France : les naissances au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale (15/01/2024)

De Nicolas Pouvreau-Monti sur Figaro Vox :

TRIBUNE - Si la crise de la natalité s’observe partout en Europe, la France se caractérise par des taux de fécondité très différents selon l’origine migratoire des populations, explique le cofondateur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie.

La publication par l’Insee des derniers chiffres de la natalité en France, portant sur les onze premiers mois de l’année 2023, a été l’occasion d’une prise de conscience chez certains observateurs. En effet, ceux-ci attestent de manière incontestable de la poursuite et de l’approfondissement de l'« hiver démographique » dans lequel notre pays se trouve désormais plongé.

Le nombre de naissances a marqué un recul de 6,8% par rapport à la même période en 2022 : seuls 621.691 bébés sont nés sur le territoire, soit 45.000 de moins que l’année précédente. Cette comparaison prend d’autant plus de sens que 2022 avait déjà marqué un plus bas historique en la matière : le solde naturel (constitué de la différence entre les naissances vivantes et les décès survenus sur le sol national) s’y était établi à + 56.000 personnes à peine, soit un résultat quasiment nul.

Les données provisoires pour 2023 tendent à indiquer que ce solde basculera prochainement en négatif. (suite réservée aux abonnés)

 

Et de Joséphine Boone sur Les Echos :

Les naissances au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale en France

Les chiffres des onze premiers mois de 2023 montrent une chute marquée du nombre de nouveau-nés. La baisse la natalité s'ancre encore un peu plus chez les Français.

5 janvier 2024

Les mois passent, la tendance se confirme. Les Français ont moins de bébés, et l'année 2023 devrait être la plus basse pour la natalité tricolore depuis la Seconde Guerre mondiale. Quelque 621.691 enfants ont vu le jour entre janvier et novembre 2023, selon les chiffres provisoires publiés tous les mois par l'Insee. Une baisse de 7 % par rapport à l'année précédente.

Même si un rebond venait à se produire pour les chiffres de décembre, le total resterait a priori inférieur aux chiffres de 2022. 726.000 bébés étaient nés, en baisse de 2,2 % par rapport à 2021.

Tendance longue

La baisse de la natalité s'ancre dans le temps long. Cela fait 17 mois sans interruption que les naissances reculent dans l'Hexagone, et cette tendance s'observe dans toutes les régions du pays.

 

 

Si la petite musique d'une baisse continue de la natalité se fait entendre depuis quelques années, elle n'est en réalité pas nouvelle . La tendance s'est amorcée au début des années 2010. Le fléchissement de la fécondité des femmes françaises, conjuguée à la hausse de l'âge au premier enfant a mécaniquement entraîné la lente décrue de la courbe des naissances.

Les démographes identifient plusieurs facteurs : les inquiétudes liées au contexte post-Covid, avec la guerre en Ukraine et la survenue de l'inflation. Mais aussi des tendances plus lourdes, de fond, comme la fragilité économique ou un besoin d'émancipation individuel plus présent. « Les femmes diplômées sont celles qui se projettent le plus en dehors de la maternité, elles s'investissent et s'épanouissent dans d'autres domaines personnels ou professionnels », indiquait Catherine Scornet, maîtresse de conférences à l'Université d'Aix-Marseille, auprès de l'AFP.

Europe peu féconde

Les derniers chiffres de l'Insee relèvent un taux de fécondité de 1,8 enfant par femme en France en 2022, au plus haut parmi les Etats membre de l'Union européenne. Mais ce taux devrait être nettement plus bas en 2023 : il pourrait désormais se situer autour de 1,7 enfant par femme.

La France se rapproche de ses voisins européens, dont la natalité a largement baissé au début des années 2000. L'Hexagone, qui a longtemps fait figure d'exception en Europe au point de vue des naissances grâce à une puissante politique familiale, pourrait entrer dans la norme des pays occidentaux. Une fois que la fécondité est passée sous la barre de 1,6 ou 1,5 chez nos voisins, elle ne s'est pas rétablie.

 
"En 2023, le nombre de naissances a reculé de 6,8 % par rapport à 2022 : soit 45 000 bébés de moins que l’année précédente. La France aura bientôt besoin de «plus de cercueils que de berceaux » pour reprendre la formule du démographe Gérard-François Dumont . Un spectaculaire déclin démographique qui devrait être érigé comme priorité nationale. Pourtant à l'heure où le plus jeune président de l’Histoire vient de nommer le plus jeune Premier ministre de l’Histoire, pas un mot sur ce sujet. Emmanuel #Macron et #GabrielAttal devraient lire Todd et Védrine !" (Alexandre Devecchio sur X (twitter))

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