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De Benoît XVI à François : rupture ou continuité ?

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De Sandro Magister sur le site « Chiesa »

jpg_1350540.jpg « ROME, le 17 juin 2013 – Il y a deux informations qui, ces jours-ci, ont jeté une nouvelle lumière sur les rapports qui lient le pape François à son prédécesseur Benoît XVI.

La première est l'annonce, faite le 13 juin par Jorge Mario Bergoglio lui-même, de la publication prochaine d’une encyclique écrite "à quatre mains":

"Le pape Benoît me l’a remise. C’est un document fort, je dirai moi aussi ici que j’ai reçu ce grand travail : c’est lui qui l’a fait et moi je l’ai mené à son terme".

Il s’agit de l'encyclique, traitant de la foi, que le pape Joseph Ratzinger avait prévu de publier à la suite de celles qu’il avait précédemment consacrées aux deux autres vertus théologales : la charité et l’espérance. Au moment où il a renoncé au pontificat, elle était presque terminée.

Ce qui est curieux, c’est que la première encyclique de Benoît XVI, "Deus caritas est", avait également utilisé un certain nombre de matériaux préparés au cours du pontificat précédent. Mais la construction générale de cette première encyclique et en particulier la première de ses deux grandes sections, la plus théologique, étaient typiquement ratzingeriennes.

Cette fois-ci, en revanche, l’encyclique est presque entièrement de la main de Ratzinger. C’est comme si le pape Bergoglio s’était limité à en écrire la préface et la conclusion. Sa signature devient le signe d’une vive reconnaissance envers le pape qui l’a précédé.

La seconde information concerne, quant à elle, un livre qui a été publié cette année en Allemagne et qui est, lui aussi, écrit "à quatre mains" : par le cardinal Paul Josef Cordes, président émérite de Cor Unum, et par le théologien et psychiatre Manfred Lütz, membre de l’académie pontificale pour la vie et consultant auprès de divers services au Vatican.

C’est un livre qui, dès le titre – "L'héritage de Benoît et la mission de François. Démondanisation de l’Église" – cherche à faire apparaître une continuité entre les deux papes, en particulier entre le discours adressé par Benoît XVI aux "catholiques engagés dans l’Église et dans la société", le 25 septembre 2011 à Fribourg-en-Brisgau, lors de son dernier voyage en Allemagne, et les affirmations du pape François à propos de l’Église "pauvre pour les pauvres".

Au début du mois de juin les deux auteurs ont présenté leur livre à Ratzinger, qu’ils ont rencontré au monastère Mater Ecclesiæ, dans les jardins du Vatican.

"Je vis comme un moine, je prie et je lis. Je vais bien", a déclaré Ratzinger à ses deux visiteurs, d’après le récit fait par Lütz à l’hebdomadaire "Bild" et publié dans le numéro du 5 juin.

Et en ce qui concerne la continuité entre lui et le pape François, il a fait le commentaire suivant : "Du point de vue théologique, nous sommes parfaitement d'accord".

Le contenu de cette rencontre n’a obtenu qu’un très faible écho dans les médias. Toutefois il faut noter que le discours de Benoît XVI à Fribourg-en-Brisgau a également été passé sous silence, bien à tort, à l’époque où il a été prononcé. C’est pourtant l’un des plus significatifs non seulement de ce voyage en Allemagne, avec celui qui a été prononcé au Bundestag à Berlin, mais de tout le pontificat

La suite ici :ÊTRE CHRÉTIEN. LE DÉFI DE L’ÉGLISE DE FRANÇOIS, LE DÉFI DE L’ÉGLISE DE BENOÎT

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