Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Comment agir en chrétiens ?

IMPRIMER

Face à la détermination du gouvernement français à imposer "le mariage pour tous", les prêtres du "Padreblog" déterminent les exigences auxquelles doit obéir un engagement chrétien non violent mais résolu :

AGIR EN CHRÉTIEN

Vous êtes nombreux à nous demander des critères de discernement pour prendre part à la mobilisation contre le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Le climat s’est encore alourdi. Sentant l’opinion publique se retourner, le gouvernement accélère et choisit en effet de passer en force.

Cette accélération est une nouvelle erreur que dénonce sévèrement le Cardinal Vingt-Trois : « que tous les moyens aient été mis en œuvre pour éviter le débat public, y compris dans le processus parlementaire, peut difficilement masquer l’embarras des promoteurs du projet de loi. Passer en force peut simplifier la vie un moment. Cela ne résout aucun des problèmes réels qu’il faudra affronter de toute façon » (discours aux évêques de France du 16 avril 2013 à Paris).

Les contacts que nous avons le confirment : ceux qui nous gouvernent ne comprennent pas cette mobilisation spontanée, populaire et désintéressée. Quelles sont ces foules qui ne descendent pas dans la rue pour défendre des intérêts particuliers – leur salaire, leur emploi, leur école – mais le bien commun, un modèle de société dans lequel l’intérêt de l’enfant prime, dans lequel l’altérité et la complémentarité homme/femme sont reçues comme des richesses et non des limites à effacer ? Voilà une des raisons qui explique d’ailleurs pourquoi cet immense élan ne retombera pas, en dépit des défaites apparentes ou ponctuelles.

Voici trois critères qui nous semblent essentiels pour prendre part au vaste mouvement de résistance pacifique qui se lève dans toute la France

1.    Le choix résolu de la non-violence

- Une colère légitime

Oui ce projet de loi est violent : selon les mots de Madame Taubira elle-même, c’est un changement de civilisation. Il est imposé à tous et aux plus fragiles en particulier : les enfants qui seront privés de la complémentarité père/mère. La violence réside aussi dans la façon dont il a été imposé : refus d’états généraux de la famille, refus de la saisine du CESE, refus de véritables auditions, refus d’un débat parlementaire authentique… jusqu’au mini putsch législatif des derniers jours.

Le déni et le mépris de ceux qui nous gouvernent accentuent ce sentiment de violence. Incapable de trouver les mots pour reconnaître une immense foule de manifestants pacifiques et la légitimité de leur démarche, le gouvernement a préféré caricaturer et amalgamer, se servant d’une infime minorité d’agités pour oublier tous les autres.

Cette violence suscite l’inquiétude, l’exaspération et la colère.

Inquiétude douloureuse de voir la famille fragilisée, de constater que l’idéologie du gender gagne du terrain, de pressentir le prix que vont payer les générations à venir. Exaspération d’être caricaturés, ignorés, méprisés par ceux qui devraient être les « gouvernants de tous » et qui promettaient d’être rassembleurs. Colère face à une répression disproportionnée, réservée en temps normal aux casseurs et aux violents. Cette colère est légitime ; elle ne doit pas pour autant submerger notre raison et nous faire renoncer à l’exigence d’agir en chrétiens. Qu’est-ce que cela veut dire ?

- La non-violence, exigence et atout

Nous faisons le choix résolu de la non-violence. Car nous combattons une idéologie et non des personnes ! Personnes que l’Evangile nous demande d’aimer. Ce point est essentiel. La détermination et la fermeté ne doivent pas s’unir avec la haine de l’autre. Et si la non-violence est certes un combat intérieur difficile, il est aussi libérant. Ce choix nous protège contre nous-mêmes, contre la colère qui pourrait nous aveugler et tout submerger.

Tugdual Derville souligne souvent que ce choix est aussi notre plus bel atout. Par le choix assumé de la non-violence, Gandhi a fait reculer l’Empire Britannique et Lech Walesa a fait tomber la dictature communiste. Tous deux y risquaient leur vie. Dans un cadre démocratique comme le nôtre, la non-violence nous fera gagner les cœurs et les intelligences de ceux qui nous regardent.

Cette non-violence s’accompagne d’un respect des personnes. On ne réduit jamais une personne à ses actes – mêmes mauvais – ni à son vote. On distingue aussi une personne et sa fonction. Autant il semble légitime de manifester (pacifiquement) lors de la venue d’un ministre ou auprès d’élus dans le cadre de leurs fonctions, autant il paraît essentiel de respecter leur famille en ne les impliquant dans aucune action, même pacifique. On pourrait enfin parler du respect des biens. Même en temps de crise, la morale chrétienne s’impose à nous.

2.    Le choix résolu de la vérité

La fin ne justifie pas les moyens. Pour un chrétien, le mensonge est toujours impossible. Dans un climat tendu, sur des réseaux sociaux si prompts à s’enflammer, on ne peut jamais manipuler la vérité, ni même l’arranger, encore moins la trahir. Là encore, il faut savoir résister à l’envie d’une efficacité immédiate, obtenue par des moyens qui ne riment pas avec « chrétiens ». Ni amalgame, ni généralisation, ni rumeurs, ni diffamation ! Le respect des faits. Cela suffit, si nous sommes convaincus de la justesse de ce que nous défendons.

Cela nous impose aussi de prendre le temps du discernement avant d’agir ou de relayer une information et un appel. Il ne suffit pas d’avoir raison pour agir. Est-ce que cela sert le bien commun ? Est-ce que cela respecte les personnes ? Est-ce que je suis dans le vrai ? Quelle intention réelle m’anime ? On s’auto-justifie si facilement ! Prendre le temps de demander conseil est primordial, surtout quand on est en colère ou dans la tourmente.

3.    Le choix résolu de l’engagement

Dieu se sert des évènements. Que veut-il nous faire comprendre à travers ces heures si particulières que vit notre pays ? Le Cardinal Vingt-Trois suggère deux pistes :

-       Raviver notre désir de conversion personnelle

 La fécondité de nos actions se joue d’abord en nous-même. Ce sont les saints qui changent le monde en profondeur et dans le bon sens ! D’où l’exigence d’une conversion intérieure.

Concrètement, cela veut dire que plus je suis amené à m’engager dans l’action, plus il est vital que je prenne le temps de la prière et de recevoir les sacrements. Là encore, l’enjeu est d’éviter l’activisme vain, l’agitation qui n’est qu’une fuite de soi-même ou de son devoir d’état, afin de se construire en homme ou femme de conviction, capable de durer dans l’engagement, assez libre intérieurement pour vivre cet engagement comme un service et un don de soi.

Plus on se mobilise, plus on comprend l’importance de l’exemple que l’on donne au quotidien. Il en va de notre crédibilité dans la durée et du rayonnement de notre idéal.

« C’est dans ce contexte général que nous devons réfléchir aux conditions de la nouvelle évangélisation. Pour vivre dans notre différence sans nous laisser tenter par les protections trompeuses d’une organisation en ghetto ou en contre-culture, nous sommes appelés à approfondir notre enracinement dans le Christ et les conséquences qui en découlent pour chacune de nos existences. À quoi bon combattre pour la sauvegarde du mariage hétérosexuel stable et construit au bénéfice de l’éducation des enfants, si nos propres pratiques rendent peu crédible la viabilité de ce modèle ? À quoi bon nous battre pour défendre la dignité des embryons humains, si les chrétiens eux-mêmes tolèrent l’avortement dans leur propre vie ? À quoi bon nous battre contre l’euthanasie si nous n’accompagnons pas humainement nos frères en fin de vie ? Ce ne sont ni les théories ni les philosophes qui peuvent convaincre de la justesse de notre position. C’est l’exemple vécu que nous donnons qui sera l’attestation du bien-fondé des principes » 

 -       S’engager

Dénoncer ne suffira pas. Cultiver une mentalité de ghetto serait renoncer à changer le monde : une vraie désertion ! Ces évènements nous offrent l’occasion de réfléchir à notre vocation et à nos engagements sur le long terme.

 « La pointe du combat que nous avons à mener n’est pas une lutte idéologique ou politique. Elle est une conversion permanente pour que nos pratiques soient conformes à ce que nous disons : plus que de dénoncer, il s’agit de s’impliquer positivement dans les actions qui peuvent changer la situation à long terme. » 

 Voilà notre espérance de prêtres, en particulier en voyant la générosité des jeunes générations, qui s’engagent de toutes leurs forces pour défendre la famille et les droits des enfants. Associations, politique, éducation, médias, entreprise, fonction publique, vie consacrée… que l’expérience que nous vivons en ce moment soit fondatrice d’engagements de vie, au service de la Vérité, du Bien commun et des plus fragiles. Que dans cinq, dix ou quinze ans on puisse voir dans des vies engagées les fruits durables de la mobilisation des jeunes d’aujourd’hui. Que nul ne fasse l’impasse de cette réflexion. Elle porte et assure la victoire de demain.

Les Padre

NB : les citations sont tirées du discours du Cardinal Vingt-Trois du 16 avril 2013, à l’occasion de l’ouverture de l’Assemblée plénière des Evêques de France. Discours qu’on pourra lire ici

On peut aussi lire avec intérêt les propos de Tugdual Derville sur ce sujet ici

Commentaires

  • Merci chers Padres !

  • Non seulement tout ce qui est "légal" n'est pas forcément moral (Autrement dit, ma conscience peut m'interdire ce que la "loi" m'autorise de faire), mais de plus, les lois humaines ne sont ni "universelles" ni éternelles. La "loi" qui fait débat ici n'a pour seul but que de s'attirer les bonnes grâces du très puissant (en tout cas en Occident) "lobby gay". Mais ceux qui ont un minimum de bon sens, quelle que soit leur orientation philosophique, savent que cette "loi" ne "tient pas la route". Mais il faudra attendre quelques années, le temps que s'achève la période de la dictature idéologique de Hollande et sa clique. Cette période sera peut-être plus courte qu'on ne le pense, car ils sont en train de se saborder eux-mêmes...

  • «que tous les moyens aient été mis en œuvre pour éviter le débat public, y compris dans le processus parlementaire, »

    Je ne vois pas bien ce que le Parlement pouvait faire de plus que des nuits entières à expliquer et réexpliquer.

    Je suis catholique, étudiante en théologie, mariée, enfants, avec amis homosexuels. Quand je vois ce que certains catholiques osent dire sur mes amis, j'ai honte et je suis choquée.

    L'Eglise ne marie pas les prêtres ni les divorcés. Personne ne lui a demandé de marier les homos. Etait-il si difficile de dire «Partout où l'amour est vrai nous nous réjouissons» «l'homosexualité ne nous paraît opportune, mais le plus important reste la charité» ?

    Mais non, il faut condamner à tout prix. Vous ferez acte de contrition dans cinq ou six cents ans, comme d'habitude. Ah la la.

    (Et le lobby gay... vous êtes fous avec votre théorie du complot, vous ressemblez à ceux qui voient la main du Vatican partout.)

  • @ vs ... Me permettez-vous de vous poser quelques questions, pour mieux comprendre vos reproches ?

    « Quand je vois ce que certains catholiques osent dire sur mes amis, j'ai honte et je suis choquée. »
    ... Comme on ne sait de qui vous parlez, ni quels propos vous évoquez, il est difficile de comprendre ou répondre. Juste une question : n'avez-vous jamais entendu vos amis tenir certains propos choquants sur les 'cathos' ?

    « L'Église ne marie pas les prêtres ni les divorcés. »
    ... L'Église ne peut évidemment marier des gens qui se sont engagés devant Dieu à ne pas se marier ou à ne pas divorcer. Cela vous étonne-t-il ?

    « Était-il si difficile de dire «Partout où l'amour est vrai nous nous réjouissons» «l'homosexualité ne nous paraît opportune, mais le plus important reste la charité» ? »
    ... Une relation affectueuse sincère entre deux hommes ou deux femmes, ou entre un homme et une femme, doit-elle nécessairement passer par l'acte sexuel pour être 'vraie' ? Il me semble que la toute grande majorité des êtres humains ont beaucoup de vraies relations affectueuses (hommes ou femmes) sans se sentir obligés de passer au lit pour 'prouver' la 'vérité' de cette affection. Et même que le fait de passer au lit dégraderait souvent la qualité ou la vérité de cette relation affectueuse, peu importe que ce soit dans une relation homosexuelle ou non. Qu'en pensez-vous ?
    ... Et par conséquent, en quoi cet acte sexuel serait-il donc un acte de 'charité' ? Il me semble qu'il est essentiellement 'charitable' lorsqu'il est pratiqué en vue de sa fonction naturelle, qui est la procréation. Car alors, il permet la naissance d'une nouvelle vie, que les parents s'engagent à aimer, élever, éduquer et aider pendant des années, voire toute leur vie. Ce qui est aussi le fondement de l'institution appelée mariage, ordonnée aux droits des enfants mais imposant des devoirs sévères aux parents, demandant donc énormément d'amour charité de leur part.

    « Mais non, il faut condamner à tout prix. Vous ferez acte de contrition dans cinq ou six cents ans, comme d'habitude. Ah la la. »
    ... Comme on ne sait ce que vous évoquez ainsi, pouvez-vous préciser ces reproches faits aux 'cathos' ?

    « Et le lobby gay... vous êtes fous avec votre théorie du complot, vous ressemblez à ceux qui voient la main du Vatican partout. »
    ... Et vous-même, pensez-vous voir la « main du Vatican » en Belgique (ou en France) ? Il me semble pourtant que la cathophobie y règne en maître, et est pratiquée et encouragée jusqu'au plus haut sommet de l'État. Par contre, l'homophobie y est pourchassée avec la plus grande vigueur, par des associations subsidiées ou des lois spécifiques. Ne peut-on alors au moins en déduire que le « lobby gay » est bien plus influent et efficace que la « main du Vatican » ?

  • Toutes vos réponses ressemblent au reproche du début: «que tous les moyens aient été mis en œuvre pour éviter le débat public, y compris dans le processus parlementaire, »
    c'est-à-dire que la réponse à votre reproche est disponible sur le net, à la radio et ailleurs, et que je ne vois pas très bien ce que vous voulez de plus. La réponse à vos questions ci-dessus idem. A moins que vous ne vouliez les noms et adresses de mes camarades de classe à la catho?

    Je vais relever l'un de vos procédés rhétoriques:
    « L'Église ne marie pas les prêtres ni les divorcés. »
    ... L'Église ne peut évidemment marier des gens qui se sont engagés devant Dieu à ne pas se marier ou à ne pas divorcer. Cela vous étonne-t-il ?

    Non ça ne m'étonnait pas, je n'ai pas dit que j'étais surprise, mais exactement l'inverse: je disais simplement que selon cette logique, personne ne s'attendait à ce que l'Eglise approuvât. Elle aurait pu être neutre, elle aurait pu être généreuse et dire "je vous souhaite de faire reculer le malheur" (car en réalité il s'agit de cela), elle aurait pu dire "je désapprouve" et se retirer dans le silence.

    Mais non: elle a incité à la cabale (vous allez me demander des preuves, je suppose, encore. Je répondrai par exemple: feuilles de propagande distribuées à la sortie de la messe incitant à aller défiler. La première fois, je n'ai même pas compris ce que c'était tellement ça me paraissait impensable).
    Aujourd'hui en France, j'ai désormais peur pour mes amis. On se rend compte que le vernis qui tenait les barbares a sauté, et il a sauté peut-être pas avec la bénédiction des cercles catholiques (s'attendaient-ils à cela, l'espéraient-ils? J'espère malgré tout que non), mais au moins avec leurs encouragements inconscients (dans les deux sens du terme: j'espère que c'était inconscient).

    «doit-elle nécessairement passer par l'acte sexuel pour être 'vraie' »
    Contrairement à vous (vous "pauvre job", cette fois), j'estime que ce qui se passe dans une chambre à coucher ne me regarde pas, tant que personne ne se plaint de violence ou de contrainte.
    Pensez-vous "consommation" à chaque fois que vous voyez un mariage? Mais c'est vraiment bizarre!! Voire un peu archaïque et médiéval.

    Je ne pense pas "sexe", "position", "qui fait la femme", comme cela paraît tant faire travailler l'imagination de certains (et comme c'est moi qui en parle avec franchise la première, vous allez dire que c'est mon imagination et que cela n'engage pas celle des autres: pas de problème. L'avantage d'être croyant, c'est qu'on peut se reposer dans l'idée que Dieu connaît la vérité. C'est consolant.)

    Et je me garderai bien de juger que la relation de qui que ce soit est plus "vraie" qu'une autre.

    Mais "mariage", au fur à mesure que je vieillis, je pense "aide et assistance". Ça vous étonne? Et oui, pas sexe, mais "vieillir ensemble". Ça, c'est un vrai enjeu. Ça, c'est difficile et c'est un projet. Si des amis homos se jurent fidélité et assistance, je ne souhaite qu'une chose: qu'ils y parviennent une vie entière. La seule chose qui me rende triste ds le mariage homo, c'est la perspective du divorce (autoriser le mariage pour tous mais d'interdire le divorce de tous (sauf violence ou alcoolisme): qu'un engagement soit un engagement, oui).

    L'Eglise catholique n'a jamais eu qu'une obsession: des mariages féconds, la reproduction. C'est vous (Eglise catholique) qui ramenez le sexe au niveau de celui des bêtes: la reproduction de l'espèce avant tout.

    qq exemples du lobby gay
    http://www.xiii.net/blog/index.php/archives/2013/02/15/la-vive-blessure-de-lhomophobie-actuelle-me-ramene-des-annees-en-arriere/

    http://jamesetleshologrammes.fr/?p=88

    http://blog.matoo.net/index.php/archives/2013/04/17/linsoutenable-argument-de-la-haine/

    http://zvezdo.canalblog.com/archives/2013/02/06/26351513.html

    Et en voyant cette photo, je me disais que c'était ce que je craignais désormais: de même qu'il y a eu des meurtres au moment des mouvements pour les droits des noirs aux US, je crains les violences homophobes. (D'ailleurs, l'objet même de ce billet prouve que le risque est réel: "comment puis-je agir en chrétien?", c'est bien que l'action la plus immédiate qui vient à l'esprit n'est guère chrétienne. (Et non, je n'ignore pas non plus que certains sont sincères, veulent "défendre la famille" (je ne comprendrai jamais pourquoi et comment ma famille devrait être menacée par le mariage gay) et agir en bons chrétiens: je ne doute pas qu'ils agissent selon leur conscience et je respecte cela. Mais c'est bien parce que je respecte les idées défendues par ce blog que je prends la peine d'y répondre).
    La photo :http://tsutpen.blogspot.fr/2013/04/annals-of-crime-118.html

    -------------------------------------
    PS : cathophobie? si je vous lis, c'est que votre blog m'intéresse. Je suis d'accord avec de nbx points.
    Je suis en France, et je parlerais d'intolérance religieuse (pas de cathophobie). Il me semble que nous sommes en train de revenir plus d'un siècle en arrière, et que la situation est grave.
    Mais nous chrétiens, devrions réfléchir à une chose: il est urgent de s'associer avec les musulmans modérés, pieux et voulant vivre leur foi dans la paix pour défendre le droit à vivre sa religion, quelle qu'elle soit. Parce qu'en France, je vois le moment où je n'aurais plus le droit de porter ma médaille de baptême.

    La ligne ne passe pas entre les religions, mais au coeur de chaque croyant, d'une personne à l'autre. Les personnes voulant vivre en paix, toutes religions confondues, doivent s'unir contre l'intolérance galopante.

  • @ vs ... Merci pour vos explications.
    .
    Je crois que nous confondons souvent le concept de phobie ou peur, avec celui de haine. Je pense que ce sont les pratiques homosexuelles qui font peur à la plupart des gens, sans qu'ils aient la moindre haine pour les homosexuels en tant que personnes. Il faut donc se demander pourquoi ces pratiques feraient peur.
    .
    D'abord, parce qu'elles sont contre la nature même de la vie. Il est évident que la vie a créé la sexualité pour une « bonne chose » : la conservation de l'espèce bien sûr, mais aussi sa bonne évolution, grâce à une reproduction assurée par deux individus de sexes différents. Se rebeller contre cette sexualité naturelle "mâle-femelle" ("homme-femme", en ce qui nous concerne) apparait donc forcément aux gens comme une « mauvaise chose ». Car ce n'est pas l'homme qui a créé la sexualité du vivant, et il n'a donc pas autorité pour la contester ou la changer. En respectant cette sexualité, l'homme ne fait que respecter la nature d'un monde qui est tel qu'il est, qui a existé avant lui. L'homosexualité est donc contre la nature du vivant, elle rejette la nature de notre monde, elle n'est pas « écolo » pour parler comme aujourd'hui.
    .
    Mais ensuite, ces pratiques homosexuelles font aussi peur aux gens car une institution comme Onusida leur a confirmé que ces pratiques étaient les principales propagatrices des maladies sexuellement transmissibles. Et comme ces maladies sont particulièrement handicapantes et traumatisantes (et parfois mortelles), il n'est pas difficile de comprendre cette deuxième raison de la phobie concernant ces pratiques. Je pense que nos ancêtres avaient déjà fait ce constat concernant l'incidence de ces pratiques sur notre santé. Car ces pratiques homosexuelles et ces maladies sexuellement transmissibles ne datent pas d'aujourd'hui. Elles sont probablement aussi anciennes que l'homme.
    .
    Cette phobie des pratiques homosexuelles n'est donc pas complètement irraisonnée. Il faut évidemment déplorer que cela entraîne certains à un comportement haineux et violent, tout à fait condamnable. Mais on ne peut accuser cette phobie d'exister, puisqu'elle se fonde sur des éléments rationnels, liés aux sciences naturelles, biologiques et médicales.
    .
    Prenons maintenant la cathophobie, la phobie très répandue des catholiques et de leurs pratiques religieuses. Comme vous êtes française, vous savez que cette phobie-là a entraîné des comportements d'un rare barbarie il y a deux siècles, contre les catholiques, en France et dans toute l'Europe avec les invasions napoléoniennes. On parle même du début des totalitarismes et génocides en Europe. Les catholiques furent massacrés, pillés et tous leurs lieux de culte saccagés ou détruits. Et il y a seulement un siècle, cette même phobie fit voter des lois anticléricales, qui expulsèrent de France des milliers de citoyens français pour le seul 'crime' de faire partie d'une congrégation religieuse catholique. Comment les anticléricaux peuvent-ils donc justifier rationnellement cette phobie qui les pousse à traiter de manière aussi brutale la communauté catholique ?

  • Cette réponse me paraît plus apaisée. Mais la peur de la différence ne doit pas entraîner le rejet, elle doit entraîner le dialogue. Sinon l'histoire nous a appris que tout se terminait dans la violence. (Avant la reconstruction, le repentir... et le dialogue).

    Je vous ferai simplement remarquer que vous semblez partir du principe qu'on choisit sa sexualité. Dans mon expérience, cela "vous tombe dessus" (même si je suppose qu'il doit y avoir qq homos par choix, par rebellion), et pour les plus jeunes, c'est terrible, très désorientant, surtout s'ils sont rejetés par leur famille. J'ai pris l'habitude, pour m'expliquer, de parler des homosexuels comme des "gauchers de la sexualité": un écart à la norme, mais pas si rare, et pas choisi. Et il y a cinquante ans, on contrariait la gaucherie (en France en tout cas).

    Quand aux MST : c'est la multiplication (je dirais "délirante") des partenaires qui favorise la propagation des maladies, c'est pour cela que le sida s'est répandu si vite parmi les homosexuels, bien sûr.
    Le mariage va exactement à l'encontre de cette tendance; en se promettant fidélité, ces hommes et femmes endiguent naturellement cette propagation (sachant que pour diffuser une maladie, il faut déjà l'avoir contractée: la pratique de la sodomie (si nous parlons de la même chose) ne crée pas ex nihilo le sida! (je me doute que vous le savez, mais puisque nous sommes sur un blog, j'écris pour tous, y compris les phobiques)).

    Je ne demande pas à l'Eglise d'approuver, mais de ne pas rejeter. Vous imaginez vraiment le Christ en train de les rejeter? A-t-il jamais rejeté les plus scandaleux, les plus déviants à la norme ou à la tradition? Peut-être leur dirait-Il de cesser, mais Il l'a dit aussi aux hétéros! ("soyez eunuque comme moi").

    De quoi ai-je l'air, moi la catho, de continuer à être accueillie par mes amis gays alors qu'ils me savent catholique (et qu'ils sont intrigués par cette démarche de formation théologique, curieux, ouverts, interrogatifs, non goguenards), tandis que mes pairs les traînent plus bas que terre? (quand je disais que j'ai honte)

    Quand à la souffrance, une source officielle (de "droite") : http://etudiant.lefigaro.fr/vie-etudiante/news/detail/article/le-refuge-qui-accueille-les-jeunes-homo-submerge-d-appels-1718/


    Cathophobie: en France nous sommes dans un étrange triangle (dédoublé). Il faut prendre en compte cathos, musulmans, laïcs, puis les versions extrêmistes de ces trois sphères, sachant qu'il y a aucun droit pour un laïc ou un catholique modéré de dire quoi que ce soit contre les musulmans, même des paroles que des musulmans modérés partageraient.
    Je n'ai pas le temps d'y réfléchir maintenant, mais c'est extrêment important pour les années à venir, c'est certain.

  • @ vs ... Cette phobie n'est pas la peur de la différence de la personne, c'est la peur d'un comportement qui n'est ni naturel ni charitable, et donc en somme la peur de ce qui n'est pas voulu ni aimé par Dieu. Dieu a fait la sexualité homme-femme pour un bien, et a aussi besoin de notre amour charité pour le bien des enfants qui en naitront.
    .
    Mais comme chacun de nous est unique et que aucun de nous n'est parfait, si nous devions faire des différences de personnes, on ne pourrait plus vivre. On ne peut donc débattre que sur des comportements, plus ou moins ordonnés à la volonté de Dieu, on ne peut débattre sur des personnes. La première (ou seule ?) personne qu'on doit sans doute toujours remettre en question et améliorer, c'est nous-même. Ce que vous faites, me semble-t-il.
    .
    Je pense que si nous mettons Dieu hors de ce débat, comme s'il n'avait rien à y faire, comme s'il n'était pas notre référence, nous perdrions toute compréhension du message de l'Église catholique à ce sujet. Ce n'est pas l'Église qui a inventé la sexualité ni animale ni humaine, elle ne cherche qu'à faire respecter ce que Dieu a voulu pour un bien, ce que l'on appelle des lois naturelles, des lois que nous n'avons pas faites nous-mêmes.
    .
    Car aucun de nous ne choisit ni son sexe ni sa sexualité. Son sexe, cela paraît évident. Sa sexualité aussi, puisqu'il n'y en a qu'une qui nous est proposée par la nature. On n'a pas à choisir ce qui est unique. Qu'il y ait des usages divers de ses organes génitaux pour en retirer un plaisir sans rapport avec la sexualité naturelle, on sait évidemment que cela existe. Mais il ne faut pas essayer de transformer ces pratiques en quelque chose qui deviendrait naturel rien que parce que cela existe. Sinon, serions-nous obligés d'accepter tout ce que l'imagination humaine fertile peut inspirer : l'homophilie, la pédophilie, la zoophilie, la nécrophilie, le sado-masochisme, l'adultère, l'échangisme, etc... pour la simple raison que certains mettent ces fantasmes en pratique ?
    .
    Je crois que la plus grande difficulté pour un catholique est d'oser et de savoir dire à quelqu'un que son comportement ne plaît pas à Dieu, surtout si en plus ce quelqu'un nie Dieu. Car un catholique est quelqu'un qui se reconnaît lui-même pécheur, faisant aussi parfois des choses qui ne plaisent pas à Dieu. Nous ne sommes pas Jésus, nous ne sommes pas Dieu. Comment donc dire à un ami ou une amie que son comportement adultérin par exemple ne plaît pas à Dieu, alors que nous nous reconnaissons autant pécheur que lui ou elle, et que nous ne pouvons donc lui jeter la pierre ?

  • Excusez-moi, je ne vais pas répondre plus (je viendrais sans doute encore dans des billtes plus récents faire contrepoids, pour l'honneur de l'Eglise parce que c'est ainsi que je le ressens (je veux dire que je ne peux pas laisser dire et faire ce qui se dit et fait sans protester publiquement quelque part, afin qu'un jour il puisse être prouvé que tous les catholiques n'étaient pas d'accord.))

    Ce matin, je voulais juste vous montrer ça http://www.ledauphine.com/isere-sud/2013/04/19/rixe-et-propos-homophobes-au-college-lionel-terray-de-meylan afin d'illustrer ce que je voulais dire quand je parlais de l'inconscience de l'Eglise à libérer ce qu'il y a de pire dans les individus les moins structurés. Vous (pluriel) avez libéré et cautionné les instincts les plus bas.

  • >si nous devions faire des différences de personnes, on ne pourrait plus vivre.

    Tout de même, je ne peux pas laisser passer cela.

    Non seulement nous pourrions vivre, mais en plus il me semble que c'est la particularité, la richesse, l'unicité, des valeurs chrétiennes. Si vous laissez tomber cela, que reste-t-il ? (Cette histoire de mariage, c'est vraiment le bébé et l'eau du bain: qu'est-ce qui est plus important, un homme ou un principe? Il me semble que le Chrit a toujours répondu dans le même sens.)

    Vous me rappelez la fin du livre de Michelet, "Les chemins de la liberté". Il raconte sa fin d'internement en camp (Dachau? je ne sais plus). Une épidémie se déclara, des prisonniers furent mis en quarantaine.
    Visiter les malades dans la baraque de quarantaine, c'était courir à une mort quasi-certaine. Les communistes choisirent de ne pas le faire, pour l'avenir de la société (communiste), les chrétiens choisirent de le faire, par charité.

    L'homme ou la société ? Mais une société est composée de l'addition des valeurs de chacun. Toutes les fleurs, chaque fleur, c'est le message de Ste Thérèse de Lisieux.

  • L'abbé de Tanoüarn répond à des objections qui s'apparentent à celles de VS, notamment en ce qui concerne la violence; c'est ici : http://ab2t.blogspot.be/2013/04/violence-reponse-g2s.html
    Il faut quand même bien reconnaître que le discours "homosexualiste" est devenu extrêmement envahissant et qu'il suscite le rejet et l'agacement indépendamment de l'action menée par Frigide Barjot et consorts. C'est la politique idéologique menée par Hollande et son gouvernement qui a radicalisé les positions des uns et des autres et provoqué un affrontement dont on se demande comment il va se terminer.

Les commentaires sont fermés.