Ne pas banaliser le drame de l'avortement (30/08/2019)

Du Père Charles Delhez (chronique) dans la Libre (30.08), p. 41 :

Ne banalisez pas le drame de l’avortement ! 

« Chers amis socialistes, vous revenez encore avec votre proposition de loi qui banalise l’avortement, rendu d’ailleurs médicalement de plus en plus facile. Je reviens donc encore avec mes protestations, à titre personnel ! “L’avortement restera toujours un drame” , avait clamé Simone Veil en présentant son projet de loi qu’elle voulait dissuasive. Je crains que votre élargissement de la tolérance ne l’oublie et ne fasse d’un échec, quels qu’en soient les motifs, un droit. La dépénalisation partielle, dans les faits, a hélas permis que l’avortement devienne aussi une sorte de plan B ou de contraception, une option à côté d’autres, et non plus un problème de conscience. Si la loi n’indique plus quand un interdit est franchi, s’il n’y a plus de feu clignotant aux carrefours dangereux, cet acte apparaîtra, pour les jeunes de demain, comme une option parmi d’autres. Enseignant pendant près de dix ans en Faculté de médecine à l’UNamur, j’ai pu me rendre compte à quel point l’évolution de la législation bioéthique a banalisé ces questions chez les jeunes. … Je parle ici de la question législative et non des personnes. Je suis en effet disciple de ce prédicateur galiléen qui refusa de jeter la pierre sur une femme adultère, mais tout en reconnaissant que son acte demeurait un faux pas. Ce Jésus fut cependant capable de colère quand on touchait à des choses selon lui sacrées. Oui, la vie est sacrée et l’avortement arrête un cœur qui battait depuis des semaines, un cœur qui n’était pas celui d’un souriceau mais d’un être qui avait déjà en lui toutes les potentialités humaines. »

09:14 | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook | |  Imprimer |