Thomas d'Aquin était-il gay friendly ? (18/12/2015)

C'est ce que l'on pourrait croire en lisant le livre d'Adriano Oliva intitulé "Amours", mais cinq dominicains réfutent cette "thèse" (source) :

Thomas d’Aquin et l’homosexualité

Cinq dominicains répondent à Adriano Oliva

Est-ce qu’un thomisme “gay-friendly” va devenir tendance dans le futur ? Est-ce la prochaine étape d’une théologie universitaire sophistiquée ? Telle est l’impression donnée par le médiéviste Adriano Oliva dans son nouveau livre, Amours, publié en français et en italien. Le travail vise un large public. Entre autres choses, le dominicain italien appelle à une révolution dans la pratique pastorale de l’Église à l’égard des divorcés remariés civilement ainsi que des personnes homosexuelles sexuellement actives. De nombreuses prétentions d’Oliva s’enracinent dans une nouvelle interprétation de Thomas d’Aquin. Le livre a déjà provoqué un scandale significatif. Dans ce qui suit, cinq Dominicains (trois de l’Angelicum à Rome et deux de la Dominicain House of Studies, à Washington, DC) répondent à la lecture erronée que fait Oliva du Docteur angélique. Nous allons examiner quatre grandes interprétations et utilisations abusives de saint Thomas. Nous commençons par son traitement du mariage, qui conduit tout droit à sa position qu’un critique a qualifié de “Thomisme gay.” Toutes les références sont faites à partir de l’édition française.

1) Première erreur : Séparer le lien du mariage du bien des enfants

Oliva sépare les deux parties essentielles du mariage que Thomas d’Aquin tient fermement ensemble. Saint Thomas note que le mariage s’établit par le consentement du couple. Ce qui survient dans la cérémonie de mariage. Pour saint Thomas, le lien du mariage a une double finalité : 1) la procréation et l’éducation des enfants, et 2) la croissance du couple dans l’amour et le soutien mutuel à travers leur vie commune. Pourtant Oliva prétend que, pour saint Thomas, la procréation ne fait pas partie de « l’essence du mariage » (Amours, p. 20). Comme le montre la conclusion du livre, Oliva soutient que saint Thomas peut nous aider à penser le mariage dans une complète abstraction de la procréation et du bien des enfants. Il déclare (p. 113) : « De même que dans le couple hétérosexuel chacun est poussé à se transcender dans l’amour de l’autre, et ceci non à travers l’ouverture à la procréation qui ne fait pas partie de l’essence du mariage, mais à travers l’amour indissoluble pour le conjoint … ».

Rien de tout ceci se trouve dans saint Thomas. Bien au contraire, le Docteur angélique insiste sur le fait que « le bien des enfants est la fin principale du mariage » (Commentaire sur les Sentences, livre 4, distinction 33, question 1, article 2, corpus). Nulle part saint Thomas ne dit que le bien des enfants est optionnel pour le mariage. Là où saint Thomas unit l’amour mutuel du couple et la charge de leurs enfants, Oliva divise.

 

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