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Avec un peu de retard, nous relayons ici cette "opinion" du Père Charles Delhez parue dans La Libre le 8 avril dernier :
Maintenant que la loi sur l'euthanasie est votée et signée…
La loi sur l’euthanasie des mineurs démontre que les questions éthiques sont de plus en plus idéologiques. La démocratie tend à s’ériger en absolu, comme la monarchie de droit divin en son temps.A la lumière d’une luciole
Le Roi a apposé son seing à la loi sur la dépénalisation partielle de l’euthanasie des mineurs. Le Moniteur l’a publiée. L’affaire est close. Qu’on me permette cependant quelques réflexions "post factum" qui n’engagent que moi, mais me tiennent à cœur. De conviction démocratique, en effet, j’accepte. Comme humaniste, je suis inquiet.
Que va donc changer cette loi ? Rien, aurait-on envie de répondre. A partir du moment où l’euthanasie des adultes est devenue un acquis - un droit, pensent les gens -, le tournant a été pris. Comme il fut argué en son temps, c’était la porte ouverte à la banalisation et, plus grave, à l’amplification. C’est ce qui est arrivé. Viendra sans doute ensuite la loi sur l’euthanasie des personnes "démentes". Quand un interdit fondateur de toute vie en société est franchi, quel autre interdit peut encore empêcher la dérive ? L’individu devient un absolu, sans Dieu ni maître, qui décide du bien et du mal sans autre référence que lui-même. Autre chose de ne pas toujours pouvoir respecter une loi - la faiblesse humaine demande compréhension et bienveillance -, autre chose d’ériger cette faiblesse en quasi droit et de légiférer à partir des exceptions plutôt que de l’idéal.
Plain-chant, motets classiques, orgue et violoncelle
JEUDI SAINT 17 avril à 20h00
Messe de la dernière Cène, chantée en grégorien. Antiennes mozarabe et ambrosienne. Hymne « Pange Lingua ». Translation des Saintes-Espèces au Reposoir. Adoration et bénédiction du Saint-Sacrement. «Tantum ergo » liégeois. Orgue et violoncelle.
Le saint sacrifice était primitivement célébré trois fois en ce premier jour du triduum pascal. La première messe était celle de la réconciliation des pénitents ; la deuxième, celle de la célébration des saintes huiles et de la consécration du saint Chrême ; la troisième enfin commémorait l’anniversaire de la dernière Cène au cours de laquelle Jésus institua l’Eucharistie et l’Ordre.
Cette grande célébration du jeudi-saint exalte donc le mystère de la présence réelle du Seigneur sous les espèces consacrées et la grandeur du sacerdoce ministériel qui lui est intimement lié.
Pendant le Gloria, les cloches se font entendre une dernière fois avant d’entrer dans le grand deuil du Seigneur.
Comme le saint sacrifice ne se célèbre pas le vendredi saint, c’est ce jeudi que l’on consacre les hosties pour la communion du lendemain. Les fidèles qui viennent de revivre l’institution du mystère de Foi en prolongent la solennité par l’adoration de la sainte Réserve au reposoir.
« J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! » (Lc 22, 15). Par ces mots, Jésus a ouvert la célébration de son dernier banquet et de l'institution de la sainte Eucharistie. Jésus est allé au devant de cette heure, en la désirant. Au fond de lui-même, il a attendu ce moment où il se donnerait lui-même aux siens sous les espèces du pain et du vin. Il a attendu ce moment qui aurait dû être en quelque sorte les véritables noces messianiques : la transformation des dons de cette terre et le fait de devenir un avec les siens, pour les transformer et inaugurer ainsi la transformation du monde. Dans le désir de Jésus, nous pouvons reconnaître le désir de Dieu lui-même - son amour pour les hommes, pour sa création, un amour en attente
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Et nous, le désirons-nous vraiment ? Nous sentons-nous poussés intérieurement à le rencontrer ? Désirons-nous ardemment sa proximité, devenir un avec lui, don qu'il nous fait dans la sainte Eucharistie ? Ou bien sommes-nous indifférents, distraits, remplis d'autres choses ? D'après les paraboles de Jésus sur les banquets, nous savons qu'il connaît la réalité des places restées vides, la réponse négative, le désintérêt pour lui et pour sa proximité. Les places vides au banquet nuptial du Seigneur, avec ou sans excuses, sont pour nous, depuis longtemps désormais, non pas une parabole, mais une réalité présente, précisément dans ces pays auxquels il avait manifesté sa proximité particulière.
Jésus savait aussi que des invités seraient venus, oui, mais sans être revêtus de l'habit nuptial - sans la joie de sa proximité, suivant seulement une habitude, et avec une tout autre orientation de leur vie. Saint Grégoire le Grand, dans une de ses homélies, se demandait : quel genre de personnes sont celles qui viennent sans habit nuptial ? En quoi consiste cet habit et comment l'acquiert-on ? Sa réponse est : ceux qui ont été appelés et viennent ont en quelque sorte la foi. C'est la foi qui leur ouvre la porte. Mais il leur manque l'habit nuptial de l'amour. Celui qui ne vit pas la foi en tant qu'amour n'est pas préparé pour les noces et il est jeté dehors. La communion eucharistique requiert la foi, mais la foi requiert l'amour, autrement elle est morte aussi comme foi.
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Durant son dernier banquet, Jésus a surtout prié. Matthieu, Marc et Luc utilisent deux mots pour décrire la prière de Jésus au moment central de la Cène : « eucharistesas » et « eulogesas » - « remercier » et « bénir ». Le mouvement ascendant du remerciement et celui descendant de la bénédiction vont ensemble. Les paroles de la transsubstantiation font partie de cette prière de Jésus. Ce sont des paroles de prière. Jésus transforme sa Passion en prière, en offrande au Père pour les hommes. Cette transformation de sa souffrance en amour possède une force transformante pour les dons dans lesquels, à présent, il se donne lui-même. Il nous les donne afin que nous-mêmes et le monde soyons transformés. Le but véritable et dernier de la transformation eucharistique c'est notre transformation elle-même dans la communion avec le Christ. L'Eucharistie vise l'homme nouveau, le monde nouveau tel qu'il peut naître uniquement à partir de Dieu à travers l'œuvre du Serviteur de Dieu.
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Avec l'Eucharistie naît l'Église. Nous tous nous mangeons le même pain, nous recevons le même corps du Seigneur, ce qui signifie qu'Il ouvre chacun de nous, au-delà de lui-même. Il nous rend tous un. L'Eucharistie est le mystère de la proximité et de la communion intimes de chacun avec le Seigneur. Et, en même temps, elle est l'union visible de tous. L'Eucharistie est Sacrement de l'unité. Elle parvient jusque dans le mystère trinitaire, et elle crée ainsi, en même temps, l'unité visible. Disons-le encore une fois : elle est la rencontre très personnelle avec le Seigneur et, toutefois, elle n'est jamais seulement un acte individuel de dévotion. Nous la célébrons nécessairement tous ensemble.
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« J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous ». Seigneur, tu nous désires, tu me désires. Tu désires te donner toi-même à nous dans la sainte Eucharistie, t'unir à nous. Seigneur, suscite aussi en nous le désir de toi. Renforce-nous dans l'unité avec toi et entre nous. Donne à ton Église l'unité, afin que le monde croie. Amen.