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A propos du tutoiement

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Dans un célèbre film de Jean Renoir, « La grande illusion » (1936), qui met en scène deux officiers français internés en Allemagne pendant la « Grande Guerre » (1914-1918), le capitaine de Boëldieu  (Pierre Fresnay) répond à son frère d’armes, le lieutenant Maréchal ( Jean Gabin) : « je dis vous à mon père, je dis vous à ma mère, pourquoi vous tutoierais-je ? ». Aucune morgue dans le ton de cette réplique, seulement ce qu’on appelait alors la bonne éducation.

Notons qu’elle n’était pas l’apanage des gens « bien-nés ». Dans nos dialectes populaires de Wallonie,  l'utilisation du vos (=vous) était aussi l'usage (y compris pour s'adresser aux animaux domestiques !). Ti (=tu ) était considéré comme vulgaire, et généralement mal perçu par la personne à qui il s’ adresse. Même si le wallon disparait aujourd’hui, en tant que langue de conversation, il reste encore des traces de son influence sur l’emploi du pronom « tu », en Belgique francophone. Le vouvoiement exprime la politesse, le tutoiement est familier et ne s’emploie normalement pas sans la permission de l’interlocuteur.

Lorsque, voici un demi-siècle, au moment du concile Vatican II, les traductions liturgiques de la messe en français se mirent à tutoyer (en latin la question ne se pose pas) Dieu lui-même, elles ont choqué plus d’un fidèle. Ces familiarités ont aussi déteint sur la gestuelle et la dignité même du culte et, quelquefois,  la manière dont s’expriment ses ministres dans leurs relations « pastorales ». Le pape François lui-même utilise volontiers le tutoiement "démocratique" ou un langage peu formel. Lors d’une visite à la paroisse Saint-Cyril à Rome le curé s’est d’ailleurs cru autorisé à le saluer à son tour en ces termes : « Merci, François, parce que tu es ici parmi nous ... nous avons vraiment besoin d'un pape qui réveille nos cœurs du long sommeil de l'ennui ». C’est le site « Benoît  et moi » qui rapporte cette anecdote couleur du temps, tirée de  www.papalepapale.com.

Autres temps, autre mœurs …

JPSC

Commentaires

  • On m'a appris (entre autres visions) à connaître Jésus comme un ami (on s'entend bien, toutes les amitiés ne sont pas égales, Jésus m'est supérieur), l'ami qu'il a voulu être avec nous. Or, ne tutoyons-nous pas nos amis et n'en font-ils pas autant avec nous ? Le vouvoiement maintenant devenu désuet avait son charme, et il faut se prémunir de tout "jeunisme" ou d'être bon marché "dans le vent", mais les nouvelles moeurs ne sont quand-même pas forcément toujours décadentes (pas plus que les anciennes ne sont forcément racornies) ! Après tout, l'Eglise doit pouvoir parler aux hommes de son époque sans pour autant renier son message.

  • (Re) Bonsoir Joseph.

    N'ayant pas trouvé le moyen de revenir directement sur votre réponse ci-dessous, j'y reviens par votre message initial. En supposant que "ça passera".

    Les proximités dans vous parlez sont bien à l'intérieur d'un cadre de Foi. Quant à me taxer pour autant de musulman, même pas chrétien... Libre à vous. (Vous n'êtes donc "bisounours" que pour ceux qui partagent vos avis...)

    Au fronton d'une église, j'ai lu naguère : "Terribilis est locus iste Gen. XXVIII". Ce n'était ni une mosquée, ni une synagogue. Une église.

  • Bonsoir,

    Disons que j'avoue n'avoir guère apprécié ces insinuations allant dans le sens "bisounours" (pour reprendre ce terme qui n'était pas dans votre message initial mais exprime bien la manière dont je l'ai perçu).

    La pensée que vous m'imaginez peut-être comme quelque post-catholique à chemise à fleurs prêchant d'une voix doucereuse l'amour de Dieu (voire la "démocratisation de l'Eglise" et autres hérésies d'une banalité telles qu'elles en deviennent ennuyeuses) a quelque chose de cocasse. Néanmoins, le fait que vous semblez tirez cette conclusion du simple fait que comme la grande majorité des jeunes JMJs-MPT-veilleurs-cathos fiers de l'être-etc... j'utilise la plupart du temps la deuxième forme du singulier pour m'adresser à Dieu, je trouve ça un peu fort de café ! Du reste, j'observe que bisounours en chef François et son prédécesseur ne s'en sont pas privés. Tout comme on peut vouvoyer Dieu sans se faire taxer de janséniste racorni, on peut donc il me semble le tutoyer sans être pour autant un "youpie-Jésus" 68-hart.

    Ceci dit, j'avoue prendre la mouche facilement et manquer parfois de bienveillance. Après tout, peut-être n'avez-vous pas du tout voulu dire cela ? Notez bien que le ";-)" accompagnant mon apostrophe suggèrant que vous seriez un affreux mahomédan est censé indiquer l'ironie de mon propos.

  • Joseph bonsoir.

    Dans votre commentaire, vous donnez l'impression de réciter une leçon. Il faut "parler aux hommes de son époque". (Comme s'ils étaient un auditoire bien homogène.)

    Quand vous écrivez que Jésus est "votre ami". C'est un acte de Foi : en réalité, ni vous ni moi ne l'avons jamais rencontré, ni en chair et en os, ni lors d'une apparition. Vous et moi, nous ne le connaissons que par des traces, des textes, des intermédiaires.
    Cette proximité directe à laquelle vous prétendez n'est qu'intellectuelle et/ou sentimentale. Ce discours "pastoral" a été très à la mode. Il était condamné à l'échec. Il y avait même de quoi y perdre la Foi.

  • Bonsoir Etienne,

    C'est clair que le Christ n'est pas du tout en proximité directe avec nous... l'eucharistie par exemple, la prière, le fait de mourir pour quelqu'un, tout ça ne sont que des constructions intellectuelles et sentimentales... Heureusement que nous croyons en un Dieu qui plane à un milliard de kms au-dessus de nous, misérables vermisseaux.

    ...Rassurez-moi, vous parlez bien d'Allah et pas de Jésus, là ? ;-)

  • Personnellement, je vouvoie toujours mes supérieurs hiérarchiques par respect (sauf s'ils me demandent de les tutoyer). A fortiori, Dieu est bien entendu supérieur à tout homme et je trouve que le passage au tutoiement est une forme de tentative de l'homme de prétendre être Son égal. L'étape suivante, que nous vivons tous les jours, est carrément de L'envoyer aux oubliettes de notre société. Restons humbles, c'est l'attitude qui plait à Dieu.

  • Moi aussi je vouvoie mes supérieurs hiérarchiques, mais pas mes parents, et je ne leur manque pas de respect, que du contraire. Dieu m'est supérieur certes, mais si je l'ai déjà appelé "Mon père", je ne l'ai jamais appelé "patron". Que le vouvoiement soit une marque de respect est certain. Dire que le tutoiement est une forme hérétique de l'homme qui se croit l'égal de dieu et que le vouvoiement lui est préférable, c'est exagéré.

  • C’est un fait que notre société est moins policée : plus « libre » de mœurs et de tenue. Un certain débraillé, la disparition du port de la cravate, l’écriture et le langage moins rigoureux en sont des signes. Je repense, tout d’un coup, à la belle calligraphie de ma grand’mère élevée chez les Bénédictines ou à ses derniers mots « Messieurs, conduisez-moi aux pieds de Notre Seigneur ». Charme désuet ou sens de la grandeur et de l’absolu de Dieu ? Relisons l’Ecriture sainte : Dieu est toujours à la fois ce « mysterium tremendum » qui, dans le désert, ordonne à Moïse d’enlever ses chaussures devant lui et le Seigneur proche qui nous parle « à la brise du soir ».

  • Je trouve ce sujet fort puéril.
    Tutoyer, vouvoyer Dieu, Jésus, ... . C'est si important? Pour ma part, je tutoie jésus, je tutoie Dieu, l'Esprit-Saint, et Marie. Je vois Dieu proche au travers du nouveau testament. Vrai Dieu et vrai homme venu pour se faire connaître et aimé de nous, en chair, os, esprit et âme. Je leur parle comme s'ils étaient là à côté de moi. Je leur dit mes colères, mes joies, ce qui me réjouis, ce qui m'attriste. Je leur dit mes coups de cœur et de gueule. Tout. Je me sens "de la famille" de Jésus, par mon baptême, et ma participation à tous les divers sacrements de l'Eglise. Aucun d'eux ne m'est inconnus, ni éloignés. Ma proximité avec eux font qu'ils m'éclairent, me guident, me fortifient, me consolent, et me disent ce qu'ils attendent de moi, au fur et à mesure. je n'ai jamais eu l'impression que Dieu était loin de moi, ni Marie. Bien au contraire! C'est clair pour moi que le Christ EST totalement à proximité directe avec moi/nous. Je ne crois pas en un Dieu qui plane à un milliard de kms au-dessus de nous. (c'est l'ancien testament ça!). Il est dans chaque cœur qui veut bien le recevoir. Je crois en ce Dieu qui est venu vers nous par Marie, comme un tout petit bébé. Mais pas n'importe quel bébé! L'incarnation de Dieu. Il est en nous dès la crèche si nous le désirons, et l'accueillons. Il reste avec nus, et Marie jusqu'à sa mort sur la croix et bien après, en le recevant lors de la célébration de la messe au moment de l'eucharistie. Jésus est alors présent d'une façon totalement authentique.

    Ah! ce mystère de la Foi et de l'Amour!

  • Pensons au Jésus de Marguerite Marie ou de Faustine, le Jésus de Miséricorde, celui qui nous ouvre son coeur à nous pauvres petits pécheurs! Lorsque nous plongeons dans ce coeur plein d'amour, nous vivons une intimité avec l'Esprit Saint qui nous permet de nous adresser à Dieu en ces termes:"Abba, Père" ou "petit Papa chéri" Jamais Dieu ne s'offusquera que nous Le tutoyons si notre coeur, dans un grand élan d'amour et d'humilité plonge dans le sien!

  • vraiment, je ne m'imagine pas Dieu s'offusquer de le tutoyer.(sourire).
    Comment Lui qui est tout Amour pourrait s'offusquer pour quelque chose d'aussi peu important finalement dans l'Au delà. Nous ignorons totalement comment les anges, les saints, les âmes du purgatoires s'adressent à Dieu, à Jésus! Le langage est différent. Il n'y a plus de paroles. Le principal pour nous, ici sur terre, est de surtout accepter d'être son enfant, avec tout ce que cela implique d'être "enfant". (petit, obéissant, humble, confiance totale dans le Père "Abba" sans qui on se perd). Je me demande dans quelle mesure les gens ne "personnifie" pas un peu trop Dieu, et ne lui prête des sentiments qui sont les nôtres, humains. Nous imaginons alors que Dieu va par exemple nous sanctionner ou nous récompenser de la même manière que nous le ferions. Nous pensons qu'il nous aime un jour, le lendemain plus, et qu'il peut être rancunier, etc... Nous oublions que nous vivons avec le péché originel en nous. Il y a un voile devant nos yeux qui nous empêche de voir, d'imaginer Dieu en vérité. Par Jésus, il s'est fait proche, mais il est quand même Dieu de toute éternité. Humainement, avec notre esprit nous ne sommes pas capable d'imaginer ce qu'est l'AMOUR/DIEU, ou le mystère de l'ETERNITE. Ne nous prenons pas la tête. Avançons simplement en confiance en le tutoyant ou en le vouvoyant. Le principal est de l'aimer et l'adorer en vérité, avoir Foi et Espérance toujours et envers et contre tout. Et disons-le Lui simplement avec le cœur.

    Sachons juste que nous devons avoir la sagesse de vivre dans la "crainte de Dieu" mais aussi croire profondément dans sa toute grande "miséricorde" qui est le fruit de son total amour pour nous, ses créatures. Sa miséricorde, et ses grâces pour faire mieux, ne nous sont acquises bien entendu que si nous nous repentons de nos péchés et désirons honnêtement changer, et que nous dialoguons avec Lui (par la prière sous toutes ses formes). En un mot que nous soyons toujours en contact avec Lui.

  • Bonjour Joseph.

    En réalité, ce n'était pas la défense du tutoiement qui me dérangeait : finalement, le fait n'a pas beaucoup d'importance. C'est l'argumentation que je trouvais irréaliste, idéaliste si vous préférez.

    Pendant de longues années, j'ai donné Religion en 3e du secondaire. Et là, par exemple, dire à un ado. en crise que Jésus est son ami... Bonne chance. :-))

    Sur ce, je vous souhaite plein succès dans vos démarches de Foi. (Pour ce qu'on sait des apôtres, il y avait quelques colériques dans le lot. Que ça nous rassure.)

  • Connaissez-vous cette belle lettre d'amour de notre "meilleur ami" , notre grand frère. A chacun(e) d'entre nous ... du plus petit au plus grand. :-)


    UNE LETTRE D'AMOUR

    Cher(e) ami(e), Comment vas-tu? Il fallait que je t'envoie un mot pour te dire comment je t'aime et je me soucie de toi.
    Je t'ai vu hier quand tu parlais à tes amis. J'ai attendu toute la journée en espérant que tu me parlerais aussi. Quand vint le soir, je te donnai un coucher de soleil pour terminer ta journée, et une brise fraîche pour te reposer... et j'attendis. Tu n'es jamais venue. Oh oui, ça m'a fait mal, mais je t'aime quand même parce que je suis ton ami. La nuit dernière, je t'ai vu t'endormir et j'ai désiré toucher ton front, alors j'ai répandu un rayon de lune sur ton oreiller et ton visage. J'attendis encore, voulant venir près de toi pour te parler. J'ai tellement de présents pour toi. Tu te réveillas tard et partis précipitamment pour travailler.
    Mes larmes étaient dans la pluie. Aujourd'hui, tu as l'air tellement triste, tellement seule, ça me brise le coeur parce que je comprends. Mes amis aussi m'ont laissé tomber et m'ont laissé très souvent. Mais j'aime. J'essaie de te le dire par le ciel bleu et par la tendre herbe verte. Je le murmure dans les feuilles des arbres et le transpire dans les couleurs des fleurs. Je le crie dans les ruisseaux des montagnes et je donne aux oiseaux des chansons d'amour à chanter. Je t'habille de la chaleur du soleil et aromatise l'air du parfum de la nature.
    Mon amour pour toi est plus profond que l'océan et plus grand que le plus grand désir ou besoin dans ta tête. Oh, si seulement tu savais comme je veux te parler et marcher avec toi! Nous pourrions consacrer une éternité ensemble au paradis. Je sais que c'est difficile sur cette terre, je le sais vraiment! Je veux que tu rencontres mon Père; Lui aussi veut t'aider. Appelle-moi... demande-moi... parle-moi.
    Oh! S'il te plaît, ne m'oublie pas, j'ai tellement de choses à partager avec toi.
    Mais vois-tu, je ne m'imposerai pas, tu es libre de me choisir. C'est ta décision. Je t'ai choisi à cause de cela, j'attendrai... parce que je t'aime!

    Ton ami, JÉSUS.

  • Words, words, words... ( as usual ). Vous avez trouvé ça chez Vassula Ryden ?

  • Pour un sujet "futile" (Mizuki), que de commentaires ...

  • Exact, Tchantchès. lollll mdrrrr

    Mais pour ma part je n'ai pas dit "futile", mais "puéril".

    Mais bon! aux yeux de Dieu nous sommes tous des petits enfants. :-) ... et si humains!!

    On dit toujours que les "défauts" finissent toujours par ressortir, mais dans le cas présent, "être puéril" dans le sens spirituel du terme, est plutôt une qualité. Donc au lu des messages, je dirais ... gardons un peu de notre "enfance en Dieu". La plus grande qualité de l'enfant est de ne pas juger ses parents. Soyons pareil avec Dieu. Ne doutons pas de son amour, agissons pour le mieux, demandons lui conseils, lumières, en le vouvoyant ou en le tutoyant, ... comme on veut, mais avec sincérité et l'amour d'un enfant avec son père. Idem pour Marie, Mère de tous les peuples.
    Ce sera en ce qui me concerne, mon mot de la fin.

  • Oh Mizuki, quelle belle lettre d'amour du Dieu Créateur envers sa créature !
    J'ai essayé de remplacer le "tu" par le "vous"; on dirait que c'est encore plus touchant ... Testez et voyez un peu, Mizuki.
    On dirait que vouvoiement va encore un peu plus loin dans la marque d'affection, le respect en plus. C'est mon avis.
    Jésus aurait, semble-t'il, ainsi, encore plus de considération envers ma personne. J'aurait, en fait, plus de prix encore à ses yeux ...
    Pour la prière du Notre Père, j'aimerais pouvoir vouvoyer le Seigneur. Je le sentirais mieux, mais on nous a désappris ...

  • Oh mais Aubelle ... "on" vous a désappris? Sommes-nous des moutons? Devons-nous suivre le troupeau sans penser? La foi catholique ne nous apprend pas, comme le monde "la Pensée Unique" qui fait de tous ceux qui ni adhère pas des "imbéciles", des personnes à montrer du doigt.
    La Foi chrétienne tel que la veut Dieu se vit Librement. Parlons à Dieu comme nous le sentons. Le plus grand commandement de Dieu est surtout Adorer Dieu, et pour le prouver aimer ses frères et sœurs dans le monde (sa Famille).
    L'Eglise catholique (Vatican) ne donne pas l'obligation ni de vouvoyer, ni de tutoyer. Et bien vivons-en simplement sans se prendre la tête. Dites le Notre Père, le Je-vous-salue-Marie en les vouvoyant si vous aimez mieux. Vous êtes liiiiibre. :-)
    Au moins voilà quelque chose qui ne tue pas le prochain, au moins, et n'empêche pas d'aimer le monde.

    Conclusion; Si vous aimez mieux vouvoyer Dieu, et bien ... faites-le. C'est entre Vous et Dieu; Dieu et Vous. La seule chose que Dieu demande, d'après mon humble avis, c'est de regarder son fils Jésus, et surtout SA croix, comme un symbole d'amour, d'unité, d'harmonie entre Dieu et chacun d'entre nous; d'une part, ET entre l'Esprit-Saint et nous tous ensemble d'autre part.

    Humainement parlant, en Angleterre, d'autres pays sans doute, je pense aussi dans certaines familles nobles, on se vouvoie, ils ne s'en aiment pas moins pour autant, et cela leur semblerait bizarre de tutoyer.

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