Madeleine Delbrêl : un autre catholicisme social à l’époque des « prêtres-ouvriers » (28/10/2014)

Madeleine Delbrêl (1904-1964) naît dans une famille indifférente à la religion. À l'âge de dix-sept ans, sa profession d'athéisme est radicale et profonde mais, en trois ans, suite à la rencontre d'un groupe d'amis chrétiens et à l'entrée chez les dominicains du garçon qu'elle aimait, elle prend en considération la possibilité de Dieu. Cette démarche, qu'elle fonde sur la prière et la réflexion aboutit à la foi vers l'âge de vingt ans.

Assistante sociale très active, elle s'installe avec quelques amies et travaille dans la banlieue ouvrière, à Ivry-sur-Seine, seule municipalité communiste de France en 1933. Elle se confronte alors avec l'athéisme marxiste, n'hésitant pas, à contre-courant, à annoncer l'Évangile.

Elle fonde une communauté de jeunes femmes qui se sont nommées « la Charité », avant d'être connues comme « Équipes Madeleine Delbrêl ». Il s'agit « d'y être le Christ » et non « d'y travailler pour le Christ ». La méthode ? rencontrer les gens où ils vivent, devenir leur ami, les recevoir chez soi, s'entraider.

En matière de travail social, elle rappelle la nécessité de développer des actions collectives en vue de faire évoluer les politiques sociales. Elle écrira en 1937 :

« Il est peut-être plus touchant de visiter, dans sa journée, cinq ou dix familles nombreuses, de leur obtenir à grand renfort de démarches tel ou tel secours ; il serait sans doute moins touchant mais plus utile, de préparer le chemin à tel texte légal qui améliorerait l’état familial de toutes les familles nombreuses connues ou inconnues de nous »

Quelques mois avant sa mort , en 1964, elle disait encore : « J'ai été et je reste éblouie par Dieu.»

Une future bienheureuse ? Nul ne le sait pour le moment. C'est en tout cas à Madeleine Delbrêl, cette haute figure du paysage et de l'histoire catholique de l'Eglise de France que La foi prise au mot (KTO) a décidé de s'intéresser cette fois-ci. A l'occasion du cinquantième anniversaire du décès de cette figure si attachante du catholicisme français 1964), deux invités viennent parler de sa vie, tous deux auteurs d'une nouvelle biographie sur celle qui fut assistante sociale en milieu communiste : le père Gilles François, vicaire épiscopal de Créteil et postulateur de la cause en béatification de Madeleine Delbrêl, et le père Bernard Pitaud, prêtre de Saint-Sulpice, professeur émérite de spiritualité à l'Institut catholique de Paris. Quelle fut donc la vie de cette femme mystique ? Qu'a-t-elle fait qui mérite ainsi de l'élever sur les autels ? Regards croisés de deux spécialistes sur une femme de plus en plus connue en France et même au-delà.

 

JPSC

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