu le choix, entre se convertir à l’Islam, payer l’impôt islamique et quitter leurs maisons les mains vides sous peine d’être exécuté. Leurs maisons ont été marquées par un N rouge (ن) pour signifier qu’ils étaient chrétiens. Près de 35.000 d’entre eux ont dû fuir Mossoul, sous la menace des djihadistes. Comment ne pas penser aux tragédies et aux années sombres que l’Europe a vécu ? Ces djihadistes qui font de la surenchère sur le prophète rendent la religion musulmane ignorante, intolérante et monstrueuse. Nous attendons des musulmans vivants en Belgique, en Europe et aux Etats-Unis une ferme condamnation au nom du vivre ensemble. Il n’est pas tolérable d’avoir une indignation sélective à l’heure où le Proche et le Moyen Orient connaissent une nouvelle période d’instabilité grave. Il est du devoir de la Belgique, de l’Europe et des Etats-Unis de dénoncer haut et fort l’intolérance et la haine qui menacent en ce moment des populations civiles innocentes. Choqués comme beaucoup de Belges par les atrocités infligées aux Chrétiens d’Irak, les Chrétiens des Eglises Orientales de Belgique (églises syriaque, chaldéenne, maronite, melkite, assyrienne, arménienne, copte...) orthodoxes et catholiques appellent le gouvernement fédéral belge, les institutions européennes et les Etats-Unis à se mobiliser pour : - aider financièrement les familles déplacées vers le Kurdistan (qu’on remercie) et ailleurs, dans l’espoir d’un retour rapide chez eux ; - protéger les Chrétiens en Orient ainsi que les autres minorités et préserver leurs droits et libertés ; - aider l’état irakien à rétablir son autorité sur tout le territoire ainsi que son union nationale ; - infliger des sanctions envers les pays qui soutiennent les djihadistes ; - activer les recherches pour retrouver les 2 évêques (Mgr. Boulos Yazigi et Mrg Yuhanna Ibrahim) enlevés depuis avril 2013 en Syrie ; Nous espérons que l’Orient restera cet espace de rencontre entre toutes les communautés. Les Chrétiens et les autres minorités sont le dernier rempart contre l’intolérance et l’extrémisme. Pour faire entendre nos revendications, une manifestation est organisée le 6 août à 12h, place du Luxembourg. Comité de soutien aux Chrétiens d'Orient – Belgique (contact : cosochorbe@gmail.com

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