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Une terrible faim de Dieu

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L'OSSERVATORE ROMANO publie un entretien avec le cardinal-président Robert Sarah à la veille de l’assemblée plénière de Cor Unum

Cette terrible faim de Dieu

Dans le monde, il existe une terrible faim de Dieu. La vraie faim dont souffre l’homme, sa souffrance la plus terrible sont même causées par l’absence de Dieu. Le cardinal Robert Sarah, président du Conseil pontifical Cor Unum, en est profondément convaincu lorsqu’il répète, dans un entretien accordé à notre journal à la veille de l’assemblée plénière de son dicastère, que ce sera « le manque de cette nourriture qui est Dieu » qui provoquera « tant de souffrances dans le monde ».

« Charité, nouvelle éthique et anthropologie chrétienne » est le thème de l’assemblée plénière de Cor Unum, la première que le cardinal préside. A propos des motifs du choix du thème, le cardinal dit qu’il s’agit d’« un argument que je ressens de manière particulière car, en tant qu’Africain, je l’ai vécu en personne. En effet, il arrive fréquemment que les aides au développement soient données à des conditions déterminées, souvent liées au contrôle des naissances ou à la promotion de ce qu’on appelle « les nouveaux droits ». Ainsi, nous sommes deux fois affaiblis : tant en raison des conditions économiques dans lesquelles nous nous trouvons, que des modèles culturels qui nous sont imposés et qui sont très éloignés de notre mentalité et de nos problèmes réels. Cela a des conséquences terribles, en particulier sur les jeunes, qui sont divisés entre les modèles de vie hérités de leur contexte culturel et les modèles de vie consuméristes occidentaux. Mais en Afrique apparaît peut-être plus clairement encore un problème bien plus vaste, à savoir l’idée d’homme qui se trouve derrière ces mouvements culturels, qui ont leurs racines et leurs premières victimes en occident ». « Je fais référence au fait que, depuis longtemps, est en cours un processus bien étudié. On utilise des concepts sur lesquels trouver apparemment une large entente : la santé de reproduction, les droits de l’homme, empowerment of women, gender equality, pour ouvrir en réalité la voie à une anthropologie à partir de laquelle l’homme peut décider de lui en totale autonomie. Dans le monde moderne, la technique qui ne connaît pas de limites et la liberté qui n’admet pas de limites, donnent à l’homme un sentiment de toute-puissance, jusqu’à se sentir en mesure non seulement de décider entre le bien et le mal, mais également de sa propre nature même. C’est là que se trouve la racine du problème qui, ces jours derniers encore, ébranle l’opinion publique, par exemple en France, où avec une volonté de démonter le mariage et la famille, on veut arriver à démanteler la différence naturelle entre homme et femme, pour parvenir à une équivalence du mariage naturel avec la coexistence homosexuelle. Tout cela conduit l’Occident à la décadence morale ».

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