Affaire Aupetit : l'enquête sur l'archevêque émérite de Paris a été classée sans suite (22/09/2023)

D'Andrea Gagliarducci sur ACI Stampa :

Affaire Aupetit, enquête sur l'archevêque émérite de Paris classée sans suite

Le pape François avait accepté sa démission "sur l'autel de l'hypocrisie". Les faits qui lui sont reprochés n'existent pourtant pas selon le parquet de Paris.

20 septembre 2023

Accablé par l'attention excessive de la presse sur un scandale sexuel présumé, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, avait présenté sa démission au pape François. Et ce dernier l'avait acceptée "sur l'autel de l'hypocrisie", comme l'avait expliqué le pape François lui-même aux journalistes dans le vol de retour de son voyage à Chypre et en Grèce, le 6 décembre 2021. Deux ans après la campagne médiatique, alors qu'un nouvel archevêque de Paris a été nommé et qu'il n'y a pas de nouveau poste pour Mgr Aupetit, on apprend que les poursuites pour agression sexuelle sur personne vulnérable à l'encontre de Mgr Aupetit ont été classées sans suite pour "absence de crime".

La procédure avait pour origine ce que l'archevêché de Paris considérait comme un acte régulier, à savoir la plainte déposée auprès du parquet de Paris contre l'archevêque suite à la découverte d'échanges de courriels entre l'ancien archevêque et une femme laissant supposer qu'il y avait eu des relations sexuelles entre eux. L'enquête devait déterminer si la femme, considérée comme vulnérable, était consentante et dans quelle mesure.

Le 14 septembre, le parquet de Paris a estimé que "rien n'étant susceptible de recevoir une qualification pénale", la procédure avait été classée sans suite le 23 août. 

Mgr Aupetit a toujours nié avoir eu des relations sentimentales ou sexuelles avec cette femme.

Mgr Aupetit avait été nommé archevêque de Paris en 2017. Fin novembre 2021, après que plusieurs journaux lui eurent attribué une relation amoureuse avec une autre femme - ce qu'il avait toujours nié - il avait présenté sa démission au pape François, qui l'avait immédiatement acceptée.

Les accusations contre Aupetit avaient fait suite à la publication du rapport du CIASE sur les abus du clergé en France. Un rapport fortement contesté par Aupetit, qui avait demandé sa contextualisation et remis en cause sa méthode. Même Karine Dalle, alors porte-parole de la Conférence des évêques de France, avait fini par démissionner après avoir souligné les failles structurelles du rapport. Le pape François n'a jamais rencontré les responsables du rapport au Vatican, comme cela était prévu.

Mgr Aupetit avait également tonné contre la "culture de mort" en France lors du débat sur la loi relative à l'euthanasie, ne manquant pas de prendre des positions fermes contre l'État français sécularisé.

Parmi ses décisions, on peut citer la fermeture de Saint Merry, une communauté fondée dans les années 1880 et protagoniste d'un certain libéralisme pastoral à l'égard des chrétiens LGBT et des divorcés remariés, ainsi que les nouvelles orientations pastorales envoyées au Collège des Bernardins.

Mgr Aupetit, a déclaré son avocat, "est très satisfait de la clôture de l'affaire. Il a toujours été serein durant ces longues semaines car il savait qu'il n'avait jamais rien fait pour semer la confusion. Il est heureux car il va pouvoir poursuivre sa mission pastorale auprès des pauvres, auxquels il va désormais se consacrer. Cette enquête, qui n'aurait jamais dû exister, se termine là où elle aurait dû commencer : c'est-à-dire "nulle part".

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