Famille Chrétienne publie un article en ligne sur la Communauté des Béatitudes qui ayant connu certaines difficultés fera l'objet d'une restructuration qui la transformera en "famille ecclésiale de droit consacrée" : une forme particulière et nouvelle de congrégation religieuse qui fait droit à la présence de plusieurs états de vie en son sein.
"La communauté, qui compte huit cents membres répartis sur les cinq continents, reste profondément blessée par les multiples crises qu’elle a traversées." Il s'agit notamment de la réduction à l’état laïc de Philippe Madre, diacre marié et ancien modérateur général de la communauté. Accusé d’affaires de mœurs depuis des années, celui-ci a été déclaré, après enquête canonique «coupable de faits délictueux».
« Il est à la fois douloureux et nécessaire que la vérité soit dite », estime le Père Donneaud, qui a été chargé par Rome de travailler à la restructuration de la Communauté.
Les Béatitudes franchissent donc un cap important. Après l’érection de la nouvelle structure, les membres se réuniront en assemblée générale vers la fin de l’année pour élire leur nouveau gouvernement.
Commentaires
La coexistence de plusieurs états de vie au sein d’une même communauté de vie est une source d’instabilité et de désordres peu compatible avec l’épanouissement naturel de ses membres. Il a fallu attendre notre époque spirituellement troublée pour que l’Eglise accepte, à tort me semble-t-il, de développer ce genre d’expériences en son sein. En 2001, l’ordre cistercien, en la personne de Dom Vladimir Gaudrat avait, en accord avec l’évêque de Liège, Mgr Aloys Jousten, encouragé ce type de communauté à l’abbaye de Val-Dieu en Belgique, après y avoir mis fin (malgré des propositions alternatives très solides) à près de sept siècles de vie monastique.. Ce fut un échec : si cette « communauté chrétienne de Val-Dieu » existe toujours comme structure juridique, sous la houlette d’un diacre permanent du diocèse de Liège, la vie en commun où l’on prétend faire cohabiter des couples mariés et des célibataires, des clercs et des laïcs s’est disloquée très rapidement, comme on pouvait s’y attendre. Il reste à Dom Gaudrat et à Mgr l’évêque Jousten à rendre l’abbaye à sa tradition monastique éprouvée par les siècles. Mais il est sans doute difficile, même au nom du bon sens, de reconnaître ses torts …