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Le pape François : "Nous avons besoin de cet air frais de l'Orient, de cette lumière de l'Orient"

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Sur le site de l’agence Zenit, Anita Bourdin fait un « flash back » sur un propos du pape François dans l’avion qui le ramenait à Rome après les JMJ de Rio :

« ROME, 6 août 2013 (Zenit.org) - "Vous conservez cette beauté de Dieu au centre, la référence", dit le pape a un journaliste russe à propos du sens de l'adoration conservé par la liturgie orientale: "Nous avons besoin de ce renouveau, de cet air frais de l’Orient, de cette lumière de l’Orient".

Le pape a en effet répondu à une question sur le 1025ème anniversaire du christianisme fêté par les orthodoxes, lors du vol Rio-Rome (28-29 juillet). 

Nous le publions à l'occasion de la fête de la Transfiguration du Christ, si chère à l'Orient chrétien.

Paroles du pape François à propos de la liturgie orthodoxe

Dans les Églises orthodoxes, on a conservé cette liturgie ancienne, si belle. Nous, nous avons un peu perdu le sens de l’adoration. Eux le conservent, ils adorent Dieu, ils chantent, le temps ne compte pas. Le centre est Dieu, et c’est une richesse que je voudrais dire en cette occasion, puisque vous me posez cette question.

Une fois, en parlant de l’Église occidentale, de l’Europe occidentale, surtout de l’Église plus mûre, on m’a dit cette phrase : « Lux ex oriente, ex occidente luxus ». Le consumérisme, le bien-être, nous ont fait tant de mal. Vous, en revanche, vous conservez cette beauté de Dieu au centre, la référence.

Quand on lit Dostoïevski – je crois que c’est un auteur que nous devrions tous lire et relire, parce qu’il a une sagesse – on perçoit quelle est l’âme russe, l’âme orientale. Cela nous fera beaucoup de bien.

Nous avons besoin de ce renouveau, de cet air frais de l’Orient, de cette lumière de l’Orient. Jean-Paul II l’avait écrit dans sa Lettre. Mais si souvent le luxus de l’Occident nous fait perdre de vue l’horizon. Je ne sais pas, c’est ce qui me vient à l’esprit. Merci. »

Tout cela se trouve aussi dans les traditions du culte catholique mais la révolution des années conciliaires a coupé les racines de l’esprit liturgique dans l’Eglise latine et créé un climat hostile autour de la continuité historique des rites : ceux-ci participaient pourtant des mêmes valeurs que ceux de l’Orient que l’on encense aujourd’hui, mais de loin et, finalement, à bon compte. JPSC  

Commentaires

  • En réalité, la messe romaine d’autrefois (telle qu’elle subsiste sans altération dans la forme dite extraordinaire, réhabilitée par Benoît XVI dans son motu proprio « summorum pontificum » au bénéfice de quelques minorités soigneusement encadrées) se situe à mi-chemin entre le rite long, splendide mystérieux, implorant et contemplatif des célébrations eucharistiques orthodoxes et le culte protestant voué à la Parole et à l’Ecriture.

    Personne ne peut nier de bonne foi que les changements apportés par Paul VI dans le rite « ordinaire » de la messe romaine se soient faits dans un sens « protestant » : rapport de temps en faveur de la parole ; rapport de lieux en faveur de la table proche de l’assemblée ; rapport de gestes, d’habits et de rites en faveur d’une banalisation profane ; rapport de doctrine en faveur du moralisme social des prédications. Et je n’ajouterai rien sur les « abus » logiquement induits par le libéralisme même des prescriptions du nouvel ordo.

    Pourquoi les changements dans ce sens et pas dans l’autre ? L’homme n’étant pas un pur esprit, la liturgie, ses paroles et ses gestes prennent, de facto, dans les profondeurs du psychisme une portée dogmatique : il n’est donc pas étonnant que pour la masse des catholiques (ou ce qu’il en reste) la proscription des agenouillements, la banalisation des attitudes, la communion désinvolte « dans la main » après l’échange de quelques civilités (qui travestissent le rite du baiser de paix), etc. entraînent fatalement la perte du sens du sacré et blessent souvent la foi en la présence réelle.

    Comme l’a dit, en son temps le Père Marie-Dominique Chenu († en 1990) -un parangon du concile Vatican II, où il fut l’un des experts les plus écoutés : « je ne nie pas qu’il y ait une tendance à diminuer la valeur de ‘sacrifice’ de la messe et même sa valeur de ‘présence réelle’ : on privilégie la communion fraternelle. C’est un effet du mouvement culturel et de la mutation sociale : les hommes s’intéressent à eux-mêmes et à l’horizontal ». Quel aveu.

    Une génération plus tard nous en sommes toujours là aujourd’hui, avec l’effacement de la mémoire historique en plus. A quand la réforme de la réforme de la messe romaine, que Benoît XVI appela de ses vœux durant son court pontificat ? A regarder les « liturgies » des JMJ de Rio, ce n’est pas pour demain…

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