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La Lybie, quelle position adopter ?

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fonds-ecran-navires-guerre.jpgLes commentaires concernant l’intervention armée en Lybie vont bon train. Le Vicaire apostolique à Tripoli désapprouve ; Mgr Podvin, au nom de la Conférence épiscopale française, tout comme le P. de Charentay (rédacteur en Chef de la revue Etudes) y sont favorables. Ici même, sur ce blog, nous avons fait écho au « devoir d’ingérence » que l’Eglise défend dans des situations extrêmes,  et nous avons reproduit la chronique de Sandro Magister assez sévère à l’égard de l’absence de prise de position du Vatican.

Alors, faut-il y approuver ou désapprouver cette intervention?  La situation en Lybie est-elle plus grave que celles auxquelles  on assiste aujourd’hui en Syrie, au Bahrein, en Somalie, en Côte d’Ivoire…  et dans bien d’autres pays où le devoir d’ingérence pourrait également se justifier ? Kadhafi reçu hier en grande pompe dans les capitales occidentales est désigné aujourd’hui comme tyran et ennemi de son peuple; pourquoi bénéficie-t-il seul de ce privilège de se retrouver ainsi ostracisé par ce qu’on ose appeler la « communauté internationale » ?

Il faut bien reconnaître que cette intervention ne relève pas de la morale mais bien de calculs politiques et géostratégiques, calculs qui expliquent également pourquoi on n’intervient pas ailleurs. Les pays européens sont loin d’être unanimes ; si la France et l’Angleterre considèrent, avec l’appui des USA, que cette intervention est justifiée, il n’en va pas de même de l’Allemagne tandis que l’Italie est très embarrassée; et ne parlons pas de la Russie ou d'autres pays qui désapprouvent formellement. Et chacun a ses bonnes raisons que l’on ne peut rejeter sans un examen approfondi.

Appartient-il aux hommes d’Eglise de donner leur bénédiction à cette opération ou de l’anathémiser ? Ces hommes d’Eglise  réagissent avec des sensibilités déterminées par des perceptions différentes, mais peuvent-ils se prononcer et dire où se trouvent le bien et le vrai dans une question aussi complexe? Ne vaudrait-il pas mieux qu’ils évitent de prendre des positions trop tranchées ?  Quand le pape s’abstient d’approuver ou de désapprouver cette intervention militaire, tout en compatissant au sort des victimes, il fait preuve de prudence et il est, nous semble-t-il, dans son rôle en se tenant au-dessus de la mêlée.

Cette guerre est peut-être juste mais cela n’est pas évident pour tout le monde. Offre-t-elle plus de garanties que celle menée en Irak sous couvert de motifs humanitaires et dont on connaît les retombées catastrophiques pour les populations concernées ?

Nous ne prendrons pas parti ici, car nous avons le sentiment de ne pas maîtriser suffisamment tous les tenants et aboutissants de cette question et nous nous unissons à la prière du pape pour la paix.

En complément, on consultera utilement l'analyse suivante : http://www.michelcollon.info/La-guerre-contre-la-Libye-n-est-ni.html

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