La papauté est une force politique mondiale. Le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques avec 183 États. Un réseau de diocèses catholiques, tous redevables au Pape, s'étend sur toute la planète. Les innombrables communautés religieuses actives au niveau international relèvent également de lui. À cela s’ajoute le soft power avec lequel le pape, en tant que personnalité médiatique, est capable d’influencer bien au-delà des frontières de l’Église catholique. Il utilise désormais son capital symbolique pour intervenir dans un débat mondial en soulignant la grande plausibilité d'une hypothèse scientifique.
Le problème est urgent et revêt une grande importance politique. Et pourtant, il est problématique que le Pape commente cela de cette manière. Car l’autorité de la papauté est essentiellement une autorité religieuse. Mais le changement climatique n’est pas une question religieuse. La tâche du magistère ecclésial est de proclamer la foi catholique et de prendre position sur les questions de foi et de morale. Mais le Magistère n’a pas besoin de clarifier la question de savoir si le changement climatique est dû à l’homme, tout comme il n’a pas besoin de clarifier la question de savoir si les planètes tournent autour du soleil ou si la création de l’univers peut être attribuée à un Big Bang. Le physicien et prêtre catholique Georges Lemaître, fondateur de la théorie du Big Bang, aurait été attristé par le pape Pie XII. dans un discours à l'Académie pontificale des sciences en 1951, il adopta la théorie et suggéra qu'il s'agissait d'une confirmation de la doctrine chrétienne de la création. Quelques années plus tard, en 1965, le Concile Vatican II soulignait la « légitime autonomie de la science » dans sa constitution pastorale « Gaudium et Spes ».
Les autorités ecclésiastiques ont tout intérêt à s’exprimer sur les questions pour lesquelles elles sont responsables et compétentes selon l’image que les catholiques ont d’elles-mêmes. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont rien à dire sur la question climatique. Bien entendu, les membres de l’Église peuvent et doivent parler du fait que la nature est la création de Dieu et que les humains ont la responsabilité de la préserver. Ils peuvent également prendre position sur les questions morales et socio-éthiques urgentes liées au changement climatique, en s’appuyant sur l’enseignement de l’Église.
Commentaires
A ce sujet, voir l'excellente analyse video de Raphaël Pomey pour le journal LePeuple.ch
https://youtu.be/iOc-8eNK0q0?feature=shared
Écrit par : Ant | 20/10/2023
Il y a moyen d'être contre le Pape François pour deux raisons différentes -changement climatique, accueil des migrants - et d'agir en combinant ces deux raisons : refuser les transports en commun parcequ'ils sont plein d'étrangers.
Écrit par : muriel lehembre | 20/10/2023
Le pape François outrepasse ses droits en traitant trois sujets temporels :
1/ les migrants
2/ le climat
3/ le vaccin anti-covid
Sur ces trois sujets, les catholiques doivent garder leur indépendance d'esprit.
Écrit par : Julien | 21/10/2023
Oh ! mais ils la gardent. Et les media et les réseaux sociaux sont à leurs pieds pour que chacun puisse répandre son opinion personnelle sur le sujet.
Écrit par : muriel lehembre | 21/10/2023