Sexe, drogue, avortement : des droits dès l'enfance ? (23/11/2014)

ONU: Les enfants ont droit au sexe, à la drogue et à l’avortement

De Rebecca Oas, Ph.D. pour C-Fam :

UNFPA State of World Pop Report 2014

NEW YORK, 21 novembre (C-Fam) La terre compte aujourd’hui une jeunesse plus nombreuse que jamais. D’après le dernier rapport du Fonds de l’Onu pour la Population (UNFPA), c’est le moment ou jamais de faire des progrès sans précédent, mais cela requiert que les futures générations soient moins nombreuses.

Les instructions de l’ UNFPA visent à ce que le « dividende démographique » garantisse un libre accès à l’avortement aux adolescents, l’abrogation de l’âge minimal de consentement aux relations sexuelles, et l’affaiblissement du rôle des parents dans la formation sexuelle de leurs enfants.

« Les jeunes ont besoin d’accès à une large palette de services de santé sexuelle et reproductive, qui inclut […] des soins abortifs sans danger », explique le rapport 2014 sur l’état de la population mondiale. Selon l’ UNFPA, les systèmes juridiques de la plupart des pays sont en retard dans la mise en œuvre des traités de protection des droits de l’homme. Ils doivent désormais « reprendre contact avec les réalités des adolescents et de la jeunesse. »

Aucun traité de l’Onu ne fait mention de l’avortement, ou n’oblige les Etats à exposer la jeunesse aux adultes qui leur offrent des services sexuels et reproductifs.

L’ UNFPA est particulièrement préoccupée par l’âge de consentement, et par les législations exigeant une autorisation préalable des parents pour l’accès à l’avortement, à la contraception, ou à d’autres services, comme par exemple les programmes d’échange d’aiguilles pour les usagers des drogues.

« Les législations concernant l’âge minimal de consentement vont à l’encontre de l’idée selon laquelle les jeunes devraient participer à la prise de décision lorsqu’ils sont concernés par celles-ci, et selon leur capacité en évolution », affirme le rapport, mettant au même niveau la participation à la prise de décision, et le contrôle unilatéral.

L’UNFPA est également critique vis-à-vis des législations sur les « comportements homosexuels, l’usage de la drogue », parce qu’elles sont particulièrement « lourdes pour les jeunes qui veulent exercer leurs droits à la santé sexuelle et reproductive et leurs droits reproductifs. »

Dans l’idéal, admet le rapport, les parents devraient être la principale source d’information et de conseils des jeunes, mais « cela ne se passe pas souvent comme cela devrait se passer ». Selon l’ UNFPA, les parents « ne savent souvent pas comment parler de ces questions  à leurs enfants  ».

Le rapport postule que des changements de comportement positifs parmi les jeunes « pourraient être influencés par des interventions politiques, telles que l’assouplissement de l’âge minimal de consentement ou les limitations à l’obligation d’obtention de l’autorisation parentale pour l’accès aux services ».

Si la principale préoccupation de l’UNFPA est de mettre un frein à la croissance démographique, sa fixation sur la jeunesse imprègne le langage des droits de l’homme, la maximisation du potentiel, et la suppression des obstacles à leur succès. Les jeunes ne sont pas seulement les cibles de cette approche, ils sont aussi formés pour devenir sesmer principaux porte-paroles. Cela veut dire qu’on leur donne des message à livrer qu’ils n’entendent pas chez eux, ou dans leur communauté.

Cependant, supposer que la réduction du taux de natalité dans les pays en développement les catapultera sur la voie de la prospérité est discutable. Les pays dans lesquels le taux de natalité est bas et la population vieillissante font face à de lourdes charges financières, parce que les dépendants mineurs sont moins coûteux que les personnes âgées dépendantes.

Les économistes ont observé qu’une baisse de la natalité succède généralement, au lieu de précéder, une croissance économique. C’est pourquoi le « dividende démographique » apparaît plus prononcé en Asie qu’en Amérique Latine et dans les autres régions en développement.

Bien que le rapport reconnaisse que les jeunes ont du mal à avancer à cause du ralentissement économique et du manque d’opportunités éducatives et professionnelles, son principal souci est que la pauvreté « peut être une barrière à l’accès des individus à ce dont ils ont besoin pour parvenir à la santé sexuelle et reproductive et exercer leurs droits reproductifs. »

Au bout du compte, le rapport de l’UNFPA affirme que pour garantir le développement, il est nécessaire de faire en sorte que les comportements sexuels ne soient pas sous supervision, restreints d’une quelconque manière, et par dessus tout, qu’ils ne soient pas procréatifs. L’UNFPA postule que l’imposition aux jeunes de l’anarchie sexuelle assurera leur bien-être et celui du monde entier.

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