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Dimanche 21 août 2011.Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-20.

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56652960.jpgJésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »

Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »

Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »

Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Jonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.

Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.

Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »  Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Messie. (cliquer sur "lire la suite")

Commentaire : traduction de l’espagnol de l’homélie du Père Octavio Ortíz (source : http://es.catholic.net/sacerdotes/80/478/articulo.php?id=6943)

 Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Telle est la déclaration de Pierre dans l’Evangile qui retient notre attention ce dimanche.

 Pierre mentionne deux vérités fondamentales : la messianité et la divinité de Jésus-Christ. Cela veut dire que Jésus est le Messie, qu’il est venu pour sauver son peuple. Il est l’oint du Seigneur. Il est le Fils de Dieu.

 Jésus s’adresse à ses apôtres et leur demande : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? ». Les apôtres répondent, sans trop d’engagement, ce que les gens pensaient de Jésus. Certains ont dit qu’il était Jean-Baptiste, d’autres encore, Jérémie, ou l’un des prophètes. En effet, Jésus avait accompli de nombreux miracles et avait délivré diverses prédications. Sa renommée commençait à se répandre. Mais Jésus veut connaître la pensée de ses disciples : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? ».

 La question touche à l’essence même de la relation entre Jésus et ses disciples. De la réponse dépend le sens de leurs vies. De la réponse dépend le sens du sacrifice qu’ils ont consenti en abandonnant leurs biens et en se plaçant à la suite du Seigneur. Par conséquent, il ne pouvait y avoir de réponse donnée à la légère, de façon superficielle. Il fallait bien réfléchir avant de parler. Dans ce sens, nous devons remercier Pierre pour sa réponse. Sa réponse oriente toutes les réponses que nous donnons concernant l’identité de Jésus. Mais nous devons surtout remercier le Père du ciel, qui a révélé à Pierre l’identité de son Fils : « Tu es le christ, le Fils du Dieu vivant ». Jésus est le Messie. C’est-à-dire, celui que Dieu a oint du Saint Esprit pour accomplir la mission du salut des hommes et leur réconciliation avec dieu. Jésus est celui qui vient établir le Royaume de Dieu.

 Il est celui qui était attendu par les nations. Jésus-Christ est le fils du Dieu vivant. Ici, le mot « Fils de Dieu » n’a pas seulement un sens impropre qui soulignerait une filiation adoptive, mais bien un sens propre. Cela signifie que Pierre reconnaît le caractère transcendant de la filiation divine. C’est pourquoi Jésus affirme solennellement : « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux ».

 Paul n’a pas tort d’exposer, après une longue méditation sur le mystère du salut, que les plans de Dieu sont indescriptibles : « Quelle profondeur de générosité, de sagesse et de connaissance de Dieu ! ». En effet, quand on regarde le plan du salut et que l’on comprend, comme cela est possible, que Dieu s’est incarné par amour pour l’homme, on ne peut que chanter un hymne de louange et se rendre totalement disponible au plan divin.

 C’est ainsi qu’après sa déclaration, Pierre reçoit le primat : il sera la pierre de l’Eglise. Il possèdera les clés du Ciel.

 Jésus est le Messie. Le mot « messie » signifie « oint ». En Israël, étaient oints au nom de Dieu ceux qui ont été consacrés pour une mission qu’ils avaient reçue de Lui. Ce fut le cas des rois, des prêtres (cf. Ex 29 :7, Lv 8, 12) et exceptionnellement, des prophètes (cf. 1 R 19, 16). Cela devait être par excellence le cas du Messie envoyé par Dieu pour établir définitivement son royaume (Ps 2,2, Ac4, 26-27).

 Le Messie devait être oint par l’Esprit du Seigneur (cf. Is 11, 2), à la fois comme roi et comme prêtre (cf. Za 4, 14 ; 6-13), mais aussi comme prophète (cf. Is 61, 1 ; Luc 4, 16-21). Jésus a accompli l’espérance messianique d’Israël dans sa triple fonction de prêtre, prophète et roi (Catéchisme de l’Eglise catholique, 436).

 Les anges ont annoncé aux bergers : dans la ville de Bethléem vous est né un sauveur, qui est le Christ (le Messie, l’Oint), le Seigneur (Luc 2, 11). Jésus est celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde. Cette consécration messianique manifeste sa mission divine : Jésus est venu pour glorifier le Père et sauver les hommes, suivant le plan divin.

 Beaucoup de ses contemporains ont découvert en Jésus le Messie qui devait venir : Siméon, Anne, les gens qui l’ont proclamé « Fils de David ». Toutefois, le style de Messie que Jésus incarne heurte fortement les espoirs des prêtres, qui s’attendaient à un messianisme de puissance politique. La vue d’un Messie humble parler de pauvreté, de souffrance, de bonheur, constituait pour eux quelque chose d’incompréhensible.

 Les apôtres eux-mêmes, au moment de l’Assomption, exprimeront leur espoir que Jésus révélera toute sa puissance : « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas restaurer le Royaume d’Israël ? » (Actes 1,6).

 La compréhension du messianisme de Jésus parviendra aux apôtres seulement lentement et de manière progressive. Ils devront pour cela réfléchir à l’intérieur d’eux-mêmes, comme ils devront comprendre qu’il était nécessaire que le messie souffrît pour entrer dans sa gloire.

 Jésus fait un effort particulier pour purifier la conception messianique de ses apôtres. Sa mission de Messie reprendra les étapes du Serviteur souffrant (cf. Isaïe). Il s’avèrera nécessaire que le Messie soit rejeté par les anciens, qu’Il soit condamné à mort et qu’Il ressuscite le troisième jour. Jésus qui, durant toute sa vie, avait été réservé quant au fait de recevoir le titre de Messie, change d’attitude à la question posée par le Grand Prêtre : « Je t’adjure par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de dieu ». Ce à quoi Jésus répondit : « Tu l’as dit. D’ailleurs je vous le déclare : dorénavant, vous verrez le Fils de l’homme siégeant à la droite dela Puissanceet venant sur les nuées du ciel ». (Mt, 26, 64).

 N’est-il pas vrai que nous, comme les apôtres, nous devons purifier notre conception du Christ, de sa mission, de son suivi ? N’est-il pas vrai que nous aussi, nous devons entrer dans le mystère du Christ et voir qu’Il est la tête et que ce qui a eu lieu dans la tête, les membres le reproduiront aussi ?

 Fondamentalement, il s’agit de découvrir le sens de la mission de notre propre vie, le sens du don de l’amour et du sacrifice, le sens de l’amour de la vérité pour rendre gloire à Dieu et aux hommes. Rends gloire à Dieu ! Cela pourrait être la devise de toute vie chrétienne.

 Jésus est le Fils de Dieu. « Fils de Dieu », dans l’Ancien Testament, est un titre donné aux anges (cf. Dt 32, 8 ; Jb 1, 6), au peuple élu (cf. Ex 4, 22 ; I 11, 1 ; Jr 3, 19 ; Si 36, 11 ; SB 18,13), aux enfants d’Israël (cf. Dt 14,1 ; I 2, 1) et à leurs rois (cf. 2 S 7). Cela signifie donc une filiation adoptive qui établit entre Dieu et ses créatures des relations d’une intimité particulière.

 Lorsque le Roi-Messie promis est appelé « Fils de Dieu », cela n’implique pas nécessairement, selon le sens littéral des textes, qu’il soit plus qu’humain. Ceux qui ont ainsi désigné Jésus en tant que Messie d’Israël (cf. Mt 27,54), ne voulaient peut-être rien de plus (cf. Luc 23, 47) (Catéchisme de l’Eglise catholique 441).

 Cependant, le passage de l’Evangile qui nous occupe aujourd’hui est différent. Quand Pierre reconnaît Jésus comme « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16), il reconnaît la divinité du Messie. Par conséquent, le Christ lui répond solennellement : « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon père qui est aux cieux » (Mt 1§, 17).

 Parallèlement, Paul dira à propos de sa conversion sur le chemin de damas :

 « Quand Celui qui dès le sein maternel m’a mis à part et appelé par sa grâce daigna révéler en moi son Fils pour que je l’annonce parmi les païens… » (Ga 1, 15-16). « Et aussitôt il (Paul) se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, proclamant qu’Il est le Fils de Dieu » (Acttes 9, 20).

C’est ceci qui est, depuis le début (cf. 1 Th 1, 10), le centre de la foi apostolique (cf. Jn 20, 31), d’abord professé par Pierre comme fondement de l’Eglise (cf. Mt 16, 18).

 Si Pierre a pu reconnaître le caractère transcendant de la filiation divine de Jésus le Messie, c’est parce que ce dernier le lui a clairement laissé comprendre. Les Evangiles racontent deux moments solennels : le baptême et la transfiguration du Christ, où la voix du Père le désigne comme son « Fils bien-aimé » (Mt 3, 17 ; 17-5). Jésus se réfère lui-même comme « le Fils unique de dieu » (Jn 3, 16) et affirme par ce titre sa préexistence éternelle (cf. Jn 10, 36).

 Demande la foi dans « le nom du Fils unique de Dieu » (Jn 3, 18). Cette confession chrétienne est déjà présente dans l’exclamation du centurion devant Jésus sur la croix : « Vraiment cet homme était le Fils de dieu » (Mt 15, 39). Parce que c’est seulement dans le mystère pascal que le croyant peut atteindre la pleine signification du titre de « Fils de Dieu ».

 Le monde d’aujourd’hui éprouve des difficultés à comprendre la divinité du Christ. Dans la communauté des croyants, il semble que cette vérité fondamentale de notre foi s’obscurcisse. Le Credo que nous récitons chaque dimanche affirme la divinité de Jésus-Christ : « Je crois en Jésus-Christ le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles. Il est Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière ». Notre prédication est nécessaire pour aider les gens à découvrir les merveilles du plan de Dieu et la profondeur de l’Incarnation. Dieu, dans son immense amour, a voulu se faire homme parmi nous, pour nous conduire au Père.

 Les médias, à travers les journaux livres magazines, télévision, cinéma etc., présentent souvent une vision déformée du Christ. On le présente comme un homme magnifique, aux idéaux élevés, mais comme un homme simple, dont l’enseignement peut être comparé avec celui d’autres grands personnages ou leaders religieux, sans rien dire de sa divinité, quand cette divinité n’est pas cachée ou déformée. Les fidèles sont ainsi exposés à tous types d’informations ou plutôt, de désinformation. Il est donc important, et même urgent, de mettre la main sur tous les moyens à disposition, pour faire un enseignement approprié sur ce point essentiel de la foi.

 L’enseignement des enfants commence au foyer, lieu privilégié en vue de la première communion. Les premières notions apprises dans le foyer familial ne s’oublient pas. Elles rentrent doucement et définitivement dans l’âme, et nous accompagnent tout au long de la vie. Enseignements de l’enfance où se poseront les problèmes plus sérieux de la vie, où s’ouvrira l’éventail de l’existence. C’est le moment où l’enfant découvre son propre « je » et qu’un dialogue profond avec le Christ Seigneur s’établit.

 Enseignement aussi pour les adultes lorsque les premières étapes de la vie se sont déjà écoulées, lorsque les positions et les dispositions de l’homme et de la femme se sont cristallisées, et que la personne se retrouve dans une période de profonds ajustements dans son existence.

 Quel bien nous ferons en montrant à chacun que le Christ est le Fils de Dieu qui est venu sur la terre pour le sauver et le réconcilier avec le Père ! En montrant qu’Il est la révélation du Père et qu’en Lui nous avons accès au Ciel, à la vie éternelle. Voilà l’espérance qui surmonte toute douleur et tout défi de la vie.

 La liturgie d’aujourd’hui nous invite également à augmenter notre affection et notre adhésion au Pape, comme successeur de Pierre et vicaire du christ. Voyons en lui le bon pasteur, voyons en lui le roc sur lequel est construite l’Eglise, voyons en lui celui qui possède les clés du Royaume des Cieux.

 Ne le laissons pas seul dans sa souffrance pour l’Eglise. Accompagnons-le, non seulement à travers notre prière, mais aussi dans notre souffrance et dans notre action apostolique ! Il convient ici de répéter ce que Jean-Paul II a un jour déclaré à des moniales au début de son pontificat : « Je compte sur vous, je compte sur votre prière et votre sacrifice ». Puisse le Pape, successeur de Pierre, compter également sur nous pour la « nouvelle évangélisation ».

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