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Conclave : les loups sont aux aguets

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Comment ne pas être interpellé par le déploiement médiatique auquel nous assistons autour de l’évènement du conclave ? La salle de presse du Vatican n’en revient pas elle-même. Cinq milliers de journalistes sont présents sur place et commentent l’évènement en direct. C’est du jamais vu car l'emprise des moyens de communication atteint des sommets vertigineux, transmettant l’information à la minute même. Et s’il ne s’agissait que d’informer ! On sait aussi qu’aujourd’hui la gent journalistique se croit en charge non seulement de nous transmettre l’information mais aussi de nous dicter ce qu’il convient d’en penser. Dès lors on peut facilement se rendre compte que tous ceux qui sont là aux aguets attendent l'évènement pour nous le servir à leur façon.

Il est vraiment difficile de ne pas éprouver un réel malaise devant cette couverture médiatique d’une ampleur inouïe autour d’une démarche multiséculaire quand celle-ci devrait se passer dans le calme et le recueillement pour permettre aux cardinaux, retirés du monde, de se mettre à l’écoute de l’Esprit. Mais pourquoi nos médias réservent-ils tant de place à une Eglise donnée comme moribonde ? Comment expliquer ce contraste entre une information quotidienne qui distille un antichristianisme devenu ordinaire et cette mobilisation frénétique qui guette les moindres faits et gestes des cardinaux ?

Benoît XVI a très certainement provoqué une première frustration chez ceux qui usent et abusent du pouvoir d’informer (et de désinformer) en prenant la liberté d’annoncer son retrait, au moment  qu’il avait choisi, et cela « sans leur demander la permission » en quelque sorte. Il a ainsi pris de court tout l’establishment médiatique devenu le magistère suprême au sein de nos sociétés. Il a manifesté cette liberté alors que la presse croyait avoir pris l’Eglise en otage avec l’affaire du Vatileaks, une affaire où les médias ont considéré que tous les coups étaient permis. Le fait que l’Eglise les laisse à présent devant des portes closes en attendant la désignation du successeur constitue très certainement une deuxième source de frustration. Ces vantaux fermés agacent et excitent une presse avide de bruits et de rumeurs et qui aimerait tant qu’un trou de serrure oublié lui permette de forcer le secret. Alors, on s’excite, on commente, on suppute, on se livre à des commentaires sans fin sur tout et sur rien et il faut que nul n’en ignore sur les poêles, les urnes, les termes et les procédures.

Cet intérêt badin ne doit pas nous abuser. Tout ce monde tapi autour de ces antiques murailles, qu’attend-il à présent ? Un regard rétrospectif sur l’attitude des médias durant les deux derniers pontificats le laisse aisément deviner. A peine le nom de l’élu sera-t-il connu que nous aurons droit à tous les commentaires les plus malveillants. Souvenons-nous de l’accueil réservé à Benoît XVI, « pape allemand », « panzerkardinal », « grand inquisiteur ». Et songeons à tous les traquenards tendus et à l’exploitation malhonnête de propos déformés et isolés de leur contexte. Et cette sourde hostilité qui s’exprime avec une virulence extrême s’explique facilement : l’Eglise n'est-elle pas le dernier rempart qu’il faut abattre pour que plus rien ne vienne entraver toutes les dérives auxquelles sont livrées nos sociétés finissantes, dérives que sanctionnent les lois les plus folles votées par nos parlements.

Dès lors, celui qui est entré cardinal dans cette chapelle et qui en sortira pape sera, dès sa sortie, exposé à cette meute qui ne le lâchera pas et qui est déjà tapie aujourd’hui dans l’attente de sa proie. Comme nous le disions précédemment, un martyr de toute façon.

Commentaires

  • J'étais en voiture, ce mardi soir, lorsque la Une diffusait le témoignage d'une femme "pasteur" protestante, expliquant qu'en fait le protestantisme ignorait le concept de hiérarchie, mais se rassemblait au niveau national, conduisant ainsi à une multitude d'avis ou d'interprétations tout aussi nationales. Jusque là, nihil novo sub sole.

    Le journaliste est alors revenu sur la position du Cardinal Ouellet en matière d' "IVG" (terme techniquement neutre), se bornant à rappeler que l'opposition du Cardinal valait aussi bien lorsqu'un viol avait été commis.

    Puis vint la question: "Et vous, en tant que femme, vous réagissez comment ?". La réponse fut liée à la responsabilité. Réponse évasive, qui ne voulait finalement rien dire. Ce qui fut intéressant, par contre, c'est d'apprendre - je l'ignorais - le rôle d' "avant-garde" joué par des femmes protestantes dans la création des centres de planning familiaux, devenus depuis belle lurette des antichambres de l'avortement.

    Là non plus, sans doute, rien de nouveau en soi. Mais ce qui m'a scandalisé, en rapport avec le commentaire de Belgicatho, c'est qu'à aucun moment, la JUSTIFICATION, le MOTIF donné par le Cardinal Ouellet dans son opposition n'a été développé, en lien avec les droits de l'enfant à naître. Il s'agit d'un commentaire qu'on peut lire sur les sites ou blogs catholiques. Mais pas sur la RTBF. Pas plus que l'une ou l'autre agence qui trouve malin (sans mauvais jeu de mots) de signaler que la fumée noire a été accueillie par des "bouh" et des huées de déception. Pas plus que le Soir qui se borne à associer l'élection à un comportement grégaire, d'où toute idée de transcendance est absente, incapable même d'imaginer que la prière puisse guider un choix.

    Ce sont autant d'exemples de la malhonnêteté intellectuelle qui règne en maître dans ce monde du prêt à penser.

    Face à cela, face aux inepties, aux procès d'intention, aux moqueries qui nous guettent lorsque nous affirmons nos convictions, sur notre lieu de travail, ou même parfois dans notre propre famille, nous devons tenir bon. Regarder Jésus sur la Croix. Nous former, encore et toujours, nous abreuver à la source de l'Evangile, lire la doctrine épargnée par le poison, nous laisser vivre par les sacrements. Et comme la Vierge l'a recommandé: prier. Prier beaucoup. Prier pour notre prochain pape. Il en a déjà besoin aujourd'hui.

    Ceux qui ont combattu Benoît XVI - même parmi certains catholiques, même parmi certains prêtres - ne le connaissent pas. Ils ne l'ont pas lu. Les mêmes ne liront pas les écrits de son successeur. A nous de propager la splendeur de la vérité. Sans hargne, sans agressivité.

  • Les loups ont bel et bien commencé à mordre nos bergers et le Cardinal Ouellet est probablement la première cible des médias belges, si j'en crois le reportage de la RTBF cité par Philippe, ainsi que ce titre dans Le Soir: "Conclave: Ouellet, le croisé qui irrite les Québécois", suivi d'une notice assassine: "Le cardinal québécois Marc Ouellet a laissé de très mauvais souvenirs. C’est un conservateur pur jus."

  • @ ginette ... Vous savez, se faire traiter de « conservateur » par des iconoclastes, quel plus beau compliment ? « Conserver » précieusement un trésor légué par nos ancêtres, et le faire vivre et porter du fruit, c'est autrement plus difficile que de détruire ou dilapider ce trésor. Être « conservateur » du trésor de l'Évangile, c'est comme la peinture à l'huile, c'est plus difficile mais c'est bien plus beau que la peinture à l'eau.

    Ces iconoclastes du trésor de l'Évangile sont par contre de farouches « conservateurs » de leur propre trésor, celui du veau d'or, de la richesse financière. L'on peut noter d'ailleurs, par rapport au commentaire de philippe, que ce sont les pays protestants qui ont fait naître ce capitalisme, cette idolâtrie de l'argent et de la réussite financière, ce paganisme matérialiste. Comme si Dieu Lui-même les bénissait en leur accordant la fortune matérielle. On peut aussi noter que ce sont les pays protestants, et leurs colonies, qui ont succombé massivement aux sinistres sirènes du racisme et de la ségrégation raciale.

    Bref, je pense qu'il vaut mieux que les catholiques ne prennent pas pour paroles d'Évangile tout ce que peuvent raconter les protestants, pasteurs ou non. La transmission catholique du trésor de l'Évangile me semble bien plus crédible et digne de foi. Jean-Paul II et Benoît XVI nous l'ont encore démontré.

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